Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Saint Juan Diego

09/12/2024

Saint Juan Diego

Un trÚs ancien document indigÚne écrit en Nahuatl en caractÚres latins en 1556 donne des indications sur sa vie et sur les apparitions. (El Nican Mopohua, de Antonio Valeriano)


Le 9 dĂ©cembre 1531, alors qu'il se rendait Ă  la messe, la Vierge Marie lui apparut sur la colline Tepeyac, Ă  l'extĂ©rieur de ce qui est maintenant la ville de Mexico. Elle lui demanda d'aller voir l'Ă©vĂȘque et de demander la construction d'un sanctuaire en ce lieu, promettant de donner des grĂąces Ă  ceux qui l'y invoqueraient. L'Ă©vĂȘque ne crut pas Juan Diego et demanda une preuve. Le 12 dĂ©cembre, Juan Diego retourna Ă  Tepeyac et, lĂ , la Vierge lui dit de monter la colline et de rĂ©colter toutes les fleurs qu'il pouvait trouver. Bien que ce soit l'hiver, il trouva des roses que la Vierge plaça dans son manteau et elle lui dit d'aller les porter Ă  l'Ă©vĂȘque. Quand il ouvrit son manteau, les fleurs se rĂ©pandirent sur le sol et Ă  la place resta une image de Notre-Dame, l'apparition de Tepeyac.


Avec l'autorisation de l'Ă©vĂȘque Juan Diego vecut en ermite dans une hutte prĂšs de la chapelle oĂč l'image miraculeuse a Ă©tĂ© placĂ©e pour la vĂ©nĂ©ration.


Plus profondément que la grùce 'extérieure' reçue lors de l'apparition, Juan Diego reçut la grùce 'intérieure' de la révélation et à partir de ce moment dédia sa vie à la priÚre et à la pratique de l'amour et de la charité pour Dieu et pour les hommes.


Béatifié le 6 mai 1990 par Jean-Paul II en la basilique Sainte Marie de Guadalupe, Mexico.
Canonisé le 31 juillet 2002 par Jean-Paul II, homelie de la célébration.

 

Source : Nominis



Martyrologe romain

"Je vous bénis, PÚre, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, PÚre car tel a été votre bon plaisir" (Mt 11, 25-26).

8 Déc. : méditation de St Ch. de Foucauld

08/12/2024

8 Déc. : méditation de St Ch. de Foucauld

L’ImmaculĂ©e Conception : dogme et fĂȘte populaire.

07/12/2024

L’ImmaculĂ©e Conception : dogme et fĂȘte populaire.

L’ImmaculĂ©e Conception : dogme et fĂȘte populaire.


Le pĂ©chĂ© est entrĂ© dans le monde et a atteint dans son universalitĂ© la descendance d’Adam. Dieu sera-t-il donc vaincu par le pĂ©chĂ© ? Son Ɠuvre sera-t-elle absolument perdue ? 
Dieu ne l’a point permis ainsi et il a voulu que la victoire de Satan eĂ»t des bornes. Il dressa contre lui une barriĂšre infranchissable, et sauva de la contagion la TrĂšs Sainte Vierge. 
Ève Ă©tait encore vierge quand elle Ă©couta le serpent. A cette vierge folle, Dieu voulut opposer une vierge sage, ce fut Marie. 
Dieu fit en Marie de grandes choses : il la sauva du mal, et la combla de grĂąces. En la sauvant du mal, il fit comÂŹprendre Ă  Satan que sa victoire ne serait pas complĂšte ; en la comblant de grĂąces, il prĂ©parait une digne mĂšre Ă  Notre-Seigneur. 
GrĂąces et gloire Ă  Dieu qui a fait cela ! 
RĂ©jouissez-vous, Seigneur J Ă© s u s, d’avoir une telle MĂšre. 
Et nous, enfants de Dieu par notre baptĂȘme, enfants de Marie par la mĂȘme grĂące, comprenons qu’avec une telle MĂšre et un tel PĂšre, il nous faut sortir du pĂ©chĂ©. 
Notre PĂšre qui ĂȘtes aux cieux, dĂ©livrez-nous du mal. Et vous, notre MĂšre, ĂŽ Marie conçue   sans pĂ©chĂ©, priez pour nous qui avons recours Ă  vous.


C’est ainsi que le PĂšre Emmanuel AndrĂ© du Mesnil Saint Loup s’exprime magnifiquement pour Ă©voquer le dogme de l’ImmaculĂ©e Conception, (le dogme Ă©tant une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par Dieu, que le magistĂšre de l'Église a dĂ©clarĂ©e obligatoire Ă  croire). 

 

 

Pourquoi un dogme ?


Un dogme est une vĂ©ritĂ© de foi solennellement proclamĂ©e par le Pape pour ĂȘtre accueillie par l’Église. Ainsi, le 8 dĂ©cembre 1854, dans la Bulle Ineffabilis Deus, le pape Pie IX dĂ©clarait :

 
« Nous dĂ©clarons, prononçons et dĂ©finissons que la doctrine qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a Ă©tĂ©, au premier instant de sa conception, par une grĂące et une faveur singuliĂšre du Dieu tout puissant, en vue des mĂ©rites de JĂ©sus Christ, Sauveur du genre humain, prĂ©servĂ©e intacte de toute souillure du pĂ©chĂ© originel, est une doctrine rĂ©vĂ©lĂ©e de Dieu, et qu’ainsi elle doit ĂȘtre crue fermement et constamment par tous les fidĂšles ».


En d’autres termes, pour accueillir le Fils de Dieu, Marie ne pouvait avoir en son cƓur aucune trace d’hĂ©sitation ou de refus. Dieu avait besoin que le don de son amour rencontre une foi parfaitement pure, une Ăąme sans pĂ©chĂ©. Seule la grĂące (le don gratuit de Dieu) pouvait ainsi la prĂ©parer, et elle en est comblĂ©e (Évangile selon saint Luc, chapitre 1). Comme un fruit anticipĂ© du pardon offert par JĂ©sus sur la Croix, Marie (qui a Ă©tĂ© conçue normalement, par l’union de son pĂšre et de sa mĂšre) est immaculĂ©e, pure de tout pĂ©chĂ©, et prĂ©servĂ©e de cette sĂ©paration d’avec Dieu qui marque l’homme dĂšs le dĂ©but de son existence, le pĂ©chĂ© originel.


Pour la plupart des gens, « l’ImmaculĂ©e Conception » voudrait dire que Marie est devenue mĂšre, a conçu JĂ©sus, par l’action de l’Esprit Saint, sans relation conjugale. Comme si la relation conjugale Ă©tait, par elle-mĂȘme, un pĂ©chĂ©. Ce n’est pas du tout ce que dit la foi chrĂ©tienne. Si le mariage Ă©tait un pĂ©chĂ©, il ne pourrait ĂȘtre un sacrement. 

 

 Que voulait donc dire Pie IX ? Que fĂȘte l’Église catholique le 8 dĂ©cembre ? Ceci : Marie, dĂšs l’origine, a Ă©tĂ© totalement Ă©trangĂšre au pĂ©chĂ©. C’est pourquoi, dans toutes les apparitions, elle se montre toujours merveilleusement belle, rayonnante de lumiĂšre et de bontĂ©.

Lourdes et l’ImmaculĂ©e


Les apparitions de Lourdes ont eu lieu quatre ans aprĂšs la proclamation solennelle du dogme de l’ImmaculĂ©e Conception par le pape Pie IX. Le 25 mars 1858, dans la grotte humide et sombre de Massabielle, Marie converse familiĂšrement avec Bernadette qui l’interroge ; elle lui dit son nom : « Je suis l’ImmaculĂ©e Conception ».
Ainsi, Notre Dame agréa la proclamation du dogme par le pape en 1854.

 

Les origines de la fĂȘte religieuse.


En divers endroits au fil des temps.


Les premiĂšres traces de cette fĂȘte remontent au moins au VIIIe siĂšcle. Au IXe siĂšcle, cette fĂȘte Ă©tait dĂ©jĂ  connue en Irlande, au Danemark et en Angleterre. Elle se dĂ©veloppe en Normandie dĂšs le XIIe siĂšcle oĂč elle reste toujours rĂ©guliĂšrement appelĂ©e « fĂȘte aux Normands ». De lĂ , le culte commence Ă  se rĂ©pandre par la suite en Occident. Elle est rendue obligatoire dans toute l'Église lors du concile de BĂąle en 1439. Elle devient une fĂȘte de prĂ©cepte de l'Église par la bulle Commissi nobis du pape ClĂ©ment XI en 1708.


Il s'agit de la fĂȘte patronale de l'Argentine, du BrĂ©sil, de la CorĂ©e, du Nicaragua, du Paraguay, des Philippines, de l'Espagne, des États-Unis, de l'Uruguay, du Portugal et de l'Italie, et en Corse. Il s'agit d'un jour fĂ©riĂ© Ă  diffĂ©rents endroits.


À Lyon.


La FĂȘte des LumiĂšres, qui a lieu chaque annĂ©e le 8 dĂ©cembre Ă  Lyon, trouve ses origines dans un mĂ©lange de dĂ©votion religieuse et d'Ă©vĂ©nements historiques.


‱    Lyon, ville mariale : Lyon a une forte tradition de dĂ©votion Ă  la Vierge Marie, comme en tĂ©moigne la prĂ©sence de la basilique Notre-Dame de FourviĂšre qui surplombe la ville. 


‱    Le VƓu des Échevins : En 1643, face Ă  une Ă©pidĂ©mie de peste, les Ă©diles de Lyon, les Ă©chevins, font un vƓu Ă  la Vierge Marie. Ils promettent de se rendre chaque annĂ©e sur la colline de FourviĂšre pour la prier si la peste cesse. La maladie disparaĂźt et le vƓu est respectĂ©, donnant naissance Ă  un pĂšlerinage annuel. 


‱    L'inauguration reportĂ©e : En 1850, une statue de la Vierge Marie, rĂ©alisĂ©e par le sculpteur lyonnais Joseph-Hugues Fabisch, est destinĂ©e Ă  orner la colline de FourviĂšre. L'inauguration, initialement prĂ©vue le 8 septembre, est reportĂ©e au 8 dĂ©cembre en raison d'une crue de la SaĂŽne.  Cette date correspond Ă  la fĂȘte catholique de l'ImmaculĂ©e Conception.


‱    La naissance spontanĂ©e de la FĂȘte des LumiĂšres : Le 8 dĂ©cembre 1852, le mauvais temps menace une nouvelle fois la cĂ©rĂ©monie. Finalement, le ciel se dĂ©gage et les Lyonnais, spontanĂ©ment, placent des bougies Ă  leurs fenĂȘtres pour cĂ©lĂ©brer l'Ă©vĂ©nement.  La statue de la Vierge, illuminĂ©e, veille sur la ville et la FĂȘte des LumiĂšres est nĂ©e.


‱    Ă‰volution de la FĂȘte : À partir du XIXe siĂšcle, le 8 dĂ©cembre devient la fĂȘte officielle de Lyon.  En 1989, le reste du patrimoine lyonnais s'associe aux cĂ©lĂ©brations. Les illuminations, initialement simples bougies, deviennent de plus en plus sophistiquĂ©es et la FĂȘte des LumiĂšres s'Ă©tend sur quatre jours Ă  partir de 1999. 

 

 â€ą RĂ©cupĂ©ration : « Lorsque j’ai relancĂ© Ă  Lyon la FĂȘte des LumiĂšres, mĂȘme si la manifestation est catholique, j’y ai vu un clin d’oeil maçonnique », confesse mĂȘme GĂ©rard Collomb, franc-maçon revendiquĂ©. Et effectivement, nombre d'illuminations dont les photos sont consultables sur le net sont clairement d'inspiration maçonnique.

 


La FĂȘte des LumiĂšres est donc le fruit de la longue histoire de la constante et forte dĂ©votion Ă  la Vierge Marie de la France fille ainĂ©e de l’Eglise. C’est le temps du dĂ©chainement de Satan, nĂ©anmoins des myriades de petites flammes vacillent encore, entre autres celles que nous mettrons Ă  nos fenĂȘtres le 8 dĂ©cembre, images de nos cƓurs brĂ»lants d’amour et d’espĂ©rance envers la protection que nous offre Notre-Dame, Reine de cette France qui redeviendra fidĂšle aux promesses de son baptĂȘme.

7 Décembre, méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

07/12/2024

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6 Déc. Méditation de St Ch. de Foucauld

06/12/2024

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5/12/24 - Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

05/12/2024

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Les messes du pÚlerinage de Chartres à nouveau interdites dans les cathédrales ?

05/12/2024

Les messes du pÚlerinage de Chartres à nouveau interdites dans les cathédrales ?

Selon des informations récoltées par La Croix, le Vatican envisage d'interdire la messe tridentine au pÚlerinage de Chartres en 2025, en raison de non-conformités aux rÚgles sur le rite ancien établies par le motu proprio Traditionis custodes.

 
Cette dĂ©cision potentielle provoque l'inquiĂ©tude des organisateurs, Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ©, et une rĂ©action mitigĂ©e de l'Ă©vĂȘque de Chartres.

 

Le cardinal britannique Arthur Roche, auteur des textes restreignant la célébration de la messe traditionnelle, estime que les organisateurs de Notre-Dame de Chrétienté ne respecteraient pas les normes.

L’évĂȘque de Chartres, Mgr Philippe Christory s'en remet Ă  Rome : « Si quelqu’un doit dĂ©cider de quelque chose, c’est le pape ».

 

Un retour aux origines du pĂšlerinage oĂč les messes furent cĂ©lĂ©brĂ©es en plein air pendant de trĂšs nombreuses annĂ©es.

Jean de Tauriers dit ne pas s’inquiĂ©ter :
« Ce pĂšlerinage a commencĂ© en dehors des cathĂ©drales. Peut-ĂȘtre que ce sera le cas en 2025, ce serait triste mais ça ne nous empĂȘchera pas et ça ne limitera ni notre ardeur, ni notre nombre. »


 



Marie, inspiratrice des artistes et pont entre Dieu et les hommes

04/12/2024

Marie, inspiratrice des artistes et pont entre Dieu et les hommes

Depuis 2000 ans, Celle qui a mis au monde le RĂ©dempteur, Marie de Nazareth, est connue, aimĂ©e, chantĂ©e, cĂ©lĂ©brĂ©e sur tous les continents plus qu’aucune autre crĂ©ature ; Elle est la perle du CrĂ©ateur ;la beautĂ©, la bontĂ©, la puretĂ©, l’humilitĂ© et l’amour qui rayonne de Marie peuvent facilement rejoindre toutes les Ăąmes qui cherchent Dieu et veulent donner un sens Ă  leur vie. Notre monde souffre de l’absence de Beau.

 

Mais la beautĂ© dĂ©passe le cadre artistique, elle est liĂ©e au Bien et au Vrai. L’art participe Ă  quelque chose de surnaturel puisqu’il a pour objet de crĂ©er de la beautĂ© ; ce n’est ni une agression, ni un jeu ni une provocation. C’est la reproduction libre du beau, non de la seule beautĂ© naturelle, mais de la beautĂ© idĂ©ale, un lien secret entre des solitudes qui s’ignorent, un vieux langage qui nous parle des choses Ă©ternelles. Marie est lĂ , toute proche, pour guider les hommes de l’art dans leurs recherches ; les plus grands gĂ©nies de l’univers ont mis leurs pinceaux et leurs plumes au service de la TrĂšs Sainte Vierge.

 

« les arts confessent Dieu, et tout en cherchant la Beauté, ils trouvent le plus souvent des motifs pour rencontrer la Vérité. » Jean Paul II

 

Mais comment tirer l’infini du fini ? comment fonder l’objectivitĂ© sur la subjectivitĂ©, la transcendance sur l’immanence ?

 

LĂ  est la difficultĂ© de l’art, mais aussi sa gloire : arriver Ă  l’ñme par le corps. Ce que l’artiste rĂ©ussit Ă  exprimer dans ce qu’il crĂ©e n’est qu’une lueur de la splendeur qui lui a traversĂ© l’esprit pendant quelques instants. Il contemple l’Ɠuvre de son inspiration, y percevant comme l’écho du mystĂšre de la crĂ©ation, auquel Dieu, seul CrĂ©ateur de toutes choses, veut en quelque sorte l’associer. Et s’il y a quelque chose de divin dans tout art, c’est parce que justement l’art est une crĂ©ation : c’est le fruit d’un souffle, une Ă©tincelle de divinitĂ© qui affecte le cƓur et les sens.


Une Ɠuvre d’art qui amĂšne les larmes aux bords des yeux ne provoque pas de jouissance, mais dans notre nature exilĂ©e dans l’imparfait, elle Ă©voque dĂ©jĂ  sur notre terre un paradis rĂ©vĂ©lĂ©. L’art est avec la religion ce qui nous communique le sentiment de l’éternitĂ©, et tout Ɠuvre d’oĂč ressort quelque reflet de beautĂ© chante, sans le savoir bien souvent, la gloire du PĂšre.

 

Marie est là pour purifier et recentrer notre imaginaire ; il n’y a que sous sa protection que l’inspiration est juste. Confions donc notre travail à celle qui est la porte du ciel et nous conduit à son fils.

 

Nos Ɠuvres ne seront belles que si elles dĂ©bordent d’un cƓur possĂ©dĂ© par la grĂące :« pour peindre les choses du Christ, il faut vivre avec le Christ. » s’exclamait le bienheureux Fra Angelico.
Le langage de l’art est un langage d’amour : « Je cherche deux notes qui s’aiment
 » disait Mozart. La beautĂ© comme la vĂ©ritĂ© met la joie dans le cƓur de l’homme, c’est le fruit prĂ©cieux qui rĂ©siste Ă  l’usure du temps, suscite l’enthousiasme et unit les gĂ©nĂ©rations.

 

Le beau est ce qui nous réunit le plus facilement et le plus mystérieusement.

Aussi pour qu’une Ɠuvre soit belle et dĂ©lecte l’intelligence, Saint Thomas d’Aquin Ă©numĂšre trois conditions :

-L’intĂ©gritĂ©, car l’intelligence ne goĂ»te pas l’ĂȘtre incomplet.
-La proportion, « ce rien qui est tout et donne le sourire aux choses. »
-Le resplendissement, qui laisse transparaĂźtre la splendeur de l’ñme, la pensĂ©e de l’homme, la pensĂ©e divine qui s’y reflĂštent.


Le bon goĂ»t, comme la vĂ©ritĂ© ne s’impose pas, il persuade ; il possĂšde ce privilĂšge de s’inscrire dans la durĂ©e. Eduquer Ă  la beautĂ©, Ă  l’admiration, c’est dĂ©velopper la facultĂ© de contempler mais aussi Ă©veiller le sens critique, crĂ©er une passerelle entre reprĂ©sentation et signification, apprendre Ă  communier Ă  l’esprit des choses, s’en nourrir, mĂ©diter, comparer pour choisir.


C’est aussi apprendre Ă  maĂźtriser nos sens : car tout ce qui diminue l’homme, ne peut servir l’art, fruit propre de l’homme. En morale, une trĂšs haute vertu rayonne toujours de beautĂ© : ne parlons-nous pas d’une belle Ăąme ?

 

L’Ɠuvre d’art est donc un pont jetĂ© entre Dieu et les hommes, entre le surnaturel et le matĂ©riel ; elle doit manifester les choses invisibles par les visibles, nous conduire Ă  l’adoration, Ă  la mĂ©ditation et nous permettre d’approfondir notre Foi notre EspĂ©rance, notre CharitĂ©. En art il faut tout aimer : la nature, la science, son prochain.

 

Prions Marie pour prendre le chemin par lequel on atteint son amour qui fait pleuvoir sur nous ses grĂąces et dilater les puissances crĂ©atrices. Dans un monde de dĂ©composition du sens esthĂ©tique et de tĂątonnements des expressions artistiques, oĂč l’individualisme semble rejeter l’objectivitĂ© du beau, interrogeons nous sur la finalitĂ© de l’art. Celui- ci est d’abord le tĂ©moignage d’une quĂȘte spirituelle car l’art est le beau surnaturel, et les choses ne sont belles qu’en vue du bien, le beau Ă©tant lui-mĂȘme un bien.

Marc ALIBERT
Architecte du Patrimoine
Prix Renaissance des Arts

Source : Le Salon Beige

4-12/24 Méditation de l'Avent - St Charles de Foucauld

04/12/2024

4-12/24 Méditation de l'Avent - St Charles de Foucauld

Les encouragements du Pape François au peuple du Nicaragua

03/12/2024

Les encouragements du Pape François au peuple du Nicaragua

Vatican News

«Soyez certains que la foi et l'espĂ©rance font des miracles». C’est une lettre d’encouragement que le Pape François adresse au peuple du Nicaragua, lundi 2 dĂ©cembre. Sans faire clairement rĂ©fĂ©rence aux souffrances endurĂ©es par les catholiques du pays, le Souverain pontife tient Ă  «redire l’affection» qu’il porte au peuple nicaraguayen, «Je suis avec vous, surtout en ces jours oĂč vous cĂ©lĂ©brez la neuvaine de l'ImmaculĂ©e Conception.»

 

«C'est prĂ©cisĂ©ment dans les moments les plus difficiles, lorsqu'il devient humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, que nous sommes appelĂ©s Ă  ne pas douter de sa sollicitude et de sa misĂ©ricorde.», Ă©crit François, invitant Ă  renouveler la «confiance filiale» en Dieu et «la fidĂ©litĂ© Ă  l’Eglise».  

 

À de nombreuses reprises ces derniers mois, François s’est tenu aux cĂŽtĂ©s du peuple du Nicaragua. En aoĂ»t dernier, il s’adressait Ă  lui lors de l’AngĂ©lus, ««Au peuple bien aimĂ© du Nicaragua: je vous encourage Ă  renouveler votre espĂ©rance en JĂ©sus. Souvenez-vous que l’Esprit Saint guide toujours l’histoire vers des projets plus hauts. Que la Vierge ImmaculĂ©e vous protĂšge dans les moments d’épreuve et vous fasse sentir sa tendresse maternelle. Que la Sainte Vierge accompagne le peuple bien aimĂ© du Nicaragua!»  

 

Regardons la Vierge Immaculée
En ce dĂ©but de l’Avent, le Souverain pontife invite Ă  se tourner vers la Vierge ImmaculĂ©e, «elle est le tĂ©moignage Ă©clatant de cette confiance», Ă©crit-il.  

 

Le Pape qui encourage une Église et un peuple de majoritĂ© catholique en souffrance, qui s’apprĂȘte Ă  cĂ©lĂ©brer la neuvaine de l’ImmaculĂ© Conception, «L'une des formes de dĂ©vouement et de consĂ©cration qui manifeste la joie d'ĂȘtre ses enfants prĂ©fĂ©rĂ©s" est la douce expression: « Qui cause tant de joie ? La Conception de Marie !». 

 

L’annĂ©e derniĂšre, au moins deux processions honorant l’ImmaculĂ©e Conception avaient Ă©tĂ© interdites. Cette annĂ©e, François espĂšre que la cĂ©lĂ©bration de l’ImmaculĂ©e Conception «apportera l'encouragement dont vous avez besoin dans vos difficultĂ©s, vos incertitudes et vos Ă©preuves.»

 

En aoĂ»t de cette annĂ©e, le gouvernement de Daniel Ortega avait imposĂ© une nouvelle loi pour les Églises du pays, elles doivent dĂ©sormais payer des impĂŽts sur les offrandes et les dons. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme avait alors exprimĂ© sa «profonde inquiĂ©tude», dĂ©clarant que l'initiative du gouvernement nicaraguayen Ă©tait en fait une «attaque contre la libertĂ© de religion et la libertĂ© d'association» et appelant Ă  la «garantie et la protection des libertĂ©s humaines fondamentales».

Mgr Schneider propose sa réfutation du sédévacantisme

03/12/2024

Mgr Schneider propose sa réfutation du sédévacantisme

Pour nombre de ces catholiques d’outre-Atlantique, on peut penser que cette position est le rĂ©sultat d’un double choc : dĂ©couverte de la liturgie traditionnelle et des problĂšmes posĂ©s par Vatican II, et constat des dĂ©clarations et actes contestables, au vu de la doctrine constante de l’Eglise, du pape François. Le sĂ©dĂ©vacantisme semble ĂȘtre dĂšs lors la solution Ă©vidente (pour ne pas dire la solution de facilitĂ©)
 Mais c’est une « impasse » et elle constitue un danger pour les Ăąmes, assure Mgr Athanasius Schneider, Ă©vĂȘque auxiliaire d’Astana.

Cela n’empĂȘche pas le devoir de rappeler l’intĂ©gralitĂ© de la doctrine de l’Eglise.

Il vient de livrer une longue rĂ©flexion Ă  ce sujet Ă  LifeSiteNews, dont je vous propose ci-dessous ma traduction intĂ©grale. Certains intertitres ont Ă©tĂ© ajoutĂ©s par nos soins. – Jeanne  Smits.

 

 

 

 

 

*

Mgr Athanasius Schneider : pourquoi le pape François est sûrement le pape
 

Pour trancher la question cruciale de la validitĂ© du pontificat du pape François, le principe directeur le plus sĂ»r reste la pratique qui a prĂ©valu dans l’histoire de l’Eglise et qui a permis de rĂ©soudre les cas de renonciations ou d’élections pontificales prĂ©sumĂ©es invalides. Le sensus perennis ecclesiae s’est manifestĂ© Ă  travers cette pratique prĂ©valente.

L’application ad litteram (Ă  la lettre) du principe de lĂ©galitĂ© ou celle du positivisme juridique ne furent pas considĂ©rĂ©es comme un principe absolu dans la grande pratique de l’Eglise, puisque la rĂ©glementation de l’élection papale est seulement une loi humaine (positive), et non pas une loi divine (rĂ©vĂ©lĂ©e).

La loi humaine qui rĂ©git l’accession Ă  la charge pontificale ou la rĂ©vocation de la charge pontificale doit ĂȘtre subordonnĂ©e au plus grand bien de l’Eglise tout entiĂšre : en l’occurrence, il s’agit de l’existence rĂ©elle du chef visible de l’Eglise et de la certitude quant Ă  cette existence pour l’ensemble du corps de l’Eglise, clergĂ© et fidĂšles.

Cette existence visible du chef et la certitude de cette existence sont exigĂ©es par la nature mĂȘme de l’Eglise. L’Eglise universelle ne peut exister trĂšs longtemps sans un Pasteur suprĂȘme visible, sans le successeur de Pierre, puisque l’activitĂ© vitale de l’Eglise universelle dĂ©pend de son chef visible, comme par exemple la nomination des Ă©vĂȘques diocĂ©sains et des cardinaux, nominations qui requiĂšrent l’existence d’un pape valide. A son tour, le bien spirituel des fidĂšles dĂ©pend de la nomination valide d’un Ă©vĂȘque, puisque dans le cas d’une nomination Ă©piscopale invalide (en raison d’un pape invalide), les prĂȘtres n’auraient pas de juridiction pastorale (par exemple pour entendre les confessions ou pour assister aux mariages).

Les dispenses et indulgences que seul le Pontife romain accorde, toutes destinĂ©es au bien spirituel et au salut Ă©ternel des Ăąmes, dĂ©pendent Ă©galement de cette existence et de cette certitude. L’application en l’espĂšce du principe de la supplĂ©ance de juridiction en l’espĂšce porterait atteinte Ă  la caractĂ©ristique de la visibilitĂ© de l’Eglise ; elle correspondrait fondamentalement Ă  la position de la thĂ©orie sĂ©dĂ©vacantiste.

 

Le sédévacantisme : « en derniÚre analyse une sorte de phénomÚne sectaire »


L’acceptation de la possibilitĂ© d’une vacance prolongĂ©e du Saint-SiĂšge (sedisvacantia papalis) conduit facilement Ă  l’esprit de sĂ©dĂ©vacantisme, qui constitue en derniĂšre analyse une sorte de phĂ©nomĂšne sectaire et quasi-hĂ©rĂ©tique apparu au cours des soixante derniĂšres annĂ©es en raison des problĂšmes liĂ©s Ă  Vatican II et aux papes conciliaires et postconciliaires.

 

L’Eglise apporte un remĂšde pour les Ă©lections controversĂ©es


Le bien spirituel et le salut Ă©ternel des fidĂšles est la loi suprĂȘme du systĂšme normatif de l’Eglise. C’est pour cette raison qu’existe le principe du supplet ecclesia (« l’Eglise supplĂ©e ») ou de la sanatio in radice (« convalidation radicale »), c’est-Ă -dire que l’Eglise complĂ©mente ce qui Ă©tait contraire au droit positif humain, dans le cas des sacrements, qui exigent des facultĂ©s juridictionnelles, par exemple la confession, le mariage, la confirmation, les charges des intentions des messes.

GuidĂ© par ce principe authentiquement pastoral, l’instinct de l’Eglise a Ă©galement appliquĂ© le principe du supplet ecclesia ou de la sanatio in radice aux cas de doute sur une renonciation ou une Ă©lection pontificale. ConcrĂštement, la sanatio in radice d’une Ă©lection pontificale invalide s’est exprimĂ©e Ă  travers l’acceptation pacifique et moralement universelle du nouveau Pontife par l’épiscopat et par le peuple catholique, et par le fait que ce Pontife Ă©lu, supposĂ©ment invalide, a Ă©tĂ© nommĂ© dans le Canon de la Messe par la quasi-totalitĂ© du clergĂ© catholique.

 

Des papes valides Ă©lus Ă  l’occasion d’une Ă©lection apparemment invalide


L’histoire de l’Eglise constitue en la matiĂšre une source d’enseignement trĂšs sĂ»re. La plus longue vacance du SiĂšge apostolique a durĂ© deux ans et neuf mois (du 29 novembre 1268 au 1er septembre 1271). C’est aussi l’époque oĂč vĂ©cut saint Thomas d’Aquin. Le pape GrĂ©goire VI est devenu pape en achetant la papautĂ© Ă  son prĂ©dĂ©cesseur BenoĂźt IX en 1045 moyennant une forte somme d’argent. Cependant, l’Eglise romaine a toujours considĂ©rĂ© GrĂ©goire VI comme un pape valide, et mĂȘme Hildebrand, qui devint plus tard le pape saint GrĂ©goire VII, considĂ©rait GrĂ©goire VI comme un pape lĂ©gitime, en dĂ©pit de la maniĂšre illĂ©gitime par laquelle celui-ci Ă©tait devenu pape.

Le pape Urbain VI fut Ă©lu sous la trĂšs forte pression et les menaces du peuple de Rome. Certains cardinaux Ă©lecteurs avaient mĂȘme craint pour leur vie. Telle Ă©tait l’atmosphĂšre de l’élection d’Urbain VI en 1378. Lors du couronnement du nouveau pape, tous les cardinaux Ă©lecteurs lui rendirent hommage et le reconnurent comme pape au cours des premiers mois de son pontificat. Cependant, aprĂšs quelques mois, certains cardinaux, en particulier les cardinaux français, ont commencĂ© Ă  douter de la validitĂ© de l’élection en raison de la situation menaçante qui l’avait entourĂ©e et de la pression morale qu’ils avaient subie au cours de l’élection. C’est pourquoi ces cardinaux ont Ă©lu un nouveau pape, ClĂ©ment VII, un Français qui a choisi Avignon comme rĂ©sidence. Lui et ses successeurs ont toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ©s par l’Eglise romaine comme des antipapes (voir les Ă©ditions de l’Annuario Pontificio). C’est ainsi que commença l’une des crises les plus dĂ©sastreuses de l’histoire de l’Eglise, le Grand Schisme d’Occident, qui dura prĂšs de quarante ans, dĂ©chirant l’unitĂ© de l’Eglise et portant un si grand prĂ©judice au bien spirituel des Ăąmes.

L’Eglise romaine a toujours reconnu Urbain VI comme un pape valide, malgrĂ© les facteurs probablement invalidants de son Ă©lection. Le fait que mĂȘme des saints comme saint Vincent Ferrier aient reconnu pendant un temps l’antipape ClĂ©ment VII comme seul pape valide n’est pas un argument convaincant, car les saints ne sont pas infaillibles dans toutes leurs opinions. Le mĂȘme saint Vincent Ferrier a ensuite rejetĂ© l’antipape d’Avignon ClĂ©ment VII et a reconnu le pape de Rome.

 

La rĂ©futation du sĂ©dĂ©vacantisme par la pratique constante de l’Eglise


Le pape saint CĂ©lestin V a renoncĂ© Ă  sa charge sous la pression et les insinuations du puissant cardinal Benedetto Gaetani, qui lui succĂ©da sous le nom de Boniface VIII en 1294. En raison de ces circonstances, une partie des fidĂšles et du clergĂ© de l’époque n’a jamais reconnu Boniface VIII comme pape valide. Cependant, l’Eglise romaine a considĂ©rĂ© que Boniface VIII Ă©tait un pape lĂ©gitime, car l’acceptation de Boniface VIII par l’écrasante majoritĂ© de l’épiscopat et des fidĂšles a guĂ©ri « Ă  la racine » les Ă©ventuelles circonstances invalidantes de la renonciation de CĂ©lestin V et de l’élection de Boniface VIII.

L’explication ci-aprĂšs du professeur Roberto de Mattei dĂ©montre de maniĂšre convaincante l’incohĂ©rence des thĂ©ories de l’invaliditĂ© du pontificat du pape François :

Peu a importĂ© le fait que Monseigneur Georg GĂ€nswein, dans une dĂ©claration Ă  LifeSiteNews le 14 fĂ©vrier 2019, ait rĂ©affirmĂ© la validitĂ© de la renonciation de BenoĂźt XVI Ă  l’office pĂ©trinien, en dĂ©clarant qu’« il n’y a qu’un seul pape lĂ©gitimement Ă©lu – et c’est François ». L’idĂ©e d’une Ă©ventuelle redĂ©finition du ministĂšre papal avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© lancĂ©e.

Certains affirment que l’intention du pape BenoĂźt Ă©tait de conserver le pontificat, en supposant que la fonction puisse se scinder en deux, mais il s’agit lĂ  d’une erreur substantielle, car la nature monarchique et unitaire du pontificat est de droit divin.

Dieu seul juge les intentions alors que le droit canonique se limite Ă  Ă©valuer le comportement extĂ©rieur des baptisĂ©s. « Une phrase bien connue du droit canonique
 affirme que De internis non iudicat praetor : un juge ne juge pas les choses intĂ©rieures », Ă©crit De Mattei.

Si le pape BenoĂźt Ă©tait le seul pape valide et lĂ©gitime, que se serait-il passĂ© aprĂšs sa mort ? De Mattei Ă©crit : « Le paradoxe est que les sophismes juridiques sont utilisĂ©s pour prouver l’invaliditĂ© de la renonciation de BenoĂźt, mais ensuite pour rĂ©soudre le problĂšme de la succession de BenoĂźt ou de François, des solutions extra-canoniques devraient ĂȘtre utilisĂ©es » (cf. Les inconnues de la fin d’un pontificat ; initialement dans Corrispondenza Romana, juillet 2020).

 

Pourquoi la thĂ©orie de l’invaliditĂ© du pontificat de François est une impasse


L’hypothĂšse de l’invaliditĂ© de la renonciation de BenoĂźt XVI, et donc de l’invaliditĂ© du pontificat de François, est en fait une impasse, un cul-de-sac. Pendant onze ans, le SiĂšge apostolique aurait Ă©tĂ© vacant de facto, puisque BenoĂźt XVI n’a fait aucun acte de gouvernement, aucune nomination Ă©piscopale ou cardinalice, aucun acte de dispense, d’indulgences, etc. De ce fait, l’Eglise universelle serait paralysĂ©e dans sa dimension visible. Une telle hypothĂšse Ă©quivaudrait en pratique Ă  la position du sĂ©dĂ©vacantisme.

Depuis onze ans, toutes les nominations de nonces apostoliques, d’évĂȘques diocĂ©sains et de cardinaux, toutes les dispenses pontificales et toutes les indulgences accordĂ©es et utilisĂ©es par les fidĂšles auraient Ă©tĂ© nulles et non avenues et auraient entraĂźnĂ© des consĂ©quences nĂ©fastes pour le bien spirituel des Ăąmes (Ă©vĂȘques illĂ©gitimes, juridictions Ă©piscopales invalides, etc.). Tous les cardinaux nommĂ©s par le pape François seraient invalides, c’est-Ă -dire qu’ils ne seraient pas cardinaux, et cela s’appliquerait Ă  la majeure partie du collĂšge cardinalice actuel.

 

Envisageons cette situation purement hypothĂ©tique : si BenoĂźt XVI avait Ă©tĂ© un pape extrĂȘmement libĂ©ral et quasiment hĂ©rĂ©tique et qu’il avait renoncĂ© [au pontificat] en 2013 dans des circonstances semblables Ă  celles qui se sont produites en 2013 (prĂ©sentant donc des Ă©lĂ©ments possibles d’invaliditĂ©), et si un nouveau pape Ă  l’esprit absolument traditionnel avait ensuite Ă©tĂ© Ă©lu, et si ce nouveau pape – dont on pourrait prĂ©sumer l’élection invalide en raison de la renonciation invalide de son prĂ©dĂ©cesseur libĂ©ral et de la violation de certaines normes du conclave – avait commencĂ© Ă  rĂ©former l’Eglise au sens catholique vĂ©ritable du terme : en nommant de bons Ă©vĂȘques et de bons cardinaux, en prononçant des professions de foi ou des dĂ©clarations ex cathedra pour dĂ©fendre la foi catholique contre les erreurs actuelles au sein de l’Eglise, aucun bon cardinal, Ă©vĂȘque ou catholique [laĂŻque] ne considĂ©rerait dĂšs lors ce nouveau pape, Ă  100 % catholique, comme un pape illĂ©gitime, ni ne demanderait sa renonciation et le retour de l’ancien pontife libĂ©ral Ă  la tĂȘte de l’Eglise.

 

Athanasius Schneider : le sédévacantisme est une « impasse »


Autre situation hypothĂ©tique : si tous les cardinaux nommĂ©s par Jean-Paul II et BenoĂźt XVI venaient Ă  mourir, le CollĂšge des cardinaux serait composĂ© uniquement de cardinaux nommĂ©s par le pape François. Mais selon la thĂ©orie du pontificat invalide de François, ils seraient tous des non-cardinaux, et il n’y aurait donc plus de CollĂšge des cardinaux. Il s’ensuivrait qu’il n’y aurait pas d’électeurs valides pouvant procĂ©der Ă  une nouvelle Ă©lection pontificale. La loi qui dispose que les cardinaux sont les seuls Ă©lecteurs valables du pape est en vigueur depuis le XIe siĂšcle et a Ă©tĂ© entĂ©rinĂ©e par les pontifes romains. Par consĂ©quent, seul un pontife romain est compĂ©tent pour modifier la loi relative Ă  l’élection pontificale et pour entĂ©riner une rĂšgle qui autoriserait des Ă©lecteurs qui ne sont pas des cardinaux. HypothĂ©tiquement, si l’on suit la thĂ©orie du pontificat invalide de François, lorsque tous les cardinaux nommĂ©s avant l’élection du pape François seraient dĂ©cĂ©dĂ©s, il ne serait pas possible d’élire valablement un nouveau pontife. L’Eglise serait dans une impasse, un cul-de-sac.

L’hypothĂšse selon laquelle BenoĂźt XVI Ă©tait le seul pape valide et que, par consĂ©quent, le pape François est un pape invalide, contredit non seulement la pratique Ă©prouvĂ©e et raisonnable de la grande tradition de l’Eglise, mais aussi le simple bon sens. De plus, dans ce cas, on absolutise l’aspect lĂ©gal, c’est-Ă -dire, dans notre cas, les normes humaines de la renonciation et de l’élection pontificale, au dĂ©triment du bien des Ăąmes, puisqu’on introduit une incertitude sur la validitĂ© des actes de gouvernement de l’Eglise, ce qui porte atteinte Ă  la nature visible de l’Eglise. En outre, on s’approche de la mentalitĂ© du sĂ©dĂ©vacantisme. La voie plus sĂ»re (via tutior) et l’exemple de la pratique constante de la grande tradition de l’Eglise doivent ĂȘtre suivis Ă©galement dans le cas prĂ©sent.

 

De la réfutation du sédévacantisme au devoir de prier pour le pape


La bonne façon de rĂ©agir au comportement dĂ©routant du pape François est de lui adresser publiquement des remontrances sur ses erreurs. Cela dit, il faut le faire avec tout le respect qui lui est dĂ». Ensuite, il faut faire une profession de foi en prĂ©cisant les vĂ©ritĂ©s que le pape François a contredites ou sapĂ©es par ses ambiguĂŻtĂ©s. Ensuite, il faut faire des actes de rĂ©paration. Il faut aussi demander Ă  Dieu la grĂące de la conversion du pape François et l’intervention divine pour rĂ©soudre cette crise sans prĂ©cĂ©dent. Il n’en reste pas moins que le pape François est certainement le pape valide.

Notre Seigneur JĂ©sus-Christ tient le gouvernail de la barque de l’Eglise dans ses mains, mĂȘme au plus fort des pires tempĂȘtes, au nombre desquelles pourrait figurer le pontificat d’un pape doctrinalement ambigu. Ces tempĂȘtes sont toutefois relativement courtes, comparĂ©es Ă  d’autres grandes crises survenues au cours des deux mille ans d’existence de l’Eglise militante.

Au milieu de la confusion et de la tempĂȘte dans la vie de l’Eglise de notre temps, Notre Seigneur se lĂšvera et menacera les vents et la mer (voir Mt. 8:24), et un temps de calme, de sĂ©curitĂ© doctrinale, de sacralitĂ© liturgique et de saintetĂ© des prĂȘtres, des Ă©vĂȘques et des papes sera accordĂ©. Dans une situation qui, Ă  vue humaine, semble sans issue, nous devons renouveler notre foi inĂ©branlable en la vĂ©ritĂ© divine affirmant que les portes de l’enfer ne prĂ©vaudront jamais contre l’Eglise catholique.

 

 

 

+ Athanasius Schneider, Ă©vĂȘque auxiliaire de l’archidiocĂšse de Sainte-Marie in Astana
 

Traduction par Jeanne Smits

PĂšlerins de l’EspĂ©rance : trois particularitĂ©s du pĂšlerinage de Chartres

01/12/2024

PĂšlerins de l’EspĂ©rance : trois particularitĂ©s du pĂšlerinage de Chartres

– Pourquoi avoir fait ce recueil sur le PĂšlerinage de ChrĂ©tientĂ©, dont vous ĂȘtes l’un des fondateurs ?

 

– AprĂšs bientĂŽt un demi-siĂšcle d’existence, il s’agit de considĂ©rer ce pĂšlerinage Ă  l’aune des intuitions qui l’ont inspirĂ© et des Ă©crits qui l’ont accompagnĂ© au fil des ans. D’oĂč ce sous-titre : « Propos de route et jalons pour l’histoire ». Ce recueil de textes divers, Ă©chelonnĂ©s sur plus de quarante ans, constitue en quelque sorte un livre blanc pour juger sur piĂšces de ses intentions. Il ne prĂ©tend pas dire toute la vĂ©ritĂ© du pĂšlerinage, lequel n’est Ă©videmment pas exempt (comme ces textes) de critiques ni de faiblesses, mais rĂ©vĂ©ler substantiellement son esprit depuis les origines. Esprit inscrit dans une « contextualisation » prĂ©cise (comme on dit aujourd’hui), qui est celle de la crise religieuse post-conciliaire. En nous retrempant ainsi dans « l’esprit des origines » – qui se voulait aussi comme un esprit de croisade derriĂšre l’appel de Jean-Paul II Ă  la France – et au vu de la croissance du pĂšlerinage, nous sommes cependant d’autant plus fiers d’y avoir participĂ© – comme pauvre cause instrumentale avec nos amis du Centre Charlier – que nous nous en sentons bien indignes


 

Cette rĂ©trospective induit en mĂȘme temps une prospective ou une rĂ©flexion autour des notions de ChrĂ©tientĂ©, de Tradition et de Mission (cf. nos annexes). Celle-ci vise surtout Ă  montrer que nous ne cherchons pas Ă  revenir en arriĂšre, Ă  ĂȘtre des pĂšlerins d’hier pas plus d’ailleurs que des pĂšlerins de demain, mais surtout des pĂšlerins d’aujourd’hui, autrement dit des pĂšlerins de toujours, perigini : Ă©trangers au monde dans l’exacte mesure oĂč l’esprit du monde est Ă©tranger Ă  Dieu. C’est en cherchant Dieu, au-delĂ  du monde et du temps, que les moines ont bĂąti la ChrĂ©tientĂ© sans le préétablir
 Ce livre s’inscrit d’ailleurs dans la prĂ©paration de l’annĂ©e sainte 2025 dont le thĂšme est « PĂšlerins de l’espĂ©rance » !

 

– Qu’est-ce qui, selon vous, caractĂ©rise le PĂšlerinage de ChrĂ©tientĂ© dans la durĂ©e?

 

– Aux trois piliers dĂ©sormais bien connus (Tradition-ChrĂ©tientĂ©-Mission), j’ajouterais trois particularitĂ©s connexes :

 

L’importance des laĂŻcs selon la juste orientation de Vatican II pour la promotion du laĂŻcat chrĂ©tien. Conçu, organisĂ© et dirigĂ© par des laĂŻcs, le pĂšlerinage Ă©chappe ainsi depuis sa crĂ©ation Ă  ce que le pape François appelle le (mauvais) clĂ©ricalisme (tant en interne qu’en externe), ce qui explique peut-ĂȘtre son ressort, sa concorde et sa longĂ©vitĂ©. Il y a en effet une grĂące d’état liĂ©e au laĂŻcat, non seulement Ă  la jeunesse (comme disait AndrĂ© Charlier) mais aux familles et particuliĂšrement aux parents qui ont la charge Ă©ducative et temporelle de transmettre la foi qu’ils ont eux-mĂȘmes reçue de leurs parents. Sans ĂȘtre de l’Église enseignante, ils ont leur juste mot Ă  dire en la matiĂšre et ils n’ont pas besoin de mandat pour ce faire. Dans les annĂ©es 80, avec l’appui de prĂȘtres amis, les organisateurs du pĂšlerinage ne se sont pas privĂ©s d’user de ce droit Ă©lĂ©mentaire, comme d’autres l’avaient fait avant eux (Lemaire et Madiran face Ă  la rĂ©volution catĂ©chĂ©tique et liturgique, les Scouts d’Europe devant la rĂ©forme SDF, le MJCF, les Ă©coles indĂ©pendantes
).


L’importance de la piĂ©tĂ© filiale : le pĂšlerinage s’inscrit dans une continuitĂ© (cf. le prĂ©ambule historique d’Yves Chiron) avec des sources d’inspiration revendiquĂ©es, de saint Louis Ă  PĂ©guy et aux Charlier (laĂŻcs prĂ©cisĂ©ment !), sans oublier Czestochowa et Le Mesnil-Saint-Loup, etc
 Nous ne prĂ©tendons rien inventer sous l’inspiration de je ne sais quelle nouvelle PentecĂŽte charismatique. PĂšlerins d’espĂ©rance parce que pĂšlerins de toujours, ni de demain ni d’hier ! En quĂȘte du Royaume et donc du salut des Ăąmes. Notre volontĂ© missionnaire est fondĂ©e sur l’Évangile et la Tradition. Une PentecĂŽte de ChrĂ©tientĂ© !


L’importance de la forme donnĂ©e Ă  la sociĂ©tĂ© (dont dĂ©pend le bien ou le mal des Ăąmes, selon Pie XII) ou de la royautĂ© sociale du Christ. Car si son Royaume est au dedans de nous et n’est pas de ce monde (d’oĂč la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et le concept de saine et lĂ©gitime laĂŻcitĂ© de l’État), il a forcĂ©ment un rayonnement sur notre vie sociale et politique au sens large. C’est l’objet de l’encyclique Quas Primas de Pie XI dont nous fĂȘterons aussi l’an prochain le centenaire : « Les hommes ne sont pas moins soumis Ă  l’autoritĂ© du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privĂ©e. » Pas moins mais d’une maniĂšre autre Ă©videmment comme on feint de ne pas le comprendre. Bien sĂ»r la communautĂ© surnaturelle de personnes qu’est l’Église fondĂ©e par le Christ ne se confond pas avec la sociĂ©tĂ© temporelle de familles qu’est la nation (voulue par le CrĂ©ateur) et que l’Église doit informer (au sens philosophique) quelque soit l’unitĂ© ou la division de croyances en place. Mais si l’Église ne peut plus y trouver une certaine correspondance culturelle, ses fidĂšles devront forcĂ©ment agir en contre-culture, comme pour les premiers chrĂ©tiens (ou au sein des dictatures modernes), avec ce que BenoĂźt XVI appelait des « minoritĂ©s crĂ©atives » ou des « oasis de chrĂ©tientĂ© ». C’est notre conviction militante qui s’incarne dans un combat contre-rĂ©volutionnaire, pour un « lit de camp » Ă  offrir au surnaturel, selon le mot de PĂ©guy, qui n’est pas sans rappeler la parabole Ă©vangĂ©lique du terrain et de la semence, qui rĂ©sume notre « thĂ©ologie politique » 


– Quel bilan portez-vous sur cette aventure spirituelle contemporaine, cet « appel » de Chartres ?

 

– À vues humaine et historique, c’est une incontestable rĂ©ussite qui Ă©tonne Ă©tant donnĂ© les entraves humaines, religieuses et mĂ©diatico-politiques que le pĂšlerinage a dĂ» souvent surmonter. Si rĂ©duite soit cette rĂ©ussite, elle correspond visiblement Ă  une aspiration de notre jeunesse et de notre Ă©poque pour la vraie religion, transcendante et exigeante. À un besoin d’identitĂ© chrĂ©tienne Ă©galement dans un monde qui fait tout pour la renier. Elle constitue, nous semble t-il, une preuve vivante de la rĂ©silience et de la rĂ©surgence de l’esprit de chrĂ©tientĂ© malgrĂ© l’apostasie et la sĂ©cularisation. Un reproche vivant aussi Ă  ceux qui, parmi les catholiques (dits progressistes), ont voulu tĂ©mĂ©rairement refouler cette grĂące de l’hĂ©ritage spirituel et des (re)commencements dont parle Chesterton : – Laissez-nous faire l’expĂ©rience de la ChrĂ©tientĂ© !

 

En termes surnaturels, cette aventure providentielle ne dĂ©pend pas de nous et il faut rester humble devant ce succĂšs. Car la vertu thĂ©ologale d’espĂ©rance justement nous fait dĂ©passer la seule logique de l’ordre temporel pour nous faire entrer dans l’ordre surnaturel qui peut nous apprendre Ă©galement les leçons de l’insuccĂšs, d’une certaine stĂ©rilitĂ©, le mystĂšre de l’obscuritĂ© et de l’ensevelissement, finalement le mystĂšre de la Croix et la fĂ©conditĂ© du Sacrifice : « Si le grain de blĂ© ne meurt
 » On pense par exemple Ă  l’épopĂ©e de Jeanne d’Arc ou aux chrĂ©tiens d’Orient. Il y a des rĂ©ussites spirituelles visibles en ce monde mais aussi des Ă©checs productifs, des clartĂ©s et des nuits de la foi, qui se suivent et s’enchaĂźnent dans le mystĂšre de l’espĂ©rance et des fins derniĂšres. Sachons gouter et mĂ©diter pour l’heure les mystĂšres joyeux plutĂŽt que douloureux de cette route de Chartres en pĂšlerins de l’espĂ©rance !

 

Source : l'Appel de Chartres via le Salon Beige