Le blog du Temps de l'Immaculée.
24/05/2025
Voilà prÚs de deux mois que, fourbu de fatigue, les yeux encore pleins de visions de guerre, de spectacles affreux, il a débarqué dans la grande ville de Lyon.
Ce dĂ©part dans la nuit, ce wagon Ă bestiaux, oĂč les Boches les avaient parquĂ©s, lui et tant dâautres de GrandprĂ©, les coups de crosse, les injures en allemand, et cette angoisse : « Partira-t-on ? Ne partira-t-on pas ? » Quel cauchemar !
De la grande famille dont il faisait partie : le pĂšre, la mĂšre, les six enfants, ils ne restaient que deux, lui, le petit, et la maman. Ah ! les bandits, tous les autres, ils les avaient tuĂ©s !âŠ
TuĂ© le pĂšre, Louis Aubray, pris comme otage et qui, Français avant tout, avait refusĂ© de dĂ©clarer la cachette oĂč se trouvait lâor du village ; tuĂ©s les deux aĂźnĂ©s lĂ -bas sur le front, petits fantassins anonymes tombĂ©s on ne sait oĂč ; tuĂ©es ses deux sĆurs, Ă©gorgĂ©es par les rustres parce quâelles ne voulaient pas travailler pour eux ; tuĂ©e la benjamine, sa jumelle, pauvre petite dĂ©jĂ bien frĂȘle qui nâavait pu rĂ©sister au rĂ©gime de terreur et de restriction ; tuĂ©e enfin la grande vieille maison, sa maison. Glorieusement blessĂ©e de tous cĂŽtĂ©s, elle rĂ©sistait encore, mais, un jour, un obus assassin Ă©tait venu lâatteindre en plein cĆur, et tout avait croulĂ©.
Et puis, un soir dâautomne, la seule qui lui restait de toute la famille, celle qui disait avec une profonde aversion en parlant des Allemands, en voyant passer des prisonniers :
â Jean, souviens-toi. Ce sont ceux-lĂ qui ont Ă©gorgĂ© ceux de chez nous ; ce sont ceux-lĂ qui ont brĂ»lĂ© nos rĂ©coltes, abattu nos grands arbres⊠Ah ! plus tard, quand tu seras grand, souviens-toi !⊠Souviens-toi !⊠Tu dois ĂȘtre le vengeur de notre maison assassinĂ©e ; cette mĂšre que la douleur avait rendue avide de vengeance, celle-lĂ aussi Ă©tait morte. La lame avait usĂ© le fourreau ; les chagrins, loin de lâabattre, avaient exaspĂ©rĂ© sa flamme patriotique, elle Ă©tait certaine de la dĂ©faite des Boches, et ardemment elle souhaitait voir le jour de la victoire.
Hélas ! les privations endurées avaient achevé cette constitution délicate, et, un beau jour, elle était allée rejoindre les autres là -haut, le laissant seul survivant des Aubray.
Seul, il Ă©tait donc seul, Ă quatorze ans, sans soutien, sans amis, dans un pays qui nâĂ©tait pas le sien, perdu dans la grande citĂ©. Il nâavait donc personne Ă qui confier sa peine⊠Mais si, il a encore quelquâun, quelquâun de chez lui, quelquâun qui personnifie la vieille maison Ă©croulĂ©e, et de sa poche, avec vĂ©nĂ©ration, il sort une statuette de la Vierge.
Il revoit lâemplacement de cette statue. PlacĂ©e dans une niche au-dessus de la porte dâentrĂ©e, elle semblait dire au passant :
â Ici, câest ma maison ; ces enfants qui jouent devant le perron, ce sont les miens ; je les aime, je les protĂšge ; ils me prient pour que je continue Ă les aider dans la vie.
Et, dans le fracas de la bataille, dans le dĂ©sarroi du dĂ©part, au milieu des blocs calcinĂ©s, Jean nâavait eu quâun but : chercher la Vierge. GrĂące Ă Dieu, malgrĂ© lâobscuritĂ©, il lâavait trouvĂ©e couchĂ©e entre deux pierres, et, sur son cĆur, en quittant le pays, il avait emportĂ© lâĂąme de la maison !
Ce matin, dans sa petite mansarde noire, enfumĂ©e, il lâa sortie de la cassette aux souvenirs, il lâa placĂ©e sur lâappui de la fenĂȘtre et, suivant son habitude, il sâest mis Ă genoux pour faire sa priĂšre : pieusement, ardemment, il supplie la bonne Vierge pour la France, sa grande patrie, et aussi pour son pays mutilĂ© et souffrant, petite patrie oĂč, dans un coin de terre, reposent les chers disparusâŠ
Un grand dĂ©sir sâempare de son esprit : revoir son village, sa maison en ruines ; passer dans les petits chemins Ă travers champs dont chaque dĂ©tour lui est connu, revivre dans leur cadre tous les chers souvenirs, combien ce lui serait doux LĂ , prĂšs du ruisseau jaseur, ils sont venus souvent lâĂ©tĂ© avec ses frĂšres et sĆurs en gardant le troupeau. Ils pĂȘchaient, barbotaient, riaient, contents de tout et de rien ; du soleil, de la verdure, des fleurs. Le soir, au crĂ©puscule, ils revenaient par les sentes embaumĂ©es, chantant Ă pleins paumons, tandis que les grands bĆufs rentraient lentement en faisant tinter leurs clochettes. Oh ! la nostalgie du pays natal⊠Contempler de nouveau son village, les doux horizons de chez lui, devient une idĂ©e fixe, une obsession.
HantĂ© par ce rĂȘve, il a travaillĂ© dur. EmployĂ© comme chasseur dans une grande maison de nouveautĂ©s, toujours empressĂ©, aimable, il ne mĂ©nageait pas sa peine. Parfois la mine avenante, lâair dĂ©lurĂ© du gamin intĂ©ressaient les clients ; accompagnĂ©e dâune bonne parole, quelque petite piĂšce glissait dans sa main. Il remerciait gentiment, et lorsquâau soir, vers les 7 heures, il remontait prĂšs de sa mĂšre il y avait un peu de joie lĂ -haut. Les gros sous et les billets sâentassaient, et on comptait le petit trĂ©sor qui permettrait le retour :
â 90 francs par personne, avait-on dit ; vous ĂȘtes deux, il vous faut donc 180 francs avant de songer Ă repartir lĂ -bas.
Et depuis, incessamment, il avait travaillé. Son triste deuil lui avait occasionné des frais, et, bien que seul maintenant, il lui manquait encore 10 francs pour obtenir le billet désiré.
Un grand dĂ©couragement lâenvahit ; il rĂ©flĂ©chit. Une fois Ă GrandprĂ©, que fera-t-il dans un pays dĂ©vastĂ©, livrĂ© uniquement Ă ses forces dâenfant, sans maison, sans appui ? Ne serait-il pas plus raisonnable de rester ici, seul il est vrai, mais avec un gagne-pain assurĂ© ? Plus fort que tout, lâidĂ©e obsĂ©dante revient :
â Je veux revoir mon pays.
Le lendemain, il part Ă la gare sâenquĂ©rir des trains et du prix exact du trajet. Au guichet, dâune voix nette, il demande
â Quel train dois-je prendre pour aller Ă GrandprĂ© et quel est le prix des troisiĂšmes ?
Dâun ton rogue, en toisant avec dĂ©dain ce marmouset, lâemployĂ© rĂ©pond :
â GrandprĂ©, 9 h 30 du matin⊠89 fr 65.
Intimidé par cette grosse voix, le gamin poursuit :
â Je nâai que quatorze ans, vous ne faites pas de diminution pour les enfants ? Je tiendrai si peu de place !
Impassible, lâhomme de la compagnie reprend en Ă©cho :
â Pas de diminution, le rĂšglement est là ⊠Avec des sanglots dans la voix, Jean supplie, disant toutes les raisons pour lesquelles il veut retourner lĂ -bas, essayant dâattendrir le fonctionnaire, il ne lui manque que 10 francs⊠Peine perdueâŠ
â Allons, le mioche, pas tant dâhistoires, il nây a pas que toi ici. Allez, file ! et laisse passer cette dame.
Machinalement, le petit se retourne, et les yeux pleins de larmes, chargĂ©s dâangoisse, rencontrent ceux de sa voisine. Des yeux dâenfants⊠quelle puissance charmeuse ils ont, comme leur regard est limpide, comme il est vrai ! Celui de Jean a bouleversĂ© la dame et, rĂ©voltĂ©e de lâindiffĂ©rence brutale de lâemployĂ©, elle interpelle :
â Quoi ! Vous renvoyez ce petit avec cette rudesse !⊠Je comprends que vous ne puissiez prendre la responsabilitĂ© de baisser le tarif pour lui, mais vos supĂ©rieurs sont lĂ , ils peuvent examiner le cas. Quoi quâil en soit, il est rĂ©voltant de voir traiter un enfant de cette façon !âŠ
Et comme lâhomme, honteux, grommelait une excuse, la dame, dâun ton bref, lui coupa la parole :
â Assez causĂ©. Moi aussi, je vais Ă GrandprĂ©. Donnez-moi deux places de premiĂšres.
Et, prenant Jean par la main, elle passe sur le quai.
Maintenant, assis en face de la dame qui, affectueusement, lui tient les deux mains, Jean raconte son histoire, et, tandis quâil parle, de grosses larmes coulent le long des joues de Mme ScĂšve.
â Pauvre petit, murmure-t-elle, comment as-tu pu rĂ©sister Ă tant de malheurs, et que veux-tu faire maintenant tout seul lĂ -bas ?
Jean, dâun air dĂ©cidĂ©, redresse la tĂȘte :
â Je retourne Ă GrandprĂ© pour travailler et reconstruire notre maison ; dâailleurs, je ne suis pas seul, jâai une amie de chez nous.
Marie, notre maman du ciel
â Une amie ? OĂč est-elle ?
â La voici.
Et, entre ses deux mains, il élÚve la statuette de la Vierge.
Ămue plus quâelle ne peut le dire, Mme ScĂšve Ă©coute les confidences de lâenfant. Quelle foi profonde en Marie, sa MĂšre !⊠Avec admiration, elle contemple le visage rayonnant, les yeux attendris et brillante du petit regardent Notre-Dame, et tout Ă coup elle-mĂȘme est Ă©clairĂ©e dâune lumiĂšre subite :
â Pauvre enfant, tu as bien souffert ! Moi aussi, je connais les larmes. Vois, je suis en deuil : jâĂ©tais veuve, et mes deux fils ont Ă©tĂ© tuĂ©s Ă la guerre ; moi aussi, je suis seule dans la vie⊠Petit, veux-tu que je sois ta mĂšre ?
Avec reconnaissance, pieusement, Jean a baisé les pieds de Marie.
â Oh ! bonne Vierge, vous exaucez ma priĂšre. Merci !⊠Merci !⊠Puis, dâun Ă©lan passionnĂ©, il se jette dans les bras de Mme ScĂšve, sây blottit, et, lâembrassent bien fort, il murmure :
â MamanâŠ
M.-J. Vachon
23/05/2025
Ils montrent que tous les tĂ©moins directs de l'Ă©poque (Romains, juifs et chrĂ©tiens) s'accordent sur la rĂ©alitĂ© de la crucifixion. MĂȘme le Talmud juif reconnaĂźt que JĂ©sus a Ă©tĂ© pendu pour sâĂȘtre prĂ©sentĂ© comme Dieu, preuve que la mort du Christ Ă©tait bel et bien un fait notoire.
Mais plus encore, ils mettent en lumiĂšre les consĂ©quences absurdes de la thĂ©orie islamique : Dieu y apparait comme un Dieu trompeur, ayant laissĂ© croire au monde entier que JĂ©sus Ă©tait mort et ressuscitĂ©, tandis que JĂ©sus lui-mĂȘme aurait participĂ© Ă cette mascarade, feignant les stigmates de la croix sans jamais rĂ©vĂ©ler la vĂ©ritĂ©. Une telle vision fait de Dieu un manipulateur et de JĂ©sus un menteur, ce qui contredit Ă la fois la saintetĂ© de Dieu et lâintĂ©gritĂ© parfaite du Christ, reconnu dans le Coran lui-mĂȘme comme sans pĂ©chĂ©.
Olivier et Bruno rappellent aussi que les apĂŽtres, bouleversĂ©s par la Passion, ont Ă©tĂ© transformĂ©s par la rĂ©surrection. Ayant vu le RessuscitĂ©, ils sont partis annoncer cette vĂ©ritĂ© jusquâau martyre. On ne donne pas sa vie pour une supercherie : leur tĂ©moignage est celui de la vĂ©ritĂ©, transmise jusquâĂ nous.
23/05/2025
Mais il y a dĂ©jĂ des actes et des paroles, comme nous lâavons rĂ©pĂ©tĂ© sur RITV ; ainsi, lors de sa visite Ă la basilique papale de Saint-Paul-hors-les-Murs, mardi, il a Ă©voquĂ© la justification : ce qui permet Ă lâhomme dâaccĂ©der au paradis.
Lâhomme ne peut de lui-mĂȘme acquĂ©rir ce salut Ă©ternel, le pĂ©chĂ© originel ayant opĂ©rĂ© une fracture radicale entre Dieu et sa crĂ©ature ; il lui faut ĂȘtre rachetĂ© par le Christ. A lâheure du relativisme religieux et de lâoubli de la nĂ©cessitĂ© de la grĂące, les paroles de LĂ©on XIV sont significatives.
Sâappuyant sur saint Paul et sur son bien-aimĂ© saint Augustin, le pape a rappelĂ© la triple nĂ©cessitĂ© de « la grĂące, la foi et la justice ». La grĂące est dĂ©crite dans son homĂ©lie avec les mots de saint Augustin Ă travers « lâamour prĂ©venant » de Dieu : « Que pouvons-nous choisir, si nous nâavons pas dâabord Ă©tĂ© choisis ? En effet, si nous nâavons pas dâabord Ă©tĂ© aimĂ©s, nous ne pouvons mĂȘme pas aimer. » LĂ©on XIV ajoute : « A la racine de toute vocation, il y a Dieu : sa misĂ©ricorde, sa bontĂ© gĂ©nĂ©reuse comme celle dâune mĂšre (cf. Is 66, 12-14) qui, naturellement, nourrit son enfant Ă travers son propre corps lorsquâil est encore incapable de se nourrir seul (cf. St. Augustin, Commentaire du Ps 130, 9). »
Léon XIV évoque la nécessaire grùce de Dieu
Câest donc un amour gratuit, sans aucun mĂ©rite de la part de lâhomme, mais que lâhomme doit accueillir et accepter : câest « lâobĂ©issance de la foi » dont parle saint Paul et que LĂ©on XIV met aussitĂŽt en Ă©vidence :
« En effet, le Seigneur, en lui apparaissant sur le chemin de Damas (cf. Ac 9, 1-30), ne lâa pas privĂ© de sa libertĂ©, mais lui a laissĂ© la possibilitĂ© dâun choix, dâune obĂ©issance fruit dâefforts, de luttes intĂ©rieures et extĂ©rieures, quâil a acceptĂ© dâaffronter. Le salut ne vient pas par enchantement, mais par un mystĂšre de grĂące et de foi, dâamour prĂ©venant de Dieu et dâadhĂ©sion confiante et libre de la part de lâhomme. »
Autrement dit : lâhomme a la capacitĂ© de refuser ce salut qui est donnĂ© par Dieu seul. Ces vĂ©ritĂ©s avaient tendance Ă ĂȘtre diluĂ©es dans le discours moderne de lâEglise ; elles reviennent dĂ©sormais avec insistance dans les prises de parole du pape. Le salut est un travail, accompli par le Christ pour lâhomme ; mais il ne lui est pas imposĂ© par quelque formule magique universellement efficace !
Le cardinal MĂŒller voit lâaction du Saint-Esprit dans la rapiditĂ© de lâĂ©lection
Lâun des cardinaux qui a Ă©tĂ© le plus ouvert dans sa dĂ©nonciation de la confusion doctrinale Ă©manant de Rome sous le pontificat de François est bien lâancien prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Gerhard MĂŒller. Celui-ci a donnĂ© un entretien exclusif Ă Andreas Wailzer pour LifeSiteNews ; il y assure penser que lâĂ©lection de LĂ©on XIV est lâĆuvre du Saint-Esprit :
« En dĂ©pit des luttes partisanes annoncĂ©es, tout sâest fait en 24 heures ? Cela montre quâil y a eu une importante unanimitĂ©, quâil nâa pas Ă©tĂ© possible de pousser un candidat en avant, alors quâune personne relativement inconnue du public Ă©tait Ă©lue aussi rapidement. On peut seulement vraiment comprendre cela si on est croyant et chrĂ©tien, que lâon croit en lâEsprit-Saint, câest-Ă -dire au travail de la grĂące. »
Ce sont lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© et le manque de familiaritĂ© mutuelle entre les cardinaux qui ont convaincu le cardinal MĂŒller de cette action du Saint-Esprit : leur accord rapide a de fait surpris :
« AprĂšs tout, le CollĂšge des cardinaux a Ă©tĂ© constituĂ© de maniĂšre si hĂ©tĂ©rogĂšne par la volontĂ© du pape François que toutes les nations et toutes les langues â certains ne parlaient pas italien, ni mĂȘme anglais â Ă©taient reprĂ©sentĂ©es. On peut donc se demander comment une telle dĂ©cision a pu Ă©merger si rapidement dâun collĂšge aussi hĂ©tĂ©rogĂšne. Câest parce que nous pensons comme des catholiques ; nous pensons au bien de lâEglise. »
LĂ©on XIV, le pape de lâunitĂ© ?
La formule, convenons-en, est optimiste. Mais on peut prendre note de cette prĂ©diction du cardinal : « LĂ©on XIV contribuera certainement Ă lâĂ©tablissement dâune plus grande unitĂ© et Ă rĂ©duire des conflits inutiles. »
Au nombre de ces derniers, le cardinal MĂŒller a explicitement dĂ©signĂ© les restrictions mises par Traditionis custodes sur le recours Ă la liturgie traditionnelle de la messe.
« Il faut Ă©galement ĂȘtre sage sur le plan pastoral en cherchant Ă sâadapter Ă la situation et Ă la mentalitĂ© des gens. Je crois quâil apporte cette clairvoyance Ă la table, que lâaccent est mis sur ce qui est primordial, mais quâil nây a pas de tensions ou de divisions quant aux questions secondaires », a conclu le cardinal.
Celui-ci nâa pas semble-t-il Ă©voquĂ© la question de la « synodalitĂ© » allemande, en rupture sur de nombreuses questions, principales et secondairesâŠ
22/05/2025
00:00 : Introduction
04:19 : Le nouveau Pape
06:24 : La mĂ©diation du prĂȘtre
21:45 : L'importance de la musique
28:36 : Le cĂ©libat du prĂȘtre
44:32 : Saint Maximilien-Marie Kolbe
1:01:56 : Le renouveau spirituel
1:09:22 : La vraie grandeur
1:12:17 : Le départ de Marseille
1:15:20 : PriĂšre finale
21/05/2025
21/05/2025
Lâimpact est particuliĂšrement marquĂ© lorsque la sĂ©paration survient Ă un Ăąge clĂ© du dĂ©veloppement (petite enfance ou dĂ©but de lâadolescence). Les garçons semblent plus affectĂ©s que les filles en matiĂšre de rendement scolaire lorsque la sĂ©paration intervient Ă lâaube de lâadolescence.
Effets sur la trajectoire dâentrĂ©e dans lâĂąge adulte
Une Ă©tude de la DREES (Direction de la recherche, des Ă©tudes, de lâĂ©valuation et des statistiques) souligne que les jeunes adultes issus de parents sĂ©parĂ©s sont moins souvent en Ă©tudes et atteignent un niveau de diplĂŽme infĂ©rieur Ă ceux dont les parents sont restĂ©s ensemble. Ils quittent plus frĂ©quemment le domicile parental, se projettent moins loin dans leurs Ă©tudes, et bĂ©nĂ©ficient gĂ©nĂ©ralement dâun soutien parental plus limitĂ©, souvent uniquement de la mĂšre.
Répercussions économiques et sociales
La sĂ©paration parentale expose les enfants Ă un risque accru de pauvretĂ©, qui persiste plusieurs annĂ©es aprĂšs la rupture. MĂȘme cinq ans aprĂšs la sĂ©paration, le niveau de vie des enfants demeure infĂ©rieur Ă celui observĂ© avant la sĂ©paration, avec un rattrapage progressif mais incomplet. Ce contexte Ă©conomique plus difficile peut influencer durablement leur trajectoire sociale.
Impact sur la santĂ© mentale et les relations Ă lâĂąge adulte
Des consĂ©quences psychologiques sont Ă©galement documentĂ©es : le divorce parental peut entraĂźner des perturbations Ă©motionnelles durables, une remise en question de la fiabilitĂ© des relations, et influencer la stabilitĂ© personnelle et la santĂ© mentale Ă lâĂąge adulte. Les enfants de parents divorcĂ©s peuvent dĂ©velopper des difficultĂ©s dans leurs propres relations de couples, une moindre estime de soi, et parfois des troubles du comportement ou de lâadaptation sociale.
Témoignages et analyses qualitatives
Des articles et analyses soulignent que mĂȘme Ă lâĂąge adulte, le divorce des parents peut ĂȘtre vĂ©cu comme un cataclysme, provoquant un sentiment de perte ou de dĂ©stabilisation identitaire. Les effets varient selon lâĂąge de lâenfant au moment de la sĂ©paration, la qualitĂ© des relations parentales post-divorce, et les ressources disponibles dans lâenvironnement familial.
En rĂ©sumĂ©, de nombreuses Ă©tudes françaises et internationales confirment que les consĂ©quences du divorce parental sur les enfants dĂ©passent largement lâenfance et lâadolescence, affectant leur rĂ©ussite scolaire, leur trajectoire professionnelle, leur situation Ă©conomique, leur santĂ© mentale et leur vie relationnelle Ă lâĂąge adulte.
F. Charbonnier
20/05/2025
Le 17 mai 1925, ThĂ©rĂšse de lâEnfant-JĂ©sus Ă©tait canonisĂ©e par Pie XI. Cent ans plus tard, la « petite voie » quâelle a tracĂ©e continue dâĂ©clairer les Ăąmes en quĂȘte de saintetĂ©. Lâextrait que nous prĂ©sentons ici est lâun des plus cĂ©lĂšbres et les plus bouleversants de son message spirituel. Il est tirĂ© du manuscrit C, adressĂ© Ă MĂšre Marie de Gonzague, et devenu accessible au monde entier grĂące Ă la publication de lâHistoire dâune Ăąme.
Ce texte capital nâaurait peut-ĂȘtre jamais Ă©tĂ© connu sans lâinitiative audacieuse de MĂšre AgnĂšs de JĂ©sus, sĆur aĂźnĂ©e de ThĂ©rĂšse et figure influente du Carmel de Lisieux. Le 10 octobre 1898 (selon les actes du ProcĂšs de bĂ©atification), un an aprĂšs la mort de ThĂ©rĂšse, MĂšre AgnĂšs et MĂšre Marie de Gonzague prennent la dĂ©cision de remplacer la traditionnelle circulaire nĂ©crologique destinĂ©e aux carmels par un ouvrage exceptionnel de 476 pages. Ce texte, envoyĂ© Ă toutes les communautĂ©s, contenait bien plus quâun simple hommage : câĂ©tait un tĂ©moignage spirituel structurĂ©, publiĂ© sous un titre appelĂ© Ă devenir universellement cĂ©lĂšbre : Histoire dâune Ăąme.
Pour cette publication, MĂšre AgnĂšs rassemble et Ă©dite les trois manuscrits spirituels confiĂ©s par ThĂ©rĂšse sous obĂ©issance (dĂ©signĂ©s plus tard par les lettres A, B et C), auxquels elle ajoute quelques poĂ©sies, priĂšres et lettres. Elle corrige les fautes dâorthographe, supprime certains passages, effectue des transitions et divise lâensemble en chapitres afin dâen faire une Ćuvre cohĂ©rente, accessible et profondĂ©ment marquante.
Câest dans ce travail que se trouve insĂ©rĂ© le passage suivant, aujourdâhui mondialement connu :
« Vous le savez, ma MĂšre, jâai toujours dĂ©sirĂ© dâĂȘtre une sainte, mais hĂ©las ! jâai toujours constatĂ©, lorsque je me suis comparĂ©e aux saints quâil y a entre eux et moi la mĂȘme diffĂ©rence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulĂ© aux pieds des passants ; au lieu de me dĂ©courager, je me suis dit : Le Bon Dieu ne saurait inspirer des dĂ©sirs irrĂ©alisables, je puis donc malgrĂ© ma petitesse aspirer Ă la saintetĂ© ; me grandir, câest impossible, je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections ; mais je veux chercher le moyen dâaller au Ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle.
Nous sommes dans un siĂšcle dâinventions, maintenant ce nâest plus la peine de gravir les marches dâun escalier, chez les riches un ascenseur le remplace avantageusement. Moi je voudrais aussi trouver un ascenseur pour mâĂ©lever jusquâĂ JĂ©sus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection.
Alors jâai recherchĂ© dans les livres saints lâindication de lâascenseur, objet de mon dĂ©sir et jâai lu ces mots sortis de la bouche de La Sagesse Ă©ternelle : Si quelquâun est tout petit, quâil vienne Ă moi. Alors je suis venue, devinant que jâavais trouvĂ© ce que je cherchais et voulant savoir, ĂŽ mon Dieu ! ce que vous feriez au tout petit qui rĂ©pondrait Ă votre appel jâai continuĂ© mes recherches et voici ce que jâai trouvĂ© : â Comme une mĂšre caresse son enfant, ainsi je vous consolerai, je vous porterai sur mon sein et je vous balancerai sur mes genoux ! Ah ! jamais paroles plus tendres, plus mĂ©lodieuses, ne sont venues rĂ©jouir mon Ăąme, lâascenseur qui doit mâĂ©lever jusquâau Ciel, ce sont vos bras, ĂŽ JĂ©sus ! Pour cela je nâai pas besoin de grandir, au contraire il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. » [ Ms C 2 ]
19/05/2025
Ses prĂȘches emportent lâadhĂ©sion de ceux qui lâĂ©coutent, souvent des foules trĂšs nombreuses. Il parvient ainsi Ă ramener sincĂšrement Ă Dieu ses contemporains. En 1450, le pape Nicolas V le prĂ©sente en modĂšle de saintetĂ© Ă tous. Il est fĂȘtĂ© le 20 mai.
Les raisons d'y croire
Quand une Ă©pidĂ©mie de peste frappe la ville de Sienne, dans les derniĂšres annĂ©es du XIVe siĂšcle, Bernardin se consacre au service des malades, assumant la charge complĂšte de lâhĂŽpital siennois Santa Maria della Scala. Il nâa alors pas vingt ans et, bien que cet engagement hĂ©roĂŻque affecte durablement sa santĂ©, il se montre Ă la hauteur de la tĂąche. Cela fait alors plusieurs annĂ©es que Bernardin est engagĂ© dans la ConfraternitĂ© de Notre-Dame, rattachĂ©e Ă lâhĂŽpital.
Il entre chez les Franciscains, religieux mendiants, et prononce sa profession religieuse en 1403, par laquelle il sâengage Ă se donner Ă Dieu tout entier et pour toute sa vie, en suivant les conseils Ă©vangĂ©liques de chastetĂ© parfaite, de pauvretĂ© et dâobĂ©issance aux supĂ©rieurs lĂ©gitimes.
Bernardin, issu dâune illustre famille siennoise, les Albizeschi, a auparavant distribuĂ© son patrimoine Ă tous ceux qui lui semblaient manquer du nĂ©cessaire. Le renoncement de Bernardin â son dĂ©pouillement personnel â est au bĂ©nĂ©fice du prochain, quâil comble par charitĂ© de ses propres biens.
AprĂšs son ordination sacerdotale, Ă vingt-cinq ans, Bernardin commence les prĂ©dications apostoliques, par lesquelles il accomplira tant de bien autour de lui et qui le rendront cĂ©lĂšbre. Il prĂȘche dâabord prĂšs du couvent. Puis, soutenu par ses frĂšres en religion, qui ont perçu son talent et comprennent que ce dernier est appelĂ© Ă ĂȘtre mis au service de Dieu, Bernardin prĂȘche dans de nombreuses villes italiennes. Câest le dĂ©but dâun pĂ©riple apostolique dĂ©diĂ© Ă la prĂ©dication populaire â art dans lequel Bernardin excelle par son parler simple, par lâemploi courant des images qui frappent les esprits et par son sens de lâhumour.
Les premiĂšres annĂ©es du XVe siĂšcle sont celles de la premiĂšre Renaissance, qui initia une dĂ©chĂ©ance de la piĂ©tĂ© et de la morale chrĂ©tiennes. La tentation de lâhĂ©donisme a remplacĂ© la mĂ©ditation des grandes vĂ©ritĂ©s de lâĂvangile et les inspirations surnaturelles qui en sont le fruit. Aussi, la parole de Bernardin, qui prĂȘche le plus souvent sur les places de marchĂ©s, oĂč son audience atteint parfois les trente mille auditeurs, est-elle un apostolat de purification. Peu Ă peu, sous son influence, les mĆurs turbulentes et luxurieuses des villes italiennes se rangent : ce sont les riformazioni di frate Bernardino. En vingt Ă trente ans, la sociĂ©tĂ© des citĂ©s italiennes se trouve heureusement rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e.
Dans chaque ville, Bernardin est dâune telle efficacitĂ© que des bĂ»chers de « vanitĂ©s » accompagnent frĂ©quemment la prĂ©dication du religieux : les auditeurs finissent par y jeter miroirs, parfums, perruques, jeux, bijoux, dĂ©s, qui Ă©taient devenus des symboles dâune vie frivole et vaine.
Les succĂšs de Bernardin comme prĂ©dicateur sont obtenus grĂące aux dons de la nature, que tous constatent avec plaisir en lâĂ©coutant, mais ce sont surtout des succĂšs voulus par la grĂące divine, câest-Ă -dire avec lâaide puissante de Dieu, qui surĂ©lĂšve les capacitĂ©s naturelles de Bernardin afin dây parvenir. Ces succĂšs sont dâailleurs confirmĂ©s publiquement par le pouvoir sĂ©culier lorsque, le 16 mai 1421, le duc de Milan Philippe Marie Visconti lui remet la chapelle ducale de Saint-Jacques de Pavie, puis lâĂ©glise SantâAngelo de Milan, quâil donne toutes deux Ă la congrĂ©gation de lâObservance.
PrĂ©dicateur itinĂ©rant et mendiant, Bernardin semble prendre la relĂšve de saint Vincent Ferrier, mort deux ans plus tĂŽt, en 1419. De fait, il marche sur ses traces, sans toutefois sâĂ©loigner de lâItalie centrale et du nord.
En 1411, quand Bernardin contracte la peste Ă Sienne, tous tĂ©moignent que câest avec une fermetĂ© sereine et avec une conscience claire de la puretĂ© de sa vie quâil affronte la situation et se prĂ©pare Ă la mort : câest en sâappuyant sur la foi chrĂ©tienne, profonde et solide, quâil a su rester fort et confiant. Les trois annĂ©es de maladie sont pour lui lâoccasion de faire silence en son Ăąme, pour mieux chercher Dieu.
La paix est aussi un mot dâordre pour saint Bernardin. Il suit en cela le modĂšle du Christ : « La paix soit avec vous ! » (Jn 20,19 et 21). Guelfes et gibelins (câest-Ă -dire partisans du pape et partisans de lâempereur du Saint-Empire romain germanique) sâopposent et les citĂ©s italiennes se dĂ©chirent : Bernardin engage les deux partis Ă dĂ©crocher les armoiries des factions des murs des Ă©glises et des palais, et Ă inscrire Ă la place les lettres IHS, qui forment le dĂ©but imparfaitement dĂ©calquĂ©, en grec, du nom Iesus. Ces lettres sont aussi lâacronyme de lâexpression Iesus hominum Salvator (« JĂ©sus Sauveur des hommes »). Bernardin porte lui-mĂȘme ce monogramme quand il prĂȘche pour inviter le peuple Ă vĂ©nĂ©rer le nom de lâhomme-Dieu venu sauver les hommes.
Quand Bernardin meurt Ă LâAquila, en 1444, les notables de la ville refusent que la dĂ©pouille soit ramenĂ©e Ă Sienne. Ils organisent des funĂ©railles splendides, puis lâensevelissent dans lâĂ©glise des conventuels. Tous prient alors le saint et les miracles se multiplient. Dans sa Vita sancti Bernardini, saint Jean de Capistran, son premier biographe et contemporain, parle dâune « forĂȘt de miracles » : entre ceux rĂ©alisĂ©s de son vivant et ceux Ă titre posthume, lâauteur lui attribue plus de deux mille cinq cents guĂ©risons miraculeuses de 1424 Ă 1455.
Auteur : Docteur en philosophie, Vincent-Marie Thomas est prĂȘtre.
18/05/2025
Qui est-il exactement ? Quels sont les dĂ©fis auxquels il va ĂȘtre confrontĂ© ? Pourra-t-il restaurer lâunitĂ© et la paix dans lâĂglise ?
Ce sont ces questions, et bien dâautres, que les membres du Club des Hommes en noir rĂ©unis autour de Philippe Maxence abordent dans cette nouvelle Ă©mission, avec la participation des abbĂ©s HervĂ© BenoĂźt, Marc Guelfucci, GrĂ©goire CĂ©lier et Jeanne Smits, notre laĂŻque de lâĂ©tape.
Nous vous remercions de regarder et de suivre le Club des Hommes en noir. Comme vous le savez, le Club des Hommes en noir est un espace de libres propos et il a besoin de votre soutien pour continuer Ă donner la parole Ă dâautres sons de cloches, dâautres analyses, dâautres perceptions que lâunanimisme qui rĂšgne mĂȘme jusque dans lâĂglise.
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18/05/2025
Données et tendances récentes
Facteurs explicatifs
Le phĂ©nomĂšne est dĂ©sormais bien documentĂ© : les Ă©glises catholiques britanniques connaissent depuis 2024 une affluence en hausse, portĂ©e par les jeunes gĂ©nĂ©rations et de nouveaux convertis, dans un contexte de quĂȘte de sens, de renouveau spirituel et dâinfluence numĂ©rique.
Les invisibles mais réelles conversions des musulmans trÚs nombreux en grande Bretagne ne sont pas pris en compte dans cette étude.
Sources : Cath.ch, Zenit, FSSPX news et La Croix
17/05/2025
Puis lâabbĂ© Michel Viot, prĂȘtre du diocĂšse de Blois, revient sur la discussion parlementaire en cours sur lâeuthanasie, suggĂ©rant que lâEglise interdise les funĂ©railles chrĂ©tiennes pour les promoteurs de cette loi et ceux qui pratiqueront lâeuthanasie et invitant les Ă©vĂȘques Ă parler avec le courage de Mgr von Galen qui sâĂ©tait opposĂ© Ă lâAktion T4 dans lâAllemagne nazie.
16/05/2025
Et il les a gratifiĂ©s ainsi dâun des premiers grands discours de son pontificat, dont on peut tirer plusieurs leçons. La plus importante, la plus remarquable est sa profondeur spirituelle. On perçoit une grande prĂ©sence des mots proprement catholiques. Le Christ au centre et le salut comme horizonâŠ
« Combien il est important de redĂ©couvrir, mĂȘme dans lâOccident chrĂ©tien, le sens de la primautĂ© de Dieu, la valeur de la mystagogie, de lâintercession incessante, de la pĂ©nitence, du jeĂ»ne, des larmes pour ses propres pĂ©chĂ©s et pour ceux de toute lâhumanitĂ© (penthos), si typiques des spiritualitĂ©s orientales ! », a dit LĂ©on XIV aux religieux de tout rang et aux simples catholiques de rite oriental quâil recevait en audience. Pleurer ses pĂ©chĂ©s, prier pour ceux du monde pour obtenir le pardonâŠ
Pleurer ses péchés et ceux du monde
Le mot grec « penthos » fait rĂ©fĂ©rence Ă la doctrine de la componction, cette profonde conscience du pĂ©chĂ© qui envahit le chrĂ©tien lorsquâil comprend que ses propres pĂ©chĂ©s le coupent de la plĂ©nitude de la prĂ©sence divine. Câest le don des larmes, dont on emprunta le nom Ă la divinitĂ© grecque Î Î”ÎœÎžÎżÏ qui personnifiait le chagrin et le deuil. Câest la sagesse de ceux qui savent que Dieu aime tous les hommes, et veut leur bien, mais que le pĂ©chĂ© commis exige repentir et rĂ©paration, tels que les incarnaient sainte Marie-Madeleine une fois relevĂ©e par le Christ.
« Vos spiritualitĂ©s, anciennes et toujours nouvelles, sont un remĂšde. Le sens dramatique de la misĂšre humaine sây confond avec lâĂ©merveillement devant la misĂ©ricorde divine, de sorte que nos bassesses ne provoquent pas le dĂ©sespoir mais invitent Ă accueillir la grĂące dâĂȘtre des crĂ©atures guĂ©ries, divinisĂ©es et Ă©levĂ©es aux hauteurs cĂ©lestes. Nous devons louer et remercier sans cesse le Seigneur pour cela », poursuivait le pape.
Le discours de Léon XIV aux catholiques Orient rappelle notre vocation de « divinisés »
« DivinisĂ©es » ! Le texte de lâoffertoire de la messe latine traditionnelle le rappelle aussi : « Donnez-nous, par le mystĂšre de cette eau et de ce vin, dâavoir part Ă la divinitĂ© de celui qui a daignĂ© partager notre humanitĂ©. » Saint Thomas dâAquin (aprĂšs bien dâautres, en Orient comme en Occident) lâa dit Ă sa façon : « La grĂące nâest pas autre chose quâune certaine ressemblance de la nature divine reçue en participation. » Lâhomme ne lâatteint pas par soi-mĂȘme, au titre de son humanitĂ©, par lâimmanentisme du divin. La divinisation, il la reçoit par la grĂące â celle du baptĂȘme dâabord, qui fait habiter la Sainte TrinitĂ© dans lâĂąme, puis par la misĂ©ricorde offerte au pĂ©cheur qui reconnaĂźt et pleure ses fautes et demande lâabsolution. Une misĂ©ricorde que lâEglise demande dâailleurs par le sacrifice de la messe, « pour notre salut et celui du monde entier ».
Dans un discours qui rappelle les divers martyres auxquels ont Ă©tĂ© et sont toujours soumis les chrĂ©tientĂ©s dâOrient, le pape a Ă©galement soulignĂ© : « Câest un don Ă demander que de voir la certitude de PĂąques dans chaque Ă©preuve de la vie et de ne pas perdre courage en se rappelant, comme lâĂ©crivait un autre PĂšre oriental, que âle plus grand pĂ©chĂ© est de ne pas croire aux Ă©nergies de la RĂ©surrectionâ (Saint Isaac De Ninive, Sermons ascĂ©tiques, I, 5). »
Cette citation est significative dâun nouveau style. Le discours du pape se rĂ©vĂšlent ponctuĂ©s de nombreuses rĂ©fĂ©rences aux PĂšres de lâEglise comme aux papes ; dans celui-ci, câest LĂ©on XIII qui a fourni les longues rĂ©fĂ©rences Ă travers sa Lettre apostolique Orientalium dignitas de 1894.
LĂ aussi se trouvait une leçon dont on espĂšre quâelle sera significative du pontificat qui commence : celle de lâimportance de la liturgie. Ce fut un plaidoyer pour les liturgies orientales traditionnelles, dont certaines « utilisent encore la langue du Seigneur JĂ©sus ».
LĂ©on XIV souligne le trĂ©sor liturgique des catholiques dâOrient
« Le Pape LĂ©on XIII lança un appel Ă©mouvant afin que âla lĂ©gitime diversitĂ© de la liturgie et de la discipline orientales [âŠ] redonne [âŠ] une grande dignitĂ© et une grande valeur Ă lâEgliseâ (Lett. ap. Orientalium dignitas). Sa prĂ©occupation dâalors est trĂšs actuelle, car aujourdâhui, beaucoup de nos frĂšres et sĆurs orientaux, dont plusieurs dâentre vous, contraints de fuir leur terre dâorigine Ă cause de la guerre et des persĂ©cutions, de lâinstabilitĂ© et de la pauvretĂ©, risquent, en arrivant en Occident, de perdre, outre leur patrie, leur identitĂ© religieuse. »
VoilĂ des paroles qui rĂ©sonnent parmi les catholiques qui ont la conviction quâils perdraient leur identitĂ© religieuse en perdant la liturgie latine traditionnelle. Leur espoir aimerait se renforcer en Ă©coutant la suite :
« Il y a plus dâun siĂšcle, LĂ©on XIII remarquait que âla conservation des rites orientaux est plus importante quâon ne le croitâ et, Ă cette fin, il prescrivait mĂȘme que âtout missionnaire latin, du clergĂ© sĂ©culier ou rĂ©gulier, qui, par ses conseils ou son aide, attirait un Oriental vers le rite latinâ serait âdestituĂ© et exclu de sa chargeâ (ibid.). Nous accueillons lâappel Ă prĂ©server et Ă promouvoir lâOrient chrĂ©tien, en particulier dans la diaspora, oĂč il y est nĂ©cessaire de sensibiliser les Latins ; en plus de la crĂ©ation, lorsque cela est possible et opportun, de circonscriptions orientales. En ce sens, je demande au DicastĂšre pour les Eglises Orientales, que je remercie pour son travail, de mâaider Ă dĂ©finir des principes, des normes, des lignes directrices grĂące auxquels les Pasteurs latins pourront concrĂštement soutenir les catholiques orientaux de la diaspora afin de prĂ©server leurs traditions vivantes et dâenrichir par leur spĂ©cificitĂ© le contexte dans lequel ils vivent. »
Mâest avis quâil sera bientĂŽt temps dâadresser au saint-pĂšre une supplique pour quâil nous rende la messe !
On retiendra en particulier sa conclusion : « Et merci, merci Ă vous, chers frĂšres et sĆurs dâOrient, oĂč est nĂ© JĂ©sus, Soleil de justice, dâĂȘtre âlumiĂšres du mondeâ (cf. Mt 5, 14). Continuez Ă briller par la foi, lâespĂ©rance et la charitĂ©, et par rien dâautre. Que vos Eglises soient un exemple, et que les Pasteurs promeuvent avec droiture la communion, surtout dans les Synodes des EvĂȘques, afin quâils soient des lieux de collĂ©gialitĂ© et dâauthentique coresponsabilitĂ©. Veillez Ă la transparence dans la gestion des biens, tĂ©moignez dâun dĂ©vouement humble et total au saint peuple de Dieu, sans attachement aux honneurs, aux pouvoirs du monde et Ă votre propre image. » Parce quâil faut dâabord se tourner vers ce « Soleil de justice ».
On pourra dire que sans doute, le pape dispose de collaborateurs et que les mots ne sont peut-ĂȘtre pas exactement de lui. Câest possible. Cela voudrait dire Ă tout le moins que ses collaborateurs sont Ă la hauteur ; et forcĂ©ment, ils travaillent selon ses indications. Ce nâest sans doute pas un hasard si on dĂ©couvre une Ă©lĂ©gance dans lâexpression, quelque peu oubliĂ©e ces derniers temps. Et des mots solennels : LĂ©on XIV ne demande pas simplement Ă son auditoire de prier pour lui, mais prĂ©fĂšre clore son allocution avec ces mots : « Je vous bĂ©nis de tout cĆur, en vous demandant de prier pour lâEglise et dâĂ©lever vos puissantes priĂšres dâintercession pour mon ministĂšre. »
Léon XIV, ou la possibilité du bien.
Jeanne Smits sur RITV
16/05/2025
A partir son apparition du 13 juillet 1917 Ă Fatima, puis lors d'une autre manifestation le 10 dĂ©cembre 1925 Ă Pontevedra, la Vierge Marie a recommandĂ© la dĂ©votion rĂ©paratrice des premiers samedis du mois en proposant, pendant au moins 5 premiers samedis de suite, de se confesser (le jour mĂȘme ou dans la semaine qui suit), de recevoir la sainte eucharistie, de prier le chapelet, et de lui tenir compagnie pendant 15 minutes, en priĂšre avec elle en esprit de rĂ©paration, en mĂ©ditant les mystĂšres du Rosaire. La priĂšre de cette "lettre Ă Marie" qui a Ă©tĂ© conçue tout Ă fait dans cet esprit, peut aider Ă se recueillir ainsi avec la Vierge Marie.
"Ă Marie, ma MĂšre,
Comme je comprends les douleurs de ton CĆur, et ta profonde solitude devant les agissements des hommes !
Souvent, lâon rend grĂące pour ta prĂ©sence et ton aide mais il y a tant de souffrances en ton CĆur Marie.
Sans cesse tu intercĂšde pour nous ; bien des grĂąces sont obtenues par tes priĂšres et une fois la grĂące obtenue nous tâoublions.
Tu es une mĂšre avec un cĆur rempli de tendresse et ta royautĂ© nâenlĂšve rien nâa ta sensibilitĂ©.
Qui pense Ă essuyer tes larmes ?
Qui pense Ă consoler ton cĆur ?
Tu as reçu toutes les grĂąces, mais aussi celle de tâoffrir aux cĂŽtĂ©s de ton Fils.
Qui embrasse ton cĆur pour en effacer les brĂ»lures ?
Sans cesse, entre nous les humains et les beautĂ©s du Royaume, tu essaies de toucher nos cĆurs fermĂ©s et endurcis. Tu combats pour nous, et nous demandons toujours plus.
Qui se soucie de tes demandes ?
Marie, aujourdâhui je te prie pour que lâingratitude soit chassĂ©e de tous les cĆurs, et que nous apprenions Ă dĂ©couvrir combien Dieu nous aime. Ă travers toi, Ă travers JĂ©sus, Ă travers sa crĂ©ation et tous les saints du Ciel, mais aussi Ă travers tous les ĂȘtres placĂ©s sur notre route.
Marie, apprend-moi à consoler ton Coeur immaculé. à me soucier de ce que tu attends de chacun de nous. à compatir par mes larmes versées à toutes celles que tu verses pour nous. Et à offrir chaque souffrance pour apaiser les tiennes.
Amen !"
Source : Marie de Nazareth
16/05/2025
La bĂ©atification de Camille Costa de Beauregard, prĂȘtre et fondateur de lâOrphelinat du Bocage, aura lieu Ă 15h, en prĂ©sence du nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore, qui prĂ©sidera la cĂ©lĂ©bration au nom du nouveau pape LĂ©on XIV.Initialement prĂ©vue avant la mort du pape François, la cĂ©rĂ©monie avait Ă©tĂ© suspendue Ă la suite de son dĂ©cĂšs le 21 avril dernier. Le nouveau souverain pontife, Robert Francis Prevost, Ă©lu LĂ©on XIV le 8 mai aprĂšs deux jours de conclave, a tenu Ă confirmer lâacte par lâun de ses premiers gestes de gouvernement spirituel. Ă 69 ans, le pape a ainsi validĂ© la bĂ©atification du prĂȘtre français, en digne hĂ©ritier de LĂ©on XIII, le « pape des ouvriers ».
NĂ© le 17 fĂ©vrier 1841 Ă ChambĂ©ry, capitale du Royaume de Sardaigne, Camille Costa de Beauregard grandit dans une famille noble et croyante. Son pĂšre, le marquis PantalĂ©on, est parlementaire Ă Turin, et sa mĂšre, Marthe de Veyrac, transmet Ă ses neuf enfants une foi vive nourrie par lâexpĂ©rience de la perte. Son frĂšre Charles-Albert deviendra historien et Ă©crivain reconnu.
AprĂšs une jeunesse marquĂ©e par la maladie et la recherche spirituelle, Camille entre en 1863 au SĂ©minaire français de Rome. Il est ordonnĂ© prĂȘtre Ă Saint-Jean-de-Latran le 26 mai 1866. Refusant une carriĂšre diplomatique promise par lâAcadĂ©mie des Nobles EcclĂ©siastiques, il rentre en Savoie et devient vicaire Ă la cathĂ©drale de ChambĂ©ry.
En 1867, une Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra frappe durement la ville. Camille ouvre sa maison pour accueillir les enfants devenus orphelins. GrĂące au soutien du comte Ernest de Boigne, il fonde en 1868 lâOrphelinat du Bocage, qui comptera rapidement plus dâune centaine de pensionnaires.Camille ne se contente pas dâabriter les enfants : il fonde un vĂ©ritable modĂšle Ă©ducatif, enracinĂ© dans la foi et le travail. Il sâentoure des FrĂšres des Ăcoles chrĂ©tiennes, puis des SalĂ©siens de Don Bosco, et refuse Ă deux reprises lâĂ©piscopat. Il construit une chapelle, agrandit les bĂątiments, et forme des gĂ©nĂ©rations dâorphelins Ă lâhorticulture, Ă la priĂšre et Ă la vie fraternelle.
Lâun des premiers pensionnaires, Victor Berthollier, deviendra chef de culture et bras droit du fondateur. Camille meurt le 25 mars 1910, aprĂšs avoir consacrĂ© sa vie entiĂšre Ă lâenfance abandonnĂ©e.
Aujourdâhui, lâĆuvre fondĂ©e par Camille perdure grĂące Ă la Fondation du Bocage, confiĂ©e en 1954 aux SalĂ©siens de Don Bosco. La fondation accueille environ 200 Ă©lĂšves au lycĂ©e agricole Costa de Beauregard, et soutient prĂšs de 200 jeunes dans le cadre de la protection de lâenfance. Elle Ćuvre aussi dans lâinsertion sociale, la formation professionnelle et lâaccompagnement Ă©ducatif.
La bĂ©atification de Camille Costa de Beauregard repose sur un miracle attribuĂ© Ă son intercession. En 2015, un jeune garçon gravement blessĂ© Ă lâĆil est guĂ©ri aprĂšs que son Ćil ait Ă©tĂ© essuyĂ© avec un mouchoir lui ayant appartenu. Ce geste, fait par une infirmiĂšre, a entraĂźnĂ© une guĂ©rison inexpliquĂ©e, alors que le pronostic mĂ©dical Ă©tait sans espoir.
Le procĂšs de bĂ©atification avait Ă©tĂ© ouvert en 1926, relancĂ© en 1961, et les vertus hĂ©roĂŻques de Camille ont Ă©tĂ© reconnues par Jean-Paul II en 1991. Le 14 mars 2024, le pape François signe le dĂ©cret reconnaissant ce miracle. LĂ©on XIV, en confirmant la cĂ©rĂ©monie, a ainsi permis quâelle ait lieu aujourdâhui.
« Camille est un exemple dâhumilitĂ© et de charitĂ© active, un Ă©ducateur selon le cĆur du Christ », dĂ©clare Mgr Thibault Verny, qui concĂ©lĂ©brera la messe cet aprĂšs-midi. « Il nâa pas seulement accueilli des orphelins : il leur a donnĂ© une famille, un avenir et la foi. »
La messe de béatification débutera à 15h à la cathédrale de Chambéry, retransmise en direct sur les réseaux du diocÚse. Un documentaire sur sa vie sera également prochainement diffusé.
15/05/2025
OrdonnĂ© prĂȘtre Ă cinquante ans, il Ă©vangĂ©lise les agnostiques quâil cĂŽtoie dans son quartier populaire, mais soutient aussi les milieux intellectuels catholiques. Revenu en Roumanie et accusĂ© dâespionnage pour le compte du Vatican en 1948, il est maltraitĂ© en prison, oĂč il meurt dâĂ©puisement en 1954.
Les raisons d'y croire
Auteur : Docteur en philosophie, Vincent-Marie Thomas est prĂȘtre.
15/05/2025