Le blog du Temps de l'Immaculée.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 Avril 25 Mai 25 Juin25 Mars 25 Fev.25 Jan 25 Juil 25 Aout 25 Sept 25 Oct 25
Saint Michel conforte l’espĂ©rance de sainte Jeanne d’Arc

21/09/2025

Saint Michel conforte l’espĂ©rance de sainte Jeanne d’Arc

Jeanne d’Arc est la sainte de l’espĂ©rance. Il est donc bon que cet anniversaire ait lieu pendant le JubilĂ© de l’espĂ©rance. Rappelons l’énoncĂ© de l’acte d’espĂ©rance :

 

« Mon Dieu, j’espĂšre avec une ferme confiance que vous me donnerez, par les mĂ©rites de JĂ©sus-Christ, votre grĂące en ce monde et le bonheur Ă©ternel dans l’autre, parce que vous l’avez promis et que vous tenez toujours vos promesses. »

 

L’objet de l’espĂ©rance est donc Dieu lui-mĂȘme. Mais cette vertu thĂ©ologale peut s’étendre Ă  d’autres objets en tant que reliĂ©s Ă  Dieu, notamment sa Providence et les promesses qu’Il a faites. C’est dans notre contexte national si meurtri que ce pĂšlerinage prend tout son sens.

 

En effet, n’y a-t-il pas des analogies fortes entre la situation de la France des annĂ©es 1420 et celle de notre pays aujourd’hui ? Notamment une forme de dĂ©sespĂ©rance face Ă  l’impuissance du politique Ă  ordonner la sociĂ©tĂ© au bien commun ; notamment des divisions profondes et des haines tenaces. LĂ  oĂč tout semblait ruinĂ©, lĂ  oĂč Dieu semblait avoir oubliĂ© le royaume de France, une rencontre a eu lieu qui a tout changĂ©. Écoutons Jeanne lors de son procĂšs raconter la scĂšne :

 

« Quand j’eus l’ñge de treize ans, j’eus une voix de Dieu pour m’aider Ă  me gouverner. Et la premiĂšre fois, j’eus grand’ peur. Et vint cette voix environ l’heure de midi, au temps de l’étĂ©, dans le jardin de mon pĂšre. »

 

Un peu plus tard Jeanne répondra à ses juges qui la harcÚlent :

 

« Ce fut saint Michel que je vis devant mes yeux, et il n’était pas seul, mais Ă©tĂ© bien accompagnĂ© d’anges du ciel. Je les vis de mes yeux corporels aussi bien que je vous vois. Et quand ils se partaient de moi, je pleurais ; j’eusse bien voulu qu’ils m’emportassent avec eux ».

 

Ainsi Dieu n’a pas abandonnĂ© le peuple de France, le royaume de saint Louis. Il est fidĂšle Ă  ses promesses mais sa maniĂšre de les tenir est dĂ©routante. Loin de court-circuiter les libertĂ©s humaines, Il s’appuie sur elles pour agir dans le monde et pour ce faire Il les sollicite. Et Ă  qui Dieu dĂ©cide-t-il d’envoyer son ange, celui-lĂ  mĂȘme que la Tradition reconnaĂźt comme se dĂ©signant le « chef de l’armĂ©e du Seigneur » ( JosuĂ© 5, 14) ? A une jeune fille de treize ans ! On connaĂźt la suite


 

Il est donc capital pour nous de mĂ©diter sur la maniĂšre paradoxale dont Dieu agit et manifeste sa sollicitude. Il attend des cƓurs disponibles, donc humbles, capables de se mettre Ă  son Ă©cole. Saint Michel (accompagnĂ© de sainte Marguerite et de sainte Catherine) va pendant de longues annĂ©es former Jeanne jusqu’au moment oĂč elle ira voir Robert de Baudricourt Ă  Vaucouleurs pour lui demander une escorte l’accompagnant jusqu’au roi. VoilĂ  la maniĂšre dont Dieu agit ! Il prend le temps de former, dans le silence et le secret, des Ăąmes intrĂ©pides qui feront usage des vertus thĂ©ologales et cardinales pour agir dans le cours de l’histoire.

 

Certes la mission de Jeanne est unique. Mais Dieu est le mĂȘme hier et aujourd’hui et face Ă  des situations analogues nous pouvons fermement espĂ©rer que Dieu « tient ses promesses ». Certes notre pays est apostat et infidĂšle. Mais Dieu ne renonce pas Ă  « donner sa grĂące en ce monde ». Encore faut-il que certains soient disponibles Ă  la recevoir ! En allant Ă  DomrĂ©my, ou en nous y associant par la priĂšre, nous manifestons Ă  Notre Seigneur notre ouverture de cƓur Ă  Le laisser agir dans notre vie en vue du bien commun temporel et Ă©ternel de notre pays.

 

Oui, sainte Jeanne intercÚde pour nous et saint Michel est plus que jamais le destinataire de cette belle priÚre de Léon XIII :

 

« Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, prince de la Milice Céleste, repoussez en enfer par la force divine Satan et les autres esprits mauvais qui rÎdent dans le monde en vue de perdre les ùmes. »

 

Source : La Salon Beige

Dieu donnera la victoire !

20/09/2025

Dieu donnera la victoire !

Et l’on pourrait tirer ainsi sur le fil de l’Histoire, remonter jusqu’à aujourd’hui, pour se rendre compte, abasourdi, combien les actes manquĂ©s et les cuisantes dĂ©sillusions se bousculent.

 

L’affaire du drapeau blanc en 1873, qui vit l’échec de la restauration monarchique, alors que la chambre Ă©tait majoritairement catholique et royaliste. Faute d’un dĂ©sherbant fleurdelysĂ©, les idĂ©aux de la RĂ©volution finirent par prendre racine dans le sol en friche du doux royaume de France.

 

Une longue liste de déboires
Les annĂ©es 1880-1882 qui virent l’avĂšnement de Jules l’Imposteur – pour reprendre le titre de l’ouvrage rĂ©digĂ© par François Brigneau sur Jules Ferry –, principal artisan de la laĂŻcisation de l’éducation. Ces lois ne visaient pas autre chose qu’à saper l’influence de l’Église. Elles conduiront de fait au renvoi pur et simple des congrĂ©gations religieuses, Ă  la suppression des aumĂŽneries dans les hĂŽpitaux et Ă  la nationalisation des biens du clergĂ©

 

On ne peut omettre d’évoquer dans cette liste de dĂ©boires la condamnation de L’Action Française par le pape Pie XI en 1926, avant la levĂ©e de l’interdit par Pie XII en 1939. Il ne s’agit pas tant ici de commenter cavaliĂšrement l’opportunitĂ© de cette sanction romaine que de constater combien cette dĂ©cision a durablement divisĂ© les catholiques en France.

 

Comme dĂ©faite, comment ne pas noter aussi la laĂŻcitĂ© de la Constitution de la Ve RĂ©publique en 1958, vĂ©ritable rampe de lancement d’une suicidaire tournure d’esprit : l’impiĂ©tĂ© filiale. Dans cette veine, Jacques Chirac pouvait aisĂ©ment refuser en 2004 que soient inscrites dans le projet de Constitution de l’Union europĂ©enne la reconnaissance des racines chrĂ©tiennes de l’Europe.

 

Mai 1968 et la dĂ©contraction morale des seventies s’accompagnaient de lois sociĂ©tales libĂ©ralisant la contraception, l’avortement, le divorce. La fin de vie, la PMA
 et demain une GPA « Ă©thique » comme l’a proposĂ© cet Ă©tĂ© l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, n’en sont que le dĂ©veloppement logique.

 

Face Ă  ces bouleversements anthropologiques, mĂȘme les meilleures de nos rĂ©sistances donnent le sentiment de dĂ©culottĂ©es : de La Manif pour Tous de 2013 aux dĂ©convenues Ă©lectorales de 2017 ou de 2022, la droite catho, la droite TrocadĂ©ro, dĂ©sespĂšre de croire en la victoire.

 

L’institution ecclĂ©siale
Et si nous voulions nous rassurer en regardant l’institution ecclĂ©siale, nous voici plongĂ©s en plein ciel breton : quand enfin un rayon de soleil apparaĂźt, Ă  peine goĂ»tons-nous ce regain de chaleur, que, hop, il semble fuir Ă  nouveau, derriĂšre des nuages plus ou moins sombres.

 

En 2005, BenoĂźt XVI est Ă©lu. En 2013, il annonce sa renonciation. Summorum Pontificum est publiĂ© en 2007, la messe traditionnelle retrouve ses pleins droits et bĂ©nĂ©ficie d’une notabilitĂ© bienvenue. Puis surgit Traditionis Custodes en 2021, et la voilĂ  Ă  nouveau frappĂ©e de suspicion, priĂ©e de disparaĂźtre et sommĂ©e, en attendant, de se cantonner Ă  une rĂ©serve d’Indiens
 Ô mystĂšre !

 

AprĂšs avoir Ă©crit tout cela, vive apparaĂźt la tentation de croire impossible tout redressement. Et pourtant, il faut l’affirmer tout net et clairement : Dieu donnera la victoire ! Cette conviction intime qu’un jour les bons seront rĂ©compensĂ©s et les mauvais condamnĂ©s, n’est pas seulement une question de foi et de justice, elle constitue le socle mĂȘme de l’espĂ©rance chrĂ©tienne. À l’ñme, elle procure un authentique rĂ©confort.

 

Et quand on y rĂ©flĂ©chit, nous distinguons en effet que par sa toute-puissance, par la saintetĂ© de son Église et par le choix de l’avoir comme gĂ©nĂ©ral dans notre combat spirituel, Dieu nous assure de sa victoire. Rien ne peine certainement autant Notre-Seigneur que de sentir un relent de dĂ©fiance dans un cƓur qui prĂ©tend vouloir le suivre.

Selon la formule du pĂšre Sertillanges, « Notre civilisation est une nappe d’eau dont la surface montre une triste Ă©cume et qui aura toujours ses bas-fonds ; mais entre les deux, un courant pur et fort circule, formĂ© des hautes consciences chrĂ©tiennes façonnĂ©es par l’Église et des hĂ©ritiers peut-ĂȘtre inconscients du passĂ© chrĂ©tien.»

 

À l’heure de la rentrĂ©e, bien que la pĂ©riode des bains soit terminĂ©e, il nous appartient de nous plonger dans ce courant. Et de croire en ses vertus. Toujours.

 

 

Abonnez vous Ă  l'Homme Nouveau !

Le pape Léon XIV va rouvrir le dossier sensible de la messe tridentine

19/09/2025

Le pape Léon XIV va rouvrir le dossier sensible de la messe tridentine

Il exprime son dĂ©sir de relancer le dialogue autour de la messe tridentine, un sujet qui divise l'Église depuis des annĂ©es, et de dĂ©passer la "polarisation" qui l'entoure.

Dans cette interview, le pape LĂ©on XIV aborde la question Ă©pineuse de la messe tridentine. Cet ancien rite en latin, qui comme nous le savons fut remplacĂ© aprĂšs le Concile Vatican II, est au cƓur de tensions depuis que le pape François en a restreint la cĂ©lĂ©bration en 2021.

LĂ©on XIV ne cache pas la complexitĂ© du dossier, mais souhaite malgrĂ© tout relancer la discussion. Il affirme que le sujet est devenu "un outil politique" et qu'il est souvent utilisĂ© comme "prĂ©texte pour promouvoir d’autres thĂšmes." Selon lui, cette instrumentalisation a conduit Ă  une forte polarisation, oĂč les fidĂšles et les Ă©vĂȘques ne parviennent plus Ă  dialoguer. Le pape dĂ©plore cet Ă©tat de fait, notant que "les gens ne sont souvent pas disposĂ©s Ă  s’écouter les uns et les autres."

Le souverain pontife se montre comprĂ©hensif envers ceux qui, par le passĂ©, ont Ă©tĂ© marquĂ©s par les "abus liturgiques" et qui ont cherchĂ© dans la messe tridentine "une expĂ©rience plus profonde de la priĂšre, un contact avec le mystĂšre de la foi." Il propose d'aborder la question "peut-ĂȘtre dans le cadre de la synodalitĂ©," afin d'instaurer un vĂ©ritable dialogue.

 

Le pape LĂ©on XIV s'inquiĂšte de voir la liturgie glisser du domaine spirituel Ă  celui de l'idĂ©ologie. Il rĂ©sume sa pensĂ©e en affirmant que "nous sommes dĂ©sormais dans l’idĂ©ologie, et non plus dans l’expĂ©rience de la communion de l’Église." Cette dĂ©claration forte souligne son intention de ramener la question de la messe tridentine sur le terrain de la foi et de la communautĂ©, et non plus sur celui des batailles politiques.

 

Le Saint PĂšre gagnerait Ă  ĂȘtre bien informĂ© ; l'idĂ©ologie n'est pas dominante dans cette affaire. Il y a dans l'Église catholique une trentaine de rites diffĂ©rents. Pourquoi pourchasse-t-on depuis presque 60 ans ceux qui veulent conserver ce rite tridentin, multisĂ©culaire et particuliĂšrement celui-ci ? N'y a-t-il-t-il pas une raison qui Ă©chapperait Ă  l'Eglise ?

Dans un autre domaine et Ă  titre d'llustration, il fut un temps oĂč les Scouts d'Europe n'Ă©taient pas les bienvenus dans les Ă©glises (votre webmestre est bien placĂ© pour le savoir). Qui peut contester aujourd'hui que ce mouvement en pleine expansion donne Ă  l'Église la majoritĂ© de ses vocations ? 


Laissons l'Esprit Saint gĂ©rer cette ce conflit et prions pour notre aimĂ© Saint PĂšre ! 

 

LA MESSE TRÉSOR DE LA FOI, ÉPISODE 1 : L'ÉGLISE, MAISON DE DIEU

18/09/2025

LA MESSE TRÉSOR DE LA FOI, ÉPISODE 1 : L'ÉGLISE, MAISON DE DIEU

Dans cette premiĂšre vidĂ©o, nous dĂ©couvrons le lieu sacrĂ©, Ă©crin de la sainte liturgie : l’église. Maison de Dieu, temple oĂč se renouvellent les mystĂšres, l’église est souvent construite suivant des codes prĂ©cis, riches en symboles et qui constituent en eux-mĂȘme une introduction au catĂ©chisme qu’est la messe, trĂ©sor de la foi. 
En entrant dans l’édifice sacrĂ©, aprĂšs avoir accompli les gestes qui y introduisent (eau bĂ©nite, gĂ©nuflexion), nous dĂ©couvrirons ses diffĂ©rentes parties, avant de nous approcher du chƓur. Nous monterons mĂȘme Ă  l’autel, dont nous soulĂšverons les nappes, pour comprendre ce que reprĂ©sente le point focal de l’église et de la liturgie qu’on y cĂ©lĂšbre. Nous verrons aussi quels sont les objets et mobiliers sacrĂ©s qui l’ornent et ceux qui servent pour accomplir les rites de la messe. 

Pour aller plus loin, vous pourrez retrouver notre article dĂ©taillĂ© sur notre site de formation https://claves.org/leglise-maison-de-.... Si la vidĂ©o vous a plu, n’hĂ©sitez pas Ă  vous abonner, Ă  liker, partager, et Ă  activer la cloche pour dĂ©couvrir notre futur contenu !

Nous vous remercions particuliĂšrement pour votre soutien. 

 

Nous remercions aussi et surtout : 
Alexandre Manzaroli et AurĂ©lien Fillola pour le conseil, le tournage et la rĂ©alisation de l’ensemble des vidĂ©os de la sĂ©rie. 
Le monastĂšre Notre-Dame de l’Annonciation (Le Barroux) pour la possibilitĂ© d’utiliser ses magnifiques mĂ©lodies grĂ©goriennes. 
La chorale de la Basilique Notre-Dame de Fribourg pour ses enregistrements de grande qualitĂ©. 


Bon visionnage et Ă  trĂšs vite, pour une nouvelle vidĂ©o de “La Messe, trĂ©sor de la foi”.

Faut-il choisir entre l’écran et le Saint-Sacrement ?

17/09/2025

Faut-il choisir entre l’écran et le Saint-Sacrement ?

L’influence numĂ©rique, un leurre ?
L’auteur prend pour point de dĂ©part deux figures catholiques bien connues sur les rĂ©seaux sociaux : le pĂšre Matthieu Jasseron et le frĂšre Paul-Adrien. Le premier a quittĂ© le sacerdoce pour se reconvertir en consultant, un parcours qui, pour l’auteur, met en lumiĂšre une confusion entre « exposition mĂ©diatique et appel sacerdotal ». Le second, malgrĂ© un fondement doctrinal solide, s’égare parfois dans des effets de langage pour se faire entendre des jeunes, risquant de passer du statut de figure d’autoritĂ© religieuse Ă  celui d’« influenceur idĂ©ologique ».

 

Philippe Marie souligne ainsi une tension fondamentale : la quĂȘte d’audience peut compromettre le message. Il va plus loin en affirmant que l'audience ne garantit pas la conversion. L’article critique l’idĂ©e que les « milliers de vues, de likes et d’abonnĂ©s » se traduisent par une rĂ©elle transformation spirituelle. Le numĂ©rique peut susciter un frisson, une Ă©motion passagĂšre, mais il peine Ă  engendrer l’engagement durable, celui qui mĂšne un fidĂšle Ă  « franchir ensuite la porte d’une Ă©glise ». Le risque est de voir l’Évangile rĂ©duit Ă  un simple « produit spirituel de plus dans un supermarchĂ© de divertissements ».

 

L’auteur met Ă©galement en garde contre la logique mĂȘme des plateformes, qui nivellent tout. Sur un smartphone, « une homĂ©lie d’un cardinal, la rĂ©flexion d’un thĂ©ologien, le tĂ©moignage d’un simple fidĂšle ou l’opinion d’un laĂŻc apparaissent identiques ». Cette uniformisation du contenu risque d’écraser la substance du message et de le soumettre aux lois de l’algorithme, de la popularitĂ© et du zapping.

 

De la passivitĂ© du clic Ă  l’incarnation du sacrement
Pour Philippe Marie, l’acte de foi est une dĂ©marche active et personnelle, une rĂ©ponse volontaire qui contraste avec la rĂ©ception passive du contenu numĂ©rique. Il oppose cette logique du clic et du zapping Ă  la « logique sacramentelle [qui est] Ă  l’opposĂ©, lente, incarnĂ©e, exigeante ». La messe, la confession, l’adoration eucharistique demandent une prĂ©sence physique, un effort, une humilitĂ© qui Ă©chappent aux lois de l’écran.

 

L’auteur est catĂ©gorique : « une homĂ©lie sur Instagram, aussi brillante soit-elle, ne remplace pas la participation au Sacrifice eucharistique ». Le numĂ©rique ne peut ĂȘtre qu’un tremplin, un outil pour Ă©veiller et interpeller. Sa seule utilitĂ© est d’ĂȘtre un « doigt qui montre le Tabernacle ». S’il devient une fin en soi, il se rĂ©duit alors Ă  une agitation virtuelle, un feu de paille qui s’éteint sitĂŽt l’écran verrouillĂ©.

 

Retour à l’essentiel
Dans un monde saturĂ© d’écrans, l’Église est appelĂ©e Ă  ĂȘtre autre chose qu’un simple acteur de plus dans le grand spectacle numĂ©rique. L’auteur conclut avec force qu'au-delĂ  des vidĂ©os, les fidĂšles ont besoin de pasteurs, de sacrements, d’une vie paroissiale incarnĂ©e. L’Église doit ĂȘtre une porte ouverte vers le silence et la rencontre vivante avec le Christ rĂ©ellement prĂ©sent dans l’Eucharistie. Car, comme le rĂ©sume l’article, « si l’écran captive un instant, seul le Saint-Sacrement sauve pour l’éternitĂ© ».

« Evars », le programme d'Ă©ducation sexuelle dictĂ© par l'État.

15/09/2025

« Evars », le programme d'Ă©ducation sexuelle dictĂ© par l'État.

Le programme EVARS (« Éduquer Ă  la vie affective et relationnelle, et Ă  la sexualitĂ© ») est imposĂ© depuis la rentrĂ©e 2025. Il est obligatoire, et les parents ne peuvent pas demander de dispense pour leurs enfants, ni avoir accĂšs au contenu prĂ©cis des cours. Le programme est soutenu par des associations de dĂ©fense des droits LGBT et le Planning familial, ainsi que par les syndicats d'enseignants.

 

Les associations opposĂ©es au programme, dont le Syndicat de la famille, Juristes pour l'enfance et SOS Éducation, ont dĂ©posĂ© un recours devant le Conseil d'État, qui l'a rejetĂ©. Elles considĂšrent que le programme est contraire au principe de la « primautĂ© Ă©ducative des parents » et au « principe de neutralitĂ© du service public ». Elles critiquent notamment la prĂ©sentation de l'homoparentalitĂ© et la distinction entre sexe et genre, qui est enseignĂ©e dĂšs la cinquiĂšme. Selon l'article, Élisabeth Borne, alors ministre de l'Éducation nationale, a insistĂ© sur le caractĂšre non nĂ©gociable du programme.

 

MalgrĂ© le rejet de leur recours, les opposants ne comptent pas s'arrĂȘter lĂ . Le Syndicat de la famille a distribuĂ© des tracts pour inciter les familles Ă  protester contre le programme. De son cĂŽtĂ©, le Centre europĂ©en pour le droit et la justice (ECLJ) a lancĂ© une pĂ©tition et prĂ©voit de saisir le ComitĂ© des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels des Nations unies pour dĂ©fendre le droit des parents Ă  Ă©duquer leurs enfants conformĂ©ment Ă  leurs convictions. L'ECLJ estime que le programme est une « promotion de la sexualitĂ© prĂ©coce » qui impose le « questionnement de genre » et des « stĂ©rĂ©otypes fĂ©ministes ».

 


En somme, l'article met en lumiĂšre les tensions entre l'État et certaines associations de parents concernant le programme Evars. L'opposition repose sur une divergence de fond sur le rĂŽle de l'État et celui des parents dans l'Ă©ducation des enfants. Le programme est perçu comme une ingĂ©rence dans la sphĂšre privĂ©e et une remise en cause de l'autoritĂ© parentale, d'oĂč leur dĂ©termination Ă  continuer de s'y opposer par des voies juridiques et des actions militantes, malgrĂ© les dĂ©cisions de justice actuelles.

 

Dans cet article, une question reste sans rĂ©ponse concernant le privĂ© sous contrat : oĂč sont les Ă©vĂȘques ?
Ont-ils peur de la rupture du contrat avec l'État ? On rappelle à cet effet que s
elon les donnĂ©es de la Cour des comptes et du ministĂšre de l'Éducation nationale, Ă  la rentrĂ©e 2022, plus de 2 millions d'Ă©lĂšves Ă©taient scolarisĂ©s dans l'enseignement privĂ© sous contrat. Cela reprĂ©sentait environ 17,6 % des effectifs scolarisĂ©s en France. L'enseignement catholique est trĂšs majoritaire dans ce secteur, regroupant prĂšs de 96 % des Ă©lĂšves du privĂ© sous contrat et l'État n'a pas les moyens de se priver de ces structures d'enseignement. Nos pasteurs, comme dirait Trump, ont des cartes en mains. Alors pourquoi seulement de molles protestations ressemblant Ă  des consentements ? Pas question ici de critique malsaine, simplement une incomprĂ©hension douloureuse.



Le défi Kirk

15/09/2025

Le défi Kirk

Dans les heures suivant sa mort, le monde entier a pu dĂ©couvrir Ă  quel point ce jeune homme de 31 ans Ă©tait puissant. Ceux qui ne le connaissaient pas, les plus ĂągĂ©s notamment, ont pu comprendre la place qu’avait prise, peut-ĂȘtre Ă  leur insu, ce genre de stratĂ©gie socio-politique. Son assassinat laisse toute une gĂ©nĂ©ration endeuillĂ©e, un peu Ă©garĂ©e, hĂ©sitante entre deux voies : laisser libre court Ă  la colĂšre et Ă  la guerre culturelle dĂ©jĂ  entamĂ©e, puisque le dialogue qu’essaya d’instaurer Charlie Kirk avec les libĂ©raux n’a pas fonctionnĂ©, ou bien perpĂ©tuer son hĂ©ritage avec persĂ©vĂ©rance, rĂ©signation et charitĂ©. Face Ă  ce dĂ©fi, la dĂ©cision que prendra la gĂ©nĂ©ration Z dans les prochains mois changera vĂ©ritablement la face des États-Unis et du monde entier.

 

DĂšs l’annonce mĂ©diatique de coups de feu tirĂ©s contre Charlie Kirk dans une universitĂ© de l’Utah, dĂ©jĂ  les chaĂźnes libĂ©rales se vautrent dans les bourdes les plus effarantes. Sur MSNBC, la chaĂźne la plus Ă  gauche de la tĂ©lĂ©vision mainstream amĂ©ricaine, le commentateur Matthew Dowd affirme que les tirs proviennent peut-ĂȘtre d’un « supporter » de Charlie Kirk, ayant tirĂ© de maniĂšre « festive. » L’absurditĂ© du commentaire, et le tollĂ© qu’il provoque, vaut Ă  Dowd d’ĂȘtre renvoyĂ© de MSNBC dans les heures suivantes. Beaucoup d’autres employĂ©s perdront leur emploi dans les jours suivants, pour des commentaires dĂ©placĂ©s du mĂȘme genre. Sur les rĂ©seaux sociaux, des milliers de jeunes gauchistes se rĂ©jouissent publiquement de l’assassinat sanglant de l’homme qui leur a fait perdre deux Ă©lections en 2016 et en 2024. MĂȘme en Angleterre, le prĂ©sident Ă©lu de l’Oxford Union, la trĂšs rĂ©putĂ©e sociĂ©tĂ© de dĂ©bat de l’universitĂ© d’Oxford, George Abaraonye, se rĂ©jouit sur Instagram : « Charlie Kirk got shot, let’s f* go. » Il avait dĂ©battu contre Charlie Kirk quelques mois auparavant. L’indignitĂ© de ces rĂ©jouissances morbides contraste avec la rĂ©action exemplaire de sa veuve.

 

Il n’est pas impossible qu’Erika Kirk devienne une des figures politiques les plus importantes de l’Occident dans les mois Ă  venir, en portant l’hĂ©ritage de son mari. Lors de sa premiĂšre apparition publique aprĂšs l’assassinat de son mari, elle se prĂ©sente, avec la dignitĂ© d’une veuve de guerre, dans le studio du podcast The Charlie Kirk Show, pour prononcer un discours de 16 minutes. Debout Ă  un pupitre, la main sur le fauteuil depuis lequel son mari galvanisait ses troupes au micro de son podcast, l’ancienne Miss Arizona, Ă©lĂ©gamment maquillĂ©e et coiffĂ©e, annonce la suite du programme : « Bonsoir. Mon nom est Erika Kirk. Je suis la femme de Charlie Kirk. » Dans la premiĂšre moitiĂ© du discours, elle partage avec Ă©motion quelques souvenirs joyeux de son mari. Sa voix se brise en racontant comment elle a annoncĂ© la nouvelle Ă  ses deux enfants, dĂ©sormais orphelins de pĂšre. Au milieu du discours, son visage change radicalement ; il se fait dĂ©terminĂ©, ferme et glacial, pour annoncer :

 

« Les monstres responsables de l’assassinat de mon mari n’ont aucune idĂ©e de ce qu’ils viennent de faire. Ils ont tuĂ© Charlie car il portait le message du patriotisme, de la foi, et de l’amour misĂ©ricordieux de Dieu. Il faut qu’ils sachent cela : si vous pensiez que la mission de mon mari Ă©tait dĂ©jĂ  puissante avant sa mort, vous n’avez aucune idĂ©e de ce que vous venez de dĂ©chaĂźner dans le pays entier, dans le monde entier. Vous n’avez aucune idĂ©e du feu que vous avez allumĂ© dans cette femme. Les pleurs de cette veuve rĂ©sonneront dans le monde entier comme un cri de bataille. À tous ceux qui Ă©coutent ce message : le mouvement bĂąti par mon mari ne mourra pas. »

 

Dans les heures suivantes, Erika Kirk marque le paysage mĂ©diatique avec quelques images publiĂ©es sur ses rĂ©seaux sociaux : elle brandit le collier et la croix de son mari Ă  travers la fenĂȘtre de sa berline ; elle descend d’Air Force 2 avec JD et Usha Vance pour assister au dĂ©barquement du cercueil ; elle tient la main figĂ©e du corps de Charlie avant la mise en biĂšre. Les images sont crues : l’ùre des rĂ©seaux sociaux ne fait pas dans la nuance. Mais elles affirment une chose : Erika Kirk appelle Ă  continuer l’Ɠuvre de son mari, sans changer de cap.

 

Les jours suivant l’assassinat voient des rĂ©actions toutes plus disproportionnĂ©es les unes que les autres. Seule Erika Kirk semble marquer la ligne de crĂȘte. Mais Ă  sa droite comme Ă  sa gauche, les foules se dĂ©chainent et redoublent d’inventivitĂ© pour exploiter au maximum l’évĂšnement le plus important de l’annĂ©e 2025. Sans Ă©tonnement, on voit prolifĂ©rer les publicitĂ©s pour le t-shirt blanc marquĂ© « Freedom » que portait Charlie Kirk au moment de l’assassinat, appelĂ© Ă  venir renforcer la garde-robe MAGA. Plus problĂ©matique, nombre de chrĂ©tiens publient des images sulpiciennes gĂ©nĂ©rĂ©es par l’Intelligence Artificielle, reprĂ©sentant Charlie Kirk dans les bras de JĂ©sus au Ciel, ou mĂȘme dĂ©guisĂ© en saint martyr des premiers siĂšcles. Partout, on voit son visage rond affublĂ© d’aurĂ©oles, ou entourĂ© de lĂ©gions d’anges, dans un festival de mauvais goĂ»t inĂ©galĂ©. Le prĂȘtre anglo-catholique, rĂ©formĂ©, Calvin Robinson, publie sur son compte Instagram une icĂŽne gĂ©nĂ©rĂ©e par IA reprĂ©sentant Charlie Kirk avec la lĂ©gende : « On peut avancer un argument en faveur de la canonisation. Je ne crois pas que l’Église catholique ait jamais officiellement canonisĂ© quelqu’un en dehors des Églises catholique ou orthodoxe. Mais c’est techniquement possible. » On notera que ce « prĂȘtre » n’est pas en communion avec l’Église catholique. Cependant, son commentaire, vu par ses 67 000 « followers », est symptomatique de la vague de chrĂ©tiens qualifiant Charlie Kirk, plus ou moins lĂ©gitimement, de « martyr » in odium fidei. En France, sur CNews, Philippe de Villiers qualifie Charlie Kirk de « premier martyr du wokisme en Occident. »

 

Michael Knowles, l’un des podcasters catholiques conservateurs les plus suivis au monde (The Michael Knowles Show, sur le Daily Wire), Ă©crit un pamphlet qui nous semble d’une importance capitale pour comprendre le dĂ©fi qui attend les catholiques occidentaux :

 

« À la suite de l’assassinat de Charlie, beaucoup de gens demandent que nous redoublions notre dĂ©vouement au « libre marchĂ© des idĂ©es ». À premiĂšre vue, cet appel semble courageux et noble. En rĂ©alitĂ©, il est imprudent et irrĂ©aliste. Nous avions un marchĂ© ouvert des idĂ©es ; la gauche l’a dĂ©truit. Non seulement les extrĂ©mistes de gauche ont recours Ă  la violence dans ce marchĂ© des idĂ©es, mais, plus scandaleusement encore, les voix de la gauche mainstream ont applaudi et pris cette violence Ă  la lĂ©gĂšre. Dans de telles conditions, il ne peut y avoir de marchĂ© ouvert des idĂ©es, ni de marchĂ© ouvert tout court. Les marchĂ©s nĂ©cessitent des rĂšgles, de la confiance et des moyens d’échange communs. En d’autres termes, ils nĂ©cessitent de l’ordre. La libertĂ© requiert de l’ordre. ConcrĂštement, cela signifie que nous devons stigmatiser certaines idĂ©es et comportements mauvais, et ostraciser ceux qui y persistent. Plus concrĂštement encore, les personnes qui entretiennent un tel dĂ©sordre devraient perdre leur statut social. Dans certains cas, elles devraient perdre leur emploi. Il doit y avoir des consĂ©quences. [
] Les offenses qui mĂ©ritent un tel ostracisme doivent ĂȘtre particuliĂšrement choquantes. Un bon point de dĂ©part serait ceux qui cĂ©lĂšbrent le meurtre d’un homme innocent. »

 

DerriĂšre ce texte, l’orientation possible de toute une gĂ©nĂ©ration se dessine. Michael Knowles, rĂ©solument post-libĂ©ral et opposĂ© Ă  la libertĂ© d’expression telle que la comprend le modernisme, prend ici le parti de la coercition. Il s’oppose ici Ă  la droite traditionnelle qui appelle, partout dans le monde (y compris en France), au respect de la libertĂ© d’expression, et se place dans une logique encore plus traditionaliste : l’erreur n’a aucun droit, pas seulement philosophiquement mais aussi trĂšs concrĂštement dans la sociĂ©tĂ©. Il demande Ă  la sociĂ©tĂ© de dĂ©clarer la guerre au gauchisme, pour le restreindre et l’empĂȘcher de faire de nouveaux martyrs.

 

Sur les campus et les podcasts, les dĂ©bats de Charlie Kirk, fervent chrĂ©tien Ă©vangĂ©lique, sont non seulement politiques, mais aussi apologĂ©tiques. Il y dĂ©fend la foi chrĂ©tienne face aux pires ennemis qu’elle puisse connaĂźtre au XXIe siĂšcle : les Ă©tudiants des universitĂ©s publiques amĂ©ricaines. Avec sa verve passive-agressive, il rĂ©fute les arguments pro-choix, dĂ©mocrates, socialistes, libĂ©raux, athĂ©es. Il profite de son influence considĂ©rable pour appeler les jeunes hommes et les jeunes femmes Ă  se marier, Ă  fonder des familles, Ă  suivre le Christ. Sur le podcast libĂ©ral Whatever, il rencontre de jeunes actrices pornographiques pour leur prĂȘcher, avec toute la charitĂ© que la pitiĂ© commande, la beautĂ© du mariage chrĂ©tien et monogame, et les quatre amours : eros, storge, philia et agape. Sur un autre podcast, on lui demande comment il aimerait qu’on se souvienne de lui, il rĂ©pond : « J’aimerais qu’on se rappelle de moi pour le courage de ma foi. C’est la chose la plus importante. La chose la plus importante est ma foi. » Il accuse les protestants de « ne pas assez vĂ©nĂ©rer Marie », qu’il prĂ©sente comme le remĂšde au fĂ©minisme radical. À une foule de supporters, il dĂ©clare un jour : « Engagez-vous, faites confiance Ă  Dieu et agissez avec obĂ©issance » avant de citer le verset de Romains 12 :2 : « Et ne vous conformez pas au siĂšcle prĂ©sent, mais transformez-vous par le renouvellement de l’esprit, afin que vous Ă©prouviez quelle est la volontĂ© de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui est agrĂ©able, ce qui est parfait. »

 

C’est Ă  la lumiĂšre de ce verset de saint Paul, citĂ© par la voix affirmĂ©e de Charlie Kirk, que devra ĂȘtre menĂ©e la suite du « combat » (2 TimothĂ©e 4 :7). Quel est le « siĂšcle prĂ©sent » auquel nous ne devons pas nous conformer ? Charlie Kirk voulait sĂ»rement marquer ici l’importance de ne pas se conformer Ă  la bien-pensance libĂ©rale du mandat Biden-Harris. Et si la nouvelle bien-pensance des annĂ©es Ă  venir Ă©tait marquĂ©e par l’extrĂȘme opposĂ©, une folie conservatrice, dont la colĂšre, attisĂ©e par de tels assassinats politiques, irait Ă  l’encontre des commandements de Notre Seigneur ? Saint Paul, citĂ© par Charlie Kirk, nous appelle Ă  suivre inĂ©branlablement « la volontĂ© de Dieu. » On connaĂźt l’anecdote de saint Dominique Savio qui, entraĂźnĂ© par ses camarades vers une foire, s’arrĂȘte et leur dĂ©clare simplement : « Cela ne plaĂźt pas Ă  Dieu » et refuse avec une grande simplicitĂ© d’avancer. En parallĂšle, on sait que les saints des premiers siĂšcles allaient en chantant au martyre. Le pĂ©chĂ© (ce qui dĂ©plaĂźt Ă  Dieu) doit nous faire horreur et nous arrĂȘter net dans notre course, Ă  l’exemple de saint Dominique Savio ; mais la persĂ©cution, elle, ne doit susciter en nous qu’une sainte rĂ©signation et une action de grĂące pour endurer ce que Notre Seigneur a endurĂ©. Cette vertu est rĂ©sumĂ©e par le mot cĂ©lĂšbre de la reine Blanche de Castille Ă  son fils saint Louis : « Mon fils, j’aimerais mieux vous voir mort que coupable d’un seul pĂ©chĂ© mortel. » Face au chaos que l’assassinat de Charlie Kirk a dĂ©clenchĂ©, le catholique est appelĂ© Ă  se mettre Ă  l’école des saints, images de Notre Seigneur JĂ©sus Christ. Il est trop facile d’ériger Charlie Kirk en saint martyr, et d’appeler ensuite Ă  la vengeance, Ă  « se faire justice soi-mĂȘme » et Ă  la guerre civile. La vengeance, froide ou chaude, n’est pas un plat chrĂ©tien.

 

L’Évangile vient dĂ©ranger notre bien-pensance, de gauche ou de droite, c’est-Ă -dire nos pensĂ©es hĂ©ritĂ©es du monde. Mais le catholique ne doit pas avoir peur d’ĂȘtre dĂ©rangĂ© par l’Évangile, il est appelĂ© Ă  tout offrir Ă  Dieu, et Ă  conformer ses opinions et ses affections Ă  l’exemple et aux commandements de Notre Seigneur. Ils ne peuvent pas ĂȘtre plus clair. Matthieu 5 :44-48 :

 

« Et moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persĂ©cutent, afin que vous deveniez enfants de votre PĂšre qui est dans les cieux ; car il fait lever son soleil sur les mĂ©chants et sur les bons, et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Si en effet vous aimez ceux qui vous aiment, quelle rĂ©compense mĂ©ritez-vous ? Les publicains eux-mĂȘmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frĂšres, que faites-vous d’extraordinaire ? Les paĂŻens eux-mĂȘmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre PĂšre cĂ©leste est parfait. »

 

Luc 23 :33-34 : « Lorsqu’ils furent arrivĂ©s au lieu appelĂ© Calvaire, ils l’y crucifiĂšrent, ainsi que les malfaiteurs, l’un Ă  droite, l’autre Ă  gauche. Et JĂ©sus disait : « PĂšre, pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » Contemplons l’attitude de Notre Seigneur sur la Croix. Appelle-t-il Ă  l’insurrection de ses cinq mille disciples (le mĂȘme nombre que les partisans de Charlie Kirk sur ce campus de l’Utah) prĂ©sents lors de la multiplication des pains ? Demande-t-il Ă  saint Jean de le venger ? Longin le Centurion, face au Christ en Croix, ou saint Paul, face Ă  saint Etienne lapidĂ©, se convertissent-il sous la menace de l’ostracisme ? Non. Notre Seigneur nous prĂ©vient seulement Ă  travers les mots de son apĂŽtre (2 Tim. 3 :12) : « Tous ceux qui veulent vivre avec piĂ©tĂ© dans le Christ JĂ©sus auront Ă  souffrir persĂ©cution. »

 

Augustin Marie Bréchard
Fraternité Saint-Ephrem
in Le Salon Beige

 

 

 

Prise de parole d'Eika Kirk (Doublée en français)

La chapelle Saint-Pierre vouée à la destruction ?

14/09/2025

La chapelle Saint-Pierre vouée à la destruction ?

Le conseil municipal a tranchĂ©. La chapelle Saint-Pierre de Notre-Dame-de-la-Mer (Yvelines) sera dĂ©molie mi-septembre. Le 30 aoĂ»t dernier, invoquant l’absence de financements suffisants pour sa restauration, les Ă©lus ont votĂ© en faveur de sa destruction. « L’état de cet Ă©difice est trĂšs dĂ©tĂ©riorĂ© tant sur sa structure extĂ©rieure que sur sa charpente », dĂ©plore le maire Jean-Luc Mailloc. Les travaux de restauration ont Ă©tĂ© estimĂ©s Ă  600.000 euros. Pour cette petite commune de 700 Ăąmes, impossible d’envisager de verser une telle somme.

 

Or, la chapelle est nichĂ©e au bord d’une route dĂ©partementale qui relie la commune yvelinoise Ă  la Normandie, reprĂ©sentant ainsi un rĂ©el pĂ©ril pour la circulation. Ces derniĂšres annĂ©es, son Ă©tat de dĂ©labrement s’est dangereusement aggravĂ©, de sorte que l’édifice menace actuellement de s’effondrer.  Â« Le trafic sur la RD 915 est d’environ 90.000 vĂ©hicules mensuels », prĂ©cise le maire Jean-Luc Mailloc. « En dehors du montant de l’investissement, le manque de stationnement et son accĂšs pour les piĂ©tons sont difficiles ».

 

« On peut trÚs bien lancer un chantier bénévole »
« C’est un prĂ©texte, rĂ©torque la fondatrice d'Urgences Patrimoine Alexandra Sobczak-Romanski, Ă  l’origine d’une pĂ©tition pour sauver l’édifice, chaque problĂšme a sa solution ». Elle souhaite demander au maire d’étudier le devis des travaux afin de le revoir Ă  la baisse, et plaide notamment pour de simples travaux d’urgence qui coĂ»teraient bien moins chers Ă  la commune. « C’est essentiellement la toiture qui est abĂźmĂ©e, on peut trĂšs bien lancer un chantier bĂ©nĂ©vole encadrĂ© par des professionnels ou bien trouver des matĂ©riaux de seconde main », suggĂšre-t-elle. Grande habituĂ©e du patrimoine, Alexandra Sobczak-Romanski a dĂ©jĂ  sollicitĂ© son rĂ©seau afin de lancer « une restauration Ă  moindre coĂ»t ».

 

Cette sauvegarde est d’autant plus urgente que l’église de style roman date du XIIe siĂšcle. « C’est une premiĂšre, s’indigne la prĂ©sidente d'Urgences Patrimoine, jusque-lĂ , la majoritĂ© des Ă©glises dĂ©molies Ă©taient des Ă©difices du XIXe ou du XXe siĂšcle, dĂ©sormais ce sont des Ă©difices trĂšs anciens qui sont menacĂ©s ». La chapelle Saint-Pierre constitue un repĂšre historique et architectural pour les habitants des environs. Chaque annĂ©e, plus d’un millier de pĂšlerins foulent les routes de la commune, depuis la collĂ©giale de Mantes-la-Jolie jusqu’à l’église paroissiale de Notre-Dame-de-la-Mer pour remercier la Vierge d’avoir sauvĂ© la France de l’invasion normande au IXe siĂšcle. « Si la chapelle Saint-Pierre Ă©tait opĂ©rationnelle, on pourrait y accueillir beaucoup plus de pĂšlerins que dans l’église paroissiale qui n’a que quarante places, souffle le curĂ©. Mais elle n’a jamais Ă©tĂ© entretenue, Ă  prĂ©sent, il faudrait gagner au loto pour pouvoir la racheter ». RestaurĂ©e dans les annĂ©es 20, l’édifice est fermĂ© au public depuis 1955. Peu Ă  peu, son mobilier a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© au musĂ©e d’Évreux.

 

Chaque petite chapelle est un témoin important de notre identité chrétienne
La paroisse de BonniĂšres qui dessert la commune a bel et bien donnĂ© son avis en faveur de la rĂ©habilitation de l’édifice. « HĂ©las, un dĂ©sir ne suffit pas, la mairie en dispose comme il le veut », murmure le prĂȘtre. Car, loi de 1905 oblige, les Ă©difices religieux sont dĂ©sormais Ă  la seule charge de l’État qui en dispose Ă  son grĂ©. « À partir du moment oĂč une Ă©glise appartient Ă  la commune, celle-ci a le devoir de l’entretenir », martĂšle Alexandra Sobczak-Romanski. « Il faudrait se pencher sur une proposition de loi pour interdire la dĂ©molition du patrimoine religieux, quitte Ă  mettre en vente le bien au privĂ© pour lui laisser une chance de survie », suggĂšre-t-elle.

 

MalgrĂ© tout, l’amoureuse des vieilles pierres veut rester « optimiste ». Pour l’heure, l’église n’a pas Ă©tĂ© dĂ©sacralisĂ©e, bien que l’évĂȘque de Versailles Mgr CrĂ©py ait dĂ©jĂ  donnĂ© son feu vert. De mĂȘme, le permis de dĂ©molir n’a pas encore Ă©tĂ© instruit. Et quoique cette option reste privilĂ©giĂ©e par la mairie, le maire demeure « ouvert au dĂ©bat ». Il pense notamment « garder uniquement son clocher », ou bien « installer un panneau avec l’historique de l’édifice »  « EspĂ©rons que cette pĂ©tition donne de la visibilitĂ© Ă  cette cause et rĂ©veille les consciences, lance Alexandra Sobczak-Romanski, confiante. Si personne n’avait parlĂ© de l’incendie de Notre-Dame de Paris, on n’aurait pas rĂ©coltĂ© 1 milliard d’euros pour sa restauration ! » Et de conclure : « Chaque petite chapelle est un tĂ©moin important de notre identitĂ© chrĂ©tienne, il faut dĂ©fendre ces Ă©difices qui font partie intĂ©grante de notre culture ».

 

Etiennette de La Ruffie dans Famille Chrétienne

Lien de la pétition : http://bit.ly/4lSrpAM

 

Un cardinal qui ne laisse pas indifférent

13/09/2025

Un cardinal qui ne laisse pas indifférent

Le pasteur qui "rĂ©anime" la Corse 
NĂ© en Espagne et naturalisĂ© français, François Bustillo s'est imposĂ© comme un personnage "fĂ©dĂ©rateur" en Corse, bien au-delĂ  des seuls fidĂšles. Sa popularitĂ© s'explique par sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre proche des gens et Ă  "redynamiser" la rĂ©gion. Son action a des rĂ©percussions concrĂštes, comme l'organisation de la visite du pape François en 2024, un Ă©vĂ©nement marquant pour l'Ăźle. Il a Ă©galement jouĂ© un rĂŽle de mĂ©diateur particuliĂšrement efficace lors de manifestations Ă©tudiantes, prouvant sa capacitĂ© Ă  apporter le calme par le dialogue, Ă  devenir un recours dans une sociĂ©tĂ© Ă  la dĂ©rive, tels les Ă©vĂȘques de Gaule qui ont fermement tenu le pays au temps de l'effondrement de l'Empire romain.

 

Son approche est celle d'un "prophÚte", non pas pour polémiquer, mais pour construire une société différente. Dans son livre Réparation, il dénonce le "rÚgne du soupçon" et la méfiance généralisée qui rongent nos sociétés. Pour lui, le téléphone est devenu une "arme de destruction massive", et la "hargne" médiatique peut détruire une réputation sur un simple soupçon. Son message est clair : il est urgent de sortir de cette Úre pour bùtir un monde de confiance et de fraternité.

 

Une spiritualitĂ© ancrĂ©e  
L'action du cardinal Bustillo est guidĂ©e par la spiritualitĂ© du SacrĂ©-CƓur. Il a d'ailleurs renouvelĂ© la consĂ©cration de la France au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus" dans le cadre du jubilĂ© de l'EspĂ©rance.

 

Face aux "dĂ©rives" de notre Ă©poque, l'Église ne doit pas, selon lui, se contenter de "rĂ©agir". Sa sagesse sĂ©culaire lui permet de se placer "au-dessus" de l'agitation du monde. Le chrĂ©tien, inspirĂ© par la douceur et l'humilitĂ© du Christ, est appelĂ© Ă  ĂȘtre "anticonformiste" par rapport au style du monde, qui est devenu "dur et intransigeant".

Le cardinal voit dans l'ouverture des portes de l'Église un "dĂ©fi merveilleux". Il perçoit que de nombreux jeunes "ont soif d’amour, de vĂ©ritĂ©, de religion", et c'est Ă  l'Église de rĂ©pondre Ă  cette soif. Pour Bustillo, la mission d'un pasteur est d'"animer spirituellement", de donner et de supplier, non de polĂ©miquer. Il dĂ©plore la division entre catholiques, qu'il qualifie de "luxe" inacceptable. Pour lui, la solution rĂ©side dans la communion et le respect de la "sainte diversitĂ©", y compris pour les fidĂšles attachĂ©s au rite tridentin.

 

Les Voies de la RĂ©paration 
Au cƓur de la vision du cardinal Bustillo se trouve l'idĂ©e de rĂ©paration. Dans son nouvel ouvrage du mĂȘme nom, il offre des pistes concrĂštes pour reconstruire le "vivre ensemble" et la fraternitĂ©, qui sont en "dĂ©clin". Pour y parvenir, il nous exhorte Ă  :

– Entreprendre un "pĂšlerinage vers notre intĂ©rioritĂ©" : il prĂŽne le silence et le recul comme actes de rĂ©sistance face Ă  "l'agitation contemporaine".

– RĂ©habiliter l'engagement politique : il dĂ©nonce le "mĂ©pris" et la "diabolisation" de l'engagement citoyen, pourtant essentiel Ă  la dĂ©mocratie.

– Pratiquer "l'amour des ennemis" : Bustillo y voit la "parole la plus puissante et la plus difficile du Christ", un chemin vers la libertĂ© intĂ©rieure.

– Devenir des artisans de la "bĂ©nĂ©diction" : il nous invite Ă  "dire du bien", Ă  reconnaĂźtre le bon et le beau dans le monde, une alternative puissante Ă  la critique permanente.

 

En somme, le cardinal François Bustillo reprĂ©sente une Église qui vise non pas Ă  s'opposer au monde, mais Ă  le changer de l'intĂ©rieur. Son action et ses Ă©crits sont un appel Ă  l'espoir, Ă  l'humilitĂ© et au pardon, des valeurs essentielles pour "rĂ©parer" une sociĂ©tĂ© blessĂ©e et la guider vers une "civilisation de l'amour".

Le cardinal Bustillo, pour la sortie de son livre "Réparation" aux éditions Fayard


 

 

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

13/09/2025

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

Le mois de septembre est consacrĂ© Ă  la compassion de Marie au pied de la croix : Notre Dame des sept douleurs. Marie ne souffrit pas seulement avec son fils crucifiĂ©, mais tout au long de sa vie, elle s’unit avec lui Ă  la peine des hommes pour leur rĂ©demption. Les "sept douleurs" font rĂ©fĂ©rence Ă  sept Ă©vĂ©nements particuliers, relatĂ©s dans les Ă©vangiles, qui firent souffrir la mĂšre de JĂ©sus.

 

1
La prophétie de Syméon : le courage
Le jour de la prĂ©sentation de JĂ©sus au temple de JĂ©rusalem, le vieillard qui le reçut dans ses bras prophĂ©tisa Ă  sa mĂšre : "Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relĂšvement d'un grand nombre en IsraĂ«l ; il doit ĂȘtre un signe en butte Ă  la contradiction — et toi-mĂȘme, un glaive te transpercera l'Ăąme !" Par cette premiĂšre douleur, le chrĂ©tien demande Ă  Dieu la force de regarder la rĂ©alitĂ© en face sans perdre courage et de conserver la paix de l'Ăąme dans les moments critiques.

 

2
La fuite en Égypte : le dĂ©sir du Ciel
Marie et Joseph sont obligés de s'exiler en toute hùte pour échapper aux tueurs d'Hérode qui recherchent l'Enfant. Le fruit à demander à l'Esprit, par cette seconde douleur, est de comprendre que nous n'avons pas ici-bas de demeure permanente et que notre patrie définitive est aux cieux (Ph 3,20).

 

3
La perte de Jésus au Temple : la consolation
JĂ©sus est restĂ© Ă  JĂ©rusalem lors de la fĂȘte de PĂąques, tandis que ses parents rentraient Ă  Nazareth. S'apercevant de son absence dans le caravansĂ©rail des pĂšlerins, ils se mettent Ă  le chercher avec une angoisse mortelle. La grĂące liĂ©e Ă  cette troisiĂšme douleur consiste dans le rĂ©confort Ă  demander Ă  Marie quand notre Ăąme est dĂ©solĂ©e de ne plus sentir la prĂ©sence de JĂ©sus en elle. La Vierge nous enseigne alors que la nuit de la foi n'est pas la perte de la grĂące.

 

4
La rencontre de Jésus sur le chemin du Calvaire : la patience dans les épreuves
Le fruit de cette douleur est la patience dans les épreuves, ainsi que la pleine compréhension de notre coopération à la Rédemption du monde lorsque nous portons nos croix, grandes ou petites, héroïques ou plus ternes, en union avec Jésus.

 

5
La mort de Jésus : le renoncement au péché
Sur le Calvaire, Marie est clouĂ©e spirituellement Ă  la croix avec JĂ©sus. En la contemplant dans cet Ă©tat, le croyant est appelĂ© Ă  s'ausculter lui-mĂȘme afin de renoncer au pĂ©chĂ© qui a conduit Ă  ce rĂ©sultat paradoxal : les deux ĂȘtres les plus aimants qui parurent jamais sur terre furent aussi ceux qui souffrirent le plus de la main des hommes ! Et de cet effet pitoyable, nul ne peut se dĂ©clarer quitte. 

 

6
Le coup de lance et la descente de la Croix : l’entrĂ©e dans le cƓur de JĂ©sus
JĂ©sus est mort. C'est donc sa mĂšre qui reçoit le coup de lance du soldat qui ouvre le cƓur de son Fils. La douleur est pour elle. Puis, elle recueille le corps inerte de son Fils suppliciĂ©. Par cette douleur, la grĂące Ă  demander Ă  la Vierge est de pouvoir entrer dans le CƓur de JĂ©sus que la lance a ouvert, mais aussi la rĂ©solution de ne plus la faire souffrir par nos pĂ©chĂ©s, causes de la mort de Celui qu'elle aime plus qu'elle-mĂȘme. À cet Ă©gard, on se souviendra avec profit que le PĂšre ne refuse aucune priĂšre formulĂ©e par la mĂšre de son Fils au nom des douleurs qu'elle endura durant la Passion.

 

7
L'ensevelissement de Jésus : la force de pardonner
JĂ©sus Ă©tait toute la vie de Marie. Elle le perd. La grĂące Ă  demander par cette ultime douleur est de quitter les fausses lumiĂšres du monde pour ĂȘtre cachĂ© avec le Christ en Dieu. AccompagnĂ©e de Jean, Marie rentre chez elle. LĂ , tout lui parle de JĂ©sus. Cependant, elle n'a pas renoncĂ© Ă  aimer les hommes. Dans la septiĂšme douleur, le croyant puise la foi dans le pardon de ses fautes de la part de Dieu, mais aussi la force de pardonner Ă  son tour comme le Fils et la MĂšre pardonnĂšrent aux bourreaux du Golgotha, la force de rendre le bien pour le mal. Et enfin la certitude que la Vierge l'invite dorĂ©navant Ă  se confier Ă  elle pour le conduire Ă  son Fils, comme saint Jean la reçut pour sa mĂšre et confidente au Calvaire.

 

Source : ALETEIA Jean-Michel Castaing


Stabat Mater

Debout, la mĂšre des douleurs
PrÚs de la croix était en pleurs
Quand son Fils pendait au bois.

 

Alors, son ùme gémissante
Toute triste et toute dolente
Un glaive la transperça.

 

Qu'elle était triste, anéantie,
La femme entre toutes bénie,
La MĂšre du Fils de Dieu!

 

Dans le chagrin qui la poignait,
Cette tendre MĂšre pleurait
Son Fils mourant sous ses yeux.

 

Quel homme sans verser de pleurs
Verrait la MĂšre du Seigneur
Endurer si grand supplice?

 

Qui pourrait dans l'indifférence
Contempler en cette souffrance
La MĂšre auprĂšs de son Fils?

 

Pour toutes les fautes humaines,
Elle vit Jésus dans la peine
Et sous les fouets meurtri.

 

Elle vit l'Enfant bien-aimé
Mourir tout seul, abandonné,
Et soudain rendre l'esprit.

 

O MĂšre, source de tendresse,
Fais-moi sentir grande tristesse
Pour que je pleure avec toi.

 

Fais que mon Ăąme soit de feu
Dans l'amour du Seigneur mon Dieu:
Que je lui plaise avec toi.

 

MĂšre sainte, daigne imprimer
Les plaies de Jésus crucifié
En mon cœur trùs fortement.

 

Pour moi, ton Fils voulut mourir,
Aussi donne-moi de souffrir
Une part de ses tourments.

 

Pleurer en toute vérité
Comme toi prÚs du crucifié
Au long de mon existence.

 

Je désire auprÚs de la croix
Me tenir, debout avec toi,
Dans ta plainte et ta souffrance.

 

Vierge des vierges, toute pure,
Ne sois pas envers moi trop dure,
Fais que je pleure avec toi.

 

Du Christ fais-moi porter la mort,
Revivre le douloureux sort
Et les plaies, au fond de moi.

 

Fais que ses propres plaies me blessent,
Que la croix me donne l'ivresse
Du sang versé par ton Fils.

 

Je crains les flammes éternelles;
O Vierge, assure ma tutelle
A l'heure de la justice.

 

O Christ, Ă  l'heure de partir,
Puisse ta MĂšre me conduire
A la palme de la victoire.

 

A l'heure oĂč mon corps va mourir,
A mon Ăąme fais obtenir
La gloire du paradis.

 

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

13/09/2025

15 septembre - N.D. des 7 douleurs

Le mois de septembre est consacrĂ© Ă  la compassion de Marie au pied de la croix : Notre Dame des sept douleurs. Marie ne souffrit pas seulement avec son fils crucifiĂ©, mais tout au long de sa vie, elle s’unit avec lui Ă  la peine des hommes pour leur rĂ©demption. Les "sept douleurs" font rĂ©fĂ©rence Ă  sept Ă©vĂ©nements particuliers, relatĂ©s dans les Ă©vangiles, qui firent souffrir la mĂšre de JĂ©sus.

 

1
La prophétie de Syméon : le courage
Le jour de la prĂ©sentation de JĂ©sus au temple de JĂ©rusalem, le vieillard qui le reçut dans ses bras prophĂ©tisa Ă  sa mĂšre : "Vois ! cet enfant doit amener la chute et le relĂšvement d'un grand nombre en IsraĂ«l ; il doit ĂȘtre un signe en butte Ă  la contradiction — et toi-mĂȘme, un glaive te transpercera l'Ăąme !" Par cette premiĂšre douleur, le chrĂ©tien demande Ă  Dieu la force de regarder la rĂ©alitĂ© en face sans perdre courage et de conserver la paix de l'Ăąme dans les moments critiques.

 

2
La fuite en Égypte : le dĂ©sir du Ciel
Marie et Joseph sont obligés de s'exiler en toute hùte pour échapper aux tueurs d'Hérode qui recherchent l'Enfant. Le fruit à demander à l'Esprit, par cette seconde douleur, est de comprendre que nous n'avons pas ici-bas de demeure permanente et que notre patrie définitive est aux cieux (Ph 3,20).

 

3
La perte de Jésus au Temple : la consolation
JĂ©sus est restĂ© Ă  JĂ©rusalem lors de la fĂȘte de PĂąques, tandis que ses parents rentraient Ă  Nazareth. S'apercevant de son absence dans le caravansĂ©rail des pĂšlerins, ils se mettent Ă  le chercher avec une angoisse mortelle. La grĂące liĂ©e Ă  cette troisiĂšme douleur consiste dans le rĂ©confort Ă  demander Ă  Marie quand notre Ăąme est dĂ©solĂ©e de ne plus sentir la prĂ©sence de JĂ©sus en elle. La Vierge nous enseigne alors que la nuit de la foi n'est pas la perte de la grĂące.

 

4
La rencontre de Jésus sur le chemin du Calvaire : la patience dans les épreuves
Le fruit de cette douleur est la patience dans les épreuves, ainsi que la pleine compréhension de notre coopération à la Rédemption du monde lorsque nous portons nos croix, grandes ou petites, héroïques ou plus ternes, en union avec Jésus.

 

5
La mort de Jésus : le renoncement au péché
Sur le Calvaire, Marie est clouĂ©e spirituellement Ă  la croix avec JĂ©sus. En la contemplant dans cet Ă©tat, le croyant est appelĂ© Ă  s'ausculter lui-mĂȘme afin de renoncer au pĂ©chĂ© qui a conduit Ă  ce rĂ©sultat paradoxal : les deux ĂȘtres les plus aimants qui parurent jamais sur terre furent aussi ceux qui souffrirent le plus de la main des hommes ! Et de cet effet pitoyable, nul ne peut se dĂ©clarer quitte. 

 

6
Le coup de lance et la descente de la Croix : l’entrĂ©e dans le cƓur de JĂ©sus
JĂ©sus est mort. C'est donc sa mĂšre qui reçoit le coup de lance du soldat qui ouvre le cƓur de son Fils. La douleur est pour elle. Puis, elle recueille le corps inerte de son Fils suppliciĂ©. Par cette douleur, la grĂące Ă  demander Ă  la Vierge est de pouvoir entrer dans le CƓur de JĂ©sus que la lance a ouvert, mais aussi la rĂ©solution de ne plus la faire souffrir par nos pĂ©chĂ©s, causes de la mort de Celui qu'elle aime plus qu'elle-mĂȘme. À cet Ă©gard, on se souviendra avec profit que le PĂšre ne refuse aucune priĂšre formulĂ©e par la mĂšre de son Fils au nom des douleurs qu'elle endura durant la Passion.

 

7
L'ensevelissement de Jésus : la force de pardonner
JĂ©sus Ă©tait toute la vie de Marie. Elle le perd. La grĂące Ă  demander par cette ultime douleur est de quitter les fausses lumiĂšres du monde pour ĂȘtre cachĂ© avec le Christ en Dieu. AccompagnĂ©e de Jean, Marie rentre chez elle. LĂ , tout lui parle de JĂ©sus. Cependant, elle n'a pas renoncĂ© Ă  aimer les hommes. Dans la septiĂšme douleur, le croyant puise la foi dans le pardon de ses fautes de la part de Dieu, mais aussi la force de pardonner Ă  son tour comme le Fils et la MĂšre pardonnĂšrent aux bourreaux du Golgotha, la force de rendre le bien pour le mal. Et enfin la certitude que la Vierge l'invite dorĂ©navant Ă  se confier Ă  elle pour le conduire Ă  son Fils, comme saint Jean la reçut pour sa mĂšre et confidente au Calvaire.

 

Source : ALETEIA Jean-Michel Castaing

Prenez Marie pour étoile polaire !

12/09/2025

Prenez Marie pour étoile polaire !

Au début de son discours, M. Duffy a évoqué les décisions spontanées qu'il avait prises dans sa vie et les gratifications qu'elles lui avaient apportées, en disant aux diplÎmés : « Dites oui à l'aventure. Petite ou grande. Quand j'avais votre ùge, on m'a proposé de participer à une émission de téléréalité. J'ai dit oui. »

M. Duffy a ensuite conseillĂ© Ă  la promotion 2025 « d'arrĂȘter de faire dĂ©filer vos Ă©crans et de commencer Ă  vivre » [....]Netflix et DoorDash seul un vendredi soir ne valent pas une soirĂ©e entre amis ou avec la fille Ă  qui vous avez trouvĂ© le courage de demander de sortir. »

Vers la fin de son discours, M. Duffy a mis l'accent sur la foi, dĂ©clarant : « Il y a deux types de personnes dans la vie : celles qui croient en Dieu et celles qui se prennent pour Dieu. » Il a ajoutĂ© : « Il y a quelque chose de beau, d'humble et d'ordonnĂ© chez un homme et une femme qui comprennent qu'il existe une puissance supĂ©rieure Ă  eux-mĂȘmes. Que tout n'est pas sous leur contrĂŽle. Et qu'ils sont les enfants bien-aimĂ©s d'un Dieu misĂ©ricordieux qui entend leurs priĂšres. »

 

En conclusion de son discours, M. Duffy a racontĂ© une histoire qui pouvait trouver un Ă©cho chez des aspirants officiers de la marine : « Au Moyen Âge, les marins priaient la Vierge Marie, qu'ils appelaient “Stella Maris” parce qu'elle Ă©tait leur Ă©toile polaire qui les guidait vers Dieu, leur pĂšre, leur protecteur et leur destination spirituelle.

Personne ne connaĂźt mieux que les marins l'imprĂ©visibilitĂ© et les tempĂȘtes de la nature et de la vie. Un bon marin sait qu'au final, seul Dieu peut calmer la mer et les ramener Ă  bon port. Regardez cette Ă©toile polaire. » Puis de conclure : « Restez fidĂšles et ne sous-estimez jamais le pouvoir de la priĂšre. »

 

Tom Arends, 26 juin 2025, The Christian Tribune via 1 mn. avec Marie

Un appel Ă  la cohĂ©rence intĂ©grale : le Cardinal MĂŒller dĂ©nonce les « idĂ©ologies meurtriĂšres »

12/09/2025

Un appel Ă  la cohĂ©rence intĂ©grale : le Cardinal MĂŒller dĂ©nonce les « idĂ©ologies meurtriĂšres »

Des comparaisons politiquement incorrectes : avortement, idéologie du genre et nazisme
Le Cardinal MĂŒller n'a pas hĂ©sitĂ© Ă  Ă©tablir des parallĂšles frappants, et bien sĂ»r jugĂ©s controversĂ©s, entre certaines idĂ©ologies modernes et le nazisme. Il a soutenu que toutes trois partagent un mĂȘme mĂ©canisme de fond : « l'Ă©touffement des consciences ».

 

S'attaquant d'abord Ă  l'avortement, il a affirmĂ© que les promoteurs de cette pratique agissent comme les idĂ©ologues nazis qui avaient « anesthĂ©siĂ© leur conscience avec leur idĂ©ologie raciale ». De la mĂȘme maniĂšre, a-t-il poursuivi, « les idĂ©ologues de l’avortement savent que l’enfant dans le sein maternel est un ĂȘtre humain qu’on n’a pas le droit de tuer. Mais pour justifier leur crime, ils prĂ©tendent que ce n’est pas encore une personne Ă  part entiĂšre. » Le but, selon lui, est de « Ă©touffer leurs remords » en dĂ©shumanisant la victime.

 

Le cardinal a Ă©galement dĂ©noncĂ© avec la mĂȘme virulence la « folie du genre » qui, selon ses termes, « convainc les adolescents qu'ils peuvent changer de genre et qui, par l'automutilation assistĂ©e, les plonge dans une misĂšre physique et une souffrance mentale permanentes. » Il a classĂ© cette idĂ©ologie parmi les « illusions meurtriĂšres » au mĂȘme titre que l'avortement.

 

MĂŒller a d'ailleurs Ă©tabli un parallĂšle direct entre la criminalisation de ceux qui prient devant les cliniques d'avortement et la persĂ©cution des opposants au nazisme, citant le prĂ©vĂŽt Bernhard Lichtenberg, mort en prison pour avoir priĂ© pour les juifs. Il a dĂ©clarĂ© : « En Angleterre, on peut aller en prison si l’on prie devant une clinique d’avortement pour les enfants Ă  naĂźtre, comme en Allemagne nazie le prĂ©vĂŽt de la cathĂ©drale de Berlin, Bernhard Lichtenberg, est mort en dĂ©tention en 1943 pour avoir simplement priĂ© pour les Juifs persĂ©cutĂ©s. »

 

La loi morale naturelle, fondement de la sociĂ©tĂ© et de l'État
Au cƓur de son discours, le Cardinal MĂŒller a soulignĂ© l'importance de la loi morale naturelle, qu'il considĂšre comme le fondement essentiel de toute sociĂ©tĂ© juste. Cette loi, selon lui, est « reconnaissable comme norme morale dans la raison de toute personne consciencieuse » et permet « d'infailliblement distinguer le bien du mal ».

 

Il a insistĂ© sur le fait que la coexistence des diffĂ©rentes religions et visions du monde dans les États modernes est rendue possible uniquement lorsque leur lĂ©gislation et leur jurisprudence sont guidĂ©es par cette loi morale universelle. L'Église catholique, bien qu'« absolument indĂ©pendante de tout pouvoir terrestre », peut et doit coopĂ©rer avec un État qui agit « au service du bien commun et reconnaĂźt les droits inaliĂ©nables de la personne ».

 

Le prĂ©lat a Ă©galement rappelĂ© la responsabilitĂ© intĂ©grale des catholiques, rejetant la notion d'une double conscience, oĂč la foi est relĂ©guĂ©e Ă  la sphĂšre privĂ©e. S'appuyant sur l'enseignement du Pape LĂ©on XIV, il a martelĂ© que « La conscience des hommes politiques catholiques ne peut pas ĂȘtre divisĂ©e, selon la fausse doctrine de la double vĂ©ritĂ©, en une sphĂšre privĂ©e, oĂč l’on obĂ©it Ă  Dieu, et une sphĂšre publique, oĂč l’on suit la logique des partis. Dans la vie privĂ©e comme dans la vie publique, nous catholiques sommes responsables devant notre conscience. »

 

L'avenir de la « civilisation chrétienne » en jeu
Le discours du Cardinal MĂŒller s'est conclu par un appel vibrant et urgent aux catholiques. Il a exhortĂ© les fidĂšles, notamment en Occident, Ă  faire preuve de courage et de cohĂ©rence pour dĂ©fendre ce qu'il nomme la « civilisation chrĂ©tienne ».

Il a exprimĂ© sa gratitude envers la prĂ©sidence Trump pour avoir « remis la loi morale naturelle au fondement de l’action publique » aux États-Unis, inscrivant ainsi son discours dans une perspective gĂ©opolitique. Les catholiques, a-t-il prĂ©cisĂ©, n'attendent pas que l'État promeuve le christianisme en tant que religion, mais exigent qu'il fasse de la loi morale naturelle « le fondement de toute action administrative, lĂ©gislative et judiciaire ».

En cas de conflit entre les lois humaines et la loi divine, la primautĂ© est claire : « Il faut obĂ©ir Ă  Dieu plutĂŽt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Le Cardinal MĂŒller a conclu en affirmant que l'avenir de la civilisation chrĂ©tienne dĂ©pendra du « courage de cette cohĂ©rence intĂ©grale entre foi et vie publique ». Son message est un rappel puissant de la primautĂ© de la conscience et de l'urgence de l'engagement pour dĂ©fendre des valeurs qu'il considĂšre comme universelles et fondamentales.

Ce que notre cher cardinal ne dit qu'en filigrane, c'est qu'il appartient en premier Ă  nos Ă©vĂȘques de nous montrer le chemin du courage ! Je pense au titre de JM GuĂ©nois qui a dressĂ© un tableau du cardinal Bustillo cette semaine dans le Figaro : "Les Ă©glises sont pleines dĂšs qu'il est lĂ  !" Tout est dit ...
Messeigneurs, parlez-nous de Dieu encore et encore et dressez-vous pour nous dĂ©fendre, mĂȘme si cela vous coĂ»te votre LĂ©gion d'Honneur ! Nous avons besoin de vous, nous vous aimons !

Ave Maria !

 

 

Source d'étude : Kath.net, Tribune Chrétienne et Le Figaro

 

“C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique”

11/09/2025

“C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique”

[
]
C’est une guerre qui nous est menĂ©e : certains veulent abattre l’enseignement catholique. DerriĂšre des formulations vagues et des tĂ©moignages subjectifs, le rapport de l’inspection ne rĂ©vĂšle pas de manquements rĂ©els au contrat d’association mais tĂ©moigne du refus d’accepter la spĂ©cificitĂ© de l’enseignement catholique, pourtant garantie par la loi. Or nous sommes souvent trop tiĂšdes. Nous sommes Ă  la remorque de ce que dĂ©cident les « laĂŻcistes » au mĂ©pris du « caractĂšre propre » de nos Ă©tablissements. Quand Vincent Peillon [ancien ministre de l’Éducation nationale, NDLR] publie sa Charte de la laĂŻcitĂ© en 2013, le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l’Enseignement catholique lui emboĂźte le pas et diffuse aussitĂŽt un texte de la mĂȘme eau
 Nous adoptons leur conception quasi religieuse de la laĂŻcitĂ©. Or la laĂŻcitĂ© n’est pas une religion de substitution. J’espĂšre que le nouveau secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral mĂšnera le combat qu’on nous impose. Le bon combat. Il est temps de rappeler l’enseignement de l’Église en matiĂšre d’éducation, d’ailleurs fondĂ© sur une longue expĂ©rience

.

Que faut-il faire pour endiguer cette offensive ?

Au niveau local, ne nous laissons pas intimider par des inspecteurs dont certains outrepassent leurs pouvoirs. Osons, au contraire, des propositions pastorales audacieuses, comme nous y invite Mgr Aillet dans son dernier livre, L’Église face au monde moderne. L’école catholique n’est pas une Ă©cole comme les autres, mais un lieu oĂč l’Évangile est proposĂ© comme une lumiĂšre. Il ne nous est pas permis de la mettre sous le boisseau. Ce qui suppose aussi que l’équipe Ă©ducative soit cohĂ©rente, et les enseignants convaincus de leur mission. La formation des maĂźtres, et celle des chefs d’établissements, mĂ©ritent d’ĂȘtre rĂ©formĂ©es.

Au niveau national, le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral devrait rappeler clairement que la loi garantit le caractĂšre propre de l’école catholique. Cette offensive met en danger le pluralisme scolaire. Il faut s’armer pour y rĂ©pondre. Ce qui passe par la mise en place d’une veille juridique pour livrer les combats que certains veulent nous imposer. Que peut-on faire dans le cadre de la loi ? Comment garantir la libertĂ© d’enseignement qui a valeur constitutionnelle ? Cela suppose aussi que les chefs d’établissement indĂ»ment attaquĂ©s bĂ©nĂ©ficient d’une assistance juridique : c’est notre libertĂ© qui est en cause. Et notre dignitĂ©. Le jugement rendu Ă  Pau rappelle que la justice demeure une garantie essentielle contre les attaques infondĂ©es. Loin d’ĂȘtre un instrument idĂ©ologique, la laĂŻcitĂ© est confirmĂ©e par le tribunal comme un principe d’équilibre et de libertĂ© que certains voudraient travestir en dogme d’exclusion.

 

Qu’attendez-vous des Ă©vĂȘques ?

Mgr Aillet, l’évĂȘque de Bayonne, ne m’a jamais lĂąchĂ©. J’aurais aimĂ© que la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France monte elle aussi au crĂ©neau. Nous avons besoin de l’assistance juridique du SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral, et du soutien spirituel de nos Ă©vĂȘques. Je veux aussi remercier le sĂ©nateur Max Brisson, ancien inspecteur gĂ©nĂ©ral, qui a pris la parole au risque de dĂ©plaire, en restant fidĂšle Ă  une certaine idĂ©e de l’école et de la libertĂ© d’enseignement.

 

Source : France Catholique

Qui sont les jeunes qui choisissent la vie religieuse aujourd'hui ?

10/09/2025

Qui sont les jeunes qui choisissent la vie religieuse aujourd'hui ?

FraternitĂ©, priĂšre et liturgie au cƓur de la vocation

L'étude d'Isabelle Jonveaux, menée en France, en Suisse et en Autriche, nous éclaire sur les parcours de 157 jeunes ayant fait le choix de la vie religieuse. Les chiffres sont sans appel et dessinent un profil type bien précis : 85 % d'entre eux ont été baptisés avant l'ùge de 3 ans, 67 % ont été confirmés avant 16 ans, et une écrasante majorité, 76 %, a toujours accompagné ses parents à la messe dominicale.

 

Mais ce qui est encore plus frappant, c'est leur engagement prĂ©coce dans des mouvements catholiques. L'article nous rĂ©vĂšle que "la moitiĂ© des sondĂ©s ont appartenu Ă  un mouvement de scoutisme, principalement les Scouts et Guides d’Europe, tandis que 57% des hommes et 28% des femmes ont Ă©tĂ© servants de messe". Ce dernier point rĂ©vĂšle quand-mĂȘme une petite lacune dans l'Ă©tude. NĂ©anmoins, on retiendra que ces activitĂ©s, et particuliĂšrement le scoutisme chez les Scouts d'Europe qui prĂŽnent la fraternitĂ©, la discipline et la priĂšre, ont jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant dans leur cheminement.

 

L'étude met en évidence un autre point crucial : la vie religieuse a su se réinventer pour répondre à l'aspiration spirituelle de ces jeunes, qui ne se contentent plus d'une foi tiÚde. Ils sont à la recherche d'une vie de priÚre intense, d'une liturgie soignée et d'une communauté forte. Le texte insiste sur le fait que cette nouvelle approche est une réponse à "un fort besoin de spiritualité exprimé par ces nouvelles générations." ... Bah oui ...

 

La vie religieuse, une nouvelle voie pour une foi ancrée
En conclusion, l'étude d'Isabelle Jonveaux, relayée par La Croix et Famille Chrétienne dresse un portrait loin des idées reçues des jeunes qui s'engagent dans la vie religieuse aujourd'hui. Ils ne sont pas des marginaux cherchant un refuge, mais des jeunes issus de milieux catholiques pratiquants, déjà trÚs investis dans leur foi avant de faire ce choix radical. Leur parcours, souvent jalonné par le scoutisme ou le service de l'autel, témoigne d'une foi profonde et d'un besoin de cohérence entre leurs convictions et leur mode de vie.

 

Cette Ă©tude suggĂšre que les vocations de demain naĂźtront probablement d'un terreau familial et communautaire fertile, oĂč la pratique religieuse et l'engagement sont des valeurs centrales. Elle  invite Ă  reconsidĂ©rer la vie religieuse non pas comme une voie de fuite, mais comme l'aboutissement naturel d'un chemin de foi ancrĂ© et exigeant !

Faut-il soutenir un pÚlerinage LGBT à Rome pour le Jubilé ?

09/09/2025

Faut-il soutenir un pÚlerinage LGBT à Rome pour le Jubilé ?

La question du pĂšlerinage LGBT Ă  Rome, organisĂ© Ă  l’occasion du JubilĂ©, ne peut ĂȘtre abordĂ©e Ă  la lĂ©gĂšre. Elle touche des rĂ©alitĂ©s profondes de la foi, de l’Église, de la personne humaine et de la vĂ©ritĂ© Ă©vangĂ©lique. En rĂ©alitĂ©, la vraie question n’est pas simplement de savoir s’il faut ĂȘtre « pour » ou « contre » un tel Ă©vĂ©nement. Il faut d’abord discerner ce que cet acte signifie, ce qu’il engage, et Ă  quelle logique il obĂ©it. C’est une question de fidĂ©litĂ© Ă  la Croix du Christ et non de stratĂ©gie pastorale ou de pression mĂ©diatique.

 

Deux chemins, deux visions, il faut d’emblĂ©e distinguer deux dĂ©marches radicalement diffĂ©rentes : D’une part, il y a la personne homosexuelle, sincĂšre dans sa foi, qui reconnaĂźt ses combats intĂ©rieurs, ses fragilitĂ©s, mais qui choisit le Christ, avec ses exigences et sa Croix. Cette personne ne se dĂ©finit pas d’abord par son orientation sexuelle, mais par son baptĂȘme. Elle ne rĂ©duit pas son identitĂ© Ă  une Ă©tiquette, elle avance humblement dans un chemin de conversion. Elle peut souffrir, lutter, mais elle sait que le Christ seul libĂšre.

 

D’autre part, il y a ceux qui se rĂ©clament de l’idĂ©ologie LGBTQIA+, une construction sociopolitique aux racines clairement marxistes, comme l’ont dĂ©montrĂ© de nombreux chercheurs. Cette idĂ©ologie vise Ă  renverser les repĂšres traditionnels, notamment dans la morale, la famille, l’anthropologie. Elle ne cherche pas la conversion, mais la validation, voire la réécriture des fondements chrĂ©tiens, jusqu’à exiger que l’Église modifie son enseignement.

 

Le danger ne vient pas des personnes, mais de cette confusion profonde entre accueil et approbation, entre amour et tolĂ©rance passive. Or, comme le rappelait saint Jean-Paul II : « L’amour vrai est toujours exigeant. » La tolĂ©rance, si elle n’est pas Ă©clairĂ©e par la vĂ©ritĂ©, peut devenir une chaĂźne d’acceptations mĂ©caniques sans questionnements, et un refus habile de dĂ©battre en tranchant tout Ă  trac. La tolĂ©rance n’ira jamais aussi loin que l’amour, car elle n’implique pas d’exigence, ni de souffle rĂ©el. Si AndrĂ© Frossard notait Ă  bon droit « Amour, pour te dire, l’éternitĂ© sera courte », comment concevoir qu’une mouvance (LGBT) privatise d’un claquement de doigts les destinĂ©es de ce saint mot, Amour, en le rĂ©duisant pour toujours Ă  l’équation obtuse : « Amour = tolĂ©rance »

 

Il est fondamental de bien comprendre que l’Église ne rejette personne, mais elle n’a jamais enseignĂ© une inclusion inconditionnelle, sans appel Ă  la conversion. Le catĂ©chisme n’est pas optionnel aux pĂšlerins de l’Inconditionnel. L’Évangile lui-mĂȘme ne donne aucun exemple de ce type d’inclusion « TTC ». La femme adultĂšre elle-mĂȘme, libĂ©rĂ©e, est sommĂ©e de ne plus « pĂ©cher » Ă  l’avenir. Le Christ a accueilli les pĂ©cheurs, mais jamais sans leur dire : « Va, et ne pĂšche plus ».

 

De fait, le concept moderne d’ »inclusion » est souvent utilisĂ© pour faire pression sur l’Église afin qu’elle inflĂ©chisse sa doctrine. Mais l’Église n’est pas une ONG. Elle n’a pas le droit de modifier ce qu’elle a reçu du Christ. Le vĂ©ritable accueil, c’est celui qui accompagne la personne dans un chemin de vĂ©ritĂ©, qui la respecte dans sa libertĂ©, mais ne ment pas sur ce qui conduit Ă  la vie Ă©ternelle.

 

La vie chrĂ©tienne ne repose pas sur des slogans, mais sur un mouvement intĂ©rieur profond : la metanoia, ce retournement du cƓur que l’on appelle le plus souvent la conversion, pousseĂ  devenir une crĂ©ature nouvelle. Ce changement n’est pas une simple amĂ©lioration morale, mais une transformation radicale opĂ©rĂ©e par la grĂące.

 

C’est pourquoi, participer Ă  un pĂšlerinage en se revendiquant de l’étiquette politico-sociĂ©tale LGBT, dans une logique d’affirmation identitaire et politique, n’est pas neutre, Ă  tout le moins abusif et maladroit. Cela revient Ă  mettre l’idĂ©ologie avant la foi, Ă  imposer un cadre militant Ă  une dĂ©marche spirituelle. Or, le vrai pĂšlerinage est une marche vers Dieu, un dĂ©pouillement, pas une revendication. Il n’y a plus ni hommes, ni femmes, ni esclaves
 nous rappelle l’écho de Saint Paul : comment s’agirait-il de rĂ©introduire du L, du G, du B ou du T lĂ  oĂč nous ne sommes plus qu’un, dĂ©pouillĂ©s de nos identitĂ©s temporelles, Ă©triquĂ©es ?

 

Le fait que le Pape LĂ©on XIV n’ait pas participĂ© Ă  cet Ă©vĂ©nement n’est pas anodin. Selon des sources romaines fiables, il a consciemment choisi de ne pas s’associer Ă  une initiative dont les objectifs sont ambigus, et parfois clairement opposĂ©s Ă  la doctrine. Nul agenda ne saurait prĂ©valoir sur celui du Christ, lorsque l’on se prĂ©sent croyant. Cela ne signifie certes pas que le combat du respect et des droits humains soit Ă  mettre au rebut, mais on ne saurait se prĂ©senter de façon double devant la Croix, objectif naturel du pĂšlerinage. 

 

Certains, comme le pĂšre James Martin, portent ce projet avec ferveur, mais dans une logique d’instrumentalisation maladroite de l’Église pour faire Ă©voluer sa doctrine. Le problĂšme n’est pas sa personne, mais la portĂ©e de ses engagements publics, qui induisent en erreur beaucoup d’ñmes sincĂšres, qui mĂ©ritent mieux : elles mĂ©ritent la vĂ©ritĂ© !

 

Car ce qui est en jeu ici, ce n’est pas une reconnaissance sociale, mais le salut Ă©ternel des personnes. Aimer vraiment quelqu’un, ce n’est pas lui dire ce qu’il veut entendre, mais ce dont il a besoin pour vivre en vĂ©ritĂ© devant Dieu. Rien de nouveau sous le soleil !

 

À la maladresse peut aussi se substituer le cynisme, chez certains : il est profondĂ©ment malhonnĂȘte de manipuler la Parole de Dieu pour lui faire dire ce qu’elle ne dit pas. Ceux que l’on pourrait qualifier de vĂ©ritables « faussaires de Dieu » s’obstinent Ă  tordre le sens des Écritures au profit de leurs intĂ©rĂȘts idĂ©ologiques, en s’appuyant sur une hermĂ©neutique douteuse, souvent dĂ©connectĂ©e du contexte historique, linguistique et thĂ©ologique des textes bibliques.

 

À ce sujet, le travail du thĂ©ologien Robert A. J. Gagnon est une rĂ©fĂ©rence incontournable. Dans son ouvrage majeur, The Bible and Homosexual Practice : Texts and Hermeneutics, Gagnon mĂšne une analyse rigoureuse, fondĂ©e Ă  la fois sur les textes originaux (hĂ©breu et grec), le contexte culturel du Proche-Orient ancien, et les donnĂ©es exĂ©gĂ©tiques les plus solides. Il dĂ©montre de maniĂšre mĂ©thodique et scientifiquement Ă©tayĂ©e que la Bible interdit sans Ă©quivoque les actes homosexuels, et ce, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament.

 

Contrairement aux interprĂ©tations rĂ©visionnistes popularisĂ©es par des auteurs comme Daniel Helminiak ou James Alison qui prĂ©tendent que les textes bibliques ne viseraient pas les pratiques homosexuelles contemporaines mais uniquement certaines formes d’excĂšs ou de dĂ©bauche dans l’AntiquitĂ©, Gagnon prouve que cette lecture repose sur des biais mĂ©thodologiques flagrants et une volontĂ© manifeste de relecture idĂ©ologique. Ces approches ne tiennent pas devant une lecture critique sĂ©rieuse ni devant les principes fondamentaux de l’exĂ©gĂšse historique. Par ailleurs, comment imaginer que la sĂ©vĂ©ritĂ© bien connue de la Bible vis-Ă -vis de la morale sexuelle imposĂ©e aux auditoires hĂ©tĂ©rosexuels soit, soudainement et providentiellement, abolie en ce qui concerne la vie sexuelle des personnes homosensibles ? 

 

Nous avons d’ailleurs dĂ©jĂ  publiĂ© une recension critique de l’ouvrage controversĂ© de Helminiak (Ce que la Bible dit vraiment de l’homosexualitĂ©), dans laquelle nous montrions les limites mĂ©thodologiques, les contresens exĂ©gĂ©tiques et l’absence de cohĂ©rence thĂ©ologique de son propos. Il ne s’agit pas ici d’ostraciser des personnes, mais de respecter l’intĂ©gritĂ© du texte biblique, sans pour autant se montrer « dur » ou « conservateur ». Toute lecture sĂ©rieuse de la Bible se doit d’honorer son message dans son entiĂšretĂ©, sans le dĂ©former pour l’adapter Ă  l’air du temps. C’est la base de la dĂ©ontologie. C’est lĂ  une exigence de vĂ©ritĂ© intellectuelle, de probitĂ© thĂ©ologique, et de fidĂ©litĂ© Ă  la Parole de Dieu.

 

Comme le disait BenoĂźt XVI : « Sans vĂ©ritĂ©, la charitĂ© devient sentimentalisme. » Et sans charitĂ©, la vĂ©ritĂ© devient violence. L’Église doit tenir les deux : accueillir les personnes avec une infinie tendresse, mais leur dire, avec une mĂȘme tendresse, que la voie du Christ est Ă©troite, qu’elle passe par la Croix, par le renoncement, par une transformation intĂ©rieure radicale.

 

Oui, il y a une place pour chaque personne dans l’Église. Mais cette place ne peut ĂȘtre fondĂ©e que sur l’adhĂ©sion au Christ, Ă  son Évangile, et Ă  l’enseignement constant de l’Église. Ce n’est pas lĂ  une quelconque exclusion, mais une invitation Ă  quelque chose de plus grand : la saintetĂ©.

 

À Rome ou ailleurs, tout pĂšlerinage vĂ©ritable est une montĂ©e vers Dieu. Il ne peut ĂȘtre le lieu de revendications politiques, mais de conversions intĂ©rieures. Car ce qui se joue lĂ , c’est bien plus qu’un dĂ©bat : c’est la vie Ă©ternelle !