26/09/2024
“Porter une parole d’espérance dans les Yvelines, c’est être capable de dire à toute personne qu’elle a de la valeur aux yeux de Dieu” explique Mgr Crepy dans cette vidéo.
L’espérance chrétienne est le fruit de la grande espérance, mais quelle est cette grande espérance des Chrétiens ? Quel est le lien entre espérance et charité ? Pourquoi se mobiliser quel que soit notre âge et notre situation de vie ?
“Cette année jubilaire peut être l’occasion, à l’écoute de l’Esprit Saint, de prendre le temps de lire et de réfléchir personnellement et avec d’autres – par exemple en paroisse –, en s’interrogeant : « Comment sommes-nous témoins d’espérance ? » Ainsi, cette lettre pastorale a l’ambition d’apporter, modestement, quelques jalons afin de préparer notre entrée dans l’année jubilaire et devenir ces témoins porteurs d’une parole d’espérance dans les Yvelines.” écrit Mgr Luc Crepy dans sa lettre pastorale. Vous souhaitez approfondir ? Téléchargez la lettre pastorale “Porter une parole d’espérance dans les Yvelines”
Des versions imprimées de la lettre pastorale seront distribués dans les paroisses le week-end du 13 et 14 octobre 2024.
“Notre diocèse se prépare à vivre pleinement cette année jubilaire qui s’ouvrira le 29 décembre prochain. Depuis plusieurs mois, une équipe diocésaine de préparation du Jubilé s’est mise en place et trace peu à peu le chemin que nous essaierons de mettre en oeuvre ensemble dans les paroisses et, plus largement, dans le diocèse. Cette année sera jalonnée de diverses étapes dont le point culminant est un grand rassemblement diocésain, en la fête de l’Ascension, le 29 mai 2025.”
Mgr Luc Crepy
25/09/2024
Le pape François a solennellement inscrit ses récentes déclarations sur les différentes religions « voulues » par Dieu dans leur diversité et constituant « toutes » un « chemin pour arriver » à Lui dans « l’esprit d’Assise » qu’il a longuement évoqué dans un message aux participants à la Rencontre internationale de prière pour la paix organisée par la communauté de Sant’Egidio à Paris du 22 au 24 septembre. Il les a même renforcées de manière spectaculaire en invitant les participants de multiples confessions à « se laisser guider par l’inspiration divine qui habite toute foi ».
Comment ne pas y reconnaître la doctrine maçonnique, qui refuse le dogme et par là-même la possibilité d’une vérité révélée et même d’une vérité tout court ? comment ne pas y percevoir ce point clef de la pensée des francs-maçons qui, déiste ou pas, oblige chacun à laisser entière liberté aux autres en matière religieuse, cette liberté de conscience qui nie les droits supérieurs de la vérité, et à n’imposer aux autres « frères » ni ses conceptions métaphysiques ni un quelconque livre sacré, chacun devant pouvoir y inscrire ce qu’il veut ? Leur morale est celle des droits de l’homme : est bien tout ce qui sert le bien de l’homme, l’humanisme sans Dieu et sans limites, sinon qu’il n’y a pas de liberté pour les ennemis de la liberté.
L’infiltration de ces idées dans l’Eglise ne date pas d’hier mais François les porte à un niveau de visibilité inédit. Ses efforts en vue de la fraternité universelle – pensez à ses encycliques, à Abou Dhabi – ont pris un tournant plus spectaculaire depuis ses déclarations à Singapour à des jeunes de toutes confessions, et aux participants des Rencontres méditerranéennes à qui il affirma : « La diversité de notre identité culturelle et religieuse est un don de Dieu. »
Pas d’appel à la conversion. Pas de prédication de la vraie foi. Seulement de la philanthropie et de la bienveillance universelle ; c’est signé. En s’adressant à la rencontre parisienne de Sant’Egidio, le pape s’abstint pareillement de parler de Jésus-Christ… un « inspiré » parmi d’autres, après tout.
Il le faut pas s’étonner de ce qu’un Emmanuel Macron, qui se présente si volontiers à travers ses mises en scène comme le maître des horloges, ait honoré dimanche l’événement de sa présence en s’y attardant six heures ; une soirée complète marquée d’un discours fleuve où il affirma – au-delà d’une réflexion sur la guerre non dénuée d’intérêt – qu’« il y a des sources d’espérance. Celle par lesquelles l’unanimisme se fait qui permet de bâtir les grands accords que nous savons encore trouver, comme en effet celui pour le climat ».
L’« unanimisme », voilà le mot fort, et l’idée d’un règlement global des problèmes de notre temps. C’est l’affirmation d’un mondialisme qui contourne et dépasse les religions ; d’ailleurs Macron appelle de ses vœux un « nouvel ordre international » : « Un ordre permettant de penser tout ensemble, les questions de paix et de guerre, les questions de développement, les questions technologiques, les questions de climat et de planète, sans priorités. Ce que nous avons essayé de faire avec le Pacte de Paris pour les peuples et la planète. Et il faut le faire dans un ordre où tel ou tel ne peut pas bloquer les autres et où les pays sont dignement représentés. Donc le faire avec des instances beaucoup plus justes, qu’il s’agisse des Nations Unies, de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international. Cela contribue à cette nécessité, en effet, d’imaginer la paix. » C’est la direction dans laquelle le monde est entraîné derrière l’ONU, avec sa spiritualité horizontale, son refus de la morale traditionnelle, son indifférentisme religieux qui s’abrite derrière la fraternité universelle.
Et le discours du pape François est en accord avec cette pensée, cette poussée. Il va jusqu’à dire qu’il faut « se laisser guider par l’inspiration divine qui habite toute foi ».
Qu’on n’objecte pas qu’il évoque là de la religiosité naturelle qui porte l’homme à chercher ce qui le transcende (même si aujourd’hui, l’homme se laisse plutôt porter vers l’athéisme et le refus de Dieu). Les déclarations antérieures, à Singapour ou aux participants aux Rencontres méditerranéennes à Tirana, éclairent justement cette déclaration qui les renforce en retour : il s’agit bien d’affirmer dans dans les croyances elles-mêmes des païens, des hérétiques, des adeptes des grandes religions mondiales polythéistes ou non, cette « inspiration divine » qui les justifierait en quelque sorte.
Or Dieu ne se trompe pas, et il ne nous trompe pas.
On aurait pu imaginer que le pape s’en réfère à la loi naturelle qui est en effet inscrite au cœur de l’homme, lui commandant d’adorer Dieu, d’honorer son père et sa mère, de ne pas tuer l’innocent, de ne pas mentir ni voler… Le voilà, l’héritage commun de l’humanité, abîmé certes, et obscurci dans notre nature déchue, mais terrain d’entente et de dialogue possible entre ceux qui ont reçu la grâce de la vraie foi et ceux qui ne l’ont pas, ou qui l’ont rejetée.
Mais parler d’une inspiration divine, c’est autre chose. C’est dire que Dieu parle à l’homme à travers sa foi quelle qu’elle soit, non pas en lui accordant la « grâce prévenante » qui l’attirera vers Jésus-Christ, « le chemin, la vérité et la vie » qui seul peut conduire au Père. C’est à tout le moins attiser la confusion – car toute croyance qui se prétend vraie exclut par le fait même l’adhésion à la vraie foi – et cette confusion a un effet aujourd’hui très clair : elle « enmaçonne » l’Eglise. Elle y instille une manière de voir et de penser qui est celle de la franc-maçonnerie ennemie des dogmes. L’idée que chacun croit ce qu’il veut, et que ce n’est pas bien grave, pourvu qu’on fraternise !
Pie XI dénonçait ces erreurs en 1928 dans Mortalium Animos « sur l’unité de la véritable Eglise ». Il y exprimait l’aspiration des hommes à la paix :
« Jamais peut-être dans le passé, les esprits des hommes n’ont été saisis aussi fort que nous le voyons de nos jours, du désir de renforcer et d’étendre pour le bien commun de la société humaine, les relations fraternelles qui nous lient à cause de notre communauté d’origine et de nature. (…) On comprend donc aisément, et cela d’autant mieux que plus personne ne refuse d’admettre l’unité du genre humain, pourquoi la plupart des hommes désirent voir, au nom de cette fraternité universelle, les divers peuples s’unir entre eux par des liens chaque jour plus étroits. »
Mais il mettait en garde contre l’idée de transposer ces efforts au domaine des croyances religieuses, ce qui ne se ferait qu’au détriment de la foi et la véritable Eglise :
« C’est un résultat semblable que d’aucuns s’efforcent d’obtenir dans les choses qui regardent l’ordre de la Loi nouvelle, apportée par le Christ Notre Seigneur. Convaincus qu’il est très rare de rencontrer des hommes dépourvus de tout sens religieux, on les voit nourrir l’espoir qu’il serait possible d’amener sans difficulté les peuples, malgré leurs divergences, religieuses, à une entente fraternelle sur la profession de certaines doctrines considérées comme un fondement commun de vie spirituelle. C’est pourquoi, ils se mettent à tenir des congrès, des réunions, des conférences, fréquentés par un nombre appréciable d’auditeurs, et, à leurs discussions, ils invitent tous les hommes indistinctement, les infidèles de tout genre comme les fidèles du Christ, et même ceux qui, par malheur, se sont séparés du Christ ou qui, avec âpreté et obstination, nient la divinité de sa nature et de sa mission. »
Et il condamnait, sans hésiter :
« De telles entreprises ne peuvent, en aucune manière, être approuvées par les catholiques, puisqu’elles s’appuient sur la théorie erronée que les religions sont toutes plus ou moins bonnes et louables, en ce sens que toutes également, bien que de manières différentes, manifestent et signifient le sentiment naturel et inné qui nous porte vers Dieu et nous pousse à reconnaître avec respect sa puissance. En vérité, les partisans de cette théorie s’égarent en pleine erreur, mais de plus, en pervertissant la notion de la vraie religion ils la répudient, et ils versent par étapes dans le naturalisme et l’athéisme. La conclusion est claire : se solidariser des partisans et des propagateurs de pareilles doctrines, c’est s’éloigner complètement de la religion divinement révélée. »
L’Eglise une et sainte n’est pas éparpillée parmi les différentes croyances qui ont cours dans le monde ; pas même parmi les différentes confessions chrétiennes qui en sont séparées. Et c’est elle qui ouvre les portes du ciel.
C’est elle aussi qui a la promesse du Christ : « Voici que je suis avec vous, tous les jours, jusqu’à la consommation des siècles » ; Il avait déjà affirmé que les portes de l’enfer ne prévaudraient pas contre elle. Ces promesses annonçaient en creux les difficultés que la barque de l’Eglise aurait à traverser du fait des hommes, et des esprits mauvais qui cherchent à perdre leurs âmes.
Aujourd’hui, le désarroi est grand, la confusion évidente, la victoire de l’idéologie maçonnique – qui est aux antipodes de la foi – semble proche sinon acquise dans le monde et pour une grande part, dans l’Eglise. Nous avons l’assurance qu’elle ne s’imposera pas absolument. Mais sans doute le devoir de s’instruire de la vérité, de la connaître et de la défendre a pris une force et une urgence nouvelles, sans se laisser ébranler par les égarements du moment, même en haut lieu.
Jeanne Smits
24/09/2024
Premièrement, il n’y a pas de meilleur but que nous puissions nous fixer que celui-ci : « Pour que le Christ règne ». Pas de but plus enthousiasmant. En effet, « Si les hommes venaient à reconnaître l’autorité royale du Christ dans leur vie privée et dans leur vie publique des bienfaits incroyables — une juste liberté, l’ordre et la tranquillité, la concorde et la paix — se répandraient infailliblement sur la société tout entière » (Pie XI, encyclique Quas primas).
Deuxièmement. « Pour qu’il règne », c’est un… but. Evident ! Or, un but n’est pas réalisé. Encore évident. Surtout un tel but, si élevé, si noble, ne sera jamais réalisé entièrement sur terre. Mais, voici mon argument : c’est précisément pour cela que c’est enthousiasmant. Pourquoi ? Parce que cela nous invite à être créatifs ! Être créatifs ne signifie, certes, pas « faire table rase du passé » (comme on disait en 1968). Être créatifs signifie, au contraire, être inventifs pour découvrir, en s’aidant des meilleures traditions, les secrets des bonnes fondations, afin de bâtir sur du roc. À ce point de notre réflexion, je devine que d’innombrables questions montent à vos lèvres. Je vous propose de répondre à quelques-unes d’entre elles.
Mon père, le thème de cette année est bien beau, mais je ne vois pas trop comment m’y prendre, ni par où commencer. Pour qu’Il règne, c’est vaste ! Comment faire ?
Réponse. Pourquoi ne pas commencer par (re-)lire les deux encycliques auxquelles renvoie le Catéchisme de l’Église catholique lorsqu’il rappelle « la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines » (n° 2105) ? Ces deux encycliques sont Immortale Dei de Léon XIII (1er novembre 1885), et Quas primas de Pie XI (11 décembre 1925). Elles sont riches d’enseignement et on peut en trouver le texte sur le site du Saint-Siège. À la lecture de ces documents charpentés, il apparaît clairement que la doctrine catholique sur le ChristRoi n’est pas du tout nuageuse, mais, au contraire, bien précise, dans ses structures essentielles (quoi qu’il en soit de détails qui, dans ces encycliques, ne concerneraient qu’une époque). Le point essentiel est celui-ci : il ne s’agit pas seulement, pour les catholiques, de mener une vie spirituelle fervente. Le pape Pie XII y insistait avec force dans un discours aux congressistes de l’Union internationale des ligues féminines catholiques :
«Sous couleur de défendre l’Église contre le risque de se fourvoyer dans la sphère du “temporel”, un mot d’ordre, lancé il y a quelques dizaines d’années, continue de s’accréditer dans le monde : retour au pur “spirituel”. Et l’on entend par là la confiner étroitement sur le terrain de l’enseignement strictement dogmatique, l’offrande du saint sacrifice, l’administration des sacrements, lui interdire toute incursion, tout droit de regard même, sur le domaine de la vie publique, toute intervention dans l’ordre civil ou social. Comme si le dogme n’avait rien à voir dans tous les champs de la vie humaine, comme si les mystères de la foi avec leurs richesses surnaturelles devaient s’abstenir de maintenir et tonifier la vie des individus et, par conséquence logique, d’harmoniser la vie publique avec la loi de Dieu, de l’imprégner de l’esprit du Christ ! Pareille vivisection est tout simplement anticatholique. Le mot d’ordre doit être, tout au rebours : pour la foi, pour le Christ, dans toute la mesure du possible, présence partout où sont en cause les intérêts vitaux, où sont en délibération les lois qui regardent le culte de Dieu, le mariage, la famille, l’école, l’ordre social, partout où se forge, par l’éducation, l’âme d’un peuple. » (12 septembre 1947)
En définitive, comme l’explique Pie XI, « Ce serait une erreur grossière de refuser au Christ-Homme la souveraineté sur les choses temporelles, quelles qu’elles soient (…). »
« Sa dignité royale exige (postulet) que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des moeurs. » (Encyclique Quas Primas)
Voilà un programme bien irréaliste, en 2025 ! Ne pensez-vous pas ? À notre époque, peut-on travailler à une telle victoire du Christ-Roi ?
De nos jours, on peut s’efforcer de préparer, de manière lointaine, une telle victoire dans l’État tout entier. La raison en est que le Christ est le Créateur de l’univers et qu’Il est victorieux du péché par sa Croix. Avec une pointe de paradoxe, je vous dis :
« Vous devez et vous pouvez travailler (autant que la situation le permet) pour que Jésus règne, précisément… parce qu’Il règne déjà ! »
Oui, c’est parce qu’Il règne sur le cosmos et sur nos âmes rachetées, que nous pouvons et devons œuvrer (même très modestement, à cause des innombrables obstacles) « pour qu’Il règne » sur les chefs d’état, sur les parlements, sur la vie politique tout entière. Nous n’avons pas le choix. Serait-il cohérent de faire appel à un autre que le Créateur et le Rédempteur ? Les sociétés, avec toute leurs activités politiques, seraient-elles les parties d’un autre univers que le nôtre ?
Est-il possible de demander que les chefs d’état rendent un culte à Dieu, dans l’état de moralité où se trouve la France ?
La chrétienté doit être installée en profondeur dans un pays avant que ses chefs d’état, s’ils sont catholiques, ne rendent à Dieu un culte public (CEC 2105). Autrement la chrétienté ne serait qu’une forme de mensonge collectif. Ce serait une chrétienté de nom, pas une chrétienté de fait. Aujourd’hui, la situation politique de notre pays peut se comparer au triste état d’un prêtre en prison. Prenons l’exemple de Mgr N’Guyen van Thuan. Le saint évêque vietnamien ne pouvait célébrer la messe qu’avec des moyens réduits, dans sa prison. Cela n’empêche pas que la célébration de la messe avec l’ensemble de tous les rites reste l’objectif à viser, en temps normal. De même, il faut viser l’établissement d’une société chrétienne, avec son trésor de culture et de législations. Ce qui ne veut pas dire que Dieu ne trace pas droit même avec des lignes courbes. Les persécutions sont occasions d’un élan de ferveur. Le mal est occasion d’un bien. On l’a vu en Pologne sous le régime communiste.
Voulez-vous dire que l’état désastreux de la France est une chance ?
Non, ce n’est pas une chance. Certes, les persécutions rendent possible la floraison des martyrs, mais aussi… la chute des apostats. Les faibles tombent. À l’inverse, l’état de la société où
règne substantiellement le Christ est celui où il est plus facile de faire son Salut. Qu’on pense au royaume de saint Louis. C’est à quoi nous devons travailler, avec les moyens modernes. Internet produit des effets pervers. Mais internet rend aussi possibles des actions qui paraissaient très au-dessus de leurs forces aux Français de 1975, par exemple. N’oublions pas non plus que les forces surnaturelles sont très supérieures aux puissances du mal. La porte est ouverte à nos initiatives. Avec la grâce de Dieu, un bien, même limité, peut sortir d’une situation désastreuse. Fixonsnous des objectifs à notre portée. Soyons à la fois humbles, raisonnables et magnanimes !
En quoi une loi peut-elle rendre plus facile de faire son Salut ?
Il suffit d’observer les ravages d’une mauvaise loi, pour comprendre les bienfaits d’une bonne loi.
Simone Veil, l’auteure de la loi sur l’avortement, a pu déclarer à une journaliste : « Ceci me fascine : en modifiant la loi, vous pouvez modifier fondamentalement le modèle du comportement humain. Et par le biais d’une loi légalisant l’avortement, vous changerez de façon fondamentale la position de la femme et de l’enfant dans la Société » (à Carole Morre, le 3 mars 1975).
Dans un autre ordre d’idée, selon le célèbre franc-maçon Pierre Simon : « La révision du concept de vie, induite par la contraception, peut (…) transformer la société dans son intégralité. » (De la vie avant toute chose, Mazarine, 1979, p. 85) En faut-il davantage pour comprendre l’importance de faire le pèlerinage de Chartres 2025, 50 ans après la loi Veil, « pour qu’Il règne » ?
Le pape François a rappelé, devant le parlement européen, l’importance du patrimoine chrétien :
«J’estime fondamental, non seulement le patrimoine que le christianisme a laissé dans le passé pour la formation socioculturelle du continent, mais surtout la contribution qu’il veut donner, aujourd’hui et dans l’avenir, à sa croissance. Cette contribution n’est pas un danger pour la laïcité des États ni pour l’indépendance des institutions de l’Union, mais au contraire un enrichissement. (…) Je suis convaincu qu’une Europe capable de mettre à profit ses propres racines religieuses, sachant en recueillir la richesse et les potentialités, peut être plus facilement immunisée contre les nombreux extrémismes qui déferlent dans le monde d’aujourd’hui, et aussi contre le grand vide d’idées auquel nous assistons en Occident, parce que “c’est l’oubli de Dieu, et non pas sa glorification, qui engendre la violence”. » (25 novembre 2014)$
Mon Père, je suis étudiant, je suis père ou mère de famille, que puis-je faire ?
Premièrement, vous convaincre que vous devez tous faire quelque chose pour le Christ-Roi. Pas seulement d’une manière privée, mais aussi d’une manière publique. Jean-Paul II le soulignait énergiquement dans une ample exhortation aux fidèles laïcs, en 1988 :
« Des situations nouvelles, dans l’Eglise comme dans le monde, dans les réalités sociales, économiques, politiques et culturelles, exigent aujourd’hui, de façon toute particulière, l’action des fidèles laïcs. S’il a toujours été inadmissible de s’en désintéresser, présentement c’est plus répréhensible que jamais. Il n’est permis à personne de rester à ne rien faire. » (Christifideles laïci, n° 3)
Deuxièmement, ne pas déserter votre devoir d’état familial ou professionnel, vos études ou votre enseignement. Serait-il cohérent qu’une maman ne s’occupe plus de ses enfants, sous prétexte de réunions politiques ?
Troisièmement, dans le cas où votre devoir d’état vous empêche de mener une action de quelque envergure dans le domaine public, vous pouvez, du moins, apporter une aide plus limitée à d’autres, qui ont consacré l’essentiel de leur emploi du temps pour une politique au service du Christ-Roi. Vous devez aussi vous rappeler, surnaturellement, la puissance missionnaire de vos simples activités quotidiennes. Le pape François met en lumière l’indéniable force évangélisatrice qui en ressort :
« Les missionnaires, en effet, dont Thérèse de l’Enfant-Jésus est la patronne, ne sont pas seulement ceux qui parcourent de longues distances, apprennent de nouvelles langues, font de bonnes œuvres et sont doués pour l’annonce ; non, missionnaire l’est aussi celui qui vit, là où il se trouve, comme instrument de l’amour de Dieu ; c’est celui qui fait tout pour que, par son témoignage, sa prière, son intercession, Jésus soit manifesté. » (Audience générale du 7 juin 2023).
Père Luc, o.s.b.
23/09/2024
« Understood ? », « Capito ? », a fini par demander en anglais le Pape François aux jeunes de différentes religions qui l’entouraient, le 13 septembre à Singapour, à la dernière étape de son récent voyage en Asie et en Océanie.
La réponse (à la minute 44’42’’ de l’enregistrement vidéo du Vatican) a été accueillie par des éclats de rire et des applaudissements, comme s’ils avaient apprécié ce qu’il venait de dire, mais sans trop le prendre au sérieux.
Et qu’est-ce que le Pape avait donc bien pu dire juste avant, en italien traduit en anglais phrase par phrase ? Voici la transcription de ses déclarations, enregistrées dans les actes officiels de son pontificat :
« L’une des choses qui m’a le plus frappé chez vous, les jeunes, ici, c’est votre capacité de dialogue interreligieux. Et c’est très important, parce que si vous commencez à vous disputer : ‘Ma religion est plus importante que la tienne… ‘, ‘La mienne est la vraie, la tienne n’est pas vraie… ‘. Où cela mène-t-il ? Où ? Quelqu’un répond : où ? [quelqu’un répond : ‘La destruction’]. C’est ainsi. Toutes les religions sont un chemin vers Dieu. Elles sont – je fais une comparaison – comme des langues différentes, des idiomes différents, pour y parvenir. Mais Dieu est Dieu pour tous. Et parce que Dieu est Dieu pour tous, nous sommes tous fils de Dieu. ‘Mais mon Dieu est plus important que le vôtre !’ Est-ce vrai ? Il n’y a qu’un seul Dieu, et nous, nos religions sont des langues, des chemins vers Dieu. Certains sont sikhs, d’autres musulmans, d’autres hindous, d’autres chrétiens, mais ce sont des chemins différents. Understood ? ».
Dix jours se sont déjà écoulés depuis que François a fait cette déclaration, et pourtant rien ne s’est passé, comme si même à l’intérieur de l’Église, personne ne prend plus ses déclarations au sérieux, peut-être dans l’espérance que « ce qu’il a dit ne soit pas exactement ce qu’il voulait dire », comme l’a écrit Charles Chaput, l’archevêque émérite de Philadelphie dans « First Things ».
Alors qu’en fait, il y a quelques décennies à peine, les thèses formulées à Singapour par le Pape François avait déclenché dans l’Église l’une des crises les plus radicales sur l’identité même de la foi chrétienne, une crise tranchée – mais visiblement pas résolue – par la déclaration « Dominus Iesus » promulguée en août 2000 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi présidée à l’époque par Joseph Ratzinger, en accord total et public avec le pape de l’époque, Jean-Paul II.
Pour bien comprendre la gravité des enjeux, il est bon de relire ce que disait Giacomo Biffi, un cardinal et théologien de grande valeur, à ses collèges cardinaux à la veille du conclave de 2005 qui allait élire Ratzinger pape :
« Je voudrais signaler au nouveau pape l’affaire incroyable de la déclaration ‘Dominus Iesus’. Jamais, en 2 000 ans – depuis le discours de Pierre après la Pentecôte – on n’avait ressenti la nécessité de rappeler cette vérité : Jésus est l’unique et indispensable Sauveur de tous. Cette vérité est, pour ainsi dire, le degré minimum de la foi. C’est la certitude primordiale, c’est pour les croyants la donnée la plus simple et la plus essentielle. Jamais, en 2 000 ans, elle n’a été remise en doute, pas même pendant la crise de l’arianisne ni à l’occasion du déraillement de la Réforme protestante. Qu’il ait fallu rappeler cette vérité à notre époque montre à quel point la situation est grave aujourd’hui ».
Mais lisons ce que déclare « Dominus Iesus ». Le danger auquel cette déclaration entendait réagir était le « relativisme », c’est-à-dire le fait de considérer que toutes les religions se valent, ce qui revient par conséquence à vider de son sens la mission évangélique :
« La pérennité de l’annonce missionnaire de l’Église est aujourd’hui mise en péril par des théories relativistes, qui entendent justifier le pluralisme religieux, non seulement de facto mais aussi de iure (ou en tant que principe). »
Un relativisme qui considère comme dépassées « des vérités comme l’unicité et l’universalité salvifique du mystère de Jésus-Christ », professées très fermement depuis la période apostolique.
Par Pierre :
« Dans son discours devant le sanhédrin, pour justifier la guérison de l’impotent de naissance réalisée au nom de Jésus (cf. Ac 3,1-8), Pierre proclame : ‘Il n’y a pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes, par lequel nous devions être sauvés’ (Ac 4,12) »
Et par Paul :
« S’adressant à la communauté de Corinthe, Paul écrit : ‘Bien qu’il y ait, soit au ciel, soit sur la terre, de prétendus dieux – et de fait il y a quantité de dieux et quantité de seigneurs –, pour nous en tous cas, il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et vers qui nous allons, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui viennent toutes choses et par qui nous allons’ (1 Co 8,5-6) ».
Sans pour autant que cela ne porte préjudice à un dialogue respectueux entre les religions :
« Cette vérité de foi n’enlève rien à la considération respectueuse et sincère de l’Église pour les religions du monde, mais en même temps, elle exclut radicalement la mentalité indifférentiste imprégnée d’un relativisme religieux qui porte à considérer que ‘toutes les religions se valent’. […] La parité, condition du dialogue, signifie égale dignité personnelle des parties, non pas égalité des doctrines et encore moins égalité entre Jésus-Christ – Dieu lui-même fait homme – et les fondateurs des autres religions ».
La déclaration « Dominus Iesus » a connu une réception tourmentée. Ses détracteurs répandirent pendant des années la fake news prétendant qu’elle aurait été écrite par des prélats de seconde zone de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, et que le cardinal Ratzinger et le Pape Jean-Paul II les auraient laissé faire par embarras et par indolence, sans se soucier de nuire aux ouvertures du Concile Vatican II et à l’« esprit d’Assise » prophétique des rencontres interreligieuses.
Ces fausses rumeurs circulaient encore au début du pontificat de François. À tel point qu’en mars 2014, un mois après sa démission du pontificat, Ratzinger/Benoit XVI avait publié une note de clarification sur la manière dont les choses s’étaient vraiment passées.
Il commence tout d’abord par reconnaître le « courage de la vérité » du Pape Karol Wojtyla :
« Jean-Paul II ne recherchait pas les applaudissements et il n’a jamais regardé autour de lui avec inquiétude en se demandant comment ses décisions allaient être accueillies. Il a agi en fonction de sa foi et de ses convictions et il était même prêt à recevoir des coups. Le courage de la vérité est, à mes yeux, un critère de premier ordre de la sainteté ».
Et il poursuit par cette reconstruction inédite expliquant à quel point Jean-Paul II partageait pleinement la déclaration « Dominus Iesus » :
« Face au tourbillon qui s’était développé autour de ‘Dominus Iesus’, Jean-Paul II m’annonça qu’il avait l’intention de défendre ce document de manière tout à fait claire lors de l’Angélus. Il m’invita à rédiger pour l’Angélus un texte qui soit, pour ainsi dire, étanche et qui ne permette aucune interprétation différente. Il fallait montrer de manière tout à fait indiscutable qu’il approuvait inconditionnellement le document.
Je préparai donc un bref discours. Toutefois je n’avais pas l’intention d’être trop brusque ; je cherchai donc à m’exprimer avec clarté mais sans dureté. Après l’avoir lu, le pape me demanda encore une fois : ‘Est-ce que c’est vraiment assez clair ?’. Je lui répondis que oui. Mais ceux qui connaissent les théologiens ne seront pas étonnés d’apprendre que, malgré cela, il y a eu par la suite des gens qui ont soutenu que le pape avait pris prudemment ses distances par rapport à ce texte ».
L’Angélus au cours duquel le Pape Jean-Paul II a lu les phrases écrites pour lui par Ratzinger était celui du 1er octobre 2000, deux mois après la publication de « Dominus Iesus ».
Il est bon de la relire :
« Avec la Déclaration ‘Dominus Iesus’ – ‘Jésus est le Seigneur’ – que j’ai approuvée sous une forme particulière, j’ai voulu inviter tous les chrétiens à renouveler leur adhésion à Lui dans la joie de la foi, en témoignant de façon unanime qu’il est, également aujourd’hui et demain, ‘le chemin, la vérité et la vie’ (Jn 14, 6). Notre confession du Christ comme unique Fils, à travers lequel nous voyons nous-mêmes le visage du Père (cf. Jn 14, 8), n’est pas l’arrogance de celui qui méprise les autres religions, mais une reconnaissance joyeuse car le Christ s’est montré à nous sans que nous n’en ayons aucun mérite. Et, dans le même temps, Il nous a engagés à continuer à donner ce que nous avons reçu, et également à communiquer aux autres ce qui nous a été donné, car la Vérité donnée et l’Amour qui est Dieu appartiennent à tous les hommes.
Avec l’Apôtre Pierre, nous confessons qu’ ’il n’y a pas d’autre nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés’ (Ac 4, 12). La Déclaration ‘Dominus Iesus’, dans le sillage de Vatican II, explique que cela ne signifie pas que le salut est nié aux non-chrétiens, mais qu’on en indique la source ultime dans le Christ, en qui Dieu et l’homme sont unis. Dieu donne la lumière à tous de façon adaptée à leur situation intérieure et à leur environnement, en leur accordant la grâce salvifique à travers des voies qu’il connaît (cf. ‘Dominus Iesus’ VI, 20-21). Le document apporte un éclaircissement sur les éléments chrétiens essentiels, qui ne font pas obstacle au dialogue, mais montrent ses bases, car un dialogue sans fondement serait destiné à dégénérer en paroles vides de sens.
Cela vaut également pour la question œcuménique. Si le document, avec le Concile Vatican II, déclare que ‘l’unique Église du Christ subsiste dans l’Église catholique’, il n’entend pas exprimer par cela une considération moindre à l’égard des autres Églises et communautés ecclésiales. Cette conviction s’accompagne de la conscience que cela n’est pas dû au mérite humain, mais est un signe de la fidélité de Dieu qui est plus forte que les faiblesses humaines et les péchés, que nous avons confessés de façon solennelle devant Dieu et les hommes au début du Carême. L’Église catholique souffre – comme le dit le document – du fait que de véritables Églises particulières et communautés ecclésiales possédant de précieux éléments de salut soient séparées d’elle.
Le document exprime ainsi encore une fois la même passion œcuménique qui se trouve à la base de mon encyclique ‘Ut unum sint’. J’ai espoir que cette Déclaration qui me tient à cœur, après tant d’interprétations erronées, puisse finalement jouer son rôle de clarification et, dans le même temps, d’ouverture. »
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Pour en revenir à ce que le Pape François a dit aux jeunes de Singapour, de toute évidence le fossé abyssal avec l’enseignement de « Dominus Iesus » et celui des deux papes qui l’ont précédé sur la chaire de Pierre.
Mais le fossé est encore plus dramatique si ces déclarations sont mises en rapport avec les raisons d’être de l’Église depuis toujours et avec la « priorité suprême et fondamentale de l’Église et du successeur de Pierre aujourd’hui », mises en lumière par Benoît XVI dans ce mémorable passage de sa lettre aux évêques du monde entier du 10 mars 2009 :
« À notre époque où dans de vastes régions de la terre la foi risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus à s’alimenter, la priorité qui prédomine est de rendre Dieu présent dans ce monde et d’ouvrir aux hommes l’accès à Dieu. Non pas à un dieu quelconque, mais à ce Dieu qui a parlé sur le Sinaï ; à ce Dieu dont nous reconnaissons le visage dans l’amour poussé jusqu’au bout (cf. Jn 13, 1) – en Jésus Christ crucifié et ressuscité.
En ce moment de notre histoire, le vrai problème est que Dieu disparaît de l’horizon des hommes et que tandis que s’éteint la lumière provenant de Dieu, l’humanité manque d’orientation, et les effets destructeurs s’en manifestent toujours plus en son sein. Conduire les hommes vers Dieu, vers le Dieu qui parle dans la Bible: c’est la priorité suprême et fondamentale de l’Église et du successeur de Pierre aujourd’hui. »
On ne manquera pas de constater que le Pape François a prononcé ces paroles dans l’une des rares régions du monde où l’élan missionnaire de l’Église catholique est le plus vivace, sans réaliser qu’en mettant toutes les religions sur un même pied d’égalité, il vidait de son sens le mandat de Jésus ressuscité de faire « de toutes les nations des disciples » (Matthieu 28,18-20).
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Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l’hebdomadaire L’Espresso.
Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles en langue française sur diakonos.be.
Ainsi que l’index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.
22/09/2024
Parce qu’il n’a pas beaucoup voyagé, on peut facilement dire où se trouvait Padre Pio chaque jour de sa vie. En tant que moine, ses allées et venues sont décidées par ses supérieurs et connues par ses frères religieux. Il entre le 22 janvier 1903 chez les Capucins à Morcone (Campanie, Italie) ; il est envoyé à Pietrelcina le 10 août 1910, puis au couvent de San Giovanni Rotondo (Pouilles, Italie) à partir du 4 septembre 1916. Après cela, il ne voyage plus, à part brièvement pour servir à l’hôpital Sainte-Trinité à Naples pendant la Première Guerre mondiale, avant d’être réformé en août 1917.
Pourtant, nombreuses sont les personnes qui assurent l’avoir rencontré et lui avoir parlé, bien loin de son monastère de San Giovanni Rotondo. Ces personnes sont certaines d’avoir rencontré un être de chair, et non une apparition vaporeuse ou un fantôme. Elles ne connaissent pas nécessairement l’identité du moine qu’elles rencontrent sur le moment, mais comprennent a posteriori qu’il s’agissait de Padre Pio en le reconnaissant, par exemple sur des photos.
Les bilocations de Padre Pio ne sont jamais des prodiges « gratuits » : elles ont toutes un objectif spirituel, au service de l’Évangile et en parfaite cohérence avec l’enseignement de l’Église.
Padre Pio est interrogé sous serment en 1921 par un enquêteur du Vatican au sujet des bilocations qui lui sont attribuées. Il jure de dire toute la vérité, la main sur l’Évangile, puis explique : « Il m’est arrivé d’être en présence de telle ou telle personne, dans tel ou tel lieu. Je ne sais pas si mon esprit a été transporté là-bas ou si ce que j’ai vu était une sorte de vision. Je ne sais pas si j’étais présent avec mon corps ou simplement avec mon esprit […]. Un soir, je me suis retrouvé au chevet d’une femme malade, Maria Massa. J’étais au couvent et je priais. Je ne la connaissais pas personnellement, on me l’avait recommandée. »
Voici un exemple, parmi tant d’autres : en 1941, en Uruguay, de nombreuses personnes ont rapporté avoir vu un moine capucin lors du décès de Mgr Damiani. Le mystérieux moine capucin est venu réveiller en pleine nuit Mgr Barbieri pour l’avertir de l’état de santé de Mgr Damiani, afin que ce dernier puisse recevoir les derniers sacrements. Or Mgr Damiani avait rencontré Padre Pio plusieurs années auparavant et ce dernier avait promis de l’assister à l’heure de sa mort. L’évêque mourant prononce les mots « Padre Pio ».
Plus tard, lorsqu’il visite San Giovanni Rotondo, Barbieri reconnaît sans l’ombre d’un doute Padre Pio : il est certain que c’est le moine qu’il a vu, à plus de dix mille kilomètres de là, au chevet de Mgr Damiani.
Les frères capucins de Padre Pio sont pourtant certains que le moine n’a pas quitté le monastère de San Giovanni Rotondo à cette période. Il est évidemment impossible pour Padre Pio de se rendre en catimini à l’autre bout du monde sans que son absence soit remarquée.
En outre, une mitaine est trouvée dans le palais épiscopal uruguayen, identique à celles, assez caractéristiques, du Padre Pio. Elle est conservée comme relique.
Lire synthèse et références sur 1000 raisons de croire
Auteur : Camille Mino di Ca, récemment baptisée, s’est convertie à cinquante ans. Passionnée par les récits de conversion et les vies de saints, elle rédige pour Hozana et d’autres supports. Elle pratique l’écriture sous différentes formes, y compris la biographie, le théâtre, la poésie et la chanson.
21/09/2024
Béatifié le 2 mai 1999 - Canonisé le 16 juin 2002 -
Le 21 juin 2009, évoquant Padre Pio, Benoît XVI a dit qu'il "avait prolongé l’œuvre du Christ, celle d'annoncer l'Évangile, de pardonner les péchés et de soigner les malades dans leur corps et leur esprit... Les tempêtes les plus fortes qui le menaçaient étaient les assauts du Diable contre lesquels il se défendait avec l'armure de Dieu, avec l'écu de la foi et l'épée de l'esprit qu'est la Parole de Dieu. Uni en permanence à Jésus, il tenait toujours compte de la profondeur du drame humain pour lesquels il s'offrait et offrait ses nombreuses souffrances, et sut se dépenser pour soigner et soulager les malades, signe privilégié de la miséricorde de Dieu... Guider les âmes et soulager les souffrances, voilà comment on peut résumer la mission de saint Pio de Pietralcina".
Ayant ajouté que l'héritage que le saint a laissé à ses fils spirituels est la sainteté, le Saint-Père a souligné que "sa première préoccupation, son inquiétude sacerdotale et paternelle était toujours que les personnes reviennent à Dieu, qu'elles fassent l'expérience de sa miséricorde et, intérieurement renouvelées, qu'elles redécouvrent la joie et la beauté d'être chrétiens, de vivre en communion avec Jésus, d'appartenir à son Église et de pratiquer l'Évangile. Avant tout, la prière... Ses journées étaient un Rosaire vécu, c'est-à-dire une méditation incessante et une assimilation des mystères du Christ en union spirituelle avec la Vierge Marie ce qui explique ses dons surnaturels et son sens pratique humain. Et tout cela culminait lors de la célébration de la messe...
De sa prière, comme d'une source toujours vive, surgissait la charité. L'amour qu'il avait dans son cœur et qu'il transmettait aux autres était plein de tendresse, toujours attentif aux situations réelles des personnes et des familles. Il privilégiait le cœur du Christ spécialement envers les malades et les personnes souffrantes et, de là, est né le projet d'une grande œuvre consacrée au soulagement de la souffrance.
On ne peut comprendre ni interpréter correctement cette institution si on la sépare de sa source inspiratrice qu'est la charité évangélique, animée elle-même par la prière". Benoît XVI a ensuite souligné "les risques de l'activisme et de la sécularisation qui sont toujours présents... Nombre d'entre vous, religieux, religieuses et laïcs sont tellement submergés par mille demandes au service des pèlerins, ou des malades de l'hôpital, qu'ils courent le risque de passer à côté de l'indispensable: écouter le Christ pour accomplir la volonté de Dieu.
Quand vous vous rendrez compte que vous êtes près de courir ce risque, regardez Padre Pio, son exemple, ses souffrances, et invoquez son intercession pour qu'il vous obtienne du Seigneur la lumière et la force dont vous avez besoin pour poursuivre sa mission imprégnée de l'amour de Dieu et de charité fraternelle". (Source: VIS 090622)
Une mère a raconté: «Ma fille aînée, qui a vu le jour en 1953, fut sauvée en 1955 grâce à Padre Pio. En effet, le matin du 6 janvier 1955, alors que mon mari et moi étions à la messe, la fillette, restée à la maison avec ses grands-parents et l’un de ses oncles, tomba dans une cuve d’eau bouillante. Elle subit des brûlures au troisième degré à l’abdomen ainsi qu’à la partie postérieure du corps. Je suppliai Padre Pio de nous aider à sauver la fillette. Le médecin, qui arriva une heure et demie après que nous l’eûmes appelé, n’administra aucun médicament et nous recommanda de conduire ma fille à l’hôpital, car il redoutait le pire. Après le départ du médecin, je commençai à invoquer Padre Pio. Vers midi, alors que je me préparais pour me rendre à l’hôpital, ma fillette m’appela de sa chambre et me dit: «Maman, les brûlures, elles sont parties.» Je lui demandai qui les lui avait enlevées. Elle me répondit: «C’est Padre Pio qui est venu. Il a posé sur mes brûlures les blessures de sa main.» En effet, le corps de la fillette ne montrait plus aucune trace de brûlure.
Maria, mère d’un enfant qui était tombé malade peu après sa naissance, apprit que le bambin souffrait d’un mal mystérieux et probablement incurable. Après avoir entendu les sombres pronostics des médecins, Maria décida de se rendre à San Giovanni Rotondo. Elle habitait une région située de l’autre côté des Pouilles, mais avait beaucoup entendu parler d’un moine stigmatisé qui avait obtenu des miracles, guérissait les malades et rendait espoir aux malheureux. Pendant ce long voyage, le bambin mourut. Après l’avoir veillé toute la nuit à bord du train, Maria l’enveloppa de vêtements et le coucha dans sa mallette. Le lendemain, elle arriva à San Giovanni Rotondo, consternée d’avoir perdu son fils, auquel elle tenait plus que tout, mais toujours animée d’une grande foi. Le soir, elle fit la queue pour se confesser au moine du Gargano, serrant étroitement la mallette où elle avait placé le corps de son enfant, maintenant décédé depuis plus de vingt-quatre heures. Quand elle arriva devant Padre Pio, qui était incliné dans le confessionnal, priant, Maria s’agenouilla, pleurant à chaudes larmes, et implora son aide. Il la regarda intensément. Maria ouvrit la mallette et il lui montra le petit corps inerte. Profondément ému, bouleversé par la douleur de cette mère, Padre Pio prit l’enfant, posa sur sa tête l’une de ses mains stigmatisées; puis, levant les yeux au ciel, il fit une prière. Peu après, l’enfant remua d’abord les jambes, puis les bras, paraissant s’éveiller d’un long sommeil. Padre Pio dit à Maria: «Mère, pourquoi cries-tu, ne vois-tu pas que ton fils dort?» Mais les cris de la femme attirèrent l’attention de la foule et provoquèrent une ovation. Tous parlèrent du miracle. C’était en mai 1925 et les télégraphes du monde entier ont transmis la nouvelle de l’humble moine qui guérissait les estropiés et ressuscitait les morts.
20/09/2024
Cet article met en évidence une crise profonde au sein de l'Éducation nationale, caractérisée par une pénurie d'enseignants et une perte de sens du métier. Face à cette situation, l'essor des écoles hors contrat est présenté comme une réponse courageuse, offrant une alternative fondée sur des valeurs chrétiennes et une exigence académique élevée.
Le texte appelle à une reconstruction spirituelle et éducative, en s'inspirant de la patience et de la constance nécessaires à la restauration de Notre-Dame. Il souligne l'importance de retrouver la force spirituelle pour résister aux défis de la modernité et de transmettre les valeurs chrétiennes aux générations futures. Il s'appuie sur une citation du pape Benoît :
« La comparaison avec le paysan est très éloquente : qui a semé dans le champ a devant lui des mois d’attente patiente et constante, mais il sait que la semence pendant ce temps-là accomplit son cycle, grâce aux pluies d’automne et de printemps. L’agriculteur n’est pas fataliste, mais il est le modèle d’une mentalité qui unit de façon équilibrée foi et raison, parce que d’une part il connaît les lois de la nature et il accomplit bien son travail, et de l’autre, il s’en remet à la Providence, parce que certaines choses fondamentales ne sont pas entre ses mains, mais dans les mains de Dieu. La patience et la constance sont justement la synthèse entre l’engagement humain et la confiance en Dieu. »
Tout ceci ne peut se faire que dans le temps long avec patience, constance et confiance en Dieu. L'essor des écoles hors contrat citées plus haut, malgré les tracasseries administratives, sont la preuve que ce travail est en cours.
Source : https://hommenouveau.fr/incendie-de-saint-omer-reveil-necessaire/
19/09/2024
Le 11 septembre dernier, Christian Espeso, directeur du groupe scolaire de l’Immaculée Conception, s’est en effet vu notifier une interdiction d’exercer des fonctions de direction pendant trois ans. Une décision prise par la rectrice de l’académie de Bordeaux pour des « fautes graves commises dans ses fonctions ».
Extraits de son intervention :
« Ce droit de vie et de mort sociale d’une rectrice sur un chef d’établissement nous choque »
" C'est un enjeu important pour l'enseignement catholique, nous ne pouvons accepter cette chasse aux sorcières"
" Certains voudraient que l’enseignement catholique fonctionne exactement comme le public. Mais notre projet n’est pas neutre ! Nous avons une spécificité, un projet éducatif chrétien que les parents choisissent en connaissance de cause. Nous devons respecter, et nous respectons, la liberté de conscience de nos élèves. Mais dans l’affaire de Pau, par exemple, on nous dit que la venue d’un évêque serait une atteinte à cette liberté ? Là, on marche sur la tête. Si demain, on interdit aux évêques de rentrer dans leurs établissements, cela me semble extrêmement grave, et on va pouvoir suspendre la totalité des chefs d’établissement. »
Philippe Delorme rappelle que les contrôles de l’État sont « légitimes, indispensables mais appropriés et proportionnés », Philippe Delorme appelle toutefois à ce qu’ils soient « appropriés et proportionnés ». « Si le contrôle vient vérifier que tout est identique avec le public, sans prise en compte du caractère spécifique de l'enseignement Catholique, ça ne fonctionnera pas. Il faut bien sûr rappeler les règles aux chefs d’établissement, mais aussi à ceux qui les contrôlent ! »
Après l'affaire du Lycée Stanislas du mois de Janvier dernier à Paris où la direction était accusée d'homophobie, l'Enseignement Catholique va devoir monter au créneau.
Photo d'illustration : Normand Lemieux, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
12/10/24
L'article d'Aliénor de Pompignan explore les résultats d'une étude de l'IFOP sur l'impact du scoutisme sur l'engagement civique et citoyen des Français. L'enquête montre que les anciens scouts sont plus susceptibles de s'investir dans des associations, de défendre des causes, et de participer aux élections. L'article met en avant le sens du collectif, de la responsabilité et du service appris au sein des mouvements scouts, qui contribue à un sentiment de bien-être généralisé chez les anciens scouts. Les auteurs de l'article soutiennent que le scoutisme offre un antidote à des maux contemporains comme l'addiction aux écrans et la baisse de l'engagement bénévole.
11/10/24
L’un des quatre évêques ordonnés en 1988 par Mgr Marcel Lefebvre, Mgr Bernard Tissier de Mallerais, est décédé le 8 octobre 2024 à l’âge de 79 ans. Hospitalisé après une chute au séminaire d’Écône le 28 septembre, il était dans le coma depuis plusieurs jours. Son décès pose à nouveau la question de l’ordination de nouveaux évêques pour la Fraternité.
11/10/24
Le frère dominicain a adressé un message fort devant l'église Saint-Hilaire de Poitiers incendiée la semaine dernière.
« En ce moment, en France, il y a une église qui brûle tous les mois ». Le frère dominicain s’est saisi de ses réseaux sociaux mardi 8 octobre pour faire part de son inquiétude face à la multiplication des incendies et profanations d’églises.
10/10/24
S'adressant aux jésuites en Belgique, le Pape a appelé à l'arrivée de migrants pour remplacer les enfants que les Européens n'ont plus. Une recette qui traite les gens comme des objets interchangeables et qui a déjà fait beaucoup de dégâts.
10/10/24
De vatican.va :
L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.
9/10/24
Invité par l'Université de Louvain à l'occasion de son 600e anniversaire, le pape François est assailli par des idéologues féministes qui exigent un « changement de paradigme » immédiat sur toutes les questions relatives aux femmes.
9/10/24
Au Liban, la guerre qui oppose Israël au Hezbollah fait craindre à la fois un drame humanitaire et un regain de tensions communautaires. Alors que les besoins sont immenses pour la population civile, des associations comme l'Œuvre d'Orient dénoncent un manque de soutien à l'échelle internationale.
8/10/24
Théologien de renommée internationale et auteur de livres de spiritualité et de vulgarisation théologique qui sont devenus des best-sellers dans de nombreux pays, T. Radcliffe a été appelé par François à diriger les exercices spirituels des pères (et mères) synodaux en 2023 et 2024 pour les deux sessions du Synode sur la synodalité.
Cependant, ses positions sur la morale ont suscité de nombreuses critiques au sein de l'Église. Il a été décrit comme un théologien « révolutionnaire » dans le « moule bergoglien » avec une vision « ouverte » du monde et de la modernité, mais aussi comme un « théologien de la dissidence » pour s'être prononcé en faveur des « prêtres mariés » et du « mariage gay ».
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7/10/24
L'article porte sur la bataille de Lépante, une victoire navale chrétienne sur l'Empire ottoman en 1571, et la nécessité de prier le Rosaire pour vaincre le sécularisme et l'expansionnisme pro-avortement d'aujourd'hui. L'auteur affirme que la foi en Dieu et l'intercession de la Vierge Marie ont été cruciales dans la victoire à Lépante et qu'elles sont tout aussi essentielles aujourd'hui. Il appelle à la prière et à la promotion du Rosaire pour lutter contre l'avortement légal en Amérique. L'article se termine par une analogie entre la bataille de Lépante et le combat spirituel d'aujourd'hui, soulignant l'importance de la prière et de la foi.
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7/10/24
21 nouveaux cardinaux, annoncée par François hier, portent à 141 l’effectif du collège électeur, soit 20 de plus que le nombre de 121 fixé par Paul VI.
Le collège cardinalice est donc archi-blindé, en vue du prochain conclave, d’autant plus que François a nommé des hommes très jeunes, comme Mgr Mykola Bychok, évêque rédemptoriste des gréco catholiques ukrainiens, 44 ans.
Le nom qui fait le plus parler de lui est sans conteste celui du père dominicain britannique Timothy Peter Joseph Radcliffe, l’un des théologiens pro-LGBT les plus connus de l’Eglise…
À noter la quasi absence de l'Afrique et des USA.
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3/10/24
L'Université catholique de Louvain inflige une gifle retentissante à François. Le pape ressent ainsi ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle on ne peut plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que des interdictions de langage empêchent l'expression de positions différentes.
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2/10/24
C’est, aujourd’hui, le combat de la petite église de St John’s à Hanley, et ce sera vraisemblablement celui de beaucoup d’autres dans les temps à venir, que ce soit en Grande-Bretagne ou ailleurs en Occident. D’abord désaffectée, puis vendue, et enfin rachetée par une association de musulmans