Le blog du Temps de l'Immaculée.

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C'est "non négociable" !

31/12/2024

C'est "non négociable" !

Au dĂ©but d’une nouvelle annĂ©e accordĂ©e par le Seigneur, il est bon de lever le regard de notre cƓur vers Marie. En tant que MĂšre, elle nous renvoie Ă  notre relation avec son Fils, elle nous ramĂšne Ă  JĂ©sus, elle nous parle de JĂ©sus, elle nous conduit Ă  JĂ©sus. C’est pourquoi, la SolennitĂ© de la TrĂšs Sainte Vierge Marie MĂšre de Dieu nous plonge Ă  nouveau dans le MystĂšre de NoĂ«l : Dieu s’est fait l’un de nous dans le sein de Marie. Et il nous est rappelĂ© aujourd’hui, Ă  nous qui avons ouvert la Porte Sainte pour commencer le JubilĂ©, que

« Marie est la porte par laquelle le Christ est entrĂ© dans ce monde » (Saint Ambroise, ÉpĂźtre 42, 4 : PL, VII).

L’apĂŽtre Paul rĂ©sume ce mystĂšre en affirmant que « Dieu a envoyĂ© son Fils, nĂ© d’une femme » (Ga 4, 4). Ces mots – “nĂ© d’une femme” – rĂ©sonnent dans nos cƓurs aujourd’hui et nous rappellent que JĂ©sus, notre Sauveur, s’est fait chair et s’est rĂ©vĂ©lĂ© dans la fragilitĂ© de la chair.

 

NĂ© d’une femme. Cette expression nous renvoie tout d’abord Ă  NoĂ«l : le Verbe s’est fait chair. L’apĂŽtre Paul en prĂ©cisant qu’Il est nĂ© d’une femme, Ă©prouve presque le besoin de nous rappeler que Dieu s’est vraiment fait homme dans des entrailles humaines. Une tentation fascine un grand nombre aujourd’hui, qui pourrait sĂ©duire Ă©galement nombre de chrĂ©tiens : imaginer ou se fabriquer un Dieu “abstrait” liĂ© Ă  une vague idĂ©e religieuse, Ă  un bon sentiment passager. Au contraire, Il est concret, Il est humain. Il est nĂ© d’une femme. Il a un visage et un nom, et Il nous invite Ă  entretenir une relation avec Lui. Le Christ JĂ©sus, notre Sauveur, est nĂ© d’une femme ; Il est fait de chair et de sang ; Il vient du sein du PĂšre, mais Il s’incarne dans le sein de la Vierge Marie ; Il vient du haut des cieux mais Il habite dans les profondeurs de la terre ; Il est le Fils de Dieu, mais Il se fait Fils de l’homme. Image du Dieu Tout-Puissant, Il vient dans la faiblesse et, bien qu’Il soit sans tache, « Dieu, pour nous, l’identifiera au pĂ©chĂ© » (2 Co 5, 21). Il est nĂ© d’une femme et Il est l’un de nous. C’est pour cette raison qu’Il peut nous sauver.

 

NĂ© d’une femme. Cette expression nous parle aussi de l’humanitĂ© du Christ qui se rĂ©vĂšle dans la fragilitĂ© de la chair. S’Il est descendu dans le sein d’une femme, pour naĂźtre comme toutes les crĂ©atures, Il se montre dans la fragilitĂ© d’un Enfant. C’est pourquoi les bergers, voyant de leurs propres yeux ce que l’Ange leur avait annoncĂ©, ne trouvent pas de signes extraordinaires ni de manifestations grandioses, mais « ils dĂ©couvrent Marie et Joseph, avec le nouveau-nĂ© couchĂ© dans la mangeoire » (Lc 2, 16). Ils trouvent un nouveau-nĂ© sans dĂ©fense, fragile, qui a besoin des soins de sa mĂšre, besoin de langes et de lait, de caresses et d’amour. Saint Louis-Marie Grignon de Montfort dit que la Sagesse divine

 

« n’a pas voulu, quoi qu’elle put le faire, se donner directement aux hommes mais par la TrĂšs Sainte Vierge Marie. Elle n’a pas voulu venir au monde Ă  l’ñge d’un homme parfait, indĂ©pendant d’autrui, mais comme un pauvre et petit enfant, dĂ©pendant des soins et de l’entretien de sa sainte MĂšre» (TraitĂ© de la vraie dĂ©votion Ă  la Sainte Vierge, n. 139).

 

Et ainsi, nous pouvons voir dans toute la vie de JĂ©sus ce choix de Dieu, le choix de la petitesse et de la discrĂ©tion. Il ne cĂ©dera jamais Ă  l’attrait du pouvoir divin pour accomplir de grands signes et s’imposer aux autres comme le diable le Lui avait suggĂ©rĂ©, mais Il rĂ©vĂ©lera l’amour de Dieu dans la beautĂ© de son humanitĂ©, en demeurant parmi nous, en partageant notre vie ordinaire faite de peines et de rĂȘves, en montrant de la compassion pour les souffrances du corps et de l’esprit, en ouvrant les yeux des aveugles et en rĂ©confortant les cƓurs Ă©garĂ©s. La compassion. Les trois attitudes de Dieu sont la misĂ©ricorde, la proximitĂ© et la compassion. Dieu se fait proche, misĂ©ricordieux et compatissant. Ne l’oublions pas. JĂ©sus nous montre Dieu Ă  travers son humanitĂ© fragile, en prenant soin des plus fragiles.

 

FrĂšres et sƓurs, il est bon de penser que Marie, la jeune fille de Nazareth, nous ramĂšne toujours au MystĂšre de son Fils, JĂ©sus. Elle nous rappelle que JĂ©sus vient dans la chair et que le lieu privilĂ©giĂ© oĂč nous pouvons le rencontrer c’est d’abord notre vie, notre humanitĂ© fragile, celle de ceux qui nous cĂŽtoient chaque jour. Et en l’invoquant comme MĂšre de Dieu nous affirmons que le Christ a Ă©tĂ© engendrĂ© par le PĂšre, mais qu’Il est vraiment nĂ© du sein d’une femme. Nous affirmons qu’Il est le Seigneur du temps, mais qu’Il habite notre temps, notamment cette nouvelle annĂ©e, de sa prĂ©sence aimante. Nous affirmons qu’Il est le Sauveur du monde, mais nous pouvons le rencontrer et devons le chercher dans le visage de tout ĂȘtre humain. Et si Lui, qui est le Fils, s’est fait petit pour ĂȘtre pris dans les bras d’une maman, pour ĂȘtre soignĂ© et allaitĂ©, cela signifie qu’aujourd’hui encore, Il vient en tous ceux qui ont besoin des mĂȘmes soins : en chaque sƓur et frĂšre que nous rencontrons ayant besoin d’attention, d’écoute, de tendresse.

 

Cette nouvelle annĂ©e qui s’ouvre, confions-la Ă  Marie, MĂšre de Dieu, pour que nous apprenions, comme Elle, Ă  dĂ©couvrir la grandeur de Dieu dans la petitesse de la vie ; pour que nous apprenions Ă  prendre soin de toute crĂ©ature nĂ©e d’une femme, avant tout en gardant, comme le fit Marie, le don prĂ©cieux de la vie : la vie dans le sein maternel, la vie des enfants, la vie de ceux qui souffrent, la vie des pauvres, la vie des personnes ĂągĂ©es, des personnes seules, des mourants. Et aujourd’hui, JournĂ©e Mondiale de la Paix, nous sommes tous invitĂ©s Ă  accueillir cette invitation qui jaillit du cƓur maternel de Marie : prĂ©server la vie, prendre soin de la vie blessĂ©e – il y a tant de vies blessĂ©e –, rendre sa dignitĂ© Ă  la vie de toute personne “nĂ©e d’une femme”. Voici la base fondamentale pour construire une civilisation de la paix. C’est pourquoi

 

« je demande un engagement ferme Ă  promouvoir le respect de la dignitĂ© de la vie humaine, depuis la conception jusqu’à la mort naturelle, afin que toute personne puisse aimer sa propre vie et envisager l’avenir avec espĂ©rance » (Message pour la 58Ăšme JournĂ©e Mondiale de la Paix, 1er janvier 2025).

 

Marie, MĂšre de Dieu et notre MĂšre, nous attend lĂ , dans la crĂšche. Elle nous montre, comme aux bergers, le Dieu qui nous surprend toujours, qui ne vient pas dans la splendeur des cieux, mais dans la petitesse d’une mangeoire. Confions-lui cette nouvelle annĂ©e jubilaire, confions-lui nos demandes, nos prĂ©occupations, nos souffrances, nos joies et tout ce que nous portons dans nos cƓurs. Elle est maman, elle est mĂšre ! Confions-lui le monde entier, pour que l’espĂ©rance renaisse, pour que la paix germe enfin pour tous les peuples de la terre.

 

L’histoire nous raconte qu’à ÉphĂšse, lorsque les Ă©vĂȘques sont entrĂ©s dans l’église, le peuple fidĂšle, avec des bĂątons Ă  la main, a criĂ© :

 

« MĂšre de Dieu ! Les bĂątons Ă©taient certainement une promesse de ce qui arriverait s’ils ne dĂ©claraient pas le dogme de la « MĂšre de Dieu ». Aujourd’hui, nous n’avons pas de bĂątons, mais nous avons des cƓurs et des voix d’enfants. C’est pourquoi, tous ensemble, acclamons la Sainte MĂšre de Dieu. Tous ensemble, Ă  haute voix : « Sainte MĂšre de Dieu ! », trois fois. Ensemble : « Sainte MĂšre de Dieu ! Sainte MĂšre de Dieu ! Sainte MĂšre de Dieu ! »