Le blog du Temps de l'Immaculée.
15/05/2025
Avec des mots clairs et directs, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, SDB [ndt: SalĂ©siens de Don Bosco â SociĂ©tĂ© de Saint François de Sales] a pris la parole lors des congrĂ©gations gĂ©nĂ©rales prĂ©paratoires au Conclave, dans la nouvelle salle du synode, pour dresser une analyse sĂ©vĂšre mais lucide de la direction prise par le processus synodal sous le pontificat du pape François.
Dans un discours qui a frappĂ© par sa franchise et sa profondeur, le cardinal a rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© de regarder le passĂ© pour sâorienter dans lâavenir, sans cĂ©der Ă la tentation de se conformer à « lâesprit du monde ».
« Sans sâarrĂȘter aux cas (incomprĂ©hensiblement tolĂ©rĂ©s) du cardinal McCarrick, du prĂȘtre Rupnik et de certains ecclĂ©siastiques reconnus coupables par la justice sĂ©culiĂšre, on ne peut que constater une tentative malavisĂ©e de se conformer Ă lâesprit du monde au lieu de le combattre vigoureusement. Câest une accusation trĂšs grave, mais la rĂ©alitĂ© semble sâimposer en examinant le sort rĂ©cent des Synodes dâĂ©vĂȘques, notamment dans lâhistoire pas encore conclue du Synode sur la synodalitĂ©. »
Zen a commencĂ© son discours en rappelant la valeur authentique et traditionnelle des Synodes â ou des Conciles, comme il lâa prĂ©cisĂ© â instruments avec lesquels lâEsprit Saint a toujours garanti la continuitĂ© de la Tradition sacrĂ©e dans lâĂglise.
Se rĂ©fĂ©rant au motu proprio « Apostolica sollecitudo » de saint Paul VI, le cardinal a reconnu lâintention originelle de maintenir une certaine continuitĂ© avec le Concile Vatican II, en exerçant la collĂ©gialitĂ© Ă©piscopale comme un soutien autorisĂ© au Pontife romain. Il a Ă©galement rappelĂ© les fruits de cette Ă©poque : Evangelii nuntiandi, Catechesi Tradendae, Sacramentum caritatis, Verbum Domini.
Cependant, a-t-il poursuivi, lâapproche a radicalement changĂ© avec le pape François. Avec la constitution apostolique Episcopalis communio, « quatre fois plus longue » que le document de Paul VI, le pontife a abrogĂ© la lĂ©gislation prĂ©cĂ©dente, transformant de maniĂšre significative la composition, les objectifs et les procĂ©dures du Synode. « Mais le dernier Synode est allĂ© au-delĂ dâEpiscopalis communio elle-mĂȘme », a soulignĂ© le cardinal.
Le cardinal Zen sâest concentrĂ© en particulier sur les nouveaux objectifs du Synode, soulignant que lâaccent Ă©tait passĂ© de la sauvegarde de la foi et de la discipline ecclĂ©siastique Ă la simple « Ă©vangĂ©lisation du monde dâaujourdâhui », comme le stipule la nouvelle constitution.
Il a citĂ© le canon 342 du code de droit canonique, qui dĂ©finit le synode comme un lieu de conseil et de soutien au pape, dans la fidĂ©litĂ© Ă la doctrine et aux coutumes de lâĂglise. Mais aujourdâhui, a-t-il dĂ©noncĂ©, il y a seulement une insistance sur le « changement ».
« Dans les synodes dirigĂ©s par le pape François, la volontĂ© a Ă©tĂ© de changer, changer, changer. On lâa vu avec celui sur la famille (communion aux divorcĂ©s remariĂ©s), avec celui sur les jeunes (oĂč la confusion a Ă©tĂ© encouragĂ©e), avec le synode amazonien (viri probati et attaque contre le cĂ©libat des prĂȘtres). Et maintenant avec celui sur la synodalitĂ© : morale sexuelle, LGBTQ, structure du pouvoir, diaconat des femmes, autonomie doctrinale des confĂ©rences Ă©piscopales, Eglise synodale⊠».
Le cardinal a Ă©galement critiquĂ© les procĂ©dures adoptĂ©es, en particulier la « conversation dans lâEsprit », la dĂ©crivant comme une mĂ©thode jĂ©suitique canadienne plus utile pour calmer les esprits que pour favoriser un vĂ©ritable discernement.
« Attendre les surprises de lâEsprit ? LâEsprit va-t-il venir vous dire quâil sâest trompĂ© pendant vingt siĂšcles et vous dire maintenant la vĂ©ritĂ© ? »
Puis, Ă©voquant lâĂ©tat actuel du Synode sur la synodalitĂ©, il note que, bien quâil ait commencĂ© en 2021 et semble sâĂȘtre achevĂ©, il se poursuit en rĂ©alitĂ©, sans que lâon sache clairement qui a rĂ©digĂ© le document final et comment les changements proposĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s.
« Cependant, il a Ă©tĂ© acceptĂ© par le Pape et prĂ©sentĂ© comme faisant partie de son magistĂšre. Lâordre est de lâĂ©tudier et de commencer Ă le mettre en pratique sous une forme expĂ©rimentale. Les rĂ©sultats seront Ă©valuĂ©s par le Pape lors des visites ad limina. Cette procĂ©dure risque de nous rapprocher de la pratique anglicane. Sera-t-il possible de revenir en arriĂšre aprĂšs des annĂ©es dâexpĂ©rimentation ? Comment lâunitĂ© de lâEglise catholique sera-t-elle sauvegardĂ©e ? »
Enfin, un avertissement direct aux cardinaux électeurs du prochain conclave :
« Les Ă©lecteurs du futur pape doivent ĂȘtre conscients quâil aura la responsabilitĂ© soit de permettre la poursuite du processus synodal, soit de lâinterrompre de maniĂšre dĂ©cisive. Il en va de la vie ou de la mort de lâĂglise fondĂ©e par JĂ©sus ».
Le cardinal Zen, Ă©vĂȘque Ă©mĂ©rite de Hong Kong, a ainsi exprimĂ© une prĂ©occupation profonde partagĂ©e par de nombreux membres du CollĂšge des cardinaux : la synodalitĂ©, si elle est dĂ©tachĂ©e de la Tradition et de la fidĂ©litĂ© au dĂ©pĂŽt de la foi, pourrait devenir un instrument de dĂ©sintĂ©gration au lieu de communion. Ses paroles, pleines dâamour pour lâĂglise et de sens des responsabilitĂ©s, resteront certainement un point fixe dans le dĂ©bat qui prĂ©cĂ©dera le prochain conclave.
silerenonpossum.com/it/versoilconclave-cardinalezenintervento/
Traduit par Benoit et Moi
15/05/2025
Chiffres clés et tendances récentes
Facteurs aggravants et conséquences
Groupes les plus touchés
Pour conclure, la santĂ© mentale des jeunes en France sâest nettement dĂ©gradĂ©e depuis la fin des annĂ©es 2010, avec une accĂ©lĂ©ration depuis la crise du Covid-19. Cette augmentation touche particuliĂšrement les troubles anxieux, dĂ©pressifs et suicidaires, notamment chez les adolescentes et les jeunes adultes. LâaccĂšs aux soins reste un dĂ©fi majeur, alors que la demande ne cesse de croĂźtre.
François Charbonnier
Sources : Ameli, Santé Publique France, Fondation FondaMental
14/05/2025
Les principales mesures annoncées
Renforcement de tous les types de visas : Les conditions pour obtenir un visa de travail, de regroupement familial ou dâĂ©tudes seront rendues plus strictes. Le gouvernement souhaite mieux contrĂŽler et limiter lâaccĂšs Ă ces visas.
Obtention du statut de rĂ©sident permanent : La durĂ©e de prĂ©sence nĂ©cessaire pour demander la rĂ©sidence permanente passe de 5 Ă 10 ans, sauf pour certains profils jugĂ©s essentiels Ă lâĂ©conomie (infirmiĂšres, mĂ©decins, ingĂ©nieurs, spĂ©cialistes IA).
Exigences linguistiques accrues : Tous les adultes dĂ©pendants dâun titulaire de visa devront dĂ©sormais prouver un niveau dâanglais suffisant, ce qui vise Ă rĂ©duire le nombre de visas familiaux et Ă favoriser lâintĂ©gration.
Restrictions sectorielles : Certains secteurs, comme les maisons de soins, qui dĂ©pendent fortement de la main-dâĆuvre Ă©trangĂšre, verront leurs possibilitĂ©s de recrutement international limitĂ©es.
Visas restreints pour certaines nationalitĂ©s : Des restrictions spĂ©cifiques sont prĂ©vues pour les ressortissants de pays comme le Pakistan, le Nigeria ou le Sri Lanka, qui dĂ©posent de nombreuses demandes dâasile.
Réduction de la durée de séjour post-études : Les étudiants étrangers pourront rester moins longtemps au Royaume-Uni aprÚs la fin de leurs études.
Expulsions facilitĂ©es : Le gouvernement veut accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures dâexpulsion pour les Ă©trangers condamnĂ©s pour des crimes.
Le gouvernement justifie ces mesures par la nĂ©cessitĂ© de « reprendre le contrĂŽle des frontiĂšres » et de rĂ©pondre Ă la montĂ©e des prĂ©occupations Ă©lectorales sur lâimmigration, notamment aprĂšs la progression du parti anti-immigration Reform UK lors des Ă©lections locales. Lâimmigration nette a atteint 728 000 personnes entre juin 2023 et juin 2024, un niveau jugĂ© trop Ă©levĂ© par lâexĂ©cutif, qui promet une baisse significative dâici les prochaines Ă©lections lĂ©gislatives.
Le Royaume-Uni ne ferme donc pas totalement ses portes Ă lâimmigration, mais il met en place un systĂšme beaucoup plus sĂ©lectif, strict et contrĂŽlĂ©, avec des critĂšres durcis pour tous les types de visas et une volontĂ© affichĂ©e de rĂ©duire fortement lâimmigration nette dans les annĂ©es Ă venir.
14/05/2025
Cet article de Famille Chrétienne décrit une manifestation en France contre le projet de loi sur la fin de vie, organisée par Alliance Vita. Des centaines de personnes se sont rassemblées, à Paris et dans une cinquantaine d'autres villes, pour dénoncer l'euthanasie et le suicide assisté.
Les participants ont mis en scĂšne un "hĂŽpital de fortune" pour critiquer les insuffisances du systĂšme de santĂ© et des soins palliatifs, arguant que la prioritĂ© devrait ĂȘtre de amĂ©liorer les soins plutĂŽt que de lĂ©galiser l'aide Ă mourir.
Des témoignages de manifestants soulignent leurs inquiétudes concernant la dignité humaine, les inégalités potentielles et l'impact sur les personnes vulnérables. Bien que la mobilisation de masse soit incertaine, les organisateurs insistent sur l'importance de la diversité des voix dans le débat et appellent à une action résolue contre le projet de loi.
13/05/2025
La premiĂšre apparition du pape LĂ©on XIV au balcon de Saint-Pierre, aprĂšs la proclamation de lâHabemus papam, nous a dâabord convaincu dâune chose, presque surprenante : nous avons un pape ! Le cardinal Robert Prevost sâest coulĂ© dans la fonction â une fonction restaurĂ©e â avec une gravitĂ© empreinte de bienveillance, habillĂ© comme un pape, parlant comme un pape, et ouvrant son discours par ces mots qui renvoient immĂ©diatement au Christ : « La paix soit avec vous. » Notre Seigneur nâa-t-il pas envoyĂ© ses disciples en mission en leur enjoignant de dire, dans quelque maison quâils visitent : « La paix soit sur cette maison » ? Et ce sont les premiers mots que JĂ©sus a prononcĂ©s â comme lâa aussitĂŽt rappelĂ© LĂ©on XIV â lui, le Bon Pasteur aprĂšs sa rĂ©surrection.
LĂ©on XIV a aussi rappelĂ© que « lâhumanitĂ© a besoin de Lui comme le pont qui lui permet dâĂȘtre atteinte par Dieu et par son amour ». Lui, le Christ, le Dieu fait homme, est en effet en tant quâhomme « lâunique mĂ©diateur » entre Dieu et lâhumanitĂ©. Il nây en a pas dâautre. Il nây a pas dâautre religion qui puisse ainsi relier lâhomme Ă Dieu.
Léon XIV marque de nombreuses ruptures avec le pontificat précédent
Du cardinal Robert Prevost on a dit beaucoup de choses. Il Ă©tait classĂ© plutĂŽt parmi les bergogliens, apprĂ©ciĂ© des progressistes, prĂ©sentĂ© comme prĂ©occupĂ© par le rĂ©chauffement climatique ou le sort des migrants. Sur ce dernier point, on peut noter en effet quâen tant que missionnaire au PĂ©rou envoyĂ© par son ordre des Augustins, puis Ă©vĂȘque de Chiclayo dans le mĂȘme pays, il y a Ă©tĂ© confrontĂ© trĂšs directement. Entre 2016 et 2023, le PĂ©rou a connu lâafflux de plus dâun million et demi de rĂ©fugiĂ©s depuis le Venezuela. Des rĂ©fugiĂ©s de culture chrĂ©tienne et catholique, des gens acculĂ©s au dĂ©part par la misĂšre chaviste, ce communisme Ă la mode sud-amĂ©ricaine. Robert Prevost a surtout ĆuvrĂ© Ă ce quâils puissent vivre du fruit de leur travail, et non des subventions publiques, et câest aussi un point important.
Est-il le pape de la « synodalitĂ© » ? Le mot a fait surface pendant sa premiĂšre allocution. Mais nâoublions pas que ce mot offre lâavantage de nâavoir jamais Ă©tĂ© vraiment dĂ©fini, mĂȘme pendant les deux synodes qui lâont promu. Le tout nouveau pape lâa situĂ© dans un registre prĂ©cis (aprĂšs avoir dĂ©clarĂ© Ă la suite de saint Augustin : « Avec vous je suis chrĂ©tien, pour vous je suis Ă©vĂȘque ») : « Nous pouvons marcher tous ensemble vers la patrie que Dieu nous a prĂ©parĂ©e. » Cette idĂ©e de chemin vers lâĂ©ternitĂ©, vĂ©ritable but de lâexistence, commence dĂ©jĂ Ă ĂȘtre un leitmotiv des interventions du nouveau souverain pontife.
Comme ses prĂ©dĂ©cesseurs â y compris, contrairement Ă une fausse information qui circule, Jean-Paul II, BenoĂźt XVI et François â LĂ©on XIV a donnĂ© en latin la bĂ©nĂ©diction Urbi et Orbi assortie de lâindulgence plĂ©niĂšre. Il la prononça avec assurance et recueillement, avec une solennitĂ© quâon avait oubliĂ©e depuis BenoĂźt XVI, et surtout en inclinant la tĂȘte en prononçant le saint Nom de JĂ©sus. Câest un signe qui sâajoute Ă dâautres signes : la vĂȘture, la promptitude Ă bĂ©nir, le retour dans les appartements pontificaux⊠Le matĂ©riel renvoie ici et souligne de diverses maniĂšres la tournure spirituelle que le nouveau pape a dĂ©jĂ donnĂ©e au pontificat.
Léon XIV, un pape qui apparaßt comme pape
Cette tournure, il lâa aussi donnĂ©e en paroles, apparaissant comme un homme de Dieu, un homme de foi. Le pape François aimait Ă parler du Dieu des surprises, celle de son successeur, Ă©lu par un conclave Ă 80 % composĂ© de cardinaux quâil avait lui-mĂȘme créés et quâon supposait Ă son image, nâest pas des moindres. Le casse-tĂȘte Ă©tait de taille. Le cardinal Parolin partait favori, mais sans pouvoir compter sur quelque soutien des plus « conservateurs », et moins souhaitĂ© par la « gauche » quâun Tagle. On ne pouvait guĂšre rĂȘver lâĂ©lection dâun Sarah ou dâun Burke. Mais il se chuchote sĂ©rieusement Ă Rome que ce dernier est considĂ©rĂ© depuis le 8 mai comme Ă©tant au nombre des « faiseurs de Pape » â avec en lâoccurrence le cardinal de New York Timothy Dolan. Le fait est que dans la modĂ©ration de son apparence et de sa prise de parole, le cardinal Prevost â jadis Ă©lu Ă la tĂȘte de son ordre des PĂšres Augustins en 20 minutes, du jamais vu â semble capable de confirmer lâadhĂ©sion qui lui a Ă©tĂ© donnĂ©e, et de rĂ©tablir lâordre aprĂšs les annĂ©es de confusion et dâarbitraire qui ont marquĂ© le pontificat du pape François. La confusion introduite dans le « magistĂšre ordinaire » surtout : la langue de LĂ©on XIV est prĂ©cise, directe ; il est vrai quâil a une rĂ©putation de bonne doctrine.
Et cela est plus important aujourdâhui que ses Ă©ventuels penchants politiques. Ils sont secondaires, vue la focalisation « Christo-centrĂ©e » des prises de parole de LĂ©on XIV Ă ce jour, car le monde a dâabord besoin du Christ et de son royaume. Tout le reste sera donnĂ© par surcroĂźt.
LâhomĂ©lie donnĂ©e par le nouveau pape lors de sa premiĂšre messe cĂ©lĂ©brĂ©e en la chapelle Sixtine le vendredi matin, 9 mai, a sonnĂ© Ă cet Ă©gard comme une rupture totalement inattendue vis-Ă -vis du discours naturaliste largement installĂ© dans lâEglise, qui regarde le monde avec tout lâoptimisme de Vatican II et ne perçoit plus guĂšre le caractĂšre totalement indispensable du sacrifice rĂ©dempteur de Notre Seigneur pour refaire le lien entre lâhomme et Dieu. Lâhomme des francs-maçons fait son propre salut ; lâhomme abĂźmĂ© par la faute originelle a besoin de la grĂące.
Léon XIV ne sÚme pas la confusion du naturalisme
Voici ce quâen a dit LĂ©on XIV lors de cette premiĂšre homĂ©lie :
« JĂ©sus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, câest-Ă -dire lâunique Sauveur et le rĂ©vĂ©lateur du visage du PĂšre.
« En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, sâest rĂ©vĂ©lĂ© Ă nous dans les yeux confiants dâun enfant, dans lâesprit Ă©veillĂ© dâun adolescent, dans les traits mĂ»rs dâun homme (cf. Conc. Vat. II, Const. Past. Gaudium et spes, n. 22), jusquâĂ apparaĂźtre aux siens, aprĂšs sa rĂ©surrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montrĂ© un modĂšle dâhumanitĂ© sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse dâune destinĂ©e Ă©ternelle qui dĂ©passe toutes nos limites et toutes nos capacitĂ©s. »
Dâailleurs ce monde, LĂ©on XIV lâa alors prĂ©sentĂ© comme plongĂ© dans la « nuit ». LâEglise, dont il se veut le « fidĂšle administrateur au profit de tout le Corps mystique » (encore une expression un peu oubliĂ©e, remplacĂ©e par « le peuple de Dieu » depuis bien des annĂ©es), il la voit comme « la ville placĂ©e sur la montagne, lâarche du salut qui navigue sur les flots de lâhistoire, phare qui Ă©claire la nuit du monde ». Il prĂȘche JĂ©sus le Christ Sauveur, mettant en garde contre la tentation du monde qui soit sâen moque, soit le rĂ©duit à « une sorte de leader charismatique ou de super homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre de baptisĂ©s qui finissent ainsi par vivre, Ă ce niveau, dans un athĂ©isme de fait ». Toute cette homĂ©lie est Ă lire, couronnĂ©e Ă la fin par une rĂ©fĂ©rence au martyre de saint Ignace dâAntioche, par la citation de ce dernier : « Alors je serai vraiment disciple de JĂ©sus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps. » Ignace faisait rĂ©fĂ©rence au fait quâil allait ĂȘtre dĂ©vorĂ© par les bĂȘtes. Le pape LĂ©on XIV ajoute : « Ses paroles renvoient de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale Ă un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministĂšre dâautoritĂ© dans lâEglise : disparaĂźtre pour que le Christ demeure, se faire petit pour quâIl soit connu et glorifiĂ© (cf. Jn 3, 30), se dĂ©penser jusquâau bout pour que personne ne manque lâoccasion de Le connaĂźtre et de Lâaimer. »
Robert Prevost invitait les confirmands au martyre
Tel est le sens de la mission. Et ces paroles ne sont pas neuves dans la bouche du nouveau pape. On trouve sur Internet une vidĂ©o de lâhomĂ©lie quâil prononça lors dâune cĂ©rĂ©monie de confirmation en espagnol, devant tout un parterre de jeunes trĂšs sĂ©rieux oĂč il leur parle de la persĂ©cution quâils auront peut-ĂȘtre Ă endurer. « Non pas, probablement », la persĂ©cution sanglante, mais une de ces autres formes trĂšs nombreuses de persĂ©cution qui vont de la moquerie Ă lâaccusation : « Les catholiques sont tous des corrompus⊠pourquoi perdre ton temps Ă croire en Dieu quand tu pourrais avoir une vie confortable, tranquille, avec beaucoup de plaisirs, en allant oĂč tu veux et en faisant ce que tu veux ? » Il leur rappelle quâils sont prĂȘts Ă vivre en proclamant leur foi, prĂȘts Ă vivre et Ă mourir joyeusement dans leur vocation chrĂ©tienne. « Tous, dĂšs le baptĂȘme, nous avons une vocation, dans la vie chrĂ©tienne, Ă ĂȘtre fidĂšles, Ă vouloir suivre JĂ©sus-Christ, Ă vouloir parvenir Ă la vie Ă©ternelle », disait-il.
Ailleurs, on voit celui qui Ă©tait encore Ă©vĂȘque de Chiclayo prendre congĂ© de son diocĂšse pour aller Rome, oĂč le pape François venait de lâappeler Ă rejoindre le DicastĂšre pour les Ă©vĂȘques. Il expliquait Ă ses confrĂšres, au lendemain des 10 ans du pontificat, quâil avait rencontrĂ© Ă plusieurs reprises Jorge Mario Bergoglio alors que celui-ci Ă©tait encore archevĂȘque de Buenos Aires et quâil Ă©tait lui-mĂȘme gĂ©nĂ©ral des Augustins :
« Quand il a Ă©tĂ© Ă©lu, jâai dit Ă quelques frĂšres : âBien, câest trĂšs bien, et grĂące Ă Dieu je ne serai jamais Ă©vĂȘque.â Je ne vais pas vous raconter la raison, mais disons que toutes les rencontres avec le cardinal Bergoglio nâont pas Ă©tĂ© des moments de grand accord entre nous. »
La rupture de Léon XIV par rapport à François : pas tout à fait une nouveauté
Par la suite, le P. PrĂ©vost raconte avoir invitĂ© François Ă assister au chapitre gĂ©nĂ©ral des Augustins Ă Rome, ce quâil fit Ă la surprise gĂ©nĂ©rale en prĂ©sidant la messe Ă Saint-Augustin (oĂč le P. PrĂ©vost a confiĂ© se rendre chaque fois quâil allait Ă Rome pour se recueillir sur la tombe de sainte Monique). Le pape lui dit, Ă la fin de la cĂ©rĂ©monie, de se « reposer maintenant ». Quelques mois plus tard, il Ă©tait nommĂ© Ă©vĂȘque de Chiclayo⊠OĂč il aurait bien aimĂ© rester. « Mais on doit obĂ©ir Ă tous les Ăąges de la vie », concluait-il.
Bergoglien ? Pas complĂštement donc, et en tout cas il ne sâest pas senti obligĂ© de se montrer fidĂšle au style pontifical de François, ni en actes ni en paroles⊠De telle sorte que ce lundi, aprĂšs avoir reçu les reprĂ©sentants de la presse internationale qui lâont reçu avec une ovation debout, souriante, applaudissant Ă tout rompre, il ne sâest pas contentĂ© de leur dire : « Que Dieu vous bĂ©nisse. » Non, il leur a adressĂ© une bĂ©nĂ©diction pontificale, en latin.
Au Regina caeli de dimanche midi, le pape LĂ©on avait dĂ©jĂ surpris en chantant lâhymne solennellement, en entraĂźnant la foule Ă la chanter avec lui. Pour les fidĂšles de la liturgie traditionnelle, câest une premiĂšre indication, sans ĂȘtre une promesse de « paix liturgique ».
Il a expliqué le choix de son nom de pape dans son discours à la Curie, samedi matin :
« Il y a plusieurs raisons, mais principalement parce que le Pape LĂ©on XIII, avec lâencyclique historique Rerum novarum, a abordĂ© la question sociale dans le contexte de la premiĂšre grande rĂ©volution industrielle ; et aujourdâhui lâEglise offre Ă tous son hĂ©ritage de doctrine sociale pour rĂ©pondre Ă une autre rĂ©volution industrielle et aux dĂ©veloppements de lâintelligence artificielle, qui posent de nouveaux dĂ©fis pour la dĂ©fense de la dignitĂ© humaine, de la justice et du travail. »
LĂ©on XIV : les rerum novarum dâaujourdâhui concernent lâIA
VoilĂ un pape qui parle de lâintelligence artificielle et de la menace quâelle reprĂ©sente. Il a ainsi pointĂ© dâemblĂ©e lâune des principales questions de notre temps.
Le nouveau pape a placĂ© son pontificat sous la protection de la Vierge Marie, en invoquant tout spĂ©cialement la Madone de PompĂ©i que lâon fĂȘte le 8 mai, jour de son Ă©lection ; câest Notre Dame du Rosaire, Ă laquelle un avocat anticlĂ©rical et ancien prĂȘtre sataniste, converti par une apparition de la Vierge, Ă©rigea le sanctuaire qui lâhonore en ce lieu. Le dĂ©cret de canonisation du bienheureux Bartolo Longo, « lâapĂŽtre du Rosaire » (comme LĂ©on XIII dont il Ă©tait proche, Ă©tait appelĂ© « pape du Rosaire ») a Ă©tĂ© signĂ© en fĂ©vrier dernier par le pape FrançoisâŠ
LĂ©on XIV a voulu dĂšs samedi aprĂšs-midi se rendre Ă la basilique des PĂšres Augustins Ă Genazzano, Ă une cinquantaine de kilomĂštres de Rome, pour y prier Notre Dame du Bon Conseil qui y est honorĂ©e. Son blason pontifical porte le lys blanc de la Vierge ImmaculĂ©e. Ce sont des signes, lĂ aussi. Des signes dâespĂ©rance. Il nous reste Ă prier pour ce pĂšre⊠retrouvĂ©.
13/05/2025
Riche en ressources naturelles, ce vaste pays dâAfrique centrale est ravagĂ© depuis des dĂ©cennies par une violence endĂ©mique et une instabilitĂ© chronique, particuliĂšrement dans sa rĂ©gion orientale.
Une terre de richesses ensanglantée par les conflits
La RDC, affaiblie et gangrenĂ©e par la corruption, se montre incapable de protĂ©ger sa population. Plus de 200 groupes armĂ©s opĂšrent aujourdâhui sur le territoire. Parmi eux, deux factions se dĂ©marquent par leur violence et leur influence : les ADF (Allied Democratic Forces), affiliĂ©s Ă lâĂtat islamique, et le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda.
Les origines du conflit sont complexes et profondĂ©ment enracinĂ©es. HĂ©ritĂ©es des guerres rĂ©gionales des annĂ©es 1990, elles mĂȘlent luttes pour le contrĂŽle des ressources, rivalitĂ©s ethniques et tensions gĂ©opolitiques avec les pays voisins. Les consĂ©quences du gĂ©nocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994 se ressentent encore aujourdâhui.
Une crise humanitaire et religieuse majeure
Les exactions commises par ces groupes armĂ©s ont causĂ© depuis janvier 2025, la mort dâau moins 7.000 personnes, le dĂ©placement de 700.000 personnes, et des violences sexuelles dâune ampleur dramatique (un enfant en est victime toutes les 30 minutes).
Loin dâĂȘtre uniquement politique ou ethnique, cette violence revĂȘt aussi une dimension religieuse. Les chrĂ©tiens sont spĂ©cifiquement ciblĂ©s. En fĂ©vrier 2025, les ADF ont dĂ©capitĂ© 70 chrĂ©tiens dans une Ă©glise protestante de Kasenga (Nord-Kivu). Un massacre atroce dont lâECLJ sâest saisi pour alerter les institutions internationales.
Cette rĂ©alitĂ© a Ă©tĂ© reconnue officiellement par le Parlement europĂ©en dans une rĂ©solution adoptĂ©e le 3 avril 2025 (2025/2612(RSP)), qui demande la mise en place de sanctions ciblĂ©es pour dĂ©fendre la libertĂ© de religion et la sĂ©curitĂ©. Comme le rappelle Ă juste titre le docteur Mukwege : « Le silence est lâarme des bourreaux. » LâUnion europĂ©enne ne peut plus se contenter dâobserver. Lâheure est Ă lâaction.
Lâaction de lâECLJ sur le terrain et dans les institutions internationales
Face Ă cette urgence, le Centre europĂ©en pour le droit et la justice (ECLJ) a pris des mesures concrĂštes. Nous avons invitĂ© Camille et Esther Ntoto, fondateurs de lâONG congolaise Un Jour Nouveau, Ă venir tĂ©moigner en Europe. BasĂ©s Ă Goma, en plein cĆur de la zone de conflit, ils Ćuvrent Ă briser le cycle de la violence, de la pauvretĂ© et des inĂ©galitĂ©s par lâĂ©ducation, le dĂ©veloppement Ă©conomique et lâĂ©mancipation des femmes.
Leur tĂ©moignage et les donnĂ©es collectĂ©es sur le terrain ont permis Ă lâECLJ de rĂ©diger une contribution officielle Ă destination de la Rapporteuse spĂ©ciale des Nations unies sur les personnes dĂ©placĂ©es internes, en amont de sa mission en RDC prĂ©vue du 19 au 30 mai 2025.
Notre rapport dresse un constat alarmant : prĂšs de 7,3 millions de personnes dĂ©placĂ©es Ă lâintĂ©rieur de la RDC, des persĂ©cutions religieuses documentĂ©es, dont des massacres de chrĂ©tiens par les ADF, et une explosion des violences sexuelles (en janvier et en fĂ©vrier 2025, lâUnicef dit en avoir enregistrĂ© plus de 10 000 cas). Une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e rĂšgne dans le pays. LâECLJ a Ă©galement formulĂ© des recommandations concrĂštes pour renforcer lâaide humanitaire locale et faciliter les enquĂȘtes internationales sur le terrain.
Poursuivre le plaidoyer en Europe pour les chrétiens congolais
AprĂšs une premiĂšre mission de sensibilisation aux Ătats-Unis, les Ă©poux Ntoto poursuivent leur mobilisation sur le continent europĂ©en. Du 14 au 16 mai 2025, lâECLJ sera Ă Bruxelles pour rencontrer des responsables politiques, notamment des eurodĂ©putĂ©s membres de lâintergroupe «âŻLibertĂ© de religion », ainsi que des membres de la sous-commission des droits de lâhomme, mais aussi des officiels du Service europĂ©en pour l'action extĂ©rieure (le service diplomatique de l'UE).
Lâobjectif est clair : faire entendre la voix des victimes congolaises et transformer la rĂ©cente rĂ©solution du Parlement europĂ©en en actions concrĂštes et durables.
Seigneur, prions pour le peuple congolais. Tu vois les larmes des mĂšres, les cris des enfants, la dĂ©tresse des familles dĂ©placĂ©es. Viens consoler ceux qui pleurent, protĂ©ger ceux qui fuient, relever ceux qui tombent. Mets fin Ă la violence, aux massacres et aux viols. DĂ©sarme les bourreaux, fortifie les artisans de paix. Ouvre le cĆur des dirigeants politiques. Et que ton Ăglise se lĂšve, ferme et douce, pour ĂȘtre signe dâespĂ©rance au cĆur du chaos.
12/05/2025
Le Pape Léon XIV a une personnalité vraiment trÚs différente de celle de son prédécesseur, bien qu'il l'ait cité de façon chaleureuse. Il est perçu comme un homme sage et pondéré, un homme qui écoute écoute attentivement ses interlocuteurs et ses collaborateurs. Il ne sera pas, contrairement à son prédécésseur, un pape autoritaire qui tend à concentrer tous les pouvoirs.
Son style (vĂȘtements, liturgie) et ses propos suggĂšrent un recentrage vers une approche plus classique de gouvernement. Ce pape n'est pas ce que l'on peut appeler un conservateur. Rien dans son parcours dans l'Ă©glise jusqu'Ă prĂ©sent ne va dans cette direction. Il reste partisan de la synodalitĂ©. Il pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un "progressiste modĂ©rĂ©", mĂȘme s'il, paraĂźt-il, ne s'est jamais laissĂ© enfermer dans une classification quelconque.
On le sent doux et humble, droit et bon, un homme ouvert Ă l'Esprit Saint.
Le Pape sera rapidement confronté aux questions brûlantes de l'actualité dans l'église que le pontificat précédent n'a pas solutionnées dans le sens de la doctrine de l'église. Ces questions incluent le sacerdoce d'hommes mariés, le diaconat féminin, les revendications LGBT et les attentes des catholiques attachés à la tradition.
L'Ăglise fait face Ă des difficultĂ©s doctrinales majeures. Et aussi des divisions profondes, avec la prĂ©sence de groupes de pression modernistes les plus divers. Le Pape devra ĂȘtre fort pour confesser la foi et confirmer ses frĂšres, ce qui est son seul rĂŽle finalement. Il est donc impĂ©rativement nĂ©cessaire de l'aider, prier pour lui, spĂ©cialement la Sainte Vierge que ce disciple de St Augustin aime tant.
Le redressement de l'église ne pourra venir que du pape, Il n'y a pas d'autres possibilités.
Source : d'aprÚs une prédication.
11/05/2025
Lors de son intervention Ă la Grande Loge de France le 5 mai dernier, Emmanuel Macron a rendu hommage au rĂŽle de la franc-maçonnerie dans les « grands combats de la RĂ©publique » et a louĂ© son « travail » et sa « maĂŻeutique utile pour le pays et pour la RĂ©publique ». Il a centrĂ© son discours sur la laĂŻcitĂ©, qu'il considĂšre comme fondamentale pour le sentiment, la pratique et l'identitĂ© rĂ©publicaine. Pour lui, la loi de 1905 n'est pas seulement une loi de sĂ©paration, mais une loi de libertĂ© qui reconnaĂźt et protĂšge la libertĂ© de conscience, de culte, ainsi que la libertĂ© de croire et de ne pas croire. Il la dĂ©crit comme un espace oĂč chacun se reconnaĂźt en « frĂšre en RĂ©publique ».
Cependant, diverses sources critiquent fortement l'interprĂ©tation que le prĂ©sident donne de cette laĂŻcitĂ©. Selon Emmanuel Macron, il faut prendre garde au « piĂšge » de ceux qui voudraient faire une « lecture identitaire » de la laĂŻcitĂ© pour « sâattaquer Ă des religions ou croyances », en particulier au nom de leur prĂ©tendue incompatibilitĂ© avec les valeurs de la RĂ©publique. Il estime que limiter l'islam sur la base d'une interprĂ©tation stricte de la loi de 1905 reviendrait Ă la « trahir » ou la « dĂ©tourner ».
Cette position est qualifiĂ©e d'« inversion manifeste de la rĂ©alitĂ© » par Pauline Mille de RITV, qui note qu'en 2018, il y a eu dix fois plus d'actes anti-chrĂ©tiens que d'actes antimusulmans en France. L'auteur affirme que la RĂ©publique française, et mĂȘme le prĂ©sident, prĂ©fĂšrent l'islam Ă l'Ăglise catholique. Dans Dans Le JDD, Ferghane Azihari dĂ©nonce :
En reprenant Ă son compte le poncif dâextrĂȘme gauche dâune laĂŻcitĂ© instrumentalisĂ©e pour stigmatiser lâislam, Emmanuel Macron tourne le dos Ă lâhĂ©ritage rĂ©publicain dont les francs-maçons, ses hĂŽtes du jour, se revendiquent pourtant. Il y a lĂ une trahison dâune rare gravitĂ©. [....] Car ceux qui, comme lui, agitent ce clichĂ© usĂ© jusquâĂ la corde, se gardent bien de regarder en face la rĂ©alitĂ© : lâĂ©tat de la libertĂ© de conscience dans un monde musulman composĂ© dâune quantitĂ© disproportionnĂ©e de sociĂ©tĂ©s tyranniques oĂč la libertĂ©, lâĂ©galitĂ© et la fraternitĂ© relĂšvent de la science-fiction la plus totale. OĂč sont les Ă©coles laĂŻques Ă Riyad ? Comment sont traitĂ©s les libres penseurs Ă TĂ©hĂ©ran ou Ă Alger ? OĂč sont les caricaturistes Ă Islamabad ? Est-il dâailleurs besoin de prĂ©ciser que le monde musulman est loin dâĂȘtre la zone la plus hospitaliĂšre pour les loges maçonniques ?
Les critiques soulignent que le prĂ©sident Macron Ă©vite de nommer l'islam comme Ă©tant la source des principales tensions qui Ă©branlent actuellement les valeurs rĂ©publicaines. Ce « refus de nommer lâennemi » est vu comme une « abdication » et une « faute impardonnable », d'autant plus dans un pays marquĂ© par des attentats liĂ©s Ă l'islamisme. Le discours est jugĂ© comme un « exercice de rhĂ©torique creux » et une « dĂ©robade », loin de dĂ©fendre la laĂŻcitĂ© face Ă ceux qui la menacent.
De plus, il est reprochĂ© Ă Emmanuel Macron de commettre un « gros mensonge historique » en oubliant le « combat contre les conquĂȘtes laĂŻques » entre 1879 et 1905, marquĂ© par des violences et spoliations contre les catholiques, que Pauline Mille dĂ©crit comme une « vĂ©ritable guerre civile ». La peinture faite de la loi de 1905 est jugĂ©e « trop idyllique » et un « mensonge dĂ©libĂ©rĂ© » servant Ă justifier sa politique.
En s'adressant aux francs-maçons, Emmanuel Macron leur a demandĂ© d'ĂȘtre les « ambassadeurs de la fraternitĂ© » et de rĂ©pĂ©ter que le seul mot s'accordant avec la laĂŻcitĂ© est la « libertĂ© ». Cette dĂ©marche est vue comme une invitation aux maçons Ă s'associer Ă son projet d'accueillir l'islam dans la RĂ©publique, tout en s'attaquant frontalement aux intĂ©rĂȘts des Français et Ă la foi de l'Ăglise catholique.
Laissons la conclusion Ă Pauline Mille :
"En somme, Macron sâest adressĂ© aux maçons, qui se prĂ©tendent apolitiques dans leurs loges, pour affirmer de grands choix politiques : aprĂšs la promotion du « droit » Ă lâavortement, Ă lâeuthanasie, Ă la destruction de la famille et au grand mĂ©lange des genres, que nous avons vu dans le prĂ©cĂ©dent article, voici affirmĂ© le combat contre les populistes et lâaccueil de lâislam dans la RĂ©publique auquel il invite les maçons Ă sâassocier. Il leur a demandĂ© dâĂȘtre des « ambassadeurs de la fraternitĂ©. (âŠ) Câest ainsi que nous dĂ©montrerons collectivement que la loi de 1905 nâest pas une loi dâexclusion, mais de rĂ©union. (âŠ) Je vous demande dâaller partout rĂ©pĂ©ter sans cesse et sans vous lasser que le seul mot qui sâaccorde avec laĂŻcitĂ© est le mot de libertĂ© ». VoilĂ donc un prĂ©sident de la RĂ©publique en exercice qui « demande » aux maçons dâannoncer sa bonne parole, qui est aussi la leur, et qui, bien sĂ»r, sâattaque frontalement non seulement Ă lâintĂ©rĂȘt des Français tel quâil sâexprime majoritairement, mais aussi Ă la foi de lâEglise catholique."
F.C.
09/05/2025
Plus prĂ©cisĂ©ment, il a critiquĂ© la position du vice-prĂ©sident amĂ©ricain sur la hiĂ©rarchie de lâamour que lâon doit Ă son prochain. JD Vance avait affirmĂ© que, selon la doctrine catholique, il fallait aimer dâabord sa famille, puis sa communautĂ©, ses concitoyens, et seulement ensuite les Ă©trangers, justifiant ainsi une politique anti-immigration stricte.
J. D. Vance sâest effectivement appuyĂ© sur la notion dâ« ordo amoris » (ordre de lâamour) dĂ©veloppĂ©e par saint Augustin pour justifier sa position selon laquelle il existerait une hiĂ©rarchie dans la charitĂ© : aimer dâabord sa famille, puis sa communautĂ©, puis sa nation, et enfin les Ă©trangers.
En rĂ©ponse, Robert Prevost a partagĂ© sur X (anciennement Twitter) un Ă©ditorial du National Catholic Reporter intitulĂ© « JD Vance a tort : JĂ©sus ne nous demande pas de hiĂ©rarchiser notre amour pour les autres », reprenant cette phrase dans son propre message. Ce tweet, dont lâauthenticitĂ© a Ă©tĂ© confirmĂ©e par le Vatican, a suscitĂ© de nombreux commentaires et a Ă©tĂ© largement remarquĂ© aprĂšs son Ă©lection comme pape LĂ©on XIV.
J. D. Vance a choisi de ne pas répondre frontalement à la critique du cardinal devenu pape, privilégiant une communication institutionnelle et une attitude de respect protocolaire lors de ses échanges avec le Vatican.
Ce petit conflit serait sans grand intĂ©rĂȘt si lâon ne savait pas que le nouveau pape est de lâordre de St Augustin (il en a mĂȘme Ă©tĂ© le prieur gĂ©nĂ©ral) et que J.D. Vance a dĂ©clarĂ© devoir sa conversion au catholicisme Ă la lecture de St Augustin !
Allo ? St Augustin, un avis ?
F.C.
Sources: La Croix, Tribune Chrétienne, La Parisien
09/05/2025
«Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Par ces paroles, Pierre, interrogĂ© avec les autres disciples par le MaĂźtre sur la foi quâil a en Lui, exprime en synthĂšse le patrimoine que lâĂglise, Ă travers la succession apostolique, garde, approfondit et transmet depuis deux mille ans. JĂ©sus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, câest-Ă -dire lâunique Sauveur et le rĂ©vĂ©lateur du visage du PĂšre. En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, sâest rĂ©vĂ©lĂ© Ă nous dans les yeux confiants dâun enfant, dans lâesprit Ă©veillĂ© dâun adolescent, dans les traits mĂ»rs dâun homme, jusquâĂ apparaĂźtre aux siens, aprĂšs sa rĂ©surrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montrĂ© un modĂšle dâhumanitĂ© sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse dâune destinĂ©e Ă©ternelle qui dĂ©passe toutes nos limites et toutes nos capacitĂ©s.
Dans sa rĂ©ponse, Pierre saisit ces deux aspects : le don de Dieu et le chemin Ă parcourir pour se laisser transformer, dimensions indissociables du salut, confiĂ©es Ă lâĂglise afin quâelle les annonce pour le bien du genre humain. ConfiĂ©s Ă nous, choisis par Lui avant mĂȘme que nous ayons Ă©tĂ© formĂ©s dans le sein de notre mĂšre, rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s dans lâeau du BaptĂȘme et, au-delĂ de nos limites et sans aucun mĂ©rite de notre part, conduits ici et envoyĂ©s dâici, afin que lâĂvangile soit annoncĂ© Ă toute crĂ©ature.
En particulier, Dieu, en mâappelant par votre vote Ă succĂ©der au Premier des ApĂŽtres, me confie ce trĂ©sor afin que, avec son aide, jâen sois le fidĂšle administrateur au profit de tout le Corps mystique de lâĂglise, de sorte quâelle soit toujours plus la ville placĂ©e sur la montagne, lâarche du salut qui navigue sur les flots de lâhistoire, phare qui Ă©claire les nuits du monde. [âŠ]
Aujourdâhui encore, nombreux sont les contextes oĂč la foi chrĂ©tienne est considĂ©rĂ©e comme absurde, rĂ©servĂ©e aux personnes faibles et peu intelligentes ; des contextes oĂč on lui prĂ©fĂšre dâautres certitudes, comme la technologie, lâargent, le succĂšs, le pouvoir, le plaisir. Il sâagit dâenvironnements oĂč il nâest pas facile de tĂ©moigner et dâannoncer lâĂvangile, et oĂč ceux qui croient sont ridiculisĂ©s, persĂ©cutĂ©s, mĂ©prisĂ©s ou, au mieux, tolĂ©rĂ©s et pris en pitiĂ©. Et pourtant, câest prĂ©cisĂ©ment pour cette raison que la mission est urgente en ces lieux, car le manque de foi entraĂźne souvent des drames tels que la perte du sens de la vie, lâoubli de la misĂ©ricorde, la violation de la dignitĂ© de la personne sous ses formes les plus dramatiques, la crise de la famille et tant dâautres blessures dont notre sociĂ©tĂ© souffre considĂ©rablement. Aujourdâhui encore, il existe des contextes oĂč JĂ©sus, bien quâapprĂ©ciĂ© en tant quâhomme, est rĂ©duit Ă une sorte de leader charismatique ou de super-homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre de baptisĂ©s qui finissent ainsi par vivre, Ă ce niveau, dans un athĂ©isme de fait.
Tel est le monde qui nous est confiĂ©, dans lequel, comme nous lâa enseignĂ© Ă maintes reprises le pape François, nous sommes appelĂ©s Ă tĂ©moigner de la foi joyeuse en JĂ©sus Sauveur. [âŠ]
Je le dis tout dâabord pour moi-mĂȘme, en tant que Successeur de Pierre, alors que je commence ma mission dâĂvĂȘque de lâĂglise qui est Ă Rome, appelĂ©e Ă prĂ©sider dans la charitĂ© lâĂglise universelle, selon la cĂ©lĂšbre expression de Saint Ignace dâAntioche. Conduit enchaĂźnĂ© vers cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il Ă©crivait aux chrĂ©tiens qui sây trouvaient : « Alors je serai vraiment disciple de JĂ©sus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps ». Il faisait rĂ©fĂ©rence au fait dâĂȘtre dĂ©vorĂ© par les bĂȘtes sauvages dans le cirque â et câest ce qui arriva â, mais ses paroles renvoient de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale Ă un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministĂšre dâautoritĂ© dans lâĂglise : disparaĂźtre pour que le Christ demeure, se faire petit pour quâIl soit connu et glorifiĂ©, se dĂ©penser jusquâau bout pour que personne ne manque lâoccasion de Le connaĂźtre et de Lâaimer. Que Dieu mâaccorde cette grĂące, aujourdâhui et toujours, avec lâaide de la trĂšs tendre intercession de Marie, MĂšre de lâĂglise.
Extraits relevés par Michel Janva du Salon Beige
09/05/2025
Un accueil officiel, mais une fracture idéologique
Donald Trump a publiquement fĂ©licitĂ© LĂ©on XIV sur ses rĂ©seaux sociaux, saluant un « grand honneur » pour les Ătats-Unis et exprimant son impatience de rencontrer le nouveau souverain pontife.
Cette rĂ©action officielle masque cependant une rĂ©alitĂ© plus complexe : LĂ©on XIV, bien que citoyen amĂ©ricain, incarne des positions en nette opposition avec la ligne politique de lâadministration Trump, notamment sur la question des migrants, la protection de lâenvironnement, la peine de mort et la justice sociale. Il a, par le passĂ©, critiquĂ© la politique migratoire de Trump et sâest montrĂ© sensible Ă des thĂšmes progressistes, ce qui lui vaut dâĂȘtre qualifiĂ© de « pape woke » ou de « marxiste » par certains membres de lâextrĂȘme droite amĂ©ricaine.
Hostilité du camp trumpiste et signal du Vatican
Plusieurs figures du mouvement MAGA (Make America Great Again), proches de Trump, ont ouvertement attaqué le nouveau pape, le qualifiant de « never-trumper gauchiste » et dénonçant un « pantin marxiste au Vatican ». Cette hostilité traduit une fracture entre la droite religieuse américaine, souvent alliée à Trump, et la direction prise par le Vatican sous Léon XIV.
Selon des spĂ©cialistes, lâĂ©lection de LĂ©on XIV est perçue comme un « signal clair Ă lâadministration Trump » : le Vatican ne compte pas se plier aux attentes de la Maison Blanche et affirme son indĂ©pendance, notamment sur les questions de sociĂ©tĂ© qui divisent les catholiques amĂ©ricains.
Un paradoxe pour les catholiques américains
Bien que la majoritĂ© des catholiques amĂ©ricains aient votĂ© pour Trump, LĂ©on XIV ne fait pas de sa nationalitĂ© un marqueur politique et se distingue par une vision universelle et modĂ©rĂ©e, parfois en contradiction avec la branche traditionaliste de lâĂglise amĂ©ricaine, historiquement proche de la droite rĂ©publicaine.
Cette situation met en lumiĂšre un paradoxe : un pape amĂ©ricain qui, loin dâĂȘtre un alliĂ© naturel de Trump, pourrait au contraire incarner une voix critique sur des sujets clĂ©s de lâagenda trumpiste.
Pour conclure, lâĂ©lection du pape LĂ©on XIV, loin dâĂȘtre une victoire symbolique pour Donald Trump, reprĂ©sente plutĂŽt un dĂ©fi politique et idĂ©ologique. Si Trump a affichĂ© une courtoisie diplomatique, son entourage et la base MAGA perçoivent le nouveau pontife comme un adversaire potentiel sur les grandes questions de sociĂ©tĂ©. Le Vatican, sous la houlette de LĂ©on XIV, semble dĂ©terminĂ© Ă affirmer son autonomie face Ă la politique amĂ©ricaine, rendant les relations Ă venir incertaines et potentiellement conflictuelles.
Mais faisons confiance Ă la "real politik". Un pape ne pense pas comme un cardinal !
F.C.
08/05/2025
La communautĂ© SantâEgidio, fondĂ©e par Andrea Riccardi, est reconnue comme lâun des groupes de pression catholiques les plus influents au niveau mondial, notamment lors des pĂ©riodes de transition papale. Depuis plusieurs dĂ©cennies, SantâEgidio sâactive en coulisses lors des conclaves, cherchant Ă promouvoir des candidats proches de ses valeurs de dialogue interreligieux, dâouverture et de diplomatie. Leur influence sâexerce Ă travers un large rĂ©seau de relations dans lâĂglise, dans le monde politique (notamment en Italie et en France), et par leur capacitĂ© Ă organiser de grands Ă©vĂ©nements internationaux, comme les rencontres interreligieuses « dans lâesprit dâAssise ».(1)
RĂŽle dâAndrea Riccardi et stratĂ©gie de soutien
Andrea Riccardi, le fondateur, reste la figure centrale de la communautĂ© et orchestre ses stratĂ©gies. Il est rĂ©putĂ© pour sa capacitĂ© Ă sâadapter Ă chaque nouveau pontificat et Ă placer des membres ou des proches Ă des postes clĂ©s du Vatican. Par exemple, sous le pape François, plusieurs personnalitĂ©s issues de SantâEgidio ont Ă©tĂ© promues Ă des fonctions importantes, ce qui a renforcĂ© la visibilitĂ© et le poids du mouvement.
Candidats soutenus et prudence tactique
Contrairement Ă une idĂ©e rĂ©pandue, le cardinal Matteo Zuppi, bien qu'appartenant Ă SantâEgidio, nâest pas nĂ©cessairement le candidat officiel du mouvement pour le conclave actuel. La communautĂ© soutient plutĂŽt des profils comme le cardinal portugais JosĂ© Tolentino de Mendonça, jugĂ© moins exposĂ© et donc moins susceptible de provoquer la mĂ©fiance parmi les cardinaux Ă©lecteurs, certains craignant quâun pape trop liĂ© Ă SantâEgidio ne soit sous la coupe dâune « oligarchie externe, un Etat dans l'Etat». Cette prudence tĂ©moigne de la sophistication de la stratĂ©gie dâinfluence du groupe, qui prĂ©fĂšre agir en coulisses et Ă©viter toute identification trop directe Ă un candidat unique.(2)
NĂ©anmoins le cardinal Zuppi plairait bien au prĂ©sident Macron, car considĂ©rĂ© comme lâun des membres les plus progressistes de la hiĂ©rarchie catholique italienne sur les questions LGBT. Il a publiquement plaidĂ© pour un meilleur accueil des personnes homosexuelles dans lâĂglise, a Ă©crit la prĂ©face de lâĂ©dition italienne du livre du jĂ©suite James Martin sur la relation entre lâĂglise catholique et la communautĂ© LGBT, et a soutenu la dĂ©claration Fiducia Supplicans qui autorise la bĂ©nĂ©diction des couples homosexuels. En juin 2022, il a permis la bĂ©nĂ©diction religieuse dâun couple de mĂȘme sexe dans son diocĂšse de Bologne, une premiĂšre en Italie, bien que cela ait suscitĂ© des controverses et des critiques au sein de lâĂglise.(3)
Perception et limites de lâinfluence
Si SantâEgidio est capable de fĂ©dĂ©rer des soutiens et de peser sur les dĂ©bats, son influence suscite aussi des rĂ©ticences. Certains cardinaux craignent une mainmise excessive du groupe sur le futur pontificat, ce qui limite la possibilitĂ© pour un candidat trop marquĂ© SantâEgidio dâaccĂ©der au trĂŽne de Pierre. Par ailleurs, la communautĂ© Ă©vite de prendre position sur les sujets doctrinaux les plus clivants, prĂ©fĂ©rant se concentrer sur le dialogue et la diplomatie, ce qui lui permet de rassembler sans diviser.
SantâEgidio joue donc un rĂŽle important dans lâanimation des rĂ©seaux et des alliances Ă lâapproche du conclave, en promouvant des candidats compatibles avec sa vision de lâĂglise, mais en Ă©vitant de sâexposer frontalement. Son influence est rĂ©elle mais indirecte, et son efficacitĂ© dĂ©pendra de la capacitĂ© du collĂšge des cardinaux Ă rĂ©sister ou non Ă la pression de groupes organisĂ©s lors de lâĂ©lection du nouveau pape
François Charbonnier
(1)https://www.diakonos.be/settimo-cielo/conclave-en-vue-operation-santegidio/
(2)https://www.diakonos.be/surprise-le-papabile-de-la-communaute-de-santegidio-nest-pas-zuppi-mais-tolentino/
(3)https://outreach.faith/2025/05/where-some-papal-contenders-stand-on-lgbtq-issues/
07/05/2025
Mgr Ăric de Moulins d'Amieu de Beaufort, prĂ©sident de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France de 2019 Ă 2025, a rĂ©pondu publiquement Ă Emmanuel Macron le 6 mai 2025, rĂ©agissant Ă ses propos sur la fin de vie et le projet de loi sur lâaide Ă mourir. Alors que le prĂ©sident Macron affirmait que le dĂ©bat devait porter sur la question du « moindre mal », Mgr de Moulins-Beaufort a contestĂ© cette approche sur X (ex-Twitter), dĂ©clarantâŻ:
« Non, Monsieur le PrĂ©sident, le choix de faire mourir et dâaider Ă se tuer nâest pas celui du moindre mal. Câest celui de la mort tout court. »
Il a ajoutĂ© que ce choix reprĂ©sentait « lâabandon et le refus dâaider jusquâau bout », accompagnant son message dâune citation du pape FrançoisâŻ: « On ne joue pas avec la vie ».
Cette prise de position intervient Ă la veille de lâexamen Ă lâAssemblĂ©e nationale du texte sur le « droit Ă lâaide Ă mourir », et marque la ferme opposition de lâĂglise catholique Ă toute lĂ©galisation de lâeuthanasie ou du suicide assistĂ©.
Les principaux points abordĂ©s par Mgr de Moulins-Beaufort dans sa lettre Ă Emmanuel Macron sur la fin de vie sontâŻ:
-- Il rejette lâidĂ©e que «âŻfaire mourirâŻÂ» ou «âŻaider Ă se tuerâŻÂ» soit un moindre mal, affirmant que câest «âŻle choix de la mort tout courtâŻÂ» et non celui de la fraternitĂ© ou de la dignitĂ©.
-- Il considĂšre que cette loi marque un abandon des plus fragiles et un refus dâaccompagner les personnes jusquâau bout de leur vie.
-- Il alerte sur la «âŻtransgressionâŻÂ» que constitue ce projet de loi, qui pĂšserait particuliĂšrement sur les plus vulnĂ©rables et les plus isolĂ©s de la sociĂ©tĂ©.
-- Il rappelle la position de lâĂgliseâŻ: la vie nâest pas un bien disponible, mais un don Ă accompagner, et cite le pape FrançoisâŻ: «âŻOn ne joue pas avec la vieâŻÂ».
Mgr de Moulins-Beaufort insiste ainsi sur la responsabilitĂ© collective dâaccompagner les personnes en fin de vie, plutĂŽt que de lĂ©galiser une aide active Ă mourir.
Emmanuel Macron nâa pas rĂ©agi publiquement de façon directe aux propos de Mgr de Moulins-Beaufort. Avant la dĂ©claration de lâarchevĂȘque, le prĂ©sident avait dĂ©fendu, lors dâun discours devant la Grande Loge de France, une approche du dĂ©bat sur la fin de vie fondĂ©e sur la notion de « moindre mal », estimant que la discussion ne devait pas se limiter à « pour ou contre la vie », mais Ă la complexitĂ© des situations humaines en fin de vie. AprĂšs la rĂ©ponse ferme de Mgr de Moulins-Beaufort, aucune dĂ©claration officielle de M. Macron spĂ©cifiquement adressĂ©e Ă lâarchevĂȘque ou Ă lâĂ©piscopat nâa Ă©tĂ© rapportĂ©e Ă notre connaissance.
06/05/2025
Racines calendaires dans le judaĂŻsme ancien : Le jubilĂ© s'inscrit dans le systĂšme calendaire septĂ©naire juif, calquĂ© sur le rythme du sabbat. De mĂȘme que chaque semaine se termine par un jour de repos (sabbat), chaque "semaine d'annĂ©e" se termine par une annĂ©e sabbatique oĂč la terre doit chĂŽmer. Le jubilĂ© s'ajoute aprĂšs sept "semaines d'annĂ©es", constituant une cinquantiĂšme annĂ©e. Les racines bibliques du jubilĂ© sâenracinent dans la particularitĂ© calendaire du judaĂŻsme ancien, centrĂ© sur le repos sabbatique, fixant un rythme septĂ©naire qui se dĂ©ployait pour les jours, mais aussi pour les annĂ©es.
Toutes les sept semaines dâannĂ©es, une annĂ©e jubilaire sâajoutait encore, en laquelle Ă©tait prescrit un affranchissement presque total.
Une année de confiance et de priÚre : L'année jubilaire est une invitation à la confiance en Dieu et à la priÚre. L'abstention des travaux agricoles (ensemencement, moisson, vendange) durant cette année repose sur la promesse divine de fournir une triple ration la sixiÚme année précédant le jubilé (Lv 25, 21). L'année commençait et se terminait début automne, au moment de Yom Kippour.
"Ă lâinstar du prĂ©cepte sabbatique, la prescription de lâannĂ©e jubilaire invite le peuple Ă©lu Ă la confiance et Ă la priĂšre."
"Sans commander dâĆuvres religieuses spĂ©cifiques, mais en demandant lâabstention de toute activitĂ© agricole (ensemencement, moisson, vendange) le Seigneur appelle IsraĂ«l Ă se reposer sur la bĂ©nĂ©diction promise pour la sixiĂšme annĂ©e (Lv 25, 21)."
Une année de grùce, d'amnistie et de libération : L'aspect le plus significatif du jubilé est son caractÚre de "grùce". Tous les cinquante ans, il prescrivait l'annulation des dettes, des hypothÚques et des aliénations. Les servages étaient affranchis.
Mais surtout, lâannĂ©e jubilaire Ă©tait une annĂ©e de « grĂące », câest Ă dire dâamnistie et de libĂ©ration : tous les cinquante ans, toutes les dettes, hypothĂšques et autres aliĂ©nations Ă©taient annulĂ©es, les servages affranchis.
Rétablissement de la possession fonciÚre originelle : Un élément central du jubilé était le retour de chaque famille à la possession du bien qui lui avait été attribué historiquement lors de la répartition par Josué. Cela impliquait l'inaliénabilité fondamentale de la propriété terrienne, considérée comme confiée par Dieu. Les prix des transactions fonciÚres étaient ajustés en fonction du temps restant jusqu'au jubilé (Lv 27, 16). Flavius JosÚphe mentionne des arrangements possibles pour l'indemnisation (bien que le document ne cite pas directement JosÚphe sur ce point, il rapporte son témoignage). Les maisons dans les villes fortifiées faisaient exception, sauf celles des Lévites.
"Chaque famille dâIsraĂ«l rentrait dans la possession du bien qui lui avait Ă©tĂ© historiquement Ă©chu lors de la grande rĂ©partition de JosuĂ©."
"Puisque chaque portion de sol agricole revenait Ă la famille qui la dĂ©tenait originairement, la propriĂ©tĂ© Ă©tait finalement inaliĂ©nable, puisquâelle avait Ă©tĂ© confiĂ©e en quelque sorte par Dieu."
"Le LĂ©vitique prĂ©voyait ainsi que les prix des transactions fonciĂšres soient fixĂ©s selon le nombre dâannĂ©es restant avant le jubilĂ©."
"En revanche, il semble que le jubilĂ© nâavait pas dâeffet dans les villes entourĂ©es de murs, oĂč les maisons pouvaient ĂȘtre dĂ©finitivement acquises, sauf celles des LĂ©vites."
Importance thĂ©orique et non-respect dans l'Ancien Testament : Bien que la loi du jubilĂ© soit mentionnĂ©e et soulignĂ©e dans divers passages (Nb 36, 4 ; Lv 27, 16 ; Ez 46, 16), sa pratique n'Ă©tait pas toujours respectĂ©e. Le prophĂšte JĂ©rĂ©mie rapporte un cas oĂč les princes du roi SĂ©dĂ©cias ont feint d'appliquer l'affranchissement des esclaves avant de revenir sur leur dĂ©cision (Jr 34, 8-11). Le cas d'Achab prenant la vigne inaliĂ©nable de Naboth illustre Ă©galement le mĂ©pris de cette loi. Les prophĂštes mettaient en garde contre ceux qui accumulaient les biens fonciers au mĂ©pris du jubilĂ©.
"De nombreux passages de la Bible montrent lâimportance de la pratique du jubilĂ© Ă lâĂ©poque de la monarchie dâIsraĂ«l..."
"Mais la loi nâest pas toujours respectĂ©e, puisque JĂ©rĂ©mie raconte comment les princes du temps de SĂ©dĂ©cias firent mine de lâappliquer, puis se dĂ©dirent..."
"...ils changĂšrent dâavis et firent revenir les esclaves, hommes et femmes, quâils avaient renvoyĂ©s libres, et les obligĂšrent Ă redevenir esclaves et servantes." (Jr 34, 10-11)
"Dans le Second livre des Rois, câest lâimpie Achab... qui prend la vigne de Naboth, un bien inaliĂ©nable..."
Disparition de la pratique aprÚs l'exil : Il semble que la pratique du jubilé n'ait pas survécu aux exils d'Israël (722 av. J.-C.) et de Juda (586 av. J.-C.). Le livre de Néhémie, qui mentionne l'année sabbatique, ne parle pas du jubilé (Ne 10, 31). Cependant, la notion du jubilé est restée présente dans les esprits et est mentionnée par l'historien Flavius JosÚphe à la fin du 1er siÚcle de notre Úre.
"Il semble cependant que la pratique du jubilĂ© ne survĂ©cut pas aux temps de lâexil..."
"La notion dernier jubilĂ© demeura cependant profondĂ©ment inscrite dans les esprits, puisquâelle est mentionnĂ©e Ă plusieurs reprises par lâhistorien Flavius JosĂšphe Ă la fin du Ier siĂšcle de notre Ăšre."
Ătymologie et signification du mot "jubilĂ©" : Le terme "jubilĂ©" (yobel en hĂ©breu) vient initialement du mot dĂ©signant la corne de bĂ©lier (shofar) utilisĂ©e pour annoncer l'ouverture de cette annĂ©e solennelle. Cette corne a rĂ©sonnĂ© lors d'Ă©vĂ©nements significatifs (SinaĂŻ, JĂ©richo). Par mĂ©tonymie, le mot en est venu Ă dĂ©signer la solennitĂ© elle-mĂȘme et l'esprit qui l'accompagnait, signifiant "libertĂ©" au 1er siĂšcle selon Flavius JosĂšphe.
"Au dĂ©but de lâautomne, lors de la cinquantiĂšme annĂ©e, lâouverture du jubilĂ© Ă©tait annoncĂ©e par le son dâune corne appelĂ©e yobel."
"Le mot qui signifiait sans doute initialement « bĂ©lier »... en vint par une suite de mĂ©tonymies Ă dĂ©signer la solennitĂ© que ce dernier annonçait, et mĂȘme lâesprit qui y Ă©tait associĂ©..."
"...puisque Flavius JosÚphe conclut que le mot signifie au Ier siÚcle « liberté »."
Accomplissement prophétique dans le Nouveau Testament : Le prophÚte Daniel avait annoncé un affranchissement final d'Israël aprÚs 70 semaines (10 périodes jubilaires). Jésus, au début de son ministÚre, lit le passage d'Isaïe 61 qui annonce la venue du messie en termes jubilaires :
"Aux premiers temps de son ministĂšre public, de passage dans la synagogue de Nazareth, JĂ©sus fait la lecture du passage dâIsaĂŻe 61 qui annonce la venue du messie en utilisant les termes qui se rapportent Ă lâannĂ©e jubilaire..."
"« LâEsprit du Seigneur est sur moi, parce quâil mâa consacrĂ© par son onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, et il mâa envoyĂ© guĂ©rir ceux qui ont le cĆur brisĂ©, annoncer aux captifs la dĂ©livrance, aux aveugles le retour Ă la vue, pour rendre libres les opprimĂ©s, publier lâannĂ©e favorable du Seigneur » (Lc 4, 18-19)."
La mission de JĂ©sus comme accomplissement du jubilĂ© : En dĂ©clarant "Aujourdâhui vos oreilles ont entendu lâaccomplissement de cet oracle" (Lc 4, 20), JĂ©sus prĂ©sente sa propre mission comme la rĂ©alisation de la prophĂ©tie jubilaire. Sa venue inaugure une "annĂ©e de grĂące et de libertĂ©", un affranchissement des liens du pĂ©chĂ©.
"Refermant le livre, JĂ©sus ajoute : « Aujourdâhui vos oreilles ont entendu lâaccomplissement de cet oracle » (Lc 4, 20)."
"Il présente ainsi sa mission comme un accomplissement de la prophétie jubilaire : une année de grùce et de liberté, un affranchissement des liens du péché."
L'interprĂ©tation chrĂ©tienne du jubilĂ© : L'Ăglise, en reprenant l'institution jubilaire, n'a pas restaurĂ© toutes les modalitĂ©s pratiques de l'ancienne loi. Elle en a conservĂ© "l'esprit", tel que sanctifiĂ© par le Christ qui en a fait l'annonce prophĂ©tique de sa mission.
En rĂ©sumĂ© : Le jubilĂ© biblique Ă©tait une annĂ©e sainte qui survenait tous les 50 ans, marquĂ©e par le repos de la terre, l'annulation des dettes, l'affranchissement des esclaves et le retour des biens fonciers Ă leurs propriĂ©taires originels. Bien que sa pratique dans l'Ancien Testament ait Ă©tĂ© irrĂ©guliĂšre, son concept a perdurĂ©. JĂ©sus a proclamĂ© l'accomplissement de la prophĂ©tie jubilaire en sa propre mission, inaugurant une nouvelle Ăšre de grĂące et de libertĂ© spirituelle. L'Ăglise a repris l'esprit du jubilĂ© en le voyant rĂ©alisĂ© dans la prĂ©sence continue de l'Esprit et en considĂ©rant chaque jour comme un temps de grĂące.
06/05/2025
Le Cardinal MĂŒller rejette l'application des catĂ©gories "progressistes" et "conservateurs" au dĂ©bat au sein de l'Ăglise.
Il considÚre ces termes comme des "catégories dialectiques [qui] décrivent la division idéologique et politique des sociétés et des nations occidentales depuis la philosophie des LumiÚres et la Révolution française."
Ces catĂ©gories s'enracinent dans l'idĂ©e d'une "auto-rĂ©demption de lâhumanitĂ© grĂące au progrĂšs technique et rationnel", ce qui s'oppose Ă la foi chrĂ©tienne.
La foi chrĂ©tienne, au contraire, postule que "lâamĂ©lioration morale et la perfection de lâhomme dans lâau-delĂ ne sont possibles quâavec lâaide de la grĂące de Dieu."
La foi n'est pas une somme de convictions subjectives ou d'opinions collectives.
Elle est définie comme "la vérité surnaturelle qui nous est révélée par Dieu".
Par cette foi, nous parvenons à la connaissance dans l'Esprit Saint que "Jésus le Christ est le Fils du Dieu vivant".
Le christianisme se fonde sur une "religion rĂ©vĂ©lĂ©e historiquement", par opposition aux "religion naturelle" ou "christianisme comme simple religion de lâhumanitĂ©" promus par les LumiĂšres.
La foi révélée et la raison naturelle ne sont pas opposées mais complémentaires ; la foi ouvre la raison à Dieu et l'élÚve à la connaissance du Dieu trinitaire et de la vocation divine de l'homme.
La fonction pontificale a Ă©tĂ© instituĂ©e par le Christ pour "garder lâunitĂ© des chrĂ©tiens et le trĂ©sor de la RĂ©vĂ©lation."
La mission du Pape, basée sur Luc 22, 32 ("confirmer ses frÚres"), est de faire connaßtre la vérité révélée par Dieu.
Cette tùche a été confiée à Pierre et à ses successeurs sur sa chaire romaine.
"Ainsi, lâĂ©vĂȘque romain est le principe perpĂ©tuel et visible de lâunitĂ© de tous les Ă©vĂȘques des Ăglises locales avec tous les fidĂšles de lâĂglise catholique (Lumen Gentium 18, 23)."
Le fondement de la mission de l'Ăglise, et donc du Pape, est la "fidĂ©litĂ© Ă lâĂvangile et lâadhĂ©sion Ă la plĂ©nitude et Ă la vĂ©ritĂ© de la RĂ©vĂ©lation en paroles et en actes."
Cela implique l'"orthodoxie dans le dogme, la liturgie et la constitution sacramentelle de lâĂglise, par opposition Ă lâhĂ©rĂ©sie."
Les dĂ©bats actuels ne portent pas seulement sur des articles individuels du Credo, mais sur "la RĂ©vĂ©lation surnaturelle elle-mĂȘme."
Une influence persistante des LumiÚres est notée, qui a abandonné la croyance en une religion révélée au profit d'une religion naturelle ou d'une morale humanitaire.
Il est crucial de défendre l'"origine surnaturelle du christianisme."
Les diffĂ©rents rites liturgiques ne sont pas une question dogmatique, mais les formes rituelles ont une dignitĂ© propre, dĂ©veloppĂ©e au cours de la "longue vie de priĂšre de lâĂglise."
La substance des sacrements est immuable, mais la forme liturgique n'a pas été simplement "imaginée par quelques experts."
L'autoritĂ© ecclĂ©siastique doit agir contre les "abus liturgiques et la transformation des sacrements en procĂ©dĂ©s stylistiques dâune religion civile."
Il est important d'Ă©viter toute forme de "discrimination Ă lâencontre des formes lĂ©gitimes de liturgie, en particulier de la liturgie latine (dans lâOrdo Missae et les rituels) qui est en vigueur depuis de nombreux siĂšcles."
Interdire ou restreindre ces formes constitue un "gaspillage insensĂ© dâune Ă©nergie" qui devrait ĂȘtre utilisĂ©e pour communiquer les vĂ©ritĂ©s fondamentales de la foi.
En Résumé :
Le Cardinal MĂŒller souligne l'importance de comprendre la foi chrĂ©tienne non pas Ă travers des lunettes politiques ou idĂ©ologiques, mais comme une vĂ©ritĂ© surnaturelle rĂ©vĂ©lĂ©e par Dieu. Le rĂŽle central du Pape est de prĂ©server et de transmettre cette vĂ©ritĂ©, assurant ainsi l'unitĂ© de l'Ăglise. Les dĂ©fis contemporains touchent Ă la nature mĂȘme de la RĂ©vĂ©lation. Dans ce contexte, la dĂ©fense de l'orthodoxie et le respect des formes lĂ©gitimes de la liturgie, y compris la forme traditionnelle, sont essentiels pour la vitalitĂ© de l'Ăglise et sa mission d'Ă©vangĂ©lisation.
05/05/2025
La conversation compare les pontificats de François et de BenoĂźt XVI, soulignant les dĂ©ceptions qu'ils ont causĂ©es Ă diffĂ©rentes factions de l'Ăglise. Les intervenants explorent Ă©galement l'idĂ©e que François pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le pape le plus reprĂ©sentatif du Concile Vatican II en raison de son pragmatisme, mais aussi des contradictions internes du catholicisme libĂ©ral qui en dĂ©coulent. La discussion se conclut sur les perspectives difficiles et les tensions internes qui pourraient marquer le prochain pontificat.