Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Le cri du cardinal Zen contre la dérive synodale

15/05/2025

Le cri du cardinal Zen contre la dérive synodale

 

Avec des mots clairs et directs, le cardinal Joseph Zen Ze-kiun, SDB [ndt: SalĂ©siens de Don Bosco – SociĂ©tĂ© de Saint François de Sales] a pris la parole lors des congrĂ©gations gĂ©nĂ©rales prĂ©paratoires au Conclave, dans la nouvelle salle du synode, pour dresser une analyse sĂ©vĂšre mais lucide de la direction prise par le processus synodal sous le pontificat du pape François. 

 

Dans un discours qui a frappĂ© par sa franchise et sa profondeur, le cardinal a rappelĂ© la nĂ©cessitĂ© de regarder le passĂ© pour s’orienter dans l’avenir, sans cĂ©der Ă  la tentation de se conformer Ă  « l’esprit du monde ».

 

« Sans s’arrĂȘter aux cas (incomprĂ©hensiblement tolĂ©rĂ©s) du cardinal McCarrick, du prĂȘtre Rupnik et de certains ecclĂ©siastiques reconnus coupables par la justice sĂ©culiĂšre, on ne peut que constater une tentative malavisĂ©e de se conformer Ă  l’esprit du monde au lieu de le combattre vigoureusement. C’est une accusation trĂšs grave, mais la rĂ©alitĂ© semble s’imposer en examinant le sort rĂ©cent des Synodes d’évĂȘques, notamment dans l’histoire pas encore conclue du Synode sur la synodalitĂ©. »

 

Zen a commencĂ© son discours en rappelant la valeur authentique et traditionnelle des Synodes – ou des Conciles, comme il l’a prĂ©cisĂ© – instruments avec lesquels l’Esprit Saint a toujours garanti la continuitĂ© de la Tradition sacrĂ©e dans l’Église.

 

Se rĂ©fĂ©rant au motu proprio « Apostolica sollecitudo » de saint Paul VI, le cardinal a reconnu l’intention originelle de maintenir une certaine continuitĂ© avec le Concile Vatican II, en exerçant la collĂ©gialitĂ© Ă©piscopale comme un soutien autorisĂ© au Pontife romain. Il a Ă©galement rappelĂ© les fruits de cette Ă©poque : Evangelii nuntiandi, Catechesi Tradendae, Sacramentum caritatis, Verbum Domini.

 

Cependant, a-t-il poursuivi, l’approche a radicalement changĂ© avec le pape François. Avec la constitution apostolique Episcopalis communio, « quatre fois plus longue » que le document de Paul VI, le pontife a abrogĂ© la lĂ©gislation prĂ©cĂ©dente, transformant de maniĂšre significative la composition, les objectifs et les procĂ©dures du Synode. « Mais le dernier Synode est allĂ© au-delĂ  d’Episcopalis communio elle-mĂȘme », a soulignĂ© le cardinal.

 

Le cardinal Zen s’est concentrĂ© en particulier sur les nouveaux objectifs du Synode, soulignant que l’accent Ă©tait passĂ© de la sauvegarde de la foi et de la discipline ecclĂ©siastique Ă  la simple « Ă©vangĂ©lisation du monde d’aujourd’hui », comme le stipule la nouvelle constitution.

 

Il a citĂ© le canon 342 du code de droit canonique, qui dĂ©finit le synode comme un lieu de conseil et de soutien au pape, dans la fidĂ©litĂ© Ă  la doctrine et aux coutumes de l’Église. Mais aujourd’hui, a-t-il dĂ©noncĂ©, il y a seulement une insistance sur le « changement ».

 

« Dans les synodes dirigĂ©s par le pape François, la volontĂ© a Ă©tĂ© de changer, changer, changer. On l’a vu avec celui sur la famille (communion aux divorcĂ©s remariĂ©s), avec celui sur les jeunes (oĂč la confusion a Ă©tĂ© encouragĂ©e), avec le synode amazonien (viri probati et attaque contre le cĂ©libat des prĂȘtres). Et maintenant avec celui sur la synodalitĂ© : morale sexuelle, LGBTQ, structure du pouvoir, diaconat des femmes, autonomie doctrinale des confĂ©rences Ă©piscopales, Eglise synodale
 ».

 

Le cardinal a Ă©galement critiquĂ© les procĂ©dures adoptĂ©es, en particulier la « conversation dans l’Esprit », la dĂ©crivant comme une mĂ©thode jĂ©suitique canadienne plus utile pour calmer les esprits que pour favoriser un vĂ©ritable discernement.

 

« Attendre les surprises de l’Esprit ? L’Esprit va-t-il venir vous dire qu’il s’est trompĂ© pendant vingt siĂšcles et vous dire maintenant la vĂ©ritĂ© ? »

 

Puis, Ă©voquant l’état actuel du Synode sur la synodalitĂ©, il note que, bien qu’il ait commencĂ© en 2021 et semble s’ĂȘtre achevĂ©, il se poursuit en rĂ©alitĂ©, sans que l’on sache clairement qui a rĂ©digĂ© le document final et comment les changements proposĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©valuĂ©s.

 

« Cependant, il a Ă©tĂ© acceptĂ© par le Pape et prĂ©sentĂ© comme faisant partie de son magistĂšre. L’ordre est de l’étudier et de commencer Ă  le mettre en pratique sous une forme expĂ©rimentale. Les rĂ©sultats seront Ă©valuĂ©s par le Pape lors des visites ad limina. Cette procĂ©dure risque de nous rapprocher de la pratique anglicane. Sera-t-il possible de revenir en arriĂšre aprĂšs des annĂ©es d’expĂ©rimentation ? Comment l’unitĂ© de l’Eglise catholique sera-t-elle sauvegardĂ©e ? »

 

Enfin, un avertissement direct aux cardinaux électeurs du prochain conclave :

 

« Les Ă©lecteurs du futur pape doivent ĂȘtre conscients qu’il aura la responsabilitĂ© soit de permettre la poursuite du processus synodal, soit de l’interrompre de maniĂšre dĂ©cisive. Il en va de la vie ou de la mort de l’Église fondĂ©e par JĂ©sus ».

 

Le cardinal Zen, Ă©vĂȘque Ă©mĂ©rite de Hong Kong, a ainsi exprimĂ© une prĂ©occupation profonde partagĂ©e par de nombreux membres du CollĂšge des cardinaux : la synodalitĂ©, si elle est dĂ©tachĂ©e de la Tradition et de la fidĂ©litĂ© au dĂ©pĂŽt de la foi, pourrait devenir un instrument de dĂ©sintĂ©gration au lieu de communion. Ses paroles, pleines d’amour pour l’Église et de sens des responsabilitĂ©s, resteront certainement un point fixe dans le dĂ©bat qui prĂ©cĂ©dera le prochain conclave.

 

silerenonpossum.com/it/versoilconclave-cardinalezenintervento/

Traduit par Benoit et Moi

 

Augmentation considérable des pathologies psychiatriques chez les jeunes en France

15/05/2025

Augmentation considérable des pathologies psychiatriques chez les jeunes en France

 

Chiffres clés et tendances récentes

 

  • PrĂšs d’1 jeune sur 3 (32 %) ĂągĂ© de 18 Ă  24 ans prĂ©sente aujourd’hui un trouble de santĂ© mentale, soit 11 points de plus que dans la population gĂ©nĂ©rale.
  • Les troubles anxieux et dĂ©pressifs sont en forte hausse : 40 % des moins de 25 ans rapportent un trouble anxieux gĂ©nĂ©ralisĂ©, et 21 % des moins de 25 ans prĂ©sentent des symptĂŽmes dĂ©pressifs modĂ©rĂ©ment sĂ©vĂšres ou sĂ©vĂšres.
  • Chez les 17 ans, la proportion de jeunes concernĂ©s par des symptĂŽmes anxio-dĂ©pressifs sĂ©vĂšres a plus que doublĂ© entre 2017 (4,5 %) et 2022 (9,5 %).
  • Les passages aux urgences pour troubles de l’humeur, idĂ©es et gestes suicidaires ont fortement augmentĂ© Ă  partir de 2021, atteignant des niveaux historiquement Ă©levĂ©s et se maintenant depuis.
  • Les hospitalisations pour lĂ©sions auto-infligĂ©es chez les jeunes femmes de moins de 24 ans ont augmentĂ© de 71 % en mĂ©decine et chirurgie, et de 130 % en psychiatrie entre 2019 et 2022, avec un phĂ©nomĂšne qui touche dĂ©sormais aussi les enfants de moins de 10 ans.
  • Un quart des lycĂ©ens (24 %) a dĂ©clarĂ© avoir eu des pensĂ©es suicidaires au cours des 12 derniers mois, les filles Ă©tant nettement plus concernĂ©es (31 % contre 17 % chez les garçons).

 

Facteurs aggravants et conséquences

 

  • La pandĂ©mie de Covid-19 a amplifiĂ© la dĂ©tresse psychique des jeunes, avec l’isolement, la prĂ©caritĂ©, le manque d’interactions sociales et les incertitudes sur l’avenir comme principaux facteurs de risque.
  • Les recours aux psychotropes ont explosĂ© en 2023 chez les 12-25 ans : +60 % de jeunes sous antidĂ©presseurs, +38 % sous antipsychotiques et +8 % sous anxiolytiques par rapport Ă  2022.
  • L’accĂšs aux soins psychiatriques est de plus en plus difficile, avec une baisse du nombre de pĂ©dopsychiatres (-34 % entre 2010 et 2022) et des prises en charge souvent inadaptĂ©es.

 

Groupes les plus touchés

 

  • Les jeunes femmes et les adolescentes sont particuliĂšrement concernĂ©es par l’augmentation des troubles anxieux, dĂ©pressifs et des comportements suicidaires.
  • Les 22-24 ans, souvent plus isolĂ©s et sortis du foyer familial, prĂ©sentent des niveaux d’anxiĂ©tĂ© et de dĂ©pression plus Ă©levĂ©s que les 18-21 ans.

 

 

Pour conclure, la santĂ© mentale des jeunes en France s’est nettement dĂ©gradĂ©e depuis la fin des annĂ©es 2010, avec une accĂ©lĂ©ration depuis la crise du Covid-19. Cette augmentation touche particuliĂšrement les troubles anxieux, dĂ©pressifs et suicidaires, notamment chez les adolescentes et les jeunes adultes. L’accĂšs aux soins reste un dĂ©fi majeur, alors que la demande ne cesse de croĂźtre.

François Charbonnier

 

Sources : Ameli, Santé Publique France, Fondation FondaMental

L'Angleterre prend conscience du grand-remplacement

14/05/2025

L'Angleterre prend conscience du grand-remplacement

Les principales mesures annoncées


Renforcement de tous les types de visas : Les conditions pour obtenir un visa de travail, de regroupement familial ou d’études seront rendues plus strictes. Le gouvernement souhaite mieux contrĂŽler et limiter l’accĂšs Ă  ces visas.

 

Obtention du statut de rĂ©sident permanent : La durĂ©e de prĂ©sence nĂ©cessaire pour demander la rĂ©sidence permanente passe de 5 Ă  10 ans, sauf pour certains profils jugĂ©s essentiels Ă  l’économie (infirmiĂšres, mĂ©decins, ingĂ©nieurs, spĂ©cialistes IA).

 

Exigences linguistiques accrues : Tous les adultes dĂ©pendants d’un titulaire de visa devront dĂ©sormais prouver un niveau d’anglais suffisant, ce qui vise Ă  rĂ©duire le nombre de visas familiaux et Ă  favoriser l’intĂ©gration.

 

Restrictions sectorielles : Certains secteurs, comme les maisons de soins, qui dĂ©pendent fortement de la main-d’Ɠuvre Ă©trangĂšre, verront leurs possibilitĂ©s de recrutement international limitĂ©es.

 

Visas restreints pour certaines nationalitĂ©s : Des restrictions spĂ©cifiques sont prĂ©vues pour les ressortissants de pays comme le Pakistan, le Nigeria ou le Sri Lanka, qui dĂ©posent de nombreuses demandes d’asile.

 

Réduction de la durée de séjour post-études : Les étudiants étrangers pourront rester moins longtemps au Royaume-Uni aprÚs la fin de leurs études.

 

Expulsions facilitĂ©es : Le gouvernement veut accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures d’expulsion pour les Ă©trangers condamnĂ©s pour des crimes.

 


Le gouvernement justifie ces mesures par la nĂ©cessitĂ© de « reprendre le contrĂŽle des frontiĂšres » et de rĂ©pondre Ă  la montĂ©e des prĂ©occupations Ă©lectorales sur l’immigration, notamment aprĂšs la progression du parti anti-immigration Reform UK lors des Ă©lections locales. L’immigration nette a atteint 728 000 personnes entre juin 2023 et juin 2024, un niveau jugĂ© trop Ă©levĂ© par l’exĂ©cutif, qui promet une baisse significative d’ici les prochaines Ă©lections lĂ©gislatives.

 


Le Royaume-Uni ne ferme donc pas totalement ses portes Ă  l’immigration, mais il met en place un systĂšme beaucoup plus sĂ©lectif, strict et contrĂŽlĂ©, avec des critĂšres durcis pour tous les types de visas et une volontĂ© affichĂ©e de rĂ©duire fortement l’immigration nette dans les annĂ©es Ă  venir.

Résistance à l'euthanasie

14/05/2025

Résistance à l'euthanasie

Cet article de Famille Chrétienne décrit une manifestation en France contre le projet de loi sur la fin de vie, organisée par Alliance Vita. Des centaines de personnes se sont rassemblées, à Paris et dans une cinquantaine d'autres villes, pour dénoncer l'euthanasie et le suicide assisté.

 

 Les participants ont mis en scĂšne un "hĂŽpital de fortune" pour critiquer les insuffisances du systĂšme de santĂ© et des soins palliatifs, arguant que la prioritĂ© devrait ĂȘtre de amĂ©liorer les soins plutĂŽt que de lĂ©galiser l'aide Ă  mourir.

 

Des témoignages de manifestants soulignent leurs inquiétudes concernant la dignité humaine, les inégalités potentielles et l'impact sur les personnes vulnérables. Bien que la mobilisation de masse soit incertaine, les organisateurs insistent sur l'importance de la diversité des voix dans le débat et appellent à une action résolue contre le projet de loi.

Habemus papam ! Léon XIV, ou la rupture avec la confusion

13/05/2025

Habemus papam ! Léon XIV, ou la rupture avec la confusion

 

La premiĂšre apparition du pape LĂ©on XIV au balcon de Saint-Pierre, aprĂšs la proclamation de l’Habemus papam, nous a d’abord convaincu d’une chose, presque surprenante : nous avons un pape ! Le cardinal Robert Prevost s’est coulĂ© dans la fonction – une fonction restaurĂ©e – avec une gravitĂ© empreinte de bienveillance, habillĂ© comme un pape, parlant comme un pape, et ouvrant son discours par ces mots qui renvoient immĂ©diatement au Christ : « La paix soit avec vous. » Notre Seigneur n’a-t-il pas envoyĂ© ses disciples en mission en leur enjoignant de dire, dans quelque maison qu’ils visitent : « La paix soit sur cette maison » ? Et ce sont les premiers mots que JĂ©sus a prononcĂ©s – comme l’a aussitĂŽt rappelĂ© LĂ©on XIV – lui, le Bon Pasteur aprĂšs sa rĂ©surrection.

 

LĂ©on XIV a aussi rappelĂ© que « l’humanitĂ© a besoin de Lui comme le pont qui lui permet d’ĂȘtre atteinte par Dieu et par son amour ». Lui, le Christ, le Dieu fait homme, est en effet en tant qu’homme « l’unique mĂ©diateur » entre Dieu et l’humanitĂ©. Il n’y en a pas d’autre. Il n’y a pas d’autre religion qui puisse ainsi relier l’homme Ă  Dieu.

 

Léon XIV marque de nombreuses ruptures avec le pontificat précédent
Du cardinal Robert Prevost on a dit beaucoup de choses. Il Ă©tait classĂ© plutĂŽt parmi les bergogliens, apprĂ©ciĂ© des progressistes, prĂ©sentĂ© comme prĂ©occupĂ© par le rĂ©chauffement climatique ou le sort des migrants. Sur ce dernier point, on peut noter en effet qu’en tant que missionnaire au PĂ©rou envoyĂ© par son ordre des Augustins, puis Ă©vĂȘque de Chiclayo dans le mĂȘme pays, il y a Ă©tĂ© confrontĂ© trĂšs directement. Entre 2016 et 2023, le PĂ©rou a connu l’afflux de plus d’un million et demi de rĂ©fugiĂ©s depuis le Venezuela. Des rĂ©fugiĂ©s de culture chrĂ©tienne et catholique, des gens acculĂ©s au dĂ©part par la misĂšre chaviste, ce communisme Ă  la mode sud-amĂ©ricaine. Robert Prevost a surtout ƓuvrĂ© Ă  ce qu’ils puissent vivre du fruit de leur travail, et non des subventions publiques, et c’est aussi un point important.

Est-il le pape de la « synodalitĂ© » ? Le mot a fait surface pendant sa premiĂšre allocution. Mais n’oublions pas que ce mot offre l’avantage de n’avoir jamais Ă©tĂ© vraiment dĂ©fini, mĂȘme pendant les deux synodes qui l’ont promu. Le tout nouveau pape l’a situĂ© dans un registre prĂ©cis (aprĂšs avoir dĂ©clarĂ© Ă  la suite de saint Augustin : « Avec vous je suis chrĂ©tien, pour vous je suis Ă©vĂȘque ») : « Nous pouvons marcher tous ensemble vers la patrie que Dieu nous a prĂ©parĂ©e. » Cette idĂ©e de chemin vers l’éternitĂ©, vĂ©ritable but de l’existence, commence dĂ©jĂ  Ă  ĂȘtre un leitmotiv des interventions du nouveau souverain pontife.

Comme ses prĂ©dĂ©cesseurs – y compris, contrairement Ă  une fausse information qui circule, Jean-Paul II, BenoĂźt XVI et François – LĂ©on XIV a donnĂ© en latin la bĂ©nĂ©diction Urbi et Orbi assortie de l’indulgence plĂ©niĂšre. Il la prononça avec assurance et recueillement, avec une solennitĂ© qu’on avait oubliĂ©e depuis BenoĂźt XVI, et surtout en inclinant la tĂȘte en prononçant le saint Nom de JĂ©sus. C’est un signe qui s’ajoute Ă  d’autres signes : la vĂȘture, la promptitude Ă  bĂ©nir, le retour dans les appartements pontificaux
 Le matĂ©riel renvoie ici et souligne de diverses maniĂšres la tournure spirituelle que le nouveau pape a dĂ©jĂ  donnĂ©e au pontificat.

 

Léon XIV, un pape qui apparaßt comme pape
Cette tournure, il l’a aussi donnĂ©e en paroles, apparaissant comme un homme de Dieu, un homme de foi. Le pape François aimait Ă  parler du Dieu des surprises, celle de son successeur, Ă©lu par un conclave Ă  80 % composĂ© de cardinaux qu’il avait lui-mĂȘme créés et qu’on supposait Ă  son image, n’est pas des moindres. Le casse-tĂȘte Ă©tait de taille. Le cardinal Parolin partait favori, mais sans pouvoir compter sur quelque soutien des plus « conservateurs », et moins souhaitĂ© par la « gauche » qu’un Tagle. On ne pouvait guĂšre rĂȘver l’élection d’un Sarah ou d’un Burke. Mais il se chuchote sĂ©rieusement Ă  Rome que ce dernier est considĂ©rĂ© depuis le 8 mai comme Ă©tant au nombre des « faiseurs de Pape » – avec en l’occurrence le cardinal de New York Timothy Dolan. Le fait est que dans la modĂ©ration de son apparence et de sa prise de parole, le cardinal Prevost – jadis Ă©lu Ă  la tĂȘte de son ordre des PĂšres Augustins en 20 minutes, du jamais vu – semble capable de confirmer l’adhĂ©sion qui lui a Ă©tĂ© donnĂ©e, et de rĂ©tablir l’ordre aprĂšs les annĂ©es de confusion et d’arbitraire qui ont marquĂ© le pontificat du pape François. La confusion introduite dans le « magistĂšre ordinaire » surtout : la langue de LĂ©on XIV est prĂ©cise, directe ; il est vrai qu’il a une rĂ©putation de bonne doctrine.

Et cela est plus important aujourd’hui que ses Ă©ventuels penchants politiques. Ils sont secondaires, vue la focalisation « Christo-centrĂ©e » des prises de parole de LĂ©on XIV Ă  ce jour, car le monde a d’abord besoin du Christ et de son royaume. Tout le reste sera donnĂ© par surcroĂźt.

L’homĂ©lie donnĂ©e par le nouveau pape lors de sa premiĂšre messe cĂ©lĂ©brĂ©e en la chapelle Sixtine le vendredi matin, 9 mai, a sonnĂ© Ă  cet Ă©gard comme une rupture totalement inattendue vis-Ă -vis du discours naturaliste largement installĂ© dans l’Eglise, qui regarde le monde avec tout l’optimisme de Vatican II et ne perçoit plus guĂšre le caractĂšre totalement indispensable du sacrifice rĂ©dempteur de Notre Seigneur pour refaire le lien entre l’homme et Dieu. L’homme des francs-maçons fait son propre salut ; l’homme abĂźmĂ© par la faute originelle a besoin de la grĂące.

 

Léon XIV ne sÚme pas la confusion du naturalisme
Voici ce qu’en a dit LĂ©on XIV lors de cette premiĂšre homĂ©lie :

 

« JĂ©sus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, c’est-Ă -dire l’unique Sauveur et le rĂ©vĂ©lateur du visage du PĂšre.

« En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  nous dans les yeux confiants d’un enfant, dans l’esprit Ă©veillĂ© d’un adolescent, dans les traits mĂ»rs d’un homme (cf. Conc. Vat. II, Const. Past. Gaudium et spes, n. 22), jusqu’à apparaĂźtre aux siens, aprĂšs sa rĂ©surrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montrĂ© un modĂšle d’humanitĂ© sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse d’une destinĂ©e Ă©ternelle qui dĂ©passe toutes nos limites et toutes nos capacitĂ©s. »

 

D’ailleurs ce monde, LĂ©on XIV l’a alors prĂ©sentĂ© comme plongĂ© dans la « nuit ». L’Eglise, dont il se veut le « fidĂšle administrateur au profit de tout le Corps mystique » (encore une expression un peu oubliĂ©e, remplacĂ©e par « le peuple de Dieu » depuis bien des annĂ©es), il la voit comme « la ville placĂ©e sur la montagne, l’arche du salut qui navigue sur les flots de l’histoire, phare qui Ă©claire la nuit du monde ». Il prĂȘche JĂ©sus le Christ Sauveur, mettant en garde contre la tentation du monde qui soit s’en moque, soit le rĂ©duit Ă  « une sorte de leader charismatique ou de super homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre de baptisĂ©s qui finissent ainsi par vivre, Ă  ce niveau, dans un athĂ©isme de fait ». Toute cette homĂ©lie est Ă  lire, couronnĂ©e Ă  la fin par une rĂ©fĂ©rence au martyre de saint Ignace d’Antioche, par la citation de ce dernier : « Alors je serai vraiment disciple de JĂ©sus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps. » Ignace faisait rĂ©fĂ©rence au fait qu’il allait ĂȘtre dĂ©vorĂ© par les bĂȘtes. Le pape LĂ©on XIV ajoute : « Ses paroles renvoient de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale Ă  un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministĂšre d’autoritĂ© dans l’Eglise : disparaĂźtre pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifiĂ© (cf. Jn 3, 30), se dĂ©penser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaĂźtre et de L’aimer. »

 

Robert Prevost invitait les confirmands au martyre
Tel est le sens de la mission. Et ces paroles ne sont pas neuves dans la bouche du nouveau pape. On trouve sur Internet une vidĂ©o de l’homĂ©lie qu’il prononça lors d’une cĂ©rĂ©monie de confirmation en espagnol, devant tout un parterre de jeunes trĂšs sĂ©rieux oĂč il leur parle de la persĂ©cution qu’ils auront peut-ĂȘtre Ă  endurer. « Non pas, probablement », la persĂ©cution sanglante, mais une de ces autres formes trĂšs nombreuses de persĂ©cution qui vont de la moquerie Ă  l’accusation : « Les catholiques sont tous des corrompus
 pourquoi perdre ton temps Ă  croire en Dieu quand tu pourrais avoir une vie confortable, tranquille, avec beaucoup de plaisirs, en allant oĂč tu veux et en faisant ce que tu veux ? » Il leur rappelle qu’ils sont prĂȘts Ă  vivre en proclamant leur foi, prĂȘts Ă  vivre et Ă  mourir joyeusement dans leur vocation chrĂ©tienne. « Tous, dĂšs le baptĂȘme, nous avons une vocation, dans la vie chrĂ©tienne, Ă  ĂȘtre fidĂšles, Ă  vouloir suivre JĂ©sus-Christ, Ă  vouloir parvenir Ă  la vie Ă©ternelle », disait-il.

 

Ailleurs, on voit celui qui Ă©tait encore Ă©vĂȘque de Chiclayo prendre congĂ© de son diocĂšse pour aller Rome, oĂč le pape François venait de l’appeler Ă  rejoindre le DicastĂšre pour les Ă©vĂȘques. Il expliquait Ă  ses confrĂšres, au lendemain des 10 ans du pontificat, qu’il avait rencontrĂ© Ă  plusieurs reprises Jorge Mario Bergoglio alors que celui-ci Ă©tait encore archevĂȘque de Buenos Aires et qu’il Ă©tait lui-mĂȘme gĂ©nĂ©ral des Augustins :

 

« Quand il a Ă©tĂ© Ă©lu, j’ai dit Ă  quelques frĂšres : “Bien, c’est trĂšs bien, et grĂące Ă  Dieu je ne serai jamais Ă©vĂȘque.” Je ne vais pas vous raconter la raison, mais disons que toutes les rencontres avec le cardinal Bergoglio n’ont pas Ă©tĂ© des moments de grand accord entre nous. »

 

La rupture de Léon XIV par rapport à François : pas tout à fait une nouveauté
Par la suite, le P. PrĂ©vost raconte avoir invitĂ© François Ă  assister au chapitre gĂ©nĂ©ral des Augustins Ă  Rome, ce qu’il fit Ă  la surprise gĂ©nĂ©rale en prĂ©sidant la messe Ă  Saint-Augustin (oĂč le P. PrĂ©vost a confiĂ© se rendre chaque fois qu’il allait Ă  Rome pour se recueillir sur la tombe de sainte Monique). Le pape lui dit, Ă  la fin de la cĂ©rĂ©monie, de se « reposer maintenant ». Quelques mois plus tard, il Ă©tait nommĂ© Ă©vĂȘque de Chiclayo
 OĂč il aurait bien aimĂ© rester. « Mais on doit obĂ©ir Ă  tous les Ăąges de la vie », concluait-il.

Bergoglien ? Pas complĂštement donc, et en tout cas il ne s’est pas senti obligĂ© de se montrer fidĂšle au style pontifical de François, ni en actes ni en paroles
 De telle sorte que ce lundi, aprĂšs avoir reçu les reprĂ©sentants de la presse internationale qui l’ont reçu avec une ovation debout, souriante, applaudissant Ă  tout rompre, il ne s’est pas contentĂ© de leur dire : « Que Dieu vous bĂ©nisse. » Non, il leur a adressĂ© une bĂ©nĂ©diction pontificale, en latin.

Au Regina caeli de dimanche midi, le pape LĂ©on avait dĂ©jĂ  surpris en chantant l’hymne solennellement, en entraĂźnant la foule Ă  la chanter avec lui. Pour les fidĂšles de la liturgie traditionnelle, c’est une premiĂšre indication, sans ĂȘtre une promesse de « paix liturgique ».

Il a expliqué le choix de son nom de pape dans son discours à la Curie, samedi matin :

 

« Il y a plusieurs raisons, mais principalement parce que le Pape LĂ©on XIII, avec l’encyclique historique Rerum novarum, a abordĂ© la question sociale dans le contexte de la premiĂšre grande rĂ©volution industrielle ; et aujourd’hui l’Eglise offre Ă  tous son hĂ©ritage de doctrine sociale pour rĂ©pondre Ă  une autre rĂ©volution industrielle et aux dĂ©veloppements de l’intelligence artificielle, qui posent de nouveaux dĂ©fis pour la dĂ©fense de la dignitĂ© humaine, de la justice et du travail. »

 

LĂ©on XIV : les rerum novarum d’aujourd’hui concernent l’IA
VoilĂ  un pape qui parle de l’intelligence artificielle et de la menace qu’elle reprĂ©sente. Il a ainsi pointĂ© d’emblĂ©e l’une des principales questions de notre temps.

 

Le nouveau pape a placĂ© son pontificat sous la protection de la Vierge Marie, en invoquant tout spĂ©cialement la Madone de PompĂ©i que l’on fĂȘte le 8 mai, jour de son Ă©lection ; c’est Notre Dame du Rosaire, Ă  laquelle un avocat anticlĂ©rical et ancien prĂȘtre sataniste, converti par une apparition de la Vierge, Ă©rigea le sanctuaire qui l’honore en ce lieu. Le dĂ©cret de canonisation du bienheureux Bartolo Longo, « l’apĂŽtre du Rosaire » (comme LĂ©on XIII dont il Ă©tait proche, Ă©tait appelĂ© « pape du Rosaire ») a Ă©tĂ© signĂ© en fĂ©vrier dernier par le pape François


 

LĂ©on XIV a voulu dĂšs samedi aprĂšs-midi se rendre Ă  la basilique des PĂšres Augustins Ă  Genazzano, Ă  une cinquantaine de kilomĂštres de Rome, pour y prier Notre Dame du Bon Conseil qui y est honorĂ©e. Son blason pontifical porte le lys blanc de la Vierge ImmaculĂ©e. Ce sont des signes, lĂ  aussi. Des signes d’espĂ©rance. Il nous reste Ă  prier pour ce pĂšre
 retrouvĂ©.

 

Jeanne Smits sur RITV

Le martyre silencieux des chrĂ©tiens dans l’Est du Congo

13/05/2025

Le martyre silencieux des chrĂ©tiens dans l’Est du Congo

 

Riche en ressources naturelles, ce vaste pays d’Afrique centrale est ravagĂ© depuis des dĂ©cennies par une violence endĂ©mique et une instabilitĂ© chronique, particuliĂšrement dans sa rĂ©gion orientale.

 

Une terre de richesses ensanglantée par les conflits


La RDC, affaiblie et gangrenĂ©e par la corruption, se montre incapable de protĂ©ger sa population. Plus de 200 groupes armĂ©s opĂšrent aujourd’hui sur le territoire. Parmi eux, deux factions se dĂ©marquent par leur violence et leur influence : les ADF (Allied Democratic Forces), affiliĂ©s Ă  l’État islamique, et le M23 (Mouvement du 23 mars), soutenu par le Rwanda.

Les origines du conflit sont complexes et profondĂ©ment enracinĂ©es. HĂ©ritĂ©es des guerres rĂ©gionales des annĂ©es 1990, elles mĂȘlent luttes pour le contrĂŽle des ressources, rivalitĂ©s ethniques et tensions gĂ©opolitiques avec les pays voisins. Les consĂ©quences du gĂ©nocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994 se ressentent encore aujourd’hui.

 

Une crise humanitaire et religieuse majeure


Les exactions commises par ces groupes armĂ©s ont causĂ© depuis janvier 2025, la mort d’au moins 7.000 personnes, le dĂ©placement de 700.000 personnes, et des violences sexuelles d’une ampleur dramatique (un enfant en est victime toutes les 30 minutes).

Loin d’ĂȘtre uniquement politique ou ethnique, cette violence revĂȘt aussi une dimension religieuse. Les chrĂ©tiens sont spĂ©cifiquement ciblĂ©s. En fĂ©vrier 2025, les ADF ont dĂ©capitĂ© 70 chrĂ©tiens dans une Ă©glise protestante de Kasenga (Nord-Kivu). Un massacre atroce dont l’ECLJ s’est saisi pour alerter les institutions internationales.

 

Cette rĂ©alitĂ© a Ă©tĂ© reconnue officiellement par le Parlement europĂ©en dans une rĂ©solution adoptĂ©e le 3 avril 2025 (2025/2612(RSP)), qui demande la mise en place de sanctions ciblĂ©es pour dĂ©fendre la libertĂ© de religion et la sĂ©curitĂ©. Comme le rappelle Ă  juste titre le docteur Mukwege : « Le silence est l’arme des bourreaux. » L’Union europĂ©enne ne peut plus se contenter d’observer. L’heure est Ă  l’action.

 

L’action de l’ECLJ sur le terrain et dans les institutions internationales


Face Ă  cette urgence, le Centre europĂ©en pour le droit et la justice (ECLJ) a pris des mesures concrĂštes. Nous avons invitĂ© Camille et Esther Ntoto, fondateurs de l’ONG congolaise Un Jour Nouveau, Ă  venir tĂ©moigner en Europe. BasĂ©s Ă  Goma, en plein cƓur de la zone de conflit, ils Ɠuvrent Ă  briser le cycle de la violence, de la pauvretĂ© et des inĂ©galitĂ©s par l’éducation, le dĂ©veloppement Ă©conomique et l’émancipation des femmes.

 

Leur tĂ©moignage et les donnĂ©es collectĂ©es sur le terrain ont permis Ă  l’ECLJ de rĂ©diger une contribution officielle Ă  destination de la Rapporteuse spĂ©ciale des Nations unies sur les personnes dĂ©placĂ©es internes, en amont de sa mission en RDC prĂ©vue du 19 au 30 mai 2025.

 

Notre rapport dresse un constat alarmant : prĂšs de 7,3 millions de personnes dĂ©placĂ©es Ă  l’intĂ©rieur de la RDC, des persĂ©cutions religieuses documentĂ©es, dont des massacres de chrĂ©tiens par les ADF, et une explosion des violences sexuelles (en janvier et en fĂ©vrier 2025, l’Unicef dit en avoir enregistrĂ© plus de 10 000 cas). Une impunitĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e rĂšgne dans le pays. L’ECLJ a Ă©galement formulĂ© des recommandations concrĂštes pour renforcer l’aide humanitaire locale et faciliter les enquĂȘtes internationales sur le terrain.

 

Poursuivre le plaidoyer en Europe pour les chrétiens congolais


AprĂšs une premiĂšre mission de sensibilisation aux États-Unis, les Ă©poux Ntoto poursuivent leur mobilisation sur le continent europĂ©en. Du 14 au 16 mai 2025, l’ECLJ sera Ă  Bruxelles pour rencontrer des responsables politiques, notamment des eurodĂ©putĂ©s membres de l’intergroupe « LibertĂ© de religion », ainsi que des membres de la sous-commission des droits de l’homme, mais aussi des officiels du Service europĂ©en pour l'action extĂ©rieure (le service diplomatique de l'UE).

 

L’objectif est clair : faire entendre la voix des victimes congolaises et transformer la rĂ©cente rĂ©solution du Parlement europĂ©en en actions concrĂštes et durables.

 

Seigneur, prions pour le peuple congolais. Tu vois les larmes des mĂšres, les cris des enfants, la dĂ©tresse des familles dĂ©placĂ©es. Viens consoler ceux qui pleurent, protĂ©ger ceux qui fuient, relever ceux qui tombent. Mets fin Ă  la violence, aux massacres et aux viols. DĂ©sarme les bourreaux, fortifie les artisans de paix. Ouvre le cƓur des dirigeants politiques. Et que ton Église se lĂšve, ferme et douce, pour ĂȘtre signe d’espĂ©rance au cƓur du chaos.

 

Huet Manaëm ECLJ

Observations sur le Nouveau Pape Léon XIV

12/05/2025

Observations sur le Nouveau Pape Léon XIV

Le Pape LĂ©on XIV a une personnalitĂ© vraiment trĂšs diffĂ©rente de celle de son prĂ©dĂ©cesseur, bien qu'il l'ait citĂ© de façon chaleureuse.  Il est perçu comme un homme sage et pondĂ©rĂ©, un homme qui Ă©coute Ă©coute attentivement ses interlocuteurs et ses collaborateurs. Il ne sera pas, contrairement Ă  son prĂ©dĂ©cĂ©sseur, un pape autoritaire qui tend Ă  concentrer tous les pouvoirs.

 

Son style (vĂȘtements, liturgie) et ses propos suggĂšrent un recentrage vers une approche plus classique de gouvernement. Ce pape n'est pas ce que l'on peut appeler un conservateur. Rien dans son parcours dans l'Ă©glise jusqu'Ă  prĂ©sent ne va dans cette direction. Il reste partisan de la synodalitĂ©. Il pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un "progressiste modĂ©rĂ©", mĂȘme s'il, paraĂźt-il, ne s'est jamais laissĂ© enfermer dans une classification quelconque.

 

On le sent doux et humble, droit et bon, un homme ouvert Ă  l'Esprit Saint.

Le Pape sera rapidement confronté aux questions brûlantes de l'actualité dans l'église que le pontificat précédent n'a pas solutionnées dans le sens de la doctrine de l'église. Ces questions incluent le sacerdoce d'hommes mariés, le diaconat féminin, les revendications LGBT et les attentes des catholiques attachés à la tradition.

 

L'Église fait face Ă  des difficultĂ©s doctrinales majeures. Et aussi des divisions profondes, avec la prĂ©sence de groupes de pression modernistes les plus divers. Le Pape devra ĂȘtre fort pour confesser la foi et confirmer ses frĂšres, ce qui est son seul rĂŽle finalement. Il est donc impĂ©rativement nĂ©cessaire de l'aider, prier pour lui, spĂ©cialement la Sainte Vierge que ce disciple de St Augustin aime tant.

 

Le redressement de l'église ne pourra venir que du pape, Il n'y a pas d'autres possibilités.

Source : d'aprÚs une prédication.

Le Président, les Maçons et la Laïcité Anti-Catholique

11/05/2025

Le Président, les Maçons et la Laïcité Anti-Catholique

 

Lors de son intervention Ă  la Grande Loge de France le 5 mai dernier, Emmanuel Macron a rendu hommage au rĂŽle de la franc-maçonnerie dans les « grands combats de la RĂ©publique » et a louĂ© son « travail » et sa « maĂŻeutique utile pour le pays et pour la RĂ©publique ». Il a centrĂ© son discours sur la laĂŻcitĂ©, qu'il considĂšre comme fondamentale pour le sentiment, la pratique et l'identitĂ© rĂ©publicaine. Pour lui, la loi de 1905 n'est pas seulement une loi de sĂ©paration, mais une loi de libertĂ© qui reconnaĂźt et protĂšge la libertĂ© de conscience, de culte, ainsi que la libertĂ© de croire et de ne pas croire. Il la dĂ©crit comme un espace oĂč chacun se reconnaĂźt en « frĂšre en RĂ©publique ».


Cependant, diverses sources critiquent fortement l'interprĂ©tation que le prĂ©sident donne de cette laĂŻcitĂ©. Selon Emmanuel Macron, il faut prendre garde au « piĂšge » de ceux qui voudraient faire une « lecture identitaire » de la laĂŻcitĂ© pour « s’attaquer Ă  des religions ou croyances », en particulier au nom de leur prĂ©tendue incompatibilitĂ© avec les valeurs de la RĂ©publique. Il estime que limiter l'islam sur la base d'une interprĂ©tation stricte de la loi de 1905 reviendrait Ă  la « trahir » ou la « dĂ©tourner ».


Cette position est qualifiĂ©e d'« inversion manifeste de la rĂ©alitĂ© » par Pauline Mille de RITV, qui note qu'en 2018, il y a eu dix fois plus d'actes anti-chrĂ©tiens que d'actes antimusulmans en France. L'auteur affirme que la RĂ©publique française, et mĂȘme le prĂ©sident, prĂ©fĂšrent l'islam Ă  l'Église catholique. Dans Dans Le JDD, Ferghane Azihari dĂ©nonce :

En reprenant Ă  son compte le poncif d’extrĂȘme gauche d’une laĂŻcitĂ© instrumentalisĂ©e pour stigmatiser l’islam, Emmanuel Macron tourne le dos Ă  l’hĂ©ritage rĂ©publicain dont les francs-maçons, ses hĂŽtes du jour, se revendiquent pourtant. Il y a lĂ  une trahison d’une rare gravitĂ©. [....] Car ceux qui, comme lui, agitent ce clichĂ© usĂ© jusqu’à la corde, se gardent bien de regarder en face la rĂ©alitĂ© : l’état de la libertĂ© de conscience dans un monde musulman composĂ© d’une quantitĂ© disproportionnĂ©e de sociĂ©tĂ©s tyranniques oĂč la libertĂ©, l’égalitĂ© et la fraternitĂ© relĂšvent de la science-fiction la plus totale. OĂč sont les Ă©coles laĂŻques Ă  Riyad ? Comment sont traitĂ©s les libres penseurs Ă  TĂ©hĂ©ran ou Ă  Alger ? OĂč sont les caricaturistes Ă  Islamabad ? Est-il d’ailleurs besoin de prĂ©ciser que le monde musulman est loin d’ĂȘtre la zone la plus hospitaliĂšre pour les loges maçonniques ?

 

Les critiques soulignent que le prĂ©sident Macron Ă©vite de nommer l'islam comme Ă©tant la source des principales tensions qui Ă©branlent actuellement les valeurs rĂ©publicaines. Ce « refus de nommer l’ennemi » est vu comme une « abdication » et une « faute impardonnable », d'autant plus dans un pays marquĂ© par des attentats liĂ©s Ă  l'islamisme. Le discours est jugĂ© comme un « exercice de rhĂ©torique creux » et une « dĂ©robade », loin de dĂ©fendre la laĂŻcitĂ© face Ă  ceux qui la menacent.


De plus, il est reprochĂ© Ă  Emmanuel Macron de commettre un « gros mensonge historique » en oubliant le « combat contre les conquĂȘtes laĂŻques » entre 1879 et 1905, marquĂ© par des violences et spoliations contre les catholiques, que Pauline Mille dĂ©crit comme une « vĂ©ritable guerre civile ». La peinture faite de la loi de 1905 est jugĂ©e « trop idyllique » et un « mensonge dĂ©libĂ©rĂ© » servant Ă  justifier sa politique.


En s'adressant aux francs-maçons, Emmanuel Macron leur a demandĂ© d'ĂȘtre les « ambassadeurs de la fraternitĂ© » et de rĂ©pĂ©ter que le seul mot s'accordant avec la laĂŻcitĂ© est la « libertĂ© ». Cette dĂ©marche est vue comme une invitation aux maçons Ă  s'associer Ă  son projet d'accueillir l'islam dans la RĂ©publique, tout en s'attaquant frontalement aux intĂ©rĂȘts des Français et Ă  la foi de l'Église catholique.

 

Laissons la conclusion Ă  Pauline Mille :

"En somme, Macron s’est adressĂ© aux maçons, qui se prĂ©tendent apolitiques dans leurs loges, pour affirmer de grands choix politiques : aprĂšs la promotion du « droit » Ă  l’avortement, Ă  l’euthanasie, Ă  la destruction de la famille et au grand mĂ©lange des genres, que nous avons vu dans le prĂ©cĂ©dent article, voici affirmĂ© le combat contre les populistes et l’accueil de l’islam dans la RĂ©publique auquel il invite les maçons Ă  s’associer. Il leur a demandĂ© d’ĂȘtre des « ambassadeurs de la fraternitĂ©. (
) C’est ainsi que nous dĂ©montrerons collectivement que la loi de 1905 n’est pas une loi d’exclusion, mais de rĂ©union. (
) Je vous demande d’aller partout rĂ©pĂ©ter sans cesse et sans vous lasser que le seul mot qui s’accorde avec laĂŻcitĂ© est le mot de libertĂ© ». VoilĂ  donc un prĂ©sident de la RĂ©publique en exercice qui « demande » aux maçons d’annoncer sa bonne parole, qui est aussi la leur, et qui, bien sĂ»r, s’attaque frontalement non seulement Ă  l’intĂ©rĂȘt des Français tel qu’il s’exprime majoritairement, mais aussi Ă  la foi de l’Eglise catholique."

 

 

F.C.

Passe d’armes LĂ©on XIV / JD Vance : St Augustin arbitre !

09/05/2025

Passe d’armes LĂ©on XIV / JD Vance : St Augustin arbitre !

Plus prĂ©cisĂ©ment, il a critiquĂ© la position du vice-prĂ©sident amĂ©ricain sur la hiĂ©rarchie de l’amour que l’on doit Ă  son prochain. JD Vance avait affirmĂ© que, selon la doctrine catholique, il fallait aimer d’abord sa famille, puis sa communautĂ©, ses concitoyens, et seulement ensuite les Ă©trangers, justifiant ainsi une politique anti-immigration stricte.

 

J. D. Vance s’est effectivement appuyĂ© sur la notion d’« ordo amoris » (ordre de l’amour) dĂ©veloppĂ©e par saint Augustin pour justifier sa position selon laquelle il existerait une hiĂ©rarchie dans la charitĂ© : aimer d’abord sa famille, puis sa communautĂ©, puis sa nation, et enfin les Ă©trangers. 


En rĂ©ponse, Robert Prevost a partagĂ© sur X (anciennement Twitter) un Ă©ditorial du National Catholic Reporter intitulĂ© « JD Vance a tort : JĂ©sus ne nous demande pas de hiĂ©rarchiser notre amour pour les autres », reprenant cette phrase dans son propre message. Ce tweet, dont l’authenticitĂ© a Ă©tĂ© confirmĂ©e par le Vatican, a suscitĂ© de nombreux commentaires et a Ă©tĂ© largement remarquĂ© aprĂšs son Ă©lection comme pape LĂ©on XIV.

 

J. D. Vance a choisi de ne pas répondre frontalement à la critique du cardinal devenu pape, privilégiant une communication institutionnelle et une attitude de respect protocolaire lors de ses échanges avec le Vatican.

 

Ce petit conflit serait sans grand intĂ©rĂȘt si l’on ne savait pas que le nouveau pape est de l’ordre de St Augustin (il en a mĂȘme Ă©tĂ© le prieur gĂ©nĂ©ral) et que J.D. Vance a dĂ©clarĂ© devoir sa conversion au catholicisme Ă  la lecture de St Augustin !

 

Allo ? St Augustin, un avis ?

 

F.C.


Sources: La Croix, Tribune Chrétienne, La Parisien

La premiÚre homélie du Saint PÚre

09/05/2025

La premiÚre homélie du Saint PÚre

 

«Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant». Par ces paroles, Pierre, interrogĂ© avec les autres disciples par le MaĂźtre sur la foi qu’il a en Lui, exprime en synthĂšse le patrimoine que l’Église, Ă  travers la succession apostolique, garde, approfondit et transmet depuis deux mille ans. JĂ©sus est le Christ, le Fils du Dieu vivant, c’est-Ă -dire l’unique Sauveur et le rĂ©vĂ©lateur du visage du PĂšre. En Lui, Dieu, pour se faire proche et accessible aux hommes, s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  nous dans les yeux confiants d’un enfant, dans l’esprit Ă©veillĂ© d’un adolescent, dans les traits mĂ»rs d’un homme, jusqu’à apparaĂźtre aux siens, aprĂšs sa rĂ©surrection, dans son corps glorieux. Il nous a ainsi montrĂ© un modĂšle d’humanitĂ© sainte que nous pouvons tous imiter, avec la promesse d’une destinĂ©e Ă©ternelle qui dĂ©passe toutes nos limites et toutes nos capacitĂ©s.

 

Dans sa rĂ©ponse, Pierre saisit ces deux aspects : le don de Dieu et le chemin Ă  parcourir pour se laisser transformer, dimensions indissociables du salut, confiĂ©es Ă  l’Église afin qu’elle les annonce pour le bien du genre humain. ConfiĂ©s Ă  nous, choisis par Lui avant mĂȘme que nous ayons Ă©tĂ© formĂ©s dans le sein de notre mĂšre, rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s dans l’eau du BaptĂȘme et, au-delĂ  de nos limites et sans aucun mĂ©rite de notre part, conduits ici et envoyĂ©s d’ici, afin que l’Évangile soit annoncĂ© Ă  toute crĂ©ature.

 

En particulier, Dieu, en m’appelant par votre vote Ă  succĂ©der au Premier des ApĂŽtres, me confie ce trĂ©sor afin que, avec son aide, j’en sois le fidĂšle administrateur au profit de tout le Corps mystique de l’Église, de sorte qu’elle soit toujours plus la ville placĂ©e sur la montagne, l’arche du salut qui navigue sur les flots de l’histoire, phare qui Ă©claire les nuits du monde. [
]

 

Aujourd’hui encore, nombreux sont les contextes oĂč la foi chrĂ©tienne est considĂ©rĂ©e comme absurde, rĂ©servĂ©e aux personnes faibles et peu intelligentes ; des contextes oĂč on lui prĂ©fĂšre d’autres certitudes, comme la technologie, l’argent, le succĂšs, le pouvoir, le plaisir. Il s’agit d’environnements oĂč il n’est pas facile de tĂ©moigner et d’annoncer l’Évangile, et oĂč ceux qui croient sont ridiculisĂ©s, persĂ©cutĂ©s, mĂ©prisĂ©s ou, au mieux, tolĂ©rĂ©s et pris en pitiĂ©. Et pourtant, c’est prĂ©cisĂ©ment pour cette raison que la mission est urgente en ces lieux, car le manque de foi entraĂźne souvent des drames tels que la perte du sens de la vie, l’oubli de la misĂ©ricorde, la violation de la dignitĂ© de la personne sous ses formes les plus dramatiques, la crise de la famille et tant d’autres blessures dont notre sociĂ©tĂ© souffre considĂ©rablement. Aujourd’hui encore, il existe des contextes oĂč JĂ©sus, bien qu’apprĂ©ciĂ© en tant qu’homme, est rĂ©duit Ă  une sorte de leader charismatique ou de super-homme, et cela non seulement chez les non-croyants, mais aussi chez nombre de baptisĂ©s qui finissent ainsi par vivre, Ă  ce niveau, dans un athĂ©isme de fait.

 

Tel est le monde qui nous est confiĂ©, dans lequel, comme nous l’a enseignĂ© Ă  maintes reprises le pape François, nous sommes appelĂ©s Ă  tĂ©moigner de la foi joyeuse en JĂ©sus Sauveur. [
]

 

Je le dis tout d’abord pour moi-mĂȘme, en tant que Successeur de Pierre, alors que je commence ma mission d’ÉvĂȘque de l’Église qui est Ă  Rome, appelĂ©e Ă  prĂ©sider dans la charitĂ© l’Église universelle, selon la cĂ©lĂšbre expression de Saint Ignace d’Antioche. Conduit enchaĂźnĂ© vers cette ville, lieu de son sacrifice imminent, il Ă©crivait aux chrĂ©tiens qui s’y trouvaient : « Alors je serai vraiment disciple de JĂ©sus-Christ, quand le monde ne verra plus mon corps ». Il faisait rĂ©fĂ©rence au fait d’ĂȘtre dĂ©vorĂ© par les bĂȘtes sauvages dans le cirque – et c’est ce qui arriva –, mais ses paroles renvoient de maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale Ă  un engagement inconditionnel pour quiconque exerce un ministĂšre d’autoritĂ© dans l’Église : disparaĂźtre pour que le Christ demeure, se faire petit pour qu’Il soit connu et glorifiĂ©, se dĂ©penser jusqu’au bout pour que personne ne manque l’occasion de Le connaĂźtre et de L’aimer. Que Dieu m’accorde cette grĂące, aujourd’hui et toujours, avec l’aide de la trĂšs tendre intercession de Marie, MĂšre de l’Église.

 

Extraits relevés par Michel Janva du Salon Beige

L’élection du pape amĂ©ricain LĂ©on XIV : un problĂšme pour Trump

09/05/2025

L’élection du pape amĂ©ricain LĂ©on XIV : un problĂšme pour Trump

 

Un accueil officiel, mais une fracture idéologique

Donald Trump a publiquement fĂ©licitĂ© LĂ©on XIV sur ses rĂ©seaux sociaux, saluant un « grand honneur » pour les États-Unis et exprimant son impatience de rencontrer le nouveau souverain pontife.

 

Cette rĂ©action officielle masque cependant une rĂ©alitĂ© plus complexe : LĂ©on XIV, bien que citoyen amĂ©ricain, incarne des positions en nette opposition avec la ligne politique de l’administration Trump, notamment sur la question des migrants, la protection de l’environnement, la peine de mort et la justice sociale. Il a, par le passĂ©, critiquĂ© la politique migratoire de Trump et s’est montrĂ© sensible Ă  des thĂšmes progressistes, ce qui lui vaut d’ĂȘtre qualifiĂ© de « pape woke » ou de « marxiste » par certains membres de l’extrĂȘme droite amĂ©ricaine.

 

Hostilité du camp trumpiste et signal du Vatican

Plusieurs figures du mouvement MAGA (Make America Great Again), proches de Trump, ont ouvertement attaqué le nouveau pape, le qualifiant de « never-trumper gauchiste » et dénonçant un « pantin marxiste au Vatican ». Cette hostilité traduit une fracture entre la droite religieuse américaine, souvent alliée à Trump, et la direction prise par le Vatican sous Léon XIV.

 

Selon des spĂ©cialistes, l’élection de LĂ©on XIV est perçue comme un « signal clair Ă  l’administration Trump » : le Vatican ne compte pas se plier aux attentes de la Maison Blanche et affirme son indĂ©pendance, notamment sur les questions de sociĂ©tĂ© qui divisent les catholiques amĂ©ricains.

 

Un paradoxe pour les catholiques américains

Bien que la majoritĂ© des catholiques amĂ©ricains aient votĂ© pour Trump, LĂ©on XIV ne fait pas de sa nationalitĂ© un marqueur politique et se distingue par une vision universelle et modĂ©rĂ©e, parfois en contradiction avec la branche traditionaliste de l’Église amĂ©ricaine, historiquement proche de la droite rĂ©publicaine.

 

Cette situation met en lumiĂšre un paradoxe : un pape amĂ©ricain qui, loin d’ĂȘtre un alliĂ© naturel de Trump, pourrait au contraire incarner une voix critique sur des sujets clĂ©s de l’agenda trumpiste.

 


Pour conclure, l’élection du pape LĂ©on XIV, loin d’ĂȘtre une victoire symbolique pour Donald Trump, reprĂ©sente plutĂŽt un dĂ©fi politique et idĂ©ologique. Si Trump a affichĂ© une courtoisie diplomatique, son entourage et la base MAGA perçoivent le nouveau pontife comme un adversaire potentiel sur les grandes questions de sociĂ©tĂ©. Le Vatican, sous la houlette de LĂ©on XIV, semble dĂ©terminĂ© Ă  affirmer son autonomie face Ă  la politique amĂ©ricaine, rendant les relations Ă  venir incertaines et potentiellement conflictuelles.
Mais faisons confiance Ă  la "real politik". Un pape ne pense pas comme un cardinal !

F.C.

 

 

L'influence de la communauté Sant'Egidio sur le conclave

08/05/2025

L'influence de la communauté Sant'Egidio sur le conclave

 

La communautĂ© Sant’Egidio, fondĂ©e par Andrea Riccardi, est reconnue comme l’un des groupes de pression catholiques les plus influents au niveau mondial, notamment lors des pĂ©riodes de transition papale. Depuis plusieurs dĂ©cennies, Sant’Egidio s’active en coulisses lors des conclaves, cherchant Ă  promouvoir des candidats proches de ses valeurs de dialogue interreligieux, d’ouverture et de diplomatie. Leur influence s’exerce Ă  travers un large rĂ©seau de relations dans l’Église, dans le monde politique (notamment en Italie et en France), et par leur capacitĂ© Ă  organiser de grands Ă©vĂ©nements internationaux, comme les rencontres interreligieuses « dans l’esprit d’Assise ».(1)

 

RĂŽle d’Andrea Riccardi et stratĂ©gie de soutien

Andrea Riccardi, le fondateur, reste la figure centrale de la communautĂ© et orchestre ses stratĂ©gies. Il est rĂ©putĂ© pour sa capacitĂ© Ă  s’adapter Ă  chaque nouveau pontificat et Ă  placer des membres ou des proches Ă  des postes clĂ©s du Vatican. Par exemple, sous le pape François, plusieurs personnalitĂ©s issues de Sant’Egidio ont Ă©tĂ© promues Ă  des fonctions importantes, ce qui a renforcĂ© la visibilitĂ© et le poids du mouvement.

 

Candidats soutenus et prudence tactique

Contrairement Ă  une idĂ©e rĂ©pandue, le cardinal Matteo Zuppi, bien qu'appartenant Ă  Sant’Egidio, n’est pas nĂ©cessairement le candidat officiel du mouvement pour le conclave actuel. La communautĂ© soutient plutĂŽt des profils comme le cardinal portugais JosĂ© Tolentino de Mendonça, jugĂ© moins exposĂ© et donc moins susceptible de provoquer la mĂ©fiance parmi les cardinaux Ă©lecteurs, certains craignant qu’un pape trop liĂ© Ă  Sant’Egidio ne soit sous la coupe d’une « oligarchie externe, un Etat dans l'Etat». Cette prudence tĂ©moigne de la sophistication de la stratĂ©gie d’influence du groupe, qui prĂ©fĂšre agir en coulisses et Ă©viter toute identification trop directe Ă  un candidat unique.(2)

NĂ©anmoins le cardinal Zuppi plairait bien au prĂ©sident Macron, car considĂ©rĂ© comme l’un des membres les plus progressistes de la hiĂ©rarchie catholique italienne sur les questions LGBT. Il a publiquement plaidĂ© pour un meilleur accueil des personnes homosexuelles dans l’Église, a Ă©crit la prĂ©face de l’édition italienne du livre du jĂ©suite James Martin sur la relation entre l’Église catholique et la communautĂ© LGBT, et a soutenu la dĂ©claration Fiducia Supplicans qui autorise la bĂ©nĂ©diction des couples homosexuels. En juin 2022, il a permis la bĂ©nĂ©diction religieuse d’un couple de mĂȘme sexe dans son diocĂšse de Bologne, une premiĂšre en Italie, bien que cela ait suscitĂ© des controverses et des critiques au sein de l’Église.(3)

 

Perception et limites de l’influence

Si Sant’Egidio est capable de fĂ©dĂ©rer des soutiens et de peser sur les dĂ©bats, son influence suscite aussi des rĂ©ticences. Certains cardinaux craignent une mainmise excessive du groupe sur le futur pontificat, ce qui limite la possibilitĂ© pour un candidat trop marquĂ© Sant’Egidio d’accĂ©der au trĂŽne de Pierre. Par ailleurs, la communautĂ© Ă©vite de prendre position sur les sujets doctrinaux les plus clivants, prĂ©fĂ©rant se concentrer sur le dialogue et la diplomatie, ce qui lui permet de rassembler sans diviser.

 

 

Sant’Egidio joue donc un rĂŽle important dans l’animation des rĂ©seaux et des alliances Ă  l’approche du conclave, en promouvant des candidats compatibles avec sa vision de l’Église, mais en Ă©vitant de s’exposer frontalement. Son influence est rĂ©elle mais indirecte, et son efficacitĂ© dĂ©pendra de la capacitĂ© du collĂšge des cardinaux Ă  rĂ©sister ou non Ă  la pression de groupes organisĂ©s lors de l’élection du nouveau pape

 

François Charbonnier

 

(1)https://www.diakonos.be/settimo-cielo/conclave-en-vue-operation-santegidio/

(2)https://www.diakonos.be/surprise-le-papabile-de-la-communaute-de-santegidio-nest-pas-zuppi-mais-tolentino/
(3)https://outreach.faith/2025/05/where-some-papal-contenders-stand-on-lgbtq-issues/

(3)https://www.lavie.fr/idees/chroniques/cardinal-zuppi-un-papabile-nomme-a-la-tete-de-leglise-italienne-82588.php

Euthanasie : un Ă©vĂȘque monte au crĂ©neau.

07/05/2025

Euthanasie : un Ă©vĂȘque monte au crĂ©neau.

Mgr Éric de Moulins d'Amieu de Beaufort, prĂ©sident de la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France de 2019 Ă  2025, a rĂ©pondu publiquement Ă  Emmanuel Macron le 6 mai 2025, rĂ©agissant Ă  ses propos sur la fin de vie et le projet de loi sur l’aide Ă  mourir. Alors que le prĂ©sident Macron affirmait que le dĂ©bat devait porter sur la question du « moindre mal », Mgr de Moulins-Beaufort a contestĂ© cette approche sur X (ex-Twitter), dĂ©clarant :

 

« Non, Monsieur le PrĂ©sident, le choix de faire mourir et d’aider Ă  se tuer n’est pas celui du moindre mal. C’est celui de la mort tout court. »

 

Il a ajoutĂ© que ce choix reprĂ©sentait « l’abandon et le refus d’aider jusqu’au bout », accompagnant son message d’une citation du pape François : « On ne joue pas avec la vie ».

Cette prise de position intervient Ă  la veille de l’examen Ă  l’AssemblĂ©e nationale du texte sur le « droit Ă  l’aide Ă  mourir », et marque la ferme opposition de l’Église catholique Ă  toute lĂ©galisation de l’euthanasie ou du suicide assistĂ©.

 

Les principaux points abordĂ©s par Mgr de Moulins-Beaufort dans sa lettre Ă  Emmanuel Macron sur la fin de vie sont :

--  Il rejette l’idĂ©e que « faire mourir » ou « aider Ă  se tuer » soit un moindre mal, affirmant que c’est « le choix de la mort tout court » et non celui de la fraternitĂ© ou de la dignitĂ©.

 

-- Il considùre que cette loi marque un abandon des plus fragiles et un refus d’accompagner les personnes jusqu’au bout de leur vie.

 

-- Il alerte sur la « transgression » que constitue ce projet de loi, qui pĂšserait particuliĂšrement sur les plus vulnĂ©rables et les plus isolĂ©s de la sociĂ©tĂ©.

 

-- Il rappelle la position de l’Église : la vie n’est pas un bien disponible, mais un don Ă  accompagner, et cite le pape François : « On ne joue pas avec la vie ».

 

Mgr de Moulins-Beaufort insiste ainsi sur la responsabilitĂ© collective d’accompagner les personnes en fin de vie, plutĂŽt que de lĂ©galiser une aide active Ă  mourir.

 

Emmanuel Macron n’a pas rĂ©agi publiquement de façon directe aux propos de Mgr de Moulins-Beaufort. Avant la dĂ©claration de l’archevĂȘque, le prĂ©sident avait dĂ©fendu, lors d’un discours devant la Grande Loge de France, une approche du dĂ©bat sur la fin de vie fondĂ©e sur la notion de « moindre mal », estimant que la discussion ne devait pas se limiter Ă  « pour ou contre la vie », mais Ă  la complexitĂ© des situations humaines en fin de vie. AprĂšs la rĂ©ponse ferme de Mgr de Moulins-Beaufort, aucune dĂ©claration officielle de M. Macron spĂ©cifiquement adressĂ©e Ă  l’archevĂȘque ou Ă  l’épiscopat n’a Ă©tĂ© rapportĂ©e Ă  notre connaissance.


 

 

 

 

Les racines bibliques du jubilé

06/05/2025

Les racines bibliques du jubilé

 

Racines calendaires dans le judaĂŻsme ancien : Le jubilĂ© s'inscrit dans le systĂšme calendaire septĂ©naire juif, calquĂ© sur le rythme du sabbat. De mĂȘme que chaque semaine se termine par un jour de repos (sabbat), chaque "semaine d'annĂ©e" se termine par une annĂ©e sabbatique oĂč la terre doit chĂŽmer. Le jubilĂ© s'ajoute aprĂšs sept "semaines d'annĂ©es", constituant une cinquantiĂšme annĂ©e. Les racines bibliques du jubilĂ© s’enracinent dans la particularitĂ© calendaire du judaĂŻsme ancien, centrĂ© sur le repos sabbatique, fixant un rythme septĂ©naire qui se dĂ©ployait pour les jours, mais aussi pour les annĂ©es.
Toutes les sept semaines d’annĂ©es, une annĂ©e jubilaire s’ajoutait encore, en laquelle Ă©tait prescrit un affranchissement presque total.

 

Une année de confiance et de priÚre : L'année jubilaire est une invitation à la confiance en Dieu et à la priÚre. L'abstention des travaux agricoles (ensemencement, moisson, vendange) durant cette année repose sur la promesse divine de fournir une triple ration la sixiÚme année précédant le jubilé (Lv 25, 21). L'année commençait et se terminait début automne, au moment de Yom Kippour.


"À l’instar du prĂ©cepte sabbatique, la prescription de l’annĂ©e jubilaire invite le peuple Ă©lu Ă  la confiance et Ă  la priĂšre."
"Sans commander d’Ɠuvres religieuses spĂ©cifiques, mais en demandant l’abstention de toute activitĂ© agricole (ensemencement, moisson, vendange) le Seigneur appelle IsraĂ«l Ă  se reposer sur la bĂ©nĂ©diction promise pour la sixiĂšme annĂ©e (Lv 25, 21)."


Une année de grùce, d'amnistie et de libération : L'aspect le plus significatif du jubilé est son caractÚre de "grùce". Tous les cinquante ans, il prescrivait l'annulation des dettes, des hypothÚques et des aliénations. Les servages étaient affranchis.


Mais surtout, l’annĂ©e jubilaire Ă©tait une annĂ©e de « grĂące », c’est Ă  dire d’amnistie et de libĂ©ration : tous les cinquante ans, toutes les dettes, hypothĂšques et autres aliĂ©nations Ă©taient annulĂ©es, les servages affranchis.


Rétablissement de la possession fonciÚre originelle : Un élément central du jubilé était le retour de chaque famille à la possession du bien qui lui avait été attribué historiquement lors de la répartition par Josué. Cela impliquait l'inaliénabilité fondamentale de la propriété terrienne, considérée comme confiée par Dieu. Les prix des transactions fonciÚres étaient ajustés en fonction du temps restant jusqu'au jubilé (Lv 27, 16). Flavius JosÚphe mentionne des arrangements possibles pour l'indemnisation (bien que le document ne cite pas directement JosÚphe sur ce point, il rapporte son témoignage). Les maisons dans les villes fortifiées faisaient exception, sauf celles des Lévites.


"Chaque famille d’IsraĂ«l rentrait dans la possession du bien qui lui avait Ă©tĂ© historiquement Ă©chu lors de la grande rĂ©partition de JosuĂ©."
"Puisque chaque portion de sol agricole revenait Ă  la famille qui la dĂ©tenait originairement, la propriĂ©tĂ© Ă©tait finalement inaliĂ©nable, puisqu’elle avait Ă©tĂ© confiĂ©e en quelque sorte par Dieu."
"Le LĂ©vitique prĂ©voyait ainsi que les prix des transactions fonciĂšres soient fixĂ©s selon le nombre d’annĂ©es restant avant le jubilĂ©."
"En revanche, il semble que le jubilĂ© n’avait pas d’effet dans les villes entourĂ©es de murs, oĂč les maisons pouvaient ĂȘtre dĂ©finitivement acquises, sauf celles des LĂ©vites."


Importance thĂ©orique et non-respect dans l'Ancien Testament : Bien que la loi du jubilĂ© soit mentionnĂ©e et soulignĂ©e dans divers passages (Nb 36, 4 ; Lv 27, 16 ; Ez 46, 16), sa pratique n'Ă©tait pas toujours respectĂ©e. Le prophĂšte JĂ©rĂ©mie rapporte un cas oĂč les princes du roi SĂ©dĂ©cias ont feint d'appliquer l'affranchissement des esclaves avant de revenir sur leur dĂ©cision (Jr 34, 8-11). Le cas d'Achab prenant la vigne inaliĂ©nable de Naboth illustre Ă©galement le mĂ©pris de cette loi. Les prophĂštes mettaient en garde contre ceux qui accumulaient les biens fonciers au mĂ©pris du jubilĂ©.


"De nombreux passages de la Bible montrent l’importance de la pratique du jubilĂ© Ă  l’époque de la monarchie d’IsraĂ«l..."
"Mais la loi n’est pas toujours respectĂ©e, puisque JĂ©rĂ©mie raconte comment les princes du temps de SĂ©dĂ©cias firent mine de l’appliquer, puis se dĂ©dirent..."
"...ils changĂšrent d’avis et firent revenir les esclaves, hommes et femmes, qu’ils avaient renvoyĂ©s libres, et les obligĂšrent Ă  redevenir esclaves et servantes." (Jr 34, 10-11)
"Dans le Second livre des Rois, c’est l’impie Achab... qui prend la vigne de Naboth, un bien inaliĂ©nable..."


Disparition de la pratique aprÚs l'exil : Il semble que la pratique du jubilé n'ait pas survécu aux exils d'Israël (722 av. J.-C.) et de Juda (586 av. J.-C.). Le livre de Néhémie, qui mentionne l'année sabbatique, ne parle pas du jubilé (Ne 10, 31). Cependant, la notion du jubilé est restée présente dans les esprits et est mentionnée par l'historien Flavius JosÚphe à la fin du 1er siÚcle de notre Úre.


"Il semble cependant que la pratique du jubilĂ© ne survĂ©cut pas aux temps de l’exil..."
"La notion dernier jubilĂ© demeura cependant profondĂ©ment inscrite dans les esprits, puisqu’elle est mentionnĂ©e Ă  plusieurs reprises par l’historien Flavius JosĂšphe Ă  la fin du Ier siĂšcle de notre Ăšre."


Étymologie et signification du mot "jubilĂ©" : Le terme "jubilĂ©" (yobel en hĂ©breu) vient initialement du mot dĂ©signant la corne de bĂ©lier (shofar) utilisĂ©e pour annoncer l'ouverture de cette annĂ©e solennelle. Cette corne a rĂ©sonnĂ© lors d'Ă©vĂ©nements significatifs (SinaĂŻ, JĂ©richo). Par mĂ©tonymie, le mot en est venu Ă  dĂ©signer la solennitĂ© elle-mĂȘme et l'esprit qui l'accompagnait, signifiant "libertĂ©" au 1er siĂšcle selon Flavius JosĂšphe.


"Au dĂ©but de l’automne, lors de la cinquantiĂšme annĂ©e, l’ouverture du jubilĂ© Ă©tait annoncĂ©e par le son d’une corne appelĂ©e yobel."
"Le mot qui signifiait sans doute initialement « bĂ©lier »... en vint par une suite de mĂ©tonymies Ă  dĂ©signer la solennitĂ© que ce dernier annonçait, et mĂȘme l’esprit qui y Ă©tait associĂ©..."
"...puisque Flavius JosÚphe conclut que le mot signifie au Ier siÚcle « liberté »."


Accomplissement prophétique dans le Nouveau Testament : Le prophÚte Daniel avait annoncé un affranchissement final d'Israël aprÚs 70 semaines (10 périodes jubilaires). Jésus, au début de son ministÚre, lit le passage d'Isaïe 61 qui annonce la venue du messie en termes jubilaires :


"Aux premiers temps de son ministĂšre public, de passage dans la synagogue de Nazareth, JĂ©sus fait la lecture du passage d’IsaĂŻe 61 qui annonce la venue du messie en utilisant les termes qui se rapportent Ă  l’annĂ©e jubilaire..."
"« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a consacrĂ© par son onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres, et il m’a envoyĂ© guĂ©rir ceux qui ont le cƓur brisĂ©, annoncer aux captifs la dĂ©livrance, aux aveugles le retour Ă  la vue, pour rendre libres les opprimĂ©s, publier l’annĂ©e favorable du Seigneur » (Lc 4, 18-19)."


La mission de JĂ©sus comme accomplissement du jubilĂ© : En dĂ©clarant "Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle" (Lc 4, 20), JĂ©sus prĂ©sente sa propre mission comme la rĂ©alisation de la prophĂ©tie jubilaire. Sa venue inaugure une "annĂ©e de grĂące et de libertĂ©", un affranchissement des liens du pĂ©chĂ©.


"Refermant le livre, JĂ©sus ajoute : « Aujourd’hui vos oreilles ont entendu l’accomplissement de cet oracle » (Lc 4, 20)."
"Il présente ainsi sa mission comme un accomplissement de la prophétie jubilaire : une année de grùce et de liberté, un affranchissement des liens du péché."


L'interprĂ©tation chrĂ©tienne du jubilĂ© : L'Église, en reprenant l'institution jubilaire, n'a pas restaurĂ© toutes les modalitĂ©s pratiques de l'ancienne loi. Elle en a conservĂ© "l'esprit", tel que sanctifiĂ© par le Christ qui en a fait l'annonce prophĂ©tique de sa mission.

 

En rĂ©sumĂ© : Le jubilĂ© biblique Ă©tait une annĂ©e sainte qui survenait tous les 50 ans, marquĂ©e par le repos de la terre, l'annulation des dettes, l'affranchissement des esclaves et le retour des biens fonciers Ă  leurs propriĂ©taires originels. Bien que sa pratique dans l'Ancien Testament ait Ă©tĂ© irrĂ©guliĂšre, son concept a perdurĂ©. JĂ©sus a proclamĂ© l'accomplissement de la prophĂ©tie jubilaire en sa propre mission, inaugurant une nouvelle Ăšre de grĂące et de libertĂ© spirituelle. L'Église a repris l'esprit du jubilĂ© en le voyant rĂ©alisĂ© dans la prĂ©sence continue de l'Esprit et en considĂ©rant chaque jour comme un temps de grĂące.

 

Source : Abbé Paul Roy FSSP

Le RĂŽle du Pape et la Foi Catholique

06/05/2025

Le RĂŽle du Pape et la Foi Catholique

 

Le Cardinal MĂŒller rejette l'application des catĂ©gories "progressistes" et "conservateurs" au dĂ©bat au sein de l'Église.
Il considÚre ces termes comme des "catégories dialectiques [qui] décrivent la division idéologique et politique des sociétés et des nations occidentales depuis la philosophie des LumiÚres et la Révolution française."
Ces catĂ©gories s'enracinent dans l'idĂ©e d'une "auto-rĂ©demption de l’humanitĂ© grĂące au progrĂšs technique et rationnel", ce qui s'oppose Ă  la foi chrĂ©tienne.
La foi chrĂ©tienne, au contraire, postule que "l’amĂ©lioration morale et la perfection de l’homme dans l’au-delĂ  ne sont possibles qu’avec l’aide de la grĂące de Dieu."

La foi n'est pas une somme de convictions subjectives ou d'opinions collectives.
Elle est définie comme "la vérité surnaturelle qui nous est révélée par Dieu".
Par cette foi, nous parvenons à la connaissance dans l'Esprit Saint que "Jésus le Christ est le Fils du Dieu vivant".
Le christianisme se fonde sur une "religion rĂ©vĂ©lĂ©e historiquement", par opposition aux "religion naturelle" ou "christianisme comme simple religion de l’humanitĂ©" promus par les LumiĂšres.
La foi révélée et la raison naturelle ne sont pas opposées mais complémentaires ; la foi ouvre la raison à Dieu et l'élÚve à la connaissance du Dieu trinitaire et de la vocation divine de l'homme.

La fonction pontificale a Ă©tĂ© instituĂ©e par le Christ pour "garder l’unitĂ© des chrĂ©tiens et le trĂ©sor de la RĂ©vĂ©lation."
La mission du Pape, basée sur Luc 22, 32 ("confirmer ses frÚres"), est de faire connaßtre la vérité révélée par Dieu.
Cette tùche a été confiée à Pierre et à ses successeurs sur sa chaire romaine.
"Ainsi, l’évĂȘque romain est le principe perpĂ©tuel et visible de l’unitĂ© de tous les Ă©vĂȘques des Églises locales avec tous les fidĂšles de l’Église catholique (Lumen Gentium 18, 23)."
Le fondement de la mission de l'Église, et donc du Pape, est la "fidĂ©litĂ© Ă  l’Évangile et l’adhĂ©sion Ă  la plĂ©nitude et Ă  la vĂ©ritĂ© de la RĂ©vĂ©lation en paroles et en actes."
Cela implique l'"orthodoxie dans le dogme, la liturgie et la constitution sacramentelle de l’Église, par opposition Ă  l’hĂ©rĂ©sie."



Les dĂ©bats actuels ne portent pas seulement sur des articles individuels du Credo, mais sur "la RĂ©vĂ©lation surnaturelle elle-mĂȘme."
Une influence persistante des LumiÚres est notée, qui a abandonné la croyance en une religion révélée au profit d'une religion naturelle ou d'une morale humanitaire.
Il est crucial de défendre l'"origine surnaturelle du christianisme."

Les diffĂ©rents rites liturgiques ne sont pas une question dogmatique, mais les formes rituelles ont une dignitĂ© propre, dĂ©veloppĂ©e au cours de la "longue vie de priĂšre de l’Église."
La substance des sacrements est immuable, mais la forme liturgique n'a pas été simplement "imaginée par quelques experts."
L'autoritĂ© ecclĂ©siastique doit agir contre les "abus liturgiques et la transformation des sacrements en procĂ©dĂ©s stylistiques d’une religion civile."
Il est important d'Ă©viter toute forme de "discrimination Ă  l’encontre des formes lĂ©gitimes de liturgie, en particulier de la liturgie latine (dans l’Ordo Missae et les rituels) qui est en vigueur depuis de nombreux siĂšcles."
Interdire ou restreindre ces formes constitue un "gaspillage insensĂ© d’une Ă©nergie" qui devrait ĂȘtre utilisĂ©e pour communiquer les vĂ©ritĂ©s fondamentales de la foi.


En Résumé :

Le Cardinal MĂŒller souligne l'importance de comprendre la foi chrĂ©tienne non pas Ă  travers des lunettes politiques ou idĂ©ologiques, mais comme une vĂ©ritĂ© surnaturelle rĂ©vĂ©lĂ©e par Dieu. Le rĂŽle central du Pape est de prĂ©server et de transmettre cette vĂ©ritĂ©, assurant ainsi l'unitĂ© de l'Église. Les dĂ©fis contemporains touchent Ă  la nature mĂȘme de la RĂ©vĂ©lation. Dans ce contexte, la dĂ©fense de l'orthodoxie et le respect des formes lĂ©gitimes de la liturgie, y compris la forme traditionnelle, sont essentiels pour la vitalitĂ© de l'Église et sa mission d'Ă©vangĂ©lisation.

Bilan de ce pontificat, vu par le Club des Hommes en Noir

05/05/2025

Bilan de ce pontificat, vu par le Club des Hommes en Noir

La conversation compare les pontificats de François et de BenoĂźt XVI, soulignant les dĂ©ceptions qu'ils ont causĂ©es Ă  diffĂ©rentes factions de l'Église. Les intervenants explorent Ă©galement l'idĂ©e que François pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme le pape le plus reprĂ©sentatif du Concile Vatican II en raison de son pragmatisme, mais aussi des contradictions internes du catholicisme libĂ©ral qui en dĂ©coulent. La discussion se conclut sur les perspectives difficiles et les tensions internes qui pourraient marquer le prochain pontificat.