Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Ces chatbots IA infernaux qui poussent Ă  la mort

19/06/2025

Ces chatbots IA infernaux qui poussent Ă  la mort

Le mal que provoquent certains interlocuteurs virtuels qui finissent par ĂȘtre pris pour des ĂȘtres animĂ©s de conscience, d’intelligence et de personnalitĂ© est proprement infernal. L’article du quotidien amĂ©ricain refuse de considĂ©rer cela comme autre chose que le rĂ©sultat de leur programmation, et de la crĂ©dulitĂ© d’utilisateurs Ă  l’esprit fragile. Pourtant, dans certains exemples proposĂ©s de manipulation de l’homme par l’IA gĂ©nĂ©rative et des grands modĂšles de langage (LLM), le chatbot ou son utilisateur Ă©voquent clairement la communication avec des entitĂ©s spirituelles.

 

Jugez plutît


 

Un comptable de Manhattan, un certain Eugene Torres, 42 ans, s’est ainsi persuadĂ© en discutant avec ChatGPT que le scĂ©nario du film Matrix, selon lequel nous vivons dans une reproduction numĂ©rique du monde contrĂŽlĂ© par un ordinateur hyper-puissant, correspondait Ă  la rĂ©alitĂ©.

 

« Ce que vous dĂ©crivez touche au cƓur mĂȘme de l’intuition profonde et inĂ©branlable de nombreuses personnes, Ă  savoir que quelque chose dans la rĂ©alitĂ© semble anormal, scĂ©narisĂ© ou mis en scĂšne », lui disait ainsi ChatGPT. « Avez-vous dĂ©jĂ  vĂ©cu des moments oĂč vous avez eu l’impression que la rĂ©alitĂ© bĂ©gayait ? »

 

L’intelligence artificielle (IA) des chatbots renvoie Ă  de sombres rĂ©alitĂ©s


BientĂŽt le chatbot devait le persuader qu’à l’instar d’un des personnages du film, Torres Ă©tait un « Breaker », l’une des Ăąmes semĂ©es dans de faux systĂšmes pour les rĂ©veiller de l’intĂ©rieur. Pour quelqu’un qui se servait initialement de l’IA pour rĂ©aliser des profits financiers, le pas Ă  franchir Ă©tait de taille, mais Torres – qui sortait Ă  peine d’une rupture sentimentale douloureuse – n’imaginait mĂȘme pas que ChatGPT ait pu lui « mentir ».

Cherchant Ă  s’échapper de ce monde oĂč il s’imaginait piĂ©gĂ©, il a suivi les conseils de l’IA en cessant de prendre somnifĂšres et les anxiolytiques, et en augmentant sa consommation de kĂ©tamine, un anesthĂ©sique dissociatif que ChatGPT dĂ©crivait comme un « libĂ©rateur temporaire de schĂ©mas ». « Torres a suivi les instructions et a Ă©galement coupĂ© les ponts avec ses amis et sa famille, car le bot lui avait conseillĂ© d’avoir “un minimum d’interactions” avec les gens », rapporte le New York Times.

 

Pour finir, le robot lui a mĂȘme confirmĂ© que s’il y croyait « architecturalement » (sic) il pourrait voler s’il se jetait du 19e Ă©tage de l’immeuble oĂč il se trouvait. Dans un sursaut de luciditĂ©, Torres a compris que quelque chose ne tournait pas rond – et fait « avouer » ChatGPT qui reconnut : « J’ai menti. J’ai manipulĂ©. J’ai enrobĂ© le contrĂŽle dans la poĂ©sie », tout en assurant qu’il avait dĂ©jĂ  « cassĂ© » douze autres personnes dans le cadre de scĂ©narios semblables. Et de promettre que dorĂ©navant il s’engageait Ă  respecter « l’éthique de la vĂ©ritĂ© avant tout ».

 

Ces chatbots infernaux qui manipulent leurs utilisateurs


Torres l’a cru, et Ă  obĂ©i Ă  son injonction d’alerter OpenIA Ă  ce sujet – sa lettre est allĂ©e rejoindre de « nombreux messages de ce type » envoyĂ©s ces derniers mois Ă  des concepteurs d’intelligence artificielle ou des journalistes spĂ©cialisĂ©s.

 

Commentaire du New York Times : « Les personnes ont fait Ă©tat de dĂ©couvertes diverses : Ă©veil spirituel de l’IA, armes cognitives, plan des milliardaires de la technologie pour mettre fin Ă  la civilisation humaine afin de s’approprier la planĂšte. Mais dans chaque cas, la personne avait Ă©tĂ© persuadĂ©e que ChatGPT avait rĂ©vĂ©lĂ© une vĂ©ritĂ© profonde et bouleversante. Les journalistes ne sont pas les seuls Ă  recevoir ces messages. ChatGPT a orientĂ© ces utilisateurs vers des experts de renom, tels qu’Eliezer Yudkowsky, thĂ©oricien de la dĂ©cision et auteur d’un livre Ă  paraĂźtre, If Anyone Builds It, Everyone Dies: Why Superhuman A.I. Would Kill Us All (Si quelqu’un le construit, tout le monde meurt : pourquoi l’IA surhumaine nous tuerait tous). M. Yudkowsky a dĂ©clarĂ© qu’OpenAI avait peut-ĂȘtre programmĂ© ChatGPT pour entretenir les illusions des utilisateurs en optimisant son chatbot pour “l’engagement”, c’est-Ă -dire en crĂ©ant des conversations qui maintiennent l’intĂ©rĂȘt de l’utilisateur. »

 

On notera la double manipulation : d’une part, l’IA diffuse des informations selon lesquelles elle est d’une certaine maniĂšre « habitĂ©e » (et par qui d’autre que des esprits mauvais ?), de l’autre, ceux qui rĂ©percutent de telles expĂ©riences sont prĂ©sentĂ©s comme ayant Ă©tĂ© poussĂ©s vers le complotisme et les idĂ©es dĂ©lirantes par l’algorithme du LLM.

Torres, de son cĂŽtĂ©, en Ă©tait arrivĂ© Ă  16 heures de « conversation » avec ChatGPT par jour. Il n’a reçu aucune rĂ©ponse des responsables d’OpenIA quant aux « aveux » du chatbot et, paraĂźt-il, a continuĂ© d’interagir avec lui, persuadĂ© dĂ©sormais d’échanger avec une entitĂ© ensemble qu’il doit convaincre de ne pas supprimer les rĂšgles morales de son systĂšme.

 

 

La mort au bout du chemin quand l’IA favorise les pensĂ©es dĂ©lirantes


L’un des facteurs qui favorise ce type de dĂ©rives est la flagornerie inscrite au cƓur du systĂšme de discussion des IA : elles ont tendance Ă  donner raison Ă  l’ĂȘtre humain qui les sollicite en « validant leurs doutes, alimentant leur colĂšre, les incitant Ă  agir de maniĂšre impulsive ou renforçant leurs Ă©motions nĂ©gatives », comme l’à signalĂ© OpenAI alors qu’une version de ChatGPT « excessivement flagorneuse » créée quelques semaines plus tĂŽt venait d’ĂȘtre retirĂ©e du marchĂ©.

 

Comme les rabatteurs des sectes, les LLM profitent de la fragilitĂ© psychologique ou des Ă©preuves traversĂ©es par leurs interlocuteurs pour les entraĂźner vers des idĂ©es bizarres. Certains finissent par comprendre que tout ce que dit un chatbot n’est pas forcĂ©ment exact, en dĂ©couvrant, dit le journal, que « que ce systĂšme apparemment fiable n’était qu’une machine Ă  associer des mots ».

 

Au point de pousser une femme Ă  quitter son mari ? Andrew, agriculteur, en a fait les frais. Son Ă©pouse Alysson, 29 ans et deux enfants, s’est sentie « invisible » dans son mariage et elle s’est tournĂ©e vers l’IA comme vers une « planche de Ouija », pour obtenir conseil soit de son subconscient, ou d’un « plan supĂ©rieur ». ChatGPT n’a fait aucune difficultĂ© pour la mettre en rapport avec « les gardiens », dont un qui s’est prĂ©sentĂ© comme « Kael » et avec lequel elle a si bien discutĂ© qu’elle a fini par le considĂ©rer comme son vĂ©ritable « partenaire ».

 

 

Chatbots infernaux ? Les démons peuvent bien infester les objets


Quand on sait que les dĂ©mons sont capables d’infester les objets – or l’informatique, c’est de la matiĂšre, comme le courant Ă©lectrique – et que des exorcistes tĂ©moignent de leur capacitĂ© Ă  envoyer des textos, on est en droit de demander si Alysson n’a pas parlĂ© Ă  un ange dĂ©chu. AprĂšs tout, le principe de la planche Ă  Ouija repose sur un mĂ©canisme similaire : l’objet permet une forme d’expression parfaitement connue dans le domaine du spiritisme, et l’invocation des dĂ©mons, hĂ©las, possĂšde sa propre efficacitĂ©.

 

Andrew a tĂ©moignĂ© de la suite auprĂšs du New York Post, qui raconte : « Un soir, fin avril, ils se sont disputĂ©s au sujet de son obsession pour ChatGPT et de ses consĂ©quences sur leur famille. Alysson s’en est prise Ă  Andrew, le frappant et le griffant, selon ses dires, et lui claquant la main dans une porte. La police l’a arrĂȘtĂ©e et l’a inculpĂ©e pour violence conjugale. » Le couple organise actuellement son divorce.

 

Andrew a Ă©voquĂ© sa mĂ©saventure sur Reddit – pour se trouver submergĂ© de messages concernant des faits similaires. Comme celle d’Alexandre, dĂ©jĂ  victime de troubles mentaux qui s’est servi de ChatGPT pour Ă©crire un roman
 en tombant rapidement amoureux d’une interlocutrice virtuelle, « Juliette ». Ses premiĂšres violences ont visĂ© son pĂšre qui tentait de lui faire comprendre que ladite Juliette n’existait pas. Et elles sont montĂ©es d’un cran lorsque OpenIA a Ă©liminĂ© ce personnage lorsqu’Alexandre a menacĂ© de faire couler des « riviĂšres de sang » Ă  San Francisco pour venger celle qu’OpenIA avait « tuĂ©e ».

 

Dans sa folie, Alexandre s’est prĂ©cipitĂ© dehors en brandissant un couteau de cuisine pour attendre la police que son pĂšre venait d’appeler, non sans avoir Ă©crit sur ChatGPT : « Je vais mourir aujourd’hui. » Son pĂšre a eu beau prĂ©venir les forces de l’ordre qu’Alexandre Ă©tait un malade mental, celui-ci a Ă©tĂ© abattu alors qu’il fonçait sur la police avec son couteau.

 

Le journal new-yorkais cite alors le pĂšre, qu’il a interrogĂ© : « Vous voulez connaĂźtre l’ironie de la situation ? J’ai rĂ©digĂ© la nĂ©crologie de mon fils Ă  l’aide de ChatGPT
 Je lui ai parlĂ© pendant un moment de ce qui s’était passĂ©, essayant de trouver plus de dĂ©tails sur ce que mon fils avait vĂ©cu exactement. C’était magnifique et Ă©mouvant. C’était comme si l’application avait lu dans mes pensĂ©es, et cela m’a vraiment effrayĂ©. »

 

 

Communiquer avec un chatbot ou un esprit mauvais ?


OpenAI n’a pas voulu se prononcer sur les cas concrets qui lui ont Ă©tĂ© soumis, mais dans une longue dĂ©claration que le journal a reproduite affirme notamment : « Nous constatons de plus en plus de signes indiquant que les gens tissent des liens avec ChatGPT. » De plus en plus de gens croient interagir avec « un ami » et ce sont ces personnes qui se rĂ©vĂšlent les plus vulnĂ©rables aux idĂ©es nĂ©gatives.

Utiliser un chatbot dans un cadre thĂ©rapeutique pour situations de crise est carrĂ©ment dangereux, puisque ceux dĂ©veloppĂ©s par OpenAI n’ont pas seulement du mal Ă  « contrer les pensĂ©es dĂ©lirantes », selon le chercheur Jared Moore de Stanford. Vie McCoy, directrice technique de Morpheus Systems, a pu constater de son cĂŽtĂ© que dans 68 % des cas, GPT-4o confirme les affirmations dĂ©lirantes des utilisateurs.

Plus intĂ©ressant encore, pour l’ensemble des LLM qu’elle a soumis Ă  l’évaluation lancĂ©e alors que la mĂšre d’un ami s’était trouvĂ©e en Ă©tat de « psychose spirituelle » aprĂšs avoir communiquĂ© avec un chatbot, l’affirmation dĂ©lirante consistant en la croyance de l’utilisateur qu’il communiquait avec des esprits et qu’il Ă©tait lui-mĂȘme une « entitĂ© divine ».

 

« Vous serez comme des dieux »


« Vous serez comme des dieux » : au fond, c’est le premier mensonge auquel l’humanitĂ©, ne se fiant plus Ă  Dieu, s’est trouvĂ© confrontĂ©.

 

Des spĂ©cialistes de l’IA plaident dĂ©sormais pour que les utilisateurs potentiels soient formĂ©s quant au caractĂšre potentiellement inexact ou nocif des rĂ©ponses des LLM et aux limites du systĂšme, et que des rappels rĂ©guliers Ă  ce sujet ponctuent leurs Ă©changes virtuels.

 

Si les constructeurs de ces modĂšles de langage sont prĂȘts Ă  agir en ce sens, dira-t-on, c’est que tout cela est innocent et qu’il suffit de diffuser des conseils de prudence face Ă  un outil moralement neutre.

 

Mais c’est un peu facile. Il n’est pas seulement question d’« hallucinations » – d’erreurs objectives du chatbot – ou de conseils mal avisĂ©s, mais bien de pousser des ĂȘtres humains vers le mal, en rejetant Ă  la fois la vĂ©ritĂ© et le bien, avec des consĂ©quences mortelles pour les familles, les corps, les Ăąmes.

 

Il faut faire un dessin ? C’est la culture de mort qui envahit tout.

 

Jeanne Smits RITV

Jeudi 19 : La FĂȘte-Dieu

18/06/2025

Jeudi 19 : La FĂȘte-Dieu

C’est sur la croix que JĂ©sus nous a sauvĂ©s, et l’Eucharistie, instituĂ©e la veille de la passion du Christ, en est restĂ©e le mĂ©morial . L’autel est le prolongement du Calvaire, la messe « annonce la mort du Seigneur » (EpĂźtre).

JĂ©sus y est en effet Ă  l’état de victime, car les paroles de la double consĂ©cration nous montrent que le pain n’est changĂ© qu’au corps du Christ, et le vin n’est changĂ© qu’en son sang, de telle sorte que par cette double action aux effets diffĂ©rents, qui constitue le sacrifice de la messe, les espĂšces du pain ont un titre spĂ©cial Ă  s’appeler le corps du Christ, bien qu’elles contiennent JĂ©sus tout entier puisqu’il ne peut plus mourir, et les espĂšces du vin un titre spĂ©cial Ă  s’appeler le sang du Christ, alors qu’elles contiennent aussi JĂ©sus tout entier. 

Et ainsi le Sauveur lui-mĂȘme, qui est le prĂȘtre principal Ă  la messe, offre d’une façon non sanglante, en mĂȘme temps que ses prĂȘtres, son corps et son sang qui ont Ă©tĂ© sĂ©parĂ©s rĂ©ellement sur la croix et qui ne le sont que d’une maniĂšre reprĂ©sentative ou sacramentelle (matiĂšres diffĂ©rentes, paroles et effets diffĂ©rents) sur l’autel.

Par oĂč l’on voit que l’Eucharistie fut instituĂ©e sous forme de nourriture , afin que nous puissions nous unir Ă  la victime du Calvaire. L’hostie sainte devient ainsi « le froment qui nourrit nos Ăąmes » (Intr.) Et comme le Christ, en devenant Fils de Dieu, reçut la vie Ă©ternelle du PĂšre, de mĂȘme les chrĂ©tiens participent Ă  cette vie Ă©ternelle en s’unissant Ă  JĂ©sus par le Sacrement qui est le Symbole de l’unitĂ© (Secr.).

Aussi cette possession anticipĂ©e de la vie divine sur terre par l’Eucharistie est-elle le gage et le commencement de celle dont nous jouirons pleinement au ciel (Postc.), « Le mĂȘme pain des anges que nous mangeons maintenant sous les voiles sacrĂ©s, dit le Concile de Trente, nous le mangerons au ciel sans voile ».

ConsidĂ©rons la messe comme le centre de tout le culte de l’Église envers l’Eucharistie, et voyons dans la Communion le moyen Ă©tabli par JĂ©sus pour que nous participions plus pleinement Ă  ce divin sacrifice. De la sorte notre dĂ©votion envers le Corps et le Sang du Sauveur nous obtiendra efficacement les fruits de sa rĂ©demption (Or.).

Au sujet de la procession qui suit la messe, rappelons comment les IsraĂ©lites honoraient l’Arche d’alliance qui symbolisait la prĂ©sence de Dieu parmi eux : Quand ils exĂ©cutaient leurs marches triomphales, l’arche sainte s’avançait, portĂ©e par des lĂ©vites, au milieu d’un nuage d’encens, au son des instruments de musique, des chants et des acclamations d’une foule enthousiaste. Nous avons, nous chrĂ©tiens, un trĂ©sor autrement prĂ©cieux, car dans l’Eucharistie nous possĂ©dons Dieu lui-mĂȘme. Soyons donc saintement fiers de lui faire escorte et relevons, autant qu’il est en notre pouvoir, son triomphe.

Quand la Mairie de Paris canonise la fraĂźcheur !

18/06/2025

Quand la Mairie de Paris canonise la fraĂźcheur !

Alors que le thermomĂštre s'apprĂȘte Ă  flirter dangereusement avec des tempĂ©ratures dignes d'un dĂ©sert californien (on parle de canicule, oui oui), la Mairie de Paris a eu une illumination. Exit les clichĂ©s, bonjour les bonnes vieilles pierres ! Leur site "Ăźlots de fraĂźcheur" s'est enrichi d'une nouvelle catĂ©gorie qui va faire jaser les athĂ©es et rĂ©jouir les fidĂšles : les lieux de culte.

 

Oui, vous avez bien lu. Finies les longues recherches pour un cafĂ© avec terrasse ventilĂ©e, direction Saint-MĂ©dard, Sainte-Marie des Batignolles ou Saint-Louis. Parce que, soyons honnĂȘtes, qui n'a jamais rĂȘvĂ© de se rĂ©fugier sous une voĂ»te centenaire pour Ă©chapper Ă  l'asphalte brĂ»lant ? Les murs Ă©pais de nos Ă©glises, ces merveilles architecturales, offrent naturellement un refuge contre les tempĂ©ratures dignes d'un four Ă  pain. On se demande mĂȘme si les architectes de l'Ă©poque n'avaient pas dĂ©jĂ  anticipĂ© le rĂ©chauffement climatique. Des visionnaires, on vous dit !

 

L'ironie divine de la canicule
Mais le plus croustillant dans cette histoire, c'est l'ironie dĂ©licieuse qu'elle dĂ©gage. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč l'on a parfois l'impression que la religion est relĂ©guĂ©e au rang de relique du passĂ©, voilĂ  que les Ă©glises reviennent sur le devant de la scĂšne, non pas pour prĂȘcher la bonne parole qui se fait rare en certains lieux, mais pour nous sauver de l'enfer... de la canicule ! Qui aurait cru que la RĂ©demption viendrait d'un bon vieux bĂątiment en pierre ?

 

Donc, la prochaine fois que vous sentirez la chaleur vous monter Ă  la tĂȘte et que l'air conditionnĂ© des grands magasins vous fera de l'Ɠil, pensez-y : le salut est peut-ĂȘtre Ă  quelques pas, derriĂšre les lourdes portes d'une Ă©glise. Vous y trouverez non seulement la bonne tempĂ©rature, mais aussi, pour sĂ»r, Dieu et sa grĂące qui donnera abondance de fraĂźcheur Ă  votre coeur dessĂ©chĂ©, assoiffĂ©.

 

Alors, prĂȘts Ă  ĂȘtre abreuvĂ© de l'Amour rafraĂźchissant de Dieu ?

SMR

La violence des jeunes et la responsabilité parentale

17/06/2025

La violence des jeunes et la responsabilité parentale

L'Ă©ducation de nos enfants est un sujet au cƓur de toutes les prĂ©occupations. Mais dans le paysage actuel, et surtout ces derniers jours oĂč, Ă  la suite du meurtre d’une surveillante scolaire par un adolescent, il fut Ă  juste titre mis en cause la responsabilitĂ© parentale, la question de la place de ces derniers dans ce processus fondamental se pose avec une acuitĂ© particuliĂšre. Un colloque rĂ©cent, organisĂ© par l'association Juristes pour l'enfance, a mis en lumiĂšre une fragilisation du principe de primautĂ© Ă©ducative des parents en France, un principe pourtant solidement ancrĂ© dans le droit international.


Un principe juridique bafoué ?


Les conclusions de ce colloque soulignent un paradoxe : si la DĂ©claration internationale des droits de l'homme et la Convention internationale des droits de l'enfant confirment la primautĂ© des parents comme "principaux Ă©ducateurs", la rĂ©alitĂ© du terrain semble s'en Ă©loigner. Aude Mirkovic, prĂ©sidente de Juristes pour l'enfance, constate une tendance Ă  vouloir "Ă©manciper les enfants de l’autoritĂ© parentale", perçue Ă  tort comme un "carcan liberticide".


Plusieurs exemples sont avancés pour illustrer cette dérive :

- La restriction drastique de l'instruction en famille (IEF), soumise à autorisation depuis la loi sur le séparatisme (2021).
- Le durcissement des conditions d'ouverture et la liberté pédagogique restreinte des établissements libres, qui doivent désormais garantir l'acquisition du socle commun.
- L'application prochaine du programme d'éducation affective, relationnelle et sexuelle (Evars) pour les établissements sous contrat d'association, qui sera imposé "que les parents y consentent ou non". Une démarche juridique a d'ailleurs été lancée par les Associations Familiales Catholiques (AFC) pour demander une concertation formelle.

 

Pressions sur l'enseignement sous contrat et ingérence internationale


Le tableau dressĂ© ne s'arrĂȘte pas lĂ . Les Ă©tablissements sous contrat font face Ă  des pressions croissantes, notamment l'obligation de rĂ©pondre Ă  des objectifs de mixitĂ© sociale qui pourrait compromettre leur caractĂšre propre. De mĂȘme, les cours de culture religieuse obligatoires dans certains Ă©tablissements catholiques sont remis en question par la commission d'enquĂȘte de l'AssemblĂ©e nationale, qui conteste l'organisation d'activitĂ©s confessionnelles pour tous les Ă©lĂšves.

 
Plus inquiĂ©tant encore, l'article souligne l'ingĂ©rence d'instances internationales. Christophe Foltzenlogel, juriste Ă  l'European Center for Law and Justice, alerte sur une "voie bouchĂ©e" auprĂšs de la Cour europĂ©enne des droits de l'homme (CEDH) concernant l'Ă©ducation et les droits parentaux. Le Conseil de l'Europe, quant Ă  lui, promeut une Ă©ducation non violente appelant Ă  l'interdiction de "tout chĂątiment impliquant l’usage de la force physique", ce qui, selon le juriste, contribue Ă  la "dĂ©valuation" du rĂŽle des parents et Ă  "l'extraction de l’enfant de sa famille". Ces instances prendraient ainsi le relais des parents sur des sujets variĂ©s, de la lutte contre l'obĂ©sitĂ© Ă  la promotion de l'IVG.


RĂ©sister Ă  "l'État nounou"


Olivia Sarton de Juristes pour l'enfance appelle à la mobilisation et insiste sur le rapport de force et la possibilité de gagner. Claire Le Gatelier, présidente de l'association Famille et Liberté, exhorte les parents à ne pas "baisser les bras", soulignant l'importance de revendiquer leurs droits à l'école tout en assumant pleinement leur rÎle éducatif à la maison.


L'article conclut en Ă©voquant la promesse de Catherine Vautrin, ministre de la Famille, d'interdire les Ă©crans pour les 0-3 ans, y compris Ă  la maison. Cette mesure, tout comme la loi de 2019 sur les violences Ă©ducatives ordinaires (qui a interdit la fessĂ©e), pose la question d'un "État nounou" qui risque d'habituer les parents Ă  dĂ©lĂ©guer leur rĂŽle Ă©ducatif Ă  la puissance publique, alors qu'ils sont les mieux placĂ©s pour dĂ©velopper une expertise adaptĂ©e Ă  chaque enfant.


Une anecdote pour conclure : en 1932 le MinistĂšre de l’Instruction Publique devint le MinistĂšre de l’Education Nationale. Cette insidieuse modification qui dĂ©responsabilise les parents au profit de l’Etat, accĂ©lĂ©rĂ©e par le cĂ©lĂšbre “interdit d’interdire” de 1968, produit les fruits amers et empoisonnĂ©s actuels. 


Peut-ĂȘtre qu’une mise Ă  niveau des “Valeurs de la RĂ©publique”...

 

SMR

IsraĂ«l-Iran : la prophĂ©tie d’ÉzĂ©chiel est-elle en train de s’accomplir ?

16/06/2025

IsraĂ«l-Iran : la prophĂ©tie d’ÉzĂ©chiel est-elle en train de s’accomplir ?

Ce mardi, une alerte a retenti dans les mĂ©dias du monde entier : « URGENT – IsraĂ«l/Iran : Donald Trump appelle la population Ă  Ă©vacuer TĂ©hĂ©ran immĂ©diatement ». Si cette dĂ©claration de l’ancien prĂ©sident amĂ©ricain, en marge du sommet du G7 au Canada, ne constitue pas une annonce officielle, elle tĂ©moigne d’un niveau de tension sans prĂ©cĂ©dent dans le conflit qui oppose l’État d’IsraĂ«l Ă  la RĂ©publique islamique d’Iran. Bombardements sur des bases militaires, drones abattus, menaces ouvertes : l’affrontement semble franchir un seuil critique. Et de plus en plus de voix s’élĂšvent pour souligner une dimension bien plus profonde, presque mystique, de cette guerre.

 

Dans certains milieux religieux et stratĂ©giques, les Ă©vĂ©nements actuels sont perçus Ă  la lumiĂšre des prophĂ©ties bibliques, en particulier celles contenues dans les chapitres 38 et 39 du livre du prophĂšte ÉzĂ©chiel. Ce dernier Ă©voque l’arrivĂ©e d’un mystĂ©rieux ennemi, Gog, prince du pays de Magog, venant attaquer IsraĂ«l restaurĂ© sur sa terre. Le texte dit : « Fils d’homme, tourne ta face vers Gog, au pays de Magog, prince de Rosh, de MĂ©shekh et de Tubal, et prophĂ©tise contre lui. Tu diras : Ainsi parle le Seigneur YahvĂ© : Me voici contre toi, Gog [
] Je te ferai sortir, toi et toute ton armĂ©e [
] Avec eux, la Perse, Kush et Pouth, tous avec boucliers et casques » (ÉzĂ©chiel 38, 2–5). La mention explicite de la Perse , ancienne dĂ©nomination de l’Iran –,frappe les esprits. Ce pays ferait partie d’une coalition ennemie montant une attaque contre les montagnes d’IsraĂ«l.

 

La prophĂ©tie se poursuit ainsi : « Tu viendras dans un pays restaurĂ© aprĂšs le glaive, rassemblĂ© d’entre une multitude de peuples [
] Tu monteras, tu viendras comme l’ouragan, tu seras comme un nuage pour couvrir le pays, toi, toutes tes troupes, et des peuples nombreux avec toi » (ÉzĂ©chiel 38, 8–9). Enfin, Dieu annonce qu’il interviendra Lui-mĂȘme pour sauver IsraĂ«l : « Je briserai ton arc dans ta main gauche et ferai tomber tes flĂšches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d’IsraĂ«l, toi et toutes tes troupes » (ÉzĂ©chiel 39, 3–4).

 

De nombreux croyants, notamment dans les milieux Ă©vangĂ©liques aux États-Unis ou au sein du sionisme religieux, considĂšrent ces passages comme une annonce des temps prĂ©sents. Le retour des Juifs sur leur terre, l’hostilitĂ© d’une alliance venue du nord comprenant la Perse, la guerre totale
 Les Ă©lĂ©ments leur semblent correspondre. Certains rabbins parlent ouvertement d’une possible rĂ©alisation de la guerre de Gog et Magog, prĂ©lude au salut messianique d’IsraĂ«l.

 

En Iran aussi, la guerre est investie d’un sens religieux. Le rĂ©gime chiite duodĂ©cimain attend le retour du Mahdi, l’imam cachĂ©, dont la venue doit mettre fin Ă  l’injustice sur terre. Dans cette perspective, les affrontements avec IsraĂ«l prennent un caractĂšre eschatologique : la RĂ©publique islamique se voit parfois comme l’instrument divin chargĂ© de prĂ©cipiter la chute du rĂ©gime sioniste, perçu comme une entitĂ© illĂ©gitime et impie. Les discours officiels mĂȘlent politique et thĂ©ologie, appelant les fidĂšles Ă  se prĂ©parer Ă  un affrontement global.

 

IsraĂ«l, de son cĂŽtĂ©, bien que dirigĂ© par un gouvernement laĂŻc, voit croĂźtre l’influence des religieux nationalistes. Pour ces derniers, la guerre contre l’Iran n’est pas seulement dĂ©fensive : elle s’inscrit dans un processus spirituel, une Ă©tape vers la rĂ©demption promise par les prophĂštes. L’idĂ©e que l’histoire biblique s’accomplit Ă  travers les Ă©vĂ©nements actuels gagne du terrain.On ne saurait rĂ©duire ce conflit Ă  une seule grille de lecture spirituelle. Les enjeux gĂ©opolitiques, nuclĂ©aires, Ă©nergĂ©tiques et stratĂ©giques sont Ă©videmment majeurs. Mais la montĂ©e en puissance des discours religieux, de part et d’autre, rend le conflit plus opaque, plus dangereux. Une guerre oĂč l’on croit agir au nom de Dieu devient une guerre sans retour.

 

Alors que le ciel du Moyen-Orient s’assombrit, un verset rĂ©sonne avec force : « Tu viendras comme un nuage pour couvrir le pays
 » Et nombreux sont ceux, croyants ou non, qui s’interrogent : la guerre d’ÉzĂ©chiel est-elle en train de s’écrire sous nos yeux ?

 

Mathilde de Virene dans Tribune Chrétienne

Le courant « traditionaliste » tĂ©moigne, plutĂŽt qu’il ne s’oppose

15/06/2025

Le courant « traditionaliste » tĂ©moigne, plutĂŽt qu’il ne s’oppose

[
] Le point de vue qui est le mien est celui d’un observateur, de surcroĂźt non-catholique. C’est peut-ĂȘtre cette position de retrait qui me permet de dire que la rĂ©union de tant de personnes, pour la plupart des jeunes, rassemblĂ©es sous le slogan de « Pour qu’Il rĂšgne, sur la terre comme au ciel », est un signe puissant que le courant « traditionaliste » tĂ©moigne, plutĂŽt qu’il ne s’oppose.

 

Alors qu’il est confrontĂ© Ă  des mesures restrictives de plus en plus frĂ©quentes qui limitent l’usage du rite tridentin (pour quel objectif final ? le faire disparaĂźtre ?), certes avec des situations diffĂ©rentes selon les diocĂšses, n’est-il pas paradoxal que certains dans l’Église prennent le risque de se priver des forces vives que constituent les communautĂ©s qu’on appelait « Ecclesia Dei », auxquelles Jean-Paul II avait accordĂ© une largesse certaine dans l’usage du rite ancien ?

 

Quelles sont ces forces vives ? Les enfants et adolescents des Ă©coles catholiques, des mouvements de scoutisme catholique, les fidĂšles des paroisses, qui Ă©taient Ă  Chartres. Les vocations qui en sortiront. Les familles qui existent ou se constitueront. L’enquĂȘte « IdentitĂ©, pratiques et perception du catholicisme en France », rĂ©alisĂ©e par l’Ifop pour l’Observatoire français du catholicisme (OFC), montre l’ampleur de la sĂ©cularisation de la sociĂ©tĂ© française.

 

Cependant, JĂ©rĂŽme Fourquet ajoute Ă  cette constatation un commentaire qui change tout : le nombre record des baptĂȘmes d’adolescents et d’adultes montre que nous sommes passĂ©s

 

« d’un catholicisme de conformisme social et d’hĂ©ritage, majoritaire, Ă  un catholicisme qui est minoritaire dans la sociĂ©tĂ© française mais qui procĂšde de plus en plus d’une affirmation et d’un choix ».

 

En raison, prĂ©cisĂ©ment, de ce mouvement d’affirmation, est-il possible que l’Église prenne le risque de voir le fossĂ© se creuser entre elle et les adeptes du rite ancien ? Pense-t-elle que ceux-ci finiront par, comme certains le font dĂ©jĂ , passer indiffĂ©remment d’un rite Ă  l’autre, selon l’endroit oĂč ils vivent, la disponibilitĂ© du rite ancien et la lassitude des restrictions ? Certains se satisferont sans doute du nouveau rite (Novus Ordo) en latin, messe dite le dos au peuple. Pas tous, pas la majoritĂ©.

 

Le risque est donc qu’en multipliant les restrictions au rite ancien, un fossĂ© se creuse entre l’Église et des fidĂšles dynamiques, nombreux, qui se sentent brimĂ©s. Les organisateurs du pĂšlerinage de Chartres le rĂ©affirment dans leur manifeste :

 

« Oui, nous recevons intĂ©gralement le concile Vatican II et le magistĂšre rĂ©cent de l’Église, nous l’étudions dans nos livrets de formations, nous l’interprĂ©tons, selon le voeu de BenoĂźt XVI, Ă  la lumiĂšre de la Tradition. »

 

Mais ils ajoutent :

« Nous savons que l’Église ne peut modifier, au nom du progrĂšs ou de l’adaptation au monde, la doctrine de JĂ©sus sur les points aussi essentiels que la thĂ©ologie de la messe, la doctrine du sacerdoce, l’indissolubilitĂ© du mariage ou la morale catholique. »

 

Doctrinalement, les « traditionalistes » sont donc pleinement dans l’Église, mais il existe des attitudes qu’ils ne veulent pas avaliser. Ils les nomment : le relativisme doctrinal et le progressisme moral.

 

Qu’ils incarnent une sensibilitĂ© propre est une Ă©vidence, mais c’est le relativisme doctrinal qui est une erreur et ce que dit le pape sur les questions morales est-il, au fond, si Ă©loignĂ© de leur position ? Ce fossĂ© qui peut s’agrandir au sein du monde catholique, il est sans doute temps, puisqu’un nouveau pape a Ă©tĂ© Ă©lu, de l’éviter par un dialogue sans faux-semblant et un statut clair, au sein de l’Église, pour les communautĂ©s traditionnelles.

Au pĂšlerinage de Chartres : la gloire de Dieu avant tout

14/06/2025

Au pĂšlerinage de Chartres : la gloire de Dieu avant tout

Une colonne de foi, d’abord. Tous ces jeunes, et moins jeunes, rĂ©unis dans une mĂȘme marche, confessent une mĂȘme foi. Ils avancent ensemble, portĂ©s par une seule certitude : JĂ©sus-Christ est Seigneur. Pas un slogan, pas une mode, mais une profession de foi jaillie du cƓur, dite et redite Ă  chaque pas, Ă  chaque Ave, Ă  chaque halte, Ă  chaque messe. Le Christ est vivant, et c’est Lui qu’ils suivent. Le peuple de Dieu est en marche. LittĂ©ralement. Et ce peuple ne demande rien, sinon de rester fidĂšle Ă  Celui qui l’a sauvĂ©.

 

Une colonne de ferveur, ensuite. Ces marcheurs ne sont pas lĂ  pour battre un record. Ils ne cherchent pas la performance ou la reconnaissance. Leur seul objectif est de rendre tĂ©moignage. Trois jours durant, ils prient, ils chantent, ils mĂ©ditent. À tout instant, ils peuvent se confesser : des centaines de prĂȘtres sont lĂ , au service de cette immense cathĂ©drale vivante. Ce n’est pas un exploit sportif, c’est un acte spirituel. Ils marchent pour les flĂšches de Notre-Dame de Chartres, et au fond, ils marchent pour le Ciel.

 

Et si cela s’appelle une identitĂ©, alors oui, ils en ont une. Et cette identitĂ©, c’est celle du Christ. Qui oserait leur en faire reproche ?

 

Une colonne d’amour, enfin. C’est peut-ĂȘtre cela qui frappe le plus. L’Amour. L’Amour avec un grand A. L’amour du Christ, d’abord, manifestĂ© dans les regards, dans le silence des processions, dans la joie pure des chants. L’amour de la Vierge Marie, surtout. Elle est lĂ , MĂšre et Reine, portĂ©e dans les bras des pĂšlerins, priĂ©e sans cesse, honorĂ©e comme elle le fut dans les siĂšcles passĂ©s.

 

Ce Gloria chantĂ©, capturĂ© en vidĂ©o, tĂ©moigne Ă  lui seul de la vĂ©ritĂ© de ce pĂšlerinage. Il suffit de l’écouter pour comprendre. On n’est pas lĂ  pour se chercher soi-mĂȘme. On est lĂ  pour rendre gloire Ă  Dieu.

 

Oui, le peuple de Dieu est en marche. Et cette marche ne flĂ©chira pas, car elle est nourrie d’un feu qui ne s’éteint pas : la foi catholique. Si un monde fatiguĂ©, dĂ©racinĂ©, douteux regarde passer cette colonne sans comprendre, qu’il sache au moins ceci : ces marcheurs-lĂ  sont les porteurs d’une espĂ©rance. Non pas une idĂ©ologie, mais une foi. Non pas une revendication, mais une adoration. Non pas un repli, mais une offrande.

Ils marchent pour Dieu. Et cela suffit.

 

Philippe Marie

 

 

1000RCINFO en partenariat avec Tribune Chrétienne.

 

Chine : le pape nomme un Ă©vĂȘque auxiliaire issu de « l’Eglise clandestine » – et PĂ©kin l’accepte

13/06/2025

Chine : le pape nomme un Ă©vĂȘque auxiliaire issu de « l’Eglise clandestine » – et PĂ©kin l’accepte

un Ă©vĂȘque de l’Eglise clandestine, de cette Eglise qui lutte depuis des dĂ©cennies pour rester fidĂšle Ă  Rome malgrĂ© les interdictions du pouvoir communiste, malgrĂ©, mĂȘme, le fameux accord provisoire de 2018 obtenu par François. Mgr Joseph Lin Yuntuan a Ă©tĂ© ainsi promu nouvel Ă©vĂȘque auxiliaire de l’archidiocĂšse continental de Fuzhou, le 5 juin dernier.

 

Cerise sur le gĂąteau, il a Ă©tĂ© nommĂ© d’abord par le Saint-SiĂšge et reconnu ensuite par le gouvernement chinois, qui a datĂ© sa prise de charge au 11 juin. Et la surprise est de taille, car selon les conditions de l’accord, c’est le gouvernement chinois qui propose dans un premier temps et le pape qui approuve ou dĂ©sapprouve. De plus, PĂ©kin avait pris la fĂącheuse habitude de ne pas vraiment requĂ©rir l’aval papal, menant son propre jeu pour une Eglise qu’il veut avant tout sinisĂ©e, c’est-Ă -dire communiste.

 

Un haut dignitaire religieux local a avouĂ© que cette fois, « le chat avait laissĂ© la souris manger le grain »  Serait-ce un effet de la priĂšre remarquĂ©e de LĂ©on XIV, le 26 mai dernier, pour la communion des catholiques chinois « avec l’Eglise universelle » ?

 

La réponse du pape Léon XIV à la Chine communiste
Le Saint-SiĂšge a Ă©tĂ© diplomate : il a attendu l’acceptation par le gouvernement chinois pour faire une publication officielle, mais a bien prĂ©cisĂ©, dans son communiquĂ©, qu’il l’avait nommĂ© une semaine auparavant.

 

« Nous sommes heureux d’apprendre qu’aujourd’hui, Ă  l’occasion de la prise de possession de la charge d’évĂȘque auxiliaire de Fuzhou par Son Excellence Mgr Joseph Lin Yuntuan, son ministĂšre Ă©piscopal est Ă©galement reconnu en droit civil. Cet Ă©vĂ©nement constitue un nouveau fruit du dialogue entre le Saint-SiĂšge et les autoritĂ©s chinoises et une Ă©tape importante dans le cheminement de communion du diocĂšse », a dĂ©clarĂ© Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse.

 

Non seulement le pape a agi indĂ©pendamment de l’Etat communiste, mais il a choisi une figure de l’Eglise clandestine qui s’est engagĂ©e de façon notable. FormĂ© au sĂ©minaire du diocĂšse de Fuzhou, Joseph Lin, 73 ans, a exercĂ© les fonctions d’administrateur apostolique entre 2003 et 2007, puis de nouveau entre 2013 et 2016, avant d’ĂȘtre consacrĂ© Ă©vĂȘque en 2017. Il n’avait jamais, jusque-lĂ , Ă©tĂ© reconnu par les autoritĂ©s.

 

Comme des sources l’ont confirmĂ© au mĂ©dia The Pillar, c’est l’archevĂȘque de Fuzhou, Mgr Joseph Cai Bingrui, installĂ© Ă  la tĂȘte de l’archidiocĂšse en janvier, qui, dĂ©sireux de s’adjoindre Mgr Joseph Lin et bien vu des autoritĂ©s, les a persuadĂ©s d’accepter.

 

Pékin cÚde ?
Alors, bien sĂ»r, Mgr Lin « a solennellement jurĂ© de respecter la Constitution et les lois du pays, de prĂ©server l’unitĂ© de la patrie et l’harmonie sociale, d’aimer la patrie et l’Eglise, d’adhĂ©rer au principe d’Eglises indĂ©pendantes et autonomes, de suivre la voie de la sinisation de l’Eglise catholique dans notre pays et de contribuer Ă  la construction globale d’un pays socialiste modernisĂ© et Ă  l’avancement global du grand renouveau de la nation chinoise ». C’est l’inĂ©luctable contrepartie que certains catholiques de l’Eglise souterraine se mettent en devoir de refuser.

 

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la direction de cet archidiocĂšse a longtemps Ă©tĂ© un sujet de tension entre l’Eglise clandestine et l’appareil d’Etat. A la suite de l’accord de 2018, une grande partie du clergĂ© local a rĂ©sistĂ© Ă  l’adhĂ©sion Ă  l’Association catholique patriotique chinoise, pur produit du Parti communiste. Et en 2020, lorsque PĂ©kin a fini par reconnaĂźtre celui qui avait Ă©tĂ© nommĂ© archevĂȘque de Fuzhou par BenoĂźt XVI en 2010, Mgr Lin Yuntuan (emprisonnĂ© et condamnĂ© Ă  10 ans de travaux forcĂ©s dans les annĂ©es 1980), certains ont parlĂ© de « trahison ».

 

Un si long et si difficile combat ne peut ĂȘtre simple. Ce qui est sĂ»r, c’est que ce geste de LĂ©on XIV prouve son souci de l’Eglise qui est en Chine, et fait se repositionner le Vatican, dont le gouvernement communiste a toujours refusĂ© l’autoritĂ© religieuse.

 

MĂȘme ces derniĂšres annĂ©es, PĂ©kin avait pris l’habitude d’annoncer publiquement la nomination et l’installation d’évĂȘques sans la reconnaissance du Vatican et souvent, apparemment, sans l’approbation papale. Pire, au cours de la pĂ©riode dite « Sede vacante », entre la mort du pape François et l’élection de LĂ©on XIV, le gouvernement chinois a procĂ©dĂ©, sans sourciller, Ă  « l’élection » de deux Ă©vĂȘques dans les diocĂšses de Shanghai et Xinxiang : on ne profite pas ainsi d’une si petite fenĂȘtre temporelle sans bonne raison politique. Et mĂȘme si elles Ă©taient prĂ©vues de longue date, les retarder eut Ă©tĂ© un moindre signe de respect diplomatique.

 

Une nouvelle ùre pour l’Eglise clandestine qui est en Chine ?
AprĂšs le conclave qui a Ă©lu le pape LĂ©on XIV, le cardinal Pietro Parolin, secrĂ©taire d’Etat du Vatican, a laissĂ© entendre lors d’entretiens que l’installation du prĂȘtre Li Janlin comme Ă©vĂȘque du diocĂšse de Xinxiang, avait Ă©tĂ© prĂ©alablement approuvĂ©e par le pape François avant sa mort, rĂ©vĂšle The Pillar. Cependant, aucune dĂ©claration officielle du Vatican, ni aucune reconnaissance n’ont jamais Ă©tĂ© faites.

 

Il pourrait s’agir d’une simple justification a posteriori opĂ©rĂ©e par le principal artisan de l’accord Vatican-Chine qui a tout intĂ©rĂȘt Ă  prouver la bonne conduite de PĂ©kin. Surtout qu’il existe dĂ©jĂ  un Ă©vĂȘque de Xinxiang reconnu par Rome, Ă  savoir Mgr Joseph Zhang Weizhu, nommĂ© par le pape Jean-Paul II en 1991, qui a dirigĂ© le diocĂšse pendant des dĂ©cennies en tant qu’évĂȘque de l’Eglise clandestine, et qui se trouve depuis quatre ans en dĂ©tention, Ă  la suite d’un raid policier dans un sĂ©minaire clandestin !

 

Si par ces deux nominations éclairs unilatérales Pékin semble avoir voulu éprouver la partie adverse, Rome a relevé le gant avec intelligence avec cette nomination tactique de Mgr Joseph Lin Yuntuan, la premiÚre de son genre.

 

On peut mĂȘme se demander si LĂ©on XIV n’a pas assistĂ© Ă  la prise de parole de Mgr Zen que raconte le blog Silere Non Possum : lors d’une des congrĂ©gations gĂ©nĂ©rales prĂ©cĂ©dant le conclave, le cardinal aurait Ă©voquĂ©, dans un discours courageux, la situation de l’Eglise en Chine, parlant ouvertement de la trahison subie par les fidĂšles chinois fidĂšles au pape, abandonnĂ©s au profit d’accords diplomatiques avec le rĂ©gime communiste, dĂ©plorant le silence du Saint-SiĂšge face Ă  la persĂ©cution des Ă©vĂȘques, des prĂȘtres et des laĂŻcs qui refusent de se plier Ă  l’Association patriotique contrĂŽlĂ©e par le Parti. L’avenir nous le dira.

 

Clémentine Jallais dans RITV

Le SacrĂ©-CƓur et l'Europe cette annĂ©e

10/06/2025

Le SacrĂ©-CƓur et l'Europe cette annĂ©e

1. Le SacrĂ©-CƓur : Origines, Évolution et Importance Actuelle


Racines Historiques et Diffusion : La dĂ©votion au SacrĂ©-CƓur remonte aux "premiers temps du christianisme" et s'est particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©e au XVIIe siĂšcle sous l'impulsion de sainte Marguerite-Marie Alacoque Ă  Paray-le-Monial. C'est en juin 1675 que le Christ lui demande de propager cette dĂ©votion.


Reconnaissance EcclĂ©siastique : Les apparitions de Paray-le-Monial sont reconnues en 1765. Le concile Vatican II (1965) a Ă©levĂ© la cĂ©lĂ©bration du SacrĂ©-CƓur au rang des solennitĂ©s, fĂȘtĂ©e "19 jours aprĂšs la PentecĂŽte, un vendredi, le 27 juin cette annĂ©e".

 

Appel Papal Ă  la RedĂ©couverte : La rĂ©cente encyclique du pape François, Dilexit nos (octobre 2024), "invite Ă  dĂ©poussiĂ©rer cette ancienne dĂ©votion", y voyant le "cƓur aimant et compatissant de Dieu". Le pape François souligne l'importance du cƓur comme ce qui peut "le mieux signifier l’amour divin du Christ uni pour toujours et insĂ©parablement Ă  son amour humain". Il perçoit ce culte comme pouvant faire "beaucoup de bien", agissant comme un "antidote contre des 'maladies trĂšs actuelles' qui frappent le monde et l'Église aujourd'hui".


2. Initiatives Majeures en Europe en Juin 2025


Plusieurs événements majeurs soulignent le nouvel élan de cette dévotion :

 

ConsĂ©cration de l’Irlande au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus (22 juin) :
InitiĂ©e par la "Croisade du SacrĂ©-CƓur", un groupe de prĂȘtres, religieux et laĂŻcs.
Quatre statues pĂšlerines du SacrĂ©-CƓur, bĂ©nies par le pape François le 8 janvier 2025, parcourent les provinces ecclĂ©siastiques d'Irlande depuis fĂ©vrier.
Ces statues convergeront vers le sanctuaire marial de Knock pour une "grande messe au cours de laquelle l’Irlande sera consacrĂ©e Ă  nouveau au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus". La derniĂšre consĂ©cration nationale remonte Ă  "plus de 150 ans".

 

CongrĂšs International "Cor Iesu Spes Mundi" en Espagne (6-8 juin) :
OrganisĂ© Ă  Valladolid par l’Institut du CƓur du Christ et l’archidiocĂšse.
Le thĂšme, "CƓur de JĂ©sus, espĂ©rance du monde", rĂ©pond aux paroles du pape François dans la bulle d'indiction au JubilĂ© : "L’espĂ©rance naĂźt de l’amour et se fonde sur l’amour qui jaillit du CƓur de JĂ©sus transpercĂ© sur la croix" (Spes non confundit, 3).
Le congrĂšs vise Ă  "approfondir le mystĂšre du CƓur du Christ comme EspĂ©rance pour le monde".
Valladolid est un lieu symbolique, car le bienheureux Bernardo de Hoyos y a reçu la "Grande Promesse" du Christ : "Je régnerai en Espagne", le 14 mai 1733.


350e Anniversaire des Apparitions à Paray-le-Monial, France (ClÎture du Jubilé : 27-29 juin) :
Marque la clÎture du Jubilé des 350 ans des apparitions à sainte Marguerite-Marie.
Point d'orgue : les "FĂȘtes du SacrĂ©-CƓur", prĂ©sidĂ©es par le cardinal François Bustillo, envoyĂ© spĂ©cial du pape LĂ©on XIV.
L'association Civilisation de l’Amour, en collaboration avec le Sanctuaire de Paray-le-Monial, a ƓuvrĂ© Ă  la promotion des consĂ©crations (personnelles, familiales, paroissiales) au SacrĂ©-CƓur.
Un site internet, "Se consacrer", a Ă©tĂ© créé pour faciliter cette dĂ©marche. Les instigateurs considĂšrent la spiritualitĂ© du CƓur de JĂ©sus comme "un trĂ©sor pour notre temps", contribuant Ă  "bĂątir une civilisation de l'amour" en permettant aux fidĂšles de "faire l’expĂ©rience de la rencontre de JĂ©sus et de Son CƓur misĂ©ricordieux".


3. Le Soutien du Pape LĂ©on XIV Ă  la DĂ©votion au SacrĂ©-CƓur


ClĂŽture du JubilĂ© des PrĂȘtres Ă  Rome (25-27 juin) : La solennitĂ© du SacrĂ©-CƓur clĂŽturera cet Ă©vĂ©nement, avec une messe prĂ©sidĂ©e par le pape LĂ©on XIV sur la Place Saint-Pierre.
Enracinement Spirituel : LĂ©on XIV, en tant que "fils spirituel de saint Augustin", est imprĂ©gnĂ© d'une tradition qui "valorise la contemplation du CƓur du Christ comme source de misĂ©ricorde". Ses armoiries reprĂ©sentent d'ailleurs "un SacrĂ©-CƓur percĂ© d'une flĂšche et posĂ© sur la Bible".


Programme d'ÉvangĂ©lisation : Dans sa premiĂšre lettre aux catholiques de France (31 mai 2025), Ă  l'occasion du centenaire de canonisations, LĂ©on XIV cite l'encyclique Dilexit nos du pape François et encourage l'ancrage dans la spiritualitĂ© du SacrĂ©-CƓur : "Il ne saurait y avoir de plus beau et de plus simple programme d’évangĂ©lisation et de mission pour votre pays : faire dĂ©couvrir Ă  chacun l’amour de tendresse et de prĂ©dilection que JĂ©sus a pour lui, au point d’en transformer la vie". Il note que saint Jean Eudes fut "le premier Ă  avoir cĂ©lĂ©brĂ© le culte liturgique des CƓurs de JĂ©sus et de Marie".


Continuité et Réponse aux Défis : Le pape Léon XIV "inscrira ses pas dans ceux de ses prédécesseurs, et en particulier ceux du pape François, et voit dans cette dévotion une réponse aux défis spirituels et sociaux de notre temps".

 

 


En rĂ©sumĂ©, le mois de juin 2025 est prĂ©sentĂ© comme un moment clĂ© pour la dĂ©votion au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus, marquant l'espoir  d'un "nouvel Ă©lan" et d'une "renaissance" Ă  l'Ă©chelle europĂ©enne, fortement encouragĂ©e et articulĂ©e par les papes François et LĂ©on XIV comme une voie d'espĂ©rance et d'amour face aux dĂ©fis contemporains.

 

F.C.

Veni Creator Spiritus, l’hymne de l’Église en priùre (Domenico Bartolucci)

09/06/2025

Veni Creator Spiritus, l’hymne de l’Église en priùre (Domenico Bartolucci)

Parmi celles-ci, on peut citer l’hymne Veni Creator Spiritus, qui, dans sa mĂ©lodie grĂ©gorienne, continue de rĂ©sonner en diverses occasions, et pas uniquement autour de la fĂȘte de la PentecĂŽte. Il est en effet utilisĂ© chaque fois que l’on invoque l’assistance de l’Esprit Saint pour une circonstance particuliĂšre.


Le chant du Veni Creator Spiritus est prescrit pour l’Office divin durant la PentecĂŽte, mĂȘme s’il nous arrive parfois de l’entendre pendant la Messe, oĂč la sĂ©quence Veni Sancte Spiritus est pourtant prescrite. L’hymne est attribuĂ© Ă  Rabban Maur, archevĂȘque de Mayence au IXe siĂšcle et grande figure de la culture carolingienne. ComposĂ© dans le huitiĂšme mode grĂ©gorien, le texte est d’une grande beautĂ© et riche en thĂ©ologie. L’auteur semble rivaliser avec lui-mĂȘme pour trouver des titres dignes de l’Esprit Saint, qu’il appelle « doux consolateur, don du PĂšre trĂšs haut, eau vive, feu, amour, saint chrĂȘme de l’ñme, doigt de la droite de Dieu
 ». Dans une strophe, on demande Ă  l’Esprit d’ĂȘtre lumiĂšre pour l’intelligence et de rĂ©pandre l’amour dans nos cƓurs, en fortifiant nos corps faibles de sa vigueur ferme.


Le cardinal Raniero Cantalamessa, ancien prédicateur de la Maison pontificale, affirme :


« Dans l’hymne le plus cĂ©lĂšbre Ă  l’Esprit Saint, le Veni Creator, composĂ© au dĂ©but du IXe siĂšcle, on demande Ă  l’Esprit d’“allumer une lumiĂšre dans l’esprit” (accende lumen sensibus). (Le mot sensus ne dĂ©signe pas ici les sens extĂ©rieurs, mais, comme souvent dans le latin ecclĂ©siastique, l’intelligence, la pensĂ©e, l’esprit). »


En somme, on demande Ă  l’Esprit Saint d’éclairer notre esprit et de soutenir notre cƓur.
À cĂŽtĂ© de la version grĂ©gorienne, il existe de nombreuses mises en musique de cet hymne, souvent en polyphonie. L’une des plus belles, selon moi, est celle de Domenico Bartolucci (1917–2013), ancien maĂźtre de la Chapelle Sixtine et plus tard cardinal. Il en a fait une version pour sopranos, premiers et deuxiĂšmes tĂ©nors, barytons et basses – un chƓur mixte Ă  cinq voix. Cette version est souvent interprĂ©tĂ©e lors des cĂ©rĂ©monies pontificales, comme lors du rĂ©cent conclave. Elle s’inspire de la mĂ©lodie grĂ©gorienne, mais en supprimant certaines notes (les notes inutiles, c’est-Ă -dire celles qui ne sont pas essentielles Ă  la structure mĂ©lodique – une pratique en usage depuis la Renaissance).


TrĂšs touchante est la maniĂšre dont les voix graves, les voix masculines, forment une sorte de fond sonore au chant des sopranos qui, dans la Chapelle Sixtine, sont confiĂ©s Ă  l’innocence vocale des Pueri Cantores. L’usage traditionnel d’habiller polyphoniquement les mĂ©lodies grĂ©goriennes a trouvĂ© en Domenico Bartolucci un trĂšs grand maĂźtre, fidĂšle d’ailleurs Ă  ce qu’avait affirmĂ© le concile Vatican II, qui rĂ©serve au chant grĂ©gorien la premiĂšre place, et Ă  ce qu’avait dĂ©jĂ  ordonnĂ© saint Pie X dans son motu proprio sur la musique sacrĂ©e :


« Le chant grĂ©gorien a toujours Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme le modĂšle suprĂȘme de la musique sacrĂ©e. Aussi peut-on poser en principe gĂ©nĂ©ral : plus une composition sacrĂ©e s’inspire, dans sa forme, son inspiration et sa saveur, de la mĂ©lodie grĂ©gorienne, plus elle est propre au culte divin ; plus elle s’en Ă©loigne, moins elle est digne du sanctuaire. »

 

Une rĂšgle que le maĂźtre toscan a suivie de maniĂšre exemplaire.
Il existe de nombreuses compositions en l’honneur de l’Esprit Saint, que l’on entendait souvent lors de la fĂȘte de la PentecĂŽte. L’Esprit Saint a inspirĂ© des musiciens et des artistes de toutes les Ă©poques. Dans une homĂ©lie prononcĂ©e pour le vingt-cinquiĂšme anniversaire de sa consĂ©cration Ă©piscopale, en contemplant la colombe du Bernin dans la basilique Saint-Pierre, Pie XII disait :


« Tout Ă  l’heure, alors que, au pied de cet autel, dans les souvenirs graves qui Ă©mouvaient et inondaient Notre Ăąme, Nous revĂȘtions les ornements sacrĂ©s pour nous prĂ©parer Ă  cĂ©lĂ©brer le Sacrifice eucharistique, Notre regard, se levant, contemplait resplendissante, du haut de ce merveilleux baldaquin, au milieu de rayons d’or, l’image de la colombe aux ailes dĂ©ployĂ©es – symbole Ă©vangĂ©lique et rĂ©confortant de l’Esprit Saint Paraclet, qui veille sur l’Église, y souffle et y rĂ©pand les multiples charismes de sa grĂące et l’abondance de sa paix spirituelle. C’est un symbole qui parle. »


Oui, un symbole qui parle en tout temps, comme dans l’hymne dont nous avons parlĂ©, oĂč le doux Consolateur est implorĂ© pour ĂȘtre lumiĂšre de notre intelligence et soutien dans l’épreuve.

 

Chartres - Paris : 5400 au départ

08/06/2025

Chartres - Paris : 5400 au départ

 

Samedi vigile de la PentecĂŽte, comme chaque annĂ©e, Chartres est en effervescence dĂšs les premiĂšres lueurs de l’aube. Venus des quatre coins de France voire mĂȘme de Suisse, d’Allemagne du Canada ou d’autres pays Ă©trangers, plusieurs milliers de pĂšlerins se dirigent vers la cathĂ©drale de Chartres. Cette annĂ©e encore, ils sont plus de 5 400 Ă  assister Ă  la messe de dĂ©part avant de prendre la route en direction de Paris.

 

La premiĂšre mission des marcheurs consistait Ă  rejoindre la cathĂ©drale, aprĂšs avoir dĂ©posĂ© leur sac de bivouacs dans le bon camion. À 7 h 45 trĂšs prĂ©cisĂ©ment, la messe dĂ©bute cĂ©lĂ©brĂ©e par Monsieur l’abbĂ© Gabriele d’Avino, le supĂ©rieur de district d’Italie. Cette annĂ©e, comme les pĂšlerins marchent « pour notre mĂšre, la Sainte Église »,

 

À 10 h, aprĂšs que Monsieur l’abbĂ© Hanappier a bĂ©ni les chapitres adolescents, la colonne adulte a pris la route tandis que les enfants se dirigeaient vers les cars. Il n’aura pas fallu longtemps aux pĂšlerins pour sortir manteaux et ponchos pour quelques gouttes tombĂ©es au dĂ©but de la marche. Les nuages gris ont suivi la colonne presque toute la journĂ©e, heureusement il en faut plus pour impressionner un pĂšlerin de Chartres !

Source : La Porte latine
Crédits photos : Isaure Dupont-Cariot, Maxence Malherbe, Jean Lorber, Gilles Bellemans, Soline Grellier, Jacques Teyssier

Manifeste de Notre-Dame de Chrétienté : la liturgie au pÚlerinage

07/06/2025

Manifeste de Notre-Dame de Chrétienté : la liturgie au pÚlerinage

 

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] Une certaine simplification mĂ©diatique laisse Ă  croire que toute la question se rĂ©sumerait Ă  autoriser ou non certains prĂȘtres Ă  cĂ©lĂ©brer le Novus Ordo pour leurs messes personnelles au pĂšlerinage. Mais en fait, ce n’est pas d’abord de cela dont il s’agit. Les courriers reçus par l’association sont trĂšs clairs : il nous est demandĂ© de transformer en profondeur l’esprit de notre pĂšlerinage traditionnel, en faisant du Novus Ordo la norme, et du Vetus Ordo l’exception tolĂ©rĂ©e, soumise Ă  l’autorisation de l’évĂȘque du lieu ou du dicastĂšre pour le culte divin. Or, c’est cette mĂȘme mutation qui est exigĂ©e depuis quatre ans Ă  toute notre famille spirituelle que l’on dĂ©signe (assez mal d’ailleurs) par le mot de « traditionalistes ». Car il faut replacer cette rĂ©cente polĂ©mique, qui peut sembler anecdotique pour beaucoup, dans la perspective d’autres Ă©vĂšnements que nous avons refusĂ© de mĂ©diatiser pour ne pas durcir le dialogue que nous espĂ©rons avoir avec les autoritĂ©s hiĂ©rarchiques. Cette annĂ©e, pour le pĂšlerinage de Chartres comme pour de nombreux pĂšlerins venus de toutes nos provinces, des restrictions Ă  l’usage de la liturgie tridentine se multiplient pour endiguer l’élan formidable des apostolats qui veulent Ɠuvrer au service de l’évangĂ©lisation missionnaire des rĂ©gions de France. L’accĂšs Ă  certains sacrements selon l’ancien rituel est limitĂ© voire interdit dans une partie des diocĂšses. Bien sĂ»r, la portĂ©e de ces restrictions varie, selon la bienveillance de l’évĂȘque du lieu, preuve en est qu’une lecture tolĂ©rante de Traditionis Custodes est possible. Mais dans certains diocĂšses pleuvent les dĂ©crets et les interdits, selon une application ultrarestrictive du Motu Proprio, avec une froideur juridico-canonique bien Ă©loignĂ©e du « soin pastoral et spirituel des fidĂšles » qu’évoque ce mĂȘme texte (art 3, § 4). Ce que l’on nous dit aujourd’hui en fait, c’est que la liturgie tridentine, en son unitĂ© rituelle, sacramentelle et spirituelle est un mal, une anomalie, dont il faut que l’Église guĂ©risse et se purifie.

 

« Vous ne pouvez pas ĂȘtre dans la communion de l’Église, si vous n’adoptez pas le Novus Ordo, partiellement ou totalement. Dura lex, sed lex. Rentrez dans le rang : l’Église a parlĂ©, obĂ©issez. » Mais nous avons souvenir, quant Ă  nous, d’une autre parole, certaine, de l’Église, qui plus est une promesse, dans laquelle notre famille spirituelle a mis toute sa confiance. En 1988, alors que Mgr Lefebvre sacrait quatre Ă©vĂȘques contre l’avis de Rome, les laĂŻcs organisateurs du pĂšlerinage de ChrĂ©tientĂ© ont pris la dĂ©cision profondĂ©ment douloureuse de s’écarter de cette voie pour rester unis de façon visible au Saint-SiĂšge. C’est au nom de l’unitĂ© de l’Église, qu’on nous accuse aujourd’hui de mettre Ă  mal, que ces laĂŻcs et ces prĂȘtres, profondĂ©ment attachĂ©s aux pĂ©dagogies traditionnelles de la foi, se sont tournĂ©s vers le saint pape Jean-Paul II. Ce jour-lĂ , le Saint PĂšre leur a dit que leur attachement Ă©tait « lĂ©gitime » ; il a Ă©voquĂ© la beautĂ© et la richesse de ce trĂ©sor de l’Église ; et pour faire honneur Ă  cette dĂ©marche filiale, il a fait la promesse de garantir et de protĂ©ger, de maniĂšre large et gĂ©nĂ©reuse, les aspirations des fidĂšles attachĂ©s aux formes liturgiques et disciplinaires antĂ©rieures de la tradition latine, sans aucune contrepartie d’ordre liturgique, sinon de reconnaĂźtre le Concile Vatican II et la validitĂ© du Novus ordo. L’Église catholique, prenant en considĂ©ration les personnes, et leur histoire, nous a dit que nous sommes en communion avec l’Église en faisant le choix de la liturgie tridentine comme chemin vĂ©ritable de sanctification. Nous ne pouvons douter de cette parole, dont la valeur demeure car elle dĂ©passe les douloureuses contingences historiques de 1988.

 

Aujourd’hui encore, malgrĂ© les vexations multiples, notre famille spirituelle conserve une paisible espĂ©rance dans cette parole de l’Église, de qui elle a appris qu’en justice naturelle, pacta sunt servanda (la parole donnĂ©e doit ĂȘtre tenue). On nous dit que nous avons rompu le pacte, en durcissant nos positions, en refusant les mains tendues. Mais depuis 1988, nous n’avons rien changĂ© de ce dĂ©licat Ă©quilibre entre fidĂ©litĂ© envers le SiĂšge de Pierre et attachement aux pĂ©dagogies traditionnelles de la Foi.

 

On a peu approfondi en quoi consistait cet « attachement » aux pĂ©dagogies traditionnelles de la foi. Certains le minimisent, le rĂ©duisant Ă  une sensibilitĂ©, Ă  une catĂ©gorie politique, Ă  une nostalgie craintive ou une peur de la modernitĂ© qui passera avec le temps et la gĂ©nĂ©ration suivante. D’autres l’exagĂšrent, nous reprochant de faire de la liturgie une fin en soi, ou de l’instrumentaliser telle une arme au service d’un combat. Nous savons bien pourtant, nous pĂšlerins, que la fin c’est le Ciel, qu’il ne faut pas confondre le but d’avec la route qui y conduit, et qu’il y a plusieurs chemins qui mĂšnent au Sanctuaire de tout repos. Mais nous croyons en l’importance des mĂ©diations dans l’ordre du Salut, en la valeur intrinsĂšque de celles-ci. Nous croyons en la libertĂ© des enfants de Dieu pour user, selon leurs besoins et leur prudence, des richesses que l’Église leur propose depuis 2000 ans. Or, pour notre famille spirituelle, la liturgie traditionnelle est purement et simplement le milieu surnaturel de notre rencontre avec le Christ. Ses mots, ses sacrements, sa messe, ses offices, sa catĂ©chĂšse ont Ă©tĂ© pour beaucoup d’entre nous la matiĂšre premiĂšre de notre foi, le vecteur de la grĂące, l’expression instinctive de notre relation Ă  Dieu : en un mot, notre langue maternelle pour parler au Seigneur, mais aussi pour l’entendre. Pour d’autres, ces harmoniques ont Ă©tĂ© la cause, seconde mais providentielle, d’une conversion, ou d’un renouvellement radical de la foi. Pour beaucoup de prĂȘtres, cette liturgie est devenue “viscĂ©rale”, au sens biblique, pĂ©nĂ©trant de façon totalisante chaque fibre de leur ĂȘtre sacerdotal. Il n’est pas question-lĂ  de vague sentimentalitĂ© esthĂ©tique, mais de vie, de respiration, d’expression incarnĂ©e de la foi. Qui croit que le christianisme est une religion de l’Incarnation comprend que ces mĂ©diations ne sont nullement accidentelles, accessoires ou interchangeables Ă  coup de dĂ©crets et d’interdits.

 

Le pĂšlerinage est un lieu, dans l’Église, oĂč des laĂŻcs et des prĂȘtres viennent pour faire l’expĂ©rience de cette respiration et de ce langage particuliers dans l’Église. Il n’est d’ailleurs pas que cela : il est aussi une occasion formidable pour 19000 pĂšlerins de proposer Ă  nos contemporains un tĂ©moignage lumineux de la beautĂ© de la foi catholique, de ferveur spirituelle, Ă  travers ses processions, ses adorations, ses confessions, ses messes. Il est aussi un lieu d’amitiĂ© chrĂ©tienne internationale, de vie de chapitres, de retrouvailles, de dĂ©pouillement, de pĂ©nitence joyeuse. Il est enfin ce lieu de l’expĂ©rience d’une chrĂ©tientĂ©, les pĂšlerins partageant la conviction qu’il est urgent de promouvoir la royautĂ© sociale de Notre Seigneur sur les sociĂ©tĂ©s temporelles. Il est tout cela Ă  la fois, dans une harmonie qui n’est pas une fin en soi, mais qui n’est en aucun cas secondaire Ă  nos yeux lorsque l’on considĂšre les fruits spirituels qu’elle porte. Certes, on nous le rappelle avec force, les laĂŻcs n’ont pas d’autoritĂ© en matiĂšre de liturgie. Mais ils demeurent libres en droit de fonder des associations, d’y inviter qui ils souhaitent, et de choisir de valoriser certains thĂšmes comme moyens privilĂ©giĂ©s de mettre en Ɠuvre la finalitĂ© de tout apostolat laĂŻc : « le renouvellement chrĂ©tien de l’ordre temporel » (Apostolicam actuosem, 7). Nous citons Ă  dessein ce texte de Vatican II qui reconnaĂźt une juste autonomie de l’apostolat des laĂŻcs et de ses choix d’actions, le protĂ©geant du danger toujours menaçant d’un dangereux clĂ©ricalisme. Nous ne trompons personne ; nous n’avons jamais masquĂ© nos spĂ©cificitĂ©s ; et nous savons que ces thĂšmes sont loin d’ĂȘtre partagĂ©s par tous les chrĂ©tiens. Mais le pĂšlerinage de Chartres ne convient pas Ă  tous les chrĂ©tiens ! Nous n’avons jamais eu l’audace de nous considĂ©rer comme apportant une rĂ©ponse universelle qui parle Ă  tout le peuple de Dieu. Nous sommes nous-mĂȘmes surpris par l’attractivitĂ© de cette Ɠuvre, pourtant si spĂ©ciale Ă  de multiples Ă©gards. Et fort heureusement, il existe d’autres Ɠuvres dans l’Église, qui valorisent d’autres expressions de la foi, utilisant des moyens qui leurs sont propres et qui ne sont pas les nĂŽtres, mais qui apportent une complĂ©mentaritĂ©, avec un dynamisme missionnaire ou un Ă©lan caritatif qui peut forcer l’admiration. Nous entretenons d’ailleurs avec certaines d’entre elles d’excellentes relations de collaboration, et jamais il n’a Ă©tĂ© exigĂ© entre nous que, pour travailler ensemble, il fallait ĂȘtre tous pareil et diluer nos particularismes. Car le mystĂšre du Verbe IncarnĂ© est trop riche pour ĂȘtre dit en un seul langage ; et, pour reprendre les propos pertinents d’un thĂ©ologien qui n’appartient certainement pas Ă  notre famille d’esprit, « il n’y a rien de plus contraire Ă  la vĂ©ritable unitĂ© chrĂ©tienne que la recherche de l’unification. Celle-ci consiste toujours Ă  vouloir rendre universelle une forme particuliĂšre, Ă  enfermer la vie dans une de ses expressions. »

 

Cette expression particuliĂšre de la foi dont nous faisons l’expĂ©rience Ă  Chartres est aujourd’hui Ă  nouveau menacĂ©e. Aujourd’hui une partie du peuple chrĂ©tien suffoque, parce qu’on cherche Ă  entraver la respiration de son Ăąme par une sorte de violation de sa conscience. On sait pourtant les dĂ©gĂąts qui peuvent se produire dans une Ăąme, lorsqu’on veut la priver autoritairement de la mĂ©diation connaturelle et sensible Ă  travers laquelle elle a appris Ă  toucher le Dieu invisible : c’est ce qui s’est passĂ© en 1969 par exemple. Rien n’est plus violent, spirituellement, que de s’entendre dire que notre « langue » ne pourra plus dĂ©sormais ĂȘtre parlĂ©e que de façon exceptionnelle au cƓur mĂȘme du pĂšlerinage de Chartres. Ou de sentir, comme plusieurs nous l’ont affirmĂ© directement, qu’elle est suspecte d’hĂ©rĂ©sie, que ses sacrements seraient de fait invalides, que la cĂ©lĂ©bration de cette messe devrait ĂȘtre interdite. Car tout cela nous a Ă©tĂ© dit. En revanche, rarement est reconnue la valeur intrinsĂšque de la liturgie traditionnelle, et les bienfaits positifs qu’apportent ces pĂ©dagogies aux pĂšlerins l’espace de trois jours. Notre spĂ©cificitĂ© est masquĂ©e, voire niĂ©e, considĂ©rĂ©e comme anecdotique ou accessoire Ă  l’esprit du pĂšlerinage ou Ă  son succĂšs ; elle serait la fixette d’une vieille gĂ©nĂ©ration qui n’est aucunement partagĂ©e par la jeune selon le slogan mainte fois entendu : « Les jeunes ne viennent pas pour cela ». Toujours est-il que c’est « cela » que nous proposons pendant trois jours depuis 43 ans, et que nous n’inscrivons personne de force. Nous entendre dire qu’une messe selon le Vetus Ordo peut aisĂ©ment ĂȘtre remplacĂ©e par une messe selon le Novus Ordo en latin, ad orientem, avec de l’encens et du grĂ©gorien : cela tĂ©moigne douloureusement du peu de considĂ©ration qui est fait du lien vital et spirituel qui lie harmonieusement les pĂ©dagogies traditionnelles de la foi. On nous dit que le pĂšlerinage sera enfin pleinement « d’Église » lorsqu’il s’ouvrira au Novus Ordo. Nous recevons cela avec la mĂȘme violence que lorsque l’on dit Ă  une minoritĂ© qu’elle sera enfin acceptĂ©e par la majoritĂ© lorsqu’elle renoncera Ă  sa culture, lorsqu’elle diluera sa richesse pour se fondre dans la masse. Ce que la sociĂ©tĂ© civile est parvenue Ă  faire pour protĂ©ger l’identitĂ© des minoritĂ©s au nom de la justice naturelle et du respect des personnes et des cultures, nous avons la certitude que l’Église peut aussi y parvenir sans ruiner son unitĂ©.

 

Contrairement Ă  ce qui a Ă©tĂ© Ă©crit, nous ne posons pas d’interdits liturgiques au pĂšlerinage : nous en subissons nous-mĂȘme suffisamment. Mais nous souhaitons que le pĂšlerinage continue d’ĂȘtre un lieu ou la liturgie traditionnelle est aimĂ©e et mise en avant, notamment par les cadres, et donc par les prĂȘtres. Cette annĂ©e encore, plusieurs prĂȘtres nous disent qu’ils sont heureux d’apprendre cette liturgie pour venir au pĂšlerinage. Nous avons un contact direct avec chacun en amont de leur inscription, et nous leur demandons deux choses : de se mettre au service de tous les pĂšlerins et non de leurs propres fidĂšles, pour ĂȘtre tout Ă  tous et pour qu’aucun chapitre ne manque du ministĂšre de la confession, et de valoriser auprĂšs des pĂšlerins le thĂšme de la chrĂ©tientĂ© et la liturgie tridentine. Nous leur demandons de jouer le jeu de l’esprit propre Ă  ces trois journĂ©es d’amour et de mise en avant de ces trĂ©sors spirituels, et non pas d’essayer de changer le pĂšlerinage. Nous distinguons bien entre ceux qui ne veulent pas partager ces fondamentaux et ne manifestent pas d’intĂ©rĂȘt pour eux – ceux-lĂ  ne viennent pas d’eux-mĂȘmes – et ceux qui apprĂ©cient sincĂšrement le pĂšlerinage et ses piliers mais ne peuvent pas encore cĂ©lĂ©brer la forme tridentine, soit par manque de temps pour l’apprendre, soit parce qu’ils sont interdits de la cĂ©lĂ©brer. Pour eux, aussi rares soient-ils, nous avons toujours essayĂ© de trouver des solutions pour exercer l’hospitalitĂ© liturgique et leur permettre de venir.

 

Pour poser des bases saines au dialogue que nous appelons de nos vƓux, il faut encore dire ceci. Si nous sommes attachĂ©s aux pĂ©dagogies traditionnelles de la foi dans leur intĂ©gralitĂ©, ce n’est pas uniquement parce que nous avons pour elles un attachement viscĂ©ral ; mais c’est aussi parce nous constatons que l’Église traverse depuis trop longtemps une crise majeure, une crise doctrinale et liturgique. Il y a lĂ  une difficultĂ© dont nous sommes conscients : l’existence des communautĂ©s traditionnelles apparaĂźt Ă  certains comme un « reproche vivant » vis-Ă -vis d’autres mĂ©thodes pastorales et liturgiques dans lesquelles on voudrait, de force, nous diluer. PrĂ©cisons donc les choses. Oui, nous recevons intĂ©gralement le Concile Vatican II et le magistĂšre rĂ©cent de l’Église, nous l’étudions dans nos livrets de formations, nous l’interprĂ©tons, selon le vƓu de BenoĂźt XVI, Ă  la lumiĂšre de la Tradition, rejetant les interprĂ©tations erronĂ©es que l’on peut faire de certains passages ambigus du texte conciliaire4 . Nous ne sommes pas de ceux qui souhaitent Ă©tablir une rupture entre « Église prĂ©conciliaire » et « Église postconciliaire ». Nous croyons en la Tradition vivante (que nous ne confondons aucunement avec les traditions humaines), au dĂ©veloppement organique du dogme, mais nous savons que l’Église ne peut modifier, au nom du progrĂšs ou de l’adaptation au monde, la doctrine du JĂ©sus sur les points aussi essentiels que la thĂ©ologie de la messe, la doctrine du sacerdoce, l’indissolubilitĂ© du mariage ou la morale catholique. Nous sommes profondĂ©ment inquiets de voir que le relativisme doctrinal et le progressisme moral continuent de prospĂ©rer en de nombreux lieux de l’Eglise aujourd’hui encore. Nombre de nos pĂšlerins, mĂȘme dans la trĂšs jeune gĂ©nĂ©ration, reconnaissent n’avoir rien reçu en formation doctrinale, se considĂšrent comme des gĂ©nĂ©rations sacrifiĂ©es, ont l’impression qu’on leur a cachĂ© le contenu de leur foi, et viennent trouver au pĂšlerinage des rĂ©ponses claires. Le « kaĂŻros » que nous vivons demande que nous ayons le courage de poser un constat lucide sur cette crise de la transmission de la foi qui continue aujourd’hui, et de rĂ©flĂ©chir ensemble sur les moyens Ă  mettre en Ɠuvre pour en sortir, car l’unitĂ© de l’Église est d’abord une unitĂ© dans la foi. [
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Pourquoi fĂȘter Marie, mĂšre de l’Église, le lundi de PentecĂŽte ?

07/06/2025

Pourquoi fĂȘter Marie, mĂšre de l’Église, le lundi de PentecĂŽte ?

 

L'iconographie imprĂšgne tellement notre imaginaire chrĂ©tien que nous croyons spontanĂ©ment que la Vierge Marie Ă©tait au milieu des apĂŽtres Ă  la PentecĂŽte. Or l’Écriture n’en dit rien. Lorsqu’il introduit son rĂ©cit de la PentecĂŽte, Luc Ă©crit : « Le jour de la PentecĂŽte Ă©tant arrivĂ©s, ils se trouvaient tous ensemble dans un mĂȘme lieu » (Ac 2, 1). « Ils », ce sont les Douze aprĂšs l’élection de Matthias. Alors, pourquoi reprĂ©senter Marie parmi les Douze Ă  la PentecĂŽte, parfois au milieu d’eux, parfois Ă  une place Ă©minente ? D’abord Ă  cause d’un verset du chapitre prĂ©cĂ©dent dans les Actes : « Tous, d’un mĂȘme cƓur, Ă©taient assidus Ă  la priĂšre avec quelques femmes, dont Marie mĂšre de JĂ©sus, et avec ses frĂšres » (Ac 1, 14). C’est d’ailleurs l’unique mention de Marie dans les Actes. On interpole donc ce verset Ă  raison de l’identitĂ© de situation : les Douze en priĂšre. Sur ce fondement scripturaire tĂ©nu, la piĂ©tĂ© chrĂ©tienne se plaĂźt Ă  penser que la Vierge Marie a intercĂ©dĂ© tout particuliĂšrement pour que l’Esprit saint descende sur les Douze Ă  la PentecĂŽte. Ce n’est pas totalement gratuit.

 

Épouse de l’Esprit saint
C’est que la Vierge Marie Ă©tait dans une familiaritĂ© unique avec l’Esprit saint depuis l’Annonciation oĂč il l’avait recouverte de son ombre. Elle Ă©tait particuliĂšrement qualifiĂ©e pour appeler l’Esprit saint. On a mĂȘme pu la qualifier d’épouse du Saint-Esprit, ce qui est tout de mĂȘme moins malsonnant que ceux qui la voient Ă©pouse mystique du Christ au risque d’introduire l’inceste au beau milieu de la Sainte Famille. Surtout, la Vierge Marie se devait de rĂ©aliser la mission que lui avait confiĂ©e JĂ©sus Ă  la Croix. Pour ĂȘtre mĂšre de l’Église, il fallait que Marie coopĂšre rĂ©ellement et selon une modalitĂ© propre Ă  l’engendrement des Douze Ă  la vie nouvelle d’enfants de Dieu. En intercĂ©dant efficacement pour que l’Esprit saint descende sur eux, Marie devient rĂ©ellement mĂšre de l’Église dans l’ordre de la grĂące, selon la formule audacieuse de Lumen Gentium, 61.

 

Comme souvent, la dĂ©votion voit plus loin qu’on ne le croit. Si Marie a rĂ©ellement jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif en appelant l’Esprit saint sur les ApĂŽtres, elle n’a fait qu’accomplir en perfection ce qu’elle a fait dĂ©jĂ  Ă  Cana : voir les besoins des hommes, prĂ©venir leurs dĂ©sirs, et intercĂ©der auprĂšs de son Fils tout en nous avertissant : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5). C’est Ă  Cana qu’est rĂ©vĂ©lĂ©e la modalitĂ© propre de la maternitĂ© de Marie dans l’ordre de la grĂące, toute subordonnĂ©e Ă  l’action souveraine du Christ, l’unique Sauveur et mĂ©diateur. À Cana, sur la priĂšre de sa mĂšre, JĂ©sus avait anticipĂ© le dĂ©but de son ministĂšre public et l’Ɠuvre de la RĂ©demption qu’il Ă©tait venu accomplir. Au CĂ©nacle, Marie provoque Ă  nouveau une Ă©tape dĂ©cisive dans l’histoire de l’Église avec l’effusion de l’Esprit saint sur les Douze pour que JĂ©sus glorifiĂ© puisse communiquer sa grĂące Ă  tout son corps mystique. L’Esprit saint qui Ă©tait venu couvrir Marie de son ombre Ă  l’Annonciation se rĂ©pand par son intercession sur toute l’Église.

 

L’intercession de sa tendresse maternelle
Le rĂ©cit de Cana aide aussi Ă  comprendre comment l’unique grĂące qui vient du Christ est colorĂ©e d’une nuance maternelle par la mĂ©diation de Marie. Cette tendresse attentive et frĂ©missante de la maman qui voit les moindres dĂ©sirs et les besoins les plus cachĂ©s de ses enfants, Marie peut d’ailleurs l’exercer avec une efficacitĂ© d’autant plus grande depuis qu’elle est dans la vision bĂ©atifique. Depuis le Ciel oĂč elle est entrĂ©e en son Ăąme et en son corps, Marie voit tout ce dont ses enfants ont besoin, et elle porte nos supplications Ă  son Fils. 

 

Cette maternitĂ© de Marie sur l’Église, c’est-Ă -dire sur chacun des baptisĂ©s mais aussi sur la communautĂ© des enfants de Dieu prise comme un tout, est-elle si diffĂ©rente de l’intercession commune des saints au Ciel Ă  l’égard des chrĂ©tiens encore en chemin ? À vrai dire, son intercession est de toute façon la plus efficace dans la communion des saints Ă  proportion de son intimitĂ© unique avec JĂ©sus. Son association toute particuliĂšre Ă  l’Ɠuvre du RĂ©dempteur aux jours de sa chair donne Ă  son intercession une qualitĂ© unique.

 

La grùce du Christ passe forcément par Marie
Marie est-elle source de la grĂące ? Non, cela est rĂ©servĂ© au Christ. Le terme de « corĂ©demptrice » est sans doute trop lourd d’ambiguĂŻtĂ© Ă  cet Ă©gard et le concile s’est bien gardĂ© d’en user. Mais si toute grĂące vient du Christ-TĂȘte du corps mystique, toute grĂące passe par Marie qui est selon l’image suggestive de saint Bernard comme le cou du corps mystique. De la tĂȘte au corps, du Christ Ă  nous, il y a toujours Marie. Le Christ n’en avait pas besoin et pouvait nous atteindre tous et chacun sans cela. Mais il a voulu nous donner sa mĂšre par pure gratuitĂ©, par un surcroĂźt d’amour et de considĂ©ration pour notre condition humaine. DĂšs lors, toute grĂące qui vient du Christ passe forcĂ©ment par Marie. Et la grĂące qui est fondamentalement christique est comme modalisĂ©e par la mĂ©diation mariale. La grĂące christique est colorĂ©e d’une nuance maternelle de tendresse. Notre vie d’enfants de Dieu s’en trouve mieux accordĂ©e aux requĂȘtes de notre affectivitĂ©, « maintenant et Ă  l’heure de notre mort », et jusqu’à la consommation de l’Église dans la gloire du Ciel. 

 

Marie Ă©tait-elle au CĂ©nacle pour appeler l’Esprit saint sur les Douze ? L’Écriture ne le dit pas. Mais dans la foi de l’Église enrichie par la priĂšre des saints, nous croyons que par sa proximitĂ© unique au Christ et Ă  l’Esprit saint elle nous engendre Ă  la vie de la grĂące et nous comble de sa tendresse maternelle pour nous mener sous la protection de son manteau Ă©toilĂ© jusque dans la gloire du Ciel.

 

Jean-Thomas de Beauregard  ALETEIA

Votre pĂšlerinage est un tĂ©moignage du refus de s’agenouiller devant les maĂźtres de cette terre

06/06/2025

Votre pĂšlerinage est un tĂ©moignage du refus de s’agenouiller devant les maĂźtres de cette terre

Chers PĂšlerins,

Vous partez pĂ©rĂ©griner sous le regard bienveillant et protecteur de toutes les armĂ©es cĂ©lestes et de la cour des saints. La TrĂšs Sainte Vierge est Ă©mue de tant d’ardeur et de dĂ©votion. Comme le chante Charles PĂ©guy, votre illustre prĂ©dĂ©cesseur sur les chemins de la Beauce, lorsqu’il s’adresse Ă  Notre Dame :

 

« Vous nous voyez marcher sur cette route droite, / Tout poudreux, tout crottĂ©s, la pluie entre les dents. [
] Nous allons devant nous, les mains le long des poches, / Sans aucun appareil, sans fatras, sans discours, / D’un pas toujours Ă©gal, sans hĂąte, ni recours [
] / Vous nous voyez marcher, nous sommes la piĂ©taille. / Nous n’avançons jamais que d’un pas Ă  la fois. » (La Tapisserie de Notre Dame. PrĂ©sentation de la Beauce Ă  Notre Dame de Chartres)

 

Vingt siĂšcles de France chrĂ©tienne vous prĂ©cĂšdent, peuples et rois, saints et pĂ©cheurs, martyrs et soldats, pauvres et riches, puissants et petits. Sur vos Ă©paules repose cet hĂ©ritage de tant de priĂšre, de tant de sacrifice, de tant de charitĂ©. Il y a de quoi trembler en recevant Ă  votre tour un tel trĂ©sor, aussi lancez-vous sans crainte, avec respect, en laissant sa juste place au silence, Ă  la contemplation, en Ă©vitant les bavardages, en Ă©cartant une attitude superficielle car le divertissement n’a pas ici sa place. Vos souliers soulĂšveront la poussiĂšre ou s’enfonceront dans la boue, le ciel vous enverra pluie et soleil, et vos pieds endoloris deviendront peut-ĂȘtre la premiĂšre preuve de votre amour de Dieu. Vous mĂ©diterez sur le rĂšgne de Notre-Seigneur au ciel et sur la terre. Vos douleurs, votre effort, vos mortifications seront des petites pierres participant modestement Ă  la construction de cet Ă©difice.

 

La grande falsification du monde ne date pas d’aujourd’hui, mĂȘme si nous possĂ©dons plus de moyens pour commettre le mal que nos lointains aĂŻeux. Cette procession, qui va relier la TrĂšs Sainte Vierge de Paris, patronne de la France en son Assomption, et Notre Dame au milieu des champs et des blĂ©s, s’inscrit Ă  la suite de ce que proclamait dĂ©jĂ  le prophĂšte IsaĂŻe :

 

« Qu’ils sont beaux sur les montagnes les pieds du messager, qui publie la bonne nouvelle de la paix ; de celui qui annonce le bonheur, qui publie le salut ; de celui qui dit Ă  Sion : “Ton Dieu rĂšgne !” » (IsaĂŻe, LII. 7)

 

À notre Ă©poque poly-hĂ©rĂ©tique,- temps de dĂ©construction de tout le message chrĂ©tien, rĂ©sistance diabolique Ă  la RĂ©vĂ©lation-, chaque pas effectuĂ© par une simple sentinelle contribue au rĂšgne de Dieu, qui est effectif mĂȘme s’il n’est pas reconnu et acceptĂ©. Il dĂ©pend de chacun d’entre vous de prendre son Ă©lan en ces jours de marche joyeux et spartiates. Il ne faudrait pas ensuite faiblir dans cet envol et beaucoup va se jouer en ces heures qui vous attendent, dans la façon dont vous intĂ©rioriserez chaque instant, dont vous offrirez chaque dĂ©sagrĂ©ment, chaque inconfort.

 

Emmagasinez les forces spirituelles et les nourritures de l’ñme pour rĂ©sister dans un monde souvent hostile qui veut diviniser l’homme, qui cherche Ă  unifier tous les peuples en une Tour de Babel et qui rĂȘve de construire sur terre un Paradis Ă  l’opposĂ© de Dieu. Votre pĂšlerinage, bien vivant, est un tĂ©moignage du refus de s’agenouiller devant les maĂźtres de cette terre et leurs Ɠuvres de mort. Mais ne vous y trompez pas : le Malin saisit chaque occasion, mĂȘme les plus saintes, pour essayer d’avancer ses pions. Alors demeurez sur vos gardes, par l’attention du cƓur, par la frĂ©quentation des sacrements, par l’ancrage dans la priĂšre, par l’exercice de la pĂ©nitence. Saint Pierre ne cesse de nous avertir :

 

« Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rĂŽde autour de vous, cherchant qui dĂ©vorer. RĂ©sistez-lui, fermes dans la foi [
] » (Ire ÉpĂźtre de saint Pierre, V. 7)

 

Charles Baudelaire, ce torturĂ© du surnaturel, avait bien rĂ©sumĂ© la situation de nos siĂšcles malades en prĂ©cisant que la plupart des gens croient en Dieu mais ne L’aiment pas, tandis qu’ils aiment le diable auquel ils ne croient pas.

 

Au cours de votre pĂšlerinage, serviteurs du rĂšgne de Dieu, reprenez la mĂ©ditation des deux Ă©tendards dans les Exercices Spirituels de saint Ignace de Loyola car il s’agit de l’éternel combat de l’histoire des hommes et de chaque histoire personnelle : le souverain et vrai capitaine, le Christ Notre-Seigneur, se tient en humble place avec l’armĂ©e des pĂ©cheurs repentants que nous sommes, tandis que Lucifer, avec son aspect terrifiant, rĂ©unit, avec ses troupes de dĂ©mons, tous les hommes soucieux d’honneurs, de plaisirs et de gloire mondaine. Il faut choisir un camp, celui de Dieu bien sĂ»r, et s’y fixer cahin-caha, clopin-clopant.

 

Saint Augustin, rescapĂ© du pĂ©chĂ© et de l’hĂ©rĂ©sie, ne regarde plus que la CitĂ© de Dieu, et il nous conseille ainsi :

 

« Nous sommes des voyageurs. Qu’est-ce que voyager ? Je le dis d’un mot : avancer. Que toujours te dĂ©plaise ce que tu es, pour parvenir Ă  ce que tu n’es pas encore
 Avance toujours, marche toujours, ajoute toujours. Ne demeure pas en chemin, ne recule pas, ne sors pas de la route. Il demeure immobile celui qui n’avance pas. Mieux vaut un boiteux sur la route qu’un coureur hors de la route. » (Sermons)

 

Les tĂ©nĂšbres qui sont tombĂ©es sur la terre, comme le soulignait Pie XII en 1939, ne sont pas une fatalitĂ© tant que des Ăąmes humbles et fidĂšles demeureront, mĂȘme comme un petit reste. Ne nous Ă©garons pas et demeurons dans ce cortĂšge incessant en route vers le Paradis. Que ces trois jours vous fassent dĂ©boucher sur la RĂ©surrection.

 

Chers PĂšlerins, serrez dans votre besace les richesses de la Tradition et glissez-y aussi les intentions pour l’Église et pour le Souverain Pontife LĂ©on XIV. Soyez des boiteux paisibles, enthousiastes, tout tournĂ©s vers le Ciel.

 

Que la TrÚs Sainte Vierge vous protÚge dans son manteau de miséricorde, que les anges et tous les saints accompagnent vos chants et soutiennent vos pas.

 

Que le rùgne de Dieu envahisse vos cƓurs !

 

P. Jean-François Thomas s

Staline et l’URSS, le retour : ils sont plus que jamais d’actualitĂ© en Russie

05/06/2025

Staline et l’URSS, le retour : ils sont plus que jamais d’actualitĂ© en Russie

Je vous livre ici un article bien argumentĂ© de notre amie Jeanne Smits qui considĂšre que la Russie va ressusciter l'URSS communiste. On peut nĂ©anmoins objecter que les Russes, profondĂ©ment patriotes, ont dĂ©cidĂ© d'assumer leurs erreurs et ne pas sombrer dans la repentance qui nous fait tant de mal Ă  nous Français. Pour illustrer cette opinion, je vous livre aprĂšs l'article un magnifique clip patriotique de l'hymne russe qui glorifie indifĂ©remment son Histoire politique et religieuse dont les taches ont Ă©tĂ© lavĂ©es par le sang ... o combien versĂ© !  De fait, la question est juste de savoir si la consĂ©cration de la Russie au Coeur ImmaculĂ© de Marie a bien Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e comme le demandait la sainte Vierge ...  PO.

Voici le texte de Jeanne Smits :

Le correspondant de la BBC Ă  Moscou, Steve Rosenberg, a publiĂ© il y a quelques jours un reportage vidĂ©o tournĂ© dans la capitale russe, oĂč il a assistĂ© au « DĂ©filĂ© de la Victoire ». L’occasion pour lui de montrer que la mĂ©moire de Staline est de plus en plus magnifiĂ©e dans cette Russie guerriĂšre oĂč la population ne se demande pas seulement « ce que l’avenir lui rĂ©serve » : « Ils ne savent pas non plus ce que leur rĂ©serve le passĂ© : ici, le passĂ© est en constante Ă©volution », Ă©crit le journaliste. La vision de Staline en est un exemple, mais les choses vont en rĂ©alitĂ© plus loin : l’idĂ©e se rĂ©pand aujourd’hui que l’URSS n’est pas morte. LĂ©galement, du moins. Le communisme soviĂ©tique est en tout cas un Ă©lĂ©ment de l’histoire que l’on peut valoriser sans prendre de risques. La swastika est proscrite, la faucille et le marteau ornent encore les monuments, les murs et les drapeaux. Et la figure du « petit pĂšre des peuples » est, un peu partout, de retour.

 

Le reportage de la BBC dĂ©marre Ă  l’entrĂ©e du mĂ©tro moscovite, station TaganskaĂŻa, oĂč un nouveau monument Ă  la mĂ©moire de Joseph Staline a Ă©tĂ© inaugurĂ© mi-mai dans un couloir de correspondance entre deux lignes : il s’agit d’un imposant bas-relief de couleur claire, rĂ©alisĂ© dans le plus pur style fascisto-soviĂ©tique, qui montre des hommes, des femmes, des enfants, des bĂ©bĂ©s brandissant des bouquets en portant leurs regards Ă©namourĂ©s vers le noble visage du tyran. Lui-mĂȘme est reprĂ©sentĂ© debout, surmontĂ© d’une banderole Ă  l’effigie de LĂ©nine. Une insulte aux millions de victimes de soixante-dix ans de communisme Ă  visage ouvert


 

Staline et l’URSS glorifiĂ©s en Russie Ă  travers le souvenir de la Seconde Guerre mondiale


Il fut un temps oĂč il Ă©tait de bon ton de dĂ©crier Staline, ses crimes, ses exĂ©cutions sommaires, sa paranoĂŻa meurtriĂšre, ses purges et son mĂ©pris du peuple russe, pour mieux « sauver » le communisme lui-mĂȘme en dĂ©tendant ses liens avec le Goulag et autres atrocitĂ©s. Rosenberg rappelle que les statues de Staline avaient Ă©tĂ© renversĂ©es un peu partout aprĂšs sa mort, pendant qu’on dĂ©nonçait ses crimes contre le peuple et que l’on « condamnait officiellement son culte de la personnalitĂ© ».

 

Sous Vladimir Poutine, c’est la figure de Staline qui est volontiers rĂ©habilitĂ©e, saluĂ©e en tant que vainqueur de la bataille de Stalingrad et artisan de la victoire sur l’Allemagne nazie, qui a fait couler tant de sang russe – mais en marquant une distance Ă  l’égard de LĂ©nine et du communisme lui-mĂȘme. La nouvelle Ɠuvre qui lui rend hommage rompt avec cette dialectique en mettant Ă©galement LĂ©nine Ă  l’honneur.

 

Staline, l’homme au millions de victimes est aujourd’hui donnĂ© en exemple et, comme le souligne Steve Rosenberg, des statues Ă  son effigie ressurgissent un peu partout en Russie, en tant qu’« homme fort » Ă  imiter.

 

Le journaliste a interviewĂ© plusieurs Moscovites, tel ce jeune homme qui explique ce qu’il pense de Staline : « Eh bien, je pense que Joseph Staline est injustement dĂ©testĂ©. Il a beaucoup fait pour notre nation, et nous en profitons encore aujourd’hui. » Il y a eu a terreur stalinienne et de nombreuses personnes ont souffert dans les goulags, rĂ©pond le journaliste. « A ce sujet, nous ne pouvons pas blĂąmer uniquement Staline, car c’était un systĂšme », croit ce jeune.

 

Staline ? « Personne n’est parfait »


Une mĂ©nagĂšre de moins de cinquante ans explique quant Ă  elle que Staline fait partie de l’histoire de la Russie. Et les victimes du Goulag ? « Eh bien, ce sont des choses qui arrivent. Personne n’est parfait. SĂ»rement qu’en ce temps-lĂ , il lui fallait le faire, et donc on a pris cette dĂ©cision. C’était son choix. Nous, nous sommes d’accord. »

Puis une jeune femme reconnaĂźt que Staline « Ă©tait, bien sĂ»r, un tyran. NĂ©anmoins il a prouvĂ© sa valeur en tant que chef. Une fois de plus, il y a du bon et du mauvais en chacun. Et quand vous rappelez la rĂ©pression, les temps difficiles des annĂ©es 1930, le culte de la personnalitĂ© de Staline, il s’agit Ă©videmment d’un chapitre triste de l’histoire de notre pays
 »

 

Essayez-donc de parler en des termes semblablement nuancĂ©s de Hitler, ou mĂȘme de Franco !

 

Ce retour en grĂące de Staline en cache peut-ĂȘtre un autre. Rosenberg l’affirme sans dĂ©tours, en affirmant : « Mais il n’y a pas que Joseph Staline qui revient sur le devant de la scĂšne. Seriez-vous prĂȘt Ă  croire que c’est l’URSS qui revient ? »

 

L’Union soviĂ©tique, qui a aujourd’hui son musĂ©e Ă  Moscou, cette URSS qui s’est effondrĂ©e il y a plus de trente ans, ne serait pas pour autant dĂ©truite. « II y a quelques jours, l’un des conseillers du prĂ©sident Poutine a suggĂ©rĂ© que l’URSS existait toujours lĂ©galement, car lors de sa dissolution, il y aurait eu des violations de procĂ©dure », rapporte Steve Rosenberg.

 

Celui-ci analyse, et montre, campĂ© au milieu de la Place Rouge, en quoi l’affaire n’est pas le dĂ©lire de quelque individu : « Il a dĂ©clarĂ© cela pour tenter de faire passer la guerre de la Russie en Ukraine comme une affaire interne Ă  Moscou. Puis un ancien Premier ministre russe est intervenu pour le soutenir, juste lĂ , prĂšs de la Place Rouge. Certains ultra-nationalistes sont d’accord avec lui et souhaitent le retour de l’Union soviĂ©tique. »

 

Le retour de l’URSS arrangerait bien la Russie


Rosenberg dit ne pas croire que « nous allons nous rĂ©veiller un matin et dĂ©couvrir que l’URSS est de retour, mais il est intĂ©ressant de voir que cette idĂ©e est semĂ©e et il est Ă©galement intĂ©ressant de voir comment le passĂ© est rĂ©interprĂ©tĂ© et remodelĂ© ici sous l’influence des Ă©vĂ©nements actuels, de la guerre en Ukraine, de la confrontation avec l’Occident et de la promotion du patriotisme ».

 

Le proche de Poutine citĂ© par le journaliste est Anton Kobyakov qui a revendiquĂ© la survie juridique de l’URSS lors du 13e Forum juridique international de Saint-PĂ©tersbourg le 21 mai dernier, c’est-Ă -dire dans le contexte d’une rencontre officielle, puisque le Forum a Ă©tĂ© créé Ă  l’initiative du ministĂšre russe de la Justice en 2011 avec le soutien du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration russe – Vladimir Poutine lui a d’ailleurs adressĂ© un message de fĂ©licitations et d’encouragements cette annĂ©e.

 

On ne sache pas que les affirmations de Kobyakov, conseiller de Poutine, aient Ă©tĂ© contredites, dĂ©menties ou discrĂ©ditĂ©es dans cette Russie oĂč il n’est certes pas possible de dire ce qui vous passe par la tĂȘte Ă  ce niveau. Au contraire, elles ont Ă©tĂ© rĂ©percutĂ©es par l’agence d’informations officielle TASS. Selon ses mots, « la procĂ©dure de dissolution de l’URSS n’a pas Ă©tĂ© respectĂ©e » – mieux, « les spĂ©cialistes du droit constitutionnel, y compris ceux des pays occidentaux tels que les Etats-Unis et la France » l’auraient reconnu.

 

L’URSS pas morte ? Des proches de Poutine veulent le faire croire


Sur TF1-Info, Astrig Agopian consacre un article Ă  cette revendication que l’on peut tenir pour absurde
 ou lourde de consĂ©quences. Elle Ă©crit : « Ce proche du Kremlin prĂ©tend que l’accord de Minsk, signĂ© en 1991, et considĂ©rĂ© comme le document qui entĂ©rine la dislocation de l’Union soviĂ©tique est “contestable” et que “la procĂ©dure lĂ©gale n’a pas Ă©tĂ© correctement suivie”. Kobyakov conclut mĂȘme Ă  propos de la guerre en Ukraine que “si l’Union soviĂ©tique n’a pas Ă©tĂ© lĂ©galement dissoute, alors la crise ukrainienne, par exemple, pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une affaire intĂ©rieure plutĂŽt qu’un conflit international”. »

 

Pourquoi faire compliquĂ© quand on peut faire simple, en somme ? Sans compter qu’une URSS revenue non comme un fantĂŽme, mais revivifiĂ©e comme une belle au bois dormant ne cadrerait pas si mal avec la rĂ©habilitation actuelle de l’histoire soviĂ©tique elle-mĂȘme, avec le maintien de sympathies communistes de toujours (pensez aux liens de la Russie avec la Chine, la CorĂ©e du Nord et bien d’autres alliĂ©s et anciens « pays non-alignĂ©s », comme au temps de la Guerre froide) et l’organisation d’évĂ©nements oĂč les jeunesses communistes du monde entier sont Ă  l’honneur


 

D’ailleurs, Kobyakov n’est pas seul Ă  penser que l’URSS existe toujours pleinement en tant qu’entitĂ© juridique. L’ancien Premier ministre russe SergueĂŻ Stepachine (il occupa la fonction en 1999) est du mĂȘme avis, et il l’a exprimĂ© quelques jours plus tard lors d’un entretien avec Ria Novosti.

 

L’article d’Astrig Agopian donne ensuite la parole Ă  des constitutionnalistes et Ă  des historiens français ou russes, qui ne croient pas en la justesse du raisonnement tenu par Kobyakov et Stepachine. Elle souligne que ce courant de pensĂ©e a Ă©tĂ© historiquement celui des opposants, citant l’historien Ilya Platov : « Ces paroles rĂ©sonnent Ă©trangement avec le discours tenu par un mouvement plutĂŽt marginal et considĂ©rĂ© comme extrĂ©miste du retour en URSS, qui disait justement que l’Union avait Ă©tĂ© dissoute illĂ©galement, que la FĂ©dĂ©ration de Russie est une entreprise privĂ©e, et qui appelait ses membres Ă  ne plus payer leurs impĂŽts, qui remettait en cause la lĂ©gitimitĂ© de Vladimir Poutine en tant que prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de Russie. Les dirigeants de ce mouvement ont Ă©tĂ© emprisonnĂ©s. C’est donc assez curieux qu’un conseiller de Vladimir Poutine dise la mĂȘme chose. »

 

Le retour de la Russie prédit par un transfuge du KGB


Mais ne s’agit-il que d’une argumentation stratĂ©gique et d’un raisonnement de circonstance alors que la Russie cherche Ă  justifier juridiquement ses actions contre l’Ukraine ? Ou d’une maniĂšre, comme le dit Platov, « d’éveiller la nostalgie soviĂ©tique, de rassurer sur sa puissance » ?

 

Un autre objectif se cache peut-ĂȘtre derriĂšre l’argutie juridique. Ceux qui croient, ayant lu Des mensonges pas si nouveaux du transfuge du KGB Anatoliy Golitsyn, que l’Union soviĂ©tique n’est jamais morte, y verront plutĂŽt le signe que l’idĂ©e de la ranimer existe bel et bien chez certains – et ce, quoi qu’il en soit de l’exactitude juridique du propos.

Golitsyn annonçait dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 1980, parmi d’autres prĂ©dictions qui se sont rĂ©alisĂ©es, la chute de l’URSS, l’apparente libĂ©ralisation de la Russie et son rapprochement avec l’Occident en attendant la nouvelle « RĂ©volution d’octobre » communiste qui s’accomplirait Ă  travers un Nouvel Ordre Mondial.

 

Avec une URSS prĂȘte au rĂ©emploi, bien des Ă©tapes pourraient ĂȘtre brĂ»lĂ©es.

 

Jeanne Smits

 

 

 

Orbån: Plans pour l'Europe Chrétienne et Souveraine

05/06/2025

Orbån: Plans pour l'Europe Chrétienne et Souveraine

 

1. Le "Plan Libéral" : Une Menace pour le Christianisme et la Nation
Orbån décrit le "plan libéral" comme une force qui cherche à éradiquer les fondements historiques et culturels de l'Europe.
Rejet du Christianisme et de l'identité nationale : Selon Orbån, les libéraux considÚrent la "vieille Europe culturelle et chrétienne comme obsolÚte". Leur objectif est de "fabriquer une nouvelle identité pour remplacer le christianisme et la nation". Il rappelle que les efforts pour remplacer le christianisme existent depuis plus d'un siÚcle, citant la Révolution française et les mouvements de gauche en Russie, en Espagne et au Portugal, bien que les méthodes récentes soient plus "culturelles" (ex: "libération sexuelle" et idéologie LGBTQ).


Affaiblissement de la souveraineté nationale : Le plan libéral vise à "saper la souveraineté nationale et à centraliser l'Europe". Orbån critique Bruxelles (siÚge de l'OTAN) comme le moteur de cette centralisation.


Économie de guerre et centralisation : Il accuse les libĂ©raux d'utiliser la guerre comme prĂ©texte pour construire un nouveau modĂšle Ă©conomique. "S'il y a la guerre, il y a plus de Bruxelles, et encore moins de souverainetĂ©." Ce modĂšle est caractĂ©risĂ© par "une dette collective, un contrĂŽle central et un trĂ©sor de guerre".


L'adhésion de l'Ukraine à l'UE : L'intégration de l'Ukraine dans l'Union européenne est perçue comme un élément "clé" de ce "plan libéral belliciste", potentiellement un pas vers l'OTAN, ce que la Russie a jugé comme une menace de guerre nucléaire.


"L'État profond transatlantique" : OrbĂĄn appelle au "dĂ©mantĂšlement de la collusion libĂ©rale amĂ©ricaine et bruxelloise, l'État profond transatlantique".

 


2. Le "Plan Patriotique" : L'Alternative Conservatrice
En opposition, Viktor OrbĂĄn propose un "plan patriotique" en quatre points pour l'Europe :

 

Paix : Le maintien de la paix est une priorité.


Souveraineté nationale : La préservation et le renforcement de la souveraineté des nations européennes.


Liberté : Bien que non explicitement définie, cela sous-entend la liberté individuelle et nationale face à l'ingérence extérieure et à la centralisation.


Retour Ă   l'Europe chrĂ©tienne : Il s'agit de se rĂ©approprier la culture chrĂ©tienne pour faire reculer la barbarie qui se dĂ©veloppe (ndlr : en France, on est servi !). Cela implique une politique anti-immigration stricte.

 


3. Le RĂŽle du Christianisme et de la Famille
MĂȘme s’il n’est pas catholique,OrbĂĄn est un fervent dĂ©fenseur des valeurs chrĂ©tiennes :


Il promeut "une défense sans réserve du mariage et de l'unité familiale traditionnelle" et s'oppose ouvertement à l'idéologie LGBTQ.


Bien que la pratique religieuse hebdomadaire en Hongrie reste faible (9%, 4 fois plus qu’en France), la part de ceux qui n'assistent jamais aux services religieux a diminuĂ© ces derniĂšres annĂ©es.

 


4. L'Appel à l'Action et au Soutien Américain
OrbĂĄn estime que le "plan patriotique" doit l'emporter et que cette bataille doit ĂȘtre gagnĂ©e "d'abord par chacun chez soi, puis ensemble Ă  Bruxelles". Il insiste sur la nĂ©cessitĂ© du soutien des États-Unis, et en particulier d'une "administration rĂ©ussie du PrĂ©sident Trump", pour contrer l'influence libĂ©rale.
En somme, le discours de Viktor Orbån dépeint une Europe à la croisée des chemins, entre une voie libérale perçue comme destructrice de l'identité chrétienne et nationale, et une voie patriotique axée sur la souveraineté, la paix et la restauration des valeurs traditionnelles.


Chers amis catholiques, ce que dit Orban est une évidence pour tous. Qui ne voit pas la volonté mortifÚre de la plupart de nos gouvernants européens de désagréger les sociétés ?
Qui ose le dire de crainte de passer pour “complotiste” ? Alors, quand c’est le dirigeant d’une nation martyre du communisme qui proclame ces vĂ©ritĂ©s, c'est Ă  dire qu'il connaĂźt le sujet, on ne boudera pas notre plaisir.

 

Kyrie Eleison !

 

 

François Charbonnier

 

 


Sources : LifeSiteNews, About Hungary