Le blog du Temps de l'Immaculée.
20/04/2025
Le PĂšre est Vierge, Marie est Vierge,le tombeau de J Ă© s u s est vierge.
O splendeur des naissances de J é s u s ! O Dieu né de Dieu,lumiÚre de lumiÚre ! O Dieu fait homme, né de Marie!
O Dieu fait homme, né du tombeau pour ne plus mourir !
_____________________
La premiĂšre naissance de J Ă© s u s est pour nous la source de la gloire ; la seconde naissance nous apporte la grĂące ; et celle que nous fĂȘtons aujourdâhui nous fraie le passage de la grĂące Ă la gloire.
Suivons J Ă© s u s , suivons J Ă© s u s ! Avec lui, soyons enfants de Dieu, avec lui soyons enfants de Marie, avec Lui passons par la mort et par le tombeau ; avec lui nous entrerons dans lâimmortalitĂ©.
Disons : J é s u s I Disons : Il est ressuscité ! Disons : Alléluia !
PÚre E. André
19/04/2025
Toute l'histoire de la Sainte Tunique est racontée au conditionnel sur Wikipedia ; On n'en retiendra ici qu'en l'an 800, l'impératrice de Byzance, IrÚne, "aurait" offert un coffret d'ivoire renfermant la relique comme cadeau diplomatique à Charlemagne lors de son sacre comme empereur d'Occident. Ce dernier "l'aurait" donnée en garde, lors d'une translation de relique probablement en 803, au monastÚre de l'Humilité-de-Notre-Dame d'Argenteuil, dont sa fille Théodrade était prieure.
Jean-Christian Petitfils, dans son ouvrage La Sainte Tunique d'Argenteuil paru Chez Taillendier, milite comme nous allons le voir en faveur de l'authenticitĂ©, mĂȘme si l'Eglise reste Ă juste titre trĂšs prudente.
En effet, Petitfils, dans diffĂ©rents entretiens de promotion de son livre, affirme avoir rassemblĂ© un "impressionnant faisceau dâindices concordants conduisant Ă considĂ©rer que cette tunique a bien Ă©tĂ© celle portĂ©e par JĂ©sus sur le chemin de croix le 3 avril de lâan 33". Pour lui, "au vu du dossier, lâauthenticitĂ© ne fait aucun doute."
L'analyse rĂ©vĂšle une "chemise en laine de mouton non mĂ©rinos, tissĂ©e dâune seule piĂšce de haut en bas", caractĂ©ristique de la tunique de JĂ©sus selon les Ăvangiles. La mĂ©thode de tissage est qualifiĂ©e d'"archaĂŻque et artisanale", et les fils "fortement torsadĂ©s en Z" suggĂšrent une "origine syrienne trĂšs ancienne".
La tunique contient de "nombreux pollens de plantes originaires de Méditerranée orientale", cohérent avec une origine géographique proche de Jérusalem.
La tunique est "maculĂ©e de sang", ce qui est logique compte tenu de la flagellation et de la crucifixion subies par JĂ©sus. Le Pr Lucotte a observĂ© des "hĂ©maties (globules rouges)" prĂ©sentant des signes d'"anĂ©mie grave, voire dâune âsituation traumatiqueâ", tels qu'une forme altĂ©rĂ©e, dĂ©chirĂ©e et une rarĂ©faction de sels minĂ©raux.
Petitfils souligne les similitudes avec le Suaire d'Oviedo et le Linceul de Turin : "mĂȘme groupe sanguin AB (5 % de la population mondiale), pollens proche-orientaux semblables, taches de sang se recoupant." Il cite notamment le Pr AndrĂ© Marion qui a Ă©tabli que "neuf taches de sang du dos de la tunique se retrouvent sur la face dorsale du Linceul." Pour Petitfils, ces reliques "semblent sâauthentifier elles-mĂȘmes".
L'historien rappelle que l'Ăvangile de Jean mentionne que la tunique de JĂ©sus n'avait pas de couture et fut tirĂ©e au sort par les soldats romains, un dĂ©tail qui correspond Ă la description de la tunique d'Argenteuil.
Points soulevés concernant les objections à l'authenticité :
Datation au carbone 14 : Petitfils reconnaßt que "la double datation au carbone 14 a pourtant remis en cause cette estimation" avec des résultats "incompatibles" et une différence de 350 ans. Cependant, il relativise la fiabilité de cette méthode pour les linges, citant l'exemple du Linceul de Turin.
Contamination historique : Il explique que la tunique a Ă©tĂ© "enfouie Ă trois reprises", notamment durant la Terreur, oĂč son contact avec "des matiĂšres organiques en dĂ©composition" a pu fausser les rĂ©sultats du carbone 14. Il mentionne Ă©galement les thĂšses du Pr Lucotte et de Mme Van Oosterwyck-Gastuche concernant la prĂ©sence de carbonate de calcium et les traitements chimiques qui auraient pu rajeunir les fibres.
Concernant la position de l'Eglise, Petitfils explique que "lâĂglise nâa pas pour mission dâaffirmer si un objet est oui ou non une relique authentique ou une simple copie, mais dâannoncer la rĂ©surrection de JĂ©sus, mort pour le salut de lâhumanitĂ©." L'Ăglise "cĂ©lĂšbre la relique, son parcours historique, mais elle nâen fait pas un objet de foi."
En conclusion, bien que les datations au carbone 14 prĂ©sentent des contradictions, Jean-Christian Petitfils, en tant qu'historien, considĂšre le "faisceau d'indices concordants" issus de l'analyse du tissu, des pollens, des traces de sang et des correspondances avec d'autres reliques majeures comme des arguments solides en faveur de l'authenticitĂ© de la sainte tunique d'Argenteuil comme Ă©tant celle portĂ©e par JĂ©sus sur le chemin de croix. Il souligne cependant que l'Ăglise ne se prononce pas de maniĂšre dogmatique sur cette authenticitĂ©, privilĂ©giant l'annonce du message pascal. Les ostensions de la relique continuent d'attirer de nombreux fidĂšles, tĂ©moignant de son importance spirituelle.
19/04/2025
Le FrĂšre Paul-Adrien met en Ă©vidence une augmentation notable de l'intĂ©rĂȘt pour le carĂȘme, un phĂ©nomĂšne observĂ© d'abord en ligne puis se manifestant dans la frĂ©quentation des offices.
Il souligne que les recherches Google sur le mot « carĂȘme » ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par dix en dix ans, avec une explosion l'annĂ©e derniĂšre.
Ce regain d'intĂ©rĂȘt a pris une ampleur nouvelle, devenant une tendance sur les rĂ©seaux sociaux, amplifiĂ©e par les algorithmes.
" En dix ans, les requĂȘtes sur Google invoquant le mot « carĂȘme » ont Ă©tĂ© multipliĂ©es par dix."
Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer cette tendance, notamment les conversions d'adolescents, des raisons sociales, des crises existentielles et la crise du Covid-19.
Le FrĂšre Paul-Adrien note que certains adoptent le carĂȘme pour des raisons moins spirituelles, comme une forme de compĂ©tition avec le Ramadan musulman.
Cependant, il insiste sur un changement profond dans le rapport à la foi, avec un retour des pratiques traditionnelles comme les pÚlerinages, la dévotion aux reliques et le jeûne.
« Il y a beaucoup de facteurs, dont celui des conversions dâadolescents. On a vu, lĂ aussi, il y a une quinzaine dâannĂ©es, des signes prĂ©curseurs dans les Ă©coles catholiques. La question est de savoir pourquoi ce mouvement sâaccĂ©lĂšre. Il y a des raisons sociales, des crises existentielles, la crise du Covid. [...] Ce que je trouve plus intĂ©ressant, câest dâobserver que le rapport Ă la foi est en train de changer. On le voit dans un autre genre, mais qui est liĂ©, avec le retour des pratiques de pĂšlerinage, des pratiques de dĂ©votion de reliques, le retour du jeĂ»ne. »
Le FrĂšre Paul-Adrien perçoit le carĂȘme comme un moyen pour les jeunes, souvent Ă©loignĂ©s de l'Ăglise, de se reconnecter Ă la foi Ă travers des rites et pratiques simples.
Il parle d'un "systÚme de cases à cocher" rassurant pour ces jeunes, servant de point de départ à une éducation à la liberté et à une catéchÚse ecclésiale ultérieure.
L'expĂ©rience personnelle de FrĂšre Paul-Adrien sur YouTube illustre l'ampleur de l'intĂ©rĂȘt pour les rĂ©seaux sociaux, avec une moyenne de cinq demandes de baptĂȘme par jour pendant le carĂȘme et des centaines de milliers de vues quotidiennes pour ses directs.
Son équipe est débordée par le nombre de messages, soulignant la forte demande spirituelle.
Il met en lumiĂšre le rĂŽle croissant des rĂ©seaux sociaux comme accompagnement spirituel efficace pour ceux qui demandent le baptĂȘme.
Selon le FrÚre Paul-Adrien, au-delà des facteurs socio-économiques, la question fondamentale est religieuse : les jeunes cherchent un sens à leur vie et attendent Dieu.
Ils aspirent Ă vivre une expĂ©rience religieuse, ressentent une grande solitude et souhaitent que l'Ăglise les rende fiers de leur foi.
Il Ă©voque Ă©galement une quĂȘte d'hĂ©ritage, de tradition et de rĂ©ponses simples Ă leurs questions, ainsi qu'un dĂ©sir de voir l'Ăglise comme une seconde famille.
« On pourra dire tout ce que lâon voudra : situations de dĂ©classement, recherche dâidentitĂ©, climat anxiogĂšne, mais la question fondamentale est religieuse ! Les gens ont besoin de savoir ce quâils font sur terre, ils cherchent un sens Ă leur vie et, la premiĂšre chose quâils attendent, câest Dieu ! Ă travers leur questionnement spirituel, ils veulent vivre une expĂ©rience religieuse. Vous savez, il y a aussi beaucoup de solitude⊠Beaucoup plus que ce quâon pourrait imaginer. Beaucoup sont malheureux en France. Les gens attendent aussi que lâĂglise les rende fiers de leur foi avec un sentiment de fiertĂ© de croire en quelque chose. »
Le FrĂšre Paul-Adrien observe sur les rĂ©seaux sociaux un dĂ©clin de l'athĂ©isme militant, avec un intĂ©rĂȘt croissant pour la religion, y compris le christianisme.
Il suggĂšre que le "grand corps social, athĂ©e, militant" est en perte de vitesse et que la figure de JĂ©sus est redevenue une rĂ©ponse possible aux quĂȘtes existentielles.
Par ailleurs, le FrĂšre Paul-Adrien se dit Ă©tonnĂ© et perturbĂ© de constater que les scandales d'abus sexuels dans l'Ăglise ne semblent pas freiner cet Ă©lan de ferveur chez les jeunes.
Il avance l'hypothĂšse d'une forme de lassitude face Ă la rĂ©pĂ©tition de ces sujets et d'une volontĂ© des jeunes de ne pas laisser leur histoire ĂȘtre dĂ©finie par les erreurs du passĂ©.
Il note que ces abus ont décrédibilisé l'institution, mais pas nécessairement la religion au sens populaire.
Le prĂȘtre souligne aussi la fragilitĂ© de cet Ă©lan, avec un taux potentiellement Ă©levĂ© d'abandon de l'Ăglise par les nouveaux baptisĂ©s adultes aprĂšs quelques annĂ©es.
Il insiste sur l'urgence pastorale d'améliorer l'accueil des nouveaux catholiques, en particulier ceux issus des réseaux sociaux et sans tradition religieuse familiale.
Il appelle à développer des messes missionnaires et à considérer les influenceurs catholiques comme des collaborateurs précieux pour l'évangélisation.
Laissons lui la conclusion :
"JĂ©sus-Christ nâa pas pris une ride et reste attractif, voire encore plus attractif aujourdâhui quâil y a quelques annĂ©es. Il existe, et son enseignement est magnifique. On a envie dây croire. Je pense que câest le grand atout de lâĂglise catholique. Mais, si on nâest pas capable dâaccueillir ces jeunes, ils partiront ailleurs. Et ce sera sur un feu de paille. Ils partiront chez les protestants, ils partiront chez les musulmans. Il ne faut pas que la fenĂȘtre qui est en train de sâouvrir passe comme un courant dâair et se referme. Lâaccueil des nouveaux est une urgence pastorale. Câest comme cela que ce qui apparaĂźt comme une « mode » pourra devenir un mouvement de fond. "
19/04/2025
Il est là , endormi du sommeil de la mort, embaumé par des mains amies, reposant pour trois jours, mais trois jours abrégés autant que possible.
Dormez-donc, ĂŽ trĂšs doux J Ă© s u s ! mon Ăąme ira garder votre tombeau, ou plutĂŽt votre berceau. Elle vous gardera, elle vous chantera, elle vous adorera, elle vous embaumera de quelques baisers, quâelle portera Ă vos pieds, Ă vos plaies, Ă votre coeur, Ă votre tĂȘte.
Dormez donc, ĂŽ trĂšs doux J Ă© s u s ! lâheure du rĂ©veil approche, et alors vous entrerez dans une vie nouvelle, dans une gloire nouvelle; alors, alors, mon Dieu, ce sera grande fĂȘte.
En attendant, Seigneur J Ă© s u s , dormez en paix. In pace, in idipsum dormiam et requiescam.
18/04/2025
Regardons-le clouĂ© Ă sa croix ; les clous qui lâattachent, ce sont nos pĂ©chĂ©s. Il les reçoit ces longs clous, il les plonge dans son sang, et dans ce sang mĂȘme il efface nos pĂ©chĂ©s.
J Ă© s u s crucifiĂ© ! Câest le livre des chrĂ©tiens. LĂ ils lisent quel mal câest lâoffense de Dieu ; lĂ ils lisent quel amour câest lâamour de Dieu pour nous, lâamour de Dieu qui a livrĂ© son Fils pour nous Ă©pargner, nous pĂ©cheurs.
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Lisons dans ce livre divin, mĂ©ditons la parole de saint Paul : Il mâa aimĂ©, et sâest livrĂ© pour moi.
Il m âa aimĂ©, câcst le seul mot qui explique la croix, câest la grande leçon que nous enseigne J Ă© s u s crucifiĂ©. Embrassons la croix, et encore plus celui qui y est clouĂ© pour nous.
18/04/2025
Les cierges, le tonnerre et les ténÚbres
Pour cet office on plaçait dans le chĆur de lâĂ©glise un grand chandelier triangulaire avec quinze grands cierges allumĂ©s, sept de chaque cĂŽtĂ© et un au sommet : avec les 6 cierges de lâautel, cela fait en tout 21 cierges allumĂ©s. AprĂšs le chant de chacun des psaumes de lâoffice (9 pour les matines et 5 pour les laudes), un servant Ă©teint un des quinze cierges (tous sauf celui du milieu) ; durant le chant du Benedictus (cantique de Zacharie) qui conclut laudes, le servant Ă©teint alternativement les six derniers cierges, de part et dâautre de la croix dâautel.
Ces cierges sâĂ©teignant les uns aprĂšs les autres sont les images de lâabandon gĂ©nĂ©ral qui sâest fait pendant la Passion autour de JĂ©sus : tous ou presque ont quittĂ© ou trahi Notre Seigneur, Ă commencer par saint Pierre qui lâa reniĂ©. Câest ce que figure lâextinction des cierges, Ă©tablissant peu Ă peu dans lâĂ©glise les tĂ©nĂšbres qui sâĂ©tendirent sur la terre de la sixiĂšme Ă la neuviĂšme heure, alors que le Christ Ă©tait en croix.
Pour le dernier cierge qui reste Ă la fin, celui au sommet du triangle, le servant ne lâĂ©teint pas, mais Ă la fin de lâoffice, il va le cacher derriĂšre lâautel pendant que tous les assistants tapent sur leurs siĂšges : câest ce que lâon appelait le tonnerre. Ă ce moment, la derniĂšre lumiĂšre disparaĂźt : il faut se reprĂ©senter cela dans une ancienne Ă©glise la nuit, alors quâil nây avait aucune source de lumiĂšre artificielle, plus une seule lumiĂšre donc, et que tous les assistants faisaient un grand vacarme pour symboliser la terre qui a tremblĂ©, les pierres qui se sont fendues, les morts qui sont sortis de leurs tombeaux⊠quand la lumiĂšre du monde, câest-Ă -dire Notre Seigneur, sâest Ă©clipsĂ©e par la mort de la croix. Enfin aprĂšs quelques instants, le servant remettait le cierge allumĂ© sur le chandelier, image de la rĂ©surrection et le silence se faisait dans lâĂ©glise. Et cette cĂ©rĂ©monie a lieu trois fois pendant la semaine sainte, une pour chaque jour du triduum sacrĂ©.
Dans un dialogue (peut-ĂȘtre fictif) entre deux moines de Cluny que fait figurer le liturge français Claude de Vert (1645-1708) dans son Explication des cĂ©rĂ©monies de lâĂglise on trouve plusieurs commentaires concernant lâoffice des tĂ©nĂšbres. Selon une opinion, lâextinction progressive des cierges correspondait Ă une Ă©poque oĂč les tĂ©nĂšbres â cĂ©lĂ©brĂ©es comme aujourdâhui le matin â voyaient le jour entrer progressivement dans lâĂ©glise et Ă©clairer les assistants. Durant plusieurs siĂšcles cependant et jusquâen 1955, les tĂ©nĂšbres ont Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©es le soir (mercredi, jeudi et vendredi), et lâextinction progressive des cierges faisait entrer lâĂ©glise et les assistants dans lâobscuritĂ©. Le nombre de quinze cierges pourrait aussi ĂȘtre liĂ© aux mystĂšres de la vie du Christ (mĂ©ditĂ©s en priant le chapelet).
Lamentations et chant des psaumes
Puisque ces tĂ©nĂšbres correspondent Ă la priĂšre des matines puis des laudes, lâoffice y est ponctuĂ© non seulement de psaumes alternĂ©s mais aussi de lectures chantĂ©es au chĆur, tirĂ©es des Lamentations du prophĂšte JĂ©rĂ©mie, des Commentaires sur les psaumes de saint Augustin et des Ă©pĂźtres de saint Paul. Dans les grandes lamentations lues au premier nocturne des trois jours saints, la voix de JĂ©rĂ©mie sâĂ©lĂšve, tonnante et suppliante, pleurant sur JĂ©rusalem dĂ©sertĂ©e, abandonnĂ©e, pillĂ©e. On y comprend que cette JĂ©rusalem â bien sĂ»r la ville qui sera pillĂ©e et dĂ©truite par Titus en 70 aprĂšs J-C, est aussi une image du Christ, et encore de notre Ăąme.
En rĂšgle gĂ©nĂ©rale, lâoffice des trois jours saints diffĂšre en beaucoup de choses de celui des autres jours de lâannĂ©e : tout y est triste et sombre, comme Ă des funĂ©railles, et lâon y omet toutes les manifestations de joie et dâespĂ©rance qui ponctuent ordinairement le chant de lâĂglise. On nâentend plus retentir ni le « Domine labia mea aperies⊠»[1] ni le « Deus in adjutorium meum⊠»[2] ni bien sĂ»r le Gloria Patri. Le grand liturgiste Dom GuĂ©ranger (1805-1875) y qualifie la psalmodie de « lugubre » et « lamentable ». Le chant de chacun des offices se terminait (jusquâen 1955) par le grand psaume de pĂ©nitence Miserere, rĂ©pĂ©tĂ© aprĂšs la derniĂšre antienne Christus factus est (tirĂ©e de lâhymne christologique de lâĂ©pĂźtre aux Philippiens), chantĂ©e dâabord partiellement le jeudi puis plus complĂštement le vendredi, puis totalement le samedi[3], qui retentit alors que le cĂ©rĂ©moniaire escamote le dernier cierge derriĂšre lâautel.
Nous sommes dans les jours oĂč la gloire du Fils de Dieu est Ă©clipsĂ©e sous les ignominies de sa Passion. Il Ă©tait « la lumiĂšre du monde », puissant en Ćuvres et en paroles, accueilli naguĂšre par les acclamations de tout un peuple ; maintenant le voilĂ dĂ©chu de toutes ses grandeurs, « lâhomme de douleurs, un lĂ©preux », dit IsaĂŻe; « un ver de terre, et non un homme », dit le Roi-ProphĂšte ; « un sujet de scandale pour ses disciples », dit-il lui-mĂȘme. Chacun sâĂ©loigne de lui : Pierre mĂȘme nie lâavoir connu. Cet abandon, cette dĂ©fection presque gĂ©nĂ©rale sont figurĂ©s par lâextinction successive des cierges sur le chandelier triangulaire, mĂȘme jusque sur lâautel. Cependant la lumiĂšre mĂ©connue de notre Christ nâest pas Ă©teinte, quoiquâelle ne lance plus ses feux, et que les ombres se soient Ă©paissies autour dâelle. On pose un moment le cierge mystĂ©rieux sur lâautel. Il est lĂ comme le RĂ©dempteur sur le Calvaire, oĂč il souffre et meurt. Pour exprimer la sĂ©pulture de JĂ©sus, on cache le cierge derriĂšre lâautel ; sa lumiĂšre ne parait plus. Alors un bruit confus se fait entendre dans le sanctuaire, que lâabsence de ce dernier flambeau a plongĂ© dans lâobscuritĂ©. Ce bruit, joint aux tĂ©nĂšbres, exprime les convulsions de la nature, au moment oĂč le Sauveur ayant expirĂ© sur la croix, la terre trembla, les rochers se fendirent, les sĂ©pulcres furent ouverts. Mais tout Ă coup le cierge reparaĂźt sans avoir rien perdu de sa lumiĂšre ; le bruit cesse, et chacun rend hommage au vainqueur de la mort[4].
Les ténÚbres : trésor de culture et de priÚre
Lâoffice des tĂ©nĂšbres a profondĂ©ment marquĂ© la piĂ©tĂ© et la culture latine, notamment française, si bien que de nombreux compositeurs ont Ă©tĂ© inspirĂ©s par ses accents â en particulier les Lamentations de JĂ©rĂ©mie â pour composer de grandes Ćuvres : Marc-Antoine Charpentier a Ă©crit plus de cinquante piĂšces pour les tĂ©nĂšbres (selon un brĂ©viaire en usage dans le diocĂšse de Paris Ă la fin du XVIIe siĂšcle) ; Michel-Richard de Lalande ou encore François Couperin ont Ă©galement composĂ© de cĂ©lĂšbres et grandioses « Leçons de tĂ©nĂšbres », tandis que Francis Poulenc a mis en musique en 1961 sept rĂ©pons pour chĆur et orchestre.
Ne manquons pas de retrouver la source de spiritualitĂ© et de mĂ©ditation si profonde de lâoffice des tĂ©nĂšbres, un des trĂ©sors mĂ©connus de lâĂglise, dont la priĂšre nous accompagne et nous guide au pas du Christ durant les jours saints. Peut-ĂȘtre ferons-nous lâexpĂ©rience dâune Simone Weil, retirĂ©e Ă Solesmes pour la semaine sainte de 1938, qui sâĂ©tait rendue Ă lâoffice alors quâelle Ă©tait prise de migraines atroces : « le Christ lui-mĂȘme est descendu et mâa prise » Ă©crira-t-elle au pĂšre Joseph-Marie Perrin.
Références
â1 « Seigneur, ouvrez mes lĂšvres. Et ma bouche publiera votre louange. »
â2 « Dieu, venez Ă mon aide. Seigneur, hĂątez-vous Ă mon secours. »
â3 Le Christ sâest fait pour nous obĂ©issant jusquâĂ la mort â jusquâĂ la mort de la croix â câest pourquoi Dieu lâa exaltĂ© et lui a donnĂ© le nom qui est au-dessus de tout nom. »
â4 Dom Prosper GuĂ©ranger, LâannĂ©e liturgique.
17/04/2025
Nos autem gloriari oportet in cruce Domini nostri Jesu Christi: in quo est salus, vita et resurrectio nostra: per quem salvati et liberati sumus.
Deus misereatur nostri, et benedicat nobis:
illuminet vultum suum super nos, et misereatur nostri.
Pour nous il faut nous glorifier dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ, en qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, et par qui nous avons été sauvés et délivrés.
Que Dieu aie pitié de nous et nous bénisse:
que rayonne son visage sur nous, et qu'Il aie pitié de nous.
16/04/2025
Communiqué de ND de Chrétienté
Comme annoncĂ© plus tĂŽt dans la journĂ©e, le succĂšs enregistrĂ© lâan passĂ© semble ne pas se dĂ©mentir cette annĂ©e. Le rythme dâinscription des deux premiers jours se rĂ©vĂšle ĂȘtre de lâordre de deux Ă trois fois supĂ©rieur Ă celui de 2024.
En dĂ©pit du renforcement de notre dispositif, une telle cadence a entrainĂ© des difficultĂ©s de divers ordres : capacitĂ© dâenregistrement dans les bases de donnĂ©es, gestion en temps contraint des paiements, et travail administratif du secrĂ©tariat, le tout sous haute pression. Il en est rĂ©sultĂ© un certain nombre dâincohĂ©rences dans les donnĂ©es recueillies, incohĂ©rences identifiĂ©es et circonscrites en dĂ©but de matinĂ©e, ce jour.
De façon Ă remĂ©dier dans les meilleurs dĂ©lais Ă cette situation, et Ă pouvoir poursuivre sereinement et efficacement cette campagne dâinscription, il a donc Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© de suspendre celle-ci pour la journĂ©e du mardi 15 avril. Les mesures correctives sont en cours dâapplication, et elles ont dâores et dĂ©jĂ permis de rĂ©sorber plus de trois quarts des cas non conformes.
Les inscriptions reprendront mercredi 16 avril, de 9h Ă 16h. Elle se poursuivront les jours prochains, selon le mĂȘme crĂ©neau horaire, jusquâĂ ce que le quota de participants soit atteint, en conformitĂ© avec les critĂšres de sĂ©curitĂ© et de soutien logistique que nous nous sommes fixĂ©s.
Nous sommes bien conscients que ces contretemps sont parfaitement dĂ©sagrĂ©ables pour ceux dâentre vous qui essaient en vain de sâinscrire : nous les prions bien sincĂšrement de vouloir nous pardonner ces dĂ©sagrĂ©ments. Pour ceux dâentre vous qui, ayant payĂ©, nâont pas reçu de confirmation de leur inscription, celle-ci leur sera envoyĂ©e dans les prochains jours.
Nos bĂ©nĂ©voles mettent tout en Ćuvre pour rĂ©tablir le dispositif et vous assurent de leur constant dĂ©vouement au service de Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ©, et de tous les pĂšlerins.
Pour les aider, et contribuer au bon dĂ©roulement de la suite du processus, ceux dâentre vous qui Ă©prouveraient des difficultĂ©s sont invitĂ©s Ă Ă©viter de tĂ©lĂ©phoner Ă lâassociation, et Ă adresser un courriel Ă information@nd-chretiente.com.
Toute Ă©volution importante de la situation et des modalitĂ©s ici dĂ©finies fera lâobjet dâune communication par courriel et sur les rĂ©seaux sociaux. Nous vous remercions de votre confiance et vous assurons de notre union de priĂšre en cette semaine sainte.
Source : le Salon Beige
16/04/2025
Il nous donne son PĂšre, il nous donne sa MĂšre, il nous donne sa grĂące, il nous donne son Paradis : mais comme de tous les biens quâil nous lĂšgue il y en a que nous aurons en cette vie, dâautres que nous ne pourrons avoir que dans la vie Ă©ternelle, il veut que nous ayons pleine et entiĂšre confiance en la valeur de son testament, et il nous donne un gage.
Le gage quâil nous donne, câest lui-mĂȘme.
*
Prenez et mangez, dit-il, ceci est mon corps. Prenez et buvez, ceci est mon sang. Câest
par lĂ que je signe mon testament.
Ainsi le testament de J é s u s fait notre titre pour la vie éternelle, et le sacrement de
J Ă© s u s câest le gage quâil nous donne de la vĂ©ritĂ© de ses promesses.
Adorons, aimons, glorifions Ă tout jamais J Ă© s u s au Saint-Sacrement.
PÚre E André
16/04/2025
Les diffĂ©rences entre les quatre versions sont mĂ©connues. Dans lâinconscient collectif, la Passion du Christ correspond bien souvent aux souvenirs laissĂ©s par lâexercice du Chemin de la Croix, ou par le film de Mel Gibson. Beaucoup, par exemple, diront que JĂ©sus a chutĂ© trois fois, ce qui pourtant nâest pas prĂ©cisĂ© dans les textes. Et si on demande aux fidĂšles la diffĂ©rence entre la Passion lue le dimanche des Rameaux et celle du Vendredi saint, ils ne sauront que dire. Alors que les diffĂ©rences sont notables, et importantes Ă souligner, car Dieu a voulu les quatre versions, avec leurs tonalitĂ©s particuliĂšres. La Passion du Christ est comme un grand diamant : il faut en dĂ©couvrir chaque facette pour se faire une idĂ©e de lâensemble, qui nous dĂ©passera toujours. Car la Passion est un mystĂšre de foi autant quâun fait historique.
Ces deux évangiles sont trÚs proches et montrent Jésus abandonné par les siens, affrontant seul une mort trÚs douloureuse.
Tant chez Marc que chez Matthieu, la marche Ă la mort de JĂ©sus est encadrĂ©e par deux priĂšres. Au dĂ©but, Ă GethsĂ©mani, JĂ©sus prie son PĂšre et demande que le calice sâĂ©loigne de lui, sans rĂ©ponse. Ă la fin, au Golgotha, il prie encore, mais cette fois en disant « Mon Dieu » (la seule fois dans tous les Ă©vangiles) et en exprimant un sentiment dâabandon, qui est moquĂ© par les spectateurs.
Les deux Ă©vangiles font Ă©tat dâun procĂšs juif suivi du procĂšs romain. Dans les deux cas, JĂ©sus est violentĂ© physiquement. Ensuite, aucun ami ou disciple nâest prĂ©sent au pied de la croix. Il nây a que solitude, insultes et moqueries.
Finalement, en poussant un grand cri, JĂ©sus expire, apparemment vaincu. Mais alors le PĂšre intervient, alors quâil semblait jusque-lĂ comme absent. Il accomplit les paroles prophĂ©tiques de JĂ©sus. Dans le procĂšs juif, JĂ©sus Ă©tait accusĂ© de vouloir dĂ©truire le Temple, et sur la croix on le lui rappela en se moquant de lui. Mais Ă sa mort, le voile du sanctuaire se dĂ©chire complĂštement. De mĂȘme, JĂ©sus avait Ă©tĂ© accusĂ© de se prĂ©tendre le Messie, le Fils du Dieu bĂ©ni, et bafouĂ© pour cela sur la croix. Or, Ă sa mort, un centurion romain dĂ©clare : « Vraiment cet homme Ă©tait le fils de Dieu ».
Ainsi ressort un thĂšme bien marquĂ©, que lâon trouvait dĂ©jĂ dans les chapitres prĂ©cĂ©dents de Matthieu et Marc : JĂ©sus doit souffrir et mourir, et ses disciples doivent prendre la croix et le suivre. Les deux Ă©vangĂ©listes dramatisent les difficultĂ©s de la Passion : câest Ă la fois un avertissement et une consolation pour les lecteurs. Si le maĂźtre lui-mĂȘme trouve cela difficile, si les disciples perdent tout courage, câest que la Passion dĂ©passe les forces humaines. Mais Dieu a Ă©tĂ© finalement lĂ pour JĂ©sus, et il le sera aussi pour les disciples persĂ©cutĂ©s.
Les deux évangiles sont donc trÚs proches, mais on peut relever quelques différences notables :
â Marc est trĂšs factuel. Il souligne lâĂ©chec des disciples Ă comprendre JĂ©sus. JĂ©sus nây reçoit aucun soutien depuis la derniĂšre cĂšne jusquâĂ sa mort. Marc est le plus brutal dans sa description de lâangoisse de JĂ©sus et de la faillite des disciples. Câest en Marc quâil y a le plus de souffrance. On peut dire que cet Ă©vangile se destine surtout Ă ceux qui souffrent et sont tentĂ©s de demander Ă Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mâas-tu abandonnĂ© ? »
â Matthieu attĂ©nue un peu la noirceur de Marc. La prescience quâa JĂ©sus de ce qui doit lui arriver est plus claire, et sa souverainetĂ© plus manifeste. Mais la grande diffĂ©rence avec Marc, câest la question de la responsabilitĂ© : il faut dĂ©signer les coupables. Dans une sĂ©rie de scĂšnes propres Ă Matthieu, on voit Judas essayant de rejeter sa responsabilitĂ© en rendant lâargent reçu, et les prĂȘtres refusant cet argent. La femme de Pilate cherche Ă Ă©viter Ă son Ă©poux sa responsabilitĂ© dans la mise Ă mort, et Pilate lui-mĂȘme se dĂ©clare innocent en se lavant les mains. Pour Matthieu, tout le monde est coupable, Ă commencer par les chefs des Juifs Ă qui il fait dire : « que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ». On peut noter aussi en Matthieu le thĂšme de lâaccomplissement des Ăcritures, ainsi que le rapport de la Passion de JĂ©sus avec son enfance : dans les deux cas il y a des phĂ©nomĂšnes cosmiques (Ă©toile / tremblement de terre), dans les deux cas on voit des paĂŻens amenĂ©s Ă la foi (mages / soldats), dans les deux cas les manĆuvres des puissants de ce monde sont vouĂ©es Ă lâĂ©chec (HĂ©rode le Grand / Pilate). Tout lâĂ©vangile de Matthieu est cohĂ©rent et converge vers son point culminant, la Passion. La rĂ©flexion est bien organisĂ©e et plus aboutie. Elle prĂ©sente une intelligence chrĂ©tienne des Ă©vĂ©nements.
Luc, câest lâĂ©vangile du pardon et de la misĂ©ricorde. Dans le rĂ©cit de la Passion, il diverge beaucoup plus de Marc que ne le fait Matthieu. Il adoucit les Ă©vĂ©nements. On nây trouve pas lâinsistance sur la solitude de JĂ©sus, qui ne se dit pas triste Ă en mourir. Ă lâagonie Ă GethsĂ©mani, il est mĂȘme consolĂ© par un ange. Surtout JĂ©sus apparaĂźt en communion constante avec son PĂšre, au point quâĂ la fin il ne sâĂ©crie pas « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi⊠» mais il dit paisiblement : « PĂšre, entre tes mains je remets mon esprit ». Luc ne mentionne mĂȘme pas la fuite des disciples. Tout cela montre que la Passion selon Luc est moins nĂ©gative. Le PĂšre y est prĂ©sent, et pas uniquement aprĂšs la mort. JĂ©sus guĂ©rit lâoreille blessĂ©e du serviteur du grand-prĂȘtre, JĂ©sus pardonne sur la croix, et promet le paradis au bon larron. Les Juifs ne sont pas tous hostiles : certains accompagnent JĂ©sus jusquâau Golgotha et sâen retournent en se frappant la poitrine, tandis que les filles de JĂ©rusalem se lamentent sur lui. Cette version est plus Ă©mouvante : elle vise Ă toucher le cĆur du lecteur pour lâencourager Ă devenir disciple.
La diffĂ©rence est nette avec les trois synoptiques, et avec Marc elle est trĂšs forte : la moitiĂ© environ du rĂ©cit johannique diffĂšre de la passion de Marc. On pourrait presque dire quâen Jean, il nây a pas de passion de JĂ©sus. Lâaspect historique de la Passion est dĂ©jĂ connu. Le dĂ©roulement exact des faits intĂ©resse donc moins Jean que le message thĂ©ologique quâil faut en retirer.
La Passion selon Jean, câest le rĂ©cit de lâĂ©lĂ©vation et de la victoire de JĂ©sus. La souffrance est minimisĂ©e. La scĂšne de lâagonie Ă GethsĂ©mani est omise, et il nây a pas de procĂšs juif. Le procĂšs romain est trĂšs dĂ©veloppĂ© et manifeste la majestĂ© de JĂ©sus (scĂšnes de lâEcce homo et de lâEcce rex vester). Le chemin de croix nâest pas dĂ©taillĂ©. Sur la croix, JĂ©sus nâest ni insultĂ© ni moquĂ©. Il nâexprime pas de sentiment dâabandon : il meurt avec le soutien de sa mĂšre et du disciple bien-aimĂ©. Tout est rĂ©sumĂ© en Jn 10,18 : « Ma vie, nul ne la prend, mais câest moi qui la donne ». JĂ©sus et le PĂšre sont un, et donc on ne voit pas JĂ©sus demander (comme dans les synoptiques) que son heure soit repoussĂ©e ou que le calice de la Passion sâĂ©loigne de lui. Au contraire, câest son objectif : arriver Ă son heure, boire la coupe et accomplir sa mission, pour glorifier le nom de Dieu et accomplir les Ăcritures. Il contrĂŽle tout. Ă GethsĂ©mani, il nâa pas flĂ©chi. Au contraire ce sont ceux qui venaient lâarrĂȘter qui sont tombĂ©s Ă terre quand il a dit « câest moi ». JĂ©sus selon Jean, câest le Fils de lâhomme descendu des cieux et Ă qui le PĂšre a remis tout jugement. Il ne peut donc pas ĂȘtre jugĂ© par des crĂ©atures. Il faut souligner que le rĂ©cit est structurĂ©, avec pour centre le couronnement dâĂ©pines : JĂ©sus est vraiment roi. Câest pourquoi il a pu dire au grand-prĂȘtre : « pourquoi mâinterroges-tu ? » Et Ă Pilate : « Tu nâas aucun pouvoir sur moi », ce qui lâimpressionne. Tout au long de la Passion, JĂ©sus nâest pas celui qui est jugĂ©, mais celui qui juge. La victime est victorieuse⊠« Regnavit a ligno Deus » comme le chante lâhymne Vexilla regis : « Dieu a rĂ©gnĂ© par le bois ». Notons bien que câest la version choisie par lâĂglise pour le Vendredi Saint.
Les Ă©vangĂ©listes ne se contredisent pas : ils se complĂštent, mettant en valeur les diverses facettes de la Passion. Comme JĂ©sus lâa expliquĂ© aux disciples dâEmmaĂŒs : « ne fallait-il pas que le Christ souffrĂźt cela pour entrer dans sa gloire ? » (Lc 24,26). De la souffrance Ă la gloire : les versions de la Passion expriment tout le parcours qui va de lâune Ă lâautre, de Marc insistant sur la souffrance, Ă Matthieu, puis Luc, puis Jean insistant sur la gloire.
Ainsi, on peut dire en forçant le trait que pendant la Passion :
â selon Matthieu et Marc, JĂ©sus nâest vainqueur quâaux yeux de Dieu. Sur la Croix il est mĂ©prisĂ©.
â selon Luc, JĂ©sus est vainqueur pour les disciples qui ont la foi. Sur la Croix il pardonne.
â selon Jean, JĂ©sus est vainqueur aux yeux de tous. Sur la Croix, qui est son trĂŽne, il rĂšgne.
Comme lâĂglise le Vendredi Saint, il faut mettre en valeur ce dernier aspect, car la force des images fait que pour beaucoup de fidĂšles la Passion du Christ est celle que prĂ©sente le film de Mel Gibson. Câest une vision ultra-rĂ©aliste et sanglante, basĂ©e sur Marc (et les rĂ©vĂ©lations de la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich). Elle est importante, mais pas suffisante. Si le Christ a dit Ă sainte Marguerite-Marie quâil avait plus souffert Ă GethsĂ©mani que sur la Croix, il faut mettre en valeur ses souffrances morales. Car nous nâavons pas Ă©tĂ© sauvĂ©s par la seule souffrance physique de JĂ©sus, mais par la puissance de son amour, exprimĂ© par son sacrifice, aussi intĂ©rieur quâextĂ©rieur.
Pour approfondir :
â VANHOYE Albert, DUQUOC Charles, de la POTTERIE Ignace, La Passion selon les quatre Ă©vangiles, coll. Lire la Bible 55, Paris, Cerf, 1981.
â BROWN Raymond E., La Mort du Messie. EncyclopĂ©die de la Passion du Christ, Paris, Bayard, 2005 (1700 pages).
â MEYNET Roland, Selon les Ăcritures. Lecture typologique des rĂ©cits de la PĂąque du Seigneur, Rome, GBP, 2012.
â FOCANT Camille, Une passion, trois rĂ©cits, coll. Lire la Bible 201, Paris, Cerf, 2022.
15/04/2025
Plusieurs, disions-nous, se font illusion, qui prĂ©tendent parvenir Ă l'union Ă Dieu sans recourir constamment Ă Notre-Seigneur, qui est la voie, la vĂ©ritĂ© et la vie. Il y aurait aussi une erreur Ă vouloir aller Ă Notre-Seigneur sans passer par Marie, que l'Ăglise appelle, dans une fĂȘte spĂ©ciale, MĂ©diatrice de toutes les grĂąces. (...)
Sans aller jusqu'Ă cette dĂ©viation, il est des Catholiques qui ne voient certainement pas assez la nĂ©cessitĂ© de recourir Ă Marie pour arriver Ă l'intimitĂ© du Sauveur. Le Bienheureux (saint Louis Marie) Grignion de Montfort parle mĂȘme de « Docteurs qui ne connaissent la MĂšre de Dieu que d'une maniĂšre spĂ©culative, sĂšche, stĂ©rile et indiffĂ©rente ; qui craignent qu'on abuse de la dĂ©votion Ă la Sainte Vierge, qu'on fasse injure Ă Notre-Seigneur en honorant trop sa sainte MĂšre. S'ils parlent de la dĂ©votion Ă Marie, c'est moins pour la recommander que pour dĂ©truire les abus qu'on en fait » ; ils semblent croire que Marie soit un empĂȘchement pour arriver Ă l'union divine.
Il y a, dit saint Grignion de Montfort, un manque d'humilité à négliger les médiateurs que Dieu nous a donnés à cause de notre faiblesse. L'intimité avec Notre-Seigneur dans l'oraison nous sera beaucoup facilitée par une vraie et profonde dévotion à Marie.
P. Réginald Garrigou-Lagrange, OP, Les trois ùges de la vie intérieure, ch. VI ; éditions Le Cerf, 1938
15/04/2025
Judas, lui qui a prĂȘchĂ© J Ă© s u s , lui qui a fait des miracles, lui apĂŽtre, lui qui a communiĂ©, Judas a vendu son maĂźtre, pour de lâargent, Ă des hommes qui voulaient le tuer.
Et il convint avec eux du moyen par lequel il ferait connaĂźtre celui quâil faudrait arrĂȘter.
Pour le reconnaĂźtre, dit-il, vous verrez bien : jâirai lâembrasser !-
Il le dit, et il le fit.
Et alors J Ă© su s lui dit : Mon ami !
Judas fut traĂźtre, J Ă© s u s toujours aimant.
Détestons le péché, aimons J é s u s .
15/04/2025
Bien que cette idée soit ancienne et soutenue par de nombreux saints, théologiens et papes, elle ne fut pas proclamée officiellement par le Concile Vatican II.
LâabbĂ© Barthe explique que ce privilege de Marie implique deux aspects : la CorĂ©demption (coopĂ©ration aux souffrances rĂ©demptrices du Christ sur terre) et la MĂ©diation (distribution cĂ©leste des grĂąces). Cette coopĂ©ration de Marie est unique car elle est MĂšre de Dieu (Theotokos), ce qui fonde une relation ontologique particuliĂšre avec le Christ. «Si le Christ, seul PrĂȘtre, offre le sacrifice de son Sang, la participation subordonnĂ©e de la MĂšre de Dieu Ă cette offrande rĂ©demptrice tient Ă ce que son Fiat a rendu possible la RĂ©demption, parce quâelle a fourni la victime du sacrifice. En outre le Christ, qui a souffert toutes les sortes de la souffrance humaine (saint Thomas, Somme thĂ©ologique, 3a, q 46, a 5), assume aussi la Compassion de sa MĂšre qui est dâune qualitĂ© absolument unique, maternelle. Bien entendu, les mĂ©rites de la contribution de Marie Ă notre salut ne sont pas, comme ceux du Christ, de condigno, de plein droit. Ils ne sauraient suffire par eux-mĂȘmes Ă obtenir le salut, mais ils sont de congruo, de convenance, câest-Ă -dire accordĂ©s par Dieu Ă la priĂšre de la Bienheureuse Vierge».
Les fondements scripturaires et traditionnels que lâabbĂš Barthe expose sont la doctrine de saint Paul (Col 1,24) qui parle de la souffrance offerte pour le Corps du Christ, lâenseignement des PĂšres de lâĂglise, qui ont souvent Ă©tabli une typologie Ăve-Marie oĂč Marie devient la « nouvelle Ăve », coopĂ©ratrice du salut et le fait que dĂšs le Moyen Ăge, des thĂ©ologiens affirment que Marie a offert son Fils en sacrifice avec lui, dans une communion de volontĂ© et de souffrance.
Des voix modernes, comme lâabbĂ© Michel Viot, qui a donnĂ© une Ă©mission de Radio-Courtoisie sur le thĂšme : Marie CorĂ©demptrice, une explication dogmatique superflue, estiment cette doctrine excessive ou inutile. «LâabbĂ© Viot affirme de maniĂšre Ă©tonnante que saint Louis-Marie Grignion de Montfort enseignait une dĂ©votion en quelque sorte faible, dans la mesure oĂč la mĂ©diation de Marie ne serait aux termes du TraitĂ© quâune mĂ©diation dâintercession, non dâacquisition et de dispensation de grĂąces, et de ce fait que lâon ne trouve pas de trace de la CorĂ©demption dans son TraitĂ© de la Vraie DĂ©votion». «Saint Louis-Marie â replique lâabbĂ© Barthe â appelle Marie ni plus ni moins que âla rĂ©paratrice du genre humainâ. Il explique : âTelle est la volontĂ© du TrĂšs-Haut, qui exalte les humbles, que le Ciel, la terre et les enfers plient, bon grĂ© mal grĂ©, aux commandements de lâhumble Marie, quâil a faite souveraine du ciel et de la terre, la gĂ©nĂ©rale de ses armĂ©es, la trĂ©soriĂšre de ses trĂ©sors, la dispensatrice de ses grĂąces, lâouvriĂšre de ses grandes merveilles, la rĂ©paratrice du genre humain, la mĂ©diatrice des hommes, lâexterminatrice des ennemis de Dieu et la fidĂšle compagne de ses grandeurs et de ses triomphesâ (TraitĂ© de la Vraie DĂ©votion, n. 29). Il dit aussi : âLe Fils de Dieu sâest fait homme pour notre salut, mais en Marie et par Marieâ (n. 16). Et sa priĂšre de consĂ©cration contient cette supplication: âĂ MĂšre admirable ! prĂ©sentez-moi Ă votre cher Fils en qualitĂ© dâesclave Ă©ternel, afin que, mâayant rachetĂ© par vous, il me reçoive par vousâ» (n. 29).
Aussi certains thĂ©ologiens influents comme Yves Congar ou RenĂ© Laurentin ont combattu la doctrine de la corĂ©demption, au nom de lâĆcumĂ©nisme ou par peur dâexagĂ©ration. Le pĂšre Yves Congar, par souci ĆcumĂ©nique, fut un des adversaires les plus virulents de ce quâil nommait la « mariolĂątrie » et qui constituait avec la « papolĂątrie » un systĂšme qui, selon lui, empilait les dogmes et les condamnations et coupait le catholicisme de ses racines Ă©vangĂ©liques. LâabbĂ© RenĂ© Laurentin, avec le pĂšre Congar, a combattu la doctrine de la mĂ©diation de toutes grĂąces, et par lĂ la corĂ©demption lors du dernier Concile sâappuyant sur son ouvrage polĂ©mique, La question mariale (Seuil, Paris 1963), oĂč il prĂ©sentait le « maximalisme » du mouvement marial comme « un problĂšme », quâil qualifiait dâ« excessif » et mĂȘme de « pathologique ».
«LâabbĂ© Laurentin lutta pour que soit retirĂ© le titre de Mater EcclesiĂŠ, pour que le texte De Beata Virgine soit intĂ©grĂ© dans Lumen Gentium et ne constitue plus un texte Ă part, et pour que soit noyĂ© le titre de MĂ©diatrice au milieu dâune litanie de termes analogues. JusquâĂ la fin, devenu aussi maximaliste en apparitions mariales quâil Ă©tait minimaliste en doctrine mariale, il rejeta la corĂ©demption et la mĂ©diation des grĂąces».
LâabbĂ© Barthe confute leur positions en se fondant aussi sur des Ă©minents auteurs comme les pĂšres Jean-HervĂ© Nicolas, Jean Stern, Guillaume de MenthiĂšre, qui ont brillamment dĂ©fendu lâidĂ©e dâune coopĂ©ration spĂ©cifique et unique de Marie Ă lâĆuvre du salut.
Lâarticle conclut en liant la RoyautĂ© de Marie Ă celle du Christ : «Nâest-il pas particuliĂšrement opportun, en cette annĂ©e oĂč nous fĂȘtons le centenaire de lâencyclique Quas primas de Pie XI sur la RoyautĂ© du Christ dâen rapprocher, comme le faisait Pie XII, la RoyautĂ© de Marie, liant ce pouvoir royal Ă son association Ă lâĆuvre de la RĂ©demption et Ă sa dispensation des grĂąces sur les hommes, ses enfants ? Ne serait-il par ailleurs avantageux de dĂ©velopper la rĂ©flexion sur ce rapprochement de la RoyautĂ© du Christ et de la RoyautĂ© de Marie aux institutions humaines et spĂ©cialement aux nations ? Pour nous Français spĂ©cialement, dont le Christ, selon la frĂ©quente affirmation de sainte Jeanne dâArc est âRoi de Franceâ laquelle reconnaĂźt la Vierge Marie comme âReine de Franceâ depuis quâen 1638 Louis XIII lui consacra son royaume en lui donnant ce titre. Que la Vierge Sainte obtienne par son intercession efficace le rachat de sa fille apostate ! »
LâabbĂ© Barthe sera un des orateurs au colloque thĂ©ologique sur la Co-rĂ©demption de la Sainte Vierge: contribution au dĂ©bat qui va se tenir Ă Paris, Ă la Maison internationale de la CitĂ© Universitaire, les 23 et 24 mai prochains et dont les confĂ©rences tendront Ă relever le caractĂšre traditionnel de cette doctrine. Le colloque, organisĂ© par la ConfrĂ©rie Marie Co-rĂ©demptrice, sera consacrĂ© Ă la discussion et Ă la dĂ©fense du lien indissoluble entre les quatre dogmes mariaux (MaternitĂ© Divine, VirginitĂ© PerpĂ©tuelle, ImmaculĂ©e Conception, Assomption) et le mystĂšre de la Co-rĂ©demption de Marie, qui vient les couronner et les lier dans le CĆur ImmaculĂ©, indĂ©fectiblement uni au SacrĂ© CĆur du Christ. Participeront les abbĂ©s Gabriel Grodziski, Claude Barthe, Patrick Troadec et Manfred Hauke, le Professeur Roberto de Mattei, les PĂšres Jean-Christophe de NadaĂŻ (o.p.) et Serafino M. Lanzetta (Franciscain Marial) ainsi que de S. E. Mgr Athanasius Schneider (pour le programme, voir: www.coredemptrice.net).
Veronica Rasponi
Corrispondenza Romana (Professeur de Mattei)
14/04/2025
Il y a lĂ deux grands mystĂšres Ă mĂ©diter. Le mystĂšre de la volontĂ© de Dieu qui veut, tandis que lâhomme ne veut pas, et le mystĂšre de lâamour si tendre de J Ă© s u s qui veut, lui, rassembler au sein de sa tendresse des Ăąmes qui veulent pĂ©rir.
Que ces mystĂšres sont grands, quâils sont profonds ! L âun est un mystĂšre qui Ă©crase tout orgueil ; lâautre est un mystĂšre qui console toute Ăąme fidĂšle. Dieu veut, lâhomme ne veut pas ! Quel mystĂšre ! Dieu aime, lâhomme nâaime pas ! Quel malheur !
O m on ùme, vois, regarde, considÚre et médite, prie, et à la fin,
jette-toi sous lâaile de J Ă© s u s .
14/04/2025
Cette annĂ©e, le pĂšlerinage aura pour thĂšme Pour quâIl rĂšgne sur la terre comme au ciel Ă lâoccasion du centenaire de lâencyclique du pape Pie XI sur la RoyautĂ© universelle de JĂ©sus-Christ. En 1925, le Saint PĂšre a instituĂ© la cĂ©lĂ©bration liturgique de la fĂȘte du Christ-Roi et proposĂ© la Paix du Christ par le RĂšgne du Christ. Dans notre sociĂ©tĂ© marquĂ©e par le triomphe de lâindividualisme sur le respect de la loi naturelle et pĂ©trie dâune interprĂ©tation rĂ©ductrice de la laĂŻcitĂ©, il est nĂ©cessaire et salutaire dâapprofondir le magistĂšre qui engage chaque fidĂšle Ă sâinvestir au quotidien pour que notre vie terrestre devienne « lâimage et le commencement et le corps et lâessai de la citĂ© de Dieu » (Charles PĂ©guy). Loin de tout engagement partisan, Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ© invite ses pĂšlerins Ă mĂ©diter sur leur pĂšlerinage de la terre vers le ciel portĂ© par les principes et les vertus de la chrĂ©tientĂ©. Quâils trouvent pendant trois jours les grĂąces pour faire rayonner la souverainetĂ© du Christ dans leur vie personnelle, familiale, professionnelle et associative.
Unis par le Credo instituĂ© par le Concile de NicĂ©e dont nous fĂȘtons le 17 Ăšme centenaire, les pĂšlerins passeront en cette annĂ©e jubilaire la Porte Sainte de la CathĂ©drale de Chartres qui cĂ©lĂšbre son millĂ©naire. Puis, au dĂ©but de la messe, ils sâuniront Ă la priĂšre de consĂ©cration de Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ© au SacrĂ© Coeur de JĂ©sus qui sera prononcĂ©e en ce 350 Ăšme anniversaire des apparitions de Paray-le-Monial.
Notre-Dame de Chrétienté remercie tout particuliÚrement
Mgr Chauvet, reprĂ©sentant de Mgr Ulrich, du mot dâaccueil quâil adressera aux pĂšlerins au dĂ©but de la Messe dâenvoi le samedi 7 juin 2025 Ă St Sulpice,
Mgr Schneider de venir du Kazakhstan pour célébrer la messe du dimanche de PentecÎte,
Mgr Christory de son accueil pour la cĂ©lĂ©bration de la Messe de clĂŽture le lundi 9 juin dans la CathĂ©drale de Chartres et de lâhomĂ©lie quâil donnera aux pĂšlerins.
Nous remercions aussi M. le Maire de Chartres pour tous les moyens dĂ©ployĂ©s afin que sa ville, dont le nombre dâhabitants est dĂ©multipliĂ© le temps dâune journĂ©e, accueille notre ferveur dans la paix.
Que tous soient assurés des priÚres des pÚlerins marchant vers Chartres et des pÚlerins anges gardiens qui prient chez eux à leurs intentions.
Source : Le Salon Beige
Pour les inscriptions, voir Joseph ou Gil
13/04/2025
Lecture de l'épßtre du Bienheureux ApÎtre Paul aux Philippiens
Ph 2,5-11
Mes frĂšres : Ayez en vous les mĂȘmes sentiments dont Ă©tait animĂ© le Christ JĂ©sus : bien quâil fĂ»t Dieu par nature, il nâa pas retenu avidement son Ă©galitĂ© avec Dieu, mais il sâest anĂ©anti lui-mĂȘme en prenant la condition dâesclave, en devenant semblable aux hommes, Ă lâextĂ©rieur absolument comme un homme. Il sâest abaissĂ© lui-mĂȘme, se faisant obĂ©issant jusquâĂ la mort, et la mort sur la croix. Câest pourquoi Dieu lâa souverainement Ă©levĂ© et lui a donnĂ© le nom qui est au-dessus de tout nom (ici on flĂ©chit le genou), afin quâau nom de JĂ©sus tout genou flĂ©chisse, au ciel, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, Ă la gloire de Dieu le PĂšre, que JĂ©sus-Christ est Dieu.
â Passion de Notre-Seigneur JĂ©sus-Christ selon saint Matthieu
Mt 26,36-75 ; 27,1-60
En ce temps-lĂ , JĂ©sus alla avec ses disciples dans une propriĂ©tĂ© appelĂ©e GethsĂ©mani, et dit Ă ses disciples : « Assoyez-vous ici, pendant que jâirai lĂ pour prier. » Et ayant pris avec lui Pierre et les deux fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e, il commença Ă ĂȘtre centriste et rempli dâamertume. Alors il leur dit : « Mon Ăąme est triste jusquâĂ la mort : demeurez ici et veillez avec moi. » Et, sâĂ©tant Ă©loignĂ© un peu, il se prosterna le visage contre terre, priant et disant : « Mon PĂšre, sâil est possible, que ce calice sâĂ©loigne de moi ; nĂ©anmoins, non pas comme je veux, mais comme vous voulez. » Il vint ensuite Ă ses disciples et, les trouvant endormis, il dit Ă Pierre ; « Ainsi, vous nâavez pu veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, pour ne point tomber dans la tentation ; lâesprit est prompt, mais la chair est faible. » Il sâen alla une seconde fois et pria, disant : « Mon PĂšre, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que votre volontĂ© soit faite. » Et il vint de nouveau et les trouva endormis, car leurs yeux Ă©taient appesantis. Et, les laissant, il sâen alla encore et pria une troisiĂšme fois, rĂ©pĂ©tant les mĂȘmes paroles. AprĂšs, il revint Ă ses disciples et leur dit : « Dormez maintenant et reposez-vous. Voici que lâheure approche oĂč le Fils de lâhomme va ĂȘtre livrĂ© entre les mains des pĂ©cheurs. Levez-vous et allons : celui qui doit me trahir est prĂšs dâici. » Il parlait encore lorsque Judas, lâun des douze, arriva, et avec lui une troupe nombreuse de gens armĂ©s dâĂ©pĂ©es et de bĂątons, envoyĂ©s par les princes des prĂȘtres et les anciens du peuple. Or, le traĂźtre leur avait donnĂ© un signe, disant : « Celui que je baiserai, câest lui, arrĂȘtez-le. » Et aussitĂŽt, sâapprochant de JĂ©sus, il lui dit : « Salut, MaĂźtre », et il le baisa. JĂ©sus lui dit : « Mon ami, pourquoi ĂȘtes-vous venu ? » Alors les autres sâavancĂšrent, mirent la main sur JĂ©sus et se saisirent de lui. Et voilĂ quâun de ceux qui Ă©taient avec JĂ©sus, Ă©tendant la main, tira son Ă©pĂ©e et, frappant un des gens du grand-prĂȘtre, lui coupa lâoreille. Alors JĂ©sus lui dit : « Remettez votre Ă©pĂ©e en place, car tous ceux qui prendront lâĂ©pĂ©e pĂ©riront par lâĂ©pĂ©e. Croyez-vous que je ne puisse pas prier mon PĂšre et quâil ne mâenverrait pas aussitĂŽt plus de douze lĂ©gions dâAnges ? Comment donc sâaccompliront les Ăcritures, car il faut que cela arrive ? » En mĂȘme temps, JĂ©sus dit Ă cette troupe : « Vous ĂȘtes venu Ă moi comme Ă un voleur, avec des Ă©pĂ©es et des bĂątons, pour me saisir ; jâĂ©tais tous les jours au milieu de vous, enseignant dans le temple, et vous ne mâavez pas arrĂȘtĂ©. Or, tout cela sâest fait afin que les paroles des prophĂštes fussent accomplies. » Alors tous les disciples lâabandonnĂšrent et ils sâenfuirent. Mais ceux qui sâĂ©taient saisi de JĂ©sus lâemmenĂšrent chez CaĂŻphe, grand-prĂȘtre, oĂč les scribes et les anciens sâĂ©taient rĂ©unis. Or, Pierre le suivit de loin jusque dans la cour de la maison du grand-prĂȘtre et, y Ă©tant entrĂ©s, il sâassit avec les domestiques pour voir la fin. Cependant les princes des prĂȘtres et tout le conseil cherchaient un faux tĂ©moignage contre JĂ©sus pour le faire mourir et ils nâen trouvĂšrent point, quoique plusieurs faux tĂ©moins se fussent prĂ©sentĂ©s. Enfin, deux faux tĂ©moins vinrent dĂ©poser : « Il a dit : Je puis dĂ©truire le temple de Dieu et le rebĂątir aprĂšs trois jours. » Et le grand-prĂȘtre se leva et lui dit : « Vous ne rĂ©pondez rien Ă ce quâils dĂ©posent contre vous ? » Mais JĂ©sus se taisait. Et le grand-prĂȘtre lui dit : « Je vous adjure, par le Dieu vivant, de nous dire si vous ĂȘtes le Christ, le Fils de Dieu ? » JĂ©sus lui rĂ©pondit : « f Vous lâavez dit ; au reste, je vous le dĂ©clare, vous verrez un jour le Fils de lâhomme assis Ă la droite du Dieu tout-puissant et venant sur les nuĂ©es du ciel. » Alors le grand-prĂȘtre dĂ©chira ses vĂȘtements, disant : « Il a blasphĂ©mĂ©, quâavons-nous encore besoin de tĂ©moins ? Vous venez dâentendre le blasphĂšme ; que vous en semble ? » Ils rĂ©pondirent : « Il mĂ©rite la mort. » AussitĂŽt, on lui cracha au visage, on le frappa Ă coups de poing et dâautres lui donnĂšrent des soufflets, disant : a Christ, prophĂ©tise-nous, qui est-ce qui tâa frappĂ© ? » Pierre cependant Ă©tait dehors assis dans la cour et une servante, sâapprochant, lui dit : « Vous aussi, vous Ă©tiez avec JĂ©sus de GalilĂ©e. » Mais il le nia devant tous, disant : « Je ne sais ce que vous voulez dire. » Et comme il sortait, une autre servante, lâayant vu, dit Ă ceux qui Ă©taient lĂ : « Celui-ci accompagnait Ă©galement JĂ©sus de Nazareth. » Et il le nia une seconde fois avec serment, disant : « Je ne connais point cet homme. » Et peu aprĂšs, ceux qui Ă©taient lĂ , sâapprochant, dirent Ă Pierre : « Vous ĂȘtes certainement de ces gens-lĂ , car votre langage vous trahit. » Alors il se mit Ă faire des imprĂ©cations et Ă jurer quâil ne connaissait point cet homme, et aussitĂŽt le coq chanta. Et Pierre se ressouvint de la parole que JĂ©sus lui avait dite : i Avant que le coq chante, vous me renierez trois fois. » Et, Ă©tant sorti, il pleura amĂšrement. Le lendemain matin, tous les princes des prĂȘtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre JĂ©sus pour le faire mourir. Et, lâayant liĂ©, ils lâemmenĂšrent et le livrĂšrent au gouverneur Ponce Pilate. Alors Judas, le traĂźtre, voyant quâil Ă©tait condamnĂ©, se repentit et reporta les trente piĂšces dâargent aux princes des prĂȘtres et aux anciens, leur disant : « Jâai pĂ©chĂ© en livrant le sang innocent. » Mais ils lui dirent : « Que nous importe ? câest votre affaire. » Et ayant jetĂ© cet argent dans le temple, il se retira et alla se pendre. Mais les princes des prĂȘtres, ayant pris lâargent, dirent : « Il nâest pas permis de le mettre dans le trĂ©sor, parce que câest le prix du sang. » Et ayant dĂ©libĂ©rĂ© lĂ -dessus, ils en achetĂšrent le champ dâun potier pour y ensevelir les Ă©trangers. Câest pourquoi ce champ est appelĂ© encore aujourdâhui HacĂ©ldama, câest-Ă -dire, le champ du sang. Alors cette parole du prophĂšte JĂ©rĂ©-mie fut accomplie : « Ils ont reçu trente piĂšces dâargent, suivant lâapprĂ©ciation des enfants dâIsraĂ«l, et ils les ont donnĂ©es pour le champ dâun potier, comme le Seigneur me lâa ordonnĂ©. » Or, JĂ©sus comparut devant le gouverneur, qui lâinterrogea en ces termes : « Ătes-vous le Roi des Juifs ? » JĂ©sus lui rĂ©pondit ; t « Vous le dites. » Et comme les princes des prĂȘtres et les anciens lâaccusaient, il ne rĂ©pondit rien. Alors Pilate lui dit : « Nâentendez-vous pas tout ce dont ils vous accusent ? » Et il ne lui rĂ©pondit pas un seul mot, de sorte que le gouverneur en Ă©tait fort Ă©tonnĂ©. Or, le gouverneur avait coutume, Ă la solennitĂ© de PĂąque, de dĂ©livrer un prisonnier, celui que le peuple voulait. Il y en avait alors un fameux, nommĂ© Barabbas. Comme ils Ă©taient donc rĂ©unis, Pilate leur dit : « Lequel voulez-vous que je vous dĂ©livre. Barabbas ou JĂ©sus, qui est appelĂ© le Christ ? » Car il savait quâils lâavaient livrĂ© par envie. Pendant quâil Ă©tait assis Ă son tribunal, sa femme lui envoya dire : a Ne vous impliquez point dans lâaffaire de ce juste, car jâai Ă©tĂ© aujourdâhui Ă©trangement tourmentĂ©e en songe Ă cause de lui. » Mais les princes des prĂȘtres et les anciens persuadĂšrent au peuple de demander Barabbas et de faire pĂ©rir JĂ©sus. Le gouverneur leur dit donc : « Lequel des deux voulez-vous que je vous dĂ©livre ? » Ils lui rĂ©pondirent : « Barabbas. » Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de JĂ©sus, quâon appelle le Christ ? » Ils dirent tous : « Quâil soit crucifiĂ© I » Le gouverneur dit : « Quel mal a-t-il donc fait ? » Mais ils se mirent Ă crier encore plus fort : « Quâil soit crucifiĂ© I » Alors Pilate, voyant quâil ne gagnait rien, mais que le tumulte croissait de plus en plus, prit de lâeau et, se lavant les mains devant le peuple, il dit : « Je suis innocent du sang de ce juste ; vous en rĂ©pondrez. » Et tout le peuple rĂ©pondit : « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » Alors il leur dĂ©livra Barabbas, et ayant fait fouetter JĂ©sus, il le leur livra pour ĂȘtre crucifiĂ©. Alors les soldats du gouverneur, ayant menĂ© JĂ©sus dans le prĂ©toire, assemblĂšrent autour de lui toute la cohorte et, lâayant dĂ©pouillĂ©, ils le revĂȘtirent dâun manteau dâĂ©carlate. Et tressant une couronne dâĂ©pines, ils la lui mirent sur la tĂȘte, et un roseau dans la main droite, et sâagenouillant devant lui, ils se moquaient de lui, disant : « Salut, Roi des Juifs. » Et, lui crachant au visage, ils prenaient le roseau et lui en frappaient la tĂȘte. AprĂšs sâĂȘtre ainsi jouĂ©s de lui, ils lui ĂŽtĂšrent le manteau, lui remirent ses habits et lâemmenĂšrent pour le crucifier. Comme ils sortaient, ils rencontrĂšrent un homme de CyrĂšne, nommĂ© Simon, quâils contraignirent Ă porter la croix de JĂ©sus. Et Ă©tant arrivĂ©s au lieu appelĂ© le Golgotha, câest-Ă -dire le lieu du CrĂąne (Calvaire), ils lui donnĂšrent Ă boire du vin mĂȘlĂ© de fiel ; et JĂ©sus, lâayant goĂ»tĂ©, nâen voulut point boire. AprĂšs quâils lâeurent crucifiĂ©, ils se partagĂšrent ses vĂȘtements, les tirant au sort, afin que sâaccomplĂźt ce quâavait dit le prophĂšte : « Ils se sont partagĂ© mes vĂȘtements et ils ont tirĂ© ma robe au sort. » Et, sâĂ©tant assis, ils le gardaient. Ils mirent au-dessus de sa tĂȘte une inscription indiquant la cause de sa condamnation : Câest JĂ©sus, le Roi des Juifs. En mĂȘme temps, on crucifia avec lui deux voleurs, lâun Ă sa droite et lâautre Ă sa gauche. Et les passants lâaccablaient dâinjures, branlant la tĂȘte et lui disant : « Eh bien, toi qui dĂ©truis le temple de Dieu et le rebĂątis en trois jours, sauve-toi toi-mĂȘme ; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix. » Les princes des prĂȘtres se moquaient aussi de lui, avec les scribes et les anciens, disant : « Il a sauvĂ© les autres et il ne peut se sauver lui-mĂȘme. Sâil est le Roi dâIsraĂ«l, quâil descende maintenant de la croix et nous croirons en lui. Il met sa confiance en Dieu ; si Dieu lâaime, quâil le dĂ©livre : car il a dit quâil Ă©tait le Fils de Dieu. » Les voleurs qui Ă©taient crucifiĂ©s avec lui, lui disaient les mĂȘmes injures. Or, depuis la sixiĂšme heure jusquâĂ la neuviĂšme, toute la terre fut couverte de tĂ©nĂšbres, et vers la neuviĂšme heure, JĂ©sus poussa un grand cri, disant : « Eli, Eli, lamma sabachthĂąni ? » câest-Ă -dire : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi mâavez-vous abandonnĂ© ? » Quelques-uns de ceux qui Ă©taient lĂ , ayant entendu cela, disaient : « Il appelle Ălie. » Et aussitĂŽt, lâun dâeux courut prendre une Ă©ponge quâil remplit de vinaigre, et, lâayant mise au bout dâun roseau, il lui prĂ©senta Ă boire. Les autres disaient : « Attendez, voyons si Ălie viendra le dĂ©livrer. » Mais JĂ©sus, poussant encore un grand cri, rendit lâesprit. (Ici on se met Ă genoux, lâespace dâun *Pater*.) Et voilĂ que le voile du temple fut dĂ©chirĂ© en deux, du haut jusquâen bas ; la terre trembla, les pierres se fendirent, les sĂ©pulcres sâouvrirent et plusieurs corps de Saints, qui Ă©taient morts, ressuscitĂšrent et sortant de leurs tombeaux aprĂšs sa rĂ©surrection, ils vinrent dans la ville sainte et apparurent Ă plusieurs. Or, le centurion et ceux qui Ă©taient avec lui pour garder JĂ©sus, ayant vu le tremblement de terre et tout ce qui se passait, furent saisis dâune grande crainte et dirent : « Cet homme Ă©tait vraiment le Fils de Dieu. » Il y avait lĂ aussi, un peu plus loin, plusieurs femmes qui avaient suivi JĂ©sus depuis la GalilĂ©e pour le servir, parmi lesquelles Ă©taient Marie-Madeleine, Marie, mĂšre de Jacques et de Joseph, et la mĂšre des fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e. Sur le soir, un homme riche dâArimathie, nommĂ© Joseph, qui Ă©tait lui aussi disciple de JĂ©sus, alla trouver Pilate et lui demanda le corps de JĂ©sus. Pilate commanda quâon le lui donnĂąt. Joseph ayant pris le corps, lâenveloppa dans un linceul blanc et le mit dans un sĂ©pulcre neuf quâil avait fait tailler dans le roc : et ayant roulĂ© une grande pierre Ă lâentrĂ©e du sĂ©pulcre, il sâen alla.