Le blog du Temps de l'Immaculée.

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2 juin : Blandine, l’esclave hĂ©roĂŻque

01/06/2025

2 juin : Blandine, l’esclave hĂ©roĂŻque

C’est aussi une sorte de capitale religieuse oĂč, chaque annĂ©e, les paĂŻens de toute la Gaule envoient des dĂ©lĂ©guĂ©s pour cĂ©lĂ©brer en commun de grandes fĂȘtes en l’honneur de leurs divinitĂ©s, et ces cĂ©rĂ©monies dĂ©diĂ©es Ă  « Rome et Auguste » sont l’occasion d’une foire trĂšs achalandĂ©e, de reprĂ©sentations théùtrales, de spectacles dans l’amphithéùtre, de beaucoup de beuveries aussi, et de maints bavardages. Que ne raconte-t-on point, parmi ces foules assemblĂ©es ? Et, bien entendu, on parle des chrĂ©tiens.

 

Lyon en compte dĂ©jĂ  un grand nombre. Cela se comprend aisĂ©ment. Les commerçants qui arrivent sans cesse d’Asie Mineure, d’Égypte ou de GrĂšce, ont entendu raconter l’Évangile ; beaucoup d’entre eux sont dĂ©jĂ  baptisĂ©s ; ils rĂ©pĂštent la Bonne Nouvelle et enseignent autour d’eux la doctrine de JĂ©sus. (C’est donc d’Orient que le Christianisme est arrivĂ© en terre française. Ne dit-on pas en Provence que Lazare, le ressuscitĂ©, l’ami de JĂ©sus avec ses sƓurs Marthe et Marie, a apportĂ© lui-mĂȘme l’Évangile dans la rĂ©gion de Marseille ? N’assure-t-on pas Ă  Paris (qu’on appelle encore LutĂšce) que le premier Ă©vĂȘque de la citĂ©, saint Denis, le martyr, a Ă©tĂ© un grec, Ă©lĂšve du grand apĂŽtre

 

saint Paul, comme d’ailleurs saint TrophĂšme, premier Ă©vĂȘque d’Arles et saint Crescent, premier Ă©vĂȘque de Vienne en DauphinĂ© ? En tout cas, le bon grain dĂ©posĂ© par les Orientaux a pris magnifiquement racine dans la terre gauloise, en cette fin du IIe siĂšcle, et il n’y a sans doute guĂšre de ville qui n’ait sa communautĂ© de fidĂšles. Et c’est ce qui irrite les paĂŻens


 

***

 

— Les chrĂ©tiens aux lions ! A mort les chrĂ©tiens ! Tous Ă  l’amphithéùtre ! ArrĂȘtez ‑les ! Tuez ‑les !

 

Dans la foule entassĂ©e pour la fĂȘte annuelle, le mot d’ordre a couru. Comme ce sera plaisant de voir brĂ»ler vifs des chrĂ©tiens ou d’assister au repas des fauves dĂ©chirant des ĂȘtres humains pantelants !

 

— Les chrĂ©tiens aux lions ! Les chrĂ©tiens aux bĂȘtes !

 

Le gouverneur romain qui administre la Province au nom de l’Empereur a entendu les cris de la foule en furie. Lui-mĂȘme, s’il Ă©tait libre, n’aurait peut-ĂȘtre rien fait contre les chrĂ©tiens, car il sait bien qu’ils ne commettent aucun crime. Mais il ne fait pas bon de se moquer des passions populaires ! Il risque d’ĂȘtre dĂ©noncĂ© Ă  l’Empereur comme un magistrat trop faible, comme un complice de la secte chrĂ©tienne.

 

Lecture pour les momes - Sainte BlandineDans la foule, les racontars les plus stupides courent. On dit que les chrĂ©tiens se rĂ©unissent de nuit pour cĂ©lĂ©brer des cĂ©rĂ©monies abominables, qu’ils prennent un jeune enfant, l’enduisent de farine, le percent tous ensemble avec des poignards et, se partageant sa chair, la dĂ©vorent Ă  belles dents. Ces fables absurdes trouvent crĂ©ance et, grĂące Ă  elles, les prĂȘtres paĂŻens arrivent Ă  fanatiser ceux qui les Ă©coutent, Ă  provoquer contre les chrĂ©tiens de terribles fureurs.

 

— Les chrĂ©tiens aux bĂȘtes ! les chrĂ©tiens aux lions !

 

Dans son palais, le gouverneur se rend maintenant compte qu’il ne pourra pas Ă©viter d’agir ; s’il ne donne pas satisfaction Ă  la populace, une Ă©meute est possible et, si elle Ă©clate, l’Empereur la lui reprochera sĂ©vĂšrement. Ne vaut-il pas mieux sacrifier quelques dizaines de chrĂ©tiens ? Pas bien intĂ©ressants, les chrĂ©tiens ! Et l’ordre part de les arrĂȘter.

 

On en arrĂȘte, en effet, au hasard. Des riches et des pauvres, des nobles et des gueux, des vieux et des jeunes, des femmes et des enfants pĂȘle-mĂȘle avec les hommes. Dans l’Église du Christ, il n’y a que des frĂšres ; il n’y a ni esclave ni homme libre, tous Ă©gaux dans l’amour divin du MaĂźtre, tous Ă©gaux devant la mort. Et c’est ainsi que la plus pure figure de cette persĂ©cution lyonnaise est une petite esclave d’une quinzaine d’annĂ©es Ă  peine : Blandine, dont l’hĂ©roĂŻsme fit pleurer les paĂŻens eux-mĂȘmes.

 

***

 

L’arrestation des chrĂ©tiens se fait en plein jour, au milieu d’un grand tapage de la populace. Les soldats entrent dans les maisons de ceux qu’on sait ĂȘtre baptisĂ©s ; ils ressortent avec leurs prisonniers que la foule insulte, bat, couvre de crachats et de coups ; Ă  peine sont-ils dehors que leurs biens sont pillĂ©s. On les mĂšne au forum, la place publique oĂč se tiennent les magistrats chargĂ©s d’instruire leur procĂšs. Quel procĂšs ! quelle dĂ©rision ! Est-ce un interrogatoire que cette sĂ©rie de menaces et de coups ? Eux, fermes, confessent leur foi, revendiquent bien haut le nom de chrĂ©tiens. Les bourreaux sont lĂ , avec leurs instruments de torture


 

Tout cela est si honteux, si illĂ©gal, qu’un spectateur de cette scĂšne se lĂšve. (C’est un homme de trĂšs haut rang, connu Ă  Lyon comme une personnalitĂ© vĂ©nĂ©rĂ©e ; il se nomme Vit. Au comble de l’indignation, il prend la parole.

 

— La loi permet Ă  tout citoyen de prĂ©senter la dĂ©fense d’un accusĂ©. Je dĂ©fendrai donc ces hommes, ces femmes et ces enfants. Et je vous dis, moi, Vit, citoyen de Lyon, qu’ils n’ont commis aucun des crimes que vous leur imputez, que le procĂšs que vous leur faites est une infamie


 

Il ne peut en dire plus ; le magistrat l’interrompt :

— Tu es chrĂ©tien, toi aussi, n’est-ce pas ?

 

D’une voix Ă©clatante, Vit rĂ©pond :

— Oui, je le suis.

 

Sur le champ, il est arrĂȘtĂ©, mĂȘlĂ© Ă  la troupe pitoyable des accusĂ©s.

 

Et les tortures commencent. Des supplices indescriptibles. Le plus doux consiste Ă  ĂȘtre attachĂ© Ă  un chevalet, pour que les bourreaux vous dĂ©chirent les bras, la poitrine, le ventre avec des crochets d’acier. Ou encore Ă  supporter l’affreuse brĂ»lure de lames de fer chauffĂ©es au rouge qu’on enfonce dans votre chair. Un jeune prĂȘtre, du nom de Sanctus, subit, des heures durant, de semblables tortures, mais, miraculeusement, Dieu lui donna la force de garder ses membres souples,sa peau intacte, son courage inĂ©branlable.

 

Le vieil Ă©vĂȘque de Lyon, Pothin, ĂągĂ© de quatre-vingt-dix ans, passe Ă  son tour par ces Ă©preuves. « Quel est donc le dieu que servent les chrĂ©tiens ? » lui demande, avec ironie, le magistrat. Et le saint de rĂ©pondre : « Tu le connaitras lorsque tu en seras digne ! » AussitĂŽt la soldatesque se rue sur lui, le roue de coups de poings, de coups de pieds, lui lance tout ce qui est Ă  sa portĂ©e. On le ramasse enfin, dĂ©figurĂ©, sanglant, si Ă©puisĂ© qu’il ne peut plus se tenir sur ses jambes et qu’il meurt dans sa prison deux jours plus tard.

 

Les scĂšnes d’horreur se rĂ©pĂštent pendant des jours et des jours. Et elles se passent en prĂ©sence mĂȘme des autres chrĂ©tiens qui attendent leur tour, qui peuvent ainsi voir ce qu’ils vont subir eux-mĂȘmes. Est-il Ă©tonnant que quelques-uns aient peur et flĂ©chissent, qu’un petit nombre accepte de sacrifier aux dieux paĂŻens pour Ă©chapper aux tortures ? Ce qui est Ă©tonnant, c’est que le chiffre de ces apostats soit si faible : une dizaine peut-ĂȘtre ; bien peu Ă  cĂŽtĂ© de tant de hĂ©ros !

 

Quand ce « procĂšs » est sur le point d’ĂȘtre achevĂ©, on amĂšne une des derniĂšres chrĂ©tiennes, une gamine, Blandine. C’est une esclave, et, Ă  Rome, il n’y a rien de plus mĂ©prisĂ© qu’une esclave. On dit couramment :« Un esclave n’est pas un ĂȘtre humain ; c’est un objet, c’est une chose ; on peut le dĂ©truire comme on veut ! » Mais la petite Blandine va montrer qu’une esclave de quinze ans vaut bien davantage que tous ces magistrats, tous ces soldats, tous ces bourreaux qui la tourmentent. On la menace, on la frappe : elle tient bon.

 

— Avoue donc ce que tu as vu chez tes maĂźtres ! Raconte-nous les cĂ©rĂ©monies qu’ils font, la nuit ! N’est-il pas vrai qu’ils Ă©gorgent de jeunes enfants et en dĂ©vorent la chair ?

 

Et Blandine, la petite esclave héroïque, répond :

— Non, nous ne faisons aucun mal, nous ne faisons rien d’autre que de nous aimer les uns les autres, de vivre fraternellement, d’ĂȘtre justes, purs, charitables. Est-ce lĂ  notre crime ?

 

Des heures durant, torturĂ©e, elle rĂ©pĂšte les mĂȘmes phrases. Et si bien, si courageusement, qu’une assistante, toute en larmes, sort de la foule et court vers le siĂšge du magistrat. C’est une des chrĂ©tiennes qui ont Ă©tĂ© faibles, qui ont acceptĂ© de renier le Christ ; la fermetĂ© sublime de ‚Blandine l’a bouleversĂ©e jusqu’au fond de l’ñme. Elle crie :

 

— Blandine a raison. Ce n’est pas vrai que les chrĂ©tiens commettent les crimes dont vous les accusez ! Mangeurs de chair humaine, eux ! Mais les vrais mangeurs de chair humaine, c’est vous, qui vous repaissez du spectacle affreux de leurs souffrances, qui brĂ»lez vifs, qui Ă©cartelez des femmes et des enfants !

 

Et, sur le champ, elle est arrĂȘtĂ©e de nouveau et mise dans le groupe de ceux qui vont mourir.

 

* * *

 

DĂ©sormais, les exĂ©cutions commencent. L’immense amphithéùtre est tout rempli de spectateurs. C’est Ă  peine croyable : il se trouve ainsi des milliers de gens, qui ne sont peut-ĂȘtre pas de mĂ©chantes gens, pour venir se distraire au spectacle de la souffrance et de la mort d’innocents ! Tout ce qu’on peut imaginer de plus terrible, on le fait subir aux chrĂ©tiens de Lyon. L’un d’eux, Attale, est attachĂ© sur une chaise de fer brĂ»lante et on le laisse lĂ  rĂŽtir comme un peu de viande ; et lui, de crier Ă  la foule : « Vous voyez bien que c’est vous, les mangeurs de chair humaine ! » Un autre, Alexandre, qui n’a pas Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© avec ses frĂšres, est venu Ă  l’arĂšne pour les encourager, et il leur parle si bien, il leur dit de si nobles choses que le magistrat comprend qu’il est chrĂ©tien lui aussi, l’arrĂȘte, et sur le champ le fait Ă©gorger.

 

histoire Ă  regarder - Sainte Blandine et les lionsC’est maintenant le grand jeu ! On lĂąche les bĂȘtes. Il y a lĂ  toutes sortes de fauves, tous terribles, qu’on n’a pas nourris, exprĂšs, depuis une semaine. Les lions bondissent en rugissant ; les lĂ©opards miaulent comme des chats en furie ; les ours, en grondant, s’approchent Ă  pas feutrĂ©s des chrĂ©tiens enchaĂźnĂ©s par trois ou quatre et les dĂ©chirent Ă  petits coups.

 

Blandine a Ă©tĂ© condamnĂ©e aux bĂȘtes. Au milieu de l’arĂšne, elle est attachĂ©e Ă  un poteau et, aux yeux de ses compagnons qui souffrent, elle paraĂźt ĂȘtre l’image vivante de JĂ©sus crucifiĂ©, de Celui qui, du haut du ciel, les guide et les attend. Ses maĂźtres, ses amis, la voyant si frĂȘle, si menue, se sont dit les uns aux autres : « Aura ‑t-elle la force de tenir bon jusqu’au bout ? Ne va-t-elle pas apostasier, » C’est mal connaĂźtre cette jeune Ăąme de feu, que rien ne peut Ă©pouvanter.

 

Le premier jour, elle assiste Ă  tous les supplices de ses frĂšres, sans trembler. En haut de son poteau, elle prie, elle chante des cantiques ; de temps en temps elle interpelle l’un des martyrs pour l’encourager Ă  mourir pour le Christ. Aucun des fauves ne la touche et il faut la ramener en prison. Plusieurs fois de suite, le fait se rĂ©pĂšte : les bĂȘtes sont-elles repues ? Cette maigre fillette leur paraĂźt-elle un piĂštre morceau ? Blandine est toujours vivante. Quand la semaine des exĂ©cutions s’achĂšve, on la ramĂšne encore. Il faut en finir ! Et elle, la petite hĂ©roĂŻne, elle est toujours aussi calme, aussi pleine de foi et d’espĂ©rance. La seule chose qui l’inquiĂšte, c’est son camarade Ponticus, qui a le mĂȘme Ăąge qu’elle et dont elle se demande s’il aura la force de mourir en martyr. Il ne reste plus qu’eux de vivants
 Deux enfants. On les a fouettĂ©s Ă  mort ; ils ont survĂ©cu
 On les a mis sur le gril ardent ; ils n’ont pas abjurĂ©. De nouveau on a lĂąchĂ© les fauves sur eux, mais repues, les bĂȘtes les ont flairĂ©s, ont tournĂ© autour d’eux, ne les ont pas touchĂ©s. Les bourreaux s’acharnent sur le petit Ponticus, qui rend l’ñme, et Blandine loue le Seigneur : son ami est mort en saint !

 

RĂ©cit du martyr de sainte BlandineElle est toute seule maintenant dans l’immense arĂšne. La foule, que son hĂ©roĂŻsme a fini par impressionner, lui crie :« Abjure donc ! Sacrifie Ă  nos dieux ! Tu auras la vie sauve ! » Et beaucoup se disent l’un Ă  l’autre :« On n’a jamais vu une femme souffrir aussi courageusement que cette enfant esclave
 » Mais elle ne rĂ©pond mĂȘme pas. Elle a les yeux levĂ©s au ciel, oĂč elle voit le MaĂźtre qui l’attend, qui lui fait signe. C’est pour lui qu’elle veut mourir. Enfin, on invente pour elle un supplice encore inusitĂ©. On l’enferme dans un grand filet, comme ceux dont se servent les pĂȘcheurs de la SaĂŽne et on lance sur elle un taureau furieux. La bĂȘte la soulĂšve avec ses cornes, la jette plusieurs fois en l’air ; le corps de la martyre fait un bruit affreux en tombant Ă  terre et l’on peut croire qu’elle est en morceaux. Elle respire encore ; elle murmure encore des priĂšres. Il faut enfin qu’un garde l’égorge avec son Ă©pĂ©e.

 

* * *

 

Ainsi mourut Blandine, l’esclave hĂ©roĂŻque, patronne de toutes les servantes, exemple pour tous les enfants. N’avait-elle pas montrĂ© Ă  la face du monde qu’on peut n’ĂȘtre rien aux yeux des hommes, rien qu’une crĂ©ature mĂ©prisĂ©e, et se rĂ©vĂ©ler trĂšs grande aux yeux de Dieu ?

 

Quand tous les chrĂ©tiens furent morts, on ramassa leurs pauvres restes et on les exposa huit jours pour que la populace les insultĂąt encore. « Il faut les brĂ»ler, dirent des paĂŻens, car ces obstinĂ©s prĂ©tendent qu’ils peuvent ressusciter ! Il faut que leurs misĂ©rables dĂ©pouilles soient dispersĂ©es au vent
 » On les brĂ»la donc, on balaya leurs cendres et on les jeta au RhĂŽne. Comme si Dieu qui peut tout, n’était pas capable de rendre la vie Ă  ses tĂ©moins, Ă  ces hĂ©ros sublimes qui, pour lui, ont supportĂ© la mort et les supplices. Ils ressusciteront au dernier jour du monde, les martyrs de Lyon, avec tous les autres. Ils seront au premier rang de la troupe joyeuse des Élus qui chantent un AllĂ©luia Ă©ternel. Et parmi eux on reconnaĂźtra une petite fille de pauvre aspect, dont le visage rayonnera de gloire : Blandine, esclave hĂ©roĂŻque, aura alors dĂ©finitivement triomphĂ© de ses bourreaux !

 

Auteur : Daniel-Rops | Ouvrage : Légende dorée de mes filleuls .

Infiltration Islamiste des Foyers pour Mineurs

01/06/2025

Infiltration Islamiste des Foyers pour Mineurs

 

Une vulnérabilité exploitée : la radicalisation des mineurs placés
Les auteurs de la tribune dressent un tableau prĂ©occupant, illustrĂ© par plusieurs cas concrets de mineurs impliquĂ©s dans des actes de radicalisation, d'apologie du terrorisme, ou de prĂ©paration d'actions violentes. Ils soulignent la vulnĂ©rabilitĂ© particuliĂšre des mineurs placĂ©s en foyer, souvent marginalisĂ©s et en quĂȘte d'identitĂ©, ce qui en fait des cibles idĂ©ales pour les rĂ©seaux islamistes et criminels. Ces jeunes, parfois quasi-abandonnĂ©s par la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et l'Aide Sociale Ă  l'Enfance (ASE) Ă  l'approche de leur majoritĂ©, se retrouvent exposĂ©s Ă  des influences nĂ©fastes.

 

La tribune cite des exemples glaçants : agressions antisĂ©mites, projets d'attentats dans des lycĂ©es, partage d'idĂ©ologie djihadiste en ligne, fabrication d'explosifs artisanaux
 Autant de signaux d'alarme qui tĂ©moignent de l'urgence de la situation.

 

Des défaillances systémiques et un manque de moyens criant
Sieraczek et Froment pointent du doigt les incapacitĂ©s de la PJJ et de l'ASE Ă  faire face aux dĂ©fis contemporains que sont la criminalitĂ© organisĂ©e, la traite des ĂȘtres humains, le respect de la laĂŻcitĂ© et, bien sĂ»r, la radicalisation. Certains juges des enfants estiment mĂȘme que les foyers d'urgence peuvent reprĂ©senter un danger plus grand que la famille d'origine, en raison d'un manque de suivi adaptĂ©, de la prĂ©caritĂ© des placements, du sous-effectif d'Ă©ducateurs et d'une sĂ©curitĂ© insuffisante.

 

Le manque de coordination entre les institutions, le classement sans suite de 70% des signalements, et l'insuffisance des protocoles de prévention et de détection de la radicalisation sont autant d'éléments qui affaiblissent un systÚme censé protéger les plus faibles. Les auteurs déplorent également des lacunes dans la prise en charge, comme le manque d'interprÚtes, de suivi psychologique et de structures adaptées pour les mineurs rapatriés ou non francophones.

 

Atteintes à la laïcité : une porte ouverte à l'influence islamiste ?
Un des points les plus critiques soulevés par la tribune concerne le non-respect du principe de neutralité et de laïcité au sein des foyers. Les auteurs dénoncent une formation insuffisante des professionnels à la laïcité (60% n'ayant jamais reçu de formation spécifique) et pointent des pratiques qui, selon eux, ouvrent la voie à l'influence islamiste : systématisation des menus halal, autorisation du port du voile dans les foyers (considérés comme des domiciles), interdiction de cours de natation aux filles, ou encore l'organisation de priÚres.

 

Ces pratiques transforment les foyers en « espaces de prosĂ©lytisme qui tolĂšrent des pratiques religieuses », facilitant l'influence de « prĂȘcheurs rigoristes incitant des comportements sectaires ». La vulnĂ©rabilitĂ© des mineurs est accentuĂ©e par les rĂ©seaux sociaux, qui facilitent la diffusion d'idĂ©ologies extrĂȘmes, d'autant plus que le contrĂŽle des tĂ©lĂ©phones dans les foyers est quasi inexistant.

 

Le Secours Islamique France (SIF) : un rÎle questionné
La tribune s'interroge explicitement sur le rĂŽle et les financements d'organisations telles que le Secours Islamique France (SIF). Les auteurs Ă©voquent les liens prĂ©sumĂ©s du SIF avec Islamic Relief Worldwide, le Hamas, le Hezbollah et les FrĂšres musulmans, prĂ©sentant l'ONG comme Ă©tant « au cƓur de nombreux rĂ©seaux islamistes radicaux ». Des questions parlementaires ont d'ailleurs dĂ©jĂ  alertĂ© sur ces liens supposĂ©s, ainsi que sur les financements importants versĂ©s par le SIF Ă  Islamic Relief Worldwide (plus de 2 millions d'euros).

 

La puissance financiĂšre du SIF (plus de 83 millions d'euros de produits d'exploitation en 2023, en grande partie issus de la gĂ©nĂ©rositĂ© du public) et l'orientation d'importants financements vers des « foyers de dĂ©stabilisation » comme la Palestine (prĂšs de 2,9 millions d'euros) et la Syrie (environ 20 millions d'euros), oĂč l'islamisme radical est implantĂ©, sont des Ă©lĂ©ments qui suscitent l'inquiĂ©tude des auteurs. Le manque de transparence sur les bĂ©nĂ©ficiaires finaux des financements du SIF est Ă©galement soulignĂ©.

 

Un enjeu majeur pour la cohésion nationale

En conclusion, Manon Sieraczek et Thierry Froment estiment que la prĂ©servation de la neutralitĂ© et de la laĂŻcitĂ© dans les foyers est un enjeu « fondamental sinon existentiel de la cohĂ©sion nationale ». Ils appellent de leurs vƓux une « volontĂ© politique claire assortie d’une vigilance rigoureuse et d’actions rĂ©solues » pour restaurer un cadre protecteur pour les mineurs et contenir les tentatives d'endoctrinement. Le systĂšme actuel de protection de l'enfance en France prĂ©sente, selon eux, de « graves dĂ©faillances dans la prĂ©vention de la radicalisation et la protection des mineurs ».

 

Cette tribune du Figaro se veut un véritable cri d'alarme, invitant à une prise de conscience collective et à des actions urgentes pour protéger la jeunesse française face à cette menace insidieuse.

Pour lutter contre l’islamisation, il suffit d’islamiser nous-mĂȘme la France !

31/05/2025

Pour lutter contre l’islamisation, il suffit d’islamiser nous-mĂȘme la France !

 

Guillaume de Thieulloy dénonce dans Les 4 vérités les suites de la diffusion du rapport sur les FrÚres musulmans :

 

Le titre mĂȘme du rapport est symptomatique de cet aveuglement : « FrĂšres musulmans et islamisme politique en France ». Existe-t-il, en France ou ailleurs, un islamisme qui ne soit pas politique ?

 

Depuis des annĂ©es, ceux qui prĂ©tendent nous diriger nous mentent ou se mentent Ă  eux-mĂȘmes en refusant tout « amalgame » entre l’islam comme foi religieuse d’une rare richesse spirituelle et l’islamisme, dĂ©plorable dĂ©voiement politique du premier. Mais c’est n’avoir jamais ouvert le Coran. La dimension juridico-politique est partie intĂ©grante du corpus « religieux » de l’islam.

 

En ce sens, les FrĂšres musulmans ne font que dĂ©fendre un islam « orthodoxe » (ou plutĂŽt « orthopraxe », si je puis dire, car la doctrine musulmane est rĂ©duite Ă  peu de chose : l’unicitĂ© de Dieu et le caractĂšre prophĂ©tique de Mahomet et l’islam est principalement une orthopraxie, une façon de bien se comporter – Mahomet Ă©tant d’ailleurs le « beau modĂšle » du bon comportement).


Il est certes parfaitement raisonnable de lutter contre cette confrĂ©rie – et les nombreux pays musulmans qui la tiennent pour un groupe terroriste ont de bonnes raisons pour cela – mais on ne peut lutter sans comprendre son adversaire. En l’occurrence, les autoritĂ©s françaises s’aveuglent volontairement en refusant de voir que le programme des FrĂšres musulmans trouve sa source dans le Coran.

 

Par ailleurs, il est assez surprenant que l’on joue la surprise, alors que bien des auteurs ont alertĂ© depuis des annĂ©es sur la stratĂ©gie islamiste.

 

La stratĂ©gie de l’Organisation de la confĂ©rence islamique pour islamiser l’Occident est accessible facilement sur internet. Et, pour ceux qui trouveraient cette recherche trop difficile, l’ancien dĂ©putĂ© Jean-FrĂ©dĂ©ric Poisson a Ă©crit un livre qui date dĂ©jĂ  de plusieurs annĂ©es afin d’expliquer cette stratĂ©gie.

 

On ne peut pas vraiment dire que nos gouvernants soient à la pointe de l’information !

Cependant, le pire rĂ©side dans les recommandations du rapport. Je conseille vivement de les comparer Ă  celles du rapport de l’OCI dont je parlais Ă  l’instant : elles sont largement identiques ! Ce qui signifie que, pour lutter contre l’influence des FrĂšres musulmans, nos dirigeants proposent d’appliquer nous-mĂȘmes leur stratĂ©gie. Bravo les gĂ©nies !

 

Ainsi propose-t-on d’apprendre l’arabe Ă  l’école pour Ă©viter de laisser le monopole de cet apprentissage aux Ă©coles coraniques. Mais comment ne pas voir que cette dĂ©cision, si elle Ă©tait mise en Ɠuvre, serait une Ă©clatante victoire des FrĂšres musulmans ? Cela ne signifierait nullement qu’un arabe « laĂŻc » ou « rĂ©publicain » serait en mesure de concurrencer l’arabe coranique mais bien plutĂŽt que la France se soumet Ă  l’islam.

 

De mĂȘme encourage-t-on la crĂ©ation de carrĂ©s musulmans dans les cimetiĂšres, autre Ă©vident symbole de conquĂȘte islamique.

 

Si l’on veut efficacement lutter contre « l’islam politique », il faut d’abord Ă©viter de se bercer d’illusion et dire clairement aux musulmans Ă  quelles conditions ils peuvent devenir français (je veux dire vraiment français, pas seulement « Français de papier »). Et, oui, il faut reconnaĂźtre que certaines de ces conditions sont incompatibles avec le Coran (par exemple la reconnaissance de la dignitĂ© de la femme), mais nous ne pouvons pas choisir la France Ă  leur place – et, si nous ne mĂ©prisons pas les musulmans (comme semblent le faire nos dirigeants), nous leur devons la vĂ©ritĂ©.

Le Premier Message de Léon XIV à la France

30/05/2025

Le Premier Message de Léon XIV à la France

Messaggio del Santo Padre

 

Je suis heureux de pouvoir m’adresser pour la premiĂšre fois Ă  vous, pasteurs de l’Église de France et, Ă  travers vous, Ă  tous vos fidĂšles alors qu’est cĂ©lĂ©brĂ©, en ce mois de mai 2025, le 100Ăšme anniversaire de la canonisation de trois Saints que, par la grĂące de Dieu, votre pays a donnĂ©s Ă  l’Église universelle : Saint Jean Eudes (1601-1680), Saint Jean-Marie Vianney (1786-1859) et Sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus et de la Sainte Face (1873-1897). En les Ă©levant Ă  la gloire des autels, mon prĂ©dĂ©cesseur Pie XI souhaitait les prĂ©senter au Peuple de Dieu comme des maĂźtres Ă  Ă©couter, comme des modĂšles Ă  imiter, et comme de puissants soutiens Ă  prier et Ă  invoquer. L’ampleur des dĂ©fis qui se prĂ©sentent, un siĂšcle plus tard, Ă  l’Église de France, et la pertinence toujours trĂšs actuelle de ses trois figures de saintetĂ© pour y faire face, me poussent Ă  vous inviter Ă  donner un relief particulier Ă  cet anniversaire.

 

Je ne retiendrai, dans ce bref Message, qu’un trait spirituel que Jean Eudes, Jean Marie Vianney et ThĂ©rĂšse ont en commun et prĂ©sentent de maniĂšre trĂšs parlante et attrayante aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui : ils ont aimĂ© sans rĂ©serve JĂ©sus de maniĂšre simple, forte et authentique ; ils ont fait l’expĂ©rience de sa bontĂ© et de sa tendresse dans une particuliĂšre proximitĂ© quotidienne, et ils en ont tĂ©moignĂ© dans un admirable Ă©lan missionnaire.

 

Le regrettĂ© Pape François nous a laissĂ©, un peu comme un testament, une belle Encyclique sur le SacrĂ©-Coeur dans laquelle il affirme : « Un fleuve qui ne s’épuise pas, qui ne passe pas, qui s’offre toujours de nouveau Ă  qui veut aimer, continue de jaillir de la blessure du cĂŽtĂ© du Christ. Seul son amour rendra possible une nouvelle humanitĂ© » (Dilexit nos, n. 219). Il ne saurait y avoir de plus beau et de plus simple programme d’évangĂ©lisation et de mission pour votre pays : faire dĂ©couvrir Ă  chacun l’amour de tendresse et de prĂ©dilection que JĂ©sus a pour lui, au point d’en transformer la vie.

 

Et Ă  ce titre, nos trois Saints sont assurĂ©ment des maĂźtres dont je vous invite Ă  faire sans cesse connaĂźtre et apprĂ©cier la vie et la doctrine au Peuple de Dieu. Saint Jean Eudes n’est-il pas le premier Ă  avoir cĂ©lĂ©brĂ© le culte liturgique des Coeurs de JĂ©sus et de Marie ; Saint Jean Marie Vianney n’est-il pas ce curĂ© passionnĂ©ment donnĂ© Ă  son ministĂšre qui affirmait : “Le sacerdoce, c’est l’amour du coeur de JĂ©sus” ; et enfin, Sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant JĂ©sus et de la Sainte Face n’est-elle pas le grand Docteur en scientia amoris dont notre monde a besoin, elle qui “respira” Ă  chaque instant de sa vie le Nom de JĂ©sus, avec spontanĂ©itĂ© et fraicheur, et qui enseigna aux plus petits une voie “toute facile” pour y accĂ©der ?

 

CĂ©lĂ©brer le centenaire de canonisation de ces trois Saints, c’est d’abord une invitation Ă  rendre grĂące au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies en cette terre de France durant de longs siĂšcles d’évangĂ©lisation et de vie chrĂ©tienne. Les Saints n’apparaissent pas spontanĂ©ment mais, par la grĂące, surgissent au sein de CommunautĂ©s chrĂ©tiennes vivantes qui ont su leur transmettre la foi, allumer dans leur coeur l’amour de JĂ©sus et le dĂ©sir de le suivre. Cet hĂ©ritage chrĂ©tien vous appartient encore, il imprĂšgne encore profondĂ©ment votre culture et demeure vivant en bien des coeurs.

 

C’est pourquoi je forme le voeu que ces cĂ©lĂ©brations ne se contentent pas d’évoquer avec nostalgie un passĂ© qui pourrait sembler rĂ©volu, mais qu’elles rĂ©veillent l’espĂ©rance et suscitent un nouvel Ă©lan missionnaire. Dieu peut, moyennant le secours des saints qu’Il vous a donnĂ©s et que vous cĂ©lĂ©brez, renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passĂ©. Sainte ThĂ©rĂšse ne sera-t-elle pas la Patronne des missions dans les contrĂ©es mĂȘmes qui l’ont vu naĂźtre ? Saint Jean-Marie Vianney et Saint Jean Eudes ne sauront-ils pas parler Ă  la conscience de nombreux jeunes de la beautĂ©, de la grandeur et de la fĂ©conditĂ© du sacerdoce, en susciter le dĂ©sir enthousiaste, et donner le courage de rĂ©pondre gĂ©nĂ©reusement Ă  l’appel, alors que le manque de vocations se fait cruellement sentir dans vos diocĂšses et que les prĂȘtres sont de plus en plus lourdement Ă©prouvĂ©s ? Je profite de l’occasion pour remercier du fond du coeur tous les prĂȘtres de France pour leur engagement courageux et persĂ©vĂ©rant et je souhaite leur exprimer ma paternelle affection.

 

Chers frĂšres ÉvĂȘques, j’invoque l’intercession de Saint Jean Eudes, de Saint Jean-Marie Vianney et de Sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant JĂ©sus et de la Sainte Face, pour votre pays et pour le Peuple de Dieu qui y pĂ©rĂ©grine courageusement, sous les vents contraires et parfois hostiles de l’indiffĂ©rentisme, du matĂ©rialisme et de l’individualisme. Qu’ils redonnent courage Ă  ce Peuple, dans la certitude que le Christ est vraiment ressuscitĂ©, Lui, le Sauveur du monde.

 

Implorant sur la France la protection maternelle de sa puissante Patronne, Notre-Dame de l’Assomption, j’accorde Ă  chacun de vous, et Ă  toutes les personnes confiĂ©es Ă  vos soins pastoraux, la BĂ©nĂ©diction Apostolique.

 

Du Vatican, le 28 mai 2025

Léon XIV

Le cercueil de la civilisation européenne

30/05/2025

Le cercueil de la civilisation européenne

« Au milieu de la fiĂšvre qui agite le personnel politique Ă  propos du projet de loi relatif Ă  la fin de vie, je veux, une fois encore, faire entendre Ă  la France la voix de la tradition politique et de la morale millĂ©naire sur laquelle elle se repose. Cette tradition, je l’assume tout entiĂšre en tant que chef de la Maison de Bourbon. Et il m’appartient de veiller Ă  ce qu’elle ne soit pas un reste anecdotique de notre passĂ©, mais bien un guide qui Ă©claire et conduise nos actes.

 

Ce qui se prĂ©pare au Parlement constitue une nouvelle rupture anthropologique que je condamne fermement. Je la condamne car Ă  terme, elle nuit Ă  la France et aux Français. En janvier 2024, j’avais dĂ©jĂ  exprimĂ© toutes les craintes et les rĂ©serves que j’avais Ă  l’égard du texte qui Ă©tait en prĂ©paration.

 

Malheureusement, la rĂ©alitĂ© a dĂ©passĂ© ce que j’imaginais, comme tous les hommes de bien. Les amendements adoptĂ©s dans le cadre de la loi signent l’acte d’abdication de notre sociĂ©tĂ© toute entiĂšre face Ă  la vulnĂ©rabilitĂ©, la souffrance et la faiblesse. Le dernier clou dans le cercueil de la civilisation europĂ©enne, bĂątie sur les lumiĂšres du christianisme et de l’humanisme, s’apprĂȘte Ă  ĂȘtre plantĂ© dans une certaine indiffĂ©rence mĂ©diatique et politique.

 

Les dĂ©cideurs politiques ont une lourde responsabilitĂ© face Ă  l’humanitĂ© tout entiĂšre. Et ce n’est pas en maquillant ce suicide assistĂ© qu’ils s’apprĂȘtent Ă  voter sous le masque d’une pseudo-fraternitĂ© qu’ils Ă©chapperont au tribunal de l’Histoire et de leur conscience. Je voudrais le leur rappeler, afin qu’ils se rendent compte de la gravitĂ© de l’acte qu’ils s’apprĂȘtent Ă  poser.

 

Dans un pays marquĂ© par des progrĂšs sociaux importants, par un systĂšme de soin extrĂȘmement dĂ©veloppĂ©, il est dĂ©solant de constater que la lĂąchetĂ© va ĂȘtre choisie plutĂŽt que le courage, la rentabilitĂ© plutĂŽt que le sacrifice. Car ne doutons pas que des logiques comptables abjectes sont Ă  l’Ɠuvre parmi les motivations sous-jacentes. Les personnes les plus fragiles seront priĂ©es de comprendre qu’elles sont de trop, qu’elles pĂšsent un poids trop lourd pour notre Ă©conomie.

 

Peu Ă  peu, un certain modĂšle hygiĂ©niste de sociĂ©tĂ© nous est donc proposĂ© dans lequel la faiblesse, l’inattendu, et l’imperfection ne seront plus tolĂ©rĂ©s. C’est la Vie et la nature tout entiĂšre qui seront rejetĂ©es. Et lĂ  aussi, nous le savons bien, sous couvert d’humanisme et de libertĂ©, cette loi va encore aggraver les inĂ©galitĂ©s. Alors que les personnes aisĂ©es pourront avoir la chance de parvenir aux unitĂ©s de soins palliatifs, les plus pauvres eux, n’auront que la mort comme alternative Ă  leur souffrance. Un contraste frappant pour la RĂ©publique française qui se veut ĂȘtre la championne de l’égalitĂ©.

 

Les mots ont Ă©tĂ© vidĂ©s de leur sens pour en faciliter l’usage, les valeurs morales ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es pour faciliter les dĂ©cisions, les restes de notre civilisation judĂ©o-chrĂ©tienne ont Ă©tĂ© dispersĂ©s pour faciliter l’avĂšnement de l’individu-roi. Nous ne raisonnons plus en tant que sociĂ©tĂ©, mais en somme d’individus, avec chacun leurs dĂ©sirs, leurs angoisses, leurs problĂšmes. Et que le plus fort gagne ! VoilĂ  le nouveau credo de notre sociĂ©tĂ© hyper-consumĂ©riste.

 

L’hĂ©ritage monarchique que je porte voudrait convaincre mes compatriotes que d’autres voies sont possibles. Qu’il reste tant Ă  faire pour dĂ©velopper les soins palliatifs, qu’il nous reste tant Ă  apprendre de ces gens qui souffrent, qui ne veulent pas mourir mais auxquels nous ne donnons pas la parole et dont nous refusons d’entendre le tĂ©moignage. Cette loi n’est pas qu’une affaire d’individus. Elle est l’affaire de la sociĂ©tĂ© française dans toutes ses composantes pour aujourd’hui et pour demain.

 

Que voulons-nous pour notre pays ? Pour notre gĂ©nĂ©ration et les suivantes ? Et si ceux Ă  qui je m’adresse ne veulent raisonner que de maniĂšre Ă©goĂŻste, je veux leur rappeler qu’ils sont les souffrants, les handicapĂ©s et les personnes ĂągĂ©es de demain. Peut-ĂȘtre constateront-ils alors que l’appel de la Vie, mĂȘme dans ces instants les plus vulnĂ©rables, reste immense.

 

Enfin, je veux Ă©galement avoir une parole pour les soignants que l’on feint trop d’ignorer et qui ne sont pas entendus. Eux qui sont totalement dĂ©vouĂ©s au service des malades et des souffrants, eux qui exercent leur profession avec passion et humanitĂ©, eux qui cĂŽtoient la vie et la mort chaque jour qui passe. Ne renoncez pas Ă  votre dĂ©ontologie : elle est votre honneur. Elle est le rempart Ă  la fois mince mais grandiose qui sĂ©pare notre civilisation d’une pente glissante, oĂč la vie risquerait de perdre peu Ă  peu sa valeur, et oĂč la compassion se confondrait avec l’abandon.

 

Ce rempart, c’est le refus de considĂ©rer la vie humaine comme une simple variable d’ajustement, comme un fardeau Ă  soulager par l’effacement. C’est le choix de soigner plutĂŽt que de cĂ©der, d’accompagner plutĂŽt que de prĂ©cipiter. Vous portez, dans l’ombre parfois, une part immense de ce qui fait la dignitĂ© de notre sociĂ©tĂ©. Soyez fermes dans ce qui fait votre intĂ©gritĂ© et votre honneur : les Français vous soutiennent.

 

J’en appelle aux mĂ©decins, aux philosophes, aux croyants et Ă  tous leurs pasteurs, aux responsables associatifs, et Ă  tous ceux qui savent ce que valent la souffrance, le soin et la fragilitĂ©. Refusez ce basculement. Et plus largement, ça n’est pas Ă  chaque Français que je m’adresse, mais bien Ă  la France mĂȘme. Faisons le choix ne pas peser la valeur des vies humaines, de ne pas s’ouvrir Ă  un systĂšme de mort et surtout de ne pas acter la fin de notre antique civilisation. En effet, c’est bien elle qui sera la premiĂšre victime de cette loi. Puisse saint Louis Ă©clairer nos dirigeants et nos dĂ©cideurs politiques. »

 

30 mai - Sur le bĂ»cher. — La Patronne de la France.

29/05/2025

30 mai - Sur le bĂ»cher. — La Patronne de la France.

Ensuite elle demanda le saint Viatique et communia avec une touchante piĂ©tĂ©, une foi vive, un grand amour et d’abondantes larmes. On la fĂźt monter dans une charrette et on la conduisit sur la place du Vieux-MarchĂ©, oĂč l’on avait Ă©levĂ© un bĂ»cher Ă  une grande hauteur. ArrivĂ©e au lieu du supplice, tout d’abord elle s’agenouille et prie Ă  haute voix la Sainte TrinitĂ©, ia Bienheureuse Vierge Marie, les Saints et Saintes du paradis, en particulier ceux que sa piĂ©tĂ© a toujours spĂ©cialement invoquĂ©s. Elle proteste de sa foi de fervente chrĂ©tienne et demande humblement Ă  Dieu d’oublier les fautes qu’elle a pu commettre au cours de sa vie.

 

La jeune vierge songe Ă  prĂ©munir son Ăąme contre toute dĂ©faillance. JĂ©sus, son divin Roi, a expirĂ© sur une croix : elle rĂ©clame, elle aussi, une croix pour mourir. Un soldat en fit une de deux morceaux de bois. Jeanne la baisa dĂ©votement et la plaça sur son cƓur. Mais cela ne lui suffisait pas : elle dĂ©sira avoir un Crucifix afin de pouvoir contempler l’image du RĂ©dempteur. De l’église Saint-Sauveur on lui rapporta la croix des processions ; elle la saisit avec un ineffable bonheur, adressant Ă  son Dieu immolĂ© une fervente priĂšre.

 

Deux sergents s’emparĂšrent alors de la condamnĂ©e et la poussĂšrent vers le bĂ»cher. Elle en gravit les degrĂ©s, escortĂ©e des Dominicains Martin Ladvenu et Isambard de La Pierre.

 

On lui enlĂšve des mains le Crucifix. On l’attache brutalement au poteau, et l’on couvre son front d’une mitre d’ignominie portant ces mots : « HĂ©rĂ©tique, relapse, apostate, idolĂątre. »

— Non, non, je ne suis pas hĂ©rĂ©tique ni schismatique, proteste Ă©nergiquement la Pucelle, je suis bonne chrĂ©tienne
 Non, non, mes voix ne m’ont pas trompĂ©e, elles venaient vraiment du ciel.

 

BientĂŽt les Ă©tincelles jaillissent, une fumĂ©e intense enveloppe la victime, l’air se rarĂ©fie, les choses de la terre s’effacent.

— De l’eau bĂ©nite ! implore Jeanne.

Puis, ne songeant plus dĂ©sormais qu’au Christ-Roi, dont elle est venue rappeler Ă  la France l’autoritĂ© souveraine, la victime, d’une voix haute et ferme qui stupĂ©fie la multitude, clame un suprĂȘme appel Ă  son divin Bien-AimĂ© :

— JĂ©sus ! JĂ©sus ! JĂ©sus !

Puis, inclinant doucement la tĂȘte, elle rend son Ăąme Ă  Dieu.

 

Quand le bĂ»cher eut achevĂ© son Ɠuvre, le bourreau retrouva intact au milieu des cendres le cƓur de Jeanne. Il ralluma vivement le feu ; ce cƓur prĂ©cieux et saint ne put ĂȘtre consumĂ© et fut jetĂ© dans la Seine avec les cendres de la LibĂ©ratrice.

 

Jeanne en avait appelĂ© au Souverain Pontife, ce ne fut pas en vain. En 1456, Calixte III cassa la sentence de Cauchon et rĂ©habilita Jeanne. ProclamĂ©e vĂ©nĂ©rable par LĂ©on XIII le 27 janvier 1894, bĂ©atifiĂ©e par Pie X le 18 avril 1909, elle fut canonisĂ©e le 16 mai 1920 par BenoĂźt XV. Enfin, Pie XI la donnĂ©e pour patronne Ă  la France le 2 mars 1922. C’est donc sainte Jeanne d’Arc que doivent prier tous ceux qui veulent obtenir que le Christ-Roi rĂšgne sur la France.

 

Mgr Henri Debout.

Sources consultĂ©es. — Mgr H. Debout, Grande vie illustrĂ©e de sainte Jeanne d’Arc (Paris, 1922) ; Histoire admirable de sainte Jeanne d’Arc (Paris, 1922) ; Lectures spirituelles sur sainte Jeanne d’Arc (Paris, 1922). — L. Petit de Julleville, Jeanne d’Arc (Collection Les Saints, 1909). — (V. S. B. P., nos 743, 1523 et 1524.)

Source de l’article : Un Saint pour chaque jour du mois, Mai, La Bonne Presse, 1932 via La Porte Latine

L’Ascension contre les rĂ©volutions

28/05/2025

L’Ascension contre les rĂ©volutions

Il fut un temps oĂč le processus rĂ©volutionnaire, nĂ© hĂ©las sur notre sol, rĂ©duisait ses effets nĂ©fastes Ă  la sphĂšre politique, bien qu’essayant toujours de dĂ©border sur les autres domaines puisque l’ennemi Ă  abattre Ă©tait d’abord le vrai Dieu. Le marxisme, dĂ©clinĂ© sous toutes ses couleurs, franchit un pas supplĂ©mentaire en affirmant qu’il n’existait aucune limite Ă  l’action rĂ©volutionnaire et que la politique absorbe la morale. Cette thĂšse, aussitĂŽt mise en pratique, sera celle de LĂ©nine et de Trotsky lorsque ce dernier Ă©crit Ă  la fin de sa vie, en 1938, Leur morale et la nĂŽtre. 

Changer la nature humaine
Le philosophe italien Augusto Del Noce, dans un article Ă©clairant datant de 1969, au lendemain de Mai 1968, souligne cette nouveautĂ© Ă  propos du communisme soviĂ©tique qui donnera ensuite le ton Ă  tous les mouvements rĂ©volutionnaires : 

"Il n’y a pas de sĂ©paration entre les fins et les moyens, ces derniers Ă©tant organiquement subordonnĂ©s Ă  la fin qui se dĂ©duit du devenir historique ; toute violence, tout stratagĂšme, tout procĂ©dĂ© illĂ©gal, toute dissimulation et toute tromperie deviennent donc licites s’ils sont considĂ©rĂ©s comme nĂ©cessaires Ă  la fin" ("Comment se dĂ©fait un monde", L’Europa, III, n°38, 1er dĂ©cembre 1969). 
Une telle assimilation destructrice de la morale par la politique n’est plus la chasse rĂ©servĂ©e des totalitarismes. Il est facile de repĂ©rer le mĂȘme mouvement dans les rĂ©gimes dĂ©mocratiques qui utilisent, en tout ou en partie, des procĂ©dĂ©s identiques. La sociĂ©tĂ© française contemporaine est particuliĂšrement touchĂ©e par cette distorsion. En elle se sont rencontrĂ©es toutes les Ă©nergies rĂ©volutionnaires, celles hĂ©ritĂ©es du marxisme, celles lĂ©guĂ©es par le surrĂ©alisme —  Ă  partir de Sade — qui dĂ©sirait remodeler l’intellect humain en s’alignant sur la doctrine communiste, celles mises en Ɠuvre par le "wokisme" et le fĂ©minisme. Le but est toujours sculptĂ© dans le mĂȘme bois : le changement de la nature humaine. Cette nouvelle rĂ©volution copernicienne, beaucoup plus intĂ©grale que la premiĂšre, dĂ©signe toujours un unique adversaire Ă  abattre, quelles que soient par ailleurs les divergences entre les diffĂ©rentes formes de rĂ©volution : la RĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne et le "systĂšme" qui en a dĂ©coulĂ©. 

DĂ©truire les mƓurs
Deux visions de l’homme et du monde s’affrontent : celle qui regarde l’évolution comme critĂšre sacrĂ© pour atteindre la fin de la rĂ©volution ; celle qui croit en l’immutabilitĂ© de la nature humaine, uniquement sauvĂ©e par le Christ. Le rĂ©gime libĂ©ral, navigant entre deux eaux, embrasse en fait les principes de la rĂ©volution lorsqu’il croit, lui aussi, que la loi morale naturelle peut ĂȘtre transgressĂ©e si besoin est, pour conduire l’homme vers le "progrĂšs" : contraception, avortement, gestation par et pour autrui, manipulations gĂ©nĂ©tiques, eugĂ©nisme, euthanasie etc. Ayant constatĂ© l’échec de la transformation Ă©conomique tant rĂȘvĂ©e, les rĂ©volutionnaires — y compris ceux, bourgeois, aux mĂ©thodes plus douces — ont vite compris que les mƓurs Ă©taient le fer de lance Ă  fragiliser et Ă  dĂ©truire. Un manifeste du Parti communiste italien des annĂ©es 1960 attaque directement la morale chrĂ©tienne en proposant Sade et Freud pour ouvrir une brĂšche dans le rempart chrĂ©tien et, ainsi, remplacer le christianisme par une autre doctrine et une Ă©thique Ă  l’inverse de ses valeurs (in Tracts surrĂ©alistes et dĂ©clarations collectives, 1922-1969, "Rupture inaugurale"). 

Regarder d’abord vers le ciel
Être au clair avec la conception rĂ©volutionnaire qui a imbibĂ© toutes les mentalitĂ©s et toutes les institutions — y compris, parfois inconsciemment, celles qui pensent se situer aux antipodes — permet de redonner la prioritĂ© Ă  ce qui le mĂ©rite. Deux conceptions se font face : changer l’homme, et, par suite changer en partie le monde Ă  travers lui ; ou bien changer le monde et, par ricochet, crĂ©er un nouvel homme. La premiĂšre est chrĂ©tienne, la seconde est rĂ©volutionnaire (de couleur rouge, rose, brune ou noire). La premiĂšre respecte la personne et sa libertĂ© ; la seconde prĂ©fĂšre les idĂ©aux sans souci des dĂ©gĂąts majeurs et collatĂ©raux. Le dernier mot pour l’homme n’est point la transformation des structures matĂ©rielles, trĂšs secondaires. Il est contenu dans l’Ascension, apothĂ©ose de la RĂ©surrection. Seul le regard qui s’élĂšve d’abord vers le ciel peut ensuite se poser sur les choses terrestres d’une maniĂšre juste et appropriĂ©e. 

 

Notre Ă©poque manque de lumiĂšre car elle ne veut plus s’exposer Ă  l’illumination, Ă  la thĂ©ophanie de ces Ă©vĂ©nements de la vie du Christ. Elle choisit de se cantonner dans le monde connu, rĂ©trĂ©ci, confus et sombre. Notre mentalitĂ© rĂ©volutionnaire a dĂ©cidĂ© que nous pouvons transformer le monde, et mĂȘme le monde moral. Elle a pour assise la nĂ©gation : des valeurs permanentes, de la religion, de la mĂ©taphysique, de la morale, de la tradition c’est-Ă -dire de ce qui est transmis. Augusto Del Noce utilise lĂ  aussi le bistouri pour dĂ©couvrir les ressorts d’une telle chute et ses consĂ©quences : 

"Que reste-t-il aprĂšs toutes ces destructions ? L’atome social, l’homme qui est entiĂšrement rĂ©duit Ă  sa fonction, Ă  un organisme Ă  la finalitĂ© duquel il ne peut du reste participer, parce qu’elle s’épuise dans la pure activitĂ© de produire. La rĂ©ification a atteint son degrĂ© le plus haut ; mieux, elle est devenue principe universel" ("La mort du sacrĂ©", L’Europa, IV, n. 22/23, 30 septembre 1970). 
Consolider sa vie intérieure
Pas Ă©tonnant que le rĂ©sultat soit la substitution de l’assistanat Ă  la charitĂ©, du sexe Ă  l’amour, de l’hĂ©donisme Ă  l’esprit de sacrifice, etc. Lever les yeux vers le ciel, pour se nourrir de la transcendance socle de toute la crĂ©ation, est un exercice devenu rare et pĂ©rilleux. Les sociĂ©tĂ©s occidentales ont voulu en faire l’économie en rĂ©clamant et en dĂ©clarant leur pleine autonomie. Elles ont dĂ©racinĂ© leur apport en oxygĂšne. À la place du christianisme ainsi maltraitĂ©, elles ont laissĂ© s’installer des "spiritualitĂ©s" de substitution, d’origine orientale, mais aussi tous types de sorcellerie, de spiritisme, sans parler de la progression de l’islam qui s’installe lĂ  oĂč se trouve le vide et la lĂąchetĂ©. L’harmonisation de vĂ©ritĂ©s partielles, de parcelles de vĂ©ritĂ©, en une synthĂšse supĂ©rieure, est une utopie lorsque nous sommes en prĂ©sence d’un systĂšme philosophique et politique qui nie ou relativise l’apport essentiel de la RĂ©vĂ©lation chrĂ©tienne.

Si saint Luc, dans les Actes des ApĂŽtres, insiste sur le regard des disciples fixĂ© sur les nuĂ©es au sein desquelles le MaĂźtre venait de disparaĂźtre, ce n’est pas hasard d’écriture. Il connaĂźt l’opposition du monde Ă  la vĂ©ritĂ©, et il montre ainsi que tout chrĂ©tien doit prioritairement consolider sa vie intĂ©rieure par la contemplation du surnaturel, avant de pouvoir, Ă  l’invitation des anges, se dĂ©tacher pour envisager, dans un second temps, l’action concrĂšte et terrestre. Que nous le voulions ou non, nous sommes des citoyens du ciel, et non point des "citoyens du monde" anonymes et interchangeables, chair Ă  canon de toutes les rĂ©volutions.

Rencontre inattendue dans l'avion

27/05/2025

Rencontre inattendue dans l'avion

Deux religieuses s'avançaient dans le couloir de l'avion, vĂȘtues de simples habits blancs bordĂ©s de bleu. Je reconnus aussitĂŽt le visage familier de l'une d'elles, Ă  la peau toute ridĂ©e, les yeux d'une chaleureuse intensitĂ©. Ce visage, je l'avais vu sur la couverture du Time magazine. Les deux religieuses s'arrĂȘtĂšrent, et je rĂ©alisai que mon voisin de siĂšge allait ĂȘtre MĂšre Teresa.

 

Comme les derniers passagers s'installaient, MĂšre Teresa et sa compagne de voyage sortirent leurs chapelets. Je remarquai que chaque dizaine Ă©tait formĂ©e de grains de couleurs diffĂ©rentes. MĂšre Teresa m’expliqua par la suite que les dizaines reprĂ©sentaient diffĂ©rentes parties du monde. Elle ajouta : « Je prie pour les pauvres et les mourants sur chaque continent. »

 

Les deux femmes se mirent à prier de façon presque audible, comme un murmure. Bien que je me considÚre comme un catholique peu religieux, pratiquant plus par habitude, je me joignis à cette priÚre presque sans m'en rendre compte. MÚre Teresa se tourna vers moi, et à ce moment son regard m'envahit d'un sentiment de paix. « Jeune homme, » demanda-t-elle, « vous récitez souvent le chapelet ? » « Non, pas vraiment », avouai-je. Elle me prit la main, tout en me scrutant des yeux. Puis elle me sourit. « Eh bien, vous le ferez maintenant. » Et elle déposa son chapelet dans mes mains.

 

Depuis cette rencontre inattendue dans l'avion, ma vie a changĂ©. J'essaie maintenant de me souvenir de ce qui compte vraiment—ce n'est pas l'argent, ni les titres ou les biens, mais la façon dont on aime les autres.

 

Une minute avec Marie - Jim Dennison, U.S.A., 1981

Le 27 mai 2025 : Un vote pour "les valeurs" de la République

27/05/2025

Le 27 mai 2025 : Un vote pour "les valeurs" de la République

Une Transgression Éthique Inacceptable


Ce 27 mai 2025 restera sans doute dans l’histoire comme le jour oĂč la RĂ©publique a lĂ©galisĂ© l’irrĂ©parable. Pour la premiĂšre fois, la ligne rouge fondatrice du droit : « Tu ne tueras point » est effacĂ©e par un vote parlementaire. C'est une transgression Ă©thique majeure, une violation du principe fondamental de non-malfaisance qui est au cƓur mĂȘme de la mĂ©decine et de la philosophie du soin. Nous assistons Ă  une rupture flagrante avec les lois Leonetti et Claeys-Leonetti, qui, malgrĂ© leurs nuances, privilĂ©giaient l'Ă©thique du soin, de l'accompagnement et du soulagement de la souffrance sans jamais induire la mort.

 

Quand les Mots Masquent la Réalité


Le langage utilisé pour défendre cette loi est symptomatique d'une tentative de masquer la réalité. Parler d'« aide à mourir » est un euphémisme glaçant, un terme anesthésiant qui cherche à dédouaner une décision aux conséquences irréversibles. DerriÚre ces mots, il y a la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie, des actes qui, jusqu'à présent, étaient considérés comme des interdits éthiques fondamentaux.

 

Le Paravent des Soins Palliatifs : Un Cynisme ?


Il est d'autant plus insupportable de constater que le vote quasi unanime (560 voix) en faveur du renforcement des soins palliatifs ait servi de caution morale Ă  cette loi sur la mort provoquĂ©e. Comme l'a si bien dit Patrick Hetzel (LR) : « Le soutien aux soins palliatifs ne doit pas devenir la caution pour lĂ©gitimer une mort provoquĂ©e. » Ce soutien, nĂ©cessaire et vital, ne doit en aucun cas ĂȘtre instrumentalisĂ© pour justifier une loi qui va Ă  l'encontre mĂȘme de l'esprit du soin.

 

Des Garanties Insuffisantes, des Dérives Annoncées


Ce texte, prĂ©sentĂ© comme « encadrĂ© », reste d’une imprĂ©cision redoutable. Des notions comme « affection grave », « souffrance psychique » ou « volontĂ© exprimĂ©e librement » sont d'une ambiguĂŻtĂ© qui ouvre la voie Ă  des interprĂ©tations laxistes et Ă  des abus irrĂ©versibles. Le collectif Soins de Vie a d'ailleurs dĂ©noncĂ© « l’une des lois les plus permissives au monde », affirmant que cette loi n'est pas lĂ  pour rĂ©pondre Ă  quelques cas extrĂȘmes, mais pour instaurer une nouvelle norme sociĂ©tale.

 

Le Médecin, Instrument de Mort ?


Cette loi opĂšre une transformation radicale et tragique du rĂŽle du mĂ©decin. Jusqu'Ă  prĂ©sent, le serment d'Hippocrate engageait le praticien Ă  prĂ©server la vie et Ă  soulager la souffrance. DĂ©sormais, il pourrait devenir un « instrument de mort », un rĂŽle incompatible avec l'Ă©thique mĂ©dicale fondamentale. La question que posait le dĂ©putĂ© Philippe Juvin (LR) rĂ©sonne avec force : « Qui n’a jamais voulu mourir un jour, et vivre deux jours aprĂšs ? » La notion de choix libre dans de telles circonstances est illusoire.

 

Le Déni de l'Espérance : Un Dégùt Collatéral


Comble de la perversitĂ© lĂ©gislative : le vote a Ă©galement instaurĂ© un dĂ©lit d’entrave Ă  l’aide Ă  mourir, passible de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Ainsi, la compassion, le soutien, l’appel Ă  l’espĂ©rance deviennent juridiquement suspects. C'est une criminalisation de la bienveillance, une dĂ©faite du lien social qui vise Ă  isoler encore davantage ceux qui pourraient ĂȘtre tentĂ©s par cette issue fatale.

 

 

La RĂ©publique, par ce texte, ne libĂšre pas, elle abandonne. Elle renonce Ă  protĂ©ger les plus fragiles, elle choisit de transformer un acte de soin en un acte lĂ©tal. Ce n’est pas une avancĂ©e. C’est une dĂ©faite. Et que dire du cynisme de ceux qui, comme le dĂ©putĂ© Olivier Falorni, ont saluĂ© une « loi d’humanitĂ© » ?
Ce que l’on cĂ©lĂšbre ici, ce n’est pas la vie rendue plus digne, mais la mort rendue disponible. Il viendra un jour oĂč la France pleurera d’avoir cru qu’en supprimant la souffrance, on pouvait supprimer le souffrant. L'espoir que le SĂ©nat rejette cette loi est mince, mais l'histoire se souviendra de ce 27 mai 2025 comme d'une date oĂč la dignitĂ© de la vie a Ă©tĂ© sacrifiĂ©e sur l'autel d'une fausse compassion.

En 2008, Vincent Peillon, ancien ministre a écrit que la Révolution française n'était pas terminée. Ce vote lui donne raison.

Kyrie Eleison !

L'inquiĂ©tude de nos PĂšres EvĂȘques

27/05/2025

L'inquiĂ©tude de nos PĂšres EvĂȘques

La ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France (CEF) salue le vote de la proposition de loi sur « l’accompagnement et les soins palliatifs » ; elle en suivra avec attention la mise en application. Elle redit sa vive inquiĂ©tude concernant le vote de la loi sur le « droit Ă  l’aide Ă  mourir ».

 

La CEF continuera de contribuer à ce débat de société majeur tout au long du processus législatif qui va se poursuivre.

 

Dans la poursuite du travail qu’elle a initiĂ© dĂšs septembre 2022, la CEF entend en particulier apporter aux sĂ©nateurs, puis en seconde lecture Ă  nouveau aux dĂ©putĂ©s, comme Ă  l’ensemble des citoyens français, tout Ă©lĂ©ment utile pour leur permettre d’éclairer leur discernement, concernant ce sujet infiniment grave, complexe voire intimidant, qu’est l’accompagnement de la fin de vie.

 

Pour ce faire, l’Église catholique se fonde notamment sur  l’expĂ©rience des 800 aumĂŽniers et 1 500 bĂ©nĂ©voles prĂ©sents au sein des hĂŽpitaux, ainsi que des 5 000 visiteurs Ă  domicile et en EHPAD, mobilisĂ©s chaque jour au chevet des malades, auxquels s’ajoutent les milliers de prĂȘtres, diacres, consacrĂ©s et laĂŻcs engagĂ©s dans l’accompagnement des personnes en deuil Ă  l’occasion des obsĂšques, dans les 94 diocĂšses que compte l’Eglise en France.

 

ProfondĂ©ment inquiets des consĂ©quences pour la sociĂ©tĂ© française et des perspectives alarmantes auxquels un « droit Ă  mourir » exposerait en particulier les Français les plus vulnĂ©rables, les Ă©vĂȘques rĂ©affirment leur dĂ©termination Ă  porter la voix d’une sociĂ©tĂ© juste et fraternelle, qui protĂšge les plus vulnĂ©rables ; et redisent leur plein soutien Ă  la loi Claeys-Leonetti de 2016 actuellement en vigueur mais encore trĂšs largement inappliquĂ©e, avec plus de 20% des dĂ©partements français dĂ©pourvus de soins palliatifs (soit 1/5).

 

Enfin, la CEF tient Ă  adresser un message de soutien aux innombrables soignants, psychologues, psychiatres et psychothĂ©rapeutes, Ă©thiciens, juristes, haut-fonctionnaires, et tant d’autres acteurs de la sociĂ©tĂ© civile, qui s’élĂšvent depuis maintenant plus de deux ans et demi, contre un texte lĂ©gislatif qui mettrait profondĂ©ment Ă  mal le pacte social et le modĂšle de soins français, jusqu’à prĂ©sents saluĂ©s et reconnus partout dans le monde.

 

L’appel du pape Ă  rĂ©tablir le mystĂšre et le sacrĂ© dans nos liturgies

26/05/2025

L’appel du pape Ă  rĂ©tablir le mystĂšre et le sacrĂ© dans nos liturgies

La liturgie en Occident est devenue "horizontale, bavarde, presque mondaine". Cette Ă©volution a Ă©clipsĂ© le mystĂšre, le silence et la beautĂ© intrinsĂšques Ă  la liturgie, Ă©lĂ©ments pourtant essentiels pour une rencontre authentique avec le divin. Le Pape suggĂšre que la liturgie contemporaine et la spiritualitĂ© sont devenues trop centrĂ©es sur l’homme, au dĂ©triment de la primautĂ© de Dieu.


Le ModĂšle Oriental : Un Appel Ă  l'Imitation


Le contraste avec les liturgies orientales est frappant. « Vos liturgies engagent l’ĂȘtre humain dans toute sa personne, elles chantent la beautĂ© du salut et Ă©veillent l’émerveillement. ». Le Pape insiste sur la nĂ©cessitĂ© pour les Églises orientales de "conserver vos traditions sans les attĂ©nuer." Il invite l'Occident Ă  s'inspirer de cette richesse, oĂč "l’on chante la beautĂ© du salut et oĂč l’émerveillement s'Ă©veille."


Redéfinir la Participation


La notion de "participation" est Ă©galement revisitĂ©e. Il ne s'agit pas de simplement "meubler les silences ou multiplier les interventions", mais plutĂŽt "d'entrer dans le mystĂšre". Le vrai culte est alors dĂ©fini comme "l’abandon, l’adoration, la prosternation". La messe devient ainsi un lieu de guĂ©rison, de divinisation et d'Ă©lĂ©vation vers le ciel, et non un simple lieu d'Ă©change ou de convivialitĂ©."


Le Discours Jubilaire : Un Moment Clé


Le discours du 14 mai a Ă©tĂ© l'occasion pour le Pape de rappeler : "Nous avons un grand besoin de retrouver le sens du mystĂšre qui reste vivant dans vos liturgies." et "L’Église a besoin de vous". Il souligne l'importance de redĂ©couvrir des pratiques spirituelles en Occident, telles que "le sens de la primautĂ© de Dieu, l’importance de la mystagogie (*), la pĂ©nitence, le jeĂ»ne et les larmes pour les pĂ©chĂ©s."

 

Le Pape cite saint SymĂ©on le Nouveau ThĂ©ologien : "De mĂȘme que celui qui jette de la poussiĂšre sur une flamme l’éteint, les soucis de cette vie et les attachements aux choses vaines dĂ©truisent la chaleur du cƓur." Cette image illustre comment une liturgie trop axĂ©e sur le quotidien peut Ă©teindre la "flamme" spirituelle.

 

La liturgie doit ĂȘtre un lieu oĂč le "drame de notre misĂšre humaine" rencontre “l'Ă©merveillement devant la misĂ©ricorde divine". Ce drame (le pĂ©chĂ©) et cette misĂ©ricorde (le Christ prĂ©sent) doivent se conjuguer pour une expĂ©rience liturgique profonde.

 

Le Pape ne s’oppose pas frontalement aux rĂ©formes liturgiques, mais il en "dĂ©voile les limites." Il ne juge pas les intentions, mais "redresse l’orientation." Il ne condamne pas les efforts pastoraux, mais "recentre sur Dieu." Son rappel est un "contrepoint salvateur" face aux appels Ă  la rĂ©pression des formes liturgiques anciennes.

 

Lorsque la liturgie "redevient une rencontre avec Dieu", les "cƓurs se convertissent, les vocations renaissent, et la foi refleurit." L'appel du Pape LĂ©on XIV est donc un appel Ă  revitaliser la liturgie, pour qu'elle redevienne une source de transformation spirituelle et de renouveau pour l'Église.

 

(*) l’initiation aux mystùres de la foi.

 

 

François Charbonnier pour Eglise de Rolleboise

Et si la vĂ©ritable humilitĂ© ne rĂ©sidait pas dans l’observance des rites sĂ©culaires ?

26/05/2025

Et si la vĂ©ritable humilitĂ© ne rĂ©sidait pas dans l’observance des rites sĂ©culaires ?

Festival de Cannes oblige, parlons cinĂ©ma. Ben-Hur en 1960. Spartacus en 1961. Les Canons de Navarone en 1962. Lawrence d’Arabie en 1963. Le cinquiĂšme film Ă  recevoir le Golden Globe du meilleur film dramatique au dĂ©but de ces annĂ©es 60 n’a pas bĂ©nĂ©ficiĂ©, hĂ©las, de la mĂȘme postĂ©ritĂ©. Trop oubliĂ© aujourd’hui, il s’agit pourtant de l’adaptation du cĂ©lĂšbre roman Ă©ponyme d’Henry Morton Robinson : Le Cardinal, fresque cinĂ©matographique de quasiment trois heures. Des Etats-Unis Ă  l’Autriche gagnĂ©e par le nazisme, en passant par le Vatican de l’époque du pape Pie XII, le spectateur suit le destin d’un prĂȘtre amĂ©ricain, brillant et charismatique, tout dĂ©vouĂ© Ă  son ministĂšre pourtant traversĂ© d’épreuves et de doutes notables, jusqu’à son Ă©lĂ©vation au cardinalat. Au-delĂ  de l’intrigue et de l’intĂ©rĂȘt psychologique du film, il n’y aurait qu’à revoir, ou dĂ©couvrir, Le Cardinal pour mesurer ce que put proposer l’Eglise d’il y a soixante en matiĂšre de piĂ©tĂ©, de liturgie, de faste et de dĂ©corum.

 

Polémique et vieille dentelle ?

 

Pourquoi ces lignes ? Tout simplement parce qu’une petite polĂ©mique, comme seuls les rĂ©seaux sociaux savent les gĂ©nĂ©rer, a surgi il y a quelques jours Ă  propos de LĂ©on XIV. En visite le 20 mai dernier Ă  la basilique Saint-Paul-hors-les Murs, auprĂšs du tombeau de l’ApĂŽtre des Nations, le pape y dĂ©livrait un message des plus catholiques – qui s’en Ă©tonnerait ? – sur la nature exigeante du salut, fondĂ© notamment sur le combat spirituel, l’obĂ©issance et la fidĂ©litĂ© Ă  la grĂące. Loin du « On ira tous au paradis » de Polnareff, le successeur de Pierre prĂ©fĂ©rait indiquer Ă  son auditoire que « le salut ne vient pas par enchantement ». Mais ce qui mit le feu aux poudres chez certains, fut une photographie du nouveau pontife prise Ă  l’occasion de cet Ă©vĂ©nement. InstallĂ© sur le trĂŽne papal, vĂȘtu de sa mosette rouge et de l’étole brodĂ©e d’or reprĂ©sentant saint Pierre et saint Paul, le Souverain Pontife offre le sentiment d’ĂȘtre isolĂ© et de rĂ©gner en majestĂ©. Suffisant pour taxer LĂ©on XIV de rupture avec son prĂ©dĂ©cesseur.

 

Ane portant les reliques

 

Dans un long et intĂ©ressant post sur X intitulĂ© Le pape LĂ©on XIV offre une formidable leçon d’humilitĂ©, le journaliste Paul Sugy soulignait le paradoxe de la situation. La verticalitĂ© manifeste du dĂ©corum pontifical n’est pas incompatible avec une sobriĂ©tĂ© du cƓur. On reçoit la tradition en s’abstenant de s’en faire le juge. Cette « simplicitĂ© du cƓur », on peut la rĂ©sumer comme le « consentement Ă  se fondre dans quelque chose de plus grand que soi et qui n’est plus Ă  sa mesure ». A cet Ă©gard, il y a davantage de prĂ©tention Ă  vouloir rĂ©former les formes et les usages, au prĂ©texte de les Ă©purer au nom d’une modestie d’apparat, que de les accepter humblement comme un hĂ©ritage qu’il s’agira de transmettre intact. On connaĂźt la formule de Thibon : « Vouloir ĂȘtre de son temps, c’est dĂ©jĂ  ĂȘtre dĂ©modĂ© ». Dit autrement, une Eglise qui Ă©pouserait son Ă©poque est assurĂ©e de devenir veuve Ă  la suivante.

 

L’humilitĂ©, les maĂźtres spirituels l’enseignent, ne consiste pas Ă  “faire petit”, ou encore Ă  “se faire petit”, mais bien plus profondĂ©ment Ă  “se savoir petit”. « Ombre et poussiĂšre » dira Proximo Ă  Maximus dans Gladiator. L’ñne de la fable, portant des reliques et croyant que les coups d’encensoir lui reviennent, n’est pas humble mais sot. De mĂȘme, un monarque le serait tout autant s’il refusait les marques d’honneur dues Ă  sa fonction en pensant qu’on les lui adresse Ă  son nom propre. « L’habitude moderne de faire les choses cĂ©rĂ©monielles sans cĂ©rĂ©monie n’est pas une preuve d’humilitĂ©, Ă©crit Clive Staples Lewis ; elle prouve plutĂŽt l’incapacitĂ© du contrevenant Ă  s’oublier dans le rite, et son empressement Ă  gĂącher pour tous les autres le plaisir propre du rituel ». A fortiori pour un rituel patinĂ© par des siĂšcles de priĂšres et de saintetĂ©.

 

« Il n’y a pas plus de prĂ©sidence normale qui tienne que de pontificat horizontal qui vaille. »

 

A chaque messe, le pauvre prĂȘtre que je suis reçoit dans la sainte liturgie des marques de rĂ©vĂ©rence que nul dans le monde ne saurait plus bĂ©nĂ©ficier. Agissant in persona Christi, je peux tĂ©moigner combien ces usages liturgiques rĂ©clament, justement, pour le cĂ©lĂ©brant de s’oublier et de s’effacer derriĂšre l’action sacrĂ©e. Disons-le, il n’y a pas plus de prĂ©sidence normale qui tienne que de pontificat horizontal qui vaille. Jean-Pierre Denis, ancien rĂ©dacteur en chef de La Vie et dont on peut saluer la libertĂ© de parole, analysait les premiers gestes de LĂ©on XIV de la façon suivante :

 

« La papautĂ© est obligĂ©e de reprendre un peu de distance, de remettre de la verticalitĂ© et mĂȘme, horreur, de la subtilitĂ©. Elle doit opposer de la ritualitĂ© Ă  la viralitĂ©, de la sacralitĂ© Ă  la banalitĂ©, de la mĂ©ditation Ă  la transgression. »

 

L’hypocrisie des mondains rend aveugle. La vĂ©ritable incohĂ©rence m’apparaĂźt ailleurs. Sur la croisette, l’ascension des marches du tapis rouge du Festival de Cannes charrie chaque annĂ©e son lot de robes de haute-couture, plus ou moins rĂ©ussie. L’argent comme le champagne coulent Ă  flots. Blin-bling et faste se tiennent la main. On prend la pose et l’on guette les flashs. Les tenues se diffĂ©rencient entre le jeudi et le samedi. Les marques se disputent les originalitĂ©s, quand ce ne sont pas les outrances. Qui donc pour fustiger une telle mauvaise foi ? DĂ©cidĂ©ment, les tartuffes ont changĂ© de robe.

 

Ne reprĂ©sentant qu’eux-mĂȘmes, professionnels du cinĂ©ma se permettent piqures de moraline et leçons politiques quand le public ne demande qu’à ĂȘtre Ă©mu par le septiĂšme art. A l’image du peuple des fidĂšles qui ne demande qu’à se laisser saisir par les signes et les symboles : une pompe liturgique au service des yeux, du cƓur et de l’ñme.

Le risque frérot-salafiste : "Ce sera eux ou nous"

25/05/2025

Le risque frérot-salafiste : "Ce sera eux ou nous"

Cette interview de Thibault de Montbrial sur Europe 1 aborde plusieurs enjeux de sécurité intérieure en France. Il commence par analyser les actes de sabotage récents qui ont coupé l'électricité dans le sud-est, les qualifiant d'actes de pré-guérilla et soulignant la vulnérabilité de la société moderne dépendante de l'électricité.

 

Ensuite, l'interview s'attarde sur un cas de violence extrĂȘme impliquant des mineurs, la mort d'Elias, et dĂ©nonce l'ensauvagement de la sociĂ©tĂ© et l'impuissance de la rĂ©ponse judiciaire.

 

Enfin, le débat se focalise sur le risque posé par les FrÚres musulmans et les Salafistes, décrivant leur stratégie d'entrisme et d'islamisation et la nécessité d'un réveil de la société face à ce danger.

 

PriĂšre pour la conversion des Musulmans

24/05/2025

PriĂšre pour la conversion des Musulmans

Ô CƓur saint et ImmaculĂ© de Marie, si plein de MisĂ©ricorde, soyez touchĂ© de l'aveuglement et de la profonde misĂšre des Musulmans et de ceux qui ne vous connaissent pas encore.

 

 Vous, la MĂšre de Dieu fait homme, obtenez leur la reconnaissance de notre sainte religion, la grĂące de l'embrasser et de la pratiquer fidĂšlement, afin que, par votre puissante intercession, nous soyons tous rĂ©unis dans la mĂȘme Foi, la mĂȘme EspĂ©rance et le mĂȘme Amour de Votre divin Fils, Notre Seigneur JĂ©sus-Christ qui a Ă©tĂ© crucifiĂ© et qui est mort pour le salut de tous les hommes, et qui, ressuscitĂ© plein de gloire, rĂšgne en l’unitĂ© du PĂšre et du Saint-Esprit, dans les siĂšcles des siĂšcles. Ainsi soit-il

 

Ô Marie, conçue sans pĂ©chĂ©, priez pour nous qui avons recours Ă  vous ! (x3) 

Ô Notre-Dame d'Afrique, priez pour nous pour les Musulmans, pour les Juifs et tous les autres infidĂšles, pour toutes les Ăąmes Ă©garĂ©es, tous les pĂ©cheurs.

Ô Consolatrice des affligĂ©s, priez pour nous !

Ainsi soit-il.

Saint Grégoire VII Pape (1021-1085)

24/05/2025

Saint Grégoire VII Pape (1021-1085)

Hildebrand (tel était le nom de famille de Grégoire VII) eut pour pÚre un charpentier de Toscane. Il était encore enfant, sans aucune connaissance des lettres, lorsque, jouant dans l'atelier de son pÚre, il forma avec des débris de bois ces mots du Psalmiste, présage de l'autorité que plus tard il devait exercer dans le monde: Dominabitur a mare usque ad mare: "Sa domination s'étendra d'un océan à l'autre."

 

AprÚs une premiÚre éducation chrétienne, le jeune Hildebrand acheva de se former et de se préparer à la mission que Dieu lui réservait, dans le célÚbre monastÚre de Cluny, foyer de sainteté et de science qui fournit alors tant de grands hommes.

 

Le courage avec lequel, simple moine, il osa dire au Pape LĂ©on IX que son Ă©lection n'Ă©tait pas canonique fut l'occasion de son Ă©lĂ©vation aux plus hautes dignitĂ©s de l'Église. Ce saint Pape avait Ă©tĂ© Ă©lu par l'empereur d'Allemagne; mais son Ă©lection fut ratifiĂ©e ensuite par le clergĂ© et le peuple de Rome. CharmĂ© de la franchise d'Hildebrand, il le fit venir prĂšs de lui et le regarda comme son meilleur conseiller. AprĂšs la mort de LĂ©on IX, quatre Papes successifs lui conservĂšrent une pleine confiance.

 

Lui-mĂȘme, enfin, malgrĂ© ses angoisses, dut plier devant la VolontĂ© de Dieu et accepter le souverain pontificat. C'est alors que brillĂšrent plus que jamais en lui les vertus qui font les saints et le zĂšle qui fait tout cĂ©der devant les intĂ©rĂȘts de Dieu et de l'Église. MalgrĂ© d'innombrables occupations, il Ă©tait toujours l'homme de la priĂšre, et ses larmes manifestaient les attendrissements de son coeur.

 

Grégoire VII fut atteint d'une maladie qui le réduisit à la derniÚre extrémité. La Sainte Vierge lui apparut et lui demanda s'il avait assez souffert: "Glorieuse Dame, répondit-il, c'est à Vous d'en juger." La Vierge le toucha de la main et disparut. Le Pontife était guéri et pu célébrer la Sainte Messe le lendemain en présence de tout le peuple consolé.

 

GrĂ©goire, un an avant sa mort, dut fuir en exil Ă  Salerne; il prĂ©dit le triomphe de son Église et rendit son Ăąme Ă  Dieu, le 25 mai 1085, en prononçant ces mots: "J'ai aimĂ© la justice et j'ai haĂŻ l'iniquitĂ©; c'est pour cela que je meurs en exil."

 

Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950

Pierre, 11 ans, champion de France de mathématiques !

24/05/2025

Pierre, 11 ans, champion de France de mathématiques !

"Il prend cela comme un jeu qui l’amuse", confie la mĂšre du jeune champion de France des jeux mathĂ©matiques et logiques. C’est justement le but de la FĂ©dĂ©ration Française des jeux mathĂ©matiques qui organise chaque annĂ©e un championnat au niveau international visant Ă  "dĂ©velopper le goĂ»t des mathĂ©matiques par le jeu". Alors que la finale nationale se dĂ©roulait ce samedi 17 mai dans plusieurs villes de France, c’est Pierre VissiĂšre, 11 ans, en classe de CM2 dans l'Ă©cole Saint-Joseph l’EspĂ©rance, Ă  Vernon, qui est arrivĂ© premier de la catĂ©gorie CM, regroupant les CM1 et les CM2, en rĂ©solvant huit Ă©nigmes en 56 minutes. "Il aime les jeux mathĂ©matiques, cela le motive, il est trĂšs concentrĂ© quand il dĂ©cide de s’y mettre et c’est une autre façon de faire des mathĂ©matiques", explique sa mĂšre, qui dĂ©crit son fils comme Ă©tant "assez carrĂ©", "Ă  l’aise avec les rĂšgles", "dĂ©testant l’injustice", "fiable" et ayant "de l’humour parfois un peu taquin".

 

Une grande fiertĂ© pour le jeune garçon, qui est Ă©galement amateur de tennis, de ping-pong et de ski en compĂ©tition, mais aussi pour ses parents, son Ă©cole et son entraĂźneur. C’est Ă  l’initiative de son Ă©cole que s’est montĂ©e, au rythme d’une heure par semaine pour les CE et les CM, une prĂ©paration aux jeux mathĂ©matiques, proposĂ©e aux Ă©lĂšves de Saint-Joseph l'EspĂ©rance mais aussi Ă  tous les Ă©coliers de la ville de Vernon. Sous la houlette de Jean-NoĂ«l Chopinet, un retraitĂ© passionnĂ© de mathĂ©matiques qui a entraĂźnĂ© ses petits-enfants avant de partager ses compĂ©tences avec les petits Vernonnais, les jeunes Ă©coliers se sont entraĂźnĂ©s chaque semaine Ă  rĂ©soudre des sĂ©ries d’énigmes mathĂ©matiques en vue du championnat.

 

21.000 participants


Cette annĂ©e, 21.000 amateurs de jeux mathĂ©matiques ont participĂ© aux quarts de finale, 3.900 Ă  la demi-finale, et 640 Ă©taient qualifiĂ©s pour la finale nationale du samedi 17 mai, dont trois Ă©lĂšves de Jean-NoĂ«l Chopinet (parmi lesquels deux Ă©lĂšves de l’école Saint-Joseph l’EspĂ©rance) pour le niveau CM. Pierre est donc arrivĂ© premier Français de sa catĂ©gorie. Le championnat prend dĂ©sormais pour lui une dimension internationale puisque la finale se dĂ©roulera fin aoĂ»t en Tunisie. Nul doute que Pierre porte haut les couleurs du club de MathĂ©matiques de l'Ă©cole Saint-Joseph l'EspĂ©rance !

 

Mathilde de Robien dans ALETEIA

 

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