Le blog du Temps de l'Immaculée.
15/03/2025
Elle est connue pour avoir Ă©crit « Le poĂšme de l'Homme-Dieu », une Ćuvre monumentale rassemblant prĂšs de 700 visions et dictĂ©es qu'elle dit avoir reçues de JĂ©sus-Christ et de la Vierge Marie. Ce que conteste une sĂ©rie de prises de position d'autoritĂ©s de l'Ăglise catholique. Mais une lettre rĂ©cente, encore peu connue, signĂ©e de la main du pape François, encourage Ă faire connaĂźtre activement Maria Valtorta et son « Ćuvre littĂ©raire » pour « le bien de l'Ăglise et de la sociĂ©tĂ© ».
Un court communiquĂ© du Vatican sur les Ă©crits de la mystique catholique italienne Maria Valtorta vient de mettre en Ă©moi le petit monde catholique français. Le texte publiĂ© en italien par le DicastĂšre pour la Doctrine de la Foi (ex Saint-Office), en date du 22 fĂ©vrier dernier, indique que « les prĂ©tendues visions et rĂ©vĂ©lations contenues dans les Ă©crits de Maria Valtorta (...) ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme d'origine surnaturelle ». Les grands mĂ©dias catholiques et WikipĂ©dia ont relayĂ© l'information en Ă©voquant une « condamnation » de l'Ćuvre principale de Maria Valtorta, intitulĂ©e en français « L'Ăvangile tel qu'il m'a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© » (le titre originel italien « Le poĂšme de l'Homme-Dieu », sans doute meilleur, ne donne pas l'impression de concurrencer l'Evangile). Mais il semble que le communiquĂ© du Vatican n'apporte, en rĂ©alitĂ©, rien de nouveau. Comme une note de la ConfĂ©rence des ĂvĂȘques de France, qui avait dĂ©jĂ mis en garde, en 2021, contre l'idĂ©e que de telles « mĂ©ditations » puissent remplacer l'Ăvangile , il s'inscrit dans une longue sĂ©rie de rĂ©serves et de controverses entre des institutions et personnalitĂ©s d'Ăglise - jusqu'au pape François lui-mĂȘme - au sujet de cette mystique qui connait un succĂšs d'Ă©dition croissant.
En rĂ©alitĂ©, la derniĂšre enquĂȘte du Vatican sur Maria Valtorta date de 1959, et elle aboutit l'annĂ©e suivante Ă une mise Ă l'Index de ses Ă©crits. La censure du Saint-Office avait, Ă l'Ă©poque, des rĂ©ticences envers les mystiques et elle s'opposa aussi Ă sainte Faustine Kowalska (mise Ă l'Index en mars 1959), Ă saint Padre Pio (combattu Ă partir de juillet 1960), ou Ă mĂšre Yvonne-AimĂ©e de Malestroit (procĂšs interrompu en juin 1960 car « trop de miracles »). Mais l'Ăglise ne prĂ©tend aucunement Ă l'infaillibilitĂ© dans ce type de jugement : en canonisant Padre Pio et Faustine Kowalska, elle reconnaĂźt les manques de discernement passĂ©s, comme cela arrive souvent. On peut citer Ă ce sujet le cas emblĂ©matique de Jeanne d'Arc, condamnĂ©e Ă ĂȘtre brĂ»lĂ©e vive sur la base de 70 faux chefs d'accusation, qui sera finalement canonisĂ©e 500 ans plus tard, ou l'exemple de Medjugorje, combattu et dĂ©clarĂ© « non surnaturel » pendant des dĂ©cennies, avant de recevoir finalement en 2024, le plus haut degrĂ© d'approbation possible selon les nouvelles normes.
Ce qui interroge aujourd'hui, c'est que le texte du Vatican affirme que les visions de Maria Valtorta « ne peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme d'origine surnaturelle » et qu'elle ne serait en fait qu'une romanciĂšre trĂšs imaginative. Or, ses 9 000 pages Ă©crites Ă la main, d'une traite, sans la moindre rature, dĂ©crivent 750 personnages dont 230 validĂ©s par des sources historiques (comme le montre le dictionnaire publiĂ© par François-Michel Debroise et son site encyclopĂ©dique), 70 groupes ethniques, 220 villages, 110 sites gĂ©ographiques, 150 plantes, 200 espĂšces animales, 50 espĂšces minĂ©rales et 24 000 dĂ©tails concrets vĂ©rifiĂ©s et validĂ©s sans erreurs ni anachronismes par Jean-François LavĂšre qui, de son cĂŽtĂ©, a publiĂ© sur la gĂ©ographie extraordinaire des visions. On aurait pu arguer que cela pouvait aussi venir du diable, ou ĂȘtre mĂȘlĂ©, mais comment une femme clouĂ©e au lit aurait-elle pu « romancer » tout cela, seule, sans aide, grĂące Ă de simples « mĂ©ditations » ?
Plus Ă©tonnant encore : le polytechnicien Jean Aulagnier a pu reconstituer un « calendrier de JĂ©sus au jour le jour. » Ă partir des 5 000 indications spatio-temporelles contenues dans les visions, il est parvenu Ă dĂ©terminer la date de chaque scĂšne de l'Ăvangile dans notre calendrier actuel (datations consultables sur le site Valtorta.fr). A sa grande stupĂ©faction, il a ensuite constatĂ© que cette reconstitution Ă©tait parfaitement cohĂ©rente avec le calendrier des phases lunaires (indĂ©pendant) sur plus d'une centaine de visions qui dĂ©crivent la position et les phases de la Lune. Il y a vu, parmi bien d'autres dĂ©tails sidĂ©rants, « une preuve Ă la saint Thomas » du caractĂšre surnaturel de cette Ćuvre unique au monde qui mĂ©rite, selon lui, d'ĂȘtre « bien plus largement connue ».
Les rĂ©serves du Vatican sont Ă©galement tempĂ©rĂ©es par d'autres prises de position importantes : le pape Pie XII a lu l'Ćuvre et a dit : « Publiez, qui lira comprendra » ; aprĂšs sa mort, le corps de Maria Valtorta a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© en 1973 dans la basilique de la Santissima Annunziata de Florence ; depuis quelques annĂ©es, Mgr Giulietti, l'Ă©vĂȘque du diocĂšse de Maria Valtorta, cĂ©lĂšbre l'anniversaire de son dĂ©cĂšs avec des homĂ©lies de plus en plus positives : « Ce qu'elle Ă©crit, dans certaines parties, ne peut pas ĂȘtre simplement d'origine naturelle » ; et last but not least, en rĂ©ponse Ă un envoi du professeur Liberato di Caro (cf. son interview Ă 1h03'00), Don Ernesto Zucchini et la Fondation Maria Valtorta ont reçu de la SecrĂ©tairerie d'Etat du Vatican, une lettre signĂ©e du pape François, datĂ©e du 24 fĂ©vrier 2024 : « Je vous encourage Ă poursuivre avec enthousiasme votre mission de faire connaĂźtre la vie de Maria Valtorta et son Ćuvre littĂ©raire, et tout ce qu'elle peut offrir pour le bien de l'Ăglise et de la sociĂ©tĂ©. En avant ! »
On peut aussi se rĂ©fĂ©rer aux grands thĂ©ologiens et sommitĂ©s mondiales qui l'ont Ă©tudiĂ©e. Par exemple, le pĂšre Gabriel Roschini (1900-1977), de renommĂ©e internationale, fondateur de l'Institut thĂ©ologique pontifical Marianum Ă Rome, auteur de 125 livres : « "La mariologie qui se dĂ©gage des Ă©crits de Maria Valtorta a Ă©tĂ© pour moi une vraie dĂ©couverte. Aucun autre Ă©crit marial, pas mĂȘme la somme de tous ceux que j'ai lus et Ă©tudiĂ©s, n'avait Ă©tĂ© en mesure de me donner sur Marie, chef-d'Ćuvre de Dieu, une idĂ©e aussi claire, aussi vive, aussi complĂšte, aussi lumineuse et aussi fascinante, Ă la fois simple et sublime. »
En 2011, Mgr RenĂ© Laurentin (1917-2017) se positionna aussi favorablement. Expert au Concile et mariologue de rĂ©putation internationale, il a jugĂ© Maria Valtorta comme Ă©tant la plus crĂ©dible des quatre grandes mystiques examinĂ©es lors de son Ă©tude comparative rĂ©alisĂ©e avec François-Michel Debroise. Et pour le bienheureux Gabriel Maria Allegra (1907-1976), prĂȘtre, bibliste et linguiste franciscain, fondateur du Studium Biblicum Franciscanum Ă Hong Kong, bĂ©atifiĂ© en 2012 par BenoĂźt XVI, l'Ćuvre est un « Ă©crin de trĂ©sors cĂ©lestes » : « Je ne crois pas qu'il soit sage et juste de rester indiffĂ©rent devant de tels trĂ©sors. »
Alors, plus grande visionnaire du monde ou romanciĂšre extraordinaire ? A vous de choisir, mais peut-ĂȘtre faut-il pour cela ouvrir le dossier et suivre la recommandation de saint Paul : « N'Ă©teignez pas l'Esprit Saint, ne mĂ©prisez pas le don de prophĂ©tie, mais vĂ©rifiez tout, et ce qui est bon, gardez-le » (1 Th 5,19-21). Les Ă©crits de Maria Valtorta, qui touchent de plus en plus de monde, ne doivent Ă©videmment jamais ĂȘtre mis au niveau des Evangiles, qui sont pour les chrĂ©tiens uniques et normatifs ; ils mĂ©ritent cependant notre attention, car il n'y a aucun Ă©quivalent de cette Ćuvre dans toute la littĂ©rature mondiale. Mais, comme ce sujet dĂ©chaĂźne les passions, ceux qui s'y intĂ©ressent devraient se souvenir du sage conseil de saint Ignace de Loyola : « Sur l'essentiel, l'unitĂ© ; sur le reste, la libertĂ© ; en tout, la charitĂ©. »
Olivier Bonnassies
(Polytechnicien, Cofondateur d'Aleteia, de Marie de Nazareth et de 1000 raisons de croire)
15/03/2025
L'ancien chapelain de la reine Elizabeth, Gavin Ashenden, a exprimĂ© son dĂ©saccord, y voyant un signe de prĂ©fĂ©rence du roi pour l'islam au dĂ©triment du christianisme, d'autant plus que Charles est le chef de l'Ăglise d'Angleterre.
Ashenden souligne les différences fondamentales entre les deux religions, notant que l'islam se réclame d'un chef de guerre tandis que le christianisme suit un Sauveur.
Le texte explore Ă©galement les liens passĂ©s de Charles III avec le soufisme et son intĂ©rĂȘt manifeste pour la culture et la finance islamiques, suggĂ©rant une admiration de sa part pour cette religion.
L'événement de l'iftar à Windsor est présenté comme un geste symbolique fort, indiquant que l'islam a, selon le roi, toute sa place au Royaume-Uni.
En conclusion, l'article questionne la signification de ces actions royales au regard de son rÎle de défenseur de la foi chrétienne.
14/03/2025
PremiÚre station : Jésus est condamné au tribunal de Pilate.
Innocent, JĂ©sus est condamnĂ© Ă mort. Les juifs, Pilate, HĂ©rode, la foule : tous ne font plus quâun pour condamner JĂ©sus. Et pourtant tous proclament son innocence. Judas lui-mĂȘme avoue avoir livrĂ© le sang innocent.
Câest quâau-delĂ des condamnations humaines, il est une autre rĂ©alitĂ©, toute divine. Le Christ ainsi livrĂ© nâest pas seulement victime, Il est surtout celui qui se donne, librement, dâune volontĂ© pleine et entiĂšre. On ne lui enlĂšve pas la vie, Il la livre : « Ma vie, nul de me lâĂŽte, câest moi qui la donne ». Il est lâacteur principal de ce sacrifice, Il est prĂȘtre ! PrĂȘtre, Il donne sa vie pour le salut du monde, en rĂ©mission des pĂ©chĂ©s de tous : Ecce Agnus Dei, ecce qui tollit peccata mundi. Ainsi sâaccomplit le sacrifice, lĂ est le cĆur du sacerdoce de Notre Seigneur JĂ©sus-Christ. PrĂȘtre, il sauve le monde.
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, nous Vous prions pour tous vos prĂȘtres, afin que chacun dâeux se donne toujours plus Ă Vous, pour le salut du monde. Nous vous prions aussi pour que beaucoup de jeunes sâenthousiasment de votre sacerdoce qui sauve le monde ; quâils se donnent Ă Vous, pour quâen eux Vous puissiez perpĂ©tuer ici-bas votre sacerdoce.
DeuxiÚme station : Jésus est chargé du bois de la Croix.
« Mon PĂšre, sâil est possible, que ce calice passe loin de moi ; cependant, non pas comme je le veux, mais comme vous le voulez. » AprĂšs sâĂȘtre renoncĂ© lui-mĂȘme, voici que le Christ porte sa Croix. Il se donne non seulement en paroles, mais en actes : Il porte sa Croix jusquâĂ lâultime dĂ©nouement.
« Ce nâest pas ceux qui disent « Seigneur, Seigneur », mais ceux qui font la volontĂ© de mon PĂšre qui entreront dans le Royaume des Cieux » (Mt 7, 21). Pour avoir ainsi accompli la volontĂ© concrĂšte de son PĂšre, JĂ©sus nous ouvre les portes du Ciel.
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, nous Vous prions pour ceux qui ont lâhonneur de Vous suivre dans le sacerdoce. Vous en avez fait les amis de la croix, et nous savons que parfois vous ne les mĂ©nagez pas. Nous vous prions, afin que toujours ils puisent dans votre amour la force dâembrasser la croix. Nous Vous le demandons, car de leurs croix offertes dĂ©pend notre pardon, de leur don concret dâamour dĂ©pend notre salut.
TroisiÚme station : Jésus tombe une premiÚre fois.
AccablĂ© en son humanitĂ© par une longue nuit dâagonie et dâignominie, Notre Seigneur tombe. Il nâapparaĂźt plus comme le Dieu fort et puissant, mais dans la fragilitĂ© humaine quâIl a voulu revĂȘtir. Loin de lâaider, les bourreaux se dĂ©chaĂźnent, et Ă coups redoublĂ©s le forcent Ă se relever.
Parce quâil demeure un homme, le prĂȘtre aussi peut parfois tomber. Fils dâEve, nâaât-il pas hĂ©ritĂ© tout autant que moi des blessures de lâhumanitĂ© dĂ©chue ?
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, donnez-moi de ne jamais me comporter comme vos bourreaux, de ne jamais critiquer le prĂȘtre fragilisĂ©, de ne jamais lâaccabler sous les coups acerbes de ma langue si souvent mĂ©disante. Loin dâĂ©pier sa chute dâun instant ou de mâarrĂȘter Ă considĂ©rer ses dĂ©fauts, donnez-moi de toujours contempler en lui votre visage. Câest pour moi que tous les jours il donne sa vie.
QuatriÚme station : Jésus rencontre sa TrÚs Sainte MÚre.
O JĂ©sus, en ce long chemin de croix, Vous vous ĂȘtes associĂ© Notre-Dame, votre trĂšs sainte MĂšre. Elle est lĂ , au bord du chemin, sur votre route ; mais aussi sur la route de tout prĂȘtre, lâaccompagnant sur le long chemin de sa vie sacerdotale. Car vous lâavez associĂ©e Ă tout prĂȘtre : « Femme, voici ton Fils », lui avez-vous dit en dĂ©signant saint Jean, tout jeune prĂȘtre. « Et celui-ci la prit chez lui. » Qui dira lâintimitĂ© spirituelle existant entre Notre-Dame et le prĂȘtre ?
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, par vos mĂ©rites et ceux de votre TrĂšs Sainte MĂšre, nous Vous demandons pour tous vos prĂȘtres non seulement une chastetĂ© de corps, mais plus encore une chastetĂ© de cĆur, une virginitĂ© dâĂąme Ă lâinstar de Notre-Dame. Apprenez-nous Ă respecter cette virginitĂ© dâĂąme, Ă ne pas nous accaparer le prĂȘtre par une affectivitĂ© simplement humaine. Car câest dans leur chastetĂ© dâĂąme quâils fĂ©condent Dieu dans les pauvres fils dâĂve.
CinquiÚme station : Simon de CyrÚne aide Jésus à porter la Croix.
JĂ©sus-Christ ne voulut pas ĂȘtre seul Ă porter sa croix. Quoique seul RĂ©dempteur, Il sâest fait aider par Simon de CyrĂšne. De mĂȘme, Notre-Seigneur nâa pas voulu laisser seul le prĂȘtre dans le magnifique accomplissement de sa tĂąche sacerdotale. A beaucoup dâĂąmes non consacrĂ©es, il propose dâĂȘtre des Simon des CyrĂšne, des Ăąmes qui Ă leur place participeraient spirituellement, et pourquoi pas matĂ©riellement, au grand mystĂšre confiĂ© au prĂȘtre, celui de la RĂ©demption. A ces Ăąmes, il est simplement demandĂ© dâĂȘtre donnĂ©es intĂ©rieurement, et parfois extĂ©rieurement dans la dĂ©pendance du prĂȘtre.
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, montrez-nous la beautĂ© de notre devoir dâĂ©tat de pĂšre ou de mĂšre de famille, dâĂ©tudiant ou dâenfant ; Ă le vivre fidĂšlement par amour de lâĂglise et pour le salut des Ăąmes. Ainsi nous deviendrons des Simon de CyrĂšne, secondant spirituellement le prĂȘtre dans son Ćuvre sanctificatrice. Donnez-nous aussi de savoir lâaider concrĂštement, Ă chaque fois que le besoin sâen fera sentir.
SixiÚme station : Sainte Véronique essuie la Face de Jésus.
Le sang, les coups et la poussiĂšre dĂ©figurent la face de JĂ©sus. A sa place, Ă sa maniĂšre, VĂ©ronique vole au secours de JĂ©sus. Et le miracle sâaccomplit, son voile est marquĂ© de la divine effigie.
Souvent, le visage de lâĂglise est comme dĂ©figurĂ© par les insultes et outrages que ses ennemis lui assĂšnent sans vergogne, parfois mĂȘme de lâintĂ©rieur. A lâimage de sainte VĂ©ronique, ayons un grand amour de lâhonneur de lâĂglise, de lâhonneur du sacerdoce ; quoiquâil en soit de la faiblesse des hommes. Lâardeur que nous mettrons Ă dĂ©fendre cet honneur nous fera dĂ©couvrir la beautĂ© de lâĂglise en sa divine splendeur.
SeptiÚme station : Jésus tombe une deuxiÚme fois.
JĂ©sus, Ă nouveau, tombe. La foule crie. Cette meute de chiens hurlants semble se repaĂźtre de son sang. Ils ne savent pas que bientĂŽt, les prĂȘtres consacreront quotidiennement le sang du Christ, in remissionem peccatorum. Et nombre de ces chiens dâaujourdâhui, une fois convertis, viendront boire de ce sang, mais dans lâhumilitĂ© du repentir. Ainsi ils obtiendront la vie Ă©ternelle, par le ministĂšre du prĂȘtre : « Celui qui mange ma chair et bois mon sang Ă la vie Ă©ternelle ».
Beaucoup crient aujourdâhui contre la papautĂ© et le sacerdoce. Beaucoup croient lâĂglise arrivĂ©e Ă sa dĂ©cisive agonie, et sâen rĂ©jouissent. Mais parmi tous ceux-lĂ , plusieurs se laisseront finalement vaincre par le mystĂšre dâamour de la croix rĂ©demptrice. « Seigneur, pardonnez-leur, ils ne savent pas ce quâils font ». En effet, « Ils nous croient mourants, alors que nous sommes plein de vie ; ils nous tiennent pour tristes, quand nous sommes toujours joyeux ; comme nâayant rien, tandis que nous possĂ©dons tout » (2 Co 6, 10).
O JĂ©sus, Souverain PrĂȘtre, ouvrez leurs yeux, guĂ©rissez la cĂ©citĂ© de leur cĆur, et par la puissance de votre croix, ramenez-les Ă la vraie foi.
HuitiÚme station : Les filles de Jérusalem pleurent sur Jésus
JĂ©sus console les filles de JĂ©rusalem : « Ne pleurez pas sur moi, mais sur vous et vos enfants. Car si lâon traite ainsi le bois vert, quâen sera-t-il du bois sec ? » JĂ©sus console : « Ne pleurez pas » ; mais JĂ©sus est clair en ses menaces, en ses appels Ă la componction : « Pleurez sur vous et vos enfants, car si lâon traite ainsi le bois vert, quâen sera-t-il du bois sec ? »
O JĂ©sus Souverain PrĂȘtre, donnez Ă tout vos prĂȘtres autant de douceur que de fermetĂ© face Ă lâerreur et au mal ; alliez en eux bontĂ© et vĂ©ritĂ©, quâils soient embrasĂ©s de foi et consumĂ©s de charitĂ©. Dâeux, vous avez fait nos guides et nos pasteurs pour parvenir jusquâau Ciel. Faites que nous sachions reconnaĂźtre votre voix Ă travers la leur, et quand Vous parlez, Vous obĂ©ir Ă travers eux.
NeuviÚme station : Jésus tombe une troisiÚme fois.
Plus que les douleurs physiques, ce sont les souffrances morales de lâagonie qui ont le plus affaibli JĂ©sus. Et, au sortir de la ville, tandis que dĂ©jĂ apparaĂźt le Golgotha, Notre-Seigneur tombe Ă nouveau.
Qui dira les souffrances secrĂštes du prĂȘtre, les tentations du dĂ©sert et de la solitude ? Celles oĂč le prĂȘtre, souffrant profondĂ©ment des pĂ©chĂ©s ou de la mĂ©diocritĂ© de son peuple, est assailli par le dĂ©mon du dĂ©couragement ?
O JĂ©sus, câest pour chacun dâeux que nous Vous prions. Sans nous en rendre compte, nous sommes la cause de leurs souffrances. Nous les savons aussi en butte Ă la haine toute particuliĂšre et ĂŽ combien insidieuse du dĂ©mon. Faites que jamais ils ne se lassent ni ne se dĂ©couragent, mais quâils nous mĂšnent jusquâau sommet du Golgotha, câest-Ă -dire au sommet de lâamour divin.
DixiĂšme station : JĂ©sus est dĂ©pouillĂ© de ses vĂȘtements.
O JĂ©sus souverain PrĂȘtre, en cette station, nous vous demandons bien sĂ»r pardon pour ces prĂȘtres qui se sont rendu indignes du sacerdoce, qui par leurs mauvaises mĆurs sont devenus objet de scandale et non plus de RĂ©demption.
Mais en cette station, nous venons aussi prier pour tous les prĂȘtres dont on mĂ©prise la dignitĂ© sacerdotale, pour tous ceux qui sont persĂ©cutĂ©s, pour tous ceux qui, quelquefois du fond de leur prison, offrent en union avec vous lâextrĂȘme dĂ©nuement extĂ©rieur auquel on les a rĂ©duits. Seigneur, dans lâexcĂšs de leurs tribulations, gardez-les forts, gardez-les saints. Ils sont la gloire de votre sacerdoce, gardez-les sans tache.
OnziÚme station : Jésus est cloué à la Croix.
JĂ©sus est attachĂ© Ă la Croix. DĂ©sormais, le prĂȘtre et la croix sont insĂ©parables. Le prĂȘtre est lâhomme de la croix. A la suite de saint Paul, ils redisent chacun en eux-mĂȘmes : « Pour moi, je complĂšte en ma chair ce qui manque Ă la Passion du Christ pour son Corps qui est lâĂglise. »
O JĂ©sus Souverain PrĂȘtre, donnez-nous de marcher Ă leur suite et Ă votre suite en cette voie royale de la croix. Apprenez-nous, Ă lâexemple de vos prĂȘtres, Ă ne pas faire de la croix une rĂ©alitĂ© nĂ©gative, pesante et aride, mais un instrument de don et dâamour, de victoire et de RĂ©demption. Donnez-nous, jusque dans nos croix, une vraie fiertĂ© de votre croix !
DouziÚme station : Jésus meurt sur le bois de la Croix.
« Mon PĂšre, je remets mon Ăąme entre vos mains. Puis, poussant un grand cri, JĂ©sus rendit lâesprit. »
« Si le grain ne meurt, il demeure seul. Mais sâil meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jn 12, 24). O JĂ©sus Souverain PrĂȘtre, par les mĂ©rites infinis de votre mort, nous venons Vous demander en cette station la grĂące de nous donner trĂšs nombreuses vocations religieuses et sacerdotales. Sans prĂȘtres nous ne sommes rien, sans prĂȘtres nous ne pouvons rien pour notre salut. Donnez Ă lâĂglise de saints prĂȘtres capables dâembraser le monde ; donnez Ă beaucoup dâĂąmes la soif de la vie consacrĂ©e, afin quâelles deviennent autant dâauxiliaires du prĂȘtre dans lâĆuvre de la RĂ©demption.
Et si vous donnez Ă ma famille la grĂące de choisir un de ses membres pour quâil Vous soit consacrĂ©, que ce soit comme prĂȘtre, comme frĂšre, ou comme religieuse, dĂ©jĂ je Vous lâoffre tout entier, et Vous remercie de cet immense honneur quâainsi Vous donnerez Ă ma famille.
TreiziÚme station : Jésus est descendu de la Croix et remis à sa MÚre.
Descendant le corps de la croix pour le remettre Ă sa mĂšre, NicodĂšme nâose lui prononcer la terrible parole : « Voici ton fils », mĂȘme si hĂ©las la terrible rĂ©alitĂ© est lĂ . Mais elle nâest pas que lĂ . « Voici ton fils » : cette parole, elle lâa entendue, mais de la bouche de JĂ©sus. Elle dĂ©signait saint Jean, prĂȘtre depuis la veille. Quoique mort, et avant mĂȘme sa rĂ©surrection, JĂ©sus nâa donc pas totalement quittĂ© sa trĂšs sainte MĂšre. La prĂ©sence agissante et aimante de JĂ©sus auprĂšs dâelle se perpĂ©tuera dĂ©sormais Ă travers le prĂȘtre, Ă travers tout prĂȘtre ; pour la trĂšs sainte Vierge, qui jour aprĂšs jour communiera de la main de saint Jean, comme pour nous tous.
« Voici ton fils » : Ă juste titre, Marie peut ĂȘtre appelĂ©e MĂšre du sacerdoce. Au jour de lâIncarnation, son sein virginal fut la cathĂ©drale de la premiĂšre ordination sacerdotale. Or celle-ci ne sâest accomplie que par son oui. A cet instant, lâhumanitĂ© sainte conçue en son sein fut revĂȘtue du sacerdoce souverain. Tous les prĂȘtres du monde ne font que participer Ă cet unique sacerdoce. Marie, arche dâalliance, sâest donc vue confiĂ©e le sacerdoce du Nouveau Testament, chacun des prĂȘtres : « Voici ton Fils ».
Les longues annĂ©es qui la sĂ©parent encore de lâAssomption, Marie va les consacrer Ă prier pour lâĂglise et pour ses fils de prĂ©dilection, les prĂȘtres. O Marie, Notre-Dame du ClergĂ©, en cette station nous nous associons Ă votre priĂšre pour les prĂȘtres, plus spĂ©cialement pour ceux Ă travers qui la prĂ©sence aimante et sanctifiante de JĂ©sus a ĆuvrĂ© en nous.
QuatorziÚme station : Jésus est descendu de la Croix et mis au tombeau.
Dans leur prĂ©tention, les hommes placent des gardes au tombeau, pour que JĂ©sus mort ne revienne pas Ă la vie. Dans son amour, JĂ©sus aussi place ses gardes, afin que plus jamais sa prĂ©sence vivifiante ne meure sur cette terre. Le prĂȘtre est le gardien de la prĂ©sence de Dieu sur terre, gardien du tabernacle, gardien de JĂ©sus cachĂ© au plus profond de lâĂąme en Ă©tat de grĂące. Par le prĂȘtre, grĂące au prĂȘtre, sâaccomplit cette magnifique parole de JĂ©sus : « Et voici que je suis avec tous les jours, jusquâĂ la fin des temps ».
Ă JĂ©sus, je ne voudrais pas quitter ce chemin de croix, oĂč sâest accompli votre acte sacerdotal par excellence, sans vous remercier pour votre sacerdoce, sans vous remercier de nous avoir donnĂ© vos prĂȘtres. Dans le cĆur-Ă -cĆur avec vous, JĂ©sus, câest aussi eux que secrĂštement que je voudrais remercier. Sans votre sacerdoce perpĂ©tuĂ© en eux, câest moi qui aujourdâhui serais enseveli dans le plus profond tombeau de ma puante misĂšre.
Ă JĂ©sus, merci ! Donnez-nous de saints prĂȘtres, donnez-nous beaucoup de saints prĂȘtres, donnez-nous toujours plus de saints prĂȘtres et de saintes vocations religieuses.
Abbé Patrick de la Rocque
13/03/2025
Alors que les Ă©lections prĂ©sidentielles ont Ă©tĂ© annulĂ©es en Roumanie Ă la suite de la victoire surprise de CÄlin Georgescu en novembre dernier, Anca Maria Cernea, fille dâun opposant catholique au rĂ©gime communiste de Roumanie qui a payĂ© de 17 ans de prison et de tortures sa fidĂ©litĂ© Ă sa foi, a dĂ©noncĂ© le rĂŽle de la Russie dans cette Ă©lection quâelle juge pipĂ©e. Cette spĂ©cialiste du « marxisme culturel » a donnĂ© une passionnante interview au mĂ©dia polonais wPolityce.pl, qui a Ă©tĂ© reprise et traduite en anglais par le site conservateur roumain Ăn Linie DreaptÄ. Nous vous en proposons la traduction que nous publierons en deux Ă©pisodes. Dans cette premiĂšre partie, voici le propos introductif dâAnca Maria Cernea oĂč elle dresse le portrait mĂ©connu de cet homme politique quâon a voulu prĂ©senter comme sorti de nulle part, mais dont les liens avec la Russie sont multiples et anciens, dit-elle, tout comme ceux avec le communisme.
Le message dâAnca Maria Cernea va Ă lâencontre de ce quâimaginent bien des EuropĂ©ens au sujet de cet homme quâils voient comme un « extrĂ©miste de droite » ou, pour ceux qui lui sont favorables, un homme de droite traditionnelle. Elle affirme quâil a occultĂ© ses cĂŽtĂ©s pro-russes afin de pouvoir sĂ©duire le public conservateur, non sans lâaide dĂ©cisive des rĂ©seaux sociaux et en particulier TikTok, aux mains de la Chine.
Le Dr Cernea met en garde, comme elle le dit elle-mĂȘme vers la fin de ce long entretien, contre la stratĂ©gie russe qui cherche Ă utiliser les « deux ailes » politiques que sont la gauche progressiste dâun cĂŽtĂ© et les faux chrĂ©tiens, faux patriotes de lâautre : « Les Russes essaient dâutiliser âdialectiquementâ les deux ailes selon la stratĂ©gie des ciseaux, tout en veillant Ă ce quâaucun conservatisme normal ne puisse se manifester », assure-t-elle dans la conclusion que nous publierons en deuxiĂšme partie.
En attendant, voici son portrait de CÄlin Georgescu, en soulignant dâabord ce quâil nâest pas. â J.S.
Anca Maria Cernea dresse le portrait de CÄlin Georgescu
PlutĂŽt que de dire qui il est, il est important de souligner qui il nâest pas.
Georgescu nâest pas un patriote. Il nâest pas un souverainiste. Il nâest pas un « candidat indĂ©pendant ». Il nâest pas un chrĂ©tien conservateur. Il nâest pas un combattant de la libertĂ© qui affronte lâEtat profond.
Pour la plupart des gens ici, Georgescu est simplement apparu de nulle part. Jâestime que 8 citoyens sur 10 qui ont votĂ© pour lui nâavaient pas entendu parler de lui un mois avant les Ă©lections. Sa campagne frauduleuse sur les rĂ©seaux sociaux, soutenue par la Russie et la Chine, a rĂ©ussi Ă cacher soigneusement son vrai visage au public, en Roumanie et Ă lâĂ©tranger.
Un homme qui compte sur les ennemis de son pays pour accĂ©der au pouvoir, et qui devra plus tard leur rendre la pareille et servir leurs intĂ©rĂȘts, nâest pas un patriote. Un homme qui a proclamĂ© que dans notre pays il nây aurait « plus de partis politiques » ne peut pas non plus ĂȘtre un combattant de la libertĂ©.
Avant le premier tour des Ă©lections, peu de gens ici Ă©taient au courant de la sympathie dĂ©clarĂ©e de Georgescu pour la Russie, de ses contacts avec Alexandre Douguine, de sa promesse de retirer notre pays de lâOTAN ou de remettre en question le bouclier antimissile amĂ©ricain installĂ© en Roumanie.
CÄlin Georgescu, cet inconnu
A lâĂ©poque oĂč Sputnik, le site officiel de la FĂ©dĂ©ration de Russie, fonctionnait encore lĂ©galement, le nom de Georgescu y Ă©tait trĂšs souvent mis en avant. Sputnik le prĂ©sentait comme la plus grande chance pour la Roumanie, ils disaient que « des millions de Roumains le voulaient comme Premier ministre » â ce qui Ă©tait bien sĂ»r un mensonge grossier, puisque personne, Ă part quelques journalistes ou autres chercheurs, ne sâintĂ©ressait Ă cet individu Ă lâĂ©poque.
Mais lors de sa rĂ©cente campagne pour les Ă©lections lĂ©gislatives, il nâa pas Ă©tĂ© fait mention des relations de Georgescu avec la Russie, et ce pour une raison simple : il nâaurait pas obtenu les votes quâil a obtenus.
RĂ©cemment, lors dâune conversation avec des journalistes Ă©trangers sympathisants, Georgescu a accusĂ© lâOTAN dâĂȘtre responsable de lâannulation du premier tour des Ă©lections, lâOTAN essayant prĂ©tendument de se dĂ©barrasser de lui, car il veut la paix et lâOTAN veut la guerre. Voici un extrait dâun reportage de Sky News du 7 dĂ©cembre :
« Il (Georgescu) a affirmĂ© que la Cour (la Cour constitutionnelle roumaine) avait subi des pressions pour annuler les Ă©lections de la part dâun groupe de pays de lâUnion europĂ©enne et de lâOTAN dĂ©terminĂ©s Ă renverser la dĂ©mocratie dans son pays, en raison de leur volontĂ© de maintenir la guerre en Ukraine. Ils ont besoin de la guerre et veulent protĂ©ger leurs chĂšques », mâa-t-il dit. « LâOTAN est passĂ©e de la dĂ©fensive Ă lâoffensive et nous ne pouvons pas lâaccepter. Ne me poussez pas Ă la guerre, car ce nâest pas dans mon intĂ©rĂȘt. Mais ils ont besoin de la guerre. »
Un candidat avec un programme explicitement pro-russe et anti-OTAN nâaurait pas pu se qualifier pour le second tour des Ă©lections prĂ©sidentielles.
Pour Anca Maria Cernea, la Russie représente la plus grande menace pour la souveraineté de la Roumanie
Il a dĂ» occulter tous ces Ă©lĂ©ments, car la Russie reprĂ©sente la plus grande menace pour la souverainetĂ© de la Roumanie, et les dirigeants russes actuels ont formulĂ© des menaces trĂšs explicites contre notre pays. Tout au long de notre histoire, aucune occupation ennemie nâa Ă©tĂ© aussi malfaisante et destructrice que celle de la Russie. LâOTAN est lâalliance qui garantit notre souverainetĂ©, notre sĂ©curitĂ© et notre existence au sein de la civilisation dans laquelle nous voulons vivre.
Georgescu se prĂ©sente Ă©galement comme un conservateur, un chrĂ©tien orthodoxe, et de nombreux prĂȘtres orthodoxes et pasteurs Ă©vangĂ©liques ont fait campagne pour lui au sein de leurs communautĂ©s. La plupart dâentre eux, sinon tous, ignoraient ses idĂ©es New Age, son utilisation de symboles occultes, son inspiration Osho (oui, Rajneesh, le gourou et chef de secte pro-soviĂ©tique, anti-chrĂ©tien et partisan de la libĂ©ration sexuelle), et les attaques quâil avait lancĂ©es contre lâEglise chrĂ©tienne lors de dĂ©clarations antĂ©rieures.
CÄlin Georgescu est la personnalitĂ© publique roumaine qui fait lâapologie la plus Ă©hontĂ©e, la plus audacieuse et la plus tĂ©mĂ©raire du mouvement terroriste et antisĂ©mite de lâentre-deux-guerres « LĂ©gion de lâArchange Michel », dirigĂ© par Zelea Codreanu, et du dictateur militaire Ion Antonescu, fidĂšle alliĂ© dâHitler.
Pendant la derniĂšre phase du rĂ©gime de CeauÈescu, cherchant Ă lĂ©gitimer le dictateur en faisant appel Ă une tradition plus ancienne, certains cercles de la Securitate ont associĂ© ces deux rĂ©fĂ©rences historiques (plutĂŽt incompatibles) Ă lâidĂ©ologie communiste afin de crĂ©er une mythologie national-communiste. Cela a Ă©galement permis dâeffacer le souvenir de la tradition dĂ©mocratique trĂšs forte de la Roumanie de lâentre-deux-guerres. Georgescu est lâexpression de cette synthĂšse national-communiste. Elle a ensuite Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en Russie par Douguine et Poutine.
Comme Poutine, Georgescu dit regretter lâURSS (communiste)
Une autre information importante que la plupart ignorent est que CÄlin Georgescu a Ă©galement clairement exprimĂ© ses regrets au sujet de lâeffondrement de la dictature communiste. Voici une citation de sa propre main : « Tout ce qui sâest passĂ© en 1989, je vous le dis clairement, nâĂ©tait quâune action, Ă savoir un coup dâEtat, pour que lâOccident pille les ressources et rĂ©duise la population en esclavage. »
Rien dâĂ©tonnant Ă ce quâil pense ainsi, car sa carriĂšre est en lien avec les vestiges les plus sombres du rĂ©gime communiste. Câest prĂ©cisĂ©ment ce systĂšme pervers qui a façonnĂ© Georgescu depuis sa plus tendre enfance, et il en a toujours fait partie. En faisant des recherches sur sa biographie officielle, on peut trouver, par exemple, cette information intĂ©ressante, malheureusement sans dĂ©tails :
« AprÚs avoir obtenu son diplÎme en 1986, il a acquis une expérience supplémentaire en effectuant des missions au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. »
Cela soulĂšve une sĂ©rie de questions troublantes. Avant dĂ©cembre 1989, sous le rĂ©gime de CeauÈescu, alors quâil Ă©tait trĂšs difficile dâobtenir un passeport et dâaller acheter du savon en Bulgarie, pays socialiste voisin, ce jeune pĂ©dologue (spĂ©cialisĂ© dans lâĂ©tude des sols) sâest rendu au Royaume-Uni et aux Etats-Unis !
Et « en missions » ! Qui envoyait en « mission » Ă cette Ă©poque ? Quâa-t-il rĂ©ellement fait au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ? Quel type dâ« expĂ©rience » y a-t-il acquise ? AprĂšs 1989, la carriĂšre de Georgescu a continuĂ© Ă ĂȘtre liĂ©e Ă des personnes du groupe pro-russe au sein des anciennes structures du rĂ©gime communiste. Ils ont rĂ©ussi Ă sâemparer du pouvoir en dĂ©tournant la rĂ©volution roumaine de 1989, sous la direction dâIon Iliescu. Ces pro-russes, dont certains se sont avĂ©rĂ©s ĂȘtre de purs agents russes, avaient Ă©tĂ© marginalisĂ©s par CeauÈescu, qui craignait que les Russes ne le renversent. Ils ont Ă©tĂ© rĂ©activĂ©s par Iliescu et nommĂ©s Ă des postes stratĂ©giques.
Câest Ă ce moment-lĂ que Sergiu Celac, ancien traducteur personnel de Nicolae CeauÈescu, qui avait par la suite perdu les faveurs du dictateur, est devenu ministre des Affaires Ă©trangĂšres de Roumanie (dĂ©but 1990). Pour sa part, le ministre Celac a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec Mihail Caraman, le cĂ©lĂšbre espion du KGB, qui a Ă©tĂ© nommĂ© par Iliescu vice-ministre de la DĂ©fense nationale en janvier 1990, pour devenir peu aprĂšs le chef du Service de renseignements extĂ©rieurs (SIE) nouvellement rĂ©organisĂ©. Caraman avait Ă©tĂ© Ă la tĂȘte du cĂ©lĂšbre rĂ©seau qui porte son nom, lequel avait espionnĂ© lâOTAN pour le compte des SoviĂ©tiques pendant la guerre froide, causant des dommages considĂ©rables Ă lâOrganisation de lâAtlantique Nord.
CÄlin Georgescu Ă©tait un proche collaborateur de Celac Ă cette Ă©poque. Câest ainsi quâil a commencĂ© Ă occuper successivement divers postes au sein du gouvernement.
Les liens de CÄlin Georgescu avec le renseignement polonais
Compte tenu de ces liens Ă©troits, les journalistes et autres analystes ont conclu Ă juste titre que Georgescu est un produit de cet entourage particulier, lâeffet de lâhĂ©ritage de Caraman. Ces cercles sont lâhomologue roumanophone des cercles WSI (Wojskowe SĆuĆŒby Informacyjne, le service de renseignement de lâarmĂ©e polonaise.* Les cercles du WSI en Pologne sont-ils « anti-establishment », ou font-ils eux-mĂȘmes partie intĂ©grante de lâEtat profond ?
[*WSI, le service de renseignement de lâarmĂ©e polonaise, créé en 1991 et liquidĂ© Ă la suite de la dĂ©cision du Sejm en 2006. Selon le rapport Ă©tabli Ă cette occasion, connu sous le nom de « rapport Macierewicz », du nom du vice-ministre de la DĂ©fense chargĂ© dâenquĂȘter sur le WSI et de le dissoudre (voir le texte intĂ©gral du rapport en anglais ici https://archive.org/stream/MacierewiczReportOnLiquidationOfThePolishMilitaryInformationServices/WSI_Report_full_djvu. .txt), le WSI a non seulement manquĂ© Ă ses obligations lĂ©gales (il nâa pas rĂ©ussi Ă capturer un seul espion russe), mais a Ă©galement agi en violation de la loi, en utilisant ses agents (parmi lesquels de nombreux anciens membres de la police politique communiste) pour infiltrer la politique, la presse, la diplomatie, la justice, lâindustrie, le commerce, le tourisme, lâĂ©ducation, et pratiquement tous les domaines de la sociĂ©tĂ©, afin de promouvoir les intĂ©rĂȘts de lâancienne nomenclature communiste liĂ©e Ă la Russie ainsi que les intĂ©rĂȘts Ă©trangers hostiles Ă la Pologne. Pratiquement, WSI fonctionnait comme une vaste agence russe. Ils se sont Ă©galement impliquĂ©s dans des activitĂ©s carrĂ©ment mafieuses : la mafia du carburant, le commerce des armes, les contacts avec des organisations terroristes internationales.]
Traduction de travail par Jeanne Smits
13/03/2025
12/03/2025
12/03/2025
En France nous ne connaissons pas cet homme et ne savons pas s'il a bénéficié "d'ingérences russes" pour s'imposer au premier tour des élections présidentielles. Mais lorsqu'un ancien commissaire européen a confirmé sur RMC que la Commission Européenne est intervenue légalement pour bloquer le processus électoral, le citoyen lambda est en droit de se poser des questions sur la nature de cette loi. Nos présidents et candidats de tous bords n'ont-ils jamais reçus de financements de l'étranger ?
Ce site ne prend pas parti, au lecteur de se faire son opinion en Ă©coutant celle de Thierry Breton sur le lien ci-dessus, puis en lisant le message de CÄlin Georgescu ci-aprĂšs :
âVous avez eu lâoccasion de voir lâenfer : nous ne sommes libres ni en Roumanie, ni en Europe. Gardez la foi. Merci, ce fut un honneur dâĂȘtre ensemble dans cet appel historique !â
« Dans cette campagne, dans cet appel â comme je lâai nommĂ©, il ne sâagissait pas de moi. Pour moi, ce qui comptait, câĂ©tait vous, le peuple, pas moi. Il ne sâagissait pas et ne sâagit pas de lâhomme CÄlin Georgescu. Cela aurait pu ĂȘtre nâimporte quelle autre personne mais le systĂšme nâaccepte personne en dehors de lui. Câest pourquoi jâai dit que nous ne devons changer le systĂšme. Pratiquement, nâimporte lequel dâentre vous aurait pu ĂȘtre Ă ma place et devenir prĂ©sident en disant la vĂ©ritĂ© et en souhaitant le bien de ce pays. Bien sĂ»r, le systĂšme nâaurait pas acceptĂ© ces idĂ©es et ce discours.
Pour la premiĂšre fois en 35 ans, moi, Ă vos cĂŽtĂ©s, je suis venu et jâai dit la vĂ©ritĂ©. Jâai parlĂ© de corruption, des droits bafouĂ©s du peuple, des humiliations et des injustices auxquelles nous sommes soumis. Et surtout, jâai proposĂ© des solutions, Ă travers le Programme de Pays Nourriture-Eau-Ănergie. Clair et prĂ©cis, câest-Ă -dire par nous-mĂȘmes, indĂ©pendants, souverains et dignes.
Jâai demandĂ© la paix entre nous tous, la paix pour notre pays, la paix dans le monde et jâai demandĂ© au SystĂšme dâĂȘtre au service des gens, travailler pour eux. Jâai Ă©tĂ© et je veux rester un PrĂ©sident de la Paix. Je voulais que Bucarest soit la capitale de la paix et que la Roumanie soit une Suisse de lâEst. Pour y parvenir, nous devons regarder la rĂ©alitĂ© en face. Au lieu de dire que dans le pays, il coule du lait et du miel, comme le disent les politiciens du SystĂšme, je suis venu devant vous et jâai dit que jusquâĂ ce que le lait et le miel coulent, il y a actuellement pauvretĂ© et tristesse, et je ne veux plus ça pour mon peuple.
Jâai dit que je voulais que les Roumains de lâĂ©tranger reviennent chez eux et je crois que câest lĂ que jâai le plus contrariĂ© les intĂ©rĂȘts de lâUnion EuropĂ©enne, car ils ne veulent pas que vous rentriez chez vous, ils ont besoin de travailleurs dans tous les domaines. Avez-vous vu ou entendu, en dehors de moi, un autre candidat Ă la prĂ©sidence dans cette campagne, dans cet appel, parler de corruption alors que nous sommes le pays le plus corrompu dâEurope ? Non ! Ils ne parlent pas de corruption. Pourquoi donc ? Devant le SystĂšme, quand vous dites la vĂ©ritĂ©, vous commettez le pĂ©chĂ© capital. Dire la vĂ©ritĂ© est une rĂ©bellion, une vĂ©ritable rĂ©volution. Ils ne veulent pas entendre la vĂ©ritĂ© parce que la vĂ©ritĂ© fait mal et ils veulent alors censurer nos droits Ă tout prix et nous faire vivre dans leur mensonge pour toujours. Le systĂšme est violent physiquement et psychiquement, sa violence vient de la haine profonde quâil a envers le peuple quâil devait protĂ©ger et non abuser. La violence a commencĂ© de lâintĂ©rieur du SystĂšme vers le peuple et non lâinverse.
Je vous remercie tous, je sais que dans vos cĆurs brĂ»le le sentiment dâinjustice et il est normal que ce soit ainsi. Mais soyons honnĂȘtes avec nous-mĂȘmes. Nous sommes arrivĂ©s ici aussi Ă cause de nous, de tous ceux qui ont regardĂ© de loin, qui se sont reposĂ©s sur les autres au lieu de se reposer sur nous-mĂȘmes. Nous avons cru quâil viendrait quelquâun pour nous sauver, que quelquâun agirait Ă notre place. Cela ne peut pas ĂȘtre possible. Nous avons eu tort de laisser tout entre les mains des autres pendant 35 ans, de lâUnion EuropĂ©enne, pour lâargent, de lâOTAN, pour la dĂ©fense, des Ătats-Unis, pour nous sauver mĂȘme de nos propres choix. Nous en sommes venus Ă dĂ©pendre des autres et maintenant nous avons rĂ©alisĂ© que nous ne sommes pas capables de dĂ©cider par nous-mĂȘmes.
Il y a 6 mois, je vous ai appelĂ©s Ă une prise de conscience. CâĂ©tait ma mission, en expliquant et en exposant la rĂ©alitĂ© dans laquelle nous nous trouvons.
La mission a Ă©tĂ© accomplie. Le peuple roumain sâest rĂ©veillĂ© pour pouvoir se sauver et il en est capable, câest certain. Ce nâest pas la mission dâun homme, encore moins de la mienne, de sauver le peuple roumain et en aucun cas personne ne peut le faire seul. Personne ne pourrait reconstruire ce que dâautres ont dĂ©truit en 35 ans. La mission de changer les choses pour le mieux appartient Ă un pays entier, Ă tout un peuple, pas Ă un seul homme. Câest pourquoi jâai constamment parlĂ© dâun appel entre nous et tous ensemble avec Dieu.
La libertĂ© suppose que vous soyez tous libres dans votre conscience. Les choix justes ont toujours Ă©tĂ© entre vos mains et dans vos cĆurs, et ici je ne parle pas seulement des Ă©lections Ă©lectorales mais de tout type de choix. Vous ĂȘtes ceux qui devez choisir ce que vous voulez pour lâavenir et jâespĂšre de tout cĆur quâĂ partir de maintenant, vous le ferez avec toute votre conscience. Je considĂšre que ma mission a Ă©tĂ© accomplie. Jâai exposĂ© le dĂ©mon dans toute sa laideur par tout ce que jâai pu faire, par toute mon ĂȘtre. Maintenant, une fois que vous voyez Ă quoi ressemble lâenfer, câest le choix de chacun de faire le pacte avec le diable ou de rester dans la foi en Dieu.
Ensemble, nous avons parcouru un chemin de Golgotha. Nous avons sacrifiĂ© et espĂ©rĂ© chacun de nous. AprĂšs 2000 ans, nous sommes dans le mĂȘme Ă©tat : nous portons notre croix. Tout est comme cela doit ĂȘtre. Il nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre rapides dans le jugement et de nous condamner les uns les autres. JâespĂšre quâau cours de ces mois, jâai ouvert les esprits et les Ăąmes Ă la vĂ©ritĂ©. Jâai exposĂ© le monde rĂ©el dans lequel nous vivons. Au-delĂ des mĂ©taphores bibliques, vous avez maintenant eu lâoccasion de voir la vĂ©ritable vĂ©ritĂ© de vos propres yeux.
Ce qui se passe prouve que nous ne sommes libres ni en Roumanie, ni en Europe. On essaie par tous les moyens de nous pousser vers une soumission totale. Lors de la soi-disant pandĂ©mie, le premier test a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, lorsque nous avons Ă©tĂ© enfermĂ©s chez nous, lâarmĂ©e est sortie dans les rues et on nous a interdit la foi, les Ă©glises et les enterrements. Ă ce moment-lĂ , nous avons Ă©chouĂ© au test. Peu de gens sont sortis pour dire que ce qui se passait nâĂ©tait pas normal. Mais il est important quâil y en ait eu. Le systĂšme nous a testĂ©s. Il a appris et compris que la majoritĂ© dâentre nous sommes susceptibles de nous soumettre facilement.
AprĂšs ce qui sâest passĂ© aujourdâhui Ă la CCR, je resterai fermement dans mon appel pour la libertĂ©, la dĂ©mocratie, la paix et la dignitĂ©. Si vous souhaitez soutenir quiconque dans la signature de listes pour une candidature, je vous prie de le faire comme votre conscience vous le dicte.
Il semble quâen ce moment, la dĂ©mocratie et la libertĂ© rendent leur dernier soupir, et câest pourquoi nous devons montrer plus que jamais, de maniĂšre dĂ©mocratique et en paix, que notre choix compte jusquâau dernier moment.
Nous sommes le peuple, nous restons la Roumanie. Je vous remercie, câĂ©tait un honneur dâĂȘtre ensemble dans cet appel historique. »
Sur X, CÄlin Georgescu a Ă©galement ajoutĂ© :
« 1er mars 2025 â Aujourdâhui, les maĂźtres ont dĂ©cidĂ© : pas dâĂ©galitĂ©, pas de libertĂ©, pas de fraternitĂ© pour les Roumains. Vive la France et Bruxelles, vive leur colonie appelĂ©e la Roumanie ! Alors que lâAmĂ©rique redevient grande, lâEurope et la Roumanie, soumises Ă la dictature, sont devenues mesquines et corrompues. Notre indiffĂ©rence, ainsi que celle de nos partenaires, sera payĂ©e par lâĂąme brisĂ©e de ce peuple en ce moment, mais je vous assure que les choses ne resteront pas ainsi ! Le mal du systĂšme ne vaincra pas, leur mal ne nous vaincra pas ! Nous sommes le peuple ! Nous sommes la Roumanie ! Je vous remercie.â
11/03/2025
Dans le monde, le chrĂ©tien est en effet amenĂ© Ă se pencher sur lâactualitĂ©, non comme un pĂšre sâinclinant sur le berceau de son enfant mais comme un chef de famille se souciant de lâatmosphĂšre gĂ©nĂ©rale dans laquelle baigne ce quâil a de plus cher. Lâattendrissement a ses limites, la vigilance a ses vertus. Poser un regard chrĂ©tien sur ce qui se passe ne sera jamais du temps perdu dans la mesure oĂč il dispose au recul et encourage Ă la hauteur de vue.
Saint Paul insistait dĂ©jĂ sur ce conseil : « Ne vous modelez pas sur le monde prĂ©sent » (Rm 12, 2). Ce qui distingue les catholiques dâhier et dâaujourdâhui dâavec le monde rĂ©side dans ce triple regard de Foi, dâEspĂ©rance et de CharitĂ© quâils posent sur les Ă©vĂšnements, qui ne sont que « lâĂ©cume des choses» (Paul ValĂ©ry).
Hommes de peu de foi
Regard de Foi car au-delĂ de la complexitĂ© des affaires humaines, il nous appartient de nous rappeler « Il nây a de bon que Dieu seul » (Mc 10, 18) et dâautre part « tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu» (Rm 8, 28). Avoir la foi revient Ă rompre avec ses propres peurs et Ă ambitionner de marcher sur les eaux impĂ©tueuses du quotidien. « Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi ? Alors il se leva, commanda aux vents et Ă la mer, et il se fit un grand calme » (Mt 8, 26).
Ce regard de Foi est dâabord un regard surnaturel sur lâagitation mĂ©diatique. Il nous enseigne que « Tout passe, Dieu seul suffit ». La Foi nous convie effectivement Ă prendre de la hauteur. Dans sa piĂšce de théùtre LâAlouette, Jean Anouilh le fait bien dire Ă sainte Jeanne dâArc : « Dieu ne demande pas des choses extraordinaires aux hommes. Seulement dâavoir confiance en cette petite part dâeux-mĂȘmes, qui est Lui. Seulement quâils prennent un peu de hauteur. »
« Cette petite part dâeux-mĂȘmes qui est Lui », cette phrase rejoint la confidence dâun Bernanos Ă©crivant en 1941 dans un article intitulĂ© « La chrĂ©tientĂ© française, fidĂšles, fiĂšre et libre » : « Plus jâavance en Ăąge, [Bernanos a alors 53 ans, il mourra Ă 60 ans] plus sâimpose Ă moi cette Ă©vidence quâun chrĂ©tien nâest rien sans le Christ. (âŠ) Le grand malheur en ce monde, la grande pitiĂ© de ce monde, ce nâest pas quâil y ait des impies mais que nous soyons des chrĂ©tiens si mĂ©diocres. »
Poser un regard de foi sur lâactualitĂ© aide bien sĂ»r Ă refuser la pensĂ©e unique, dâaboyer avec la meute par facilitĂ©, voire dâinventer ce que lâon voudrait voir. Ce regard de Foi permet de garder intactes ses convictions intimes, malgrĂ© le temps qui passe « On ne devient pas vieux pour avoir vĂ©cu un certain nombre dâannĂ©es : on devient vieux parce quâon a dĂ©sertĂ© son idĂ©al. » (GĂ©nĂ©ral Mac Artur) ou lâenchainement des dĂ©faites « Ă dĂ©faut de me trouver vainqueur, que le Seigneur me trouve combattant » (Saint Augustin).
HabitĂ©s par lâespĂ©rance
AprĂšs la foi, lâespĂ©rance. Lâessayiste Mathieu Bock-CotĂ© a cette formule qui pose excellemment le sujet : « Si les choses vont certainement plus mal quâon ne le pense, elles peuvent aussi aller mieux quâon lâespĂšre ». Le regard dâespĂ©rance quant Ă lâactualitĂ© ne consiste pas Ă se voiler la face ou Ă succomber Ă la politique de lâautruche, mais tout simplement Ă correspondre Ă lâencouragement de saint Pierre : « Soyez toujours prĂȘts Ă rendre raison de lâespĂ©rance qui vous habite » (1 Pierre 3, 15).
Attention Ă ce que nous autres adultes, renvoyons aux plus jeunes, Ă travers nos paroles et nos analyses. Le pire des legs ne serait-ce pas dâinoculer au blĂ© qui lĂšve le germe de la dĂ©moralisation ?
Un regard de charité
SâintĂ©resser au temps prĂ©sent, poser un regard sur lâactualitĂ©, ne peut se faire enfin, en tant que chrĂ©tien, que dans lâunique but de sâintĂ©resser Ă lâĂ©tendue du Royaume du Christ et Ă une meilleure comprĂ©hension des diffĂ©rents dĂ©fis qui traversent notre prochain ou notre pays charnel.
Ce regard de charitĂ© consiste Ă mieux connaĂźtre (le contexte, lâhistoire, les soubassements, les enjeux, les personnesâŠ) pour mieux aimer (aimer revient toujours Ă embrasser ou sanctionner, parce quâon aime, on encourage ou lâon met en garde) et par consĂ©quent pour mieux servir : « Je nâai pas de plus grande joie que dâapprendre que mes enfants marchent dans la vĂ©ritĂ© » (3 Jean 1, 4).
Triple regard pour rĂ©sister Ă une triple tentation en matiĂšre de consommation de presse : le dĂ©sintĂ©rĂȘt qui empĂȘche de se situer, lâaviditĂ© qui empĂȘche de trier, la sĂ©lectivitĂ© qui empĂȘche de raisonner.
PĂšre Danziec dans l'Homme Nouveau
11/03/2025
En 850, les musulmans, qui tolĂ©raient jusquâalors les chrĂ©tiens tout en leur imposant un lourd tribut, se mirent Ă les persĂ©cuter ouvertement, sous lâĂ©mirat dâAbd al-Rahman II.
Euloge se rĂ©vĂ©la alors comme un vrai guide des chrĂ©tiens de Cordoue : les encourageant et les soutenant dans leur foi, il les dĂ©tournait de la tentation de lâapostasie et les exhortait plutĂŽt au martyre. Sa rĂ©putation Ă©tait devenue si grande quâil fut Ă©lu Ă©vĂȘque de la ville en 858. Le nouvel Ă©mir, Muhammad Ier, fou de rage contre ce serviteur fidĂšle, le fit alors arrĂȘter et torturer pour quâil abjure, ce Ă quoi il se refusa.
Constant dans sa foi, Euloge fut condamnĂ© Ă mort. Alors quâon le conduisait vers le lieu de son supplice, un eunuque de lâĂ©mir le gifla ; tendant lâautre joue, il dit : « Je vous en conjure, frappez maintenant celle-ci. » Il fut ensuite dĂ©capitĂ©, le 11 mars 859.
11/03/2025
En 850, les musulmans, qui tolĂ©raient jusquâalors les chrĂ©tiens tout en leur imposant un lourd tribut, se mirent Ă les persĂ©cuter ouvertement, sous lâĂ©mirat dâAbd al-Rahman II.
Euloge se rĂ©vĂ©la alors comme un vrai guide des chrĂ©tiens de Cordoue : les encourageant et les soutenant dans leur foi, il les dĂ©tournait de la tentation de lâapostasie et les exhortait plutĂŽt au martyre. Sa rĂ©putation Ă©tait devenue si grande quâil fut Ă©lu Ă©vĂȘque de la ville en 858. Le nouvel Ă©mir, Muhammad Ier, fou de rage contre ce serviteur fidĂšle, le fit alors arrĂȘter et torturer pour quâil abjure, ce Ă quoi il se refusa.
Constant dans sa foi, Euloge fut condamnĂ© Ă mort. Alors quâon le conduisait vers le lieu de son supplice, un eunuque de lâĂ©mir le gifla ; tendant lâautre joue, il dit : « Je vous en conjure, frappez maintenant celle-ci. » Il fut ensuite dĂ©capitĂ©, le 11 mars 859.
10/03/2025
Ces derniers jours en Syrie, ce sont sans doute des milliers de civils qui ont Ă©tĂ© massacrĂ©s par des milices islamistes, dans lâouest du pays et les principaux fiefs de la communautĂ© alaouite.
Au prĂ©texte dâattaques et de diverses opĂ©rations menĂ©es par des fidĂšles de lâancien rĂ©gime de Bachar El-Assad, des bandes islamistes composĂ©es de miliciens de diverses nationalitĂ©s se sont ruĂ©es sur des villes et villages de la communautĂ© alaouite.
Des ChrĂ©tiens armĂ©niens auraient Ă©galement Ă©tĂ© visĂ©s par ces exactions et ces massacres. Lâombre de la haine islamo-turque nâest jamais bien loinâŠ
Ayant vĂ©cu durant des dizaines dâannĂ©es sous la relative « protection » du rĂ©gime des Assad, les ChrĂ©tiens de Syrie nâont pas la tradition de rĂ©sistance de leurs voisins les ChrĂ©tiens du Liban. Ils sont donc des cibles faciles pour les milices islamistes proches du nouveau pouvoir installĂ© Ă Damas.
Chrétienté-Solidarité demande donc aux autorités françaises de mettre en oeuvre tous les moyens politiques, diplomatiques et militaires pour assurer la protection des Chrétiens de Syrie et garantir leur sécurité.
Yann BALY
Président de Chrétienté-Solidarité
09/03/2025
Eglise universelle : Suivre le carĂȘme avec le programme Virtus
Thomas Delenda, directeur gĂ©nĂ©ral de l'association Hozana, prĂ©sente le programme Virtus d'accompagnement du CarĂȘme menĂ© en partenariat avec la FraternitĂ© Saint-Pierre. Ce programme se dĂ©veloppe autour de trois axes d'engagement Ă prendre : PriĂšre, Vertu, PĂ©nitence. CommencĂ© Ă la SeptuagĂ©sime, il peut encore accueillir de nouveaux membres.
Eglise en France : Les réponses époustouflantes de chat GPT sur les maniÚres d'affaiblir la foi en la présence réelle
Le N°297 de l'Action Familiale et Scolaire a interrogĂ© chat GPT sur : "Comment affaiblir la foi des catholiques en la prĂ©sence rĂ©elle ?". Les rĂ©ponses, Ă©poustouflantes de la part de cette intelligence artificielle, pourraient ĂȘtre signĂ©es par Mgr Lefebvre ou Mgr Schneider. Hubert Le Roux prĂ©sente ces rĂ©ponses ainsi que d'autres du mĂȘme type, suite Ă des questions analogues posĂ©es Ă chat GPT.
Eglise en marche : 43Ăšme pĂšlerinage de PentecĂŽte
Nouveau prĂ©sident de Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ©, Philippe DarantiĂšre prĂ©sente le thĂšme et le dĂ©roulement de ce 43Ăšme pĂšlerinage : "Pour Qu'il rĂšgne sur la terre comme au ciel", oĂč l'on apprend que la messe de dĂ©part n'aura pas lieu Ă Notre-Dame de Paris mais en l'Ă©glise Saint-Sulpice parce que Mgr Ulrich, archevĂȘque de Paris, a dĂ©cidĂ© : "Je ne veux pas de cette messe dans la cathĂ©drale". Elle y a pourtant Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e pendant des siĂšcles...
08/03/2025
365 fois dans la Bible, chaque jour pendant une année entiÚre, Dieu nous dit de nous n'avons pas à vivre dans la peur.
Notre président nous a livré en ce mercredi des Cendres un discours martial qui instille en nous la peur d'un ennemi extérieur, en l'occurence la Russie, cet ours terrible qui ... piétine depuis trois ans à l'est du Dniepr !
Cette manipulation par la peur vieille comme le monde a dĂ©jĂ fonctionnĂ© avec le "nous sommes en guerre" au moment du Covid, et on nous ressert la mĂȘme soupe pour un peu plus abolir notre raison et notre discernement.
Un catholique sait qu'à la peur susurrée par César, il doit opposer la voix de Dieu qui rassure et invite à la paix.
La seule crainte que nous puissions avoir est celle d'offenser Notre Seigneur, nous avons 40 jours pour y penser.
Vive le Christ Roi !
07/03/2025
Il a Ă©tĂ© chroniqueur et Ă©ditorialiste de plusieurs quotidiens comme le New-York Post et le Washington Times. ĂlevĂ© dans le mĂ©thodisme, il s'Ă©tait converti au catholicisme, pour ensuite se tourner vers l'Orthodoxie et vit actuellement en Hongrie. Il s'est fait connaĂźtre en Europe par deux ouvrages : "Vivre en chrĂ©tiens dans un monde qui ne l'est plus, le pari bĂ©nĂ©dictin" et "RĂ©sister au mensonge: Vivre en chrĂ©tiens dissidents". Ce sont des dĂ©veloppements de l'idĂ©e que les chrĂ©tiens sontr dans le monde sans en ĂȘtre, en s'appuyant sur la rĂšgle bĂ©nĂ©dictine et l'expĂ©rience des dissidents au sein de l'ancien rĂ©gime soviĂ©tique dont les mĂ©thodes se diffusent chez nous maintenant.
Il faut savoir également que Rod Dreher est un ami du vice-président Vance.
Dans son entretien avec Eugénie Bastié, Dreher souligne que l'ordre international établi aprÚs la Seconde Guerre mondiale, caractérisé par l'hégémonie américaine incontestée depuis la fin de la Guerre Froide, est révolu. Il cite les guerres en Irak et en Afghanistan comme des exemples de l'illusion de la toute-puissance américaine.
« Lâordre international de lâaprĂšs-guerre a pris fin et ne reviendra pas. LâEurope a vĂ©cu un long congĂ© de lâhistoire, protĂ©gĂ©e par le parapluie de sĂ©curitĂ© des Ătats-Unis. Depuis la fin de la guerre froide, les Ătats-Unis ont Ă©tĂ© lâhĂ©gĂ©mon mondial incontestĂ©. Ce nâest plus le cas - et en fait, les guerres stupides en Irak et en Afghanistan ont eu lieu Ă cause de lâillusion dâune puissance amĂ©ricaine⊠»
Dreher perçoit la dureté des échanges entre Trump, J.D. Vance et Zelensky comme un choc nécessaire pour l'Europe. Il estime que cette brutalité, bien que désagréable, force l'Europe à prendre conscience du changement de contexte mondial.
« NĂ©anmoins, il est extrĂȘmement important que les EuropĂ©ens (et les AmĂ©ricains aussi) comprennent que le monde a changĂ©. »
Il soutient que l'ascension de populistes comme Trump est en partie due au manque de courage des conservateurs traditionnels pour entreprendre de véritables réformes et à leur tendance à s'incliner face à la gauche. Selon lui, cela n'a laissé d'autre choix que de se tourner vers des figures populistes pour initier le changement.
« Lâessayiste conservateur amĂ©ricain [...] explique pourquoi les conservateurs, faute de courage pour entreprendre de vraies rĂ©formes et en sâinclinant face Ă la gauche, ne laissent dâautres solutions que des populistes comme Trump pour changer les choses. »
Bien qu'il dĂ©fende l'idĂ©e d'un rĂ©veil nĂ©cessaire, Dreher comprend la rĂ©action nĂ©gative des EuropĂ©ens face Ă la brutalitĂ© de Trump et Vance envers Zelensky. Il note que l'Ă©change Ă©tait "extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able Ă regarder" et aurait prĂ©fĂ©rĂ© qu'il se dĂ©roule Ă huis clos.
« Bien sĂ»r, je comprends, mais si vous regardez les 40 minutes dâĂ©change avant le combat, vous verrez que Trump et Vance Ă©taient parfaitement polis. Zelensky les a provoquĂ©s. MalgrĂ© cela, câĂ©tait extrĂȘmement dĂ©sagrĂ©able Ă regarder. Jâaurais prĂ©fĂ©rĂ© que cet Ă©change se dĂ©roule Ă huis clos. »
Dreher nuance la perception de la rencontre en soulignant que Trump et Vance étaient initialement polis et que Zelensky aurait contribué à la tension de l'échange.
Cette interview soulĂšve des questions cruciales sur la place de l'Europe dans un monde en mutation, la fiabilitĂ© de la protection amĂ©ricaine, et les raisons de la montĂ©e des mouvements populistes. Il suggĂšre que l'Europe ne peut plus se permettre de rester dans une "rĂȘve paisible" et doit se prĂ©parer Ă un nouvel ordre mondial oĂč la puissance amĂ©ricaine n'est plus incontestĂ©e. La brutalitĂ© de Trump est prĂ©sentĂ©e comme un catalyseur, forçant l'Europe Ă une prise de conscience potentiellement douloureuse mais nĂ©cessaire pour son propre avenir.
06/03/2025
Quelques secondes plus tard, tandis que son grand-pĂšre la porte dans ses bras, la fillette se met Ă pleurer, comme si de rien nâĂ©tait. Lâhomme parle immĂ©diatement dâun miracle dĂ» Ă lâintercession de la bienheureuse Marguerite Bays, laĂŻque suisse qui a vĂ©cu Ă proximitĂ© de la famille de la miraculĂ©e. TransportĂ©e Ă lâhĂŽpital, Virginie est jugĂ©e indemne.
Les raisons d'y croire :
La dĂ©votion de la famille de Virginie pour Marguerite Bays ne date pas dâhier. Lâagriculteur suisse et sa femme, Yvonne, ont lâhabitude de prier Marguerite Bays chaque soir. Ils connaissent bien la mystique suisse car ils vivent Ă un kilomĂštre et demi du lieu oĂč Marguerite Bays a vĂ©cu toute sa vie, de 1815 Ă 1879. Câest donc vers elle, et seulement elle, que se tourne Norbert au moment de lâaccident. Lorsque sa petite fille, qui Ă©tait inerte quelques instants plus tĂŽt, recommence Ă bouger et Ă pleurer, Norbert Baudois remercie immĂ©diatement Marguerite Bays Ă haute voix.
Si lâon prend pour hypothĂšse le fait que le tracteur de Norbert nâĂ©tait quâun engin de catĂ©gorie moyenne, on convient que celui-ci pesait environ deux tonnes et demie ; Virginie, quant Ă elle, ne dĂ©passait guĂšre dix ou onze kilos. Il est impossible quâelle ait pu survivre, car la grosse roue arriĂšre a roulĂ© sur toute la longueur de son corps, y compris la tĂȘte.
La violence de lâaccident ne pouvait laisser aucune chance Ă lâenfant : elle est Ă©crasĂ©e entiĂšrement, tĂȘte comprise. Or, Virginie nâa ni blessure ni fracture. Les organes internes et le squelette sont indemnes. La fillette est restĂ©e trois jours en observation Ă lâhĂŽpital. Aucun mĂ©decin nâa relevĂ© la moindre sĂ©quelle de lâaccident.
Le jour mĂȘme de lâaccident, en retournant sur les lieux, « on voyait les traces de la roue sur le sol, puis plus rien sur quatre-vingts centimĂštres, et les traces qui continuaient aprĂšs. »
Le grand-pĂšre nâest pas le seul Ă avoir tĂ©moignĂ© de cette affaire. La sĆur de Virginie a aussi racontĂ© sa version malgrĂ© son jeune Ăąge (huit ans), ainsi que son beau-frĂšre, qui lâa conduite Ă lâhĂŽpital, et sa maman qui est rentrĂ©e dĂšs que possible en catastrophe.
Le tracteur a fait lâobjet dâune analyse : « Tout est passĂ© au peigne fin : la plate-forme, la hauteur et la largeur des roues. MĂȘme la largeur entre les crampons des pneus pour sâassurer quâelle nâĂ©tait pas passĂ©e entre les crampons. »
Un premier miracle par lâintercession de Marguerite Bays avait eu lieu en 1940 : un jeune alpiniste avait survĂ©cu de maniĂšre inexplicable Ă un accident de montagne Ă la Dent de Lys (Suisse) tandis que tous ses compagnons Ă©taient portĂ©s disparus. Lâintercession a Ă©tĂ© reconnue cinquante-trois ans plus tard. Le miracle dont a bĂ©nĂ©ficiĂ© la famille Baudois est donc le second ; il a ouvert la voie Ă la canonisation de Marguerite Bays.
Marguerite Bays a Ă©tĂ© bĂ©atifiĂ©e le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II, puis Ă©levĂ©e sur les autels par le pape François le dimanche 13 octobre 2019, soit cent quarante ans plus tard, laps de temps nĂ©cessaire Ă lâanalyse extrĂȘmement rigoureuse des deux miracles accomplis par lâintercession de Marguerite Bays.
Un premier procĂšs en bĂ©atification avait Ă©tĂ© ouvert en 1927, mais, faute dâune documentation suffisante â on pointa alors du doigt le manque de preuves concernant les miracles de Marguerite â, lâĂglise lâabandonna. Cela souligne lâexigence du processus mis en place par lâĂglise catholique. Le procĂšs en bĂ©atification de Marguerite Bays fut repris en 1953 avec, cette fois, toutes les conditions nĂ©cessaires exigĂ©es par les autoritĂ©s ecclĂ©siastiques.
Marguerite Bays a elle-mĂȘme bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune guĂ©rison inexpliquĂ©e : son cancer a disparu le jour mĂȘme de la proclamation par le pape Pie IX du dogme de lâImmaculĂ©e Conception.
06/03/2025
"Je suis venu ici lâannĂ©e derniĂšre en tant que trĂšs jeune sĂ©nateur, sans savoir Ă quel point ma vie allait changer, et je rends grĂące Ă Dieu, mais aussi Ă lâamitiĂ© des personnes prĂ©sentes dans cette salle pour nous avoir aidĂ©s Ă y parvenir, car je pense que nous avons tournĂ© une nouvelle page Ă Washington, D.C., et que nous allons profiter de lâopportunitĂ© que Dieu nous a donnĂ©e.
Je voudrais donc dire quelques mots sur la politique de lâadministration Trump car, mĂȘme si vous nâallez certainement pas toujours ĂȘtre dâaccord avec tout ce que nous faisons dans lâadministration du prĂ©sident Trump, je suis trĂšs confiant en disant quâentre la protection des droits des manifestants pro-vie, la garantie que nous avons la possibilitĂ© de protĂ©ger les droits des enfants Ă naĂźtre en premier lieu, et surtout, protĂ©ger la libertĂ© religieuse de tous, mais en particulier des catholiques, je pense que nous pouvons dire que le prĂ©sident Trump, bien quâil ne soit pas catholique lui-mĂȘme, a Ă©tĂ© un prĂ©sident incroyablement bon pour les catholiques aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique.
Nous savons bien sĂ»r que la derniĂšre administration aimait jeter les gens en prison pour avoir priĂ© en silence devant les cliniques pro-vie [il sâagit manifestement dâun lapsus du vice-prĂ©sident et il faut sans doute lire: cliniques dâavortement, NDLR]. Nous savons quâelle aimait harceler les pĂšres pro-vie de sept enfants, trĂšs souvent catholiques, pour avoir participĂ© au mouvement pro-vie. Et nous savons que la derniĂšre administration voulait protĂ©ger le droit Ă lâavortement financĂ© par les contribuables jusquâau moment de la naissance. Sur chacune de ces questions, en 30 jours seulement, Donald J. Trump a pris la direction exactement opposĂ©e et je lui en suis reconnaissant. Et je suis sĂ»r que chaque personne prĂ©sente dans cette salle lui en est Ă©galement reconnaissante. Mais je voudrais en fait parler de deux ou trois autres choses en particulier. Lâun des aspects les plus importants de la politique du prĂ©sident Trump, et celui qui, selon moi, est le plus en accord avec lâenseignement social chrĂ©tien et la foi catholique, est que plus que tout autre prĂ©sident de mon vivant, le prĂ©sident Trump a suivi une voie de paix. Et nous ignorons trĂšs souvent, je pense, la maniĂšre dont notre politique Ă©trangĂšre est soit un instrument, soit un obstacle Ă la pratique de la foi pour les gens du monde entier. Et nous savons â et comme je lâai appris lors de ce petit-dĂ©jeuner lâannĂ©e derniĂšre, bien sĂ»r â je crois quâil y avait des prĂȘtres nigĂ©rians qui Ă©taient persĂ©cutĂ©s et qui essayaient de protĂ©ger leur troupeau malgrĂ© une persĂ©cution incroyable. Nous savons que certains des plus grands groupes persĂ©cutĂ©s dans le monde aujourdâhui sont des chrĂ©tiens et lâadministration Trump vous promet que, que ce soit ici chez nous avec nos propres citoyens ou partout dans le monde, nous serons les plus grands dĂ©fenseurs de la libertĂ© religieuse et des droits de conscience. Et je pense que ces politiques profiteront en particulier aux catholiques du monde entier.
Mais je dirais, mes amis, quâil ne suffit pas de protĂ©ger les droits de conscience, de rechercher des possibilitĂ©s de financement et dâoctroi de subventions qui protĂšgent le droit des personnes Ă exercer leur conscience religieuse. Nous devons Ă©galement nous rappeler que, bien souvent, les plus grands obstacles Ă la libertĂ© religieuse ne sont pas le fait de la malveillance du gouvernement amĂ©ricain, mais de sa nĂ©gligence. Et lâune des choses dont jâai le plus honte, je dois ĂȘtre honnĂȘte, câest que, aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique, ce sont parfois nos mĂ©saventures Ă lâĂ©tranger qui conduisent Ă lâĂ©radication de communautĂ©s chrĂ©tiennes historiques dans le monde entier. Et donc, lorsque le prĂ©sident Trump parle de la nĂ©cessitĂ© dâapporter la paix, que ce soit en Russie et en Ukraine, ou au Moyen-Orient, nous devons bien sĂ»r reconnaĂźtre que, en tant que politique visant Ă sauver des vies et Ă appliquer lâun des plus importants commandements du Christ, mais je pense que nous devons Ă©galement le reconnaĂźtre comme un effort pour protĂ©ger la libertĂ© religieuse des chrĂ©tiens. Car, au cours des 40 derniĂšres annĂ©es, ce sont souvent les communautĂ©s chrĂ©tiennes historiques qui ont Ă©tĂ© les plus touchĂ©es par les Ă©checs de la politique Ă©trangĂšre amĂ©ricaine et câest, Ă mon avis, peut-ĂȘtre la maniĂšre la plus importante dont Donald Trump a dĂ©fendu les droits des chrĂ©tiens dans le monde entier. Sa politique Ă©trangĂšre est orientĂ©e vers la paix. Nous lâavons dĂ©jĂ fait Ă maintes reprises au cours des 30 derniers jours, et je suis fier que nous Ćuvrerons pour la paix dans le monde entier au cours des quatre annĂ©es restantes du mandat du prĂ©sident Trump, et je pense que câest important. Bien sĂ»r, nous ne serons pas toujours dâaccord, et je suis sĂ»r quâil y a des gens dans cette salle qui sont dâaccord ou en dĂ©saccord avec certains de nos points de vue sur la politique Ă©trangĂšre sur un certain nombre de questions.
La seule chose que je vous promets, câest que vous aurez toujours une porte ouverte avec moi et avec le prĂ©sident. Je pense que vous lâavez dĂ©jĂ constatĂ©, et si ce nâest pas le cas, nâhĂ©sitez pas Ă venir me faire part de vos prĂ©occupations â et certains dâentre vous mâen ont dĂ©jĂ fait part au cours des 30 derniers jours â mais aussi de vos encouragements, car je pense quâune bonne administration prĂ©sidentielle, pour les croyants de tous les Ătats-Unis, doit notamment Ă©couter les croyants lorsquâils ont des prĂ©occupations. Et je pense quâil est important â et je mây engage devant vous, devant Dieu et devant toutes ces camĂ©ras de tĂ©lĂ©vision â que nous Ă©coutions toujours les personnes de foi et de conscience aux Ătats-Unis dâAmĂ©rique. La porte de lâadministration Trump vous est ouverte, mĂȘme si, et surtout peut-ĂȘtre quand, vous nâĂȘtes pas dâaccord avec nous. Alors, sâil vous plaĂźt, saisissez cette opportunitĂ© : communiquez avec nous lorsque nous faisons les choses correctement, mais aussi lorsque nous faisons les choses mal. Câest mon obligation solennelle, mais aussi ma demande, car, bien sĂ»r, comme je lâai appris pendant la campagne (bien sĂ»r, je bĂ©nĂ©ficie de la protection des services secrets et elle a Ă©tĂ© renforcĂ©e depuis que je suis vice-prĂ©sident des Ătats-Unis), je vis dans une bulle, mesdames et messieurs, je vis dans une bulle itinĂ©rante et oĂč que jâaille, je suis entourĂ© dâagents armĂ©s. La seule façon de me garder honnĂȘte, et la seule façon de savoir ce qui affecte rĂ©ellement la vie des gens dans tout notre pays, câest que vous nous parliez. Alors, sâil vous plaĂźt, considĂ©rez cette porte ouverte comme une invitation, mais aussi comme une demande.
Et je dirai que je crois ĂȘtre le premier catholique converti Ă avoir Ă©tĂ© vice-prĂ©sident des Ătats-Unis, [applaudissements] â jâapprĂ©cie que vous applaudissiez parce quâil sâavĂšre que certaines personnes sur Internet nâaiment pas les catholiques convertis. Et, en fait, il y a des catholiques qui semblent ne pas aimer les catholiques convertis. Je lâai appris Ă mes dĂ©pens. Mais bien sĂ»r, la grande majoritĂ© de mes frĂšres et sĆurs en Christ ont Ă©tĂ© incroyablement accueillants et incroyablement charitables et je leur en suis reconnaissant. Je voulais juste rĂ©flĂ©chir Ă cela, Ă ĂȘtre catholique et en particulier catholique converti dans la vie publique, dans lâespoir que cela apporterait peut-ĂȘtre un peu de sagesse ou de conseils, ou peut-ĂȘtre juste quelques histoires intĂ©ressantes pour ceux dâentre vous qui apprĂ©cient leur petit-dĂ©jeuner. Et vous savez, lâune des choses que jâessaie de me rappeler, en tant que converti, câest quâil y a beaucoup de choses que je ne sais pas. Quand jâĂ©tais enfant, nous avions lâhabitude dâappeler les nouveaux convertis Ă la foi des « bĂ©bĂ©s chrĂ©tiens » et je reconnais trĂšs bien que je suis un « bĂ©bĂ© catholique » â quâil y a des choses sur la foi que je ne sais pas. Jâessaie donc dâĂȘtre aussi humble que possible lorsque je parle de la foi et en public car, bien sĂ»r, je ne vais pas toujours avoir raison. Et je ne veux pas que mes insuffisances dans la description de notre foi se rĂ©percutent sur la foi elle-mĂȘme. Et donc, si jamais vous mâentendez pontifier sur la foi catholique, sachez que cela vient dâun lieu de croyance profonde, mais aussi dâun lieu oĂč lâon ne sait pas toujours tout tout le temps.
Et vous savez, bien sĂ»r, je nâessaie pas de commenter chaque question catholique. Jâessaie de ne pas mâimpliquer dans les guerres civiles entre les Dominicains et les JĂ©suites ou entre les catholiques conservateurs et les catholiques progressistes. Mais comme le disait Michael Corleone dans Le Parrain: « Parfois, ils me ramĂšnent ». Parfois, je ne peux pas mâen empĂȘcher, je ne peux pas mâempĂȘcher de mâemporter. Je suis un politicien aprĂšs tout, mesdames et messieurs. Mais ce que jâai essayĂ© de rappeler aux gens, et ce que jâessaie de me rappeler Ă moi-mĂȘme, câest que ce qui mâa attirĂ© dans la foi chrĂ©tienne, et ce qui mâa attirĂ© dans cette Ăglise en particulier, câest la reconnaissance que la grĂące nâest pas quelque chose qui se produit instantanĂ©ment. Câest quelque chose que Dieu accomplit en nous sur une longue pĂ©riode, parfois de nombreuses annĂ©es, parfois de nombreuses dĂ©cennies. Lorsque jâĂ©tais enfant, je supposais que la grĂące Ă©tait quelque chose oĂč le Saint-Esprit interviendrait et rĂ©soudrait tous nos problĂšmes. Jâai appris Ă mes dĂ©pens, en tant que catholique, notamment en suivant la vie sacramentelle du mieux que je pouvais, que la grĂące est en grande partie un processus que Dieu met en Ćuvre en nous au fil du temps. Il nous rapproche de lui et fait de nous de meilleures personnes au cours de ce processus. Ainsi, lorsque je suis devenu catholique, jâallais probablement me confesser toutes les deux semaines, car je ne pouvais pas aller Ă la messe toutes les deux semaines. Il y avait des imprĂ©vus, des voyages dâaffaires, les enfants tombaient malades, et je me souviens juste de ce processus de rĂ©flexion : « Bon, si je ne vais pas Ă lâĂ©glise cette semaine, je vais devoir aller parler Ă un inconnu de tout ce que jâai fait de mal ces deux derniĂšres semaines », et ce processus a fait naĂźtre en moi une bien meilleure discipline, une bien meilleure vie de priĂšre. Et vous savez, je me bats probablement 95 % des dimanches maintenant que je vais Ă la messe. Câest, je pense, lâun des gĂ©nies de notre foi : elle nous enseigne par la rĂ©pĂ©tition dâune certaine maniĂšre, et elle nous forme par un processus, qui est je pense au cĆur du mystĂšre de la foi, que dâune maniĂšre ou dâune autre, en pratiquant les sacrements â mĂȘme imparfaitement, comme je le fais certainement â Dieu nous transforme. Et bien que je sois un chrĂ©tien aussi imparfait que nâimporte qui dans cette salle, je sens vraiment que Dieu me transforme chaque jour, et câest lâune des grandes bĂ©nĂ©dictions de notre foi, et lâune des grandes bĂ©nĂ©dictions de suivre les sacrements comme jâessaie de le faire. Alors merci Ă tous dâaccueillir un converti dans vos rangs, car jâen tire certainement profit â et ma famille aussi.
La deuxiĂšme chose que jâai tirĂ©e de ma foi catholique est la reconnaissance que les choses les plus profondes et les plus importantes ne sont pas matĂ©rielles. Elles ne sont pas le PIB. Ce ne sont pas les chiffres que nous voyons en bourse. La vĂ©ritable mesure de la santĂ© dâune sociĂ©tĂ© est la sĂ©curitĂ©, la stabilitĂ© et la santĂ© de nos familles et de notre peuple. Nous sommes dans le secteur, dans lâadministration du prĂ©sident Trump, de la production de la prospĂ©ritĂ©, mais cette prospĂ©ritĂ© est un moyen pour atteindre une fin. Et cette fin est lâĂ©panouissement, espĂ©rons-le, de la vie de chaque citoyen des Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Câest pourquoi nous nous soucions de ces choses. Je me rappelle souvent quâil y a eu des moments dans le passĂ© oĂč, vous savez, les chiffres du PIB Ă©voluaient peut-ĂȘtre dans la bonne direction, oĂč le marchĂ© boursier Ă©voluait dans la bonne direction, mais oĂč les Ătats-Unis dâAmĂ©rique perdaient de lâespĂ©rance de vie. Je pense que ce que lâĂglise catholique mâappelle Ă faire, câest de dire que si la bourse se porte bien, mais que les gens meurent littĂ©ralement et perdent des annĂ©es de leur vie, alors nous devons faire mieux en tant que pays. Le catholicisme â le christianisme Ă la base, je pense â enseigne Ă nos fonctionnaires de se soucier des choses profondes, des choses importantes, de la protection des enfants Ă naĂźtre, de lâĂ©panouissement de nos enfants, et de la santĂ© et du caractĂšre sacrĂ© de nos mariages. Et oui, nous nous soucions de la prospĂ©ritĂ©, mais nous nous soucions de la prospĂ©ritĂ© afin de promouvoir le bien commun de chaque citoyen des Ătats-Unis dâAmĂ©rique. Et quand je pense aux choses profondes, aux choses qui comptent vraiment, il mâest arrivĂ© quelque chose de vraiment incroyable en novembre 2024. Tous mes amis Ă©taient lĂ , toute ma famille Ă©tait lĂ . Nous Ă©tions rĂ©unis pour un grand moment de fĂȘte et, bien sĂ»r, je parle du moment oĂč mon fils de 7 ans a choisi dâĂȘtre baptisĂ© dans la foi chrĂ©tienne. Et il est Ă lâĂ©cole en ce moment, donc il ne verra pas ça, mais aussi incroyable que cela ait Ă©tĂ© de remporter lâĂ©lection en novembre 2024, et aussi incroyable que cela ait Ă©tĂ© de savoir que le prĂ©sident Trump redeviendrait prĂ©sident et accomplirait tant de bonnes choses pour le peuple amĂ©ricain, ce qui mâa le plus enthousiasmĂ© en novembre 2024, câest que la semaine aprĂšs notre victoire aux Ă©lections, mon fils a choisi de se faire baptiser dans la foi chrĂ©tienne. Voici lâidĂ©e de base, et pour ceux dâentre vous qui, bien sĂ»r, ĂȘtes pour la plupart des catholiques de naissance, je suppose, nous procĂ©dons gĂ©nĂ©ralement trĂšs tĂŽt au baptĂȘme dâeau des nourrissons dans lâĂglise catholique. Mais comme beaucoup dâentre vous le savent, je suis issu dâun mariage interconfessionnel. Bien quâelle vienne Ă lâĂ©glise avec nous presque tous les dimanches, ma femme nâest pas catholique. Nous avons donc conclu un marchĂ© : nous Ă©lĂšverons nos enfants dans la religion catholique, mais nous les laisserons choisir le moment oĂč ils voudront ĂȘtre baptisĂ©s. Et si câest un terrible sacrilĂšge, blĂąmez les Dominicains, car ce sont eux qui ont eu cette idĂ©e. Mais mon fils de 7 ans a choisi de se faire baptiser et câĂ©tait peut-ĂȘtre le moment oĂč jâai Ă©tĂ© le plus fier en tant que pĂšre. Il a pris cela trĂšs au sĂ©rieux et il voulait savoir quelles Ă©taient les bonnes choses Ă dire : « Papa, que dois-je faire ? Quâest-ce que cela signifie ? Pourquoi est-ce important ? » Et câĂ©tait incroyable pour moi de voir mon fils de 7 ans rĂ©flĂ©chir Ă ces questions par lui-mĂȘme et quand je parle des choses profondes, des choses importantes, câest de ça que je parle. Bien sĂ»r, nous nous soucions de nos indicateurs Ă©conomiques et bien sĂ»r, nous nous soucions des salaires de nos citoyens. Nous nous soucions de ces choses parce que lorsque notre peuple va mieux, il peut vivre des moments qui favorisent le type dâĂ©panouissement que nous croyons tous ĂȘtre au cĆur dâune bonne vie humaine et qui, bien sĂ»r, dans mon cas, a Ă©tĂ© de voir mon petit garçon de 7 ans se faire baptiser. Et donc, mĂȘme si, encore une fois, je ne serai jamais parfait, je vais toujours essayer de me rappeler que le but de notre politique publique est de promouvoir le bien commun et je vais me battre pour cela chaque jour oĂč je serai un fonctionnaire.
Et cela mâamĂšne Ă la derniĂšre observation que je voudrais faire en tant que chrĂ©tien, un catholique converti Ă la vie publique, câest que vous savez, parfois les Ă©vĂȘques nâaiment pas ce que je dis et je suis sĂ»r, dâailleurs, quâils ont parfois raison et parfois tort. Mon but nâest pas de me disputer quand jâai raison et quâils ont tort ou vice versa. Mon but est peut-ĂȘtre dâexprimer ma façon de penser en tant que chrĂ©tien dans la vie publique. Lorsque vous avez Ă©galement des chefs religieux dans la vie publique qui ont le devoir spirituel de sâexprimer sur les questions dâactualitĂ©, la façon dont jâessaie dây penser est la suivante : lâĂglise catholique est une sorte de technologie. Câest une technologie qui a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e il y a 2 000 ans et qui entre en contact avec une technologie qui a environ 10 ou 20 ans, Ă savoir les mĂ©dias sociaux. Ce que jâessaie de me rappeler, câest que le clergĂ© est un important leader spirituel. Vous entendrez parfois des gens dire : « Nous laissons le clergĂ© parler des questions de lâĂglise, mais nous pouvons lâignorer lorsquâil sâagit de questions de politique publique. » Je pense que ce nâest pas la bonne façon de voir les choses. Ce nâest certainement pas la bonne façon de voir les choses pour moi. Mais ce que jâessaie de me rappeler, câest que nous ne sommes pas appelĂ©s en tant que chrĂ©tiens Ă nous obsĂ©der pour chaque controverse sur les rĂ©seaux sociaux impliquant lâĂglise catholique, quâelle implique un membre du clergĂ©, un Ă©vĂȘque ou le Saint-PĂšre lui-mĂȘme. Je pense que nous pourrions franchement prendre exemple sur nos grands-parents qui respectaient notre clergĂ©, qui se tournaient vers lui pour ĂȘtre guidĂ©s, mais qui ne sâobsĂ©daient pas et ne se disputaient pas pour chaque mot qui sortait de leur bouche et qui Ă©tait publiĂ© sur les rĂ©seaux sociaux. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose et je ne vous conseille pas Ă nouveau, mais je ne pense pas que ce soit bon pour nous, en tant que chrĂ©tiens, de nous disputer constamment les uns avec les autres Ă propos de chaque controverse au sein de lâĂglise. Parfois, nous devrions laisser ces choses se dĂ©rouler un peu et essayer de vivre notre foi du mieux que nous pouvons sous les diktats de notre foi et sous les diktats de nos chefs spirituels, mais ne pas les tenir aux normes des influenceurs des mĂ©dias sociaux parce quâils ne le sont pas.
Cela mâamĂšne bien sĂ»r au dernier point que je souhaite aborder, Ă savoir que, comme vous lâavez probablement vu publiquement, le Saint-PĂšre, le pape François, a critiquĂ© certaines de nos politiques en matiĂšre dâimmigration. Encore une fois, mon objectif ici nâest pas de me disputer avec lui ou avec tout autre membre du clergĂ© pour savoir qui a raison et qui a tort. Vous connaissez Ă©videmment mon point de vue et je le dĂ©fendrai avec constance, car je pense que câest dans lâintĂ©rĂȘt du peuple amĂ©ricain. Ce que je veux faire, câest rappeler, et je parle Ă beaucoup de catholiques conservateurs et jâai aussi parlĂ© Ă des catholiques progressistes, que parfois beaucoup de catholiques conservateurs sont trop prĂ©occupĂ©s par leurs critiques politiques dâun membre du clergĂ© en particulier ou du chef de lâĂglise catholique. Bien sĂ»r, je ne vous dis pas que vous avez tort, car parfois je suis mĂȘme dâaccord avec vous. Je pense que ce que je dirais, câest quâil nâest dans lâintĂ©rĂȘt de personne, encore une fois, de traiter les chefs religieux de notre foi comme un simple influenceur des mĂ©dias sociaux, et je pense franchement que cela va dans les deux sens si je peux me permettre dâĂȘtre aussi audacieux. Je pense quâil incombe Ă nos chefs religieux de reconnaĂźtre quâĂ lâĂšre des mĂ©dias sociaux, les gens seront suspendus Ă chacun de leurs mots, mĂȘme si ce nâĂ©tait pas leur intention et mĂȘme si une dĂ©claration donnĂ©e nâĂ©tait pas destinĂ©e Ă ĂȘtre consommĂ©e Ă lâĂšre des mĂ©dias sociaux mais, chaque jour depuis que jâai appris la maladie du pape François, je dis une priĂšre pour le Saint-PĂšre parce que, mĂȘme si jâai Ă©tĂ© surpris lorsquâil a critiquĂ© notre politique dâimmigration de la maniĂšre dont il lâa fait, je crois que le Pape est fondamentalement une personne qui se soucie du troupeau de chrĂ©tiens sous sa direction. Et câest un homme qui se soucie de la direction spirituelle de la foi. Je dis cela parce que chaque jour, mes enfants et moi avons dit une priĂšre pour le Saint-PĂšre et nous prions pour sa santĂ© et nous prions pour son rĂ©confort alors quâil fait face Ă ce qui semble ĂȘtre une crise sanitaire assez grave. Et mĂȘme si, oui, certains de nos mĂ©dias et certaines de nos personnalitĂ©s influentes sur les rĂ©seaux sociaux et mĂȘme certains dâentre nous, catholiques je crois, tentent dâimpliquer le Saint-PĂšre dans chaque bataille culturelle de la politique amĂ©ricaine, je me souviendrai toujours du Saint-PĂšre â quâil surmonte ou non cette maladie, et jâespĂšre bien quâil le fera â en mars 2020, Ă un moment de stress incroyable pour le monde entier, souvenez-vous que câĂ©tait au plus fort de la pandĂ©mie de COVID. Aucun de nous ne savait Ă quel point câĂ©tait grave. Nous avons entendu des rapports en provenance dâItalie faisant Ă©tat de personnes mourant en masse sous respirateurs artificiels et, personnellement, je venais dâaccueillir notre deuxiĂšme enfant quelques semaines plus tĂŽt et donc, lorsque la pandĂ©mie sâest dĂ©clarĂ©e, jâavais un bĂ©bĂ© de trois semaines Ă la maison et je suis allĂ© chez Dickâ et jâai achetĂ© 900 cartouches de munitions, puis je suis allĂ© chez Walmart et jâai achetĂ© deux sacs de riz et je me suis assis Ă la maison avec mes sacs de riz et mes 900 cartouches de munitions et jâai dit : « Dâaccord, nous allons juste attendre que ça passe », et dans ce vide oĂč beaucoup de gens ne savaient pas Ă quel point câĂ©tait grave, et bien sĂ»r, heureusement, la pandĂ©mie nâa pas Ă©tĂ© aussi grave que les pires prĂ©dictions. CâĂ©tait assez grave, mais pas aussi grave que les pires prĂ©dictions.
Je pense que nous nous souvenons tous de ce moment oĂč le Saint-PĂšre se tenait sur une place Saint-Pierre vide, tenant lâEucharistie au-dessus de sa tĂȘte et prononçant un sermon auquel je suis constamment revenu parce quâil Ă©tait incroyablement significatif pour moi Ă lâĂ©poque et quâil lâest toujours aujourdâhui. Si vous le permettez, jâespĂšre que vous ne mâen voudrez pas de ne lire quâun extrait de lâhomĂ©lie du pape François : « Le soir Ă©tant venu » (Marc 4:35). Le passage de lâĂvangile que nous venons dâentendre commence ainsi. Depuis des semaines, le soir est tombĂ©. Une Ă©paisse obscuritĂ© sâest abattue sur nos places, nos rues et nos villes ; elle a envahi nos vies, remplissant tout dâun silence assourdissant et dâun vide angoissant, qui paralyse tout sur son passage ; nous le sentons dans lâair, nous le remarquons dans les gestes des gens, leurs regards les trahissent. Nous nous sommes retrouvĂ©s effrayĂ©s et perdus. Comme les disciples dans lâĂvangile, nous avons Ă©tĂ© pris au dĂ©pourvu par une tempĂȘte inattendue et tumultueuse. Nous avons rĂ©alisĂ© que nous sommes tous dans le mĂȘme bateau, tous fragiles et dĂ©sorientĂ©s, mais en mĂȘme temps importants et nĂ©cessaires, tous appelĂ©s Ă ramer ensemble, chacun ayant besoin de rĂ©conforter lâautre. Dans ce bateau⊠nous sommes tous. Tout comme ces disciples, qui parlĂšrent dâune seule voix, anxieux, en disant : « Nous sommes perdus », nous aussi avons rĂ©alisĂ© que nous ne pouvons pas continuer Ă penser Ă nous-mĂȘmes, mais que nous ne pouvons le faire quâensemble. Il est facile de nous reconnaĂźtre dans cette histoire. Ce qui est plus difficile Ă comprendre, câest lâattitude de JĂ©sus. Alors que ses disciples sont tout naturellement alarmĂ©s et dĂ©sespĂ©rĂ©s, il est Ă lâarriĂšre, dans la partie du bateau qui coule en premier. Et que fait-il ? MalgrĂ© la tempĂȘte, il dort profondĂ©ment, confiant en son PĂšre ; câest la seule fois dans les Ăvangiles que nous voyons JĂ©sus dormir. Lorsquâil se rĂ©veille, aprĂšs avoir calmĂ© le vent et les eaux, il se tourne vers les disciples dâune voix de reproche : « Pourquoi avez-vous peur ? Nâavez-vous pas la foi ? » Essayons de comprendre. En quoi consiste le manque de foi des disciples, par opposition Ă la confiance de JĂ©sus ? Ils nâavaient pas cessĂ© de croire en lui ; en effet, ils lâavaient invoquĂ©. Mais nous voyons comment ils lâinvoquent : « MaĂźtre, ne te soucies-tu pas de nous ? » Ne te soucies-tu pas : ils pensent que JĂ©sus ne sâintĂ©resse pas Ă eux, ne se soucie pas dâeux. Lâune des choses qui nous fait le plus mal, Ă nous et Ă nos familles, quand on nous dit : « Ne te soucies-tu pas de moi ? » Câest une phrase qui blesse et dĂ©chaĂźne des tempĂȘtes dans nos cĆurs. Cela aurait aussi Ă©branlĂ© JĂ©sus. Parce que lui, plus que quiconque, se soucie de nous. En effet, une fois quâils lâont appelĂ©, il sauve ses disciples de leur dĂ©couragement. La tempĂȘte expose notre vulnĂ©rabilitĂ© et dĂ©voile ces fausses et superflues certitudes autour desquelles nous avons construit nos horaires quotidiens, nos projets, nos habitudes et nos prioritĂ©s. Elle nous montre comment nous avons laissĂ© sâĂ©mousser et sâaffaiblir les choses mĂȘmes qui nourrissent, soutiennent et renforcent nos vies et nos communautĂ©s.
La tempĂȘte met Ă nu toutes nos idĂ©es toutes faites et notre oubli de ce qui nourrit lâĂąme de nos peuples ; toutes ces tentatives qui nous anesthĂ©sient avec des façons de penser et dâagir censĂ©es nous « sauver », mais qui se rĂ©vĂšlent incapables de nous mettre en contact avec nos racines et de garder vivante la mĂ©moire de ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s. Nous nous privons des anticorps dont nous avons besoin pour affronter lâadversitĂ©. Et câest ainsi que je me souviendrai toujours du Saint-PĂšre : comme dâun grand pasteur. Comme dâun homme capable de dire la vĂ©ritĂ© de la foi dâune maniĂšre trĂšs profonde en un moment de grande crise. Et je voudrais donc nous demander Ă tous, si vous voulez bien vous joindre Ă moi, de prier pour le pape François : Au nom du PĂšre, du Fils et du Saint-Esprit. Dieu tout-puissant et gĂ©nĂ©reux, nous te remercions pour ton amour. Accorde ta misĂ©ricorde au pape François afin quâil puisse se remettre de sa maladie et nous guider par des soins attentifs. Nous te prions de bĂ©nir les mĂ©decins, les infirmiĂšres et le personnel mĂ©dical de notre Saint-PĂšre avec sagesse et compĂ©tence afin que tu puisses agir Ă travers eux pour renouveler la santĂ© de ton berger par le Christ Notre Seigneur. Amen.
Pour conclure mes remarques ici : je ne serai jamais parfait. Je ne rĂ©ussirai jamais tout. Mais ce que je vais essayer de faire, câest dâĂȘtre le genre de dirigeant qui aide notre civilisation commune Ă construire ces vĂ©ritables anticorps contre lâadversitĂ©. Et si le Saint-PĂšre peut nous entendre, jâespĂšre quâil sait quâil y a des milliers de fidĂšles catholiques dans cette salle et des millions de fidĂšles catholiques dans ce pays qui prient pour lui alors quâil traverse sa propre tempĂȘte. Que Dieu vous bĂ©nisse. Merci."