Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Cardinal Sarah : un appel à préserver la beauté liturgique

22/01/2025

Cardinal Sarah : un appel à préserver la beauté liturgique

IntĂ©gralitĂ© de la version francaise de l’intervention du cardinal Robert Sarah (traduction Tribune ChrĂ©tienne)

 

« Chers frÚres dans le sacerdoce de Jésus-Christ,

 

Comme je l’ai dit dans mon homĂ©lie pendant la Sainte Messe plus tĂŽt, c’est un grand privilĂšge et une joie d’ĂȘtre avec vous. Vous avez fait l’effort de venir Ă  Rome en pĂšlerinage en cette annĂ©e jubilaire depuis vos diffĂ©rents apostolats Ă  travers le monde. Merci. Merci de venir partager la fraternitĂ© sacerdotale que cette confĂ©rence permet – puisse-t-elle vĂ©ritablement vous Ă©difier et vous renforcer. Merci de venir aux tombeaux des ApĂŽtres Pierre et Paul, qui sont le cƓur mĂȘme de cette Ville – que vos priĂšres devant eux vous fortifient dans votre vocation de ministres du Christ et intendants des mystĂšres de Dieu (1 Co 4, 1). Que ce temps particulier de grĂące vous confirme dans la foi qui nous vient des ApĂŽtres, par laquelle il est notre joie de vivre et qu’il est notre devoir solennel d’enseigner sans diminution et intacte.

Je suis trĂšs reconnaissant pour l’invitation Ă  parler sur « La BeautĂ© et la Mission du PrĂȘtre ». Il y a beaucoup de choses laides et mauvaises dans notre monde, et parfois mĂȘme dans l’Église, et il est facile, mĂȘme pour les prĂȘtres, de devenir dĂ©couragĂ©s et dĂ©primĂ©s. Et pourtant, chers frĂšres, vous souvenez-vous de la beautĂ© de votre premiĂšre offrande de la Sainte Messe ? Vous souvenez-vous de l’émotion, peut-ĂȘtre aussi des larmes, que cela a occasionnĂ© ? Notre premiĂšre Messe remonte peut-ĂȘtre Ă  de nombreuses annĂ©es maintenant, mais la beautĂ© de l’offrande du Saint Sacrifice est la mĂȘme aujourd’hui et chaque jour !

 La beautĂ© de notre vocation dans notre configuration particuliĂšre avec JĂ©sus-Christ, la beautĂ© de notre ministĂšre et la beautĂ© de notre tĂ©moignage en apportant Lui aux autres et en amenant les autres vers Lui restent inchangĂ©es – mĂȘme si nous sommes plus vieux, fatiguĂ©s ou dĂ©couragĂ©s. Mes frĂšres, j’espĂšre que le temps que nous passons ensemble ce soir pourra vous encourager et servir en quelque sorte Ă  vous renouveler dans votre vocation – car les prĂȘtres sont indispensables pour l’Église fondĂ©e par JĂ©sus-Christ. Notre Seigneur a grand besoin de chacun de nous, chers PĂšres !

 

Qu’est-ce que la BeautĂ© ?

 

Nous vivons Ă  une Ă©poque marquĂ©e par le subjectivisme et le relativisme, et en de tels temps, toute rĂ©ponse Ă  la question : « Qu’est-ce que la beautĂ© ? » risque d’attirer de nombreux contemporains qui rĂ©pondront : « Cela dĂ©pend de vos goĂ»ts ou prĂ©fĂ©rences. » Ce subjectivisme vide la beautĂ© de tout contenu objectif : il rend chaque goĂ»t et chaque dĂ©sir – mĂȘme ceux que la sociĂ©tĂ© considĂ©rait autrefois comme tout Ă  fait abominables – Ă©galement acceptables.

Le philosophe anglais Roger Scruton (1944-2020) rĂ©fute Ă©nergiquement cette idĂ©e. « Imaginer que nous pouvons
 voir la beautĂ© comme rien de plus qu’une prĂ©fĂ©rence subjective ou une source de plaisir transitoire, c’est mal comprendre la profondeur avec laquelle la raison et la valeur pĂ©nĂštrent nos vies. » Scruton poursuit :

C’est Ă©chouer Ă  voir que, pour un ĂȘtre libre, il existe des sentiments, des expĂ©riences et des jouissances justes tout autant qu’il existe des actions justes. Le jugement de la beautĂ© ordonne les Ă©motions et les dĂ©sirs de ceux qui l’émettent. Il peut exprimer leur plaisir et leur goĂ»t : mais c’est un plaisir dans ce qu’ils valorisent et un goĂ»t pour leurs vĂ©ritables idĂ©aux.

 (Beauty: A Very Short Introduction, Oxford, 2011, p. 163-164)

 

Prenons ce raisonnement philosophique solide et appliquons-le à la sphÚre théologique.

En tant que catholiques, nous soutenons que JĂ©sus-Christ est la rĂ©vĂ©lation dĂ©finitive de Dieu dans l’histoire humaine, et que Son enseignement, fidĂšlement transmis par l’Église jusqu’à nous aujourd’hui, est objectivement vrai. C’est ce que Dieu Tout-Puissant, notre CrĂ©ateur, nous a rĂ©vĂ©lĂ© sur ce que c’est que d’ĂȘtre vĂ©ritablement humain et ce que nous devons faire pour atteindre la vie Ă©ternelle avec Lui au ciel.

 

Ainsi, pour le catholique, il y a assurĂ©ment des actions justes, une doctrine juste et un culte juste – tout comme la rĂ©vĂ©lation dĂ©finitive de Dieu en JĂ©sus-Christ exclut clairement certaines expĂ©riences, jouissances et dĂ©sirs. Nous avons le privilĂšge de vivre dans la VĂ©ritĂ© et ne sommes pas limitĂ©s simplement Ă  la spĂ©culation philosophique. Ainsi, nous devons dire qu’à la lumiĂšre de la RĂ©vĂ©lation Divine, le subjectivisme dans la foi, la morale ou le culte est faux. Il n’est pas de Dieu. Il conduit les Ăąmes en enfer, non au ciel.

 

Un autre Ă©minent intervenant a abordĂ© hier les questions de la « VĂ©ritĂ© », et un autre encore Ă©tudiera « la BontĂ© » avec vous demain, je vais donc me limiter Ă  dire que la vĂ©ritable beautĂ© est celle qui participe Ă  l’objectivitĂ© de la rĂ©vĂ©lation de Dieu dans l’histoire humaine. Autrement dit, thĂ©ologiquement (et moralement, pastoralement, etc.), la beautĂ© n’est pas principalement une question d’esthĂ©tique, mais une question de savoir si tel ou tel aspect perceptible de notre culte de Dieu et de nos vies vĂ©cues en et Ă  partir de ce culte participe vĂ©ritablement Ă  ce qui est de JĂ©sus-Christ, qui est BeautĂ©, VĂ©ritĂ© et BontĂ© incarnĂ©es.

 

Car Dieu seul est beautĂ©, et Son Fils incarnĂ©, JĂ©sus-Christ, est l’homme le plus beau qui ait jamais existĂ© – mĂȘme, surtout – lorsqu’il pendait sur la contradiction laide de la Croix. Sa beautĂ© n’est pas due Ă  sa physionomie, mais Ă  son intĂ©gritĂ©, Ă  sa saintetĂ© et Ă  son dĂ©vouement sacrificiel Ă  sa Mission. Il est beau parce qu’il est entiĂšrement donnĂ© Ă  l’accomplissement de la volontĂ© de Son PĂšre.

 

En tant que prĂȘtres de JĂ©sus-Christ, nous ferions bien de considĂ©rer cela trĂšs soigneusement. Nous sommes appelĂ©s Ă  devenir des amis proches du Christ. En effet, nous ne sommes pas simplement appelĂ©s Ă  devenir un alter Christus – un autre Christ – mais vĂ©ritablement Ă  devenir ipse Christus, c’est-Ă -dire Ă  devenir le Christ Lui-mĂȘme ; Ă  entrer dans Son auto-don au PĂšre. Il est possible d’ĂȘtre un alter Christus et d’ĂȘtre un fonctionnaire, et il y a trop d’exemples de vĂ©ritables fonctionnaires laids dans l’Église aujourd’hui.

 

Mais si, par chaque souffle, nous nous efforçons de devenir ipse Christus – mĂȘme si ces souffles sont pris dans la douleur et la souffrance des croix que nous devons porter – notre coopĂ©ration continue avec Sa grĂące, qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©e d’une maniĂšre spĂ©cifique dans le Sacrement de l’Ordre SacrĂ©, nous configurera plus Ă©troitement au Christ BeautĂ©. Cela fera de nous, hommes fragiles et faibles, une Ɠuvre de beautĂ© rĂ©demptrice de Dieu pour la gloire de Dieu Tout-Puissant, le salut de nos Ăąmes et des Ăąmes que nous sommes appelĂ©s Ă  servir.

C’est fondamental. Le Christ est la beautĂ© elle-mĂȘme, et la vocation du prĂȘtre est belle lorsqu’elle participe vĂ©ritablement Ă  l’auto-offrande sacrificielle du Christ dans les circonstances particuliĂšres auxquelles il est appelĂ© Ă  servir. En tant qu’homme, je connais mes limites. Je connais mes pĂ©chĂ©s. Je connais mes incapacitĂ©s. En tant que prĂȘtre de JĂ©sus-Christ, je suis appelĂ© Ă  devenir quelque chose que je ne pourrai jamais atteindre par moi-mĂȘme. Mais par Sa grĂące, c’est possible : le beau visage de JĂ©sus-Christ, la rĂ©vĂ©lation dĂ©finitive de Dieu dans l’histoire humaine, peut briller en moi et Ă  travers moi ; mais seulement si je coopĂšre avec cette grĂące aujourd’hui et renouvelle ma rĂ©solution de le faire pour autant de jours futurs que je serai donnĂ© sur cette terre.

 

Comme je l’ai dit, nous devrions tous considĂ©rer cette rĂ©alitĂ© trĂšs soigneusement. Elle a des implications pour chaque Ă©lĂ©ment de notre ministĂšre sacerdotal, et je suis sĂ»r que les autres intervenants de cette semaine exploreront beaucoup d’entre elles. Les organisateurs de la confĂ©rence m’ont demandĂ© de parler spĂ©cifiquement de la beautĂ© dans la Sainte Liturgie dans la vie et la mission du prĂȘtre, ce que je ferai maintenant avec grand plaisir, car comme le Cardinal Ratzinger l’a dit un jour :

L’Église se tient et tombe avec la Liturgie. Lorsque l’adoration de la divine TrinitĂ© dĂ©cline, lorsque la foi n’apparaĂźt plus dans sa plĂ©nitude dans la Liturgie de l’Église, lorsque les mots, les pensĂ©es et les intentions de l’homme l’étouffent, alors la foi aura perdu le lieu oĂč elle s’exprime et oĂč elle habite. C’est pourquoi la vĂ©ritable cĂ©lĂ©bration de la Sainte Liturgie est le centre de toute rĂ©novation de l’Église, quelle qu’elle soit. (Voir : A. Reid Ă©d., Looking Again at the Sacred Liturgy with Cardinal Ratzinger, St Michael’s Abbey Press, 2003, p. 139)

 

Beauté et la Sainte Liturgie

Quelques principes

 

Ceux d’entre nous qui sont nĂ©s en dehors de l’Europe se souviennent probablement trĂšs bien de notre premiĂšre visite sur ce continent, notamment de notre premiĂšre visite Ă  Rome. Quand nous avons grandi en entendant parler de la Basilique Saint-Pierre Ă  Rome et des grandes cathĂ©drales de Chartres, Munich, etc., et n’en ayant vu que des images, ĂȘtre rĂ©ellement debout en elles pour la premiĂšre fois nous coupe le souffle. Et c’est juste. Nous sommes en prĂ©sence d’une beautĂ© qui participe Ă  et transmet la beautĂ© de Dieu Lui-mĂȘme !

 

Si nous voyageons un peu, nous rencontrerons diffĂ©rents styles d’architecture ecclĂ©siastique. La simplicitĂ© austĂšre et solide du romanisme nous confrontant au Christ-Dieu (habituellement reprĂ©sentĂ© dans l’abside). La hauteur et les dĂ©tails des cathĂ©drales gothiques qui feront s’élever nos Ăąmes vers Dieu. Le baroque et le rococo nous montrant comment de simples hommes ont exubĂ©ramment cĂ©lĂ©brĂ© la magnificence de l’Incarnation avec chaque fibre crĂ©ative de leur ĂȘtre. Les grandes Ă©glises de l’Orient chrĂ©tien nous immergeront dans la cour cĂ©leste. Le contraste avec les Ă©glises et chapelles oĂč nous servons peut-ĂȘtre assez spectaculaire. Nous pouvons mĂȘme nous sentir un peu dĂ©couragĂ©s par le manque de ce que nous avons chez nous. Certaines des Ă©glises que nous pourrions visiter peuvent mĂȘme sembler un peu trop pour nos goĂ»ts.

 

Je voudrais suggĂ©rer que, mĂȘme si nous nous sentons plus Ă  l’aise dans un style architectural qu’un autre, ce n’est pas nĂ©cessairement le point. Le point est que la beautĂ© que nous expĂ©rimentons dans les grandes cathĂ©drales d’Europe ou dans les humbles Ă©glises et chapelles de nos pays d’origine est due Ă  l’intĂ©gritĂ© du bĂątiment. C’est-Ă -dire que le bĂątiment est ce qu’il doit ĂȘtre et rien d’autre : un lieu saint, la maison de Dieu, et la porte du ciel (cf. Gn 28:16-17) – un lieu sacrĂ© rĂ©servĂ© Ă  l’adoration liturgique de Dieu le PĂšre, le Fils et le Saint-Esprit, construit par amour de Dieu et avec toute la gĂ©nĂ©rositĂ© et la compĂ©tence disponibles. À cet Ă©gard, une petite chapelle dans un village africain peut avoir autant d’intĂ©gritĂ© qu’une basilique romaine. Il en va de mĂȘme pour une chapelle rurale en AmĂ©rique ou en Australie, quel que soit son style particulier ou mĂȘme peut-ĂȘtre son manque de participation Ă  l’un des grands styles architecturaux.

 

Nous avons probablement aussi eu l’expĂ©rience de cĂ©lĂ©brer la Sainte Liturgie dans des endroits qui manquent d’intĂ©gritĂ©. Parfois, il peut y avoir une raison juste : offrir la Messe pour une personne mourante, par exemple, ou mĂȘme Ă  une grande occasion lorsque l’église ou la cathĂ©drale serait trop petite. Mais dans de tels cas, nous faisons naturellement tout ce que nous pouvons pour rendre le lieu aussi sacrĂ© que possible.

 

Mais parfois, les Ă©glises et chapelles manquent de cette intĂ©gritĂ©. Nous le savons instinctivement : quelque chose en nous se rĂ©tracte Ă  cause de l’agencement spatial ou Ă  cause de tel ou tel meuble liturgique ou objet particulier. Aussi artistiquement digne qu’il soit en soi, ou coĂ»teux qu’il ait Ă©tĂ©, ou quelle que soit la renommĂ©e de l’artiste qui l’a conçu, il est simplement en dĂ©saccord ou ne fonctionne pas dans l’utilisation Ă  laquelle il a Ă©tĂ© destinĂ©. Il manque de cette intĂ©gritĂ© qui permet de participer Ă  la beautĂ© du Christ manifestĂ©e dans la Sainte Liturgie et qui nous mĂšne Ă  Lui, et au contraire, attire l’attention sur lui-mĂȘme. Il manque de cette vĂ©ritable noblesse et harmonie qui est le sol fertile dans lequel la transcendance prend racine et grandit.

 

J’ai utilisĂ© l’analogie de l’architecture des Ă©glises pour dĂ©limiter le principe de l’intĂ©gritĂ© comme composant fondamental de la beautĂ© liturgique. De mĂȘme, ce principe d’intĂ©gritĂ© peut et doit ĂȘtre appliquĂ© aux rites liturgiques eux-mĂȘmes. Les rites liturgiques que nous cĂ©lĂ©brons doivent ĂȘtre exactement ce qu’ils doivent ĂȘtre, et rien d’autre.

 

Laissez-moi vous donner un exemple courant,

 

 OĂč, dans les rubriques de la concĂ©lĂ©bration, est-il prĂ©vu que des prĂȘtres ou des Ă©vĂȘques concĂ©lĂ©brants sortent leur tĂ©lĂ©phone et prennent des photos ? Je continue Ă  ĂȘtre Ă©tonnĂ© et profondĂ©ment scandalisĂ© par cette absence totale d’intĂ©gritĂ© de la part d’hommes investis pour l’Ɠuvre unique du Christ, Ɠuvre que seul eux peuvent accomplir, se comportant comme des touristes adolescents de passage au cƓur de la Sainte Liturgie ! Il n’y a pas de place pour cela dans la Sainte Liturgie. Un prĂȘtre ou un Ă©vĂȘque qui se comporte ainsi doit examiner sa conscience et chercher un renouveau profond dans la nature et la signification de la liturgie. Il doit rĂ©flĂ©chir et examiner s’il croit vraiment en la prĂ©sence de JĂ©sus dans la cĂ©lĂ©bration eucharistique.

 

Il existe, sans doute, de nombreux autres exemples, mais le principe est ce qui importe : les rites liturgiques que nous cĂ©lĂ©brons doivent ĂȘtre exactement ce qu’ils sont supposĂ©s ĂȘtre, et rien d’autre. C’est lĂ  que rĂ©side sa beautĂ©. La soi-disant crĂ©ativitĂ© ou mĂȘme l’inculturation qui transforme la Sainte Liturgie en une rĂ©union religieuse ou un spectacle culturel n’a rien Ă  voir avec l’adoration de Dieu Tout-Puissant que nous avons promis de cĂ©lĂ©brer fidĂšlement lors de notre ordination ! Nous sommes des serviteurs, non des maĂźtres, de la Sainte Liturgie ! MĂȘme les Ă©vĂȘques en sont seulement les gardiens et protecteurs, non ses propriĂ©taires.

 

Ce principe implique, bien Ă©videmment, que nous soyons fidĂšles aux livres liturgiques tels qu’ils nous sont donnĂ©s par l’autoritĂ©Ì lĂ©gitime. Nous pourrons en parler un peu plus tard en discutant de l’ars celebrandi. Les livres liturgiques rĂ©formĂ©s comportent des options, et il est parfois possible, grĂące Ă  ces options, de transformer complĂ©tement l’ambiance liturgique ou le ressenti d’une cĂ©lĂ©bration liturgique donnĂ©e.

 

Ici, je souhaite faire appel Ă  cette hermĂ©neutique de la rĂ©forme en continuitĂ© Ă©voquĂ©e par le pape BenoĂźt XVI (Discours, 22 dĂ©cembre 2005). C’est une opinion personnelle, mais il me semble que les livres liturgiques rĂ©formĂ©s ont dĂ©sespĂ©rĂ©ment besoin de cette continuitĂ© avec la tradition liturgique que les PĂšres du Concile Vatican II ont cherchĂ© Ă  rĂ©former s’ils doivent ĂȘtre vĂ©ritables, beaux et bons, et ainsi faire de leur mieux pour la sanctification et l’édification du Peuple Saint de Dieu. D’autres peuvent ne pas ĂȘtre d’accord. Mais dans ma lecture du Concile, c’est ce qu’il visait : une rĂ©forme en continuitĂ© et non une rupture avec le passĂ©.

Cela soulÚve deux questions liées, et si je dis trop de choses à ce sujet, je vais probablement me retrouver dans une position délicate, donc je serai bref. Mais il faut en dire un mot.

 

PremiĂšrement, la question apparemment obsolĂšte de la « rĂ©forme de la rĂ©forme liturgique post-conciliaire », selon laquelle les livres liturgiques modernes sont rĂ©visĂ©s dans le but de les enrichir d’élĂ©ments qui se sont perdus dans la rĂ©forme elle-mĂȘme. Cela est trĂšs dĂ©modĂ© auprĂšs des autoritĂ©s actuelles, mais la motivation et la raison de prendre de telles mesures n’ont rien perdu de leur validitĂ©.

 

Ce n’est pas Ă  moi de dire quand le Seigneur, dans Sa Providence, permettra Ă  cette question d’ĂȘtre sĂ©rieusement prise en compte Ă  nouveau, mais peut-ĂȘtre que certains de nos jeunes frĂšres prĂȘtres prĂ©sents aujourd’hui vivront pour voir les livres liturgiques rĂ©formĂ©s devenir encore plus beaux. Je pense souvent au missel pour les Ordinariats des anciens Anglicans et aux richesses qu’il contient comme exemple de ce qui pourrait ĂȘtre possible.

 

La deuxiĂšme question est celle de la cĂ©lĂ©bration des rites liturgiques prĂ©-conciliaires, le usus antiquior du rite romain. J’ai dĂ©jĂ  dit, notamment Ă  la lumiĂšre des fruits Ă©vidents que ces rites ont produits au cours des derniĂšres dĂ©cennies, que :

MalgrĂ© les attitudes clĂ©ricales intransigeantes s’opposant Ă  la vĂ©nĂ©rable liturgie latine-grĂ©gorienne, attitudes typiques du clĂ©ricalisme que le pape François a dĂ©noncĂ© Ă  plusieurs reprises, une nouvelle gĂ©nĂ©ration de jeunes est apparue au cƓur de l’Église. Cette gĂ©nĂ©ration est celle des jeunes familles, qui montrent que cette liturgie a un avenir parce qu’elle a un passĂ©, une histoire de saintetĂ© et de beautĂ© qui ne peut ĂȘtre effacĂ©e ou abolie du jour au lendemain. (Twitter, 8 juillet 2021)

 

Je maintiens cela. Et bien que je comprenne que, pour le moment, de nombreux prĂȘtres se trouvent dans une position trĂšs difficile par rapport Ă  l’usus antiquior, je vous encourage Ă  ne jamais oublier ni nier la vĂ©ritĂ© profonde enseignĂ©e par le pape BenoĂźt :

Ce que les gĂ©nĂ©rations antĂ©rieures tenaient pour sacrĂ© reste sacrĂ© et grand pour nous aussi, et cela ne peut pas tout Ă  coup ĂȘtre entiĂšrement interdit ou mĂȘme considĂ©rĂ© comme nuisible. Il nous incombe Ă  tous de prĂ©server les richesses qui se sont dĂ©veloppĂ©es dans la foi et la priĂšre de l’Église, et de leur donner leur place lĂ©gitime. (Lettre aux Ă©vĂȘques, 7 juillet 2007)

J’ai dit assez, peut-ĂȘtre trop ou mĂȘme trop maladroitement pour certains : du moins je n’ai pas parlĂ© de la beautĂ© et de la valeur pastorale de la pratique lĂ©gitime de la cĂ©lĂ©bration de la liturgie moderne ad orientem !

 

Gardons Ă  l’esprit le principe de l’intĂ©gritĂ© liturgique comme composant essentiel de la beautĂ© liturgique (et de la vĂ©ritĂ© et de la bontĂ© liturgiques), passons maintenant Ă  examiner quelques applications pratiques de ce principe.

 

Quelques Applications L’Exhortation apostolique Sacramentum Caritatis de BenoĂźt XVI, « Sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Église », qui est le fruit des rĂ©flexions du Synode des Ă©vĂȘques de 2005, est un trĂšs bon point de dĂ©part. En fait, je voudrais suggĂ©rer que ce soit un document trĂšs important pour la formation liturgique, qui est trĂšs nĂ©gligĂ©e. Si vous ne l’avez pas Ă©tudiĂ©, faites-le. Si cela fait un moment que vous ne l’avez pas relu, revisitez-le. Il vous guidera pour chercher Ă  vous assurer que vos cĂ©lĂ©brations liturgiques ont de l’intĂ©gritĂ©, qu’elles sont ce qu’elles sont censĂ©es ĂȘtre, et rien d’autre.

 

Le pape BenoĂźt donne beaucoup de sages conseils distillĂ©s Ă  la lumiĂšre des annĂ©es turbulentes de la vie liturgique postconciliaire, comme l’ont observĂ© les PĂšres synodaux. Peut-ĂȘtre le meilleur de tous est sa simple dĂ©claration : « Tout ce qui concerne l’Eucharistie doit ĂȘtre marquĂ© par la beautĂ© » (n. 41).

 

Nous ferions bien d’utiliser cela comme base pour un examen de conscience sur notre propre pratique liturgique : tout ce qui concerne la liturgie que nous cĂ©lĂ©brons avec notre peuple est-il marquĂ© par la beautĂ©, selon les moyens Ă  notre disposition ? Ou nous sommes-nous contentĂ©s de pratiques moins belles, voire clairement inappropriĂ©es, d’objets, de rites, de musique, etc. ?

 

Si l’Eucharistie est vĂ©ritablement la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église, nous ne pouvons pas nous contenter de la mĂ©diocritĂ©, ou pire. Si nous faisons cela, nous construisons sur des bases dĂ©fectueuses, et d’une maniĂšre ou d’une autre, ce que nous construirons sur ces bases instables s’effondrera. Souvenez-vous des mots du cardinal Ratzinger que j’ai citĂ©s plus tĂŽt : « L’Église se maintient et tombe avec la Liturgie
 C’est pourquoi la vĂ©ritable cĂ©lĂ©bration de la Sainte Liturgie est le centre de tout renouveau de l’Église, quel qu’il soit. »

 

Notre souci de beautĂ© dans la liturgie n’est donc en aucun cas Ă©sotĂ©rique ou simplement esthĂ©tique. Il est fondamentalement pastoral. En tant que prĂȘtres, notre premier devoir est Ă  l’autel de Dieu. De lĂ , tout le reste dĂ©coule. Si nous ne pouvons pas garantir que ce que nous faisons Ă  l’autel de Dieu est tel qu’il doit ĂȘtre — beau et intĂ©gral — nous manquons Ă  notre premier devoir devant Dieu Tout-Puissant.

 

Nous pouvons ĂȘtre bĂ©nis de nombreux autres dons qui peuvent servir le Seigneur et l’Église de maniĂšre importante, mais notre tout premier devoir est de devenir un homo liturgicus, dont la vie et la mission Ă©manent de l’autel. L’exemple de notre dĂ©votion Ă  nos devoirs sacrĂ©s nous permettra alors de devenir un pater liturgicus, formant les autres Ă  la Sainte Liturgie par notre simple exemple. C’est peut-ĂȘtre ce que nous avons nous-mĂȘmes vĂ©cu quand nous Ă©tions plus jeunes, avec les prĂȘtres qui ont favorisĂ© nos vocations simplement en Ă©tant des prĂȘtres absorbĂ©s dans les mystĂšres sacrĂ©s qu’il Ă©tait de leur privilĂšge de cĂ©lĂ©brer.

 

Dans Sacramentum Caritatis, BenoĂźt XVI parle plus particuliĂšrement de l’ars celebrandi : « l’art de cĂ©lĂ©brer correctement » les rites liturgiques, « le fruit de l’adhĂ©sion fidĂšle aux normes liturgiques dans toute leur richesse ». Il souligne que ce souci n’est en rien contraire au dĂ©sir du Concile Vatican II de promouvoir une participation rĂ©elle, effective et fĂ©conde Ă  la liturgie, mais que, en fait, « la maniĂšre principale de favoriser la participation du Peuple de Dieu au rite sacrĂ© est la bonne cĂ©lĂ©bration du rite lui-mĂȘme » (n. 38).

 

Mis dans le langage que nous avons utilisĂ©, un bon ars celebrandi affiche l’intĂ©gritĂ©. Les rites sont cĂ©lĂ©brĂ©s tels qu’ils doivent l’ĂȘtre, du mieux que les circonstances le permettent, et bien sĂ»r, selon les exigences des diffĂ©rentes fĂȘtes et saisons de l’annĂ©e liturgique de l’Église. Nous avons vu cette intĂ©gritĂ© dans l’exemple des papes Jean-Paul II et BenoĂźt XVI : ils Ă©taient sĂ©rieux, sereins et priants Ă  l’autel. Ils manifestaient une rĂ©vĂ©rence et une crainte de Dieu qui Ă©taient vĂ©ritablement Ă©difiantes.

Nous aussi devons Ă©difier notre peuple par notre profond recueillement dans la Sainte Liturgie. Si nous prions les textes liturgiques plutĂŽt que de les lire de maniĂšre superficielle, les gens participeront aux richesses qu’ils contiennent. Si nous nous donnons Ă  ces rites liturgiques et y entrons vĂ©ritablement, tout comme le Christ s’est offert sur la Croix, les gens sauront que nous ne sommes pas de simples fonctionnaires accomplissant une tĂąche, mais des hommes de Dieu debout devant Lui dans l’émerveillement, profondĂ©ment conscients du privilĂšge qui est le nĂŽtre. Telle est notre vocation ! C’est ainsi que Dieu nous appelle Ă  ĂȘtre ! C’est ainsi que nous bĂątirons l’Église sur terre et conduirons les Ăąmes au salut !

 

Évidemment, Son Éminence se trouve Ă  Rome et non dans une paroisse animĂ©e Ă  la maison, vous vous dites peut-ĂȘtre. Oui, c’est facile Ă  dire, mais pas si facile Ă  rĂ©aliser. Je vous accorde que c’est vrai. Mais, chers PĂšres, il s’agit avant tout d’une question de prioritĂ©s. Nous devons tous apprendre que nous ne pouvons pas faire tout ce qui nous est demandĂ©. Nous devons prioriser. Et en agissant ainsi, l’ars celebrandi, l’intĂ©gritĂ© de notre cĂ©lĂ©bration de la Sainte Liturgie — qui est le fondement et la source de vie de notre sacerdoce — ne peut jamais ĂȘtre relĂ©guĂ©e au second plan.

 

 L’adoration de Dieu Tout-Puissant doit passer en premier, comme Dieu l’a clairement indiquĂ© Ă  MoĂŻse dans les commandements du Mont SinaĂŻ (cf. Exode 20) et comme notre Seigneur l’a enseignĂ© concernant le plus grand commandement (cf. Mc 12,29). Toute autre activitĂ© pastorale dĂ©coule lĂ©gitimement de notre adoration de Dieu, mais elle ne doit pas l’empĂȘcher.

Mais l’objection a une certaine validitĂ©. Ici Ă  Rome, les cĂ©rĂ©monies sont bien organisĂ©es et il est assez facile de maintenir un recueillement appropriĂ© (gĂ©nĂ©ralement, mĂȘme les cardinaux peuvent parler trop dans les sacristies et pendant les concĂ©lĂ©brations !).

Je voudrais suggĂ©rer, PĂšres, que vous investissiez sĂ©rieusement dans ce recueillement dans vos paroisses et apostolats. Formez votre peuple Ă  la nĂ©cessitĂ© du silence dans la sacristie et insistez pour cela. Que l’atmosphĂšre feutrĂ©e tĂ©moigne de l’importance des mystĂšres sur le point d’ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©s. Et, d’une maniĂšre ou d’une autre, prenez le temps de vous prĂ©parer et de vous recueillir dans le silence — peut-ĂȘtre en priant les priĂšres de vĂȘture — et prenez le temps de former votre intention. Cela peut exiger un peu de discipline au dĂ©but, mais j’ai utilisĂ© le mot « investir » intentionnellement.

 

RĂ©affirmer la sacralitĂ© de la liturgie en observant le silence avant de la cĂ©lĂ©brer ne fera pas seulement du bien Ă  ceux qui nous entourent, mais cela offrira aussi Ă  nos Ăąmes sacerdotales pressĂ©es un peu d’air. Cela nous permettra de pĂ©nĂ©trer plus intimement dans les mystĂšres que nous allons cĂ©lĂ©brer. Cela changera ce qui peut parfois sembler une routine en une expĂ©rience semblable Ă  notre premiĂšre Messe. Cela vaut bien l’investissement.

 

Sacramentum Caritatis nous rappelle que la musique liturgique est un Ă©lĂ©ment intĂ©gral de l’ars celebrandi. En considĂ©rant cela, BenoĂźt XVI rĂ©flĂ©chit de maniĂšre un peu ironique en disant que « concernant la liturgie, nous ne pouvons pas dire qu’un chant vaut bien un autre » (n. 42). Comme il a raison ! Il y a encore beaucoup de travail Ă  faire pour chanter la liturgie, et pas seulement chanter quelque chose pendant la liturgie.

 

Je suis conscient de combien cette responsabilitĂ© du prĂȘtre peut ĂȘtre difficile, particuliĂšrement quand il est nouvellement nommĂ© et rencontre des gens de bonne volontĂ© et enthousiastes mais mal formĂ©s en musique liturgique. Lorsque la beautĂ© et l’intĂ©gritĂ© sont confondues avec la prĂ©fĂ©rence personnelle et le goĂ»t individuel, cela peut mener Ă  beaucoup de stress et mĂȘme Ă  de profonds conflits.

 

PĂšres, je vous encourage Ă  ne pas fuir cette confrontation nĂ©cessaire entre ce qui est laid et ce qui est beau, mais Ă  y faire face avec beaucoup de charitĂ©, en fidĂ©litĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© et avec une grande patience. Nous ne souhaitons pas Ă©loigner les Ăąmes, mais nous devons trouver des moyens de les conduire Ă  la dĂ©couverte de la beautĂ© de l’hĂ©ritage musical liturgique de l’Église, en particulier du chant grĂ©gorien, et de l’importance et de la valeur des compositions liturgiques modernes qui « correspondent Ă  la signification du mystĂšre cĂ©lĂ©brĂ©, Ă  la structure du rite et aux saisons liturgiques » (Sacramentum Caritatis, 42). Dans le monde anglophone, beaucoup de bons travaux ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour fournir des ressources pour chanter la liturgie, et cela doit ĂȘtre encouragĂ©.

 

Pour apporter ma propre contribution Ă  ce domaine, j’ai travaillĂ© sur un livre, The Song of the Lamb: Sacred Music and the Heavenly Liturgy, avec Peter Carter, le jeune et zĂ©lĂ© directeur exĂ©cutif et fondateur du Catholic Sacred Music Project, dont j’ai le privilĂšge d’ĂȘtre le mĂ©cĂšne. Nous espĂ©rons qu’il sera publiĂ© par Ignatius Press cette annĂ©e, et dans ce livre, j’essaie de rĂ©pondre Ă  de nombreuses questions pratiques qui, je l’espĂšre, seront utiles aux prĂȘtres et aux musiciens pour restaurer une vĂ©ritable musique liturgique belle dans nos Ă©glises.

 

Je ne peux que vous encourager Ă  faire de votre mieux dans ce domaine difficile, Ă  investir dans un personnel laĂŻc bien formĂ© pour vous aider, surtout si vos propres dons musicaux ne sont pas exceptionnels, et Ă  leur fournir les ressources dont ils ont besoin pour le faire. La musique sacrĂ©e n’est pas un supplĂ©ment optionnel, mais un Ă©lĂ©ment intĂ©gral de la beautĂ© de la Sainte Liturgie. Si nous n’acceptons pas la responsabilitĂ© qui est la nĂŽtre dans ce domaine, aussi difficile soit-elle, qui le fera ?

 

Il y a deux autres sujets spĂ©cifiques dont j’aimerais parler. Le premier est notre utilisation de l’option de la concĂ©lĂ©bration. Je dis « option » dĂ©libĂ©rĂ©ment, car dans certaines rĂ©gions, concĂ©lĂ©brer chaque messe Ă  laquelle un prĂȘtre participe est devenu presque obligatoire, et l’on peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme dĂ©loyal si on ne le fait pas. Pourtant, si l’on a dĂ©jĂ  cĂ©lĂ©brĂ© la messe ce jour-lĂ , ou si l’on va le faire plus tard, il ne faut pas cĂ©lĂ©brer deux messes le mĂȘme jour en concĂ©lĂ©brant sans juste cause ou nĂ©cessitĂ© pastorale exigĂ©e par le Droit canon (cf. Canon 905 §1).

 

De toute Ă©vidence, l’évĂȘque est l’autoritĂ© compĂ©tente pour autoriser cela, et concĂ©lĂ©brer avec l’évĂȘque lui-mĂȘme a une grande valeur symbolique, en particulier lors d’occasions telles que la messe chrismale de la Semaine Sainte, lors d’autres rassemblements avec l’évĂȘque, lors de retraites, etc. Il peut autoriser quelqu’un Ă  cĂ©lĂ©brer deux messes le mĂȘme jour en concĂ©lĂ©brant une messe pour juste cause, mais en vĂ©ritĂ©, il ne peut pas l’exiger. Aucun prĂȘtre ne peut ĂȘtre obligĂ© Ă  concĂ©lĂ©brer la messe.

 

Il me semble que cette pratique est devenue trop exagĂ©rĂ©e, et nous devons devenir un peu plus « chastes », pour ainsi dire, en ce qui concerne la concĂ©lĂ©bration. Il y a trop d’exemples de prĂȘtres se comportant de maniĂšre inappropriĂ©e pendant une concĂ©lĂ©bration, comme s’ils Ă©taient simplement lĂ , portant certains vĂȘtements sacerdotaux, mais n’étaient pas concentrĂ©s sur l’offrande du Saint Sacrifice de la Messe. Les bavardages inutiles, prendre des photos, les postures dĂ©contractĂ©es, etc., trahissent un manque d’intĂ©gritĂ© dans ce qui se passe. La concĂ©lĂ©bration peut ĂȘtre quelque chose de trĂšs beau, mais elle ne doit pas ĂȘtre abusĂ©e.

 

Il vaut Ă©galement la peine de rĂ©flĂ©chir au fait que, bien que certaines formes de concĂ©lĂ©bration des prĂȘtres avec l’évĂȘque existent dans l’histoire liturgique (gĂ©nĂ©ralement cĂ©rĂ©moniellement, non sacramentellement), la concĂ©lĂ©bration des prĂȘtres avec des prĂȘtres en l’absence de l’évĂȘque est une innovation totale. Ce n’est pas le lieu pour discuter des questions thĂ©ologiques et liturgiques impliquĂ©es, mais pour un approfondissement, je recommande la traduction anglaise du livre du PĂšre Joseph de Sainte-Marie, carmĂ©lite français, The Holy Eucharist—The World’s Salvation, publiĂ© par Gracewing Press en 2015. Ses rĂ©flexions nous aideront certainement Ă  repenser de nombreuses pratiques liĂ©es Ă  la concĂ©lĂ©bration.

 

Le deuxiĂšme domaine que j’aimerais aborder est notre priĂšre de l’Office Divin. Notre principe que les rites liturgiques que nous cĂ©lĂ©brons doivent ĂȘtre exactement ce qu’ils sont censĂ©s ĂȘtre, et rien d’autre, s’applique Ă©galement ici. Nos cĂ©lĂ©brations de l’Office Divin doivent ĂȘtre de beaux moments d’adoration de Dieu, d’intime adoration de Lui — mĂȘme si, pour la plupart, nous devons prier les Heures seuls.

 

Évidemment, cela est bien plus facile pour les religieux monastiques et conventuels dont la vocation est de chanter l’Office en chƓur. Cela n’est pas possible trĂšs souvent dans les paroisses—bien que je vous encourage Ă  faire tout ce que vous pouvez pour cĂ©lĂ©brer l’Office Divin avec le bon ars celebrandi avec votre peuple aussi souvent que vous le pouvez.

 

 Ouvrez ce trĂ©sor Ă  votre peuple et formez-le dans ses richesses, peut-ĂȘtre par le biais d’une initiative de CarĂȘme ou lors de grandes fĂȘtes. Dans certaines situations, il peut mĂȘme ĂȘtre pastorale de cĂ©lĂ©brer les VĂȘpres solennelles pour une occasion et non la Sainte Messe. Nous ne devons pas cĂ©lĂ©brer la Messe Ă  chaque fois que nous nous rencontrons !

 

De mĂȘme, nos cĂ©lĂ©brations de l’Office lors des retraites et des rassemblements de prĂȘtres doivent ĂȘtre riches et belles, avec cĂ©rĂ©monie et chant. Nous pouvons devenir trop habituĂ©s Ă  sa seule rĂ©citation, oubliant qu’il s’agit d’un rite liturgique Ă  cĂ©lĂ©brer comme tout autre. De mĂȘme, bien que le brĂ©viaire nous permette de prier une heure en milieu de journĂ©e, lorsque nous le pouvons, nous ne devons pas oublier qu’il y a trois heures du jour : Tierce, Sexte et None. L’Église nous a permis de prier l’une d’elles lorsque nous sommes occupĂ©s, mais le prĂȘtre est un homme de Dieu, pas un gestionnaire d’entreprise, et lorsque nous le pouvons — lors des retraites, si la maladie ou l’ñge nous Ă©loigne des nombreuses exigences de l’apostolat actif, etc. — je recommande vivement de revenir Ă  la belle tradition de prier ces trois heures du jour.

 

MĂȘme lorsque nous ne sommes plus en premiĂšre ligne du ministĂšre pastoral, pour ainsi dire, il est essentiel que notre Ɠuvre de priĂšre pour l’Église et le monde continue. C’est une partie trĂšs belle de notre vocation : ĂȘtre debout devant Dieu, en Sa prĂ©sence, mĂȘme lorsque nous sommes vieux ou malades. Sinon, nous nous trompons nous-mĂȘmes et disons des mensonges Ă  Dieu lorsque nous prions le Psaume 118:163-164 : « Seigneur, je hais et abhorre le mensonge, mais j’ai Ta Loi. Sept fois par jour je Te loue pour Tes justes ordonnances. »

Nous pourrions continuer toute la soirĂ©e et discuter de nombreux autres problĂšmes connexes : l’intĂ©rioritĂ© nĂ©cessaire, la conduite et la tenue dignes du prĂȘtre, sa responsabilitĂ© de donner un bon exemple aux servants d’autel et aux vocations futures possibles, la valeur irremplaçable du beau geste de s’agenouiller dans la liturgie, la nĂ©cessitĂ© d’éviter la tentation de cĂ©lĂ©brer les mariages et les funĂ©railles de maniĂšre superficielle, le besoin d’une bonne prĂ©dication, les dangers que l’utilisation des diffĂ©rents mĂ©dias peut poser pour l’intĂ©gritĂ© de la Sainte Liturgie, etc. Mais j’espĂšre qu’à travers ce que j’ai dit ci-dessus, les principes pertinents sont clairs. Si vous le souhaitez, nous pourrons parler un peu de certains de ces sujets plus tard.

 

De mĂȘme, je n’ai pas abordĂ© ici la question de la formation liturgique des prĂȘtres — vous n’ĂȘtes pas des sĂ©minaristes ! Mais c’est une question trĂšs importante qui nĂ©cessite une considĂ©ration attentive. Si l’un de vous a la chance d’ĂȘtre appelĂ© Ă  ĂȘtre formateur au sĂ©minaire, je serais heureux de discuter davantage de ce sujet.

 

Conclusion En 2015, au dĂ©but de sa retraite, BenoĂźt XVI a Ă©crit une prĂ©face Ă  l’édition russe de ses Ɠuvres complĂštes sur la liturgie. Elle nous fournit une conclusion plus que pertinente Ă  nos rĂ©flexions de ce soir :

Que rien ne soit prĂ©fĂ©rĂ© Ă  la Sainte Liturgie. Par ces mots dans sa RĂšgle (43:3), saint BenoĂźt a Ă©tabli la prioritĂ© absolue de la Sainte Liturgie sur toute autre tĂąche de la vie monastique. Mais mĂȘme dans la vie monastique, cela n’a pas Ă©tĂ© immĂ©diatement pris en compte, car le travail agricole et intellectuel Ă©tait aussi une tĂąche essentielle pour les moines. Dans l’agriculture ainsi que dans les mĂ©tiers et le travail de formation, il pouvait y avoir des choses temporelles qui semblaient plus importantes que la liturgie. Dans ce contexte, BenoĂźt, en donnant la prioritĂ© Ă  la liturgie, met sans ambiguĂŻtĂ© l’accent sur la prioritĂ© de Dieu Lui-mĂȘme dans nos vies : « En entendant le signal pour une heure de l’Office Divin, le moine mettra immĂ©diatement de cĂŽtĂ© ce qu’il a en main, mais avec gravitĂ©. »

 

Dans la conscience des hommes d’aujourd’hui, les choses de Dieu, et donc de la liturgie, ne semblent pas du tout urgentes. Il y a une urgence Ă  propos de tout ce qui est possible. Mais la question de Dieu ne semble pas urgente. On pourrait faire remarquer que la vie monastique est, de toute façon, quelque chose de diffĂ©rent de la vie des gens dans le monde, et cela est certainement correct. Pourtant, la prioritĂ© de Dieu, que nous avons oubliĂ©e, reste valable pour tout le monde. Si Dieu n’est plus important, les critĂšres pour Ă©tablir ce qui est important sont dĂ©placĂ©s. Les hommes, en mettant Dieu de cĂŽtĂ©, se soumettent aux contraintes qui les font devenir esclaves des forces matĂ©rielles et ainsi en dĂ©saccord avec leur dignitĂ©.

 

Dans les annĂ©es qui ont suivi le Concile Vatican II, je suis devenu Ă  nouveau conscient de la prioritĂ© de Dieu et de la Sainte Liturgie. Le malentendu de la rĂ©forme liturgique, qui s’est largement rĂ©pandu dans l’Église catholique, a conduit Ă  de plus en plus d’accent sur les aspects de l’éducation et de l’activitĂ© personnelle et crĂ©ative. Les actions des hommes ont presque effacĂ© la prĂ©sence de Dieu. Dans une telle situation, il est devenu de plus en plus Ă©vident que l’existence de l’Église vit de la cĂ©lĂ©bration correcte de la liturgie et que l’Église est en danger lorsque la primautĂ© de Dieu n’apparaĂźt plus dans la liturgie, ni par consĂ©quent dans la vie.

 

La cause la plus profonde de la crise qui a bouleversĂ© l’Église rĂ©side dans l’obscurcissement de la prioritĂ© de Dieu dans la liturgie.

 

Tout cela m’a conduit Ă  me consacrer davantage au thĂšme de la liturgie, car je savais que le vĂ©ritable renouvellement de la liturgie est une condition fondamentale pour le renouvellement de l’Église


 

AprĂšs de nombreux efforts, mĂȘme en retraite, pour promouvoir ce renouvellement, le pape BenoĂźt est allĂ© recevoir sa rĂ©compense Ă©ternelle il y a un peu plus de deux ans. La tĂąche de ce renouvellement repose maintenant entiĂšrement sur nos Ă©paules, chers PĂšres, chacun de nous selon la mission qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©e.

 

J’espĂšre que, si vous ne l’avez pas dĂ©jĂ  fait, vous pourrez prier pour lui sur sa tombe Ă  la basilique Saint-Pierre pendant votre sĂ©jour Ă  Rome. Peut-ĂȘtre pourrons-nous aussi lui demander son aide dans la belle Ɠuvre qui est la nĂŽtre, et dont lui-mĂȘme a Ă©tĂ© un phare.

Merci, chers PÚres. Que Dieu vous bénisse, bénisse vos familles et toutes les personnes que vous servez. »

 

Texte dit par le cardinal Sarah Ă  l’occasion de la troisiĂšme ConfĂ©rence Internationale du ClergĂ© Ă  Rome.15 janvier 2025

L’investiture de Trump.

22/01/2025

L’investiture de Trump.

Au dĂ©but de son discours, il y a eu, comme on pouvait s’y attendre, quelques allusions trĂšs amĂ©ricaines, Ă  l’usage de son propre Ă©lectorat, et je ne veux pas m’y attarder. Je veux plutĂŽt souligner les faits concrets qu’il a annoncĂ©s, les mesures qui ne sont pas thĂ©orisĂ©es sur le papier, mais qui peuvent ĂȘtre mises en Ɠuvre avec ses cent premiers dĂ©crets. Des dĂ©cisions qui, contrairement Ă  ce qui se passe chez nous, peuvent dans de nombreux cas ĂȘtre traduites en actions opĂ©rationnelles immĂ©diates. Une vĂ©ritable musique Ă  mes oreilles et, en mĂȘme temps, un cauchemar pour la satrapie lib-dem amĂ©ricaine et les cathos-gauchistes euro-italiens-vaticans qui rĂšgnent encore dans cette partie du monde qui est la nĂŽtre.

 

Incroyable, presque Ă©mouvant, d’avoir enfin entendu de la part d’un leader politique des mots qui sonnent comme une attaque totale – dans le but de leur destruction inconditionnelle – contre des concepts tels que :

– l’idĂ©ologie woke et transgenre (il n’y a que des hommes et des femmes) ;

– la cancel culture (assez de la salissure de l’histoire et de la discrimination Ă  l’égard des blancs) ;

– le green deal (fin de l’hĂ©gĂ©monie Ă©cologique et du totem de la durabilitĂ© environnementale)

– l’invasion migratoire et la puissance Ă©crasante des groupes criminels multiethniques (sĂ©curitĂ©, sĂ©curitĂ©, sĂ©curitĂ©) ;

– le totem du vaccinisme Covid (rĂ©habilitation totale des non-vaccinĂ©s, grĂące Ă  Robert Kennedy Jr) ;

– l’intervention dans la politique du pouvoir judiciaire corrompu (le vĂ©ritable cancer de toute dĂ©mocratie).

A noter : il n’y a guĂšre de sujet, parmi ceux citĂ©s, qui ne voie l’Eglise prendre fiĂšrement le parti « liberal ».

 

Aurons-nous un jour chez nous un leader politique qui aura le courage, la force et la clartĂ© de proposer ces projets en leur donnant une chance concrĂšte de mise en Ɠuvre immĂ©diate ?

 

J’imagine le dĂ©sespoir de Jorge et de ses diaboliques Chevaliers de l’Apocalypse, puis de la ConfĂ©rence Ă©piscopale italienne, de l’Action catholique, de la CommunautĂ© de Sant’Egidio, des catholiques de base et de tous les membres des paroisses modernistes, inclusives et synodales qui peuplent notre pays. Que de cris dĂ©sespĂ©rĂ©s, que de hurlements de malĂ©diction Ă  l’encontre du tycoon de New York ! (
)

 

Enfin, l’accent est mis sur un aspect de la cĂ©rĂ©monie d’investiture. La figure du vice-prĂ©sident Vance. Un visage net et dĂ©terminĂ© ; une histoire encore courte derriĂšre lui, mais extrĂȘmement douloureuse, d’oĂč Ă©merge, me semble-t-il, une vision trĂšs proche de nos exigences tant religieuses que civiques. Un protestant rĂ©cemment converti au catholicisme ; une foi qui pour lui, pour autant que j’aie pu en juger, est extrĂȘmement Ă©loignĂ©e des mĂ©tastases de la nouvelle Ă©glise universelle-synodale actuelle.

 

Trump a ses annĂ©es, et il est de toute façon un personnage destinĂ© Ă  passer le relais bientĂŽt. J’espĂšre vraiment qu’avec le choix de Vance, il a vu juste ; pour l’AmĂ©rique et un peu pour nous aussi.

Bras de fer entre Donald Trump et le pape François ?

21/01/2025

Bras de fer entre Donald Trump et le pape François ?

[...]Alors que Joe Biden vient de remettre au pape François la Medal of Freedom, Ă©quivalent de la LĂ©gion d’honneur, dont il a dĂ©corĂ© aussi le milliardaire mondialiste George Soros, le retour de Donald Trump Ă  la Maison Blanche annonce des changements nets dans l’orientation idĂ©ologique du nouveau gouvernement.[...]

 

 

Un ambassadeur pro-vie et pro famille

 

[...]Parmi ces membres de la garde rapprochĂ©e de Trump, Brian Burch, choisi pour ĂȘtre le nouvel ambassadeur de la Maison Blanche auprĂšs du Saint-SiĂšge. Ami de longue date de J.D. Vance, le vice-prĂ©sident rĂ©cemment converti au catholicisme, Brian Burch a lancĂ© en 2008 CatholicVote (CV), financĂ© par les dons de laĂŻcs, dont la mission est d’encourager les fidĂšles Ă  vivre leur foi activement sur la place publique.[...]

 

[...]Ce battant, pĂšre de neuf enfants,  dirige aussi, prĂšs de Chicago, une Ă©cole catholique Montessori.[...]

 

[...]Sans faire partie des rad trad (traditionalistes exclusifs), respectueux de la papautĂ©, Brian Burch n’a pas hĂ©sitĂ© Ă  fustiger en 2023 les manƓuvres du FBI pour tenter d’intimider les participants Ă  la messe ancienne.[...]

 

Dans la ligne de François


[...]Mgr McElroy s’est illustrĂ© comme le protĂ©gĂ© de l'archevĂȘque McCarrick, criminel pĂ©dĂ©raste rĂ©duit a l’état laĂŻc aprĂšs une succession de scandales sexuels et financiers qui Ă©branla durablement l’Église aux États-Unis.[...]

 

[...]Mgr McElroy est sans doute, de tous les Ă©vĂȘques amĂ©ricains, celui qui a le plus encouragĂ© publiquement LGBT et divorcĂ©s remariĂ©s Ă  recevoir la Sainte Communion sans repentir ni confession prĂ©alables.[...]

 

[...]Par ailleurs, Mgr McElroy milite pour l’accĂšs des femmes au diaconat. Et il ne voit aucune raison de priver des politiciens « catholiques » favorables au meurtre des tout-petits, comme Joe Biden et tant d’autres, de l’accĂšs sans condition Ă  la Sainte Eucharistie, en opposition au paragraphe 915 de la loi canonique.[...]

Dans les médias, la Marche pour la vie ne passe pas inaperçue

20/01/2025

Dans les médias, la Marche pour la vie ne passe pas inaperçue

dĂ©pĂȘche AFP : “Le cortĂšge a rassemblĂ© 15.000 participants selon les organisateurs, 4300 selon la prĂ©fecture de police”


Valeurs Actuelles : Marche pour la vie : « C’est une marche pour la survie », estime Philippe de Villiers


Sud Ouest : « C’est une marche pour le droit Ă  vivre »


L’HumanitĂ© a consacrĂ© 2 pages de son Ă©dition papier de ce matin : “Une mobilisation limitĂ©e aux catholiques ultra-conservateurs et Ă  l’extrĂȘme droite.”


Mediapart : “Manif anti-avortement : la France catho-tradi s’affiche dans Paris”


La Croix souligne la jeunesse des manifestants : “Dimanche 19 janvier, quelques milliers de personnes, dont beaucoup de jeunes catholiques, Ă©taient rĂ©unies pour dire leur « fiertĂ© » d’avoir « luttĂ© » contre cette « loi mortifĂšre ».”


Le Figaro a réalisé un reportage vidéo


Boulevard Voltaire a vu moins de monde que la prĂ©fecture : “Dans une ambiance chaleureuse et festive, prĂšs de 3.000 personnes venues de toute la France se sont rendues sur la place du TrocadĂ©ro Ă  Paris.”


LibĂ©ration a Ă©tĂ© marquĂ© par la minute de silence : “Il y a des situations dans lesquelles soixante secondes peuvent sembler une Ă©ternitĂ©. Comme quand, le regard rivĂ© au sol, la mine grave et les mains jointes, plusieurs milliers de personnes se recueillent en silence, en hommage aux «10 millions de bĂ©bĂ©s pas nĂ©s, en France». “


Complotiste, le Nouvel Obs voit la patte de Bolloré


Il y a 20 ans, aucun mĂ©dia ne parlait de cette manifestation. Elle n’existait pas : dĂ©sinformation par occultation. Aujourd’hui, elle fait partie du paysage et chaque annĂ©e les Français peuvent constater que la voix des pro-vie ne faiblit pas.

 

Les liens des articles sont sur le Salon Beige

L’Esprit Saint dĂ©signe Fabien comme nouveau pape

20/01/2025

 L’Esprit Saint dĂ©signe Fabien comme nouveau pape

Les raisons d'y croire


Le 2 janvier 236, lorsque le pape AnthĂšre meurt au terme d’un pontificat de quarante-deux jours, les chrĂ©tiens sont la cible de l’empereur Maximin Ier, qui les tient pour responsables des nombreux problĂšmes de l’Empire. Il se montre particuliĂšrement impitoyable avec la chrĂ©tientĂ© de Rome. Dans ces conditions, coiffer la tiare assure de finir entre les mains du bourreau, sort qui n’attire pas grand monde.


À l’époque, et pour longtemps encore, il n’y a ni conclave ni collĂšge de cardinaux Ă©lecteurs ; ce sont les fidĂšles qui font le pape, par acclamation. L’avantage de cette pratique est que, l’élection Ă©tant publique, il y aura beaucoup de gens Ă  mĂȘme de tĂ©moigner des Ă©vĂ©nements et de ces circonstances assez particuliĂšres.


Mais, en ce temps de persĂ©cutions, il n’y a tout bonnement pas de candidat ; ou ceux qui se prĂ©sentent ne font pas l’unanimitĂ©, de sorte que le siĂšge de Pierre est vacant depuis une pleine semaine, et cela ne semble pas s’arranger.


Comme tout baptisĂ© est Ă©lecteur, les Romains chrĂ©tiens peuvent facilement venir voir oĂč en est le scrutin et prendre part au vote. C’est ce que fait, ce 10 janvier, un patricien du nom de Fabien, qui appartient Ă  l’une des grandes familles de Rome et qui, laĂŻc, ne reprĂ©sente pas un candidat Ă©ventuel.


Fabien se mĂȘle Ă  la foule massĂ©e dans la salle oĂč se dĂ©roule le scrutin. Constatant, au bout d’un moment, qu’aucun pape ne sera Ă©lu ce jour-lĂ , il s’apprĂȘte Ă  sortir lorsque, par l’oculus de la piĂšce, entre une colombe qui, dĂ©concertĂ©e par le bruit et la foule, volette en se cognant aux murs.


Un grand silence se fait ; tous regardent l’oiseau qui est le symbole du Saint Esprit tel qu’il s’est manifestĂ© au bord du Jourdain lors du baptĂȘme de JĂ©sus par Jean. MĂȘme s’ils savent qu’il s’agit d’un vĂ©ritable oiseau, et non d’une apparition, ils comprennent aussi que l’arrivĂ©e de cette colombe est un signe du Ciel.


Cette rĂ©action est conforme aux façons de faire de la sociĂ©tĂ© romaine, mĂȘme christianisĂ©e, qui perçoit des signes et des symboles dans des Ă©vĂ©nements en apparence anodins. L’histoire est donc vraisemblable et ne relĂšve pas de la fable pieuse.


D’ailleurs, elle nous a Ă©tĂ© transmise par l’un des tĂ©moins les plus fiables qui soit, le patriarche de Carthage, saint Cyprien, qui rappellera l’incident dans sa correspondance aprĂšs le martyre de Fabien, le 20 janvier 251. Or, Cyprien, en liaison constante avec Rome, est trĂšs bien informĂ© de tout ce qui s’y passe et n’accorderait pas de crĂ©dit Ă  une simple rumeur.


AprĂšs avoir tournĂ© plusieurs fois dans la salle Ă  la recherche d’une issue, l’oiseau se pose sur l’épaule de Fabien. Ce signe est interprĂ©tĂ© comme une manifestation de la volontĂ© de Dieu, et l’assistance crie aussitĂŽt : « Il en est digne » – formule d’acclamation qui salue l’élection du pape. MĂȘme s’il est abasourdi de l’aventure, Fabien accepte de devenir le successeur de Pierre.

Les archĂ©ologues ont retrouvĂ© dans une catacombe supposĂ©e avoir Ă©tĂ© le théùtre de l’élection miraculeuse une fresque contemporaine des faits reprĂ©sentant la colombe au-dessus de la tĂȘte de Fabien, assis sur la chaire de Pierre. Cette image prouve que l’histoire Ă©tait connue et admise de tous, y compris des autoritĂ©s religieuses dĂšs le IIIe siĂšcle.


Il faut que l’évĂ©nement soit authentique et indiscutable pour que l’on ait entĂ©rinĂ© la volontĂ© divine ainsi manifestĂ©e et fait de Fabien le dix-neuviĂšme successeur de Pierre. En effet, Fabien est un laĂŻc, ce qui contraint l’Église Ă  l’ordonner prĂȘtre en catastrophe.


Cela implique aussi que Fabien ait abandonnĂ© sa vie d’autrefois, peut-ĂȘtre quittĂ© une famille ou renoncĂ© aux avantages de sa position sociale pour s’occuper de l’Église du Christ, avec tous les risques attachĂ©s Ă  la charge. Nul ne le ferait sans la profonde conviction de ne pouvoir se dĂ©rober Ă  son devoir et Ă  la volontĂ© de Dieu.

 

Suite sur 1000 raisons de croire


Auteur : SpĂ©cialiste de l’histoire de l’Église, postulateur d’une cause de bĂ©atification, journaliste pour de nombreux mĂ©dias catholiques, Anne Bernet est l’auteur de plus d’une quarantaine d’ouvrages pour la plupart consacrĂ©s Ă  la saintetĂ©.

Un miracle eucharistique en Pologne

20/01/2025

Un miracle eucharistique en Pologne

Le 4 janvier 2014, le curĂ© de la paroisse Saint-Hyacinthe, Don Andrzej Ziomba, a expliquĂ© que, accompagnĂ© d’autres prĂȘtres, il est allĂ© voir si l’hostie consacrĂ©e tombĂ©e Ă  terre s’était dissoute dans l’eau : « Nous avons notĂ© que l’hostie ne s’était pas dissoute et qu’elle apparaissait tachĂ©e de sang sur environ 1/5e de sa surface. Nous avons dĂ©cidĂ© alors d’informer l’évĂȘque, lequel a nommĂ© une commission thĂ©ologique et scientifique pour faire des analyses. Entre-temps, nous avons observĂ© au fil des jours le changement de couleur de la tache sur l’hostie, passant d’un rouge intense Ă  un rouge foncĂ© ». Un Ă©chantillon de l’Hostie est prĂ©levĂ© par les scientifiques le 26 janvier 2014. L’institut mĂ©dico-lĂ©gal de Wroclaw a exclu, dans la premiĂšre analyse, la prĂ©sence de bactĂ©ries ou de champignons. La seconde analyse histopathologique a mis en Ă©vidence que certains fragments pouvaient ĂȘtre une partie de tissu cardiaque.

 

Il a alors Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© d’avoir un avis supplĂ©mentaire auprĂšs de l’institut mĂ©dico-lĂ©gal de Szczecin oĂč les Ă©chantillons ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s, sans pour autant prĂ©ciser leur origine. Au terme des analyses menĂ©es, le dĂ©partement d’histopathologie de la facultĂ© de mĂ©decine de PomĂ©ranie de Szczecin, a annoncĂ© « qu’il a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans l’image histopathologique des Ă©chantillons de tissu constituĂ©s de fragments de fibres musculaires striĂ©es en coupe transversale ». Et cela « ressemblait fortement Ă  un muscle de cƓur humain avec prĂ©sence d’altĂ©rations frĂ©quemment observĂ©es dans des cas d’agonie ».

 

Les rĂ©sultats des analyses ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s au Vatican, auprĂšs de la CongrĂ©gation pour la doctrine de la foi qui a reconnu le caractĂšre surnaturel de l’évĂ©nement. Mgr Zbigniew Kiernikowskiego, Ă©vĂȘque de Legnica, a annoncĂ© que, suite aux indications du Saint-SiĂšge, il avait ordonnĂ© au vicaire paroissial Don Andrzej Ziombra « la prĂ©paration d’un lieu adaptĂ© pour exposer la prĂ©cieuse relique, de façon Ă  ce que les fidĂšles puissent exprimer leur adoration de maniĂšre appropriĂ©e ».

 

Le fait que le Miracle de Legnica se soit produit prĂ©cisĂ©ment dans l’église dĂ©diĂ©e Ă  saint Hyacinthe (1185-1257) est remarquable. Ce Dominicain trĂšs dĂ©vouĂ© Ă  l’Eucharistie a Ă©tĂ© lui-mĂȘme tĂ©moin d’un miracle liĂ© Ă  l’eucharistie.

 

 

Miracoli Eucaristici - Legnica

Que signifie “espĂ©rer contre toute espĂ©rance” ?

18/01/2025

Que signifie “espĂ©rer contre toute espĂ©rance” ?

Alors que l’Église nous invite Ă  mĂ©diter sur l’espĂ©rance en cette annĂ©e sainte, il est bon de prendre la main de cette vertu thĂ©ologale, cette petite fille dĂ©crite par Charles PĂ©guy entre ses deux sƓurs aĂźnĂ©es, la foi et la charitĂ© :

La foi voit ce qui est. La charitĂ© aime ce qui est. L’espĂ©rance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisĂ©. Sur la route montante. TraĂźnĂ©e, pendue aux bras de grandes sƓurs, qui la tiennent par la main, la petite espĂ©rance s’avance. Et au milieu de ses deux grandes sƓurs elle a l’air de se laisser traĂźner. Comme une enfant qui n’aurait pas la force de marcher. Et qu’on traĂźnerait sur cette route malgrĂ© elle. Et en rĂ©alitĂ© c’est elle qui fait marcher les deux autres. Et qui les traĂźne, et qui fait marcher le monde. Et qui le traĂźne. Car on ne travaille jamais que pour les enfants. Et les deux grandes ne marchent que pour la petite (Le Porche du MystĂšre de la deuxiĂšme vertu). 


EspĂ©rer l’essentiel


L’espĂ©rance fait cruellement dĂ©faut Ă  notre monde, comme bien d’autres vertus, mais elle manque aussi souvent, de façon plus surprenante, dans notre vie de foi. Pourtant elle est cette capacitĂ© Ă  espĂ©rer l’essentiel, Ă  savoir la bĂ©atitude Ă©ternelle. Il ne s’agit pas de ne jamais Ă©prouver de dĂ©couragements, de dĂ©sespoirs humains passagers, mais de demeurer accrocher Ă  cette ancre. D’ailleurs l’allĂ©gorie de l’espĂ©rance est une femme portant une ancre de navire. Saint Paul, parlant d’Abraham justifiĂ© non par ses Ɠuvres mais par sa foi en Dieu, Ă©crit que le patriarche espĂ©ra contre l’espĂ©rance mĂȘme parce qu’il crut en des promesses tellement extraordinaires qu’il ne pouvait en rien espĂ©rer par des moyens et des lumiĂšres naturels. Et il applique cette espĂ©rance contre toute espĂ©rance Ă  l’expĂ©rience de chaque fidĂšle qui peut se glorifier dans l’espĂ©rance de l’éternitĂ©. Il ajoute : "Nous nous glorifions encore dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience ; la patience, l’épreuve ; et l’épreuve, l’espĂ©rance. Or l’espĂ©rance ne confond point, parce que la charitĂ© de Dieu est rĂ©pandue en nos cƓurs par l’Esprit saint qui nous a Ă©tĂ© donnĂ©" (Rm 5, 3-4). 

 

L’espĂ©rance ne fleurit pas lorsque tout est calme. Bien au contraire, elle ne peut jaillir que du plus profond de l’abĂźme, de la dĂ©rĂ©liction, du cƓur des Ă©preuves. C’est une espĂ©rance incandescente, une folie d’espĂ©rance qui saisit celui qui, ne pouvant compter sur rien de terrestre, se jette ainsi dans la folie de l’amour de Dieu. Cet entĂȘtement dans l’espĂ©rance irrigue le cƓur de tous les mystiques. Un des grands apĂŽtres de la misĂ©ricorde divine, choisi personnellement par le Christ Lui-mĂȘme, fut saint Claude La ColombiĂšre. Ce dernier ne cessa d’inviter Ă  l’espĂ©rance comme le seul bien que rien ni personne ne pouvait nous arracher. TrĂšs souvent, dans ses puissantes et inspirantes priĂšres, il rĂ©pĂšte que le Malin lui-mĂȘme ne peut rien contre l’espĂ©rance : "C’est en vain que votre ennemi et le mien me tend tous les jours de nouveaux piĂšges. Il me fera tout perdre plutĂŽt que l’espĂ©rance que j’ai en votre misĂ©ricorde. Quand je serais retombĂ© cent fois et que mes crimes seraient cent fois plus horribles qu’ils ne sont, j’espĂ©rerais encore en vous." 

 

Le combat et la confiance


La dialectique du dĂ©sespoir que prĂȘchent les nihilistes n’a aucune prise sur une Ăąme qui s’abandonne et qui croit. Cela n’empĂȘche pas le combat, souvent rude car il faut d’abord Ă©prouver le vide, le pĂątir, avant de se jeter Ă  corps perdu dans l’espĂ©rance. Tel est le cri, dans la bouche du Christ en Croix : Deus, Deus quare me dereliquisti ? - "Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-Vous abandonnĂ© ?" (Ps 21, 2), cri dĂ©passĂ© bien vite : In manus tuas commendo spiritum meum - "En vos mains je remets mon esprit" (Lc, 23, 46). Saint Claude La ColombiĂšre, dans une veine identique digne du vĂ©ritable disciple, s’adresse ainsi Ă  Dieu :

Pour moi Seigneur, Vous ĂȘtes toute ma confiance, Vous ĂȘtes ma confiance mĂȘme. Je connais, hĂ©las, je ne le connais que trop, que je suis fragile et changeant ; je sais ce que peuvent les tentations contre les vertus les plus affermies. Mais cela ne peut m’effrayer tant que j’espĂ©rerai ; je me tiens Ă  couvert de tous mes malheurs et je suis assurĂ© d’espĂ©rer toujours, parce que j’espĂšre encore cette invariable espĂ©rance.


Autant un jugement extĂ©rieur peut affecter ou remettre en cause la qualitĂ© et l’honnĂȘtetĂ© de notre foi, de notre charitĂ©, autant l’espĂ©rance n’appartient qu’à celui qui l’éprouve et qui est portĂ© par elle. VoilĂ  pourquoi elle est indĂ©racinable, y compris lorsque tous les dĂ©mons se saisissent de la hache pour la mettre Ă  bas. Un auteur paĂŻen, Tao, a cette juste formule : "On ne peut pas demeurer longtemps sur la pointe des pieds" (Tao Te King, 24). Le volontarisme et la tension dans les choses spirituelles sont inefficaces car tout finit par craquer. L’espĂ©rance permet Ă  l’ñme de dĂ©faillir, de ne pas se raidir, d’effacer en elle ce qui ne provient que du moi peureux, inquiet ou Ă©goĂŻste.

 

L’espĂ©rance aide Ă  transcender ce qui est mal


Cela ne signifie pas qu’il faut tout aborder avec un regard aveugle et un sourire bĂ©at. L’optimiste par principe ne vit pas d’espĂ©rance. Il laisse souvent de cĂŽtĂ© ses angoisses ou bien il prouve qu’il n’est guĂšre en phase avec la souffrance des autres. Ce n’est pas ĂȘtre pessimiste et manquer d’espĂ©rance que de mettre le doigt sur ce qui fait mal, sur ce qui ne tourne pas rond en ce monde, que de dĂ©noncer les dangers qui nous guettent et les corruptions qui nous empoisonnent. L’espĂ©rance aide Ă  transcender ce qui est mal, sans pour autant dĂ©mobiliser et paralyser. Elle ne crĂ©e point l’indiffĂ©rence et la paresse ;

 

Gustave Thibon Ă©crit Ă  ce sujet : 

"L’espĂ©rance chrĂ©tienne est une vertu surnaturelle, enracinĂ©e dans la foi en la toute-puissance et en la toute-bontĂ© de Dieu, et dont aucune catastrophe temporelle ne peut et ne doit venir Ă  bout. [
] C’est prostituer l’espĂ©rance thĂ©ologique que de l’appliquer sans discernement Ă  tout ce qui se produit dans le temps et d’attendre que le bien sorte automatiquement du mal" (L’Équilibre et l’Harmonie). 

 

L’espĂ©rance est une victoire


Comme l’a rappelĂ© Ă  de nombreuses reprises Georges Bernanos, il existe une "espĂ©rance des imbĂ©ciles". Une espĂ©rance qui ne s’appuie pas sur la vertu de force n’est que mollesse et conduit irrĂ©mĂ©diablement Ă  la catastrophe. Dans ce cas, comme le dit cet Ă©crivain combattant : "Une seule once de dĂ©sespoir suffirait Ă  prĂ©server cent mille imbĂ©ciles de la pourriture, au lieu que chaque Ă©jaculation d’espĂ©rance prĂ©cipite leur liquĂ©faction" (Encyclique aux Français). Il parle ici d’un dĂ©sespoir qui n’est pas le pĂ©chĂ© contre l’esprit, mais cette once de rĂ©alisme qui est la condition pour une action courageuse et pour une vision surnaturelle. Lorsque le dĂ©sespoir fascine les cƓurs et les jette dans la rĂ©volte et le goĂ»t du nĂ©ant, la juste espĂ©rance n’est pas l’optimisme bĂ©at.

 

Bernanos nous avertit encore, alors qu’il est accusĂ© de dĂ©sespĂ©rer, Ă  la fin de sa vie, devant la France de la LibĂ©ration :

Je viens d’écrire ce mot de dĂ©sespoir par dĂ©fi. Je sais parfaitement qu’il ne signifie plus rien pour moi. Autre chose est souffrir l’agonie du dĂ©sespoir, autre chose le dĂ©sespoir lui-mĂȘme. C’est lĂ  une vĂ©ritĂ© que je dois Ă  certains garçons peu rĂ©flĂ©chis disposĂ©s Ă  se tromper non moins grossiĂšrement sur l’espĂ©rance que sur l’amour. Je voudrais les mettre en garde contre les charlatans dont le faux espoir n’est qu’un lĂąche prĂ©texte Ă  ne pas courir le risque de la vĂ©ritable espĂ©rance. Car l’espĂ©rance est une victoire, et il n’y a pas de victoire sans risque. Celui qui espĂšre rĂ©ellement, qui se repose dans l’espĂ©rance, est un homme revenu de loin, de trĂšs loin, revenu sain et sauf d’une grande aventure spirituelle, oĂč il aurait dĂ» mille fois pĂ©rir (Français, si vous saviez
) .


L’espĂ©rance Ă  cultiver durant cette annĂ©e sainte est faite de ce bois. Elle n’est point l’optimisme bĂ©at des lĂąches et des pleutres, mais la couronne justement gagnĂ©e avec effort aprĂšs avoir surmontĂ© les obstacles naturels pour embrasser cet ancrage surnaturel. Nul ne peut jeter l’ancre avant d’avoir voyagĂ© et d’avoir affrontĂ© et traversĂ© tant de dangers et tant de piĂšges.

 

Jean-François Thomas, sj  Article publiĂ© dans ALETEIA

Le pape et le Tradiland

16/01/2025

Le pape et le Tradiland

Voici l’intĂ©gralitĂ© de l’extrait concernĂ© :
« Il est Ă©tabli aujourd’hui que la cĂ©lĂ©bration de la messe selon le missel prĂ©conciliaire, en latin, doit ĂȘtre expressĂ©ment autorisĂ©e par le DicastĂšre pour le Culte, qui ne l’accordera que dans certains cas particuliers ; parce qu’il n’est pas bon que la liturgie devienne idĂ©ologie.
C’est curieux, cette fascination pour ce que l’on ne comprend pas, qui a un air un peu occulte, et qui semble parfois intĂ©resser mĂȘme les gĂ©nĂ©rations les plus jeunes.
Souvent, cette rigiditĂ© s’accompagne de toilettes recherchĂ©es et coĂ»teuses, de dentelles, de rubans, de chasubles. Ce n’est pas un goĂ»t pour la tradition, mais une ostentation de clĂ©ricalisme, qui n’est rien d’autre que la version ecclĂ©siastique de l’individualisme.
Non pas un retour au sacrĂ©, mais tout le contraire : une mondanitĂ© sectaire. Parfois, ces dĂ©guisements dissimulent des dĂ©sĂ©quilibres, des dĂ©viations affectives, des problĂšmes comportementaux, un malaise personnel qui peut ĂȘtre instrumentalisé  »

 

RĂ©sumons : les traditionalistes sont, dans l’ordre : des crĂ©tins qui aiment ce qu’ils ne comprennent pas, des effĂ©minĂ©s clĂ©ricaux et des mondains sectaires dĂ©sĂ©quilibrĂ©s dont les problĂšmes comportementaux et les dĂ©viances peuvent ĂȘtre instrumentalisĂ©es par 
 allez 
 au hasard 
 l’extrĂȘme droite.

 

L’insulte est soignĂ©e, complĂšte, prĂ©cise.

 

Pourtant notre Saint PĂšre Ă©tait bien dans son rĂŽle Ă  Lisbonne : « Il y a de la place pour tout le monde dans l’Église. Et s’il vous plaĂźt, quand il n’y en a pas, faisons-en sorte qu’il y en ait, mĂȘme pour ceux qui se trompent, pour ceux qui tombent, pour ceux qui peinent
 para todos, todos, todos » (« pour tous, tous, tous »).

 

Comprenne qui pourra. En attendant, la plaie des tradis ouverte depuis 50 ans se refermait doucement grùce à Benoßt XVI ; depuis Traditionis machin truc, la voici rouverte et charcutée à plaisir.

Il reste que le pape est le chef denotre Eglise, prions pour lui et aimons le !

 

Christe Eleison !

Notre-Dame et l’avenir de l’Église aux Pays-Bas (et ailleurs !)

15/01/2025

Notre-Dame et l’avenir de l’Église aux Pays-Bas (et ailleurs !)

Notre Dame a Ă©tĂ© ressuscitĂ©e dans toute sa splendeur et sa gloire. GrĂące Ă  Dieu, car Ă  l’origine, les projets Ă©taient trĂšs diffĂ©rents. D’accord, il y a eu quelques ratĂ©s – un autel minimaliste en bronze curieusement conçu qui dĂ©tonne avec la grandeur de la cathĂ©drale, des siĂšges en mĂ©tal, des fonts baptismaux qui ne ressemblent pas Ă  des fonts baptismaux, une chasuble de chƓur qui semblait empruntĂ©e Ă  un clown, et des calices Ă©tranges – mais l’ensemble est d’une grande beautĂ©.

 

Les cĂ©rĂ©monies liturgiques entourant la rĂ©ouverture de Notre-Dame ont elles aussi Ă©tĂ© dignes. Elles permettent aux fidĂšles de s’élever au-dessus du banal pour atteindre le surnaturel. C’est ce dernier qui est si nĂ©cessaire Ă  notre Ă©poque, oĂč tout doit ĂȘtre comprĂ©hensible. Le latin serait incomprĂ©hensible et ennuyeux. Le sacrĂ© a cĂ©dĂ© la place Ă  l’interpersonnel.

 

Mais comment en est-on arrivĂ© Ă  ce que nous voyons aujourd’hui dans les Ă©glises : des drapeaux arc-en-ciel, des activistes LGTB qui dansent autour de l’autel, des groupes de second ordre qui jouent des airs pop, des sermons qui sont en fait des expressions du politiquement correct. Pourquoi le beau et le vrai ont-ils cĂ©dĂ© la place Ă  la laideur et aux opinions ? Des bĂątiments laids, des murs blanchis Ă  la chaux, l’iconoclasme et des spectacles mal jouĂ©s qui devraient passer pour de la liturgie. Les bancs d’agenouillement et les bancs de communion ont Ă©tĂ© supprimĂ©s. Le mystĂšre, le sacrĂ©, le surnaturel devaient cĂ©der la place Ă  la platitude horizontale.

 

À Notre-Dame, j’ai vu le respect de la Tradition, j’ai entendu les chants cĂ©lestes des enfants, j’ai dĂ©tectĂ© la faim de transcendance. Le Christ Ă©tait Ă  nouveau au centre.

 

Je vois l’aspiration à cela chez ceux que l’on appelle les nouveaux catholiques, sur lesquels je reviendrai dans un instant.

 

Mais cela n’a pas encore pĂ©nĂ©trĂ© Ă  Rome. LĂ -bas, ils sont prĂ©occupĂ©s par le nouveau mot Ă  la mode, la synodalitĂ©. Si seulement nous devenons synodaux, l’Église redeviendra attrayante, l’Église aura Ă  nouveau un avenir, c’est l’opinion qui prĂ©vaut. Si seulement nous Ă©coutons, oui, tout sera diffĂ©rent. Les gens donnent l’impression que les pasteurs ne les ont jamais Ă©coutĂ©s au cours des 2000 derniĂšres annĂ©es. On fait croire que l’Esprit Saint est endormi depuis 2000 ans.

 

Je vois autre chose. C’est prĂ©cisĂ©ment l’esprit de l’ùre sĂ©cularisĂ©e moderne qui a conquis les gens. Les dirigeants de l’Église sont comme DĂ©mas qui a abandonnĂ© Paul par amour pour le monde sĂ©culier [ndt: rĂ©fĂ©rence Ă  la 2e lettre de Paul Ă  TimothĂ©e, 4: 09-10 – « Efforce-toi de me rejoindre au plus vite, car DĂ©mas m’a abandonnĂ© par amour de ce monde, et il est parti pour Thessalonique ». Merci Ă  JL pour la prĂ©cision]. Comme Judas qui croyait que l’argent dĂ©pensĂ© pour JĂ©sus Ă©tait mieux dĂ©pensĂ© pour les pauvres. Pour les plus libĂ©raux, c’est bien vu. Ils ressemblent Ă  ceux qui rĂ©clament Barabbas, l’activiste qui poursuivait une utopie mondaine. Ils disent : nous prenons les choses en main. JĂ©sus, lui, a fait la volontĂ© du PĂšre et a choisi la croix. Cela a semblĂ© ĂȘtre un Ă©chec, mais la croix elle-mĂȘme a apportĂ© la rĂ©demption.

 

Pourquoi les gens ont-ils abandonnĂ© l’Église au cours des soixante derniĂšres annĂ©es ? Parce que l’Église les a abandonnĂ©s. L’Église a Ă©garĂ© le peuple de l’Église.


Oui, dit l’Église, nous dĂ©fendons l’environnement, le changement climatique, la diversitĂ©, les pauvres, etc. Et l’on insiste davantage sur cela que sur la liturgie digne, le caractĂšre sacrĂ©, l’appel Ă  la conversion et la prioritĂ© donnĂ©e au salut de l’ñme.

 

Les gens oublient que c’est prĂ©cisĂ©ment ce qui nourrit le peuple pour qu’il commence rĂ©ellement Ă  accomplir les Ɠuvres de misĂ©ricorde. MĂšre Teresa, Peerke Donders, Saint François, le PĂšre Damien n’auraient jamais fait ce qu’ils ont fait s’ils ne s’étaient pas nourris des sacrements, de la priĂšre, de l’adoration eucharistique et du rosaire. Non, ils n’ont pas laissĂ© la politique ou les institutions s’en charger. MĂšre Teresa Ă©tait trĂšs claire Ă  ce sujet : « Si les gens ne changent pas, les structures ne changeront pas non plus ».

 

Depuis les annĂ©es 1960, l’Église a rendu la foi ridicule, ne nommant pas l’essentiel et n’en corrigeant nulle part les dĂ©raillements. Regardez les abus liturgiques qui sĂ©vissent. Lors des messes de confirmation, je suis rĂ©guliĂšrement Ă©pouvantĂ© par des chorales qui ne chantent que des chansons du Top 2000. Il m’est arrivĂ© une fois de voir la chorale accompagnĂ©e d’un groupe assourdissant chanter uniquement des chansons de Bruce Springsteen. « Because the Night Belongs to Lovers» Ă©tait la chanson du sacrifice. À la fin de la messe, j’étais certain que nous ne reverrions jamais ces confirmands Ă  l’église. Lors d’une autre messe de confirmation (Nijmegen), le prĂȘtre a refusĂ© la communion Ă  un confirmand qui voulait recevoir la communion sur la langue. En fait, c’est trĂšs clĂ©rical : ce prĂȘtre fait ses propres rĂšgles et les impose aux fidĂšles.

 

C’est le problĂšme de l’Église depuis Vatican II : l’Église n’enseigne pas ce que l’Évangile enseigne. Nous avons peur de proclamer des opinions catholiques. Quel pasteur parle encore du salut des Ăąmes, des fins derniĂšres, du pardon des pĂ©chĂ©s ? Au contraire, nous prenons nos distances. Nous nous excusons pour le confrĂšre individuel qui prie dans une clinique d’avortement. Nous soutenons la dĂ©cision du conseil d’administration d’une Ă©cole catholique romaine (Limbourg) qui a refusĂ© Ă  des sƓurs l’accĂšs Ă  l’école parce que ces sƓurs ne mentionnaient qu’une seule variante lorsqu’il s’agissait du sacrement du mariage : homme/femme.

Il n’est pas Ă©tonnant que l’Église ait disparu. Qu’est-ce que nous reprĂ©sentons encore ? Le pape interdit la messe traditionnelle en latin Ă  Chartres et Ă  Notre-Dame et, la mĂȘme semaine, inscrit un pĂšlerinage LGTB au programme de l’AnnĂ©e sainte. Nous aspirons certainement Ă  la « libertĂ© et Ă  la joie », mais dans la pratique, cela semble dĂ©boucher sur la dĂ©bauche et le mĂ©contentement.

 

Nous avons besoin de normes et de valeurs communes. D’oĂč viennent-elles? Des normes et des valeurs qui s’appliquent Ă  tous et Ă  tout moment. Oui, il existe LA vĂ©ritĂ© qui s’applique Ă  tous. Et oui, nous pouvons la connaĂźtre. Socrate, Platon et Aristote le savaient dĂ©jĂ . Cette loi naturelle a une origine surnaturelle que le monde sĂ©culier ne connaĂźt pas.

 

Que s’est-il passĂ© aprĂšs Vatican II ? Les gens ont entamĂ© un dialogue avec le monde. Ce n’est pas dĂ©raisonnable. Mais qu’ont-ils fait ? Ils ont temporairement mis la vĂ©ritĂ© de la foi catholique entre parenthĂšses afin d’entrer en dialogue avec la modernitĂ©.

 

Ce qui a finalement conduit Ă  une adhĂ©sion totale au monde sĂ©culier. L’Église Ă©tait tellement dĂ©sireuse de dĂ©montrer sa conformitĂ© avec le monde qu’elle a complĂštement perdu son identitĂ©. Elle en est venue Ă  la conclusion que l’Esprit Saint Ă©tait tout aussi, voire plus, Ă  l’Ɠuvre dans le monde sĂ©culier que dans l’Église elle-mĂȘme. On est mĂȘme allĂ© jusqu’à minimiser, voire nier, les vĂ©ritĂ©s intemporelles de l’Église. On a dit qu’il s’agissait de simples fantaisies de thomistes et d’autres thĂ©ologiens dĂ©passĂ©s. Cela s’est traduit par une traduction complĂštement horizontale de l’Évangile. La mĂ©taphysique a Ă©tĂ© abandonnĂ©e et l’accent a Ă©tĂ© mis sur la communautĂ©.

 

La consĂ©quence a Ă©tĂ© une liturgie plate, dans laquelle le pĂ©chĂ© et le pardon n’avaient plus leur place. La faute est rejetĂ©e sur les autres. C’est aux structures de changer. Le mea culpa est devenu tua culpa, parce que bon, ça va, ce n’est pas ma faute. Le caractĂšre sacrĂ© est devenu mĂ©connaissable. On ne croit plus en la realis presentia. C’est devenu un symbole, rien de plus. La prĂ©sence de JĂ©sus est en nous, pas dans le pain et le vin.

 

L’eucharistie a Ă©tĂ© relĂ©guĂ©e au rang de repas. D’oĂč l’invitation faite Ă  Jan et Ă  tous de recevoir l’hostie, distribuĂ©e par Flip et Loulou en jeans assortis. Pas Ă  genoux et sur la langue, bien sĂ»r. C’est juste un symbole. JĂ©sus s’est aussi assis Ă  la table des pĂ©cheurs, non? (En fait, non. Seuls les apĂŽtres Ă©taient prĂ©sents lors de la derniĂšre CĂšne. JĂ©sus a explicitement Ă©tabli un lien entre cette derniĂšre cĂšne et le sacrifice sur la croix le lendemain). En fait, pourquoi ne cĂ©lĂ©brer que des messes quand on peut aussi offrir des services WC? [sic!] Flip et Loulou peuvent trĂšs bien s’en charger.

 

Il devait ĂȘtre question de justice sociale, de soupes populaires, d’action. Oui, surtout d’action. Nous nous Ă©levons contre la discrimination et le racisme, nous participons au dĂ©bat social sur le changement climatique. Nous sommes manifestement inclusifs et diversifiĂ©s et nous brandissons le drapeau arc-en-ciel. Bien entendu, nous ne parlons pas de l’avortement, de l’euthanasie et de la mutilation des transsexuels. La distinction entre le sacrĂ© et le profane a complĂštement disparu.

Les jeunes, en particulier, l’ont immanquablement senti. Si la liturgie est un fouillis incohĂ©rent, si vous n’ĂȘtes pas mis au dĂ©fi de vivre votre vie diffĂ©remment, oĂč le pardon et le pĂ©chĂ© sont des mots interdits, qu’en avez-vous Ă faire ? Une bonne liturgie, la clartĂ© et la cordialitĂ© font toute la diffĂ©rence.

 

Les jeunes cherchent des rĂ©ponses Ă  leurs questions. Et nous les avons. Des rĂ©ponses raisonnables. Fides quaerens intellectum [« la foi cherche l’intelligence »], vous vous souvenez ? Ce que l’Église doit faire, c’est remettre l’accent sur le sacrĂ©, comme Ă©tant d’un autre ordre, plus Ă©levĂ©. C’est pourquoi nous avons des lieux sacrĂ©s, une liturgie sacrĂ©e, des bĂątiments consacrĂ©s uniquement au culte et Ă  la dĂ©votion. C’est pourquoi nous avons un langage sacrĂ© dans la liturgie, Ă  distinguer du langage quotidien.

 

Par ailleurs, le fait d’ignorer le surnaturel a aussi pour consĂ©quence de rĂ©duire le naturel Ă  un contenu plat et vide de sens. La disparition de la religion dans la sociĂ©tĂ© se fait Ă©galement au dĂ©triment du sĂ©culier. Qui s’intĂ©resse Ă  la religion dĂ©pouillĂ©e du sacrĂ© ? Personne. C’est tout simplement ennuyeux. Une liturgie plate n’est qu’une mauvaise piĂšce de théùtre au scĂ©nario bizarre jouĂ©e par des acteurs de seconde zone. Il n’est pas Ă©tonnant que les jeunes qui ont faim de sens, de pardon et de vĂ©ritĂ© ne soient pas du tout intĂ©ressĂ©s par Laudato Si, Fiducia Supplicans et la SynodalitĂ©.

 

Les paroisses et les diocĂšses qui s’intĂ©ressent Ă  ces questions n’attirent pas les jeunes. OĂč les trouve-t-on : dans les paroisses oĂč les choses sont simplement traditionnelles, oĂč la messe reste la messe, oĂč le sacrĂ© est mis en avant, oĂč la liturgie est clairement distincte du profane. C’est lĂ  que l’on dĂ©couvre quelque chose que l’on ne connaissait pas auparavant. C’est un mouvement vers la beautĂ©, la vĂ©ritĂ©, le sacrĂ©, vers la dĂ©votion, vers des lieux oĂč l’on offre le sacrement de la confession, oĂč l’on prie le rosaire.

 

Là, je vois des familles, là, je vois des jeunes, là, je vois l’avenir de l’Église.

 

C’est beau.

 

+Rob Mutsaerts

Source : le blog de Mgr Mutsaerts vitaminexp.blogspot.com via Benoit et moi

Rolande Lefebvre, mystique française

14/01/2025

Rolande Lefebvre, mystique française

AprĂšs une enfance difficile, des vƓux religieux non aboutis et de frĂ©quentes maladies, Rolande est guĂ©rie en 1938 Ă  Lourdes de maniĂšre Ă©tonnante. Elle se marie, a des enfants et vit trĂšs discrĂštement, en mĂšre de famille, toutes les Ă©tapes de la vie mystique, jusqu’au mariage spirituel en 1972.

À partir de 1975, le Christ lui demande un jeĂ»ne total qui dure jusqu’à sa mort, le 12 janvier 2000. Dans cette derniĂšre pĂ©riode de sa vie, Rolande se sent appelĂ©e Ă  se donner sans limites et sans rĂ©serve pour la saintetĂ© des prĂȘtres et pour Ă©viter l’enfer aux autres hommes. DĂšs lors, elle est fortement tentĂ©e par le diable, vivant une forme de dĂ©rĂ©liction Ă  l’image du Christ Ă  l’agonie. Cette Ă©poque de la vie de Rolande a permis Ă  Mgr RenĂ© Laurentin et au cardinal Coffy de thĂ©oriser une nouvelle Ă©tape de la vie mystique, au-delĂ  des trois Ă©tapes : purgative, illuminative et unitive.

 

Les raisons d'y croire :


Le jeĂ»ne absolu de Rolande est contrĂŽlĂ© Ă  l’hĂŽpital pendant quarante-sept jours, du 22 avril au 7 juin 1980, notamment par le docteur Philippe Loron, mĂ©decin de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre. Le jeĂ»ne total d’eau entraĂźne normalement la mort en six jours maximum. Le docteur Louis Callerot, cardiologue, constate que, malgrĂ© le jeĂ»ne absolu, Rolande a pris du poids et que plusieurs phĂ©nomĂšnes observĂ©s chez elle se situent « en dehors de la physiologie normale ».

Le tĂ©moignage de Rolande Lefebvre, d’une force et d’une authenticitĂ© remarquables, convainc le cardinal Coffy et Mgr RenĂ© Laurentin de la nĂ©cessitĂ© de publier son rĂ©cit, pour une meilleure comprĂ©hension des Ă©tapes possibles de la vie mystique.
Lorsque Rolande lit le livre Je veux voir Dieu, Ă©crit en 1947 par le pĂšre Marie-EugĂšne de l’Enfant-JĂ©sus, carme, elle reconnaĂźt exactement tout ce qu’elle a vĂ©cu jusqu’en 1972, et toutes les Ă©tapes classiques de la vie mystique
 mais elle est allĂ©e encore plus loin.
Durant la derniĂšre pĂ©riode de sa vie, pendant laquelle elle veut se donner entiĂšrement pour les prĂȘtres et pour Ă©viter l’enfer aux autres hommes, elle se retrouve sous l’emprise du dĂ©mon. Les exorcismes du pĂšre RenĂ© Chenesseau, son confesseur, qui est aussi le prĂȘtre exorciste du diocĂšse de Pontoise (Val-d’Oise), la soulagent visiblement et beaucoup.

 

SynthĂšse sur 1000 raisons de croire

Le rejet de Dieu est le crime capital de ce siĂšcle.

14/01/2025

Le rejet de Dieu est le crime capital de ce siĂšcle.

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] Chaque être humain et chaque société humaine a été créé dans le but d’accepter le Christ comme roi. Cependant, l’homme pécheur et la société humaine et politique incroyante proclament, comme les prêtres juifs et les pharisiens devant Pilate : « Nous n’avons pas d’autre roi que César » (Jn 19, 15). Chaque personne humaine et chaque société humaine et politique devraient dire le contraire : « En fin de compte, nous n’avons pas d’autre roi que le Christ. » Lors de la cruelle persécution des chrétiens au Mexique par le gouvernement maçonnique dans les années 1920 et par les communistes en Espagne dans les années 1930, des milliers de catholiques, dont de nombreux enfants et adolescents, ont accepté le martyre en criant : « Vive le Christ-Roi ! »

 

Le Catéchisme de l’Église catholique enseigne :

« Le devoir de rendre à Dieu un culte authentique concerne l’homme in- dividuellement et socialement. (
) L’Église manifeste ainsi la royauté du Christ sur toute la création et en particulier sur les sociétés humaines (cf. Léon XIII, Immortale Dei ; Pie XI, Quas Primas) » (n. 2105).

 

Un véritable apôtre moderne de la royauté sociale et universelle du Christ fut le cardinal Louis Pie, évêque de Poitiers, en France, dans la seconde moitié du XIXe siècle. Son enseignement épiscopal a préparé les enseignements papaux sur la royauté sociale du Christ au XXe siècle. Il a prononcé les mots suivants, très actuels pour notre époque :

« Jésus-Christ est la pierre angulaire de tout l’édifice social, lui de moins, tout s’ébranle, tout se divise, tout périt. »

« L’erreur dominante, le crime capital de ce siècle, c’est la prétention de soustraire la société publique au gouvernement et à la loi de Dieu. »

« Et tant que le monde présent durera, ne prenons point notre parti de confiner le règne de Dieu au ciel, ou même à l’intérieur des âmes. Le détrônement terrestre de Dieu est un crime : ne nous y résignons jamais ! »

« Replacer toutes choses sous le légitime empire de Dieu, de Jésus-Christ et de l’Église, combattre partout cette substitution sacrilège de l’homme à Dieu, qui est le crime capital des temps modernes».

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Extraits choisis par Le Salon Beige

Les Ă©vĂȘques italiens favorables Ă  l'admission des homosexuels au sacerdoce ?

13/01/2025

Les Ă©vĂȘques italiens favorables Ă  l'admission des homosexuels au sacerdoce ?

Cet article de Tribune ChrĂ©tienne, reprenant celui de la Bussola Italia discute d'un texte de la ConfĂ©rence Ă©piscopale italienne (CEI) sur la formation des prĂȘtres, suscitant une vive controverse. Le document, semblant ouvrir la voie Ă  l'admission de candidats homosexuels sous condition de chastetĂ©, est interprĂ©tĂ© de maniĂšres divergentes, crĂ©ant comme d'habitude une ambiguĂŻtĂ© doctrinale. Alors que certains mĂ©dias voient une rĂ©volution, l’article souligne le flou du texte et son potentiel Ă  affaiblir la discipline ecclĂ©siale, mettant en lumiĂšre le conflit entre les interprĂ©tations libĂ©rales et la doctrine traditionnelle de l’Église concernant l’homosexualitĂ© et le sacerdoce. L'auteur exprime finalement une inquiĂ©tude face Ă  ce qu'il perçoit comme un compromis inacceptable avec la doctrine catholique.

Offensive d’un cardinal contre la doctrine catholique

13/01/2025

Offensive d’un cardinal contre la doctrine catholique

Article de Tribune Chrétienne (Extraits)

 

[...]

Dans un article publiĂ© sur le site Outreach, rĂ©fĂ©rence pour les catholiques LGBTQ, le cardinal Cupich, archevĂȘque de Chicago, a saluĂ© l’amour sacrificiel des couples homosexuels adoptant des enfants, affirmant qu’ils « offrent un foyer » Ă  ceux qui n’en ont pas. Cette dĂ©claration s’inscrit dans un discours plus large visant Ă  promouvoir l’intĂ©gration des homosexuels dans l’Église en tant que tels, sans distinction entre leur statut et leur pĂ©chĂ©.

Le problĂšme est double : d’une part, ces propos vont Ă  l’encontre de la doctrine catholique, qui affirme que tout enfant a droit Ă  un pĂšre et une mĂšre. D’autre part, ils ignorent les graves avertissements de la CongrĂ©gation pour la Doctrine de la Foi (2003), qui qualifiait l’adoption par des couples homosexuels de « gravement immorale », soulignant qu’elle expose les enfants Ă  des violences psychologiques et sociales. [...]

 

[...]

L’Église catholique enseigne, dans le CatĂ©chisme de l’Église catholique (§1601), que le mariage est l’union sacrĂ©e entre un homme et une femme, ordonnĂ©e au bien des conjoints et Ă  l’éducation des enfants. En lĂ©gitimant l’adoption par des couples homosexuels, certains membres du clergĂ© trahissent cette vĂ©ritĂ© fondamentale et encouragent une destruction systĂ©matique de la famille telle que voulue par Dieu.

Il ne s’agit pas seulement d’une question pastorale. Ces initiatives visent Ă  changer en profondeur la perception du pĂ©chĂ© au sein de l’Église. Le message est clair : si l’adoption par des couples homosexuels est acceptĂ©e, alors l’homosexualitĂ© elle-mĂȘme doit ĂȘtre reconnue comme une variante lĂ©gitime de l’amour [...]

 

 

Les preuves pour qu’on ne croie pas « Ă  la lĂ©gĂšre »

11/01/2025

Les preuves pour qu’on ne croie pas « Ă  la lĂ©gĂšre »

Les raisons d'y croire :


La simplicitĂ©, la cohĂ©rence et la logique de cette synthĂšse publiĂ©e par saint Thomas d’Aquin constitue Ă  elle seule une vĂ©ritable raison de croire.


Les diffĂ©rents types de preuves de la vĂ©ritĂ© du christianisme que Thomas d’Aquin Ă©voque sont connus et convaincants, Ă  commencer par les « Ɠuvres trĂšs au-dessus des possibilitĂ©s de la nature », accomplies de maniĂšre trĂšs visible par le Christ, qui « tĂ©moignent que le PĂšre l’a envoyĂ© » (Jn 5,36 ; 10,25). Effectivement, lorsqu’on change l’eau en vin, qu’on multiplie les pains et les poissons, qu’on ressuscite les morts, qu’on chasse les dĂ©mons et qu’on commande Ă  la mer et au vent (etc.), cela devrait normalement conduire Ă  des prises de conscience. C’est en ce sens que le Christ adressait des reproches aux villes du bord de lac de TibĂ©riade oĂč il s’était rĂ©vĂ©lĂ© par des paroles et des actes : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, BethsaĂŻde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu Ă  Tyr et Ă  Sidon, ces villes, autrefois, se seraient converties sous le sac et la cendre. Aussi, je vous le dĂ©clare : au jour du Jugement, Tyr et Sidon seront traitĂ©es moins sĂ©vĂšrement que vous. Et toi, CapharnaĂŒm, seras-tu donc Ă©levĂ©e jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au sĂ©jour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu Ă  Sodome, cette ville serait encore lĂ  aujourd’hui. Aussi, je vous le dĂ©clare : au jour du Jugement, le pays de Sodome sera traitĂ© moins sĂ©vĂšrement que toi » (Lc 10,13-15 ou Mt 11,20-24).


La sublimitĂ© de la parole du Christ et la sagesse qui l’inspire, qui « transparaĂźt » dans la prĂ©dication des apĂŽtres et des premiers chrĂ©tiens et qui a permis l’expansion miraculeuse du christianisme malgrĂ© les« persĂ©cutions », est une autre raison de croire.


De mĂȘme, le fait que Dieu, « longtemps Ă  l’avance », a « prĂ©dit » tout cela « par la bouche des prophĂštes ».


Il y a encore le fait que le Seigneur, aprĂšs avoir fait des « Ɠuvres que nul autre n’a faites » (Jn 15,24), a appuyĂ© Ă©galement le tĂ©moignage des apĂŽtres et celui des saints de tous les temps de trĂšs nombreux « signes, miracles et prodiges » (Mc 16,20 ; Ac 2,22 ; 2,43 ; Hb 2,4) qui sont d’autres confirmations trĂšs importantes.


Reprenant et complĂ©tant toutes ces idĂ©es, le concile Vatican I conclut : « C’est Ă  l’Église catholique seule que se rĂ©fĂšrent tous ces signes si nombreux et si admirables disposĂ©s par Dieu pour faire apparaĂźtre avec Ă©vidence la crĂ©dibilitĂ© de la foi chrĂ©tienne. Bien plus, l’Église, Ă  cause de son admirable propagation, de son Ă©minente saintetĂ© et de son inĂ©puisable fĂ©conditĂ© en tout bien, Ă  cause aussi de son unitĂ© catholique et de son invincible fermetĂ©, est par elle-mĂȘme un grand et perpĂ©tuel motif de crĂ©dibilitĂ© et un tĂ©moignage irrĂ©futable de sa mission divine » (Constitution dogmatique Dei Filius, Denzinger 3013) ; « Non seulement, la foi et la raison ne peuvent jamais ĂȘtre en dĂ©saccord, mais encore elles s’aident mutuellement. La droite raison dĂ©montre les fondements de la foi, et, Ă©clairĂ©e par la lumiĂšre de celle-ci, elle s’adonne Ă  la science des choses divines. Quant Ă  la foi, elle libĂšre et protĂšge la raison des erreurs et lui fournit de multiples connaissances »(Denzinger 3019) ; « Si quelqu’un dit que la RĂ©vĂ©lation divine ne peut ĂȘtre rendue croyable par des signes extĂ©rieurs et que, dĂšs lors, les hommes doivent ĂȘtre poussĂ©s Ă  la foi uniquement par leur expĂ©rience intĂ©rieure personnelle ou par une inspiration privĂ©e, qu’il soit anathĂšme » (Denzinger 3033) ; « Si quelqu’un dit que les miracles ne peuvent jamais ĂȘtre connus avec certitude ni servir Ă  prouver efficacement l’origine de la religion chrĂ©tienne, qu’il soit anathĂšme » (Denzinger 3034).


Pie XII le confirmera : « Dieu a disposĂ© un grand nombre de signes extĂ©rieurs Ă©clatants qui nous permettent de prouver, de façon certaine, l’origine divine de la religion chrĂ©tienne avec les seules lumiĂšres naturelles de notre raison » (Humani Generis, § 4).

 

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Henri Bergson : « Le mysticisme complet est celui des chrétiens »

10/01/2025

Henri Bergson : « Le mysticisme complet est celui des chrétiens »

Rien, chez lui, ne favorise le christianisme, mais en comparant l’expĂ©rience mystique des saints avec celle de figures spirituelles d’autres religions, il finit tout de mĂȘme par conclure : « Le mysticisme complet [
] est celui des grands mystiques chrĂ©tiens. » Ainsi arrivĂ© au seuil de la conversion, il ne demande toutefois pas le baptĂȘme, prĂ©fĂ©rant rester solidaire des Juifs persĂ©cutĂ©s par le rĂ©gime nazi, mais sa conviction personnelle est faite en faveur de la vĂ©ritĂ© du christianisme.

 

Les raisons d'y croire :
Bergson est un intellectuel brillant et renommĂ© : quatre fois laurĂ©at du concours gĂ©nĂ©ral, normalien, titulaire d’un double doctorat en lettres et en philosophie, d’un doctorat honoraire en sciences de l’universitĂ© d’Oxford et d’un doctorat en lettres de l’universitĂ© de Cambridge, professeur au CollĂšge de France, membre de l’AcadĂ©mie française, membre de plusieurs acadĂ©mies Ă©trangĂšres (Turin, SuĂšde, États-Unis), prix Nobel de littĂ©rature (1928), grand-croix de la LĂ©gion d’honneur



Dans les circonstances dans lesquelles il Ă©volue, rien ne le pousse Ă  un jugement favorable sur le christianisme. Il est en effet issu d’une famille juive immigrĂ©e, formĂ© Ă  la philosophie dans un contexte largement positiviste et anticlĂ©rical, passionnĂ© de sciences, et notamment de la thĂ©orie de l’évolution, quand celle-ci est encore loin d’ĂȘtre admise par les chrĂ©tiens, etc.


Dans les premiĂšres annĂ©es de sa cĂ©lĂ©britĂ©, l’Église lui est mĂȘme plutĂŽt hostile, condamnant ses livres Ă  l’Index (c’est-Ă -dire interdisant aux fidĂšles de les lire) : Bergson a donc toutes les raisons d’en vouloir au catholicisme.


Mais son honnĂȘtetĂ© intellectuelle est plus forte ; son Ă©tude comparĂ©e des diffĂ©rentes formes de mystiques conclut que seul le mysticisme chrĂ©tien possĂšde, au-delĂ  de la contemplation, de si admirables fruits dans l’action : « Qu’on pense Ă  ce qu’accomplirent, dans le domaine de l’action, un saint Paul, une sainte ThĂ©rĂšse, une sainte Catherine de Sienne, un saint François, une Jeanne d’Arc, et tant d’autres. » Selon Bergson, cette vitalitĂ© surabondante est le signe que ces grands saints chrĂ©tiens ont atteint le vĂ©ritable sommet mystique, l’union Ă  Dieu.

 

Bergson Ă©tudie aussi les mystiques non chrĂ©tiennes (notamment les mystiques antiques et celles de la culture indienne) : lorsqu’il conclut Ă  la supĂ©rioritĂ© de la mystique chrĂ©tienne, c’est en toute connaissance de cause.

 

SynthĂšse et plus sur 1000 raisons de croire

PriÚres non exaucées ? La réponse de Jésus :

10/01/2025

PriÚres non exaucées ? La réponse de Jésus :

Dans l'Évangile de JĂ©sus-Christ selon saint Luc : « Quel pĂšre parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ? Ou lui donnera un scorpion quand il demande un Ɠuf ? Si donc vous, qui ĂȘtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses Ă  vos enfants, combien plus le PĂšre du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint Ă  ceux qui le lui demandent ! » (Lc 11,11-13)

 

Ainsi, quelle que soit notre priÚre, dans laquelle nous demanderons à Dieu des choses vitales, bonnes, avec insistance, confiance et humilité, ajoutons toujours : PÚre, donne-nous ton Esprit Saint.

 

PersĂ©vĂ©rance et confiance Le temps de Dieu n’est pas celui des hommes. L’exaucement de notre priĂšre peut Ă©galement prendre du temps. Cette attente nous donne l’occasion d’exercer notre patience, et de cultiver notre persĂ©vĂ©rance. Elle s’inscrit peut-ĂȘtre dans la pĂ©dagogie divine, nous invitant Ă  prendre du recul face aux Ă©preuves que nous traversons et Ă  transformer notre regard sur elles, en y discernant une perspective d’espĂ©rance et de croissance spirituelle.

Ainsi, Sylvain Tesson, dans son beau rĂ©cit intitulĂ© La panthĂšre des neiges, Ă©crit ceci : « J'avais appris que la patience Ă©tait une vertu suprĂȘme, la plus Ă©lĂ©gante et la plus oubliĂ©e. Elle aidait Ă  aimer le monde avant de prĂ©tendre le transformer. »

 

L’intercession de MarieN’oublions pas cette priĂšre puissante, qui fait l’objet d’une fĂȘte : le saint Rosaire, le chapelet. La Vierge Marie est apparue de nombreuses fois en exhortant Ă  rĂ©citer le chapelet, comme Ă  l’Ile Bouchard en 1947.

 

Demandons Ă  Marie qui dĂ©fait les nƓuds qu’elle nous aide Ă  entrer dans cette belle dynamique et habitude du chapelet : une neuvaine Ă  Marie qui dĂ©fait les nƓuds peut aisĂ©ment nous y conduire.

 

Isabelle Rolland pour Marie qui défait les noeuds