Le blog du Temps de l'Immaculée.

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16 déc. : Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

15/12/2024

16 déc. : Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

St Jean de la Croix : Dieu ou le néant

15/12/2024

St Jean de la Croix : Dieu ou le néant

Certains saints sont plus populaires que d’autres pour des raisons historiques ou dĂ©votionnelles qui peuvent parfois Ă©chapper Ă  une comprĂ©hension immĂ©diate. Pensez Ă  saint Antoine de Padoue, Ă  Padre Pio, Ă  sainte Rita de Cascia, et bien d’autres encore. D’autres, malgrĂ© leur grandeur Ă©vidente, sont peut-ĂȘtre moins prĂ©sents dans la dĂ©votion populaire, comme ce carme espagnol que l’Église cĂ©lĂšbre le 14 dĂ©cembre : saint Jean de la Croix (1540-1591). Avec sainte ThĂ©rĂšse d’Avila, une autre grande carmĂ©lite espagnole, il fut l’un des rĂ©formateurs de l’ordre carmĂ©litain. Pour la profondeur de ses Ă©crits mystiques et poĂ©tiques, il fut Ă©galement proclamĂ© Docteur de l’Église.


Le prĂȘtre salĂ©sien Mario Scudu Ă©crit Ă  son sujet :

« Dans l’imaginaire collectif, la grandeur d’un homme est mesurĂ©e et admirĂ©e non seulement par la maniĂšre dont il a su vivre son aventure humaine, mais aussi par la façon dont il a affrontĂ© les heures du passage ultime, des tourments de la vie mortelle Ă  ‘l’autre rive,’ celle de Dieu. Le moment de la mort : celui des choix dĂ©finitifs, la ‘crise’ finale qui fait peur Ă  tous. Jean de la Croix, sur son lit de mort, alors que ses confrĂšres lui lisaient les priĂšres des mourants, demanda quelque chose de plus ‘joyeux.’ Il demanda expressĂ©ment quelques versets du Cantique des Cantiques, un magnifique et bouleversant poĂšme d’amour de l’Ancien Testament (qu’il connaissait bien). N’allait-il pas, aprĂšs tout, Ă  la rencontre de l’Amour ? Quelque chose de plus appropriĂ© s’imposait. AprĂšs la lecture, Jean acheva son chemin terrestre en priant les paroles ‘Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.’ Autrement dit, entre les mains du Dieu Amour pour lequel il avait vĂ©cu, travaillĂ© et souffert, ce Dieu qu’il avait aimĂ©, prĂȘchĂ© et chantĂ©. Quelques annĂ©es auparavant, il avait Ă©crit le poĂšme ‘DĂ©chire maintenant la toile pour la douce rencontre.’ VoilĂ  ce qu’était la mort pour lui : une ‘douce rencontre’ avec le Dieu Amour. Il avait 49 ans, tous consacrĂ©s Ă  Dieu. »


Il nous semble difficile de comprendre comment on peut trouver de la joie dans les adversitĂ©s de la vie, des adversitĂ©s que Jean connut, y compris un emprisonnement qui dura plusieurs mois. Et pourtant, il faut comprendre que ceux qui atteignent les sommets du mysticisme comme lui, comme ThĂ©rĂšse d’Avila, et comme une autre grande carmĂ©lite plus proche de nous, sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant JĂ©sus et de la Sainte Face, vivent sur un plan diffĂ©rent du commun des mortels. Un plan oĂč les perspectives sont parfois opposĂ©es Ă  celles du monde.


Dans sa Montée du Carmel, Jean de la Croix méditait :

« L’ñme doit toujours s’efforcer de s’incliner non vers ce qui est le plus facile, mais vers ce qui est le plus difficile ; non vers ce qui est savoureux, mais vers ce qui est insipide ; non vers ce qui plaĂźt, mais vers ce qui dĂ©plaĂźt ; non vers le repos, mais vers le travail ; non vers le confort, mais vers l’inconfort ; non vers le plus, mais vers le moins ; non vers ce qui est le plus Ă©levĂ© et apprĂ©ciĂ©, mais vers ce qui est le plus bas et mĂ©prisĂ© ; non Ă  rechercher quelque chose, mais Ă  ne rien dĂ©sirer ; non Ă  chercher le meilleur cĂŽtĂ© des choses créées, mais le pire, et Ă  dĂ©sirer la nuditĂ©, les privations et la pauvretĂ© de tout ce qui existe dans le monde par amour pour JĂ©sus-Christ. »


Cela ne semble-t-il pas complĂštement contraire Ă  ce que le monde suggĂšre ? Pourtant, ce n’est qu’à travers ce type de mortification que nous pouvons faire taire nos sens, afin que la voix de Dieu puisse ĂȘtre entendue, une fois le tumulte de nos passions apaisĂ©.
Ailleurs, dans la mĂȘme Ɠuvre, Jean donne des conseils qui peuvent nous surprendre si nous les regardons avec les yeux du monde :
« Pour parvenir Ă  goĂ»ter le tout, ne cherche pas Ă  goĂ»ter quelque chose. Pour parvenir Ă  possĂ©der le tout, ne cherche pas Ă  possĂ©der quoi que ce soit. Pour parvenir Ă  ĂȘtre le tout, ne cherche pas Ă  ĂȘtre quelque chose. Pour parvenir Ă  connaĂźtre le tout, ne cherche Ă  savoir quelque chose en rien. Pour parvenir Ă  ce que tu ne goĂ»tes pas, tu dois passer par oĂč tu ne goĂ»tes pas. Pour parvenir Ă  ce que tu ne sais pas, tu dois passer par oĂč tu ne sais rien. Pour parvenir Ă  possĂ©der ce que tu n’as pas, tu dois passer par oĂč tu n’as rien. Pour parvenir Ă  ce que tu n’es pas, tu dois passer par oĂč tu n’es rien. »


Quel vertige face Ă  de telles hauteurs ! Voici un relativisme sain, celui qui met entre parenthĂšses les choses humaines, celles auxquelles nous ne pouvons nous empĂȘcher d’ĂȘtre attachĂ©s : notre vie, notre santĂ©, nos plaisirs. Pourtant, cette sagesse est commune Ă  toutes les grandes traditions, y compris Ă  la sagesse chinoise incarnĂ©e par le maĂźtre Confucius :
« Pour mettre le monde en ordre, il faut d’abord mettre la nation en ordre. Pour mettre la nation en ordre, il faut d’abord mettre la famille en ordre. Pour mettre la famille en ordre, il faut d’abord cultiver sa vie personnelle. Pour cultiver sa vie personnelle, il faut d’abord mettre son cƓur en ordre. »


La conversion du monde Ă  Dieu commence dans notre cƓur, et non avec de grandes idĂ©es ou des plans dĂ©cennaux.
Le 4 novembre 1982, lors d’une homĂ©lie pour une cĂ©lĂ©bration de la Parole Ă  SĂ©govie, le pape Jean-Paul II a parlĂ© de saint Jean de la Croix en ces termes :
« En insistant ainsi sur la puretĂ© de la foi, Jean de la Croix ne nie pas que la connaissance de Dieu puisse ĂȘtre atteinte progressivement Ă  partir des crĂ©atures, comme l’enseigne le Livre de la Sagesse et comme le rĂ©pĂšte saint Paul dans l’ÉpĂźtre aux Romains (cf. Rm 1, 18-21 ; cf. S. Jean de la Croix, Cantique Spirituel, 4, 1). Le Docteur mystique enseigne que, dans la foi, il est Ă©galement nĂ©cessaire de se priver des crĂ©atures, qu’elles soient perçues par les sens ou atteintes par l’intellect, afin de s’unir Ă  Dieu dans une connaissance plus profonde. Ce chemin qui mĂšne Ă  l’union passe par la “nuit obscure” de la foi. »
La “nuit obscure”, ce concept qui, aprĂšs Jean de la Croix, a marquĂ© la vie de nombreux autres chrĂ©tiens. La maniĂšre dont nous interprĂ©tons cette “nuit obscure” conditionne les chemins de notre saintetĂ©. Cela me fait penser Ă  un magnifique livre de MĂšre Teresa de Calcutta, Viens, sois ma lumiĂšre. Jean-Paul II lui-mĂȘme, dans sa Lettre apostolique MaĂźtre dans la foi(1990), a dĂ©clarĂ© :
« Seul JĂ©sus-Christ, Parole dĂ©finitive du PĂšre, peut rĂ©vĂ©ler aux hommes le mystĂšre de la douleur et illuminer par sa croix glorieuse les plus tĂ©nĂ©breuses nuits du chrĂ©tien. Jean de la Croix, consĂ©quent avec ses affirmations concernant le Christ, nous dit que Dieu, par la rĂ©vĂ©lation de son Fils, «est devenu comme muet et n’a plus d’autre parole Ă  nous communiquer»; le silence de Dieu trouve sa plus Ă©loquente parole, rĂ©vĂ©latrice de son amour, dans le Christ crucifiĂ©. Le Saint de Fontiveros nous invite Ă  contempler le mystĂšre de la croix du Christ, comme il avait l’habitude de le faire, dans la poĂ©sie du «Pastoureau», ou encore dans son cĂ©lĂšbre dessin du CrucifiĂ©, connu comme le Christ de saint Jean de la Croix. Il a certainement Ă©crit l’une des pages les plus sublimes de la littĂ©rature chrĂ©tienne sur le mystĂšre de l’abandon du Christ. Le Christ a vĂ©cu la souffrance dans toute son ĂąpretĂ© jusqu’à la mort de la croix. Sur lui se concentrent, dans les derniers moments, les formes les plus extrĂȘmes de la douleur physique, psychologique et spirituelle: «Mon Dieu, mon Dieu! Pourquoi m’as tu abandonnĂ©?» (Mt 27, 46). Cette souffrance atroce, provoquĂ©e par la haine et le mensonge, a une profonde valeur rĂ©demptrice. Elle Ă©tait ordonnĂ©e Ă  ce qu’«il payĂąt purement la dette et unit l’homme avec Dieu». Par sa remise amoureuse de soi au PĂšre, au moment du plus grand abandon et de l’amour le plus grand, «il accomplit une Ɠuvre plus grande que les miracles et les Ɠuvres jamais accomplis durant sa vie, au ciel et sur la terre, qui fut de rĂ©concilier le genre humain par la grĂące avec Dieu». Le mystĂšre de la croix du Christ dĂ©voile ainsi la gravitĂ© au pĂ©chĂ© et l’immensitĂ© de l’amour du RĂ©dempteur de l’homme. »


À la lumiĂšre de ces paroles et de l’enseignement de saint Jean de la Croix, on comprend Ă©galement mieux celles – incroyables – de sainte ThĂ©rĂšse de Lisieux, qui disait aimer la souffrance. Non, humainement parlant, nous ne pouvons et ne devons pas aimer la souffrance ; cela n’est possible que lorsqu’elle est illuminĂ©e par une lumiĂšre plus grande.
Dans l’Ɠuvre prĂ©cĂ©demment citĂ©e, saint Jean de la Croix Ă©crit Ă©galement :
« Quand tu t’arrĂȘtes Ă  quelque chose, tu cesses de te lancer vers le tout. Et quand tu atteins le tout, tu dois le possĂ©der sans rien vouloir, car si tu veux possĂ©der quelque chose du tout, tu n’as pas ton unique trĂ©sor en Dieu. »
Je pense que passer plus de temps à méditer sur ces grands saints, plutÎt que sur les querelles actuelles, nous aidera sur les chemins du bien et de la sainteté.

 

 

Aurelio Porfiri, éditeur et écrivain catholique italien, pour le Salon beige

“La piĂ©tĂ© populaire rĂ©vĂšle la prĂ©sence de Dieu dans la chair vivante de l'Histoire ..."

14/12/2024

“La piĂ©tĂ© populaire rĂ©vĂšle la prĂ©sence de Dieu dans la chair vivante de l'Histoire ..."

[
] D’une part, [la piĂ©tĂ© populaire] nous rappelle l’Incarnation comme fondement de la foi chrĂ©tienne qui s’exprime toujours dans la culture, l’histoire et les langues d’un peuple et qui se transmet Ă  travers les symboles, les coutumes, les rites et les traditions d’une communautĂ© vivante. D’autre part, la pratique de la piĂ©tĂ© populaire attire et implique Ă©galement des personnes qui sont au seuil de la foi, qui ne pratiquent pas assidĂ»ment mais qui y retrouvent l’expĂ©rience de leurs propres racines et affections, ainsi que des idĂ©aux et des valeurs qu’elles considĂšrent utiles pour leur vie et pour la sociĂ©tĂ©.

 

En exprimant la foi avec des gestes simples et des langages symboliques enracinĂ©s dans la culture du peuple, la piĂ©tĂ© populaire rĂ©vĂšle la prĂ©sence de Dieu dans la chair vivante de l’histoire, renforce la relation avec l’Église et devient souvent une occasion de rencontre, d’échange culturel et de fĂȘte ; c’est curieux : une piĂ©tĂ© qui n’est pas festive n’a pas “une bonne odeur”, ce n’est pas une piĂ©tĂ© qui vient du peuple, elle est trop “distillĂ©e”.

 

En ce sens, ses pratiques donnent corps Ă  la relation avec le Seigneur et au contenu de la foi. J’aime rappeler, Ă  ce propos, une rĂ©flexion de Blaise Pascal qui, dans un dialogue avec un interlocuteur fictif, pour l’aider Ă  comprendre comment parvenir Ă  la foi, dit qu’il ne suffit pas de multiplier les preuves de l’existence de Dieu ou de faire trop d’efforts intellectuels. Il faut plutĂŽt regarder ceux qui ont dĂ©jĂ  progressĂ© sur le chemin, parce qu’ils ont commencĂ© avec peu de choses, « en prenant de l’eau bĂ©nite, en faisant dire des messes » (PensĂ©es, in ƒuvres complĂštes, Paris 2000, n. 681). Ce sont les petits pas qui vous font avancer. La piĂ©tĂ© populaire est une piĂ©tĂ© qui est impliquĂ©e dans la culture, mais qui ne se confond pas avec la culture. Et elle avance Ă  petits pas.

 

Il ne faut donc pas l’oublier : « Dans la piĂ©tĂ© populaire, on peut comprendre comment la foi reçue s’est incarnĂ©e dans une culture et continue Ă  se transmettre ». « Se trouve donc en elle une force activement Ă©vangĂ©lisatrice que nous ne pouvons pas sous-estimer : ce serait comme mĂ©connaĂźtre l’Ɠuvre de l’Esprit Saint » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 123 ; n. 126), qui agit dans le saint Peuple de Dieu, en le faisant avancer dans les discernements quotidiens. Pensons au pauvre diacre Philippe, qui un jour a Ă©tĂ© conduit [par l’Esprit] sur une route et a entendu un paĂŻen, un serviteur de la reine Candace d’Éthiopie, lire le prophĂšte IsaĂŻe et ne rien comprendre. Il s’est approchĂ© : « Comprends-tu ? ». – Non. Et il lui a annoncĂ© l’Évangile. Et cet homme, qui avait reçu la foi Ă  ce moment-lĂ , s’approchant de l’endroit oĂč il y avait de l’eau, dit : “Dis-moi, Philippe, peux-tu me baptiser, maintenant, ici, qu’il y a de l’eau ?” Et Philippe n’a pas dit : “Non, il doit suivre le cours, il doit amener le parrain et la marraine, tous deux mariĂ©s dans l’Église ; il doit faire ceci
 ”. Non, il l’a baptisĂ©. Le baptĂȘme est prĂ©cisĂ©ment le don de la foi que JĂ©sus nous fait.

 

Nous devons veiller Ă  ce que la piĂ©tĂ© populaire ne soit pas utilisĂ©e, instrumentalisĂ©e par des groupes qui entendent renforcer leur identitĂ© de maniĂšre polĂ©mique, en alimentant des particularismes, des oppositions, des attitudes d’exclusion. Tout cela ne rĂ©pond pas Ă  l’esprit chrĂ©tien de la piĂ©tĂ© populaire et appelle chacun, en particulier les pasteurs, Ă  la vigilance, au discernement et Ă  la promotion d’une attention constante aux formes populaires de la vie religieuse.

 

Lorsque la piĂ©tĂ© populaire rĂ©ussit Ă  communiquer la foi chrĂ©tienne et les valeurs culturelles d’un peuple, unissant les cƓurs et fusionnant une communautĂ©, un fruit important naĂźt qui rejaillit sur l’ensemble de la sociĂ©tĂ© comme sur les relations entre les institutions politiques, sociales et civiles, et l’Église. La foi ne reste pas un fait privĂ©, nous devons nous mĂ©fier de ce dĂ©veloppement, je dirais hĂ©rĂ©tique, de la privatisation de la foi ; les cƓurs s’amalgament et vont de l’avant
, un fait qui s’épuise dans le sanctuaire de la conscience, mais – si elle entend ĂȘtre pleinement fidĂšle Ă  elle-mĂȘme – elle implique un engagement et un tĂ©moignage envers tous pour la croissance humaine, le progrĂšs social et la protection de toute la crĂ©ation, sous le signe de la charitĂ©. C’est justement pour cette raison qu’à partir de la profession de la foi chrĂ©tienne et de la vie communautaire, animĂ©e par l’Évangile et les sacrements, d’innombrables Ɠuvres de solidaritĂ© et institutions ont vu le jour au cours des siĂšcles comme les hĂŽpitaux, les Ă©coles, les centres de soins – en France, il y en a beaucoup ! – oĂč les croyants se sont engagĂ©s auprĂšs des plus dĂ©munis et ont contribuĂ© Ă  la croissance du bien commun. La piĂ©tĂ© populaire, les processions et les rogations, les activitĂ©s caritatives des confrĂ©ries, la priĂšre communautaire du Saint Rosaire et d’autres formes de dĂ©votion peuvent nourrir cette, permettez-moi de la qualifier ainsi, “citoyennetĂ© constructive” des chrĂ©tiens. La piĂ©tĂ© populaire vous donne une “citoyennetĂ©  constructive” !

 

Parfois, certains intellectuels, certains thĂ©ologiens ne comprennent pas cela. Je me souviens d’ĂȘtre allĂ© une semaine dans le nord de l’Argentine, Ă  Salta, oĂč a lieu la fĂȘte du Señor de los Milagros, le Seigneur des miracles. Toute la province, toute, converge vers le sanctuaire, et tous se confessent, depuis le maire jusqu’à tout le monde, parce qu’ils ont cette piĂ©tĂ© en eux. J’allais toujours confesser, et c’était un travail difficile, parce que tous les gens se confessaient. Et un jour, en sortant, j’ai trouvĂ© un prĂȘtre que je connaissais : “Ah, vous ĂȘtes lĂ , comment allez-vous ?” – “Bien !”
 Et comme nous sortions, Ă  ce moment-lĂ , une dame s’est approchĂ©e avec des images de saints Ă  la main et a dit au prĂȘtre, un bon thĂ©ologien : “Mon PĂšre, voulez-vous les bĂ©nir ?”. Le prĂȘtre, avec une grande thĂ©ologie, lui dit : “Mais, madame, avez-vous participĂ© Ă  la messe ?”. – “Oui, padrecito” – “Et savez-vous qu’à la fin de la messe on bĂ©ni tout ?” – “Oui, padrecito” – “Et savez-vous que la bĂ©nĂ©diction de Dieu vient de vous ?” – “Oui, padrecito”. À ce moment-lĂ , un autre prĂȘtre l’a appelĂ© : “Oh, comment vas-tu ?”. Et la dame qui avait dit tant de fois “oui, padrecito” se tourna vers celui-lĂ  : “Mon PĂšre, voulez-vous me les bĂ©nir ?”. Il y a une complicitĂ©, une saine complicitĂ© qui cherche la bĂ©nĂ©diction du Seigneur et qui n’accepte pas les gĂ©nĂ©ralisations.

 

En mĂȘme temps, sur le terrain commun de cette audace de faire le bien, de demander la bĂ©nĂ©diction, les croyants peuvent se retrouver sur un chemin commun avec les institutions laĂŻques, civiles et politiques, pour travailler ensemble Ă  la croissance humaine intĂ©grale et Ă  la sauvegarde de cette “üle de beautĂ©â€.

 

D’oĂč la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper un concept de laĂŻcitĂ© qui ne soit pas statique et figĂ©, mais Ă©volutif et dynamique, capable de s’adapter Ă  des situations diffĂ©rentes ou imprĂ©vues, et de promouvoir une coopĂ©ration constante entre les autoritĂ©s civiles et ecclĂ©siastiques pour le bien de l’ensemble de la communautĂ©, chacune restant dans les limites de ses compĂ©tences et de son espace. BenoĂźt XVI l’a affirmĂ© : une saine laĂŻcitĂ© signifie « libĂ©rer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nĂ©cessaire distance, la claire distinction et l’indispensable collaboration entre les deux. [
] Une telle saine laĂŻcitĂ© garantit Ă  la politique d’opĂ©rer sans instrumentaliser la religion, et Ă  la religion de vivre librement sans s’alourdir du politique dictĂ© par l’intĂ©rĂȘt, et quelquefois peu conforme, voire mĂȘme contraire, Ă  la croyance. C’est pourquoi la saine laĂŻcitĂ© (unitĂ©-distinction) est nĂ©cessaire, et mĂȘme indispensable aux deux » (Exhort. ap. postsyn. Ecclesia in Medio Oriente, n.29). C’est ce qu’a dit BenoĂźt XVI: une saine laĂŻcitĂ©, mais Ă  cĂŽtĂ© d’une religiositĂ©. Les domaines sont respectĂ©s.

 

De cette maniĂšre, plus d’énergie et plus de synergies peuvent ĂȘtre libĂ©rĂ©es, sans prĂ©jugĂ©s et sans opposition de principe, dans le cadre d’un dialogue ouvert, franc et fructueux.

 

ChĂšres sƓurs et frĂšres, la piĂ©tĂ© populaire, trĂšs profondĂ©ment enracinĂ©e ici en Corse, et ce n’est pas de la superstition, fait Ă©merger les valeurs de la foi et exprime en mĂȘme temps le visage, l’histoire et la culture des peuples. C’est dans cet entrelacement, sans confusions, que se noue le constant dialogue entre le monde religieux et le monde laĂŻc, entre l’Église et les institutions civiles et politiques. Sur ce sujet, vous ĂȘtes en route depuis longtemps, c’est votre tradition, et vous ĂȘtes un exemple vertueux en Europe. Continuez sur cette voie! Et je voudrais encourager les jeunes Ă  s’engager encore plus activement dans la vie socioculturelle et politique, sous l’impulsion des idĂ©aux les plus sains et de la passion pour le bien commun. De mĂȘme, j’exhorte les pasteurs et les fidĂšles, les hommes politiques et ceux qui exercent des responsabilitĂ©s publiques Ă  rester toujours proches des peuples, en Ă©coutant les besoins, en comprenant les souffrances, en interprĂ©tant les espoirs, parce que toute autoritĂ© ne grandit que dans la proximitĂ©. Les pasteurs doivent avoir cette proximitĂ© : proximitĂ© avec Dieu, proximitĂ© avec les autres pasteurs, proximitĂ© avec les prĂȘtres, proximitĂ© avec les peuples, qui sont si proche. Ce sont les vrais pasteurs. Mais le pasteur qui n’a pas cette proximitĂ©, pas mĂȘme avec l’histoire et la culture, est simplement “Monsieur l’AbbĂ©â€. Ce n’est pas un pasteur. Il faut distinguer ces deux maniĂšres de faire de la pastorale

 

Je souhaite que ce Colloque sur la piĂ©tĂ© populaire vous aide Ă  redĂ©couvrir les racines de votre foi et vous incite Ă  un engagement renouvelĂ© dans l’Église et dans la sociĂ©tĂ© civile, au service de l’Évangile et du bien commun de tous les citoyens.

 

Anne-Gabrielle Caron, morte à 8 ans avec un sourire qui rayonne la sainteté

13/12/2024

Anne-Gabrielle Caron, morte à 8 ans avec un sourire qui rayonne la sainteté

Anne-Gabrielle Caron était une jeune fille de Toulon, née en 2002 et décédée en 2010 à l'ùge de 8 ans. Elle a vécu une enfance marquée par une foi profonde et une joie rayonnante, malgré les épreuves de la maladie. Diagnostiquée d'un cancer osseux à 7 ans, elle a traversé de longs traitements avec courage et spiritualité, offrant ses souffrances pour les autres.

 

Elle a touchĂ© le cƓur de tous ceux qui l'ont rencontrĂ©e par sa simplicitĂ©, son sourire contagieux et sa foi inĂ©branlable. Son amour pour Dieu et la Vierge Marie, son don de soi, son acceptation de la souffrance et sa joie intĂ©rieure ont fait d'elle un modĂšle de saintetĂ©, inspirant de nombreux fidĂšles.
Le sourire d'Anne-Gabrielle, lumineux et sincĂšre, reflĂ©tait sa joie intĂ©rieure et sa capacitĂ© Ă  offrir ses souffrances Ă  Dieu pour le bien des autres. MĂȘme dans la maladie, son sourire Ă©tait une source de lumiĂšre et d'espoir pour ceux qui l'entouraient.

 

Elle a affronté sa maladie avec une grande spiritualité. Elle offrait ses souffrances pour les autres et puisait sa force dans la priÚre. Elle a choisi d'accepter sa douleur, non par résignation, mais par amour et désir d'aider les autres enfants malades.

 

MalgrĂ© sa foi profonde, Anne-Gabrielle a connu des moments de doute et de souffrance oĂč elle a parfois luttĂ© pour ressentir la prĂ©sence de JĂ©sus. Cependant, elle est restĂ©e fidĂšle Ă  sa foi, s'appuyant sur son amour pour la Vierge Marie et son dĂ©sir d'union avec Dieu. Elle avait une dĂ©votion profonde pour l'Eucharistie. Sa premiĂšre communion dont on peut retrouver une vidĂ©o sur le net a Ă©tĂ© un moment de grande ferveur et de paix intĂ©rieure. Elle dĂ©sirait ardemment recevoir le Corps du Christ et ressentait une joie intense lors de chaque communion.

 

La clĂŽture de la phase diocĂ©saine de son procĂšs de bĂ©atification est une Ă©tape importante dans le processus de reconnaissance de sa saintetĂ© par l'Église catholique. Cela signifie que l'enquĂȘte locale sur sa vie et ses vertus est terminĂ©e et que le dossier est transmis Ă  Rome pour examen par le Vatican.

 

Concluons en disant qu'Anne-Gabrielle nous enseigne que la saintetĂ© est accessible Ă  tous, mĂȘme dans la souffrance. Sa vie est un tĂ©moignage d'amour, de foi, de joie et de don de soi. Elle nous invite Ă  vivre pleinement l'Évangile et Ă  trouver la lumiĂšre de Dieu dans les Ă©preuves de la vie.

 

 

14/12 : Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

13/12/2024

14/12 : Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

13 déc : Sainte Lucie de Syracuse

12/12/2024

13 déc : Sainte Lucie de Syracuse

Sainte Lucie figure d'ailleurs parmi les vierges martyres reprĂ©sentĂ©es sur les mosaĂŻques de la basilique Saint-Apollinaire-le-Neuf Ă  Ravenne. Son nom figure dans le canon de la messe, dans la litanie des saints, et dans la litanie des agonisants, de plus une commĂ©moration lui Ă©tait dĂ©diĂ©e le 16 septembre. Le poĂšte Dante, qui lui vouait une intense dĂ©votion, la mentionne Ă  plusieurs reprises dans sa Divine ComĂ©die et la figure assise dans le Paradis juste Ă  cĂŽtĂ© de saint Jean l’ÉvangĂ©liste.

 

Son nom est un dĂ©rivĂ© du latin lux (lumiĂšre). Elle est Ă©galement appelĂ©e Luce. Jacques de Voragine situe sa fĂȘte, dans La LĂ©gende dorĂ©e, juste avant celle de saint Thomas, soit Ă  peu de chose prĂšs lors du solstice d'hiver. D'oĂč le dicton disant qu'« Ă  la Sainte-Luce, les jours croissent du saut d'une puce ». D'oĂč aussi les nombreuses fĂȘtes de la lumiĂšre auxquelles elle est associĂ©e en Europe du Nord, notamment en Scandinavie (et particuliĂšrement en SuĂšde). L'explication du dicton est assez simple, bien qu'il paraisse faux Ă  premiĂšre vue. Il est probable que la raison provienne du passage du calendrier julien au grĂ©gorien qui eut lieu en France le 9 dĂ©cembre 1582. Le 13 dĂ©cembre dans le julien correspond Ă  notre Ă©poque au 26 dĂ©cembre, date Ă  laquelle la durĂ©e du jour commence Ă  augmenter effectivement. Elle reprĂ©sente pour certains la sainte LumiĂšre qui protĂšge la vue comme les yeux.

 

Les sources officielles reconnues par l'Église concernant sa vie sont par excellence le BrĂ©viaire et le Martyrologe romain. Le rĂ©cit de son existence est pour l'essentiel compilĂ© Ă  partir des sources anciennes dans La LĂ©gende dorĂ©e, de Jacques de Voragine. D'autres sources sont les Bollandistes, les Ă©crits de Dom Ruinart, Baillet, Tillemont, Fleury, d'Alban Butler (traduit par l'abbĂ© Godescard), et l'ouvrage des abbĂ©s François-Philippe MĂ©senguy (1677-1763) et Claude-Pierre Goujet (1697-1767), Les Vies des saints d'aprĂšs le Missel et le Martyrologe romain.

 

L'Église enseigne donc que Lucie vivait Ă  Syracuse avec sa mĂšre Eutychie. Elle vĂ©nĂ©rait depuis son enfance le Christ et la vierge martyre sicilienne sainte Agathe. Sa mĂšre souffrait d'une inflammation des entrailles et de pertes de sang, sans guĂ©rison depuis quatre ans. Lucie dĂ©cida un jour de conduire celle-ci devant le tombeau d'Agathe, Ă  Catane, et de lui demander la guĂ©rison. Sainte Agathe apparut la nuit suivante Ă  Lucie et lui dĂ©clara : « Vierge Lucie, ma sƓur, pourquoi viens-tu me demander ce que tu pourras bientĂŽt accorder toi-mĂȘme Ă  ta mĂšre ? Comme j'ai Ă©tĂ© Ă©tablie gardienne de la ville de Catane, tu seras Ă©tablie gardienne de la ville de Syracuse. ».

 

Le lendemain, Eutychie recouvra la santĂ©. À la suite de cette guĂ©rison, Lucie demanda Ă  sa mĂšre la permission de distribuer aux pauvres tout ce qui lui revenait de l'hĂ©ritage de son pĂšre, ce qu'Eutychie accorda. Toutes deux se mirent alors Ă  donner chaque jour aux pauvres tout ce qu'elles possĂ©daient. De plus, Lucie annonça Ă  sa mĂšre qu'elle avait depuis l'enfance fait secrĂštement le vƓu d'une virginitĂ© perpĂ©tuelle.

 

Mais avant d'avoir appris le vƓu de chastetĂ© de sa fille, Eutychie avait promis Lucie Ă  un jeune homme. Il entra dans une violente colĂšre quand il apprit que sa fiancĂ©e voulait rester vierge et qu'elle vendait toute la fortune qu'il avait convoitĂ©e, pour la distribuer aux malheureux. Il alla donc dĂ©noncer sa fiancĂ©e au consul Pascasius, comme ennemie des divinitĂ©s de l'Empire. La persĂ©cution de DioclĂ©tien faisait alors rage et le juge accueillit avec joie cette dĂ©nonciation.

 

Lucie fut alors sommée de renoncer à sa foi chrétienne. Devant le refus de la jeune vierge, le consul lui déclara :

« Tu changeras de langage, lorsque tu seras torturée.
— Mon langage ne changera pas, rĂ©pondit Lucie, le Seigneur lui-mĂȘme a fait cette recommandation aux serviteurs de Dieu : "Quand vous serez devant les rois et les juges, ne vous mettez pas en peine de ce que vous devrez dire ; ce n'est point vous qui parlerez, mais le Saint-Esprit qui est en vous."
— Le Saint-Esprit est donc en toi ?
— Oui, rĂ©pondit Lucie, ceux qui vivent dans la piĂ©tĂ© et la chastetĂ© sont les temples du Saint-Esprit.
— Eh bien, s'exclama alors Pascasius, je vais te faire conduire dans un lieu de dĂ©bauche, afin que ta virginitĂ© soit perdue, le Saint-Esprit ne trouve plus d'asile dans son propre temple et t'abandonne

— Si vous me faites violer, ma chastetĂ© n'en sera que doublement rĂ©compensĂ©e dans le ciel. »

 

IrritĂ© de ce courage, Pascasius donne l'ordre de traĂźner Lucie dans un lupanar afin de la faire violer par des dĂ©bauchĂ©s. Mais le Saint-Esprit intervient, et rend le corps de Lucie parfaitement immobile et intransportable. MĂȘme avec un attelage de myriades d'hommes et de bƓufs, on ne peut la dĂ©placer. Pris de fureur, Pascasius fait alors verser sur elle de la poix, de la rĂ©sine et de l'huile bouillantes, puis la fait entourer d'un bĂ»cher auquel on met le feu. Mais les flammes ne lui font rien et elle continue Ă  chanter dans le feu les louanges du Christ. Alors on lui enfonce une Ă©pĂ©e dans la gorge, mais elle ne meurt pas tout de suite. Un prĂȘtre vient lui porter la communion, aprĂšs quoi seulement elle rend l'Ăąme.

 

 

D'autres sources prĂ©cisent qu'on lui aurait arrachĂ© les yeux. (Ou encore que, son fiancĂ© lui ayant rĂ©pondu qu'il tenait tant Ă  elle a cause de ses yeux, elle se les soit arrachĂ©s elle-mĂȘme, et les lui ait portĂ©s Ă  tĂątons sur un plateau.) À la suite de quoi, la Vierge serait venue lui en apporter de plus beaux encore. C'est la raison pour laquelle elle est frĂ©quemment invoquĂ©e pour guĂ©rir les maladies oculaires, et reprĂ©sentĂ©e par les peintres portant ses yeux sur un plateau ou dans une coupe. D'autres ont recours Ă  elle contre les maux de gorge.

 

Source : Wikipédia

Les Quatre-Temps d'hiver

12/12/2024

Les Quatre-Temps d'hiver

Chers amis, 

 

Je ne sais pas si vous ĂȘtes comme moi, mais l’approche de la fĂȘte de NoĂ«l me laisse depuis quelques annĂ©es un goĂ»t Ă©trange. Depuis des semaines, les magasins s’emplissent de denrĂ©es pour « les fĂȘtes » et les jouets pour les enfants abondent. En fait, tout abonde et, malgrĂ© les difficultĂ©s Ă©conomiques que nous traversons, nous vivons encore dans une « sociĂ©tĂ© d’abondance » dont NoĂ«l marquera l’une des Ă©tapes principales. Au fond, il n’y a plus que les chrĂ©tiens et les anticlĂ©ricaux purs et durs Ă  connaĂźtre le vĂ©ritable sens de cette fĂȘte. Ces derniers ont bien essayĂ© dans plusieurs grandes villes de France de gommer l’appellation mĂȘme de NoĂ«l, mais, petit Ă  petit, il semble qu’ils font machine arriĂšre. Tant mieux, mĂȘme si l’aspect sĂ©cularisĂ© de NoĂ«l y est pour beaucoup plus que son vĂ©ritable sens religieux. 

 

Quant aux chrĂ©tiens, Ă  force de s’ĂȘtre ralliĂ©s au systĂšme, ils ont Ă©tĂ© coulĂ©s dans la masse et ne reprĂ©sentent plus grand chose socialement. Comme leurs chefs naturels, Ă  savoir les Ă©vĂȘques, gĂ©nĂ©ralement se taisent ou sont divisĂ©s Ă  propos du discours Ă  tenir, il est encore plus difficile de peser sur le cours des choses sociales. Religion de l’Incarnation, fĂȘtĂ©e justement la nuit de NoĂ«l, le christianisme ressemble de plus en plus Ă  un spiritualisme Ă©vaporĂ©, courant aprĂšs les derniĂšres idĂ©es Ă  la mode pour bien montrer qu’il en tient compte. Alors qu’il possĂšde une thĂ©ologie de la CrĂ©ation, il s’est ainsi embringuĂ© derriĂšre l’écologisme. Alors qu’il a une thĂ©ologie politique, il a Ă©pousĂ©, sans consentement mutuel, la dĂ©mocratie universelle et obligatoire. Alors qu’il est la religion d’un Dieu incarnĂ©, il a rejetĂ© les consĂ©quences de l’Incarnation jusqu’à louer les vertus d’une laĂŻcitĂ© militante et antichrĂ©tienne.

 

Le christianisme ne manque pas de trĂ©sors dans son riche patrimoine spirituel, thĂ©ologique, philosophique ou dans son histoire, riche en Ă©vĂ©nements, en saints et en exemples de missions. Alors qu’on l’a chassĂ© par la porte en la rĂ©duisant le plus souvent Ă  une prise d’otage d’une assemblĂ©e par un prĂȘtre et une Ă©quipe liturgique, la liturgie est revenue par la fenĂȘtre. De plus en plus, les jeunes gĂ©nĂ©rations catholiques s’y intĂ©ressent, cherchant Ă  comprendre pourquoi leur maniĂšre de prier ne ressemble pas Ă  celle de leurs (arriĂšre grands) parents ou pourquoi un rite autrefois rĂ©pandu dans toute la chrĂ©tientĂ© a pu ĂȘtre interdit du jour au lendemain alors qu’il tĂ©moigne d’une vĂ©ritable ouverture Ă  la transcendance. 

Quand ils dĂ©couvrent toute l’armature liturgique qui entoure le rite ancien, certains en viennent Ă  s’interroger sur d’autres disparitions. Ainsi celle des Quatre-Temps, dont on a perdu la trace du moins en France depuis des dĂ©cennies. Aucun avis de recherche n’a Ă©tĂ© lancĂ© ; aucune vĂ©ritable enquĂȘte n’a Ă©tĂ© menĂ©e. 

 

Pour mĂ©moire, les Quatre-Temps constituent un rendez-vous liturgique qui remonte aux premiĂšres heures du christianisme et qui marquait le changement de saison par des jours de jeĂ»ne et d’abstinence le mercredi, le vendredi et le samedi. Les textes de la liturgie, messe et brĂ©viaire, changeaient en partie Ă  cette occasion. Le fondement de cet acte liturgique de pĂ©nitence se trouve bien sĂ»r dans l’Ancien Testament sans qu’on ait eu besoin alors de parler de retour aux sources. Celles-ci Ă©taient simplement vivifiĂ©es par le sang de l’Agneau. 

Pendant des siĂšcles les chrĂ©tiens ont marquĂ© les Quatre-Temps alors mĂȘme qu’ils ne vivaient pas dans la sociĂ©tĂ© d’abondance dans laquelle nous sommes plongĂ©s. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le pape Pie XII a levĂ© l’obligation du jeĂ»ne et l’abstinence des Quatre-Temps. Ne pas manger Ă  sa faim Ă©tait alors un fait des circonstances et non une dĂ©cision libre. En revanche il n’a pas supprimĂ© la liturgie qui leur est liĂ©e. AprĂšs la guerre, l’obligation est revenue, plus ou moins adoucie avant de disparaĂźtre dans les faits aprĂšs la rĂ©forme liturgique. Logiquement, ils perdurent aujourd’hui dans le rite traditionnel, au moins liturgiquement car il n’est pas certain du tout que les tenants de cette liturgie suivent l’ancienne obligation du jeĂ»ne et de l’abstinence, la succession des normes romaines Ă  ce sujet ne facilitant d’ailleurs nullement les choses.

 

Les Quatre-Temps d’hiver auront lieu mercredi 18, vendredi 20 et samedi 21 dĂ©cembre (jour oĂč l’on fĂȘte aussi saint Thomas, apĂŽtre). À l’heure oĂč certains d’entre nous s’inspirent des traditions orientales en matiĂšre de jeĂ»ne ou entendent sauver la planĂšte en rĂ©duisant leur consommation de viande, ou plus simplement (?) font des efforts Ă©normes pour maigrir, il est vraiment Ă  se demander pourquoi l’Église catholique ne remet pas Ă  l’honneur, pour des raisons spirituelles, cet effort de pĂ©nitence qui passe par le jeĂ»ne et l’abstinence. 

Certains monastĂšres l’ont gardĂ© et inclus dans le nouveau calendrier. À dĂ©faut de le remettre en vigueur Ă  l’échelle de l’Église universelle, il suffirait peut-ĂȘtre que dans nos sociĂ©tĂ©s d’abondance occidentale on y recoure. Ce n’est pas une idĂ©e grandiose ni encore moins une perspective rĂ©volutionnaire. Elle donnerait peut-ĂȘtre un peu de sens Ă  plusieurs inspirations de nos contemporains qui ont besoin seulement d’ĂȘtre rĂ©orientĂ©s vers la vraie finalitĂ© de leur existence. 

 

Philippe Maxence

13 déc. : Méditation de l'Avent de St Ch. de Foucauld

12/12/2024

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12 décembre : N.D. de Guadalupe

11/12/2024

12 décembre : N.D. de Guadalupe

Quand l’Indien l’ouvrit pour prĂ©senter Ă  l’évĂȘque de Mexico les fleurs qu’il avait cueillies sur une terre aride, en plein hiver, Ă  la demande de la Vierge, et qui Ă©taient destinĂ©es Ă  servir, Ă  l’égard de l’évĂȘque, de gage d’authenticitĂ© de l’apparition, la Vierge reprĂ©sentĂ©e sur le tissu se rĂ©vĂ©la au regard des deux protagonistes et des autres personnes prĂ©sentes. Plus que les roses qui l’avaient dĂ©jĂ  convaincu du bien-fondĂ© des dires de Juan Diego, on comprend que cette image bouleversa l’évĂȘque. Aujourd’hui, nous pouvons toujours contempler l’image, comme l’évĂȘque de Mexico le fit il y a presque cinq cents ans. Or, la permanence de l’image jusqu’à nos jours et les dĂ©couvertes remarquables que son analyse dĂ©taillĂ©e a permises explicitent et confirment Ă  notre intention le caractĂšre surnaturel de l’apparition, et tĂ©moignent, par les dĂ©tails de l’image, de la dĂ©licatesse de « la belle et noble dame » qui en est l’auteur.

 

Les raisons d'y croire :


Le drap tissĂ© en ayate (fibre d’agave) qui, en raison de sa fragilitĂ©, ne perdure habituellement pas plus d’une vingtaine d’annĂ©es, avait quatre cent soixante ans lors de son examen, en 1979, par deux scientifiques des États-Unis, Philip Serna Callahan et Jody Brant Smith. La tilma a presque cinq cents ans aujourd’hui et n’est pas altĂ©rĂ©e.


L’image a Ă©tĂ© analysĂ©e. À partir de fragments du tissu de la tilma, sur lesquels se trouvent des Ă©lĂ©ments de l’image, Richard Kuhn, un chimiste allemand, prix Nobel de chimie en 1938, a Ă©tabli que les fibres analysĂ©es ne contiennent ni apprĂȘt (ce qui est indispensable lorsqu’on peint sur un support inĂ©gal pour Ă©viter que la couleur apportĂ©e ne finisse par se dĂ©tacher et tomber) ni aucun pigment d’origine vĂ©gĂ©tale, animale, minĂ©rale, ou encore synthĂ©tique.Cela suggĂšre que cette image n’a pas Ă©tĂ© peinte par une main humaine.


De plus, les couleurs de l’image n’ont pas passĂ© Ă  la lumiĂšre. Pourtant l’image a Ă©tĂ© exposĂ©e pendant cent soixante ans Ă  la lueur de trĂšs nombreux cierges de dĂ©votion, avant qu’elle soit placĂ©e en hauteur. Le temps, le rayonnement ultraviolet des bougies, les mains et les objets que les pĂšlerins ont posĂ©s contre elle, la poussiĂšre et le mur humide auraient dĂ» dĂ©colorer et altĂ©rer les pigments. 


En 1979, Ă  l’aide de techniques faisant appel au rayonnement infrarouge qui sont utilisĂ©es pour dĂ©couvrir, sur un tableau, les couches de peinture cachĂ©es sous la peinture visible, Philip Serna Callahan et Jody Brant Smith, deux scientifiques des États-Unis, ont constatĂ© que, hormis quelques trĂšs rares apports de peinture ultĂ©rieurs (suite Ă  la tache produite par l’acide), ni le type des pigments composant l’image, ni la permanence de leur luminositĂ©, ni encore la brillance des couleurs n’est explicable. Nul dessin prĂ©liminaire, nulle prĂ©paration sous-jacente, nulle retouche n’apparaĂźt : la couleur est uniforme et Ă©clatante. 


Une photographie grossie, prise en 1929 par le photographe Alfonso MarcuĂ© GonzĂĄlez, rĂ©vĂ©la le reflet d’un homme barbu dans les yeux de la Vierge. Cette dĂ©couverte ne s’ébruita pas avant 1951, lorsqu’un dessinateur, JosĂ© Carlos Salinas, fit la mĂȘme observation sur une photographie prise en taille naturelle par un autre photographe, Jesus Castano. Plusieurs mĂ©decins ophtalmologistes Ă©tudiĂšrent alors le phĂ©nomĂšne. PrĂ©cisons avant toute chose que, sur l’image de la tilma, les yeux de la Vierge mesurent 7 Ă  8 mm de longueur : le tissu grossier du manteau rend trĂšs probablement impossible l’hypothĂšse d’un travail humain. Javier Torroella Bueno fut le premier ophtalmologiste Ă  Ă©tablir, en 1956, que les reflets observĂ©s, placĂ©s en des endroits diffĂ©rents suivant l’un ou l’autre Ɠil, Ă©taient conformes aux lois de l’optique en matiĂšre d’Ɠil humain. Ce procĂ©dĂ© est connu en photographie au XXe siĂšcle, mais ignorĂ© par les peintres jusqu’alors. Un de ses pairs, Jaime Palacios, se prononça de mĂȘme en 1957.


Javier Torroella Bueno a aussi montrĂ© que les yeux de la Vierge prĂ©sentent le triple reflet, qui est observable uniquement dans des yeux vivants et a Ă©tĂ© dĂ©couvert au XIXe siĂšcle. Un autre mĂ©decin ophtalmologiste, Rafael Torija Lavoignet, aboutit aux mĂȘmes conclusions au terme de l’étude qu’il mena sur l’image de 1956 Ă  1958. Il prĂ©cisa que la localisation des reflets dans les yeux est si prĂ©cise, bien que trĂšs complexe, qu’il est impossible qu’elle soit attribuable au hasard. Il eut de plus la surprise de constater que, bien que reprĂ©sentĂ©s sur une surface plane et opaque, les yeux de la Vierge rĂ©agissent Ă  la lumiĂšre de l’ophtalmoscope comme s’ils Ă©taient vivants : l’iris acquiert alors brillance et profondeur. Le mĂ©decin et chirurgien Jorge Kuri tĂ©moigna Ă©galement en 1975 de cette derniĂšre dĂ©couverte.


L’invention de la technologie numĂ©rique permit encore d’autres dĂ©couvertes. Un ingĂ©nieur diplĂŽmĂ© de l’universitĂ© de Cornell aux États-Unis, JosĂ© Aste Tönsmann, a ainsi pu numĂ©riser sur l’image les yeux de la Vierge, au moyen du matĂ©riel dont il se servait pour son travail chez IBM. Ses recherches se firent en deux Ă©tapes : de 1979 Ă  1982, puis de 1987 Ă  1997. Il put ainsi agrandir jusqu’à 2 000 fois les dĂ©tails. Il dĂ©couvrit par ce moyen treize images minuscules. Le rĂ©cit du Nican mopohua nous apprend que, lors de l’entrevue chez l’évĂȘque de Mexico, le jour oĂč Juan Diego lui apporta les fleurs cueillies, d’autres personnes se trouvaient prĂ©sentes. Le reflet de leurs silhouettes est restĂ© visible, sur l’image, dans les yeux de la Vierge, probablement parce que c’est au moment oĂč Juan Diego prĂ©sentait les fleurs Ă  l’évĂȘque, et dĂ©ployait donc sa tilma,que s’imprima l’image. À l’aide de techniques de simulation numĂ©rique, JosĂ© Aste Tönsmann est parvenu Ă  dĂ©finir le lieu oĂč la Vierge se tenait Ă  cet instant par rapport aux autres personnages. Enfin, le mathĂ©maticien Fernando Oleja Llanes a montrĂ© en 2010 la corrĂ©lation exacte, d’un Ɠil Ă  l’autre, des positions et des dimensions de la silhouette des personnages.

 

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10/12/2024

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Sainte Maria Maravillas de JĂ©sus : une charitĂ© Ă  l’échelle du monde

10/12/2024

 Sainte Maria Maravillas de JĂ©sus : une charitĂ© Ă  l’échelle du monde

Les raisons d'y croire


L’Ɠuvre caritative de Maria Maravillas est invraisemblable. Respectant parfaitement son vƓu de pauvretĂ©, la sainte utilise l’entiĂšretĂ© des sommes Ă©normes qui lui sont donnĂ©es pour de multiples Ɠuvres de bienfaisance. Outre les communautĂ©s qu’elle fonde, elle soutient les nĂ©cessiteux, leur fait bĂątir des logements, ainsi qu’une Ă©cole et une clinique, sans pour autant avoir la moindre Ă©conomie devant elle.


Elle mĂšne une vie ascĂ©tique jusqu’à son dernier souffle, mangeant et dormant peu. À partir de 1931, lors d’une poussĂ©e d’anticlĂ©ricalisme en Espagne, elle se met Ă  veiller jour et nuit, depuis une fenĂȘtre de son petit couvent de l’époque, sur une statue du SacrĂ©-CƓur, car elle craint qu’elle ne soit profanĂ©e ou dĂ©truite. Depuis lors, elle ne dormira que trois heures par nuit, assise par terre, sans que ses facultĂ©s cognitives et son Ă©nergie subissent la moindre altĂ©ration.
« Je ne veux vivre que pour imiter le plus possible la vie du Christ », Ă©crit-elle (lettre 458). C’est son unique programme, sa seule directive. L’Ɠuvre terrestre de mĂšre Maria Maravillas, la charitĂ© et la pauvretĂ© qu’elle manifeste jour aprĂšs jour prennent leur source dans son dĂ©sir d’imiter le Christ.

 

Jusqu’en 1964, elle fonde neuf carmels fĂ©minins et un carmel masculin. Ces communautĂ©s impressionnent aujourd’hui encore par l’éminente qualitĂ© spirituelle des religieux qui y vivent et par la charitĂ© qu’ils y pratiquent.


ExceptĂ© Ă  son confesseur, elle tait les charismes extraordinaires qu’elle vit, sachant qu’ils ne sont pas l’essentiel de la vie chrĂ©tienne. Ainsi, mĂšre Maravillas de JĂ©sus ressemble Ă  la grande sainte d’Avila, non seulement par son rĂŽle de fondatrice de nombreux couvents carmĂ©litains, mais encore par son union mystique avec Dieu. La publication de ses lettres a fait dĂ©couvrir comment Dieu a agi en elle (Baldomero Jimenez Duque, Vie mystique de mĂšre Maravillas de JĂ©sus, son Ăąme d’aprĂšs ses lettres intimes, Éditions du Carmel, 2008).


Durant la guerre civile (1936-1939), mĂšre Maria Maravillas de JĂ©sus, menacĂ©e de mort par celui qui la questionne, pistolet au poing, rĂ©pond avec une tranquillitĂ© invraisemblable : « Nous n’avons pas peur, nous dĂ©sirons donner notre vie pour le Seigneur. » Finalement, elle en rĂ©chappera, tout comme les religieuses qui l’accompagnent.

 

À sa mort, le 11 dĂ©cembre 1974, nombre de tĂ©moins rapportent des phĂ©nomĂšnes insolites, en particulier un parfum extraordinaire de lys Ă©manant de sa dĂ©pouille. Cet effluve est perçu pendant plusieurs heures par plusieurs dizaines de personnes, aussi bien des religieuses carmĂ©lites, des Ă©vĂȘques, des prĂȘtres, que des laĂŻcs, croyants ou non.


MĂšre Maravillas de JĂ©sus est bĂ©atifiĂ©e Ă  Rome par saint Jean-Paul II le 10 mai 1998, vingt-trois ans seulement aprĂšs son dĂ©cĂšs. En effet, son procĂšs de canonisation est extrĂȘmement rapide, notamment parce que les miracles obtenus par son intercession ne se font pas attendre ! Le miracle ayant permis la bĂ©atification a Ă©tĂ© estimĂ© absolument inconcevable par les scientifiques, quelle que soit leur croyance religieuse : en 1976, une jeune fille nommĂ©e Salamanca Alfonsa Garcia Blazquez est guĂ©rie instantanĂ©ment d’une agranulocytose primitive (grave pathologie sanguine).


Puis, en juillet 1998, Manuel Vilar, petit argentin de Nogoya, alors ĂągĂ© de dix-huit mois, tombe dans une piscine contenant de l’eau stagnante et sale. Lorsqu’il est repĂȘchĂ©, son cƓur s’est arrĂȘtĂ© de battre et il tombe dans un coma profond. Ses parents supplient sƓur Maravillas de JĂ©sus, qui vient alors d’ĂȘtre bĂ©atifiĂ©e, d’intercĂ©der pour lui. Manuel sort subitement du coma et ne garde aucune sĂ©quelle de cet incident. Cette guĂ©rison a, elle aussi, Ă©tĂ© jugĂ©e « inexplicable » par l’ensemble du corps mĂ©dical.

 

 

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La messe au prochain pÚlerinage de Chartres : pas de débat sur le rite

09/12/2024

La messe au prochain pÚlerinage de Chartres : pas de débat sur le rite

« Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la priĂšre de l’Eglise, et de leur donner leur juste place. » BenoĂźt XVI

 

L’association Notre-Dame de ChrĂ©tientĂ© confirme n’ĂȘtre Ă  ce jour au courant d’aucune interdiction de cĂ©lĂ©bration de la messe tridentine lors de notre prochain pĂšlerinage, du 7 au 9 juin 2025, comme certaines rumeurs mĂ©diatiques l’ont Ă©voquĂ©.

 

Notre pĂšlerinage se prĂ©pare activement, l’association communiquera prochainement les noms des cĂ©lĂ©brants 2025. Un de nos prochains grands Ă©vĂ©nements sera la JournĂ©e d’AmitiĂ© ChrĂ©tienne du 18 janvier 2025 Ă  Paris.

 

Si une interdiction de messe tridentine dans la cathĂ©drale de Chartres devait avoir lieu, nous pouvons dĂ©jĂ  annoncer que le pĂšlerinage 2025 aura bien lieu, la messe tridentine Ă©tant alors cĂ©lĂ©brĂ©e Ă  l’extĂ©rieur. Nous sommes des pĂšlerins de chrĂ©tientĂ© adaptĂ©s Ă  tous les temps et toutes les circonstances. Nous montrerons le mĂȘme courage et la mĂȘme dĂ©termination en venant encore plus nombreux au pĂšlerinage prier pour le Saint PĂšre, la sainte Eglise et le salut de nos Ăąmes.

 

Jean de Tauriers, président.

Notre-Dame : le meilleur et le pire

09/12/2024

Notre-Dame : le meilleur et le pire

Comme autour de la Mamma chantĂ©e par Charles Aznavour ils sont venus, ils sont tous lĂ , aux pieds de Notre-Dame : les avorteurs artisans de la constitutionnalisation de l’avortement, les invertis exposant leur compagnon dans la presse people, tous ceux qui depuis des dĂ©cennies s’acharnent Ă  dĂ©truire l’hĂ©ritage chrĂ©tien immatĂ©riel de la France (mƓurs, habitudes, institutions) dont la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris est le plus bel, et emblĂ©matique, tĂ©moignage matĂ©riel. Y a mĂȘme Manu, le fils prodige, peut-ĂȘtre un jour prodigue, figĂ© en un sourire quasi permanent de satisfaction de lui-mĂȘme.
Seules quelques rares personnalitĂ©s (Henri d’Anselme- le hĂ©ros au sac Ă  dos-, le prince Jean de France, son Ă©pouse et son fils) paraissent conscientes de la nature rĂ©elle de l’évĂ©nement et de sa signification alors que la grande masse des participants ne peut qu’ĂȘtre Ă©trangĂšre Ă  un hĂ©ritage qu’elle est incapable intellectuellement de comprendre et spirituellement de vivre.

 

Une belle réussite

 

Cette rĂ©ouverture de la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris, cinq ans aprĂšs le drame du 16 avril 2019 aurait dĂ» ĂȘtre un jour de joie et une fĂȘte sans mĂ©lange. La prouesse technique est incontestable, la beautĂ© du bĂątiment restaurĂ© Ă  couper le souffle, la compĂ©tence et le dĂ©vouement des Ă©quipes qui ont ƓuvrĂ© Ă  cette restauration, manifestes. Un hommage lĂ©gitime a Ă©tĂ© rendu aux pompiers qui ont sauvĂ© l’édifice en proie aux flammes, la Providence ayant permis qu’il n’y ait pas un seul mort Ă  dĂ©plorer, aux mĂ©cĂšnes qui ont financĂ© la reconstruction, au gĂ©nĂ©ral Georgelin, maĂźtre d’Ɠuvre de ce chantier
 pharaonique.  
Emmanuel Macron s’est livrĂ© Ă  un exercice oratoire, empreint de gravitĂ© et d’émotion, inhabituel dans sa bouche : une exaltation du roman national de St Louis Ă  Claudel. Roman national qu’il s’acharne chaque jour Ă  dĂ©construire. Il n’a pas Ă©tĂ© question d’Europe, cela nous repose ! La preuve a Ă©tĂ© faite qu’avec une vraie volontĂ© politique il est encore possible, en France, de faire de grandes, et belles, choses.

 

Un goût amer dans la bouche

 

D’oĂč vient alors ce sentiment d’incomplĂ©tude, voire d’amertume, alors qu’une fois encore les regards du monde entier ont Ă©tĂ©, pendant quelques heures, tournĂ©s vers la France et Notre-Dame ? Tout d’abord, un voile pudique semble avoir Ă©tĂ© jetĂ© sur les origines du drame. Depuis cinq ans l’enquĂȘte piĂ©tine. Comme l’observe Didier Rykner, fondateur de la Tribune de l’Art, il semblerait que la responsabilitĂ© de l’Etat, propriĂ©taire de la cathĂ©drale depuis les spoliations de la RĂ©volution, soit en cause, par nĂ©gligence, dans cet accident dans lequel il est trop facile de ne qu’une succession de malchances.                            
Ensuite, la cĂ©rĂ©monie elle-mĂȘme a suscitĂ© bien des commentaires. Les vĂȘtements liturgiques portĂ©s par les concĂ©lĂ©brants (170 Ă©vĂȘques, 106 prĂȘtres) et conçus par le styliste Jean-Charles de Castelbajac dans une optique trĂšs colorĂ©e et arc en ciel ont suscitĂ© bien des interrogations : Clin d’Ɠil au dĂ©filĂ© de mode ecclĂ©siastique du film de Federico Fellini Roma ? PublicitĂ© gratuite pour Google, Liddle ou Uno ? RĂ©miniscences enfantines de Pierrot ou Polichinelle ?  Certains ont Ă©voquĂ© le cirque Zavatta. Chacun se perd en conjectures. Ce qui est certain c’est que si cet accoutrement n’était guĂšre en phase avec la solennitĂ© des lieux il s’accordait tout Ă  fait Ă  l’ambiance gĂ©nĂ©rale de la cĂ©rĂ©monie : Ă  la fois digne par sa solennitĂ© mais aussi trĂšs « laĂŻque » et festive dans son dĂ©roulement. Il est loin le temps oĂč la cĂ©rĂ©monie de la dĂ©dicace d’une Ă©glise commençait par ces mots : « Terribilis est locus iste, Que ce lieu est redoutable ! C’est la maison de Dieu et la porte du ciel ».
Plus qu’à la gravitĂ©, Ă  la transcendance, Ă  la verticalitĂ©, au recueillement l’heure semblait aux mondanitĂ©s et aux familiaritĂ©s entre puissants de ce monde : Brigitte Macron embrassant comme du bon pain le recteur de la cathĂ©drale Mgr Ribadeau Dumas qui l’accueillait Ă  l’entrĂ©e de la cathĂ©drale, son mari multipliant sourires et poignĂ©es de main, le tout dans un brouhaha qui semblait faire l’impasse sur la prĂ©sence dans le tabernacle de JĂ©sus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, maĂźtre de l’univers et juge des vivants et des morts.
En ces temps lĂ  Ă©galement le pontife montant ou descendant la nef bĂ©nissait la foule qui se prosternait et ne se contentait pas, laĂŻcitĂ© oblige ?, d’un petit signe de la main : Bonjour ! Bonjour !

 

Ils ne savent pas ce qu’ils dĂ©font !

 

Le nonce Ă  Paris, Mgr Migliore, a d’abord lu une lettre du pape, invitĂ© mais absent, qui a justement valorisĂ© le travail des artisans et la redĂ©couverte de vĂ©ritĂ©s oubliĂ©es qui viennent du passĂ© pour nous aider Ă  redĂ©couvrir le sens de notre histoire nationale. Ensuite le sermon de Mgr Ulrich s’est rĂ©vĂ©lĂ© sans aspĂ©ritĂ©s ni propos qui puissent fĂącher quiconque. Plus surprenants ont Ă©tĂ© les propos de Mgr Lebrun, archevĂȘque de Rouen, Ă  l’issue de la messe, rĂ©pondant Ă  la question d’un journaliste : « Cela ne me choquerait pas qu’il (Emmanuel Macron) communie ». Est-il incongru de faire remarquer Ă  Mgr de Rouen, qui a pourtant courageusement participĂ© plusieurs fois Ă  la Marche pour La Vie du mois de janvier qu’Emmanuel Macron est l’homme qui a voulu puis fait inscrire l’avortement dans la Constitution. L’Eglise a longtemps proclamĂ© et mis en Ɠuvre l’enseignement selon lequel le soutien Ă  l’avortement Ă©tait passible d’excommunication et incompatible avec le fait de communier.
Il faut convenir que ces derniĂšres annĂ©es quelques entorses Ă  cette rĂšgle, au plus haut niveau, ont Ă©tĂ© observĂ©es. Ainsi en est-il de la communion donnĂ©e par le pape François Ă  Nancy Pelosi, partisane affirmĂ©e de l’avortement, le 29 juin 2022. Quant Ă  la communion sacramentelle reçue par Brigitte Macron, alors que sa situation conjugale semble confuse au regard de la loi de l’Eglise, sans doute s’agit-il d’une nouvelle mise en Ɠuvre d’Amoris laetitia. Mais existe-t-il encore une doctrine, un enseignement et des lois dans la Sainte Eglise de Dieu, au-delĂ  des appels rĂ©currents Ă  la paix, la joie et
la communion ? Pardonnez leur Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils dĂ©font !

Jean-Pierre Maugendre

10 Déc. : Méditation de St Charles de Foucauld

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