Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Aout 25

Rome sous le signe de la Tradition : la FSSPX mobilise des milliers de pÚlerins pour le Jubilé

21/08/2025

Rome sous le signe de la Tradition :  la FSSPX mobilise des milliers de pÚlerins pour le Jubilé

Un pĂšlerinage impressionnant
Selon divers articles de presse dont Tribune ChrĂ©tienne et Aleteia, 7 200 pĂšlerins de la FSSPX, venus de 44 pays, ont convergĂ© vers la Ville Ă©ternelle. AccompagnĂ©s de prĂšs de 680 prĂȘtres et religieux, ils ont dĂ©filĂ© en procession, priĂ© dans plusieurs basiliques et participĂ© Ă  une messe solennelle Ă  la basilique Saint-Pierre. Ce rassemblement a triplĂ© en taille par rapport au dernier JubilĂ© de l'an 2000, ce qui dĂ©montre une vitalitĂ© et une capacitĂ© de mobilisation impressionnantes.

 

Des relations toujours complexes avec Rome
Le pĂšlerinage, conduit par l'abbĂ© Davide Pagliarani, supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la FSSPX, a soulignĂ© la relation dĂ©licate qui existe entre la FraternitĂ© et le Vatican. Comme vous le savez, fondĂ©e en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, la FSSPX s'est retrouvĂ©e en rupture avec Rome suite aux ordinations Ă©piscopales de 1988, qui ont entraĂźnĂ© l'excommunication de ses Ă©vĂȘques. Bien que le pape BenoĂźt XVI ait levĂ© ces sanctions et que le pape François ait reconnu la validitĂ© des confessions et mariages de la FraternitĂ©, cette derniĂšre n'est toujours pas officiellement rĂ©intĂ©grĂ©e Ă  l'Église. Le fait que les pĂšlerins de la FSSPX n'aient pas marchĂ© derriĂšre la croix jubilaire Ă  Saint-Pierre et que la mention de leur pĂšlerinage ait Ă©tĂ© retirĂ©e du site officiel du JubilĂ© italien en sont des signes clairs.

 

Un signe pour l'avenir
Au-delĂ  des questions de reconnaissance canonique, ce pĂšlerinage est une dĂ©claration de force. La FSSPX, qui ne compte plus que deux Ă©vĂȘques en activitĂ©, se trouve Ă  un moment crucial de son histoire, confrontĂ©e Ă  la nĂ©cessitĂ© de nouvelles consĂ©crations. Le rassemblement de milliers de fidĂšles attachĂ©s Ă  la messe traditionnelle est donc un message adressĂ© Ă  Rome : la FraternitĂ© est une rĂ©alitĂ© vivante, sa voix est influente, et elle reste fidĂšle Ă  ce qu'elle considĂšre ĂȘtre la tradition de l'Église. 

 

En définitive, ce pÚlerinage n'est pas seulement un événement spirituel, c'est un acte politique qui met en lumiÚre les tensions et les espoirs qui animent les relations entre le Vatican et les défenseurs de la tradition en matiÚre liturgique mais aussi et surtout doctrinale. Il restera sans doute l'un des moments les plus mémorables et les plus symboliques du Jubilé 2025.

Prions pour l'Eglise ! Ave Maria !

22 aoĂ»t – FĂȘte du CƓur ImmaculĂ© de la bienheureuse Vierge Marie

21/08/2025

22 aoĂ»t – FĂȘte du CƓur ImmaculĂ© de la bienheureuse Vierge Marie

Lecture du livre de l'ÉcclĂ©siastique
Si 24,23-31


Comme la vigne j’ai poussĂ© des fleurs d’une agrĂ©able odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et d’abondance. Je suis la mĂšre du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espĂ©rance. En moi est toute la grĂące de la voie et de la vĂ©ritĂ© ; en moi est toute l’espĂ©rance de la vie et de la vertu. Venez Ă  moi, vous tous qui me dĂ©sirez, et rassasiez-vous de mes fruits ; car mon esprit est plus doux que le miel, et mon hĂ©ritage plus suave que le rayon de miel. Ma mĂ©moire passera dans la suite des siĂšcles. Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui m’écoute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pĂ©cheront point. Ceux qui me mettent en lumiĂšre auront la vie Ă©ternelle.

 

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Le culte liturgique, par lequel on rend un juste honneur au CƓur ImmaculĂ© de la Vierge Marie, et auquel de nombreux saints et saintes ont prĂ©parĂ© la voie, fut approuvĂ© tout d’abord par le SiĂšge Apostolique au dĂ©but du dix-neuviĂšme siĂšcle, lorsque le Pape Pie VII institua la fĂȘte du CƓur TrĂšs Pur de la Vierge Marie, pour ĂȘtre pieusement et saintement cĂ©lĂ©brĂ©e par tous les diocĂšses et les familles religieuses qui en avaient fait la demande ; fĂȘte que bientĂŽt le Pape Pie IX enrichit d’un office et d’une messe propres. Ce culte ardent et souhaitĂ©, nĂ© au dix-neuviĂšme siĂšcle, et grandissant de jour en jour, fut accueilli avec bienveillance par le Souverain Pontife Pie XII, qui voulut l’étendre Ă  l’Église entiĂšre, en donnant Ă  cette fĂȘte une plus grande solennitĂ©.

 

L’an 1942, tandis qu’une guerre trĂšs cruelle accablait presque toute la terre, ce pape, plein de pitiĂ© pour les Ă©preuves infinies des populations, en raison de sa piĂ©tĂ© et de sa confiance envers la MĂšre cĂ©leste, confia ardemment le genre humain tout entier, par une priĂšre solennelle, Ă  ce CƓur trĂšs doux ; et il Ă©tablit la cĂ©lĂ©bration universelle et perpĂ©tuelle d’une fĂȘte avec Office et Messe propres en l’honneur de ce CƓur ImmaculĂ© (1944).

St Thomas d'Aquin : de l'intĂ©rĂȘt de visiter les tombes de nos anciens

20/08/2025

St Thomas d'Aquin : de l'intĂ©rĂȘt de visiter les tombes de nos anciens

Ce podcast dont l'auteur est inconnu explore en profondeur la perspective de Saint Thomas d'Aquin sur la signification des visites aux tombes, en s'appuyant sur ses enseignements tirés notamment de la "Somme Théologique". Il met en lumiÚre la richesse de la compréhension catholique de la mort, de l'au-delà et du lien indéfectible entre les vivants et les morts.

 

L'auteur commence par poser une question existentielle commune : Si l'Ăąme quitte le corps au moment de la mort, pourquoi continuons-nous Ă  visiter les tombes de nos dĂ©funts ? Cette interrogation, qui a "troublĂ© mĂȘme les plus grands thĂ©ologiens", est abordĂ©e par Saint Thomas d'Aquin, "ce gĂ©ant de la pensĂ©e chrĂ©tienne". Sa rĂ©ponse, dĂ©crite comme "aussi profonde que lumineuse, aussi complexe que consolante", vise Ă  "transformer Ă  jamais votre comprĂ©hension de la mort, de l'au-delĂ  et du lien sacrĂ© qui unit les vivants et les morts."

 

Pour comprendre Saint Thomas, il est crucial de saisir sa distinction entre le corps et l'Ăąme. Contrairement Ă  une vision qui sĂ©parerait radicalement ces deux entitĂ©s, la tradition catholique, telle qu'articulĂ©e par Thomas d'Aquin, enseigne que "l'ĂȘtre humain n'est pas simplement un corps qui possĂšde une Ăąme, ni une Ăąme emprisonnĂ©e dans un corps. Nous sommes l'union sacrĂ©e des deux, une union voulue par Dieu dĂšs notre crĂ©ation." La sĂ©paration de l'Ăąme et du corps au moment de la mort n'est pas l'Ă©tat naturel voulu par Dieu, mais une consĂ©quence du pĂ©chĂ© originel. Le plan divin prĂ©voit la rĂ©union de l'Ăąme et du corps lors de la rĂ©surrection finale, comme le proclame le Credo : "Je crois Ă  la rĂ©surrection de la chair".

 

La pratique de visiter les tombes s'éclaire à la lumiÚre de cette doctrine. En se recueillant devant la sépulture, on honore "non pas un simple réceptacle abandonné, mais une partie essentielle de la personne que nous avons aimé." Ce corps, "aujourd'hui en repos, est destiné à la gloire de la résurrection." L'attachement au corps des défunts n'est pas une faiblesse, mais "une intuition profondément chrétienne ancrée dans notre foi en l'incarnation du Christ et en la résurrection de la chair." L'exemple des femmes fidÚles allant embaumer le corps de Jésus au matin de Pùques est cité comme preuve de la justesse de cet amour et respect du corps. Dieu a récompensé celles qui ont "montré leur amour à travers le soin du corps."

 

Saint Thomas d'Aquin approfondit cette comprĂ©hension en abordant la doctrine de la Communion des Saints. Cette doctrine "fondamentale de notre foi" enseigne que "tous les croyants, ceux qui sont encore sur terre, ceux qui sont purifiĂ©s au purgatoire et ceux qui jouissent dĂ©jĂ  de la vision bĂ©atifique au paradis forment une seule Ă©glise, un seul corps mystique du Christ." Cette communion "transcende les barriĂšres du temps et de l'espace" et "dĂ©passe mĂȘme la frontiĂšre entre la vie et la mort."

 

La visite des tombes est une manifestation concrÚte de cette communion : "Nous affirmons que la mort n'a pas rompu le lien qui nous unit à nos proches décédés." De plus, nos priÚres et actes de dévotion pour les défunts peuvent "véritablement les aider dans leur cheminement vers Dieu", notamment en "alléger leur souffrance au purgatoire et hùter leur entrée dans la gloire céleste." L'auteur insiste sur l'efficacité spirituelle réelle de ces actes, contrastant avec une vision moderne qui verrait la mort comme une fin définitive et les rituels comme de simples traditions culturelles.

 


Il existe plusieurs raisons complémentaires pour lesquelles la visite des tombes est une pratique significative :


Honorer la mémoire des défunts : C'est un "acte de charité chrétienne" qui reconnaßt la "valeur unique de chaque vie humaine créée à l'image et à la ressemblance de Dieu."


Nourrir l'espérance en la résurrection : Les tombes sont des "signes d'espérance", rappelant que "la mort n'a pas le dernier mot", à l'instar du tombeau vide du Christ.

 

Cultiver les vertus chrétiennes : Ces visites invitent à "l'humilité" face à notre mortalité, à la "charité" en priant pour les défunts, et fortifient la foi et l'espérance.


RĂ©sister au matĂ©rialisme et Ă  l'hĂ©donisme : Les cimetiĂšres rappellent la "vanitĂ©" des quĂȘtes matĂ©rielles et aident Ă  orienter la vie vers "l'amour de Dieu et du prochain, la croissance dans les vertus, la prĂ©paration Ă  notre propre rencontre avec le Seigneur."


Participer Ă  l'Ɠuvre de rĂ©demption du Christ : Par nos priĂšres, nous collaborons Ă  la "libĂ©ration des Ăąmes du purgatoire", s'inscrivant dans le "grand mystĂšre de la rĂ©demption opĂ©rĂ©e par le Christ."



Saint Thomas d'Aquin adopte une approche nuancée concernant les apparitions ou phénomÚnes spirituels dans les cimetiÚres. Il reconnaßt la "possibilité que Dieu permette dans certaines circonstances exceptionnelles qu'une ùme défunte se manifeste au vivant" pour des raisons précises (avertir, demander des priÚres, témoigner de la miséricorde divine). Ces manifestations, si authentiques, "ne contredisent pas la doctrine catholique sur l'au-delà" mais illustrent la communion des saints. Cependant, Thomas invite à la "prudence et au discernement", rappelant que l'ennemi peut aussi tromper.


L'enseignement de Thomas d'Aquin promeut une "compréhension profondément incarnée de notre foi." Contrairement aux spiritualités qui dévalorisent le corps, le christianisme "honore l'unité de la personne humaine, corps et ùme." Dieu s'est fait chair en Jésus, qui a pleuré devant la tombe de Lazare et est ressuscité avec un corps glorieux. Notre rapport aux tombes reflÚte cette "piété pleinement humaine qui honore le corps comme temple de l'Esprit Saint et comme destiné à la résurrection." Les rituels funéraires et la bénédiction des sépultures ne sont pas de simples "concessions à la faiblesse humaine" mais l'expression d'une "théologie profonde de l'incarnation et de la résurrection."

De plus, Thomas reconnaĂźt que certains lieux peuvent acquĂ©rir une "signification spirituelle particuliĂšre." Une tombe est un "lieu sanctifiĂ© par les priĂšres de l'Église," un "lieu tĂ©moin de la douleur et de l'amour des proches," et peut ĂȘtre comparĂ©e Ă  un "mini pĂšlerinage."

 


La vision thomiste va au-delĂ  des visites occasionnelles et invite Ă  "intĂ©grer la mĂ©moire de nos morts dans notre vie quotidienne de priĂšre et de foi." Ils sont considĂ©rĂ©s comme "des compagnons invisibles dans notre cheminement vers Dieu." Il est mentionnĂ© la pratique de garder des photos de dĂ©funts ou de faire cĂ©lĂ©brer des messes. La messe est particuliĂšrement soulignĂ©e comme "l'aide la plus puissante que nous puissions leur apporter." Saint Thomas Ă©crit : "une seule messe offerte pour un dĂ©funt a plus de valeur que toutes les autres priĂšres et bonnes Ɠuvres."

 


En somme, Saint Thomas d'Aquin certifie une "richesse et une profondeur extraordinaire" Ă  la question de la visite des tombes. Cette pratique n'est pas une "erreur thĂ©ologique" ou une "concession Ă  la faiblesse humaine", mais un "acte profondĂ©ment chrĂ©tien qui relie le ciel et la terre." Elle incarne l'honneur de l'unitĂ© corps-Ăąme, la foi en la rĂ©surrection de la chair, la manifestation concrĂšte de la communion des saints et la collaboration Ă  l'Ɠuvre rĂ©demptrice du Christ.

Cette comprĂ©hension transforme le deuil en une "expĂ©rience du deuil et notre relation au dĂ©funt" oĂč la mort n'est plus un "mur infranchissable" mais un "voile temporaire" Ă  travers lequel la communion persiste. Les tombes deviennent "des signes d'espĂ©rance," et les priĂšres des "actes efficaces de charitĂ© chrĂ©tienne." Le podcast conclut en invitant le public Ă  laisser cet enseignement "transformer votre expĂ©rience de ce moment sacrĂ©" et Ă  partager cette "vĂ©ritĂ© oubliĂ©e" pour consoler ceux qui souffrent d'une vision appauvrie de la mort.

 

 

 

Les Routiers Scouts d'Europe à Vézelay sur les pas de St Bernard de Clairvaux (1090-1153)

19/08/2025

Les Routiers Scouts d'Europe à Vézelay sur les pas de St Bernard de Clairvaux (1090-1153)

EntrĂ© Ă  l’abbaye de CĂźteaux, Bernard reçut en 1115 la mission de fonder un nouveau monastĂšre Ă  Clairvaux, dont il demeura abbĂ© jusqu’à sa mort. Infatigable fondateur, sa santĂ© fragile ne l’empĂȘcha pas de parcourir l’Europe, chevauchant sa mule pour prĂȘcher, conseiller, Ă©crire et soutenir la rĂ©forme de l’Église. À sa mort, pas moins de 343 abbayes cisterciennes s’étaient dĂ©veloppĂ©es sous son impulsion.Bernard ne fut pas un moine enfermĂ© dans son cloĂźtre. Sa vaste correspondance avec des princes, des clercs et des jeunes en quĂȘte de conseil tĂ©moigne d’une Ăąme tournĂ©e Ă  la fois vers la contemplation et vers l’action. Il intervint dans les grands dĂ©bats ecclĂ©siaux de son temps, s’opposant Ă  l’hĂ©rĂ©sie cathare, dĂ©fendant les juifs contre la montĂ©e de l’antisĂ©mitisme, et appelant Ă  la fidĂ©litĂ© Ă  la rĂšgle bĂ©nĂ©dictine face aux excĂšs perçus dans l’ordre de Cluny. Sa prĂ©dication de la deuxiĂšme croisade, Ă  VĂ©zelay, illustre aussi son rĂŽle d’arbitre moral et spirituel pour l’Europe chrĂ©tienne.

 

Le pape BenoĂźt XVI a rappelĂ© en 2009 combien saint Bernard fut un thĂ©ologien contemplatif plus qu’un spĂ©culatif. Sa thĂ©ologie, centrĂ©e sur le Christ et Marie, insistait sur l’expĂ©rience personnelle de l’amour de Dieu. Pour lui, la connaissance de Dieu n’était pas un exercice purement intellectuel mais une rencontre vivante avec le Christ. Il montra aussi la place unique de la Vierge Marie dans l’économie du salut, insistant sur sa participation au sacrifice de son Fils.Saint Bernard reste un guide intemporel. Sa vie rappelle que la vraie rĂ©forme de l’Église ne vient pas des calculs politiques mais de la saintetĂ© et de la fidĂ©litĂ© Ă  l’Évangile. Sa parole, toujours actuelle, met en garde contre la tentation de rĂ©duire la foi Ă  une idĂ©ologie ou Ă  une pure spĂ©culation rationnelle. Pour lui, seule une foi vivante, nourrie de priĂšre et de contemplation, pouvait conduire Ă  la vĂ©ritable sagesse, celle des saints.

 

Saint Bernard mourut en 1153, Ă©puisĂ© par le service de l’Église et des Ăąmes, laissant un hĂ©ritage spirituel immense. CanonisĂ© en 1174 et proclamĂ© docteur de l’Église en 1830, il demeure pour l’histoire « la conscience de l’Église de son temps » et un phare pour les gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes.

 

Source : Nominis

 

 

Les Routiers Scouts d'Europe à Vézelay sur les pas de St Bernard

 

 

L'escalier miraculeux de Santa Fe

18/08/2025

L'escalier miraculeux de Santa Fe

Monseigneur de Kerimel a-t-il raison ? Quand la miséricorde choque mais demeure évangélique

17/08/2025

Monseigneur de Kerimel a-t-il raison ? Quand la miséricorde choque mais demeure évangélique

En ces temps oĂč les institutions sont scrutĂ©es Ă  la loupe, le cas du pĂšre Dominique Spina, un prĂȘtre condamnĂ© pour abus sexuels, a soulevĂ© une vague de colĂšre et d'incomprĂ©hension dans l'Église de France. La rĂ©cente nomination de ce dernier Ă  un poste de chancelier a Ă©tĂ© perçue par beaucoup comme une provocation. Mais l'archevĂȘque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, dĂ©savouĂ© publiquement par la ConfĂ©rence des evĂȘques de France, prend la parole pour rappeler une vĂ©ritĂ© qui, bien que mal reçue par le public, est au cƓur de l'Évangile : la misĂ©ricorde n'est pas l'ennemie de la justice. L'article de Tribune ChrĂ©tienne  de Philippe Marie nous invite Ă  rĂ©flĂ©chir sur un choix difficile : succomber Ă  la logique de la sociĂ©tĂ© moderne qui veut que ce qui choque soit banni, ou rester fidĂšle Ă  une foi qui, depuis ses origines, prĂȘche la transformation de l'homme, mĂȘme des plus grands pĂ©cheurs.

 

Une Justice qui ne nie pas la Miséricorde
L'article s'appuie sur la position de Mgr de Kerimel pour distinguer la justice humaine de la justice divine. Il ne s'agit pas de nier la lĂ©gitimitĂ© de la colĂšre des victimes ni la gravitĂ© des actes commis. La souffrance est rĂ©elle et doit ĂȘtre reconnue. Cependant, l'Église, selon l'archevĂȘque, ne peut se laisser guider par la seule Ă©motion collective. Le cƓur du message chrĂ©tien repose sur le pardon, un pardon offert Ă  tous, y compris aux auteurs des crimes les plus graves. Le texte cite Mgr de Kerimel qui prĂ©cise que la justice ne cherche pas Ă  rendre le mal pour le mal (« Ɠil pour Ɠil »), mais Ă  poser une limite Ă  l'exclusion, sauf dans les cas de danger avĂ©rĂ©. L'article souligne que refuser toute possibilitĂ© de rĂ©demption reviendrait Ă  trahir l'Évangile.

 

Le rappel des figures bibliques, comme Pierre le renĂ©gat, Matthieu le collecteur d’impĂŽts, ou Marie-Madeleine la pĂ©cheresse, sert Ă  illustrer le fait que la grĂące de Dieu est plus forte que n'importe quel passĂ©. L'Église se doit d'ĂȘtre un lieu de conversion, oĂč le cƓur de l'homme peut ĂȘtre changĂ©. L'article pose alors une question cruciale : croyons-nous encore Ă  la capacitĂ© du Christ de transformer un criminel en apĂŽtre ? Ou avons-nous rĂ©duit la foi Ă  une simple morale sociale et sĂ©curitaire ? L'Église n'a pas pour mission de se conformer aux attentes de la sociĂ©tĂ©, mais de proclamer la vĂ©ritĂ© de l'Évangile, mĂȘme si elle dĂ©range.

 

L'Église du Christ ou une Institution Morale ?
La conclusion de l'article de Tribune ChrĂ©tienne est un appel Ă  la luciditĂ©. À l'Ăšre oĂč l'Ă©motion est Ă©rigĂ©e en critĂšre de vĂ©ritĂ©, l'Église ne peut se soumettre Ă  une telle logique sans perdre son Ăąme. Le Christ lui-mĂȘme n'a pas craint le scandale en pardonnant aux pĂ©cheurs notoires. L'article nous invite Ă  considĂ©rer si l'Église veut ĂȘtre une institution morale de plus, se pliant aux humeurs du moment, ou si elle veut rester l'Église du Christ, celle qui ose proclamer la vĂ©ritĂ© de la grĂące, mĂȘme lorsque celle-ci est impopulaire.  En fin de compte, l'affaire Spina met l'Église au pied du mur, l'obligeant Ă  choisir entre la sĂ©curitĂ© d'une morale sociale et le risque d'une misĂ©ricorde sans mesure. Le chemin de l'Évangile est le second.
Reste qu'on aura compris que Mgr de KĂ©rimel a choisi de garder ce prĂȘtre au chaud Ă  l'Ă©vĂȘchĂ© pour Ă©viter les tentations ; le choix d'un poste un peu moins voyant eut peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus habile ... 

 

 

Le conflit en Terre Sainte : au-delĂ  de la politique, une lutte spirituelle

15/08/2025

Le conflit en Terre Sainte : au-delĂ  de la politique, une lutte spirituelle

 

Dans une homĂ©lie prononcĂ©e Ă  l'occasion de la SolennitĂ© de l'Assomption, le Cardinal Pierbattista Pizzaballa a proposĂ© une lecture profonde et spirituelle du conflit qui dĂ©chire la Terre Sainte. Selon lui, la violence, notamment Ă  Gaza, est l'expression du dĂ©sir de Satan de s'imposer prĂ©cisĂ©ment dans la rĂ©gion oĂč s'est accompli le salut.

 

Le Patriarche souligne que la Terre Sainte, unique pour avoir Ă©tĂ© le lieu de la naissance, de la mort et de la rĂ©surrection du Christ, est aussi le théùtre d'une bataille spirituelle intense. « Il semble vraiment que cette Terre Sainte, qui garde la plus haute rĂ©vĂ©lation et manifestation de Dieu, soit aussi le lieu de la plus grande manifestation du pouvoir de Satan. » Cette coexistence entre le sacrĂ© et le mal s’explique, selon le Cardinal, par le fait que cette terre « garde le cƓur de l’histoire du salut », ce qui en fait la cible privilĂ©giĂ©e de l'Ancien Adversaire.

 

Le Cardinal Pizzaballa nous invite Ă  dĂ©passer une vision purement politique des Ă©vĂ©nements, en reconnaissant la dimension spirituelle du conflit. « Le dragon, Satan, ne cessera jamais de s’affirmer et de dĂ©vaster le monde, en particulier contre ceux qui gardent les commandements de Dieu et maintiennent le tĂ©moignage de JĂ©sus. » Il rappelle que l'Église, et par extension les chrĂ©tiens, est appelĂ©e Ă  rester un signe de vie et de rĂ©sistance spirituelle. « Le mal continuera de s’exprimer, mais nous serons le lieu, la prĂ©sence que le dragon ne peut vaincre : une semence de vie. »

 

MalgrĂ© l'ampleur des souffrances, le message du Cardinal est empreint d'une espĂ©rance chrĂ©tienne indĂ©fectible. Il rappelle que le mal n’a pas le dernier mot et que « le pouvoir du dragon ne peut pas prĂ©valoir face Ă  une naissance, face Ă  une mĂšre qui met au monde, qui engendre la vie. » Il conclut en soulignant que les souffrances vĂ©cues sont unies Ă  la RĂ©demption du Christ. « Le sang causĂ© par tout ce mal, en toute partie du monde, coule sous l’autel, mĂȘlĂ© au sang de l’Agneau, participant aussi Ă  l’Ɠuvre de rĂ©demption Ă  laquelle nous sommes associĂ©s. »

 

En dĂ©finitive, le Cardinal Pizzaballa offre une perspective de foi sur une rĂ©alitĂ© complexe, rappelant que mĂȘme au cƓur du chaos et de la violence, la vie et l’amour de Dieu l'emportent. « En nous levant aujourd’hui de la table eucharistique, nous emportons avec nous la certitude de la victoire du Christ sur la mort. »

 

François Charbonnier

15 Août : Sainte Marie, MÚre de Dieu

13/08/2025

15 Août : Sainte Marie, MÚre de Dieu

Sainte Marie, MĂšre de Dieu,
Gardez-moi un cƓur d’enfant,
pur et transparent comme une source.

 

Obtenez-moi un cƓur simple,
qui ne savoure pas les tristesses,
un cƓur magnifique à se donner,
tendre Ă  la compassion,
un cƓur fidĂšle et gĂ©nĂ©reux,
qui n’oublie aucun bien
et ne tienne rancune d’aucun mal.

 

Faites-moi un cƓur doux et humble,
aimant sans demander de retour,
joyeux de s’effacer dans un autre CƓur,
devant votre divin Fils.

 

Un cƓur grand et indomptable,
qu’aucune ingratitude ne ferme,
qu’aucune indiffĂ©rence ne lasse,
un cƓur tourmentĂ© de la gloire de JĂ©sus-Christ,
blessé de son Amour,
et dont la plaie ne guĂ©risse qu’au ciel.

 

 

PÚre Léonce de Grandmaison, jésuite

S’engager au service du Christ-Roi

12/08/2025

S’engager au service du Christ-Roi

Dans cet Ă©pisode, Philippe DarantiĂšre, prĂ©sident de l’association, revient sur l’appel fondamental du pĂšlerinage: Ɠuvrer pour le rĂšgne du Christ, sur la terre comme au ciel, par un engagement chrĂ©tien dans la citĂ©.

Une invitation claire: mettez vos talents au service du bien commun et de la royauté sociale du Christ.

 

 

 

15 aoĂ»t : Trump rencontrera Poutine le jour de l’Assomption de la Vierge Marie

11/08/2025

15 aoĂ»t : Trump rencontrera Poutine le jour de l’Assomption de la Vierge Marie

Parfois il y a des ratĂ©s ou des contradictions : alors que la plupart des mĂ©dias assurent que le prĂ©sident Zelensky se voit ainsi court-circuiter par un prĂ©sident amĂ©ricain prĂȘt Ă  vendre les intĂ©rĂȘts de l’Ukraine Ă  Moscou en servant les objectifs de la Russie, et que, quant Ă  lui, il n’est prĂȘt Ă  rien lĂącher, le Telegraph de Londres dit le contraire. Zelensky serait prĂȘt selon cet article (Ă©videmment repris avec gourmandise dans les mĂ©dias du Kremlin) Ă  donner Ă  Poutine le contrĂŽle de facto des territoires ukrainiens actuellement occupĂ©s par la Russie en Ă©change de la fin des combats et d’une possibilitĂ© d’aller vers l’intĂ©gration de l’Ukraine dans l’OTAN.

 

Tout cela sur fond de dĂ©clarations de Trump sur sa volontĂ© d’obtenir un « deal » qui permette Ă  l’Ukraine de rĂ©cupĂ©rer une partie de son territoire, et de promesses de ne pas parler avec Poutine sans Ă©changer ensuite avec Zelensky, sans oublier les leaders de l’UE qui se lamentent de leur mise Ă  l’écart des pourparlers de paix


 

Trump voit Poutine aprĂšs l’avoir menacĂ©
Il y a eu ces paroles, mais aussi des actes. Il n’est pas certain que Poutine ait acceptĂ© de revoir Trump pour la premiĂšre fois depuis 2019 parce qu’il le considĂšre comme favorable Ă  ses ambitions de rĂ©cupĂ©ration du territoire ou de la sphĂšre d’influence de l’ex-URSS. En permettant Ă  son ex-Premier ministre, Dimitri Medvedev, aujourd’hui Ă  la tĂȘte du Conseil de sĂ©curitĂ© russe de brandir la menace nuclĂ©aire sur les rĂ©seaux sociaux (oĂč aujourd’hui se joue le jeu public de la politique mondiale), Poutine n’avait peut-ĂȘtre pas imaginĂ© que Trump partirait au quart de tour.

 

Donald Trump avait aussitĂŽt annoncĂ© que deux sous-marins nuclĂ©aires amĂ©ricains allaient ĂȘtre positionnĂ©s prĂšs de la Russie et menaçait celle-ci de sanctions renforcĂ©es si Poutine ne devait pas accepter un cessez-le-feu au plus tard au 8 aoĂ»t. Il est notable que ce dernier ait acceptĂ© le principe d’une rencontre prĂ©cisĂ©ment Ă  cette date.

 

Le 6 aoĂ»t, Trump venait d’ailleurs, par dĂ©cret prĂ©sidentiel, d’imposer des droits de douane supplĂ©mentaires de 25 % Ă  l’Inde au 27 aoĂ»t, pour punir celle-ci de son soutien effectif Ă  la Russie via l’achat de pĂ©trole dont elle revend, selon la Maison Blanche, une partie sur le marchĂ© mondial, court-circuitant ainsi les sanctions qui frappent Moscou au portefeuille. Le message Ă©tait clairement exprimĂ© : il s’agit de dissuader tout partenaire de la Russie d’en faire autant.

Alors, Trump est-il vraiment « au service » de Poutine ? Au-delĂ  des fluctuations des prises de position somme toute normales de la part d’un nĂ©gociateur – d’un faiseur de « deals » – de sa trempe, on peut en douter.

 

Une rencontre le jour de l’Assomption de la Vierge Marie : un signe ?
Mais ce qui frappe, c’est tout de mĂȘme la date choisie pour la rencontre entre les deux chefs d’Etat. Lorsque Poutine aura traversĂ© les quelques dizaines de kilomĂštres qui sĂ©parent les USA et la Russie pour rejoindre l’Alaska – en traversant la ligne internationale de changement de date qui passe par le dĂ©troit de Behring – il arrivera au lieu dont l’emplacement reste pour l’heure secret le 15 aoĂ»t, la fĂȘte mariale par excellence. Et il arrivera, quelque part, en infĂ©rioritĂ© face Ă  Trump qui a dictĂ© le tempo de cette rĂ©union.

 

Serait-ce un signe du ciel, oĂč Marie, MĂšre de Dieu, prĂ©sente corps et Ăąme, rĂšgne, couronnĂ©e, sur l’univers tout entier ? Sinon un signe, du moins un appel


 

Trump parlera en ce jour avec Poutine, sans que nous puissions mesurer les intentions de l’un ou de l’autre ; mais n’oublions surtout pas que Poutine est l’hĂ©ritier du systĂšme communiste qui repose essentiellement sur le mensonge dans sa praxis qui autorise et justifie tout ce qui sert la cause de la RĂ©volution.

 

Mais Marie, elle, est Reine de la Paix. Elle seule peut obtenir Ă  l’humanitĂ© cette paix qui sera scellĂ©e par le rĂšgne promis de son CƓur ImmaculĂ© sur notre monde brisĂ© par la rĂ©volte contre Dieu. Et elle pourra le faire advenir en utilisant des instruments imparfaits
 Mais non sans l’implication des serviteurs inutiles que nous sommes tous : il est l’heure de prier pour la paix, qui ne consiste pas seulement en la fin du fracas des armes, mais en la reconnaissance de la souverainetĂ© de Dieu et de sa loi.

 

 

Jeanne Smits dans RITV

Marie Immaculée, victorieuse de « Fat Man »

07/08/2025

Marie Immaculée, victorieuse de « Fat Man »

... Ce couvent, situĂ© sur les pentes du mont Hikosan, Ă  l’écart du centre-ville et protĂ©gĂ© par la montagne, est Ă©pargnĂ© par l’explosion. Alors que la ville de Nagasaki et sa communautĂ© catholique sont dĂ©vastĂ©es, le couvent franciscain et les frĂšres qui l’occupent sont Ă©pargnĂ©s, avec pour seuls dĂ©gĂąts quelques vitres brisĂ©es. C’est le choix Ă©clairĂ© du saint concernant l’emplacement du monastĂšre qui permit de prĂ©server la vie des religieux. Nombreux sont ceux qui attribuent cela Ă  la protection divine, et en particulier Ă  celle de la Sainte Vierge, Ă  qui le couvent est dĂ©diĂ©.

 

Les raisons d'y croire

En 1931, Maximilien Kolbe choisit dĂ©libĂ©rĂ©ment un emplacement isolĂ© derriĂšre une montagne pour sa « CitĂ© de l’ImmaculĂ©e », allant contre les conseils locaux qui prĂ©conisent un site plus proche de la ville. « Il avait eu une vision selon laquelle Urakami [quartier du nord de la ville de Nagasaki, oĂč la bombe atomique a explosĂ©] serait bientĂŽt dĂ©truite par une grande boule de feu. »

 

Le choix de Kolbe pour la localisation du couvent est le fruit d’une providence divine anticipĂ©e. L’emplacement du couvent sauve les franciscains du souffle de l’explosion de la bombe et des fortes doses de radiations, la montagne ayant servi de bouclier naturel face Ă  l’explosion. De plus, le relatif Ă©loignement du couvent ne le rend pas inaccessible : il n’a pas empĂȘchĂ© les religieux de rejoindre rapidement l’épicentre de l’explosion pour apporter leur aide.

 

Les rĂ©cits et tĂ©moignages soulignent que, aprĂšs la guerre, les frĂšres franciscains ont menĂ© des vies relativement longues et saines, sans dĂ©velopper les maladies typiques des hibakusha (survivants des bombes atomiques). Cette absence significative de symptĂŽmes graves liĂ©s Ă  l’irradiation n’est pas explicable scientifiquement, comme l’indique la Radiation Effects Research Foundation (RERF).

 

Les franciscains attribuent ces grĂąces Ă  la Vierge Marie ImmaculĂ©e qu’ils priaient lors de l’explosion. En effet, la « CitĂ© de l’ImmaculĂ©e » est entiĂšrement consacrĂ©e Ă  la Vierge Marie : l’activitĂ© principale des religieux est de publier et de diffuser le plus largement possible la revue mariale Le Chevalier de l’ImmaculĂ©e, poursuivant ainsi la mission d’évangĂ©lisation et de promotion de la dĂ©votion mariale initiĂ©e par leur fondateur.

 

La survie de ce lieu de priĂšre offre un puissant symbole d’espĂ©rance et montre que Dieu peut faire surgir le bien en toute chose. Au milieu de la dĂ©vastation, ce lieu devient un refuge spirituel et matĂ©riel pour les survivants et les orphelins, et les frĂšres qui ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s peuvent ĂȘtre prĂ©sents et disponibles pour venir en aide Ă  tous, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible si le site avait Ă©tĂ© touchĂ©.

 

Plusieurs faits montrent encore combien la Sainte Vierge protĂšge ceux qui aiment son Fils JĂ©sus : alors que le docteur Nagai est mourant et dans le coma, aprĂšs avoir Ă©tĂ© gravement blessĂ© lors de l’explosion, une voix l’incite Ă  prier le pĂšre Kolbe pour sa guĂ©rison. Personne au Japon ne sait que ce dernier est dĂ©jĂ  mort, et encore moins martyr, mais Takashi Nagai s’exĂ©cute. Peu aprĂšs, il sort du coma, et la blessure qui mettait sa vie en danger est inexplicablement guĂ©rie. Ses collĂšgues mĂ©decins disent que c’est un miracle. Toute sa vie, ce mĂ©decin converti n’aura de cesse de tĂ©moigner, par sa foi exemplaire, de ne pas avoir peur de tourner les yeux vers le Ciel – en somme, de croire en Dieu.

 

Urakami, le quartier oĂč la bombe explose, est le quartier chrĂ©tien. La communautĂ© chrĂ©tienne de Nagasaki a su vĂ©hiculer, au cƓur de cette catastrophe nuclĂ©aire et malgrĂ© la douleur, un message de paix et d’espĂ©rance.

 

En savoir plus sur 1000 Raisons de croire

 

 

Notre Dame également victorieuse de "Little Boy" à Hiroshima

 

On ne peut passer sous silence l'explosion d'Hiroshima qui eut lieu trois jours avant Nagasaki

De nombreux rĂ©cits de l'Ă©vĂ©nement font Ă©tat de la prĂ©sence de huit prĂȘtres jĂ©suites (ou missionnaires), qui se trouvaient Ă  huit pĂątĂ©s de maisons du point zĂ©ro. John Hersey , dans son rĂ©cit contemporain de 1946 sur Hiroshima , cite quatre prĂȘtres jĂ©suites (le pĂšre supĂ©rieur LaSalle, le pĂšre Wilhelm Kleinsorge, le pĂšre Cieslik et le pĂšre Schiffer) et les situe Ă  1 300 mĂštres du centre. Schiffer lui-mĂȘme affirme qu'il y avait quatre prĂȘtres jĂ©suites — « le pĂšre Hugo Lassalle , supĂ©rieur de toute la mission jĂ©suite au Japon, et les pĂšres Kleinsorge, Cieslik et Schiffer » — et dĂ©crit sa propre localisation comme « dans un rayon d'un mile, le plus dangereux ». Schiffer mentionne Ă©galement le nom de leur Ă©glise — « l'Ă©glise jĂ©suite de Notre-Dame de l'Assomption ».

 

Explosion


Selon le récit de 1946 du pÚre jésuite John Siemes, qui se trouvait à la périphérie de la ville :

Ils se trouvaient dans leurs chambres Ă  la maison paroissiale – il Ă©tait huit heures et quart, exactement Ă  l'heure oĂč nous avions entendu l'explosion Ă  Nagatsuke – lorsqu'une lumiĂšre intense s'est abattue sur eux, suivie immĂ©diatement du bruit des vitres, des murs et des meubles brisĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© couverts d'Ă©clats de verre et de dĂ©bris. Le PĂšre Schiffer a Ă©tĂ© enseveli sous un pan de mur et a subi une grave blessure Ă  la tĂȘte. Le PĂšre SupĂ©rieur a reçu la plupart des Ă©clats au dos et aux membres infĂ©rieurs, ce qui l'a fait saigner abondamment. Tout a Ă©tĂ© projetĂ© dans les chambres, mais la charpente en bois de la maison est restĂ©e intacte.

Le propre récit de Schiffer décrit l'explosion : "Soudain, une terrible explosion emplit l'air d'un coup de tonnerre. Une force invisible me souleva de ma chaise, me projeta dans les airs, me secoua, me frappa, me fit tournoyer comme une feuille dans une rafale de vent d'automne."

 

Survivants


Les quatre prĂȘtres jĂ©suites survĂ©curent Ă  l'explosion. CitĂ© en 1950, Schiffer dĂ©clara : « Sur 14 prĂȘtres et laĂŻcs, nous n'en avons perdu qu'un, un Japonais. » Les jĂ©suites se trouvaient dans un bĂątiment plus rĂ©sistant que la plupart des bĂątiments environnants, comme le notent respectivement Hersey et Siemes : "[Le PĂšre Kleinsorge a vu] que tous les bĂątiments environnants Ă©taient tombĂ©s, Ă  l'exception de la maison de mission des JĂ©suites, qui avait Ă©tĂ© longtemps auparavant renforcĂ©e et doublement renforcĂ©e par un prĂȘtre nommĂ© Gropper, qui Ă©tait terrifiĂ© par les tremblements de terre. La soliditĂ© de la structure, Ɠuvre du frĂšre Gropper, a de nouveau brillĂ©."

Ils n'étaient pas les seuls survivants à proximité de Ground Zero ; on estime que 14 % des personnes se trouvant à moins d'un kilomÚtre de Ground Zero ont survécu à l'explosion mais pas ultérieurement à cause des radiations.

 

Aspects religieux


La survie des prĂȘtres a parfois Ă©tĂ© qualifiĂ©e de miracle . En 1951, Schiffer dĂ©clarait :

"Je n’appellerai pas cela un miracle exactement, mais je pense que nous Ă©tions sous la protection spĂ©ciale de Dieu. "
Mais pas seulement car ils priaient tous les jours le Rosaire ...

 

 

Vie ultérieure


Schiffer rencontra le pilote et le copilote du B-29 qui bombarda Hiroshima, l' Enola Gay .

À New York en 1951, Schiffer rencontra le copilote Robert A. Lewis . Schiffer invita Lewis Ă  se rendre Ă  Hiroshima en aoĂ»t 1952 pour l'inauguration d'un « palais de priĂšre », ce que Lewis accepta. Cependant, aucune trace d'une telle visite n'existe. Ils apparurent Ă©galement ensemble Ă  l'universitĂ© Fordham en 1957 (photo), Ă  l'occasion du douziĂšme anniversaire du bombardement, et Schiffer nota qu'ils Ă©taient devenus « des amis trĂšs proches ». Schiffer rencontra plus tard le pilote Paul Tibbets Ă  Dallas en 1975.

Schiffer, qui avait obtenu une licence au Japon, a obtenu une maßtrise de l'Université Fordham en 1952 et un doctorat en 1958. Dans les années 1960, Schiffer a travaillé comme professeur associé d'économie au St. Joseph's College de Philadelphie et a écrit un livre sur le systÚme bancaire japonais.

 

 

 

 

 

Montée du sentiment anti-UE en Europe

06/08/2025

Montée du sentiment anti-UE en Europe

I. L'Allemagne : L'AfD en fer de lance de la contestation


Le document souligne une montée significative du sentiment anti-UE en Allemagne, incarnée par la position résolue de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).

 

Clarté de la position de l'AfD : La présidente de l'AfD, Alice Weidel, est plus claire que jamais quant à sa volonté de "défoncer l'Union européenne" et d'en "sortir", ainsi que de "sortir de l'euro".

 

Contexte de l'intensification : Cette tendance est liée à l'accord commercial Trump-Von der Leyen et fait suite à des préoccupations déjà exprimées par les PME allemandes désireuses de quitter l'UE.


Poids politique de l'AfD : Si l'AfD, du fait de l'alliance CDU/CSU, n'est actuellement pas le parti en tĂȘte des intentions de vote en Allemagne,  il compte nĂ©anmoins 152 dĂ©putĂ©s au Bundestag et progresse rĂ©guliĂšrement .


Critiques acerbes de l'UE et de ses dirigeants : Corruption et intĂ©rĂȘts personnels : Alice Weidel accuse explicitement Ursula von der Leyen de corruption. Elle dĂ©clare : "Tout le systĂšme, l'Ă©cosystĂšme des apparatchiks des oligarques europĂ©istes est corrompu." Elle ajoute que "Ces gens ne travaillent que pour leur propre poche... Ils ne sont pas honnĂȘtes. Ils mentent au peuple. Ils ruinent notre Ă©conomie. Ils nuisent aux pays europĂ©ens."


Destruction de l'industrie : L'UE est perçue comme un facteur de ruine industrielle. Weidel affirme que "L'Union européenne détruit notre industrie." Elle cite l'exemple de "L'industrie automobile, par exemple allemande est en ruine... Toutes les mauvaises réglementations proviennent de l'Union européenne." L'exemple donné est la restriction de la flotte en 2018 qui a "pratiquement expulsé les moteurs thermiques du marché".


Bureaucratie excessive et inutile : L'UE est dépeinte comme "un systÚme plein de bureaucrates dont personne n'a besoin, qui cause des troubles et des problÚmes partout qui sont surpayés et qui promulguent des rÚglements dont personne ne veut."


Atteinte Ă  la dĂ©mocratie et ingĂ©rence : Weidel dĂ©nonce l'ingĂ©rence de l'UE dans les affaires internes des États membres. Elle prend l'exemple de la Hongrie, accusant l'UE de "construire un opposant Ă  Victor Orban" en la personne de PĂ©ter Magyar, qu'elle qualifie de "crĂ©ature artificielle... poussĂ©e en avant par Bruxelles". Concernant l'Allemagne, elle accuse les institutions europĂ©ennes et leurs alliĂ©s de "faire tout ce qu'ils peuvent pour nous faire tomber", y compris l'espionnage et l'incitation des mĂ©dias contre l'AfD.


Critique de l'euro : Weidel attribue le déclin du niveau de vie des Allemands à l'abandon du Deutschmark. Elle déclare que "les Allemands vivaient vivent bien moins bien que par le passé. Et l'une des principales raisons de cela est qu'ils ont abandonné leur propre monnaie." Elle décrit l'euro comme ayant "créé un systÚme global de faiblesse et un systÚme inflationniste."


Opposition à la guerre en Ukraine et à l'achat d'armes américaines : L'AfD critique l'obligation d'acheter des armes américaines pour "une guerre qu'on ne veut pas", jugeant cela "absurde".


Appel clair Ă  la sortie de l'UE : Alice Weidel conclut sans Ă©quivoque : "Nous devons quitter l'Union europĂ©enne. Elle ne reprĂ©sente pas les États-nations ni les peuples souverains."


II. L'Irlande : L'affaire de l'asile et l'appel Ă  l'IReXit


Elon Musk s'invite dans le débat sur l'UE en Irlande, suite à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant l'asile en ce pays.

 

Intervention d'Elon Musk : Le 1er août, Elon Musk, via un tweet sur son compte X, a déclaré : "L'Irlande devrait quitter l'Union européenne." Il a ajouté, élargissant sa position : "tous les pays devraient le faire. D'ailleurs, à mon avis, l'Union européenne détruit la démocratie en Europe."


Contexte de la rĂ©action de Musk : Sa rĂ©action est motivĂ©e par une dĂ©cision de la CJUE contredisant les tribunaux irlandais, qui impose Ă  l'Irlande (et Ă  tous les pays europĂ©ens) "d'accorder un logement Ă  tous les demandeurs d'asile sans exception, y compris ceux dont le dossier va ĂȘtre refusĂ©."


Montée de l'appel à l'IRX : Cette décision a fait émerger des voix en Irlande appelant à l' "IRX", la sortie de l'Irlande de l'Union européenne.


III. L'Italie : La souveraineté nationale et la gestion migratoire


L'Italie est également le théùtre de tensions croissantes avec l'UE, notamment en ce qui concerne la gestion de l'immigration.

 

Projet migratoire bloqué : L'accord de Giorgia Meloni avec l'Albanie pour le traitement des demandes d'asile en dehors du territoire italien a été "démoli intégralement" par la justice européenne.


RĂ©action de Meloni : La PremiĂšre ministre italienne s'est dite Ă©tonnĂ©e de cette dĂ©cision, dĂ©clarant qu'elle "rĂ©duit encore davantage la marge de manƓuvre dĂ©jĂ  limitĂ©e des gouvernements et des parlements en matiĂšre de rĂ©gulation et de gestion des migrations." Elle ajoute que la dĂ©cision "affaibli les politiques de lutte contre l'immigration clandestine massive et de protection des frontiĂšres nationales."


Débat sur la primauté du droit national : En réponse à cette situation, un sénateur allié de Meloni, Claudio Borg, a tweeté qu'il "convient en effet d'établir définitivement la primauté du droit national sur le droit européen." Ce débat, en cours au Sénat italien, met en lumiÚre la question fondamentale de la "souveraineté nationale".


IV. Une alarme partagĂ©e mĂȘme par la presse europĂ©iste


La presse pro-européenne s'inquiÚte de la situation.

"Un été catastrophique" : Euronews a titré un article du 2 août "Un été cruel pour le second mandat d'Ursula von der Leyen", reconnaissant que les événements des cinq derniÚres semaines, mélange puissant de querelles internes, de troubles mondiaux et d'attaques contre sa personne, fissure l'image étroitement contrÎlée de la présidente de la Commission européenne et la rend vulnérable à une sorte de critique qu'elle avait jusqu'ici évité. Cette observation met en évidence une remise en question globale et croissante de l'Union européenne.


En somme, les sources Ă©tudiĂ©es rĂ©vĂšlent une intensification du sentiment anti-UE en Europe, portĂ©e par des acteurs politiques influents comme l'AfD en Allemagne et des personnalitĂ©s mondiales comme Elon Musk, et exacerbĂ©e par des dĂ©cisions de la CJUE perçues comme une atteinte Ă  la souverainetĂ© nationale et aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques des États membres. Les critiques se concentrent sur la corruption, la bureaucratie excessive, l'ingĂ©rence dans les affaires nationales, l'impact nĂ©gatif sur l'Ă©conomie et la perte de souverainetĂ©. L'Europe est en roue libre ...

 

François Charbonnier

Un état juif en Palestine? « Non possumus », disait St Pie X.

06/08/2025

Un état juif en Palestine? « Non possumus », disait St Pie X.

Un État juif en Palestine?
Quand Pie X répondit à Herlz : « Non possumus ».



 

Le 26 janvier 1904, Theodor Herzl, pĂšre du sionisme et fondateur du mouvement sioniste pour le droit des Juifs Ă  fonder un État juif, fut reçu en audience par le pape Pie X au Vatican. L’objectif Ă©tait d’obtenir le soutien du souverain pontife pour la crĂ©ation d’un État juif en Palestine.

 

À cette Ă©poque, Herzl (qui mourra en 1904, justement, le 3 juillet, Ă  l’ñge de quarante-quatre ans) se trouvait Ă©galement en Italie pour rencontrer le roi Victor Emmanuel III, toujours dans le but d’obtenir un soutien politique au projet sioniste.

 

Herzl voyait dans le sionisme l’instrument permettant de rĂ©aliser le projet d’autodĂ©termination juive, mais le rĂ©sultat de la rencontre avec Pie X ne fut pas celui qu’il espĂ©rait.

 

La version de la rencontre, consignée dans le journal de Herzl, permet de bien comprendre la position du pape.

Le Lippay auquel Herzl fait rĂ©fĂ©rence est le comte Berthold Dominik Lippay, un portraitiste autrichien que Herzl avait rencontrĂ© Ă  Venise et qui avait organisĂ© l’audience avec le pape.

 

. . . .

 

J’étais avec le pape hier. Le parcours m’était dĂ©jĂ  familier, car j’avais rencontrĂ© Lippay Ă  plusieurs reprises. J’ai croisĂ© des laquais suisses, qui ressemblaient Ă  des ecclĂ©siastiques, et des ecclĂ©siastiques qui ressemblaient Ă  des laquais, des fonctionnaires papaux et des chambellans.

 

Je suis arrivĂ© dix minutes Ă  l’avance et je n’ai mĂȘme pas eu besoin d’attendre. Le pape m’a fait traverser plusieurs petites salles de rĂ©ception.

 

Il m’a reçu debout et m’a tendu la main, que je n’ai pas baisĂ©e. Lippay m’avait dit que je devais le faire, mais je ne l’ai pas fait. Je pense que j’ai encouru son mĂ©contentement, car tous ceux qui le rencontrent s’agenouillent et lui baisent au moins la main.

 

Ce baciamo m’avait causĂ© pas mal d’inquĂ©tude et j’ai Ă©tĂ© trĂšs content quand ce fut fini.

Il s’est assis dans un fauteuil, un trĂŽne pour les occasions mineures. Il m’a ensuite invitĂ© Ă  m’asseoir Ă  ses cĂŽtĂ©s et m’a souri, comme s’il s’agissait d’une attente amicale.

 

J’ai commencĂ© par dire : “Ringrazio Vostra SantitĂ  per il favore di m’aver accordato quest’udienza” [Je remercie Votre SaintetĂ© pour la faveur qu’elle m’a faite en m’accordant cette audience – en italien dans le texte].

« C’est un plaisir », a-t-il dit avec une dĂ©sapprobation polie.

 

Je me suis excusĂ© pour mon italien pitoyable, mais il m’a rĂ©pondu : « Non, vous parlez trĂšs bien, Monsieur le Commendatore« .

 

Comme je portais pour la premiĂšre fois mon ruban Mejidiyye [honneur militaire et chevaleresque de l’Empire ottoman], sur les conseils de Lippay, le pape s’est donc toujours adressĂ© Ă  moi en m’appelant Commendatore.

 

Lui est un bon curĂ© de campagne, rude, pour qui le christianisme est restĂ© vivant mĂȘme au Vatican.

 

Je lui ai prĂ©sentĂ© briĂšvement ma demande. Mais, peut-ĂȘtre agacĂ© par mon refus de lui baiser la main, il me rĂ©pondit d’un ton sĂ©vĂšre et rĂ©solu :

 

« Nous ne pouvons pas favoriser ce mouvement. Nous ne pouvons pas empĂȘcher les Juifs d’aller Ă  JĂ©rusalem, mais nous ne pourrons jamais le favoriser. La terre de JĂ©rusalem, si elle n’a pas toujours Ă©tĂ© sainte, a Ă©tĂ© sanctifiĂ©e par la vie de JĂ©sus Christ. En tant que chef de l’Eglise, je ne peux pas vous en dire plus. Les Juifs n’ont pas reconnu notre Seigneur, donc nous ne pouvons pas reconnaĂźtre le peuple juif ».

 

Le conflit entre Rome, représentée par lui, et Jérusalem, représentée par moi, était donc à nouveau ouvert.

 

Au dĂ©but, bien sĂ»r, j’ai essayĂ© d’ĂȘtre conciliant. J’ai rĂ©citĂ© mon petit texte sur l’extraterritorialitĂ©, res sacrae extra commercium [«chose sacrĂ©e en dehors de commerce»]. Mais cela n’a pas fait grande impression. JĂ©rusalem, a-t-il dit, ne doit pas finir entre les mains des Juifs.

 

« Et son état actuel, Saint-PÚre ? »

« Je sais, il n’est pas agrĂ©able de voir les Turcs en possession de nos lieux saints. Nous devons simplement nous y faire. Mais soutenir les Juifs dans l’acquisition des Lieux Saints, nous ne pouvons pas le faire ».

J’ai dit que notre point de dĂ©part Ă©tait uniquement la souffrance des Juifs et que nous voulions Ă©viter les problĂšmes religieux.

 

« Oui, mais nous, et moi en tant que chef de l’Église, ne pouvons pas faire cela. Il y a deux possibilitĂ©s. Soit les Juifs s’accrochent Ă  leur foi et continuent d’attendre le Messie qui, pour nous, est dĂ©jĂ  venu. Dans ce cas, ils ne feront que nier la divinitĂ© de JĂ©sus et nous ne pourrons pas les aider. Ou bien ils y vont sans aucune religion, et alors nous pouvons ĂȘtre encore moins favorables Ă  leur Ă©gard. La religion juive est le fondement de la nĂŽtre, mais elle a Ă©tĂ© supplantĂ©e par les enseignements du Christ et nous ne pouvons plus lui accorder de validitĂ©. Les Juifs, qui auraient dĂ» ĂȘtre les premiers Ă  reconnaĂźtre JĂ©sus-Christ, ne l’ont pas fait jusqu’à prĂ©sent ».

 

J’avais sur le bout de la langue : « C’est ce qui se passe dans toutes les familles. Personne ne croit en ses proches ». Mais j’ai dit au contraire : « La terreur et la persĂ©cution n’étaient peut-ĂȘtre pas le bon moyen d’ouvrir les yeux des Juifs ».

 

Mais il a répondu, et cette fois, il était magnifique dans sa simplicité :

 

« Notre Seigneur est venu sans pouvoir. Il Ă©tait pauvre. Il est venu en paix. Il n’a persĂ©cutĂ© personne. Il a Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©. Il a Ă©tĂ© abandonnĂ© mĂȘme par ses apĂŽtres. Ce n’est que plus tard que sa stature a pris de l’importance. L’Église a mis trois siĂšcles Ă  Ă©voluer. Les juifs ont alors eu le temps de reconnaĂźtre sa divinitĂ©, sans aucune pression. Mais ils ne l’ont pas fait jusqu’à aujourd’hui ».

 

« Mais, Saint-PĂšre, les Juifs sont dans une situation dĂ©sespĂ©rĂ©e. Je ne sais pas si Votre SaintetĂ© est consciente de l’ampleur de cette triste situation. Nous avons besoin d’une terre pour ces personnes persĂ©cutĂ©es ».

« Faut-il que ce soit Jérusalem ? »

« Nous ne demandons pas Jérusalem, mais la Palestine, juste la terre séculaire. »

« Nous ne pouvons pas ĂȘtre en faveur de cela ».

« Votre Sainteté connaßt-elle la situation des Juifs ? »

 

« Oui, depuis l’époque oĂč j’étais Ă  Mantoue. Il y a des juifs qui vivent lĂ -bas et j’ai toujours Ă©tĂ© en bons termes avec les juifs. L’autre soir encore, deux juifs sont venus me rendre visite. AprĂšs tout, il y a d’autres liens que ceux de la religion : la courtoisie et la philanthropie. Nous ne les refusons pas aux Juifs. En fait, nous prions aussi pour eux, afin que leur esprit soit Ă©clairĂ©. L’Église cĂ©lĂšbre aujourd’hui la fĂȘte d’un incroyant qui, sur le chemin de Damas, a Ă©tĂ© miraculeusement converti Ă  la vraie foi. Ainsi, si vous allez en Palestine et que vous y installez votre peuple, nous devrons avoir des Ă©glises et des prĂȘtres prĂȘts Ă  vous baptiser tous ».

 

Le comte Lippay s’est fait annoncer. Le pape lui a permis d’entrer. Le comte s’est agenouillĂ©, lui a baisĂ© la main, puis s’est joint Ă  la conversation, racontant notre rencontre « miraculeuse » au Bauer’s Beer Hall de Venise. Le miracle tenait en ce qu’il avait d’abord prĂ©vu de passer la nuit Ă  Padoue. Il se trouve que j’avais exprimĂ© le souhait de pouvoir baciare i piedi du Saint-PĂšre.

 

Le visage du pape s’est alors assombri, car je ne lui avais mĂȘme pas baisĂ© la main. Lippay a poursuivi en disant que j’avais exprimĂ© mon apprĂ©ciation des nobles qualitĂ©s de JĂ©sus-Christ. Le pape Ă©coutait, prenait parfois une pincĂ©e de tabac et Ă©ternuait dans un grand mouchoir de coton rouge. Ce sont d’ailleurs ces touches paysannes qui me plaisent le plus chez lui et qui motivent mon respect.

 

Lippay voulait ainsi expliquer pourquoi il m’avait prĂ©sentĂ©, peut-ĂȘtre pour s’excuser. Mais le pape a dit :  ; « Au contraire, je suis heureux que vous m’ayez amenĂ© le Commendatore« .

 

Quant au problĂšme proprement dit, il a rĂ©pĂ©tĂ© ce qu’il m’avait dit:  ; « Non possumus  ; [Nous ne pouvons pas] ! »

Jusqu’au moment de prendre congĂ©, Lippay a passĂ© son temps Ă  genoux devant lui et ne semblait pas se lasser de lui baiser la main. J’ai alors compris que le pape apprĂ©ciait cela. Mais mĂȘme lors des adieux, je me suis contentĂ© de lui donner une poignĂ©e de main chaleureuse et de le saluer.

 

DurĂ©e de l’audience : environ vingt-cinq minutes.

 

Dans les Salles de RaphaĂ«l, oĂč j’ai passĂ© l’heure suivante, j’ai vu un tableau reprĂ©sentant un empereur s’agenouillant pour permettre au pape assis de placer la couronne sur sa tĂȘte. C’est ainsi que Rome veut que les choses se passent.

 

Note d’AMV
La tombe de Herzl se trouve à Jérusalem depuis 1950, sur une colline qui a été nommée Mont Herzl en son honneur. Lors du dernier voyage du pape François en Israël, la tombe de Herzl a été visitée pour la premiÚre fois par un pontife.

La JournĂ©e Herzl est une fĂȘte nationale dans l’État d’IsraĂ«l. Elle a lieu le dixiĂšme jour du mois juif d’Iyar pour commĂ©morer la vie et la pensĂ©e du leader sioniste.

 

Aldo Maria Valli via Benoit et moi
23 juillet 2025

Appel Ă  la paix en Palestine

04/08/2025

Appel Ă  la paix en Palestine

Ce qui se passe Ă  Gaza depuis le 7 octobre 2023 reprĂ©sente l’une des urgences humanitaires les plus prĂ©occupantes de l’histoire rĂ©cente. Cette tragĂ©die ne peut nous laisser indiffĂ©rents et interpelle tout particuliĂšrement notre conscience de chrĂ©tiens. Face Ă  la mort de milliers d’innocents, due non seulement Ă  des actes de guerre mais aussi Ă  la famine, il ne peut y avoir d’excuses.

 

Le soutien et l’aide Ă  tous les civils, aux populations qui souffrent, et en particulier aux chrĂ©tiens qui vivent en Terre Sainte, ont Ă©galement Ă©tĂ© demandĂ©s par le patriarche de JĂ©rusalem, le cardinal Pizzaballa, et par le nouveau souverain pontife, le pape LĂ©on XIV.

 

Nous savons que dans une partie de l’opinion publique, le fait de se prononcer en faveur de la cessation des actes de violence et du siĂšge de Gaza dĂ©clenche des rĂ©actions contradictoires, parfois dĂ©sordonnĂ©es et agressives, avec en premier lieu l’accusation de sympathiser avec les terroristes du Hamas. Cette accusation doit ĂȘtre rĂ©solument rejetĂ©e.

Les habitants de Gaza, mais aussi de Cisjordanie, et tous ceux qui vivent en Terre sainte sont des ĂȘtres humains qui ont droit au respect de leur vie et de leur dignitĂ©.

 

C’est ce qui nous motive : aucune connivence avec le terrorisme. Cependant, on ne peut pas occulter les violations des droits de l’homme commises par l’actuel gouvernement israĂ©lien, dirigĂ© par un personnage controversĂ© et contestable comme Benjamin Netanyhau et composĂ© Ă©galement d’individus dĂ©clarĂ©s indĂ©sirables pour leurs positions racistes et violentes et leur incitation expresse au nettoyage ethnique, qui ne reprĂ©sente d’ailleurs qu’une partie de la population. En effet, de nombreux Juifs en IsraĂ«l et dans le monde entier appellent Ă  une rĂ©solution pacifique de ce conflit.

 

L’autre accusation honteuse portĂ©e Ă  l’encontre de ceux qui rĂ©clament le respect du peuple de Terre Sainte est celle d’antisĂ©mitisme. Nous tenons Ă  rappeler avec force que critiquer l’actuel gouvernement israĂ©lien ne signifie pas avoir des sentiments hostiles Ă  l’égard du peuple juif.

 

Dans le contexte actuel, le terme « antisĂ©mite » est surrĂ©aliste, puisque les Palestiniens – en tant qu’Arabes – sont Ă©galement des SĂ©mites. Quiconque offense ou commet des violences Ă  l’encontre d’un Palestinien est antisĂ©mite.

 

En tant que Comitato Liberi in Veritate, nous appelons par la prĂ©sente Ă  soutenir inconditionnellement – sans si et sans mais – la position du Patriarcat de JĂ©rusalem et de la diplomatie pontificale, invitant tous les chrĂ©tiens, tant individuellement qu’en association, Ă  se joindre Ă  toutes les initiatives visant Ă  aider le peuple souffrant de Gaza et les chrĂ©tiens vivant en Terre Sainte, et Ă  soutenir les manifestations de solidaritĂ© avec eux et les demandes adressĂ©es aux dirigeants.

 

Enfin, nous appelons Ă  prier pour la conversion afin que la Terre Sainte, oĂč s’est accomplie l’histoire du salut pour tous, connaisse la paix.

 

www.paologulisano.com/appello-per-la-pace-in-palestina

De Rome à la France, une jeunesse catholique de plus en plus décomplexée

03/08/2025

De Rome à la France, une jeunesse catholique de plus en plus décomplexée

 

« Vous ĂȘtes le sel de la terre, vous ĂȘtes la lumiĂšre du monde ! » Par ces paroles chaleureuses et engageantes, tirĂ©es de l’Evangile, le pape LĂ©on XIV a tenu Ă  rappeler aux centaines de milliers de jeunes, venus Ă  Rome bĂ©nĂ©ficier des grĂąces du JubilĂ©, que l’Eglise toute entiĂšre comptait sur eux. Le nouveau Souverain Pontife sait que l’avenir du catholicisme se trouve entre leurs mains et il ne peut ignorer les grands dĂ©fis qui les attendent. L’univers postmoderne, plein de lui-mĂȘme et dĂ©sabonnĂ© de Dieu, s’attache volontairement Ă  faire fi detoutes rĂ©alitĂ©s surnaturelles. L’influence de l’Eglise ne cesse de s’étioler tandis que le nombre de catĂ©chisĂ©s s’effondre. Jamais en Occident la culture chrĂ©tienne n’avait semblĂ© aussi fragile. Qui connaĂźt encore la signification de la fĂȘte du 15 aoĂ»t Ă  venir, jour de l’Assomption de Notre Dame au Ciel ? Dans une sociĂ©tĂ© davantage prĂ©occupĂ©e par la vie Ă©conomique que par la vie mystique, il n’y a pas que le trou de la dette qui continue de se creuser, les Ăąmes elles-mĂȘmes sont relĂ©guĂ©es aux catacombes.

 

Une jeunesse « vide et avide »

 

De cet impensĂ© existentiel, il en ressort une jeunesse certes dĂ©boussolĂ©e mais aussi assoiffĂ©e. Comment combler son appĂ©tit d’infini ? Orpheline de repĂšres, analphabĂšte desprincipes religieux, l’écrasante majoritĂ© des jeunes s’interroge sur cette verticalitĂ© qui leur fait dĂ©faut et qu’on ne leur a pas transmise. « Vide et avide » rĂ©sumera un prĂȘtre parisien pour qualifier ces Ă©tudiants en quĂȘte de sens et qui n’hĂ©sitent plus Ă  franchir les portes des Ă©glises. C’est que la foi chrĂ©tienne, dĂ©sormais minoritaire dans son expression authentique, recĂšle plus que jamais une dimension transgressive. A l’heure de Tik-Tok, de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© et du wokisme lancinant, le message de l’Evangile dĂ©note franchement. Suivre le Christ n’est pas tant has been que punk pour cette jeunesse dĂ©complexĂ©e.

 

Hier soir, dans la banlieue de Rome, Ă  Tor Vergata, LĂ©on XIV s’est appuyĂ© lors de sa prise de parole avant l’adoration eucharistique sur la vie de saint Augustin qui, aprĂšs avoir menĂ© une jeunesse dissolue, a dĂ©couvert le grand bonheur de l’amitiĂ© avec Dieu. Cette rencontre dĂ©cisive possĂšde son capital d’absolu. Saint Augustin « cherchait la vĂ©ritĂ© qui ne déçoit pas, la beautĂ© qui ne passe pas » et les a trouvĂ©es « en rencontrant celui qui le cherchait dĂ©jĂ  : JĂ©sus-Christ ». A un jeune qui lui partageait ses difficultĂ©s Ă  croire en la prĂ©sence de Dieu « au milieu des Ă©preuves et des incertitudes », le pape lui indiquera un chemin tout intĂ©rieur : « Adorez le Christ dans le Saint Sacrement [l’adoration de l’hostie consacrĂ©e, prĂ©sence rĂ©elle du Seigneur JĂ©sus sous les apparences du pain], source de la vie Ă©ternelle. » Au milieu du vacarme du monde, le pape invitait non pas la jeunesse Ă  faire davantage de bruit mais, au contraire, Ă  gagner en intĂ©rioritĂ©.

 

Les Troubadours de la miséricorde : des jeunes audacieux, comédiens et apÎtres

 

Cet appel au silence et Ă  la vie spirituelle, de plus en plus de jeunes s’en font l’écho. A 1300 km de lĂ , une joyeuse bande de 25 jeunes comĂ©diens volontaires Ă©cume durant ce dĂ©but du mois d’aoĂ»t les parvis des Ă©glises, de Vannes Ă  Carnac en passant par Josselin. A l’image des multiples initiatives missionnaires qui existent en France durant la pĂ©riode estivale,afin de porter le Christ aux inconnus, la troupe des Troubadours de la misĂ©ricorde organise des spectacles gratuits et ouverts Ă  tous. LancĂ©e lors des JMJ Ă  Lisbonne en 2023, ces jeunes tĂ©moignent de leur foi en proposant aux badauds des scĂ©nettes spirituelles oĂč s’alternent dialogues aux messages Ă©vangĂ©liques, chants sacrĂ©s, sons d’instruments, danses mĂ©diĂ©vales et tapements de mains, le tout dans une ambiance bon enfant. Directement inspirĂ©s des “MystĂšres” du Moyen-Âge – piĂšces de théùtre religieux qui cherchaient Ă  toucher et catĂ©chiser un public plus large – les Troubadours de la MisĂ©ricorde vont ainsi aux pĂ©riphĂ©ries prĂȘcher la bonne parole. En s’adressant aux vacanciers, davantage Ă  la recherche de glaces ou de cartes postales que d’aventures spirituelles, ils souhaitent, aidĂ©s par leur insolente jeunesse,rappeler plaisamment Ă  tous et chacun que « L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4). AprĂšs un premier spectacle sur Jeanne d’Arc puis un autre sur le bon larron, cet Ă©tĂ© c’est la vie de François d’Assise qui ambitionne d’édifier le public. Au fur et Ă  mesure de la reprĂ©sentation, les passants s’arrĂȘtent, les enfants s’asseyent, l’assistance Ă©coute, la musique interprĂ©tĂ©e par la troupe fait le reste.

 

Ces comĂ©diens amateurs touchent par leur enthousiasme et leur Ă©lan. Ils sont Ă  l’image de la jeunesse catholique française : sans peur et sans complexe. A la fin du spectacle, tout le parvis est invitĂ© Ă  entrer dans l’église attenante. Un temps d’adoration silencieuse les attend et des prĂȘtres se tiennent Ă  leur disposition pour Ă©changer, discuter ou leur offrir le pardon divin dans la confession. Les larmes coulent souvent, les mains se joignent parfois et, toujours, Dieu seul distingue ce qui se trame dans les cƓurs.

 

De Rome aux provinces de France, la jeunesse catholique reste, pour reprendre la formule du pape LĂ©on XIV, « le signe qu’un monde diffĂ©rent est possible ». Raison de plus pour l’écouter et lui donner une place de choix.

Aspirez à la sainteté !

02/08/2025

Aspirez à la sainteté !

TrĂšs chers jeunes,

 

AprĂšs la VeillĂ©e vĂ©cue ensemble hier soir (NDLR : vidĂ©o ci-dessous), nous nous retrouvons aujourd’hui pour cĂ©lĂ©brer l’Eucharistie, sacrement du don total de Soi que le Seigneur a fait pour nous. Nous pouvons imaginer revivre, dans cette expĂ©rience, le chemin parcouru le soir de PĂąques par les disciples d’EmmaĂŒs (cf. Lc 24, 13-35) : d’abord, ils s’éloignaient de JĂ©rusalem, effrayĂ©s et déçus ; ils partaient convaincus qu’aprĂšs la mort de JĂ©sus, il n’y avait plus rien Ă  attendre, plus rien Ă  espĂ©rer. Et pourtant, ils l’ont prĂ©cisĂ©ment rencontrĂ©, ils l’ont accueilli comme compagnon de voyage, ils l’ont Ă©coutĂ© pendant qu’il leur expliquait les Écritures, et enfin ils l’ont reconnu Ă  la fraction du pain. Alors leurs yeux se sont ouverts et l’annonce joyeuse de PĂąques a trouvĂ© place dans leur cƓur.

 

La liturgie d’aujourd’hui ne nous parle pas directement de cet Ă©pisode, mais elle nous aide Ă  rĂ©flĂ©chir sur ce qu’il raconte : la rencontre avec le RessuscitĂ© qui change notre existence, qui Ă©claire nos affections, nos dĂ©sirs, nos pensĂ©es.

La premiĂšre lecture, tirĂ©e du Livre de Qohelet, nous invite Ă  faire, comme les deux disciples dont nous avons parlĂ©, l’expĂ©rience de notre limite, de la finitude des choses qui passent (cf. Qo 1, 2 ; 2, 21-23) ; et le psaume responsorial, qui lui fait Ă©cho, nous propose l’image d’une     « herbe changeante : elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanĂ©e, dessĂ©chĂ©e » (Ps 90, 5-6). Ce sont deux rappels forts, peut-ĂȘtre un peu choquants, mais qui ne doivent pas nous effrayer, comme s’il s’agissait de sujets “tabous” Ă  Ă©viter. La fragilitĂ© dont ils nous parlent fait en effet partie de la merveille que nous sommes. Pensons au symbole de l’herbe : n’est-ce pas magnifique, un prĂ© en fleurs ? Certes, elles sont dĂ©licates, faites de tiges fines, vulnĂ©rables, susceptibles de se dessĂ©cher, de se plier, de se briser, mais en mĂȘme temps, elles sont immĂ©diatement remplacĂ©es par d’autres qui poussent aprĂšs elles, et dont les premiĂšres deviennent gĂ©nĂ©reusement nutriments et servent d’engrais, en se consumant sur le sol. C’est ainsi que vit le champ, se renouvelant continuellement, et mĂȘme pendant les mois froids d’hiver, quand tout semble silencieux, son Ă©nergie frĂ©mit sous terre et se prĂ©pare Ă  exploser, au printemps, en mille couleurs.

 

Nous aussi, chers amis, nous sommes ainsi faits : nous sommes faits pour cela. Non pour une vie oĂč tout est acquis et immobile, mais pour une existence qui se rĂ©gĂ©nĂšre constamment dans le don, dans l’amour. Et ainsi, nous aspirons continuellement Ă  un “plus” qu’aucune rĂ©alitĂ© créée ne peut nous donner ; nous ressentons une soif si grande et si brĂ»lante qu’aucune boisson de ce monde ne peut l’étancher. Face Ă  cette soif, ne trompons pas notre cƓur en essayant de l’apaiser avec des substituts inefficaces ! Écoutons-la plutĂŽt ! Faisons-en un tabouret sur lequel nous pouvons monter pour nous pencher, comme des enfants, sur la pointe des pieds, Ă  la fenĂȘtre de la rencontre avec Dieu. Nous nous trouverons face Ă  Lui, qui nous attend, qui frappe mĂȘme gentiment Ă  la vitre de notre Ăąme (cf. Ap 3, 20). Et il est beau, mĂȘme Ă  vingt ans, de Lui ouvrir grandement notre cƓur, de le laisser y entrer, pour ensuite nous aventurer avec Lui vers les espaces Ă©ternels de l’infini.

 

Saint Augustin, parlant de sa recherche intense de Dieu, se demandait : « Quel est donc l’objet de notre espĂ©rance [
] ? Est-ce la terre ? Non. Est-ce quelque chose qui vient de la terre, comme l’or, l’argent, l’arbre, la moisson, l’eau [
] ? Ces choses plaisent, elles sont belles, elles sont bonnes » (Sermon 313/F, 3). Et il concluait : « Cherche celui qui les a faites, c’est Lui ton espĂ©rance » (ibid.). Puis, repensant au chemin qu’il avait parcouru, il priait en disant : « Tu [Seigneur] Ă©tais au-dedans, et moi au-dehors et c’est lĂ  que je te cherchais [
]. Tu as appelĂ©, tu as criĂ© et tu as brisĂ© ma surditĂ© tu as brillĂ©, tu as resplendi et tu as dissipĂ© ma cĂ©citĂ© tu as embaumĂ©, j’ai respirĂ© et haletant j’aspire Ă  toi j’ai goĂ»tĂ© [cf. Ps 33, 9 ; 1 P 2, 3] et j’ai faim et j’ai soif [cf. Mt 5, 6 ; 1 Co 4, 11] ; tu m’as touchĂ© et je me suis enflammĂ© pour ta paix » (Confessions, 10, 27).

 

FrĂšres et sƓurs, ce sont de trĂšs belles paroles, qui rappellent ce que le Pape François disait Ă  Lisbonne, lors de la JournĂ©e Mondiale de la Jeunesse, Ă  d’autres jeunes comme vous : « Chacun est appelĂ© Ă  se confronter Ă  de grandes questions qui n’ont pas [
] une rĂ©ponse simpliste ou immĂ©diate, mais qui invitent Ă  accomplir un voyage, Ă  se dĂ©passer, Ă  aller plus loin [
], Ă  un dĂ©collage sans lequel il n’y a pas de vol. Ne nous alarmons pas alors si nous nous trouvons assoiffĂ©s de l’intĂ©rieur, inquiets, inachevĂ©s, avides de sens et d’avenir [
]. Ne soyons pas malades, soyons vivants ! » (Discours pour la rencontre avec les jeunes universitaires, 3 aoĂ»t 2023).

 

Il y a une question importante dans notre cƓur, un besoin de vĂ©ritĂ© que nous ne pouvons ignorer, qui nous amĂšne Ă  nous      demander : qu’est-ce vraiment que le bonheur ? Quel est le vĂ©ritable goĂ»t de la vie ? Qu’est-ce qui nous libĂšre des marĂ©cages de l’absurditĂ©, de l’ennui, de la mĂ©diocritĂ© ?

 

Ces derniers jours, vous avez vĂ©cu de nombreuses expĂ©riences enrichissantes. Vous avez rencontrĂ© des jeunes de votre Ăąge, venus de diffĂ©rentes parties du monde et appartenant Ă  diffĂ©rentes cultures. Vous avez Ă©changĂ© vos connaissances, partagĂ© vos attentes, dialoguĂ© avec la ville Ă  travers l’art, la musique, l’informatique, le sport. Au Circo Massimo, vous vous ĂȘtes approchĂ©s du sacrement de la pĂ©nitence, vous avez reçu le pardon de Dieu et vous avez demandĂ© son aide pour mener une vie bonne.

 

Dans tout cela, vous pouvez trouver une rĂ©ponse importante : la plĂ©nitude de notre existence ne dĂ©pend pas de ce que nous accumulons ni, comme nous l’avons entendu dans l’Évangile, de ce que nous possĂ©dons (cf. Lc 12, 13-21). Elle est plutĂŽt liĂ©e Ă  ce que nous savons accueillir et partager avec joie (cf. Mt 10, 8-10 ; Jn 6, 1-13). Acheter, accumuler, consommer ne suffit pas. Nous avons besoin de lever les yeux, de regarder vers le haut, vers « les rĂ©alitĂ©s d’en haut » (Col 3, 2), pour nous rendre compte que tout a un sens, parmi les rĂ©alitĂ©s du monde, dans la mesure oĂč cela sert Ă  nous unir Ă  Dieu et Ă  nos frĂšres dans la charitĂ©, en faisant grandir en nous « des sentiments de tendresse et de compassion, de bontĂ©, d’humilitĂ©, de douceur » (Col 3, 12), de pardon (cf. ibid., v. 13), de paix (cf. Jn 14, 27), comme ceux du Christ (cf. Ph 2, 5). Et dans cette perspective, nous comprendrons toujours mieux ce que signifie « l’espĂ©rance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a Ă©tĂ© rĂ©pandu dans nos cƓurs par l’Esprit Saint qui nous a Ă©tĂ© donnĂ© » (Rm 5, 5).

 

TrĂšs chers jeunes, notre espĂ©rance, c’est JĂ©sus. C’est Lui, comme le disait saint Jean-Paul II, « qui suscite en vous le dĂ©sir de faire de votre vie quelque chose de grand, [
] pour vous rendre meilleurs, pour amĂ©liorer la sociĂ©tĂ©, en la rendant plus humaine et plus fraternelle » (XVe JournĂ©e mondiale de la Jeunesse, VeillĂ©e de priĂšre, 19 aoĂ»t 2000). Restons unis Ă  Lui, restons dans son amitiĂ©, toujours, en la cultivant par la priĂšre, l’adoration, la communion eucharistique, la confession frĂ©quente, la charitĂ© gĂ©nĂ©reuse, comme nous l’ont enseignĂ© les bienheureux Piergiorgio Frassati et Carlo Acutis, qui seront bientĂŽt proclamĂ©s saints. Aspirez Ă  de grandes choses, Ă  la saintetĂ©, oĂč que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins. Vous verrez alors grandir chaque jour, en vous et autour de vous, la lumiĂšre de l’Évangile.

 

Je vous confie Ă  Marie, la Vierge de l’espĂ©rance. Avec son aide, en retournant dans les prochains jours dans vos pays, dans toutes les parties du monde, continuez Ă  marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et contaminez tous ceux que vous rencontrez avec votre enthousiasme et le tĂ©moignage de votre foi ! Bonne route !

 

 

Source : Le Saint SiĂšge

 

 

 

Veillée de priÚre, et échange avec le Pape Léon XIV
pour le jubilé des jeunes, 02 aout 2025