Le blog du Temps de l'Immaculée.
14/11/2024
Vers un jubilĂ© de lâEspĂ©rance
1. Le Jobel â la trompette du jubilĂ© â va bientĂŽt retentir. Le Pape François, fidĂšle Ă la tradition de lâĂglise enracinĂ©e dans les prescriptions bibliques, a dĂ©clarĂ© 2025 « annĂ©e sainte ». Il nous encourage Ă ĂȘtre « PĂšlerins de lâEspĂ©rance ». Il nous invite Ă venir Ă Rome prier dans les basiliques construites sur le tombeau des ApĂŽtres Pierre et Paul, pour y renouveler notre foi et notre joie de suivre le Seigneur JĂ©sus. Ă Rome ou ailleurs, le Saint PĂšre appelle Ă profiter de ce jubilĂ© pour marcher dâun pas plus dĂ©cidĂ©.
2. Câest pourquoi, au seuil de cette annĂ©e, Ă vous qui exercez une responsabilitĂ© pour lâannonce de lâĂvangile en France, nous, vos Ă©vĂȘques, avons souhaitĂ© adresser ce message. Nous voudrions vous encourager Ă vivre votre mission avec ferveur durant lâannĂ©e jubilaire comme un nouveau dĂ©part, en pĂšlerins et tĂ©moins de lâEspĂ©rance, dans notre monde qui lâattend, parfois de façon inquiĂšte ou angoissĂ©e. Nous le faisons dans un contexte oĂč les chrĂ©tiens sont soumis Ă de nombreuses pressions et tentations, afin quâensemble, nous leur proposions la foi au Christ telle que la professe lâĂglise comme le critĂšre de lâattitude juste dans la relation Ă Dieu et au monde.
Dans un contexte dâombre et de lumiĂšre
3. Beaucoup dâhommes et de femmes de bonne volontĂ©, dont de nombreux chrĂ©tiens, se mobilisent au service du bien commun, de la paix, de la fraternitĂ©. Nous en sommes tous tĂ©moins. La trompette du jubilĂ© de lâEspĂ©rance retentit donc dans un contexte riche de multiples et belles initiatives, de la fidĂ©litĂ© sans faille de nombreux ouvriers de lâĂvangile et de vrais renouveaux, dont la croissance du nombre de catĂ©chumĂšnes. Tout cela fait notre joie.
4. Mais lâĂglise, qui nâest pas en dehors de ce monde, porte aussi en ses fils et filles, la marque de la finitude et du pĂ©chĂ©. Elle affronte des fragilitĂ©s et de graves scandales, dans un temps dâaffaiblissement numĂ©rique et de transformation de nos structures pastorales.
5. Ce jubilĂ© sera cĂ©lĂ©brĂ© au sein dâune sociĂ©tĂ© civile blessĂ©e par la confusion des repĂšres â ce qui nâest pas sans lien avec un regain de violence et de radicalisation, y compris dans le dĂ©bat dĂ©mocratique â, par une fuite en avant inquiĂ©tante sur les questions « sociĂ©tales », par un fossĂ© grandissant entre riches et pauvres, et par les graves inquiĂ©tudes engendrĂ©es par un contexte international tendu, les souffrances dues aux migrations et les changements climatiques. Tout cela pĂšse et peut parfois fragiliser la capacitĂ© dâespĂ©rer. Or, câest quand les temps sont plus difficiles que nous avons la belle mission dâĂȘtre, selon lâexpression du Pape, des « pĂšlerins de lâespĂ©rance ». Câest dans la nuit que brille la lumiĂšre de lâEspĂ©rance.
Une Espérance fondée
6. Cette EspĂ©rance, « contenue dans le cĆur de chaque personne comme un dĂ©sir et une attente du bien» nâest ni un optimisme de commande, ni une illusion rĂ©confortante ou le vague espoir de « lendemains qui chantent ». Elle nâest pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle se situe Ă un autre niveau. EspĂ©rer revient toujours à « espĂ©rer contre toute espĂ©rance » (Rm 4, 18). LâEspĂ©rance repose en dĂ©finitive sur la certitude du salut en JĂ©sus Christ : « Quant Ă nous, nous avons vu et nous attestons que le PĂšre a envoyĂ© son Fils comme Sauveur du monde. (âŠ) Nous avons reconnu lâamour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (1 Jn 4, 14-16). Elle repose sur la promesse de JĂ©sus dâenvoyer lâEsprit-Saint, qui rĂ©pand lâamour dans les cĆurs (Cf. Jn 15, 26 ; Rm 5, 5).
7. Nous croyons au Christ Sauveur et Ă lâEsprit consolateur. Cette foi, adhĂ©sion de lâĂąme et du cĆur, se professe : elle transmet un contenu, qui garantit notre communion et se rĂ©vĂšle porteur dâun sens et dâune EspĂ©rance inĂ©puisables, spĂ©cialement prĂ©cieux par temps de crise. Ce contenu est rĂ©sumĂ© dans les grands symboles de foi de lâĂglise.
Un anniversaire au cĆur du JubilĂ©
8. Il se trouve quâen cette annĂ©e jubilaire, 2025 ans aprĂšs la naissance du Sauveur selon notre calendrier, nous cĂ©lĂ©brerons aussi le 1700° anniversaire du premier grand Concile ĆcumĂ©nique, le Concile de NicĂ©e, rĂ©union de tous les Ă©vĂȘques convoquĂ©s par lâempereur Constantin qui avaient pu rejoindre NicĂ©e, aujourdâhui ville de Turquie.
9. Ce nâest pas une coĂŻncidence anecdotique : il y a un lien entre lâEspĂ©rance Ă laquelle invite le jubilĂ© et le concile de NicĂ©e. En effet, la question qui agitait lâĂglise en lâan 325, au moment du concile, garde une profonde actualitĂ©. Quelle Ă©tait-elle ? Il sâagissait de prĂ©ciser lâidentitĂ© de JĂ©sus. Au IVĂšme siĂšcle, par dĂ©cision de lâempereur Constantin, le christianisme Ă©tait devenu une religion autorisĂ©e. Il apparaĂźt alors que les maniĂšres de comprendre qui est vraiment JĂ©sus Ă©taient diffĂ©rentes. Certains chrĂ©tiens, notamment sous lâinfluence dâArius, prĂȘtre dâAlexandrie en Ăgypte, niaient sa divinitĂ©. Que Dieu « prenne chair », se fasse homme, ne leur semblait pas digne de lâimage quâils se faisaient de Dieu. Ils voulaient prĂ©server lâabsolue transcendance de Dieu, au prix dâune mĂ©connaissance de JĂ©sus lui-mĂȘme.
10. Les Ă©vĂȘques rĂ©unis Ă NicĂ©e ont alors affirmĂ© la « consubstantialitĂ© » de JĂ©sus-Christ avec le PĂšre. Ce qui se traduit, dans la profession de foi dite de NicĂ©e-Constantinople, par cette formule que nous rĂ©citons sans peut-ĂȘtre en mesurer suffisamment la portĂ©e : « Il est Dieu nĂ©, nĂ© de Dieu, lumiĂšre nĂ©e de la lumiĂšre, vrai Dieu nĂ© du vrai Dieu. EngendrĂ© non pas créé, consubstantiel au PĂšre (âŠ) ». La formule « consubstantiel au PĂšre » a Ă©tĂ© choisie pour dire la relation de JĂ©sus au PĂšre. Quoique distincts, le PĂšre et le Fils partagent une mĂȘme « substance » divine. Cette prĂ©cision du Credo nâenferme Ă©videmment pas le mystĂšre de Dieu, infiniment plus grand que nos pauvres mots, dans une dĂ©finition. Mais elle Ă©carte lâidĂ©e que Dieu le PĂšre aurait envoyĂ© un ĂȘtre intermĂ©diaire, un ange supĂ©rieur ou un sur-homme, pour nous sauver. Non : Dieu lui-mĂȘme, Dieu au sens le plus haut de ce terme, vient Ă nous en JĂ©sus, pour nous sauver. En nous gardant fidĂšles Ă ce que JĂ©sus a rĂ©vĂ©lĂ© de lui-mĂȘme, de son PĂšre et de lâEsprit, la profession de foi protĂšge ce mystĂšre contre notre tentation de le rĂ©duire en lâadaptant aux capacitĂ©s limitĂ©es de notre raison et Ă nos schĂ©mas sur Dieu. Il ne sâagit donc pas dâune pure querelle de mots : il en va de la vĂ©ritĂ© de notre foi et donc de la vĂ©ritĂ© de notre salut.
Enjeu et actualité de Nicée
11. Lâaffirmation de NicĂ©e apporte quelque chose de proprement rĂ©volutionnaire quant Ă lâimage de Dieu, Ă notre comprĂ©hension de lâhomme, de lâĂglise et de son rapport au monde. Câest prĂ©cisĂ©ment pourquoi cette affirmation a Ă©tĂ© combattue : le courant arien a Ă©tĂ© trĂšs puissant au IV° siĂšcle et la « tentation arienne » persiste, peut-ĂȘtre inconsciemment, dans bien des images assez rĂ©pandues dâun Dieu dont la transcendance interdit une rĂ©elle proximitĂ© avec lâhumanitĂ©.
12. Selon une telle perspective, JĂ©sus reste un admirable modĂšle Ă imiter, porteur de valeurs, mais puisquâil nâest plus reconnu comme Dieu, le mystĂšre pascal nâest plus Ćuvre divine et, par sa mort et sa rĂ©surrection, JĂ©sus ne nous communique pas la vie divine. Le mystĂšre de la sainte TrinitĂ© sâestompe alors : lâĂ©ternelle communion dâamour des trois personnes est remplacĂ©e par le monothĂ©isme habituel dâun Dieu solitaire. Or, dans le paysage des grandes religions dites rĂ©vĂ©lĂ©es, lâexception chrĂ©tienne tient Ă ce point central de notre foi, affirmĂ© Ă NicĂ©e : lâhomme JĂ©sus est Dieu. Cette affirmation, unique dans lâhistoire religieuse de lâhumanitĂ©, nous permet de croire que le Fils, Personne de la TrinitĂ©, a rĂ©ellement offert sa vie sur la Croix pour le salut de tous. Quelquâun qui est Dieu, envoyĂ© par Dieu, le Fils Ă©ternel, sâest humiliĂ© pour venir Ă nous et pour nous sauver de la mort et du pĂ©chĂ©.
13. Dieu fait homme en JĂ©sus ne nous considĂšre ni de haut, ni de loin, ni de maniĂšre impersonnelle. Sans cesser dâĂȘtre Dieu, il ne craint pas de sâabaisser jusquâĂ assumer notre humanitĂ© et Ă prendre sur lui notre faiblesse et nos pĂ©chĂ©s, pour nous en dĂ©livrer et nous restaurer dans lâharmonie oĂč il nous avait Ă©tablis, avec lui, entre nous et avec toute la crĂ©ation. En JĂ©sus aboutit un grand mouvement qui traverse toute lâhistoire biblique : Dieu ne vient pas tant Ă nous comme sacrĂ©, sĂ©parĂ©, immuable, intouchable, mais comme le « trois fois Saint », lâAu-delĂ de tout, lâĂternel, qui, en JĂ©sus-Christ, vient vers les pĂ©cheurs pour les rĂ©concilier, les guĂ©rir, les associer au mouvement de son amour. La rĂ©cente encyclique du Pape François, Dilexit nos, Il nous a aimĂ©s, sur « lâamour humain et divin du CĆur de JĂ©sus-Christ » montre comment la tradition spirituelle du « cĆur » a Ă©tĂ© et demeure une maniĂšre trĂšs appropriĂ©e de traduire la rĂ©vĂ©lation de cette immense charitĂ© : « Allons vers le CĆur du Christ, le centre de son ĂȘtre qui est une fournaise ardente dâamour divin et humain et qui est la plus grande plĂ©nitude que lâhomme puisse atteindre ».
14. En JĂ©sus, nous contemplons en effet lâabĂźme dâamour et de misĂ©ricorde du PĂšre pour nous, pleinement rĂ©vĂ©lĂ© par la vie, lâenseignement et le mystĂšre pascal de son Fils. Chacun peut alors faire sienne lâextraordinaire dĂ©couverte de saint Paul : « Il mâa aimĂ© et sâest livrĂ© pour moi » (Ga 2, 20) ; et comprendre lâaffirmation de lâApĂŽtre Pierre, rempli de lâEsprit-Saint, Ă propos de JĂ©sus : « En nul autre que lui, il nây a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom nâest donnĂ© aux hommes, qui puisse nous sauver. » (Ac 4, 12).
15. Professer la foi de NicĂ©e, reçue dans lâĂglise, entraĂźne nĂ©cessairement une nouvelle façon de prier et de vivre : « En rĂ©alitĂ©, pour connaĂźtre le Seigneur, il ne suffit pas de savoir quelque chose sur Lui, mais il est nĂ©cessaire de le suivre, de se laisser toucher et changer par son Ăvangile ». Le Saint Pape Jean-Paul II invitait à « garder le regard fixĂ© sur JĂ©sus, visage humain de Dieu et visage divin de lâhomme ». Reconnaissons-nous vraiment que Dieu se rĂ©vĂšle sur le visage de JĂ©sus : « Celui qui mâa vu a vu le PĂšre » (Jn 14, 9) ? En tirons-nous les consĂ©quences ? Laissons-nous ce visage sâimprimer en nous, de sorte que notre regard sur les autres, sur tous les autres, et notre attitude vis Ă vis dâeux soit ceux du Christ lui-mĂȘme ? LâAlliance nouvelle et Ă©ternelle, que le prophĂšte JĂ©rĂ©mie a annoncĂ©e (Jr 31, 31) et que JĂ©sus, vrai Dieu et vrai homme, inaugure, introduit une nouveautĂ© inouĂŻe dans notre relation Ă Dieu et aux autres.
16. Lâunivers, par consĂ©quent, nâest plus organisĂ© selon les catĂ©gories du pur et de lâimpur. Tout peut ĂȘtre pur pour ceux et celles qui se convertissent toujours Ă la suite du Christ. La quĂȘte de Dieu ne se rĂ©sume pas Ă Ă©viter ce qui est interdit et Ă faire tout ce qui est permis ; elle consiste Ă chercher le visage de JĂ©sus, Ă se laisser transformer par sa grĂące, afin de participer de plus en plus Ă lâamour de Dieu manifestĂ© dans le Christ.
17. Sur ce chemin, la priĂšre de lâĂglise est un exact reflet et la continuitĂ© de ce grand mystĂšre de lâincarnation. Dieu entrĂ© dans lâhistoire y demeure prĂ©sent dâune maniĂšre Ă©minente dans des gestes et des paroles qui actualisent la promesse de JĂ©sus : « Je suis avec vous tous les ours jusquâĂ la fin du monde » (Mt 28, 20). La foi de NicĂ©e donne de redĂ©couvrir en notre liturgie la source et le sommet de la prĂ©sence vivante de Celui qui a voulu naĂźtre parmi nous, pauvre et humble. Il nâest pas un Dieu lointain agissant par des paroles et des gestes magiques, il est le Dieu qui marche avec nous dans lâhumilitĂ© de notre humanitĂ©, Ă laquelle il continue de sâunir par amour. « Quand deux ou trois sont rĂ©unis en mon nom, je suis lĂ , au milieu dâeux » (Mt 18, 20). Cette promesse se rĂ©alise Ă©galement dans les humbles Ă©glises de nos villages et dans nos magnifiques cathĂ©drales.
18. Parce que nous croyons, avec sainte ThĂ©rĂšse de lâEnfant-JĂ©sus, que « le Royaume de Dieu est au-dedans de nous», nous sommes stimulĂ©s Ă transformer le monde par la puissance de lâĂvangile, non pas Ă la maniĂšre des hommes ou de quelque systĂšme politique que ce soit, mais Ă la maniĂšre du Fils de Dieu venu pour sauver toute lâhumanitĂ© : offrir sa vie par amour.
Le chrétien témoin de la joie du Salut pour tous
19. Aussi, en ce jubilĂ© de lâEspĂ©rance, voulons-nous vous inviter Ă redĂ©couvrir profondĂ©ment que « la joie de lâĂvangile remplit le cĆur et toute la vie de ceux qui rencontrent JĂ©sus » et que « ceux qui se laissent sauver par lui sont libĂ©rĂ©s du pĂ©chĂ©, de la tristesse, du vide intĂ©rieur, de lâisolement». Le JubilĂ© ravivera notre foi au Christ Sauveur, « venu chercher et sauver ce qui Ă©tait perdu » (Lc 9, 10).
20. MĂȘme si « le monde a de la haine » contre nous (cf. Jn 15, 18), nous rĂ©sisterons Ă la tentation de nous protĂ©ger de lui, de nous en sĂ©parer, voire de prendre nous-mĂȘmes en haine ce monde « prisonnier du pĂ©chĂ© » (Ga 3, 22). PlutĂŽt que de choisir la confrontation, nous nous rappellerons que « Dieu a tellement aimĂ© le monde quâil a envoyĂ© son Fils pour le sauver » (Jn 3, 16). Si nous devons dĂ©noncer ce qui, dans ce monde et dans la culture contemporaine est dĂ©shumanisant, contraire Ă lâĂvangile et Ă la dignitĂ© humaine, nous le ferons courageusement, avec douceur et respect (cf 1 P 3, 16), sans omettre de commencer par le repĂ©rer dans notre propre cĆur. Mais nous ne rĂȘverons pas dâun monde idĂ©al oĂč tous reconnaĂźtraient JĂ©sus et suivraient ses voies sans hĂ©siter et sans errer. EntraĂźnĂ©s par JĂ©sus, au contraire, nous assumerons le fait de vivre dans un monde marquĂ© par le refus et le rejet, dans la confiance et lâespĂ©rance que ce monde-lĂ , parce que Dieu vient Ă lui pour de vrai, pourra ĂȘtre transformĂ© de lâintĂ©rieur.
21. Ă ce monde ci, nous voulons donc avant tout annoncer lâĂvangile, pour lequel nous sommes envoyĂ©s dans la puissance de lâEsprit-Saint. Nous sommes « un peuple destinĂ© au salut, pour annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelĂ©s des tĂ©nĂšbres Ă son admirable lumiĂšre » (1 P 2, 9). Nul ne peut ĂȘtre exclu de cette annonce Ă©vangĂ©lique, dont la foi de NicĂ©e est lâexpression toujours authentique. A tous, nous annonçons ces merveilles, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvĂ©s » (1 Tm 2, 4). Tous sont appelĂ©s Ă entrer dans lâAlliance avec le Seigneur, Ă devenir ses disciples, Ă laisser sa misĂ©ricorde les relever Ă chaque chute et Ă vivre dans la communion avec lui Ă tout jamais. Au festin du Royaume, tous sont appelĂ©s et cette joyeuse EspĂ©rance ne déçoit jamais (cf. Rm 5, 5). Ne nous laissons pas voler notre EspĂ©rance !
22. La foi de NicĂ©e dĂ©voile donc lâincomparable figure du Christ dans la profondeur de son mystĂšre et par lĂ , la grandeur et la beautĂ© de la vocation humaine. Des gĂ©nĂ©rations de chrĂ©tiens ont partagĂ© cette foi. Par JĂ©sus-Christ en effet, avec Lui et en Lui, dans lâEsprit quâIl a promis, depuis deux millĂ©naires, une multitude de saints, depuis la Vierge Marie sa MĂšre, jusquâaux innombrables saints « de la porte dâĂ cĂŽtĂ© 10», en passant par les saints canonisĂ©s ou bĂ©atifiĂ©s, ont laissĂ© ici-bas leur sillage lumineux et brillent au Ciel dâun Ă©clat dĂ©finitif. Les saints rĂ©alisent lâhumanitĂ© la plus accomplie. Les mots de feu de Bernanos nous sont adressĂ©s : « Qui ne rougirait (âŠ) de les laisser poursuivre seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie Ă ruminer le problĂšme du mal, plutĂŽt que de se jeter en avant ? Qui refusera de libĂ©rer la terre ? ».
23. A chaque siĂšcle de la vie de lâĂglise, par la grĂące du baptĂȘme et le don de lâEsprit-Saint reçu Ă la confirmation, les saints ont suivi JĂ©sus, en authentiques disciples-missionnaires, car un disciple du Christ est nĂ©cessairement missionnaire. Il se sait envoyĂ© par Dieu, pour porter en ce monde quelque chose de sa bontĂ© et de sa lumiĂšre. Telle est encore aujourdâhui notre vocation de baptisĂ©s. JĂ©sus ne nous demande pas de dĂ©fendre des valeurs, il ne nous demande pas de le dĂ©fendre lui-mĂȘme, qui ne sâest pas dĂ©fendu Ă lâHeure ultime. Il nous a appelĂ©s Ă le suivre, non pas pour mourir cependant, mais pour vivre, maintenant et Ă jamais. Cet appel passe par une charitĂ© qui dĂ©passe nos rĂ©flexes humains. Son sommet, manifestĂ© sur la Croix, est lâamour des ennemis : « PĂšre, pardonne-leur, ils ne savent pas ce quâils font » (Lc 23, 34).
24. Le JubilĂ© de lâEspĂ©rance et lâanniversaire de NicĂ©e nous replacent devant la fascinante beautĂ© de Dieu qui sâincarne, qui sâabaisse et sollicite notre libertĂ©. Sa toute-puissance est celle dâun Amour « plus grand que notre cĆur » (cf 1 Jn 3, 20). Selon sa promesse : « JâĂŽterai de votre chair le cĆur de pierre, je vous donnerai un cĆur de chair » (Ez 36, 26), dans sa MisĂ©ricorde, il nous dĂ©livre du mal, nous apprend Ă aimer gĂ©nĂ©reusement, universellement, maintenant et jusquâĂ la joie dĂ©finitive du Royaume, parfait accomplissement de tous nos dĂ©sirs et Ă©ternelle jubilation !
Artisans de lâunitĂ© du genre humain, avec nos frĂšres chrĂ©tiens
25. Pour cette annĂ©e jubilaire, un beau signe de la Providence est donnĂ© : en 2025, la date de PĂąques, dont le concile de NicĂ©e, dĂ©jĂ , sâĂ©tait prĂ©occupĂ©, sera la mĂȘme (dimanche 20 avril) pour les catholiques, les protestants et les orthodoxes. La plupart des chrĂ©tiens du monde rendront ensemble tĂ©moignage au Christ ressuscitĂ©, « premier nĂ© dâentre les morts » (Col 1, 18), « ainĂ© dâune multitude de frĂšres » (Rm 8, 29) ! Que ce signe du calendrier soit un prĂ©lude Ă lâunitĂ© des disciples du Christ et par elle Ă celle du genre humain, pour un monde rĂ©conciliĂ© dans la fraternitĂ©, qui attend la participation de chacun de nous ! Quelle joie de nous y engager humblement et avec espĂ©rance.
Saint Jubilé !
26. Les trompettes du jubilĂ© de lâEspĂ©rance vont retentir. Nous, vos Ă©vĂȘques, certains que « les bontĂ©s de Dieu ne sont pas Ă©puisĂ©es, mais se renouvellent chaque matin » (Lm. 3, 22-23), au nom de notre mission de successeurs des ApĂŽtres, vous invitons tous, jeunes et vieux, malades et bien portants, familles, consacrĂ©s, cĂ©libataires, croyants de toutes sensibilitĂ©s, forts de nos richesses si variĂ©es, Ă vivre de cette EspĂ©rance fondĂ©e en JĂ©sus-Christ. RĂ©pondons ensemble au magnifique et enthousiasmant appel Ă la saintetĂ©, que nous adresse notre beau Dieu, trois fois saint, PĂšre, Fils et Saint-Esprit !
13/11/2024
Le christianisme, en prÎnant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage. C'est un véritable changement de paradigme.
Le christianisme, en prÎnant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, "que tous les hommes sont frÚres dans le Christ", a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage.
La transformation des mentalitĂ©s a prĂ©cĂ©dĂ© les changements lĂ©gislatifs. L'Ăglise par un processus graduel a utilisĂ© diffĂ©rents moyens, comme la promotion du servage, la paix de Dieu, la valorisation du travail manuel et la canonisation d'esclaves.
Le christianisme, en rupture avec d'autres civilisations a été unique en considérant l'esclavage comme un péché, contrairement à d'autres cultures qui l'acceptaient comme une pratique normale.
MalgrĂ© tout, le retour de l'esclavage dans certaines colonies Ă partir de la Renaissance montre que les progrĂšs rĂ©alisĂ©s pouvaient ĂȘtre remis en question par des influences extĂ©rieures.
En conclusion, ce livre souligne que le christianisme a joué un rÎle fondamental dans l'abolition de l'esclavage en Occident, en transformant les mentalités et en offrant un cadre moral pour lutter contre cette pratique.
12/11/2024
QuoiqueâŠlâopinion grognant fort, voici qui pourrait pousser sa chĂšre Ă©pouse, intuitive et maternelle, Ă faire preuve de son autoritĂ© de professeur de théùtre. QualitĂ© incontestable en politique.
Mais ce nâest pas tout, une grande fiesta populaire semble se profiler Ă lâhorizon. Aurons-nous droit aux pom pom girls et au dĂ©filĂ© du showbiz ? Le programme sera fourni sous peu.
Ainsi, Arielle Dombasle pourra assister Ă cette parade mondaine en mini jupe ultra-courte dans une Ă©glise comme elle le fit la semaine derniĂšre, mais cette fois-ci sans subir les foudres du sacristain. Il faut prĂ©ciser - pur hasard - que notre jouvencelle avait choisi dâaller se recueillir Ă St Nicolas du ChardonnetâŠ
12/11/2024
Lors du sommet des BRICS Ă Kazan du 22 au 24 octobre 2024, la question de la dĂ©dollarisation des Ă©changes Ă©nergĂ©tiques a occupĂ© le devant de la scĂšne. Les cinq pays membres â Russie, Chine, Inde, BrĂ©sil et Afrique du Sud â ont discutĂ© de la rĂ©duction de leur dĂ©pendance au dollar amĂ©ricain pour leurs transactions Ă©nergĂ©tiques, visant ainsi Ă contourner l'influence Ă©conomique des Ătats-Unis. Cette dĂ©cision marque une tentative stratĂ©gique de ces nations pour renforcer leur autonomie Ă©conomique, en s'appuyant sur leur poids considĂ©rable dans la production Ă©nergĂ©tique mondiale, qui dĂ©passe les 40 %. Vladimir Poutine a soulignĂ© que ce tournant est une rĂ©ponse directe aux sanctions occidentales, remettant en cause la suprĂ©matie du dollar dans le commerce international.
L'Ă©lection inattendue de Donald Trump en 2024 a rapidement ravivĂ© les tensions Ă©conomiques mondiales, notamment dans le secteur Ă©nergĂ©tique. DĂšs son retour Ă la Maison-Blanche, il a menacĂ© d'imposer des sanctions commerciales aux pays abandonnant le dollar pour leurs Ă©changes Ă©nergĂ©tiques, dans le but de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains. Trump a Ă©galement lancĂ© une offensive contre les politiques climatiques de son prĂ©dĂ©cesseur, annulant les subventions aux Ă©nergies renouvelables et qualifiant les initiatives de Joe Biden de "fraude coĂ»teuse". Cette rĂ©orientation vers une exploitation accrue des combustibles fossiles risque d'exacerber les tensions avec les BRICS, notamment face aux ambitions de ces nations pour diversifier leurs partenariats Ă©nergĂ©tiques.
Dans ce contexte, la COP 29 à Bakou s'annonce cruciale, surtout aprÚs l'élection de Trump, dont les positions climato-sceptiques contrastent vivement avec les objectifs internationaux de transition énergétique. Alors que la conférence vise à renforcer les engagements pris lors de l'Accord de Paris, Trump a déjà rejeté les recommandations du GIEC, qualifiant les mesures de lutte contre le changement climatique de "canular coûteux". Ses déclarations inquiÚtent les diplomates et pourraient compromettre les efforts mondiaux pour atteindre la neutralité carbone. Face à cette nouvelle donne politique, le sommet de Bakou servira de test pour mesurer la résilience des engagements climatiques internationaux.
On analyse le sujet avec Fabien Bouglé et Nicolas Stoquer sur GPTV.
11/11/2024
Avant la guerre, ThérÚse de Lisieux était déjà connue grùce à la publication de son autobiographie, "Histoire d'une ùme," en 1898 .
Cependant, c'est pendant la guerre que sa popularité a explosé, devenant une source d'espoir et de protection pour les soldats, surnommés les "Poilus" .
Les Poilus, confrontés à l'horreur des combats, ont trouvé en ThérÚse une figure de réconfort et d'intercession divine.
Ils portaient son image et ses reliques dans leurs musettes et l'invoquaient face au danger .
La correspondance des Poilus avec le Carmel de Lisieux témoigne de l'importance de ThérÚse dans leur vie :
DÚs septembre 1914, le Carmel recevait jusqu'à cent lettres par jour de soldats demandant l'aide et la protection de ThérÚse .
Ces lettres relatent des miracles, des guérisons et des protections attribuées à l'intercession de ThérÚse .
Un soldat a mĂȘme baptisĂ© son canon "Batterie sĆur ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus" aprĂšs qu'il lui soit tombĂ© dessus sans le blesser .
Cette ferveur populaire a joué un rÎle important dans le processus de béatification de ThérÚse :
En 1916, un militaire, Pierre Mestre, a envoyé au pape Benoßt XV une collection de lettres de Poilus témoignant de leur dévotion à ThérÚse .
Cette initiative visait à démontrer la "piété populaire" entourant ThérÚse et à appuyer sa béatification .
L'afflux massif de lettres de soldats et de fidÚles a permis de "sauter une étape" dans le processus de béatification, en prouvant la réputation de sainteté de ThérÚse "dans le peuple de Dieu" .
La popularité de ThérÚse pendant la guerre ne s'est pas limitée aux lettres. Les soldats lui ont également offert de nombreux ex-voto :
BanniĂšres, mĂ©dailles, maquettes d'avions, statuettes de soldats, Ă©paulettes, insignes et mĂȘme des munitions et des liens de parachute ont Ă©tĂ© envoyĂ©s au Carmel de Lisieux en remerciement de la protection accordĂ©e par ThĂ©rĂšse .
Ces offrandes témoignent du lien profond qui unissait ThérÚse aux soldats du front, la considérant comme une véritable "compagne de tranchée" .
En conclusion, la PremiÚre Guerre mondiale a servi de catalyseur à la popularité de ThérÚse de Lisieux. La guerre a créé un contexte de peur, de souffrance et de besoin de spiritualité, auquel ThérÚse a répondu en offrant aux soldats un message d'espoir, de protection et de proximité avec Dieu.
10/11/2024
Sa sociĂ©tĂ© de logiciels Viaweb lancĂ©e en 1995 aura Ă©tĂ© la premiĂšre Ă fournir des services dâapplication avant dâĂȘtre rachetĂ©e par Yahoo en 1998. Mais il a aussi Ă©tudiĂ© la philosophie et les beaux-arts. Je suis prĂȘte Ă parier que jâaurais beaucoup de points de dĂ©saccord avec lui (dâailleurs il a Ă©crit un essai intitulĂ© Comment ne pas ĂȘtre dâaccord qui Ă©tablit la hiĂ©rarchie des dĂ©saccords exprimĂ©s, depuis la rĂ©futation raisonnĂ©e et complĂšte jusquâĂ lâinsulte) mais son dernier essai, sur son blog Ă la prĂ©sentation minimaliste toute en paroles et pas du tout en images, mĂ©rite vraiment quâon sây arrĂȘte. Il y fait une prĂ©diction : « Dans quelques dĂ©cennies, il nây aura plus grand-monde qui sache Ă©crire. » Dans ce domaine-lĂ aussi, le grand remplacement de lâhomme par lâintelligence fait son Ćuvre : lâIA aura chassĂ© lâĂ©criture. Et par consĂ©quent, la pensĂ©eâŠ
En tant quâĂ©crivain, il a compris dâexpĂ©rience quâun grand nombre de personnes ont du mal Ă Ă©crire. « Les mĂ©decins savent combien de personnes ont un grain de beautĂ© qui les inquiĂšte ; les personnes qui savent installer un ordinateur savent combien de personnes en sont incapables ; les Ă©crivains savent combien de personnes ont besoin dâaide pour Ă©crire », Ă©crit-il.
Paul Graham : écrire est « fondamentalement difficile »
Pourquoi ? Parce que câest « fondamentalement difficile ». « Pour bien Ă©crire il faut penser clairement, et penser clairement est difficile », constate Paul Graham â or plus on occupe un poste prestigieux, « plus celui-ci tend Ă exiger quâon Ă©crive beaucoup », ce qui sâaccompagne dâune tension inĂ©vitable : devoir Ă©crire alors quâon nâest pas douĂ© pour cela. DâoĂč la tentation du plagiat, qui se porte mĂȘme sur des passages anodins, que nâimporte quelle personne Ă peu prĂšs capable dâĂ©crire aurait pu produire sans effortâŠ
« Il nây a pas si longtemps encore, il nâexistait pas de soupape de sĂ©curitĂ© pour Ă©vacuer la pression créée par ces forces opposĂ©es. On pouvait payer quelquâun pour Ă©crire Ă sa place, comme JFK, ou plagier, comme MLK, mais si on ne pouvait pas acheter ou voler des mots, il fallait les Ă©crire soi-mĂȘme. Par consĂ©quent, presque tous ceux qui Ă©taient censĂ©s Ă©crire devaient en faire lâapprentissage. Ce nâest plus le cas aujourdâhui. LâIA a fait Ă©clater ce monde. La quasi-totalitĂ© de la pression exercĂ©e sur les rĂ©dacteurs sâest dissipĂ©e. LâIA peut le faire Ă votre place, Ă lâĂ©cole comme au travail », note Graham.
Autrement dit : plus de pensĂ©e personnelle. Plus de mots choisis avec soin pour correspondre Ă ce que lâon veut dire. On fait confiance Ă la machine. Au robot. Câest une reddition devant la technique.
LâIA divisera le monde entre les Ă©criveurs et les non-Ă©criveurs
Paul Graham observe : « Le rĂ©sultat sera un monde divisĂ© entre les Ă©criveurs et les non-Ă©criveurs. Il y aura toujours quelques personnes sachant Ă©crire. Certains dâentre nous aiment Ă Ă©crire. Mais le terrain âmoyenâ entre ceux qui savent Ă©crire et ceux qui ne savent pas Ă©crire du tout disparaĂźtra. A la place des Ă©crivains douĂ©s, des Ă©crivains corrects et de ceux qui ne savent pas Ă©crire du tout, il nây aura plus que des Ă©crivains douĂ©s et des gens qui ne savent pas Ă©crire du tout. »
Et il poursuit : « Est-ce si grave ? Nâest-il pas normal que des compĂ©tences disparaissent lorsque la technologie les rend obsolĂštes ? Il nây a plus beaucoup de forgerons et cela ne semble pas ĂȘtre un problĂšme. Mais si, câest un problĂšme. Cela tient Ă une chose que jâai dĂ©jĂ mentionnĂ©e : Ă©crire, câest penser. En rĂ©alitĂ©, il y a un type de rĂ©flexion qui ne peut se faire quâen Ă©crivant. On ne saurait mieux dire que Leslie Lamport : âSi vous pensez sans Ă©crire, vous pensez seulement que vous pensez.â »
Pour conclure :
« Ainsi, un monde divisĂ© entre ceux qui Ă©crivent et ceux qui nâĂ©crivent pas es est plus dangereux quâil nây paraĂźt. Il sâagira dâun monde de penseurs et de non-penseurs. Je sais dans quelle moitiĂ© je veux ĂȘtre, et je suis sĂ»r que vous aussi.
« Cette situation nâest pas sans prĂ©cĂ©dent. A lâĂ©poque prĂ©industrielle, la plupart des gens Ă©taient forts grĂące Ă leur travail. Aujourdâhui, si lâon veut ĂȘtre fort, on fait de la musculation. Il y a donc encore des gens forts, mais seulement ceux qui choisissent de lâĂȘtre.
« Il en ira de mĂȘme pour lâĂ©criture. Il y aura toujours des gens intelligents, mais seulement ceux qui choisiront de lâĂȘtre. »
« Quelle moitiĂ© » ? Ce disant, Paul Graham me paraĂźt optimiste. La facilitĂ© quâoffre lâIA risque de sĂ©duire bien plus que la moitiĂ© de nos contemporains, avant de devenir la norme pour des raisons de rentabilitĂ©. Avant de prendre la place de lâhomme tout Ă fait : pourquoi sâencombrer quand lâintelligence artificielle tient tous les bouts de la chaĂźne ?
Lâinvasion de lâIA arrive au moment oĂč la culture de lâĂ©crit est partout â et partout menacĂ©e
A la lecture de lâessai de Paul Graham, une question se pose : est-il vrai que lâĂ©criture est nĂ©cessaire Ă la pensĂ©e ? Les civilisations orales ne transmettaient-elles pas la pensĂ©e par la parole dite et mĂ©morisĂ©e ? Pensez Ă HomĂšre, qui jamais nâĂ©crivit ses chefs-dâĆuvre. Ou Ă Socrate, dont nous ne connaissons les arguments que par Platon. Ou encore au Christ, qui est le Verbe, le Logos, la pensĂ©e indĂ©passable : Il ne laissa aucun Ă©crit.
Mais il est vrai quâen notre temps, la mĂ©moire â faute dâexercice parce que la parole peut sâĂ©crire si facilement â est dĂ©faillante. Pour accĂ©der Ă la pensĂ©e des innombrables autres, il faut bien passer par la lecture. Et elle ne sâapprend bien quâen harmonie avec lâĂ©crit. Ecrire permet de prĂ©ciser la pensĂ©e, de fixer lâattention, de soigner le raisonnement. Et de transmettre.
LâIA chasse lâĂ©criture, observe avec justesse Paul Graham. Mais elle ne fait quâachever un travail commencĂ© avec le dĂ©cervelage des enfants par des pĂ©dagogies qui dĂ©sapprennent Ă penser : lâapprentissage de la lecture et de lâĂ©criture par des mĂ©thodes globales entravent lâanalyse et le raisonnement. Comme lâa montrĂ© Elisabeth Nuyts, la plongĂ©e quasi immĂ©diate dans la lecture rapide et silencieuse de mots entiers, en mĂȘme temps que lâenseignement de la grammaire « fonctionnelle » casse le lien entre la parole et le rĂ©el, et empĂȘche bien des jeunes dâavoir dans leur tĂȘte la petite voix silencieuse et intĂ©rieure qui permet dâ« entendre » ce que lâon lit, et ce que lâon pense. Ceux-lĂ sont dĂ©jĂ dans le flou. Lâintelligence artificielle aidera Ă mieux le masquer encore, et sa montĂ©e enfoncera cette humanitĂ© un peu plus dans le prĂȘt Ă penser. Ou la violence de celui qui ne peut pas exprimer ce quâil ressent ou veut dire.
On peut lire la version originale de lâessai de Paul Graham ici : https://www.paulgraham.com/writes.html.
09/11/2024
En son temps le maréchal Pétain vint à Notre-Dame pour une messe à la mémoire des 641 victimes des bombardements anglo-américains de la Plaine St-Denis.
Il fut accueilli au milieu dâune foule Ă©norme ce 26 avril 1944 par le cardinal Suhard.
Le maréchal ne fit pas de discours dans Notre-Dame.
Quatre mois plus tard, le 26 aoĂ»t, câest le tour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle venu remercier Notre-Dame de la LibĂ©ration de Paris.
Au passage,les hommes du gĂ©nĂ©ral empĂȘchĂšrent le cardinal ayant reçu PĂ©tain, de participer Ă ce Te Deum, qui fut dâailleurs remplacĂ© par un simple Magnificat plus facile, le chĆur Ă©tant restĂ© avec le cardinal par solidaritĂ©.
Le général ne fit pas de discours dans Notre-Dame.
Remontons dans le temps, jusquâau 19 aoĂ»t 1239. Le roi St Louis est Ă la tĂȘte d' une petite armĂ©e qui se dirige vers Paris. LâĂ©quipĂ©e fait son entrĂ©e dans la capitale et marche en procession vers Notre-Dame, qui servira temporairement dâĂ©crin aux reliques tant que les travaux de la Sainte-Chapelle ne sont pas terminĂ©s. Le roi dĂ©laisse ses parures royales, endosse une simple tunique et, pieds nus, en signe de respect et dâhumilitĂ©, porte la Sainte Couronne jusquâĂ la cathĂ©drale.
Certes, E.Macron a restaurĂ© la cathĂ©drale en 5 ans. Il a tenu le pari. Il a Ă©tĂ© le bienfaiteur. Soyons lui reconnaissant. Mais il nâest pas humble, il nâest pas discret. Sans aucune modestie, il va se fĂ©liciter lui-mĂȘme dans le Temple du Seigneur.
Nâaccusons pas Mgr Ulrich de faiblesse face Ă lâĂ©vidence dâune pression.
Mais comment ne pas ĂȘtre en colĂšre face Ă notre prĂ©sident qui va nous infliger son discours Ă©gocentrique, en ennemi de lâEglise qui veut lâeuthanasie, et qui constitutionnalise lâavortement, deux actes destructeurs de la France, fille aĂźnĂ©e de lâEglise.
Alors, profanation ?
Prions Notre-Dame pour la conversion de notre président !
08/11/2024
Un film-documentaire (25 minutes) de Armel Joubert des Ouches
Une vie de scandales
Elle est ĂągĂ©e de 23 ans lorsquâelle rencontre le Christ. Cette rencontre, sur un chemin de Palestine, va bouleverser sa vie.
Marie-Madeleine est lâune des figures les plus emblĂ©matiques de lâhistoire de lâEglise. Originaire de Magdala, petite ville situĂ©e en bordure du lac de TibĂ©riade, elle Ă©tait la sĆur de Marthe et de Lazare, ressuscitĂ© par le Christ. TrĂšs tĂŽt, elle est considĂ©rĂ©e comme une jeune fille « lĂ©gĂšre », se moquant de la vertu, multipliant les « aventures » scandaleuses et les amants. Cette vie de dĂ©sordres se serait poursuivie dans la maison de ses parents aprĂšs la mort de ces derniers, jusquâĂ cette rencontre avec JĂ©sus.
Une rencontre qui bouleverse sa vie
Câest au moment oĂč JĂ©sus de Nazareth commence sa vie publique avec ses apĂŽtres que « la magdalĂ©enne » entend parler de cet homme « faisant parler les sourds et rendant la vue aux aveugles ». Marie-Madeleine est lĂ , cachĂ©e derriĂšre un arbre ou un muret. Elle regarde, elle Ă©coute. La Providence fait son Ćuvre peu Ă peu. Câest en apprenant la venue de JĂ©sus chez celui que les Evangiles appellent « Simon le Pharisien » que Marie-Madeleine sây rend Ă son tour. « Une femme pĂ©cheresse âŠ/⊠apporta un vase dâalbĂątre plein de parfum, se tint derriĂšre, aux pieds de JĂ©sus. Elle pleura et elle lui mouilla les pieds de ses larmes⊠»
Elle ne le quittera plus
Selon lâEvangile de Luc, Marie-Madeleine aurait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©e de sept dĂ©mons par le Christ. AprĂšs avoir Ă©tĂ© « libĂ©rĂ©e » de sa vie de pĂȘchĂ©s, elle fera parti du groupe des « femmes-disciples » qui accompagnĂšrent JĂ©sus jusquâĂ sa mort. Marie-Madeleine, « fidĂšle parmi les fidĂšles », aura le privilĂšge dâĂȘtre la premiĂšre femme visitĂ©e par JĂ©sus Ă sa rĂ©surrection. AprĂšs son dĂ©part forcĂ© de Palestine â les romains martyrisent les amis de JĂ©sus â elle monte dans une embarcation puis, aux cĂŽtĂ©s de Lazare, de Marie SalomĂ©, de Marie JacobĂ©, rejoint le nord-ouest de la MĂ©diterranĂ©e. Elle quittera ensuite les Saintes-Maries-de-la-Mer pour vivre dans une grotte Ă plus de 200 km de lĂ , la grotte dite de « la Sainte Baume ».
02/11/2024
Voici la lettre du 31 que nous avons reçu de Louis de Lestang :
Chers amis,
Arnaud sâest battu une journĂ©e de plus. Merci mon Dieu !
Nous sommes extrĂȘmement reconnaissants envers tous les prĂȘtres, religieux et religieuses qui sont si nombreux Ă se joindre aux priĂšres de notre famille et de tous nos amis.
Un trĂšs grand merci Ă tous ceux qui nous proposent leur aide et nous marquent leur soutien. Nous y sommes trĂšs sensibles et nous vous en remercions du fond du cĆur.
Ătant donnĂ© son Ă©tat critique, dĂšs dimanche matin Arnaud a reçu le sacrement des malades par un ami Chanoine de lâInstitut du Christ Roi Souverain PrĂȘtre.
AprĂšs ces 48 heures trĂšs dĂ©licates, nous entrons dans une deuxiĂšme phase au cours de laquelle le coma artificiel va ĂȘtre levĂ© pour voir comment Arnaud rĂ©agit.
Les médecins jugent son état gravissime, nous ne vous cachons pas notre angoisse pour les prochains jours.
En effet, en dehors du cerveau qui est trÚs fortement endommagé, Arnaud a deux cervicales cassées.
A cÎté de cela, la fracture du poignet gauche et de plusieurs cÎtes nous semblent secondaires.
Devant cette situation trĂšs difficile, nous ne pouvons que vous demander de redoubler de ferveur dans votre priĂšre pour notre cher Arnaud.
Câest pourquoi nous lançons dĂšs aujourdâhui une neuvaine Ă Anne-Gabrielle Caron. Nous lui demandons dâintercĂ©der auprĂšs de Dieu pour quâelle nous obtienne le miracle de la guĂ©rison complĂšte dâArnaud.
Nous vous invitons tous Ă vous joindre Ă cette neuvaine.
Mon PĂšre, mon PĂšre je mâabandonne Ă ToiâŠ
Louis et Marie de Lestang
Alexis et Camille
Clémence
SolĂšne
Nicolas
Aymeline
TrĂšs sainte TrinitĂ© par le cĆur ImmaculĂ© de Marie
nous Vous rendons grĂące pour Anne Gabrielle
de tout ce que Vous avez réalisé dans sa courte vie.
Elle s'est livrée à Votre amour
et était animée d'un grand zÚle pour le salut des ùmes.
Nous Vous prions, par son intercession,
de nous accorder la grĂące
de la guérison de Arnaud et de Calixte,
que nous sollicitons de Votre miséricorde infinie,
si telle est Votre volonté d'amour pour nous.
AMEN.
Notre pĂšre, 10 je vous salue marie, gloire au pĂšre.
Imprimatur du diocÚse de Fréjus-Toulon
24/10/2024
JĂ©sus est mort sur la croix, seul, abandonnĂ© par ses disciples, rejetĂ© par son peuple. Il a criĂ© vers son PĂšre : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi mâas-tu abandonnĂ© ? » ; tout Ă©tait nuit en Lui et autour de Lui, car une Ă©clipse du soleil avait mis JĂ©rusalem dans lâobscuritĂ©. JĂ©sus est mort, parce quâIl a pris sur Lui, dans sa chair, tout le mal accumulĂ© depuis les dĂ©buts de lâhumanitĂ© et jusquâĂ la fin des temps. Satan, le Prince de ce monde, semble vainqueur : JĂ©sus est mort.
Et voici quâun soldat, dâun coup de lance, perce son CĂŽtĂ© et atteint son CĆur. Du CĆur de JĂ©sus sort du sang et de lâeau, semence, dans les tĂ©nĂšbres de la mort, dâune crĂ©ation nouvelle qui surgira du tombeau le troisiĂšme jour. Lâamour, le vĂ©ritable amour dont la source est le CĆur de Dieu, nâest pas mort ; il est immortel, incorruptible, vainqueur du pĂ©chĂ© et de la mort, source de vie nouvelle. Le CĆur de Dieu est ouvert dĂ©finitivement pour toute lâhumanitĂ©, pour les justes et les pĂ©cheurs, pour les victimes et les bourreaux. Le SacrĂ©-CĆur de JĂ©sus est la rĂ©vĂ©lation la plus Ă©loquente de la victoire de lâAmour divin manifestĂ© par JĂ©sus, Fils de Dieu et Fils de lâhomme, mort pour nos pĂ©chĂ©s et ressuscitĂ© dâentre les morts pour notre salut.
La Vierge Marie, figure de lâĂglise, avec Saint Jean apĂŽtre de JĂ©sus-Christ, sont au pied de la croix. Ils recueillent, en quelque sorte, le sang et lâeau qui coulent du CĆur du Christ, symboles des sacrements, pour que tous ceux qui ont soif viennent puiser aux sources vives du salut et renaissent Ă la vie nouvelle dâenfants de Dieu. Depuis la mort de JĂ©sus, ces quelques gouttes de sang et dâeau sont devenus un fleuve immense qui assainit tout sur son passage.
Dans notre monde, lĂ oĂč rĂšgnent les tĂ©nĂšbres de la guerre, de la corruption, des diverses formes dâesclavage et dâabus, les tĂ©nĂšbres du mensonge, de la haine, de la dĂ©sespĂ©rance, partout oĂč rĂšgnent les tĂ©nĂšbres, lâamour nâest pas mort : des cĆurs dâhommes et de femmes sâouvrent, se laissent blesser par la souffrance de leurs contemporains et agissent pour que le mal nâest pas le dernier mot. Dans les ruines fumantes des destructions opĂ©rĂ©es par les bombes, des hommes et des femmes ouvrent leur cĆur pour chercher les survivants et les libĂ©rer des dĂ©combres. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč grandit la violence, lâexclusion, la solitude, des cĆurs sâouvrent pour inviter au respect et Ă la confiance ; dans une sociĂ©tĂ© qui a perdu le sens et se laisse fasciner par les tĂ©nĂšbres, des cĆurs sâouvrent pour tĂ©moigner de lâespĂ©rance. Ces hommes et ces femmes de cĆur tĂ©moignent dâun autre monde possible, en apportant un peu de rĂ©confort, des soins mĂ©dicaux, une libĂ©ration, la lumiĂšre. Au cĆur de situations dramatiques, des pardons sont donnĂ©s, des gestes dâamour sont accomplis, dans la discrĂ©tion, tous les jours.
Si nous voulons ĂȘtre disciples de JĂ©sus, disciples de son SacrĂ©-CĆur, il nous faut ĂȘtre des hommes et des femmes de cĆur, vulnĂ©rables Ă la souffrance de nos contemporains. Notre place est lĂ oĂč lâhumanitĂ© est sous lâemprise des tĂ©nĂšbres, confrontĂ©e au mal et Ă la mort obscure.
Si nous voulons vaincre avec le Christ, si nous voulons que rĂšgne le CĆur de JĂ©sus sur la ville et le diocĂšse de Toulouse, il nous faut combattre les racines du mal et du pĂ©chĂ© dans notre propre cĆur, rechercher, avec la grĂące de Dieu, lâhumilitĂ©, fuir lâindiffĂ©rence, renoncer Ă la violence, Ćuvrer Ă la justice, ĂȘtre artisans de paix, rechercher la puretĂ© de cĆur, ĂȘtre serviteur de la misĂ©ricorde, accepter de subir la contradiction.
La consĂ©cration de la ville et du diocĂšse au SacrĂ©-CĆur de JĂ©sus, ne portera ses fruits que dans la mesure oĂč nos cĆurs sâouvriront toujours plus Ă lâamour misĂ©ricordieux de Dieu. Laissons-nous introduire dans le CĆur de JĂ©sus, pour connaĂźtre et expĂ©rimenter la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur de lâamour du Christ dans notre propre vie ; alors nous saurons le voir Ă lâĆuvre dans le monde. Nous apprendrons Ă voir chaque personne humaine avec le regard aimant du Christ ; nous apprendrons Ă discerner les Ă©vĂšnements Ă partir de cette source.
La consĂ©cration de la ville et du diocĂšse au SacrĂ©-CĆur de JĂ©sus est donc pour nous une invitation Ă la conversion pour donner Ă voir, dans notre monde blessĂ©, quelque chose du monde nouveau, nĂ© du CĆur transpercĂ© de JĂ©sus. Comment les communautĂ©s chrĂ©tiennes, avec toutes les personnes de bonne volontĂ©, sont-elles tĂ©moins et acteurs de la victoire de lâamour dans le monde, aujourdâhui ?
Nous sommes, parfois Ă juste titre, scandalisĂ©s par le mal, et il est tentant de rĂ©agir par la maniĂšre forte, mais ce serait entrer dans une logique qui nâest pas celle de la crĂ©ation nouvelle, elle nâest celle du SacrĂ©-CĆur de JĂ©sus. Le mal nâest jamais vaincu par la force ; il est tout au plus freinĂ©, empĂȘchĂ© de se rĂ©pandre, mais il nâest pas Ă©radiquĂ©. « Rien par la force, tout par amour », disait Saint François de Sales. Le mal nâest jamais vaincu par le mal ; les guerres nous le montrent, elles sont toujours un Ă©chec. « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien », Ă©crit St Paul dans sa lettre au Romains.
Saint Paul atteste la victoire de lâamour du Christ. « Qui pourra nous sĂ©parer de lâamour du Christ ? la dĂ©tresse ? lâangoisse ? la persĂ©cution ? la faim ? le dĂ©nuement ? le danger ? le glaive ?... Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grĂące Ă celui qui nous a aimĂ©s. Jâen ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les PrincipautĂ©s cĂ©lestes, ni le prĂ©sent ni lâavenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abĂźmes, ni aucune autre crĂ©ature, rien ne pourra nous sĂ©parer de lâamour de Dieu qui est dans le Christ JĂ©sus notre Seigneur » (Rom. 8, 34-35 ; 37-39).
+ Guy de Kerimel
ArchevĂȘque de Toulouse
24/10/2024
Je me rĂ©jouis dâannoncer lâordination de six sĂ©minaristes de la SociĂ©tĂ© des Missionnaires de la MisĂ©ricorde Divine, qui aura lieu le 1er dĂ©cembre Ă 15h30, Ă la CollĂ©giale de Lorgues.
Ces ordinations sont le fruit dâun dialogue confiant et paisible entretenu avec le supĂ©rieur de la communautĂ© et le DicastĂšre pour le Culte Divin. En effet, les statuts de cette communautĂ© indiquent lâutilisation pour les prĂȘtres et diacres des livres liturgiques dâavant le concile. Or, lâemploi de lâancien missel nĂ©cessite une concession qui ne peut ĂȘtre octroyĂ©e Ă un prĂȘtre rĂ©cemment ordonnĂ© que par le Saint-SiĂšge. Jâavais donc initiĂ© des Ă©changes loyaux avec le DicastĂšre compĂ©tent pour favoriser les ordinations et suis heureux de cette issue favorable.
Je suis attentif aux diffĂ©rentes sensibilitĂ©s qui rayonnent dans le diocĂšse de FrĂ©jus-Toulon, au regard des normes liturgiques et de la fidĂ©litĂ© Ă lâĂglise. Il est primordial de poursuivre notre travail pour lâunitĂ©.
Je me suis engagĂ© avec dĂ©termination pastorale et sollicitude paternelle auprĂšs des Missionnaires de la MisĂ©ricorde Divine qui reconnaissent la validitĂ© du missel actuel et recherchent depuis leur fondation, il y a presque 20 ans, une vĂ©ritable insertion dans la vie diocĂ©saine sous lâautoritĂ© de lâĂ©vĂȘque. Je suis heureux de les accompagner et les remercie de leur confiance et de leur gĂ©nĂ©rositĂ© au service de lâĂglise.
Jâinvite chacun Ă prier pour eux et pour les artisans dâunitĂ©, afin que la liturgie ne soit pas le lieu dâun combat, mais dâune communion en JĂ©sus-Christ Sauveur.
Mgr François TOUVET
ĂvĂȘque coadjuteur de FrĂ©jus-Toulon
24/10/2024
23/10/2024
Le Saint-SiĂšge implore une certaine reconnaissance, le gouvernement chinois poursuit son chemin. C'est l'impression que l'on ressent au-delĂ des propos circonstanciels qui ont accompagnĂ© hier l'annonce du renouvellement pour quatre ans de l'accord secret entre la Chine et le Vatican sur la nomination des Ă©vĂȘques et l'administration de l'Ăglise catholique en Chine.
Le renouvellement de l'accord - signĂ© pour la premiĂšre fois en 2018 puis renouvelĂ© pour deux ans en deux ans - Ă©tait une Ă©vidence aprĂšs les dĂ©clarations des derniers mois, notamment du secrĂ©taire d'Ătat Pietro Parolin, dans lesquelles le Saint-SiĂšge a montrĂ© toutes les occasions possibles dĂ©termination Ă poursuivre la collaboration avec le rĂ©gime communiste, mĂȘme si le rĂ©sultat est tout sauf positif. Et c'Ă©tait Ă©vident aprĂšs les occasions créées par le pape François de faire l'Ă©loge de la Chine - « une promesse et une espĂ©rance pour l'Ăglise » - et l'attitude du gouvernement de PĂ©kin envers l'Ăglise (« Je suis content des dialogues avec la Chine, le rĂ©sultat est bon») : dĂ©clarations faites lors du voyage de retour depuis l'Asie du Sud-Est en septembre ,
Ce qui nâĂ©tait cependant pas Ă©vident, câĂ©tait la durĂ©e de lâaccord. Il y a quelques mois encore, on tenait pour acquis que le troisiĂšme renouvellement serait dĂ©finitif, mais la fermeture de PĂ©kin Ă toute concession a provoquĂ© un ralentissement du Saint-SiĂšge, qui a donc proposĂ© un nouveau renouvellement de deux ans. Le gouvernement chinois s'est ensuite relancĂ© pour quatre ans, il semblait qu'un accord final avait Ă©tĂ© trouvĂ© depuis trois ans mais PĂ©kin a gagnĂ©.
On se souvient que le cardinal Parolin, le 22 mai dernier, en marge d'une confĂ©rence tenue Ă Rome pour commĂ©morer le centiĂšme anniversaire du Concile de Shanghai, avait dĂ©clarĂ© espĂ©rer que l'accord "serait amĂ©liorĂ© sur certains points", sans toutefois prĂ©ciser lesquels. Et il a Ă©galement fixĂ© l'objectif du Vatican comme Ă©tant "de pouvoir avoir une prĂ©sence stable en Chine mĂȘme si elle ne prend pas initialement la forme d'une reprĂ©sentation pontificale, d'une nonciature apostolique...". PĂ©kin a rĂ©pondu avec parcimonie Ă ces deux demandes.
Dire qu'il y a quelques points Ă amĂ©liorer est cependant un euphĂ©misme, car si l'objectif du Saint-SiĂšge est l'unitĂ© de l'Ăglise chinoise et sa libertĂ©, il faut reconnaĂźtre que six annĂ©es d'accords secrets ont Ă©loignĂ© le objectif plutĂŽt que de le rapprocher. Les rĂ©sultats concernant les nominations des Ă©vĂȘques (qui ont Ă©galement Ă©tĂ© faites sans accords secrets) ont Ă©tĂ© mĂ©diocres : seuls neuf Ă©vĂȘques ont Ă©tĂ© nommĂ©s en six ans, tandis que plus de 30 diocĂšses restent non couverts (un tiers du total). De plus, ces nominations donnaient lâimpression de suivre le scĂ©nario dĂ©cidĂ© par PĂ©kin et approuvĂ© par le Vatican. Et Ă certaines occasions, le gouvernement de PĂ©kin a Ă©galement « oubliĂ© » d'avertir le Saint-SiĂšge : le cas le plus sensationnel a Ă©tĂ© celui d'avril 2023 lorsque le rĂ©gime chinois a nommĂ© Mgr Shen Bin comme Ă©vĂȘque de Shanghai, le dĂ©plaçant du diocĂšse de Haimen.
Un coup d'Ătat difficilement digĂ©rĂ© par les autoritĂ©s du Vatican, et ce n'est qu'au bout de trois mois que le pape François a approuvĂ© la nomination tandis que le cardinal Parolin a appelĂ© les autoritĂ©s de PĂ©kin Ă "un dialogue sincĂšre".
Mais le Vatican a en fait Ă©galement acceptĂ© la nouvelle gĂ©ographie des diocĂšses chinois dĂ©cidĂ©e unilatĂ©ralement par PĂ©kin. Deux cas ont Ă©tĂ© emblĂ©matiques en ce sens : en novembre 2022, les autoritĂ©s chinoises ont nommĂ© Mgr John Peng Weizhao comme Ă©vĂȘque auxiliaire de Jianxi, diocĂšse créé par PĂ©kin Ă l'insu du Saint-SiĂšge, qui a alors dĂ» faire preuve de courage. Et en janvier dernier, Mgr Antonio Sun Wenjun a Ă©tĂ© nommĂ© Ă©vĂȘque de Weifang, diocĂšse Ă©galement créé par les autoritĂ©s chinoises mais cette fois avec le consentement (obligatoire) du pape selon la gĂ©ographie de l'Ăglise chinoise dĂ©cidĂ©e par le gouvernement de PĂ©kin. Les diocĂšses seraient 104 au lieu des 147 circonscriptions ecclĂ©siastiques (qui comprennent Ă©galement les prĂ©fectures et les administrations ecclĂ©siastiques) traditionnellement reconnues par le Saint-SiĂšge.
A ces maigres rĂ©sultats, tous dĂ©sĂ©quilibrĂ©s en faveur de PĂ©kin, il faut ajouter que les accords ont produit la reconnaissance de facto de l'Association patriotique des catholiques chinois, qui est l'organisme créé et contrĂŽlĂ© par le Parti communiste, et dont font Ă©videmment partie aussi les deux Ă©vĂȘques chinois prĂ©sents au Synode sur la synodalitĂ© en cours au Vatican. La reconnaissance de l'Association Patriotique et l'invitation du Vatican Ă y adhĂ©rer ont eu pour effet collatĂ©ral Ă©vident d'augmenter la persĂ©cution de ceux qui refusent de se soumettre au parti, ce que nous avons signalĂ© Ă plusieurs reprises.
Ces derniers jours, l'Institut amĂ©ricain Hudson a publiĂ© un rapport (1) qui fournit des preuves des persĂ©cutions subies par dix Ă©vĂȘques Ă la suite de l'accord sino-Vatican. Dix Ă©vĂȘques catholiques persĂ©cutĂ©s en Chine, tel est le titre du rapport Ă©ditĂ© par Nina Shea, une chercheuse de renom qui se consacre Ă la dĂ©fense de la libertĂ© religieuse depuis des dĂ©cennies. Le rapport dĂ©montre que la situation des dix Ă©vĂȘques examinĂ©s n'est que la pointe de l'iceberg d'une persĂ©cution qui s'est intensifiĂ©e aprĂšs les accords signĂ©s avec le Vatican en 2018 et qui touche des millions de catholiques chinois.
Une persĂ©cution qui peut s'intensifier aussi grĂące au silence du Saint-SiĂšge, plus soucieux d'entretenir de bonnes relations avec PĂ©kin que de dĂ©fendre les catholiques chinois. Silence absolu Ă©galement sur la situation Ă Hong Kong, oĂč l'Ăglise est soumise au contrĂŽle croissant du rĂ©gime communiste, grĂące Ă©galement Ă la nouvelle loi sur la sĂ©curitĂ© nationale qui a dĂ©jĂ provoquĂ© l'arrestation de nombreux catholiques, dont le plus cĂ©lĂšbre est l'Ă©diteur Jimmy. LaĂŻ. Et enfin silence aussi sur l'attitude de plus en plus agressive dans la zone Asie-Pacifique, Ă commencer par les vastes et rĂ©pĂ©tĂ©es manĆuvres militaires contre l'Ăźle de Taiwan : une menace supplĂ©mentaire pour la paix mondiale totalement ignorĂ©e dans les messages du Pape.
Enfin, il faut aussi constater Ă quel point cet accord corrompt le « vocabulaire » catholique. Afin de justifier la « sinisation » de lâĂglise imposĂ©e par le prĂ©sident chinois Xi Jinping, on a dĂ©sormais tendance Ă utiliser ce mot comme synonyme dâinculturation. Terrible mystification, rĂ©pĂ©tĂ©e non par hasard par l'un des Ă©vĂȘques chinois prĂ©sents au Synode, Mgr Yang Yongqiang, qui dans son discours a rĂ©itĂ©rĂ© son adhĂ©sion « Ă la direction de la sinisation du catholicisme », qui n'est autre que la soumission du Ăglise aux directives du Parti communiste. Il suffirait de lire le « Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027) », approuvĂ© le 14 dĂ©cembre par la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiques et l'Association patriotique (les deux organismes sous le contrĂŽle du Parti communiste ).
Un prix trÚs cher donc payé par le Saint-SiÚge pour maintenir vivant un semblant de dialogue avec la Chine. Et aucun signe ne laisse penser que les choses pourraient évoluer différemment au cours des quatre prochaines années.
(1) Note de SMR : Les "instituts" américains qui établissent des rapports sur la Chine sont à considérer avec réserve pour des raisons politiques évidentes !
23/10/2024
«Je suis Celui qui fit, dĂšs tes primes annĂ©es,/tes yeux ingĂ©nus se tourner vers la beautĂ©/Qui, de la terre au Ciel, tout vivant vous Ă©lĂšve.â»
Dans ces vers, issus de ses poĂšmes, Michel-Ange, faisant parler Dieu, Ă©voque sa soif absolue de beautĂ©, derriĂšre laquelle, de plus en plus, il discernera lâappel de Dieu. Cette soif, qui a irriguĂ© et orientĂ© toute son Ćuvre, est la principale clĂ© de lecture de cet artiste hors du commun dont lâart, cherchant «âĂ lier le beau et le bienâ», est «âcomme lâombre des perfections divinesâ», Ă©crit Henri Charlier (1883-1975), lui-mĂȘme peintre et auteur dâessais sur lâart (LâArt et la PensĂ©e, 1972).
En plein Quattrocento ââŻlâĂąge dâor de la Renaissance italienneâŻâ, Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni naĂźt, en 1475, dans une famille pauvre de Caprese, prĂšs de Florence. AprĂšs avoir perdu sa mĂšre Ă lâĂąge de 6âŻans, il quitte sa famille et lâĂ©cole Ă 12 ans, pour assouvir sa passion du dessin et rĂ©aliser son rĂȘve, en entrant Ă lâatelier du cĂ©lĂšbre peintre Ghirlandaio. Deux ans plus tard, ce dernier lâenvoie auprĂšs de Laurent de MĂ©dicis ââŻle MagnifiqueâŻâ, mĂ©cĂšne Ă©clairĂ© et tyran politique de Florence.
Ce grand amateur dâart cherche alors de jeunes sculpteurs prometteurs pour copier, dans son Ă©cole dâartistes, des statues romaine et grecque, que la Renaissance redĂ©couvre avec fascination. SituĂ©e dans les jardins du couvent San Marco, les MĂ©dicis y ont rĂ©uni leur collection de statuaire antique, pour former une acadĂ©mie, vĂ©ritable petit centre du monde artistique et intellectuel. Le jeune apprenti de 14 ans y devient Ă©lĂšve de Bertoldo di Giovanni, lui-mĂȘme Ă©lĂšve du grand Donatello. Il se dĂ©finira dĂ©sormais toujours comme un sculpteur. Le Magnifique est conquis par son talent prĂ©coce et en fait son protĂ©gĂ©. En ce lieu dâĂ©lite, lâadolescent reçoit aussi lâenseignement humaniste de la philosophie nĂ©oplatonicienne, avec Jean Pic de la Mirandole et Marsile Ficin. [âŠ]
Emilie Pourbaix via le Salon Beige
Photo : Michel-Ange, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons
20/10/2024
Ce prĂȘtre, inspirĂ© par Jean Paul II et le Cardinal Wyszynski, a jouĂ© un rĂŽle important dans la rĂ©sistance pacifique au communisme. Entre 1982 et 1984, il a cĂ©lĂ©brĂ© 26 "messes pour la patrie" dans la paroisse Saint Stanislas Kostka Ă Varsovie. Ces messes, qualifiĂ©es de "deux heures de libertĂ©" par l'historienne Ewa Czaczkowska, offraient un espace de rĂ©confort spirituel et de rĂ©sistance morale face Ă l'oppression du rĂ©gime.
Ces "messes pour la patrie" Ă©taient un symbole puissant de rĂ©sistance, prĂŽnant la vĂ©ritĂ© de l'Ăvangile sans jamais attaquer directement le rĂ©gime. Elles ont contribuĂ© Ă briser la chaĂźne de la haine et de la peur, encourageant une rĂ©sistance non-violente qui a finalement menĂ© Ă la chute du communisme cinq ans plus tard.
Le PĂšre PopieĆuszko n'Ă©tait pas la seule victime de la rĂ©pression du rĂ©gime communiste contre l'Ăglise catholique. Entre 1976 et 1989, dix prĂȘtres ont Ă©tĂ© assassinĂ©s en Pologne. L'historien Jakub GoĆÄbiowski souligne que le rĂ©gime communiste considĂ©rait l'Ăglise comme un ennemi et surveillait constamment ses membres, notamment via le DĂ©partement 4 du ministĂšre de l'IntĂ©rieur.
Le politologue Andrzej Grajewski Ă©tablit un parallĂšle entre la Pologne communiste des annĂ©es 1980 et le roman dystopique "1984" de George Orwell. L'annĂ©e de la mort du PĂšre PopieĆuszko coĂŻncide avec l'annĂ©e choisie par Orwell pour son roman qui dĂ©crit une sociĂ©tĂ© totalitaire sous surveillance constante. La Pologne de l'Ă©poque, aprĂšs l'instauration de l'Ă©tat de guerre par le gĂ©nĂ©ral Jaruzelski, connaissait une surveillance accrue de la population par les services de sĂ©curitĂ© et un rĂ©seau d'informateurs.
L'Ăglise catholique offrait un espace de libertĂ© que le rĂ©gime ne pouvait contrĂŽler, ce qui provoquait sa fureur. Les messes pour la patrie Ă©taient qualifiĂ©es de "sĂ©ances de haine" par le porte-parole du gouvernement, rappelant les "deux minutes de haine" dĂ©crites dans "1984" pour manipuler la population.
Le PĂšre a subi des persĂ©cutions avant son assassinat. ArrĂȘtĂ© en 1983 sur la base de fausses accusations, il a Ă©tĂ© la cible de harcĂšlement et de provocations, y compris une tentative d'accident de voiture.
Son assassinat visait à justifier une répression accrue et à servir des rÚglements de compte internes au régime. Cependant, ses obsÚques se sont déroulées dans le calme et la dignité, suscitant une résistance massive et non-violente qui a contribué à l'effondrement du régime communiste.
Le PĂšre PopieĆuszko reste aujourd'hui un symbole de rĂ©sistance face aux abus de pouvoir ⊠dâoĂč quâils viennent, Ă lâemprise des idĂ©ologies et de la distorsion des langages, donc des diffĂ©rentes formes de conditionnement âorwellienâ.
Vivre sa foi comme un acte de recherche perpĂ©tuelle de la vĂ©ritĂ© et de la libertĂ© demeurent des dĂ©fis essentiels pour les chrĂ©tiens dâaujourdâhui.
SMR
18/10/2024
Il est l'auteur d'un Ă©vangile et du livre des Actes des ApĂŽtres. On y trouve plusieurs termes mĂ©dicaux pour parler de la maladie de ceux qui s'adressent Ă JĂ©sus. Soucieux d'authenticitĂ©, il nous dit avoir Ă©tudiĂ© ses sources, comme le mĂ©decin Ă©coute son patient pour mieux dire un diagnostic. Saint Luc, diocĂšse aux armĂ©esModeste et compatissant, il retient plus que les autres Ă©vangĂ©listes tout ce qui marque la bontĂ© du Sauveur: l'enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, la prostituĂ©e qui s'en va pardonnĂ©e, le bon larron. Dante dira de lui «Il est le scribe de la misĂ©ricorde du Christ». Heureux lui-mĂȘme d'avoir trouvĂ© le salut, il est, Ă sa maniĂšre, le chantre de l'amour incarnĂ© comme saint Jean le sera de l'amour infini de Dieu TrinitĂ©.
C'est lui qui nous a parlĂ© avec tant de dĂ©licatesse de la MĂšre de Dieu, la toute pure et toujours Vierge Marie dont il nous dit: «Elle mĂ©ditait toutes ces choses en son cĆur» ce qui veut dire qu'avec amour Marie relisait dans sa mĂ©moire les faits et gestes du Seigneur, pour en approfondir toute la signification, comme saint Luc l'a fait en Ă©coutant saint Paul et en nous transmettant cet Ă©vangile de la bontĂ© de notre PĂšre du ciel.
Homme cultivĂ©, il maniait le grec avec dextĂ©ritĂ© et avait Ă©tudiĂ© la mĂ©decine. C'est la raison pour laquelle il a Ă©tĂ©, tĂŽt, choisi comme patron des mĂ©decins, de mĂȘme que les deux frĂšres, saint CĂŽme et saint Damien, morts martyrs en Syrie. (DiocĂšse aux ArmĂ©es françaises)
FĂȘte de saint Luc, ĂvangĂ©liste. NĂ©, comme on le rapporte, Ă Antioche d'une famille paĂŻenne, mĂ©decin, il se convertit Ă la foi du Christ et devint le compagnon trĂšs cher de l'ApĂŽtre saint Paul. Dans son Ăvangile, il exposa avec soin tout ce que JĂ©sus a fait et enseignĂ©, en scribe de la misĂ©ricorde du Christ, et, dans les Actes des ApĂŽtres, il se fit l'historien des dĂ©buts de la vie de l'Ăglise jusqu'au premier sĂ©jour de saint Paul Ă Rome.
Source : Nominis