Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Lettre des Ă©vĂȘques de France Ă  l’occasion du JubilĂ© et de l’anniversaire du Concile de NicĂ©e

14/11/2024

Lettre des Ă©vĂȘques de France Ă  l’occasion du JubilĂ© et de l’anniversaire du Concile de NicĂ©e

 

Vers un jubilĂ© de l’EspĂ©rance

 

1. Le Jobel – la trompette du jubilĂ© – va bientĂŽt retentir. Le Pape François, fidĂšle Ă  la tradition de l’Église enracinĂ©e dans les prescriptions bibliques, a dĂ©clarĂ© 2025 « annĂ©e sainte ». Il nous encourage Ă  ĂȘtre « PĂšlerins de l’EspĂ©rance ». Il nous invite Ă  venir Ă  Rome prier dans les basiliques construites sur le tombeau des ApĂŽtres Pierre et Paul, pour y renouveler notre foi et notre joie de suivre le Seigneur JĂ©sus. À Rome ou ailleurs, le Saint PĂšre appelle Ă  profiter de ce jubilĂ© pour marcher d’un pas plus dĂ©cidĂ©.

 

2. C’est pourquoi, au seuil de cette annĂ©e, Ă  vous qui exercez une responsabilitĂ© pour l’annonce de l’Évangile en France, nous, vos Ă©vĂȘques, avons souhaitĂ© adresser ce message. Nous voudrions vous encourager Ă  vivre votre mission avec ferveur durant l’annĂ©e jubilaire comme un nouveau dĂ©part, en pĂšlerins et tĂ©moins de l’EspĂ©rance, dans notre monde qui l’attend, parfois de façon inquiĂšte ou angoissĂ©e. Nous le faisons dans un contexte oĂč les chrĂ©tiens sont soumis Ă  de nombreuses pressions et tentations, afin qu’ensemble, nous leur proposions la foi au Christ telle que la professe l’Église comme le critĂšre de l’attitude juste dans la relation Ă  Dieu et au monde.

 

Dans un contexte d’ombre et de lumiùre

 

3. Beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volontĂ©, dont de nombreux chrĂ©tiens, se mobilisent au service du bien commun, de la paix, de la fraternitĂ©. Nous en sommes tous tĂ©moins. La trompette du jubilĂ© de l’EspĂ©rance retentit donc dans un contexte riche de multiples et belles initiatives, de la fidĂ©litĂ© sans faille de nombreux ouvriers de l’Évangile et de vrais renouveaux, dont la croissance du nombre de catĂ©chumĂšnes. Tout cela fait notre joie.

 

4. Mais l’Église, qui n’est pas en dehors de ce monde, porte aussi en ses fils et filles, la marque de la finitude et du pĂ©chĂ©. Elle affronte des fragilitĂ©s et de graves scandales, dans un temps d’affaiblissement numĂ©rique et de transformation de nos structures pastorales.

5. Ce jubilĂ© sera cĂ©lĂ©brĂ© au sein d’une sociĂ©tĂ© civile blessĂ©e par la confusion des repĂšres – ce qui n’est pas sans lien avec un regain de violence et de radicalisation, y compris dans le dĂ©bat dĂ©mocratique –, par une fuite en avant inquiĂ©tante sur les questions « sociĂ©tales », par un fossĂ© grandissant entre riches et pauvres, et par les graves inquiĂ©tudes engendrĂ©es par un contexte international tendu, les souffrances dues aux migrations et les changements climatiques. Tout cela pĂšse et peut parfois fragiliser la capacitĂ© d’espĂ©rer. Or, c’est quand les temps sont plus difficiles que nous avons la belle mission d’ĂȘtre, selon l’expression du Pape, des « pĂšlerins de l’espĂ©rance ». C’est dans la nuit que brille la lumiĂšre de l’EspĂ©rance.

 

Une Espérance fondée

 

6. Cette EspĂ©rance, « contenue dans le cƓur de chaque personne comme un dĂ©sir et une attente du bien» n’est ni un optimisme de commande, ni une illusion rĂ©confortante ou le vague espoir de « lendemains qui chantent ». Elle n’est pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle se situe Ă  un autre niveau. EspĂ©rer revient toujours Ă  « espĂ©rer contre toute espĂ©rance » (Rm 4, 18). L’EspĂ©rance repose en dĂ©finitive sur la certitude du salut en JĂ©sus Christ : « Quant Ă  nous, nous avons vu et nous attestons que le PĂšre a envoyĂ© son Fils comme Sauveur du monde. (
) Nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru » (1 Jn 4, 14-16). Elle repose sur la promesse de JĂ©sus d’envoyer l’Esprit-Saint, qui rĂ©pand l’amour dans les cƓurs (Cf. Jn 15, 26 ; Rm 5, 5).

7. Nous croyons au Christ Sauveur et Ă  l’Esprit consolateur. Cette foi, adhĂ©sion de l’ñme et du cƓur, se professe : elle transmet un contenu, qui garantit notre communion et se rĂ©vĂšle porteur d’un sens et d’une EspĂ©rance inĂ©puisables, spĂ©cialement prĂ©cieux par temps de crise. Ce contenu est rĂ©sumĂ© dans les grands symboles de foi de l’Église.

 

Un anniversaire au cƓur du JubilĂ©

 

8. Il se trouve qu’en cette annĂ©e jubilaire, 2025 ans aprĂšs la naissance du Sauveur selon notre calendrier, nous cĂ©lĂ©brerons aussi le 1700° anniversaire du premier grand Concile ƓcumĂ©nique, le Concile de NicĂ©e, rĂ©union de tous les Ă©vĂȘques convoquĂ©s par l’empereur Constantin qui avaient pu rejoindre NicĂ©e, aujourd’hui ville de Turquie.

 

9. Ce n’est pas une coĂŻncidence anecdotique : il y a un lien entre l’EspĂ©rance Ă  laquelle invite le jubilĂ© et le concile de NicĂ©e. En effet, la question qui agitait l’Église en l’an 325, au moment du concile, garde une profonde actualitĂ©. Quelle Ă©tait-elle ? Il s’agissait de prĂ©ciser l’identitĂ© de JĂ©sus. Au IVĂšme siĂšcle, par dĂ©cision de l’empereur Constantin, le christianisme Ă©tait devenu une religion autorisĂ©e. Il apparaĂźt alors que les maniĂšres de comprendre qui est vraiment JĂ©sus Ă©taient diffĂ©rentes. Certains chrĂ©tiens, notamment sous l’influence d’Arius, prĂȘtre d’Alexandrie en Égypte, niaient sa divinitĂ©. Que Dieu « prenne chair », se fasse homme, ne leur semblait pas digne de l’image qu’ils se faisaient de Dieu. Ils voulaient prĂ©server l’absolue transcendance de Dieu, au prix d’une mĂ©connaissance de JĂ©sus lui-mĂȘme.

 

10. Les Ă©vĂȘques rĂ©unis Ă  NicĂ©e ont alors affirmĂ© la « consubstantialitĂ© » de JĂ©sus-Christ avec le PĂšre. Ce qui se traduit, dans la profession de foi dite de NicĂ©e-Constantinople, par cette formule que nous rĂ©citons sans peut-ĂȘtre en mesurer suffisamment la portĂ©e : « Il est Dieu nĂ©, nĂ© de Dieu, lumiĂšre nĂ©e de la lumiĂšre, vrai Dieu nĂ© du vrai Dieu. EngendrĂ© non pas créé, consubstantiel au PĂšre (
) ». La formule « consubstantiel au PĂšre » a Ă©tĂ© choisie pour dire la relation de JĂ©sus au PĂšre. Quoique distincts, le PĂšre et le Fils partagent une mĂȘme « substance » divine. Cette prĂ©cision du Credo n’enferme Ă©videmment pas le mystĂšre de Dieu, infiniment plus grand que nos pauvres mots, dans une dĂ©finition. Mais elle Ă©carte l’idĂ©e que Dieu le PĂšre aurait envoyĂ© un ĂȘtre intermĂ©diaire, un ange supĂ©rieur ou un sur-homme, pour nous sauver. Non : Dieu lui-mĂȘme, Dieu au sens le plus haut de ce terme, vient Ă  nous en JĂ©sus, pour nous sauver. En nous gardant fidĂšles Ă  ce que JĂ©sus a rĂ©vĂ©lĂ© de lui-mĂȘme, de son PĂšre et de l’Esprit, la profession de foi protĂšge ce mystĂšre contre notre tentation de le rĂ©duire en l’adaptant aux capacitĂ©s limitĂ©es de notre raison et Ă  nos schĂ©mas sur Dieu. Il ne s’agit donc pas d’une pure querelle de mots : il en va de la vĂ©ritĂ© de notre foi et donc de la vĂ©ritĂ© de notre salut.

 

Enjeu et actualité de Nicée

 

11. L’affirmation de NicĂ©e apporte quelque chose de proprement rĂ©volutionnaire quant Ă  l’image de Dieu, Ă  notre comprĂ©hension de l’homme, de l’Église et de son rapport au monde. C’est prĂ©cisĂ©ment pourquoi cette affirmation a Ă©tĂ© combattue : le courant arien a Ă©tĂ© trĂšs puissant au IV° siĂšcle et la « tentation arienne » persiste, peut-ĂȘtre inconsciemment, dans bien des images assez rĂ©pandues d’un Dieu dont la transcendance interdit une rĂ©elle proximitĂ© avec l’humanitĂ©.

12. Selon une telle perspective, JĂ©sus reste un admirable modĂšle Ă  imiter, porteur de valeurs, mais puisqu’il n’est plus reconnu comme Dieu, le mystĂšre pascal n’est plus Ɠuvre divine et, par sa mort et sa rĂ©surrection, JĂ©sus ne nous communique pas la vie divine. Le mystĂšre de la sainte TrinitĂ© s’estompe alors : l’éternelle communion d’amour des trois personnes est remplacĂ©e par le monothĂ©isme habituel d’un Dieu solitaire. Or, dans le paysage des grandes religions dites rĂ©vĂ©lĂ©es, l’exception chrĂ©tienne tient Ă  ce point central de notre foi, affirmĂ© Ă  NicĂ©e : l’homme JĂ©sus est Dieu. Cette affirmation, unique dans l’histoire religieuse de l’humanitĂ©, nous permet de croire que le Fils, Personne de la TrinitĂ©, a rĂ©ellement offert sa vie sur la Croix pour le salut de tous. Quelqu’un qui est Dieu, envoyĂ© par Dieu, le Fils Ă©ternel, s’est humiliĂ© pour venir Ă  nous et pour nous sauver de la mort et du pĂ©chĂ©.

13. Dieu fait homme en JĂ©sus ne nous considĂšre ni de haut, ni de loin, ni de maniĂšre impersonnelle. Sans cesser d’ĂȘtre Dieu, il ne craint pas de s’abaisser jusqu’à assumer notre humanitĂ© et Ă  prendre sur lui notre faiblesse et nos pĂ©chĂ©s, pour nous en dĂ©livrer et nous restaurer dans l’harmonie oĂč il nous avait Ă©tablis, avec lui, entre nous et avec toute la crĂ©ation. En JĂ©sus aboutit un grand mouvement qui traverse toute l’histoire biblique : Dieu ne vient pas tant Ă  nous comme sacrĂ©, sĂ©parĂ©, immuable, intouchable, mais comme le « trois fois Saint », l’Au-delĂ  de tout, l’Éternel, qui, en JĂ©sus-Christ, vient vers les pĂ©cheurs pour les rĂ©concilier, les guĂ©rir, les associer au mouvement de son amour. La rĂ©cente encyclique du Pape François, Dilexit nos, Il nous a aimĂ©s, sur « l’amour humain et divin du CƓur de JĂ©sus-Christ » montre comment la tradition spirituelle du « cƓur » a Ă©tĂ© et demeure une maniĂšre trĂšs appropriĂ©e de traduire la rĂ©vĂ©lation de cette immense charitĂ© : « Allons vers le CƓur du Christ, le centre de son ĂȘtre qui est une fournaise ardente d’amour divin et humain et qui est la plus grande plĂ©nitude que l’homme puisse atteindre ».

 

14. En JĂ©sus, nous contemplons en effet l’abĂźme d’amour et de misĂ©ricorde du PĂšre pour nous, pleinement rĂ©vĂ©lĂ© par la vie, l’enseignement et le mystĂšre pascal de son Fils. Chacun peut alors faire sienne l’extraordinaire dĂ©couverte de saint Paul : « Il m’a aimĂ© et s’est livrĂ© pour moi » (Ga 2, 20) ; et comprendre l’affirmation de l’ApĂŽtre Pierre, rempli de l’Esprit-Saint, Ă  propos de JĂ©sus : « En nul autre que lui, il n’y a de salut, car, sous le ciel, aucun autre nom n’est donnĂ© aux hommes, qui puisse nous sauver. » (Ac 4, 12).

 

15. Professer la foi de NicĂ©e, reçue dans l’Église, entraĂźne nĂ©cessairement une nouvelle façon de prier et de vivre : « En rĂ©alitĂ©, pour connaĂźtre le Seigneur, il ne suffit pas de savoir quelque chose sur Lui, mais il est nĂ©cessaire de le suivre, de se laisser toucher et changer par son Évangile ». Le Saint Pape Jean-Paul II invitait Ă  « garder le regard fixĂ© sur JĂ©sus, visage humain de Dieu et visage divin de l’homme ». Reconnaissons-nous vraiment que Dieu se rĂ©vĂšle sur le visage de JĂ©sus : « Celui qui m’a vu a vu le PĂšre » (Jn 14, 9) ? En tirons-nous les consĂ©quences ? Laissons-nous ce visage s’imprimer en nous, de sorte que notre regard sur les autres, sur tous les autres, et notre attitude vis Ă  vis d’eux soit ceux du Christ lui-mĂȘme ? L’Alliance nouvelle et Ă©ternelle, que le prophĂšte JĂ©rĂ©mie a annoncĂ©e (Jr 31, 31) et que JĂ©sus, vrai Dieu et vrai homme, inaugure, introduit une nouveautĂ© inouĂŻe dans notre relation Ă  Dieu et aux autres.

 

16. L’univers, par consĂ©quent, n’est plus organisĂ© selon les catĂ©gories du pur et de l’impur. Tout peut ĂȘtre pur pour ceux et celles qui se convertissent toujours Ă  la suite du Christ. La quĂȘte de Dieu ne se rĂ©sume pas Ă  Ă©viter ce qui est interdit et Ă  faire tout ce qui est permis ; elle consiste Ă  chercher le visage de JĂ©sus, Ă  se laisser transformer par sa grĂące, afin de participer de plus en plus Ă  l’amour de Dieu manifestĂ© dans le Christ.

 

17. Sur ce chemin, la priĂšre de l’Église est un exact reflet et la continuitĂ© de ce grand mystĂšre de l’incarnation. Dieu entrĂ© dans l’histoire y demeure prĂ©sent d’une maniĂšre Ă©minente dans des gestes et des paroles qui actualisent la promesse de JĂ©sus : « Je suis avec vous tous les ours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 20). La foi de NicĂ©e donne de redĂ©couvrir en notre liturgie la source et le sommet de la prĂ©sence vivante de Celui qui a voulu naĂźtre parmi nous, pauvre et humble. Il n’est pas un Dieu lointain agissant par des paroles et des gestes magiques, il est le Dieu qui marche avec nous dans l’humilitĂ© de notre humanitĂ©, Ă  laquelle il continue de s’unir par amour. « Quand deux ou trois sont rĂ©unis en mon nom, je suis lĂ , au milieu d’eux » (Mt 18, 20). Cette promesse se rĂ©alise Ă©galement dans les humbles Ă©glises de nos villages et dans nos magnifiques cathĂ©drales.

 

18. Parce que nous croyons, avec sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus, que « le Royaume de Dieu est au-dedans de nous», nous sommes stimulĂ©s Ă  transformer le monde par la puissance de l’Évangile, non pas Ă  la maniĂšre des hommes ou de quelque systĂšme politique que ce soit, mais Ă  la maniĂšre du Fils de Dieu venu pour sauver toute l’humanitĂ© : offrir sa vie par amour.

 

Le chrétien témoin de la joie du Salut pour tous

 

19. Aussi, en ce jubilĂ© de l’EspĂ©rance, voulons-nous vous inviter Ă  redĂ©couvrir profondĂ©ment que « la joie de l’Évangile remplit le cƓur et toute la vie de ceux qui rencontrent JĂ©sus » et que « ceux qui se laissent sauver par lui sont libĂ©rĂ©s du pĂ©chĂ©, de la tristesse, du vide intĂ©rieur, de l’isolement». Le JubilĂ© ravivera notre foi au Christ Sauveur, « venu chercher et sauver ce qui Ă©tait perdu » (Lc 9, 10).

 

20. MĂȘme si « le monde a de la haine » contre nous (cf. Jn 15, 18), nous rĂ©sisterons Ă  la tentation de nous protĂ©ger de lui, de nous en sĂ©parer, voire de prendre nous-mĂȘmes en haine ce monde « prisonnier du pĂ©chĂ© » (Ga 3, 22). PlutĂŽt que de choisir la confrontation, nous nous rappellerons que « Dieu a tellement aimĂ© le monde qu’il a envoyĂ© son Fils pour le sauver » (Jn 3, 16). Si nous devons dĂ©noncer ce qui, dans ce monde et dans la culture contemporaine est dĂ©shumanisant, contraire Ă  l’Évangile et Ă  la dignitĂ© humaine, nous le ferons courageusement, avec douceur et respect (cf 1 P 3, 16), sans omettre de commencer par le repĂ©rer dans notre propre cƓur. Mais nous ne rĂȘverons pas d’un monde idĂ©al oĂč tous reconnaĂźtraient JĂ©sus et suivraient ses voies sans hĂ©siter et sans errer. EntraĂźnĂ©s par JĂ©sus, au contraire, nous assumerons le fait de vivre dans un monde marquĂ© par le refus et le rejet, dans la confiance et l’espĂ©rance que ce monde-lĂ , parce que Dieu vient Ă  lui pour de vrai, pourra ĂȘtre transformĂ© de l’intĂ©rieur.

 

21. À ce monde ci, nous voulons donc avant tout annoncer l’Évangile, pour lequel nous sommes envoyĂ©s dans la puissance de l’Esprit-Saint. Nous sommes « un peuple destinĂ© au salut, pour annoncer les merveilles de Celui qui nous a appelĂ©s des tĂ©nĂšbres Ă  son admirable lumiĂšre » (1 P 2, 9). Nul ne peut ĂȘtre exclu de cette annonce Ă©vangĂ©lique, dont la foi de NicĂ©e est l’expression toujours authentique. A tous, nous annonçons ces merveilles, car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvĂ©s » (1 Tm 2, 4). Tous sont appelĂ©s Ă  entrer dans l’Alliance avec le Seigneur, Ă  devenir ses disciples, Ă  laisser sa misĂ©ricorde les relever Ă  chaque chute et Ă  vivre dans la communion avec lui Ă  tout jamais. Au festin du Royaume, tous sont appelĂ©s et cette joyeuse EspĂ©rance ne déçoit jamais (cf. Rm 5, 5). Ne nous laissons pas voler notre EspĂ©rance !

 

22. La foi de NicĂ©e dĂ©voile donc l’incomparable figure du Christ dans la profondeur de son mystĂšre et par lĂ , la grandeur et la beautĂ© de la vocation humaine. Des gĂ©nĂ©rations de chrĂ©tiens ont partagĂ© cette foi. Par JĂ©sus-Christ en effet, avec Lui et en Lui, dans l’Esprit qu’Il a promis, depuis deux millĂ©naires, une multitude de saints, depuis la Vierge Marie sa MĂšre, jusqu’aux innombrables saints « de la porte d’à cĂŽtĂ© 10», en passant par les saints canonisĂ©s ou bĂ©atifiĂ©s, ont laissĂ© ici-bas leur sillage lumineux et brillent au Ciel d’un Ă©clat dĂ©finitif. Les saints rĂ©alisent l’humanitĂ© la plus accomplie. Les mots de feu de Bernanos nous sont adressĂ©s : « Qui ne rougirait (
) de les laisser poursuivre seuls leur route immense ? Qui voudrait perdre sa vie Ă  ruminer le problĂšme du mal, plutĂŽt que de se jeter en avant ? Qui refusera de libĂ©rer la terre ? ».

 

23. A chaque siĂšcle de la vie de l’Église, par la grĂące du baptĂȘme et le don de l’Esprit-Saint reçu Ă  la confirmation, les saints ont suivi JĂ©sus, en authentiques disciples-missionnaires, car un disciple du Christ est nĂ©cessairement missionnaire. Il se sait envoyĂ© par Dieu, pour porter en ce monde quelque chose de sa bontĂ© et de sa lumiĂšre. Telle est encore aujourd’hui notre vocation de baptisĂ©s. JĂ©sus ne nous demande pas de dĂ©fendre des valeurs, il ne nous demande pas de le dĂ©fendre lui-mĂȘme, qui ne s’est pas dĂ©fendu Ă  l’Heure ultime. Il nous a appelĂ©s Ă  le suivre, non pas pour mourir cependant, mais pour vivre, maintenant et Ă  jamais. Cet appel passe par une charitĂ© qui dĂ©passe nos rĂ©flexes humains. Son sommet, manifestĂ© sur la Croix, est l’amour des ennemis : « PĂšre, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).

 

24. Le JubilĂ© de l’EspĂ©rance et l’anniversaire de NicĂ©e nous replacent devant la fascinante beautĂ© de Dieu qui s’incarne, qui s’abaisse et sollicite notre libertĂ©. Sa toute-puissance est celle d’un Amour « plus grand que notre cƓur » (cf 1 Jn 3, 20). Selon sa promesse : « J’îterai de votre chair le cƓur de pierre, je vous donnerai un cƓur de chair » (Ez 36, 26), dans sa MisĂ©ricorde, il nous dĂ©livre du mal, nous apprend Ă  aimer gĂ©nĂ©reusement, universellement, maintenant et jusqu’à la joie dĂ©finitive du Royaume, parfait accomplissement de tous nos dĂ©sirs et Ă©ternelle jubilation !

 

Artisans de l’unitĂ© du genre humain, avec nos frĂšres chrĂ©tiens

 

25. Pour cette annĂ©e jubilaire, un beau signe de la Providence est donnĂ© : en 2025, la date de PĂąques, dont le concile de NicĂ©e, dĂ©jĂ , s’était prĂ©occupĂ©, sera la mĂȘme (dimanche 20 avril) pour les catholiques, les protestants et les orthodoxes. La plupart des chrĂ©tiens du monde rendront ensemble tĂ©moignage au Christ ressuscitĂ©, « premier nĂ© d’entre les morts » (Col 1, 18), « ainĂ© d’une multitude de frĂšres » (Rm 8, 29) ! Que ce signe du calendrier soit un prĂ©lude Ă  l’unitĂ© des disciples du Christ et par elle Ă  celle du genre humain, pour un monde rĂ©conciliĂ© dans la fraternitĂ©, qui attend la participation de chacun de nous ! Quelle joie de nous y engager humblement et avec espĂ©rance.

 

Saint Jubilé !

 

26. Les trompettes du jubilĂ© de l’EspĂ©rance vont retentir. Nous, vos Ă©vĂȘques, certains que « les bontĂ©s de Dieu ne sont pas Ă©puisĂ©es, mais se renouvellent chaque matin » (Lm. 3, 22-23), au nom de notre mission de successeurs des ApĂŽtres, vous invitons tous, jeunes et vieux, malades et bien portants, familles, consacrĂ©s, cĂ©libataires, croyants de toutes sensibilitĂ©s, forts de nos richesses si variĂ©es, Ă  vivre de cette EspĂ©rance fondĂ©e en JĂ©sus-Christ. RĂ©pondons ensemble au magnifique et enthousiasmant appel Ă  la saintetĂ©, que nous adresse notre beau Dieu, trois fois saint, PĂšre, Fils et Saint-Esprit !

Comment le christianisme a combattu l’esclavage

13/11/2024

Comment le christianisme a combattu l’esclavage

Le christianisme, en prÎnant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage. C'est un véritable changement de paradigme.

Le christianisme, en prÎnant l'amour du prochain et l'égalité de tous devant Dieu, "que tous les hommes sont frÚres dans le Christ", a progressivement érodé les fondements idéologiques de l'esclavage.

 

La transformation des mentalitĂ©s a prĂ©cĂ©dĂ© les changements lĂ©gislatifs. L'Église par un processus graduel a utilisĂ© diffĂ©rents moyens, comme la promotion du servage, la paix de Dieu, la valorisation du travail manuel et la canonisation d'esclaves.

 

Le christianisme, en rupture avec d'autres civilisations a été unique en considérant l'esclavage comme un péché, contrairement à d'autres cultures qui l'acceptaient comme une pratique normale.

 

MalgrĂ© tout, le retour de l'esclavage dans certaines colonies Ă  partir de la Renaissance montre que les progrĂšs rĂ©alisĂ©s pouvaient ĂȘtre remis en question par des influences extĂ©rieures.

 

En conclusion, ce livre souligne que le christianisme a joué un rÎle fondamental dans l'abolition de l'esclavage en Occident, en transformant les mentalités et en offrant un cadre moral pour lutter contre cette pratique.

Ad majorem Macroni gloriam !

12/11/2024

Ad majorem Macroni gloriam !

Quoique
l’opinion grognant fort, voici qui pourrait pousser sa chĂšre   Ă©pouse, intuitive et maternelle, Ă  faire preuve de son autoritĂ© de professeur de théùtre. QualitĂ© incontestable en politique.
Mais ce n’est pas tout, une grande fiesta populaire semble se profiler Ă  l’horizon. Aurons-nous droit aux pom pom girls  et au dĂ©filĂ© du showbiz ? Le programme sera fourni sous peu.
Ainsi, Arielle Dombasle pourra assister Ă  cette parade mondaine en mini jupe ultra-courte dans une Ă©glise comme elle le fit la semaine derniĂšre, mais cette fois-ci sans subir les foudres du sacristain. Il faut prĂ©ciser - pur hasard - que notre jouvencelle avait choisi d’aller se recueillir Ă  St Nicolas du Chardonnet


BRICS, TRUMP, EUROPE : LA NOUVELLE GUERRE SE PRÉPARE

12/11/2024

BRICS, TRUMP, EUROPE : LA NOUVELLE GUERRE SE PRÉPARE

Lors du sommet des BRICS Ă  Kazan du 22 au 24 octobre 2024, la question de la dĂ©dollarisation des Ă©changes Ă©nergĂ©tiques a occupĂ© le devant de la scĂšne. Les cinq pays membres — Russie, Chine, Inde, BrĂ©sil et Afrique du Sud — ont discutĂ© de la rĂ©duction de leur dĂ©pendance au dollar amĂ©ricain pour leurs transactions Ă©nergĂ©tiques, visant ainsi Ă  contourner l'influence Ă©conomique des États-Unis. Cette dĂ©cision marque une tentative stratĂ©gique de ces nations pour renforcer leur autonomie Ă©conomique, en s'appuyant sur leur poids considĂ©rable dans la production Ă©nergĂ©tique mondiale, qui dĂ©passe les 40 %. Vladimir Poutine a soulignĂ© que ce tournant est une rĂ©ponse directe aux sanctions occidentales, remettant en cause la suprĂ©matie du dollar dans le commerce international.

 

L'Ă©lection inattendue de Donald Trump en 2024 a rapidement ravivĂ© les tensions Ă©conomiques mondiales, notamment dans le secteur Ă©nergĂ©tique. DĂšs son retour Ă  la Maison-Blanche, il a menacĂ© d'imposer des sanctions commerciales aux pays abandonnant le dollar pour leurs Ă©changes Ă©nergĂ©tiques, dans le but de protĂ©ger les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains. Trump a Ă©galement lancĂ© une offensive contre les politiques climatiques de son prĂ©dĂ©cesseur, annulant les subventions aux Ă©nergies renouvelables et qualifiant les initiatives de Joe Biden de "fraude coĂ»teuse". Cette rĂ©orientation vers une exploitation accrue des combustibles fossiles risque d'exacerber les tensions avec les BRICS, notamment face aux ambitions de ces nations pour diversifier leurs partenariats Ă©nergĂ©tiques.

 

Dans ce contexte, la COP 29 à Bakou s'annonce cruciale, surtout aprÚs l'élection de Trump, dont les positions climato-sceptiques contrastent vivement avec les objectifs internationaux de transition énergétique. Alors que la conférence vise à renforcer les engagements pris lors de l'Accord de Paris, Trump a déjà rejeté les recommandations du GIEC, qualifiant les mesures de lutte contre le changement climatique de "canular coûteux". Ses déclarations inquiÚtent les diplomates et pourraient compromettre les efforts mondiaux pour atteindre la neutralité carbone. Face à cette nouvelle donne politique, le sommet de Bakou servira de test pour mesurer la résilience des engagements climatiques internationaux.

 

On analyse le sujet avec Fabien Bouglé et Nicolas Stoquer sur GPTV.

 

Le rÎle de la PremiÚre Guerre mondiale dans la popularité de ThérÚse de Lisieux

11/11/2024

Le rÎle de la PremiÚre Guerre mondiale dans la popularité de ThérÚse de Lisieux

Avant la guerre, ThérÚse de Lisieux était déjà connue grùce à la publication de son autobiographie, "Histoire d'une ùme," en 1898 .
Cependant, c'est pendant la guerre que sa popularité a explosé, devenant une source d'espoir et de protection pour les soldats, surnommés les "Poilus" .


Les Poilus, confrontés à l'horreur des combats, ont trouvé en ThérÚse une figure de réconfort et d'intercession divine.
Ils portaient son image et ses reliques dans leurs musettes et l'invoquaient face au danger .
La correspondance des Poilus avec le Carmel de Lisieux témoigne de l'importance de ThérÚse dans leur vie :

DÚs septembre 1914, le Carmel recevait jusqu'à cent lettres par jour de soldats demandant l'aide et la protection de ThérÚse .
Ces lettres relatent des miracles, des guérisons et des protections attribuées à l'intercession de ThérÚse .
Un soldat a mĂȘme baptisĂ© son canon "Batterie sƓur ThĂ©rĂšse de l'Enfant-JĂ©sus" aprĂšs qu'il lui soit tombĂ© dessus sans le blesser .


Cette ferveur populaire a joué un rÎle important dans le processus de béatification de ThérÚse :

En 1916, un militaire, Pierre Mestre, a envoyé au pape Benoßt XV une collection de lettres de Poilus témoignant de leur dévotion à ThérÚse .
Cette initiative visait à démontrer la "piété populaire" entourant ThérÚse et à appuyer sa béatification .
L'afflux massif de lettres de soldats et de fidÚles a permis de "sauter une étape" dans le processus de béatification, en prouvant la réputation de sainteté de ThérÚse "dans le peuple de Dieu" .


La popularité de ThérÚse pendant la guerre ne s'est pas limitée aux lettres. Les soldats lui ont également offert de nombreux ex-voto :

BanniĂšres, mĂ©dailles, maquettes d'avions, statuettes de soldats, Ă©paulettes, insignes et mĂȘme des munitions et des liens de parachute ont Ă©tĂ© envoyĂ©s au Carmel de Lisieux en remerciement de la protection accordĂ©e par ThĂ©rĂšse .
Ces offrandes témoignent du lien profond qui unissait ThérÚse aux soldats du front, la considérant comme une véritable "compagne de tranchée" .


En conclusion, la PremiÚre Guerre mondiale a servi de catalyseur à la popularité de ThérÚse de Lisieux. La guerre a créé un contexte de peur, de souffrance et de besoin de spiritualité, auquel ThérÚse a répondu en offrant aux soldats un message d'espoir, de protection et de proximité avec Dieu.

 

Adapté de l'article de Valdemar de Vaux in Aleteia

GĂ©nĂ©ration dĂ©cervelĂ©e : l’intelligence artificielle (IA) chasse-t-elle la capacitĂ© d’écrire ?

10/11/2024

GĂ©nĂ©ration dĂ©cervelĂ©e : l’intelligence artificielle (IA) chasse-t-elle la capacitĂ© d’écrire ?

Sa sociĂ©tĂ© de logiciels Viaweb lancĂ©e en 1995 aura Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  fournir des services d’application avant d’ĂȘtre rachetĂ©e par Yahoo en 1998. Mais il a aussi Ă©tudiĂ© la philosophie et les beaux-arts. Je suis prĂȘte Ă  parier que j’aurais beaucoup de points de dĂ©saccord avec lui (d’ailleurs il a Ă©crit un essai intitulĂ© Comment ne pas ĂȘtre d’accord qui Ă©tablit la hiĂ©rarchie des dĂ©saccords exprimĂ©s, depuis la rĂ©futation raisonnĂ©e et complĂšte jusqu’à l’insulte) mais son dernier essai, sur son blog Ă  la prĂ©sentation minimaliste toute en paroles et pas du tout en images, mĂ©rite vraiment qu’on s’y arrĂȘte. Il y fait une prĂ©diction : « Dans quelques dĂ©cennies, il n’y aura plus grand-monde qui sache Ă©crire. » Dans ce domaine-lĂ  aussi, le grand remplacement de l’homme par l’intelligence fait son Ɠuvre : l’IA aura chassĂ© l’écriture. Et par consĂ©quent, la pensĂ©e


 

En tant qu’écrivain, il a compris d’expĂ©rience qu’un grand nombre de personnes ont du mal Ă  Ă©crire. « Les mĂ©decins savent combien de personnes ont un grain de beautĂ© qui les inquiĂšte ; les personnes qui savent installer un ordinateur savent combien de personnes en sont incapables ; les Ă©crivains savent combien de personnes ont besoin d’aide pour Ă©crire », Ă©crit-il.

 

Paul Graham : écrire est « fondamentalement difficile »
Pourquoi ? Parce que c’est « fondamentalement difficile ». « Pour bien Ă©crire il faut penser clairement, et penser clairement est difficile », constate Paul Graham – or plus on occupe un poste prestigieux, « plus celui-ci tend Ă  exiger qu’on Ă©crive beaucoup », ce qui s’accompagne d’une tension inĂ©vitable : devoir Ă©crire alors qu’on n’est pas douĂ© pour cela. D’oĂč la tentation du plagiat, qui se porte mĂȘme sur des passages anodins, que n’importe quelle personne Ă  peu prĂšs capable d’écrire aurait pu produire sans effort


« Il n’y a pas si longtemps encore, il n’existait pas de soupape de sĂ©curitĂ© pour Ă©vacuer la pression créée par ces forces opposĂ©es. On pouvait payer quelqu’un pour Ă©crire Ă  sa place, comme JFK, ou plagier, comme MLK, mais si on ne pouvait pas acheter ou voler des mots, il fallait les Ă©crire soi-mĂȘme. Par consĂ©quent, presque tous ceux qui Ă©taient censĂ©s Ă©crire devaient en faire l’apprentissage. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. L’IA a fait Ă©clater ce monde. La quasi-totalitĂ© de la pression exercĂ©e sur les rĂ©dacteurs s’est dissipĂ©e. L’IA peut le faire Ă  votre place, Ă  l’école comme au travail », note Graham.

Autrement dit : plus de pensĂ©e personnelle. Plus de mots choisis avec soin pour correspondre Ă  ce que l’on veut dire. On fait confiance Ă  la machine. Au robot. C’est une reddition devant la technique.

 

L’IA divisera le monde entre les Ă©criveurs et les non-Ă©criveurs
Paul Graham observe : « Le rĂ©sultat sera un monde divisĂ© entre les Ă©criveurs et les non-Ă©criveurs. Il y aura toujours quelques personnes sachant Ă©crire. Certains d’entre nous aiment Ă  Ă©crire. Mais le terrain “moyen” entre ceux qui savent Ă©crire et ceux qui ne savent pas Ă©crire du tout disparaĂźtra. A la place des Ă©crivains douĂ©s, des Ă©crivains corrects et de ceux qui ne savent pas Ă©crire du tout, il n’y aura plus que des Ă©crivains douĂ©s et des gens qui ne savent pas Ă©crire du tout. »

Et il poursuit : « Est-ce si grave ? N’est-il pas normal que des compĂ©tences disparaissent lorsque la technologie les rend obsolĂštes ? Il n’y a plus beaucoup de forgerons et cela ne semble pas ĂȘtre un problĂšme. Mais si, c’est un problĂšme. Cela tient Ă  une chose que j’ai dĂ©jĂ  mentionnĂ©e : Ă©crire, c’est penser. En rĂ©alitĂ©, il y a un type de rĂ©flexion qui ne peut se faire qu’en Ă©crivant. On ne saurait mieux dire que Leslie Lamport : “Si vous pensez sans Ă©crire, vous pensez seulement que vous pensez.” »

Pour conclure :

« Ainsi, un monde divisĂ© entre ceux qui Ă©crivent et ceux qui n’écrivent pas es est plus dangereux qu’il n’y paraĂźt. Il s’agira d’un monde de penseurs et de non-penseurs. Je sais dans quelle moitiĂ© je veux ĂȘtre, et je suis sĂ»r que vous aussi.

« Cette situation n’est pas sans prĂ©cĂ©dent. A l’époque prĂ©industrielle, la plupart des gens Ă©taient forts grĂące Ă  leur travail. Aujourd’hui, si l’on veut ĂȘtre fort, on fait de la musculation. Il y a donc encore des gens forts, mais seulement ceux qui choisissent de l’ĂȘtre.

« Il en ira de mĂȘme pour l’écriture. Il y aura toujours des gens intelligents, mais seulement ceux qui choisiront de l’ĂȘtre. »

« Quelle moitiĂ© » ? Ce disant, Paul Graham me paraĂźt optimiste. La facilitĂ© qu’offre l’IA risque de sĂ©duire bien plus que la moitiĂ© de nos contemporains, avant de devenir la norme pour des raisons de rentabilitĂ©. Avant de prendre la place de l’homme tout Ă  fait : pourquoi s’encombrer quand l’intelligence artificielle tient tous les bouts de la chaĂźne ?

 

L’invasion de l’IA arrive au moment oĂč la culture de l’écrit est partout – et partout menacĂ©e
A la lecture de l’essai de Paul Graham, une question se pose : est-il vrai que l’écriture est nĂ©cessaire Ă  la pensĂ©e ? Les civilisations orales ne transmettaient-elles pas la pensĂ©e par la parole dite et mĂ©morisĂ©e ? Pensez Ă  HomĂšre, qui jamais n’écrivit ses chefs-d’Ɠuvre. Ou Ă  Socrate, dont nous ne connaissons les arguments que par Platon. Ou encore au Christ, qui est le Verbe, le Logos, la pensĂ©e indĂ©passable : Il ne laissa aucun Ă©crit.

Mais il est vrai qu’en notre temps, la mĂ©moire – faute d’exercice parce que la parole peut s’écrire si facilement – est dĂ©faillante. Pour accĂ©der Ă  la pensĂ©e des innombrables autres, il faut bien passer par la lecture. Et elle ne s’apprend bien qu’en harmonie avec l’écrit. Ecrire permet de prĂ©ciser la pensĂ©e, de fixer l’attention, de soigner le raisonnement. Et de transmettre.

L’IA chasse l’écriture, observe avec justesse Paul Graham. Mais elle ne fait qu’achever un travail commencĂ© avec le dĂ©cervelage des enfants par des pĂ©dagogies qui dĂ©sapprennent Ă  penser : l’apprentissage de la lecture et de l’écriture par des mĂ©thodes globales entravent l’analyse et le raisonnement. Comme l’a montrĂ© Elisabeth Nuyts, la plongĂ©e quasi immĂ©diate dans la lecture rapide et silencieuse de mots entiers, en mĂȘme temps que l’enseignement de la grammaire « fonctionnelle » casse le lien entre la parole et le rĂ©el, et empĂȘche bien des jeunes d’avoir dans leur tĂȘte la petite voix silencieuse et intĂ©rieure qui permet d’« entendre » ce que l’on lit, et ce que l’on pense. Ceux-lĂ  sont dĂ©jĂ  dans le flou. L’intelligence artificielle aidera Ă  mieux le masquer encore, et sa montĂ©e enfoncera cette humanitĂ© un peu plus dans le prĂȘt Ă  penser. Ou la violence de celui qui ne peut pas exprimer ce qu’il ressent ou veut dire.

On peut lire la version originale de l’essai de Paul Graham ici : https://www.paulgraham.com/writes.html.

 

Jeanne Smits sur RITV

Discours du Président Macron à Notre-Dame : profanation ?

09/11/2024

Discours du Président Macron à Notre-Dame : profanation ?

En son temps le maréchal Pétain vint à Notre-Dame pour une messe à la mémoire des 641 victimes des bombardements anglo-américains de la Plaine St-Denis.
Il fut accueilli au milieu d’une foule Ă©norme ce 26 avril 1944 par le cardinal Suhard.

 

Le maréchal ne fit pas de discours dans Notre-Dame.

 

Quatre mois plus tard, le 26 aoĂ»t, c’est le tour du gĂ©nĂ©ral de Gaulle venu remercier Notre-Dame de la LibĂ©ration de Paris. 
Au passage,les hommes du gĂ©nĂ©ral empĂȘchĂšrent le cardinal ayant reçu PĂ©tain, de participer Ă  ce Te Deum, qui fut d’ailleurs remplacĂ© par un simple Magnificat plus facile, le chƓur Ă©tant restĂ© avec le cardinal par solidaritĂ©.   


Le général ne fit pas de discours dans Notre-Dame.


Remontons dans le temps, jusqu’au 19 aoĂ»t 1239. Le roi St Louis est Ă  la tĂȘte d' une petite armĂ©e qui se dirige vers Paris. L’équipĂ©e fait son entrĂ©e dans la capitale et marche en procession vers Notre-Dame, qui servira temporairement d’écrin aux reliques tant que les travaux de la Sainte-Chapelle ne sont pas terminĂ©s. Le roi dĂ©laisse ses parures royales, endosse une simple tunique et, pieds nus, en signe de respect et d’humilitĂ©, porte la Sainte Couronne jusqu’à la cathĂ©drale.

 

Certes, E.Macron a restaurĂ© la cathĂ©drale en 5 ans. Il a tenu le pari. Il a Ă©tĂ© le bienfaiteur. Soyons lui reconnaissant. Mais il n’est pas humble, il n’est pas discret. Sans aucune modestie, il va se fĂ©liciter lui-mĂȘme dans le Temple du Seigneur.

 

N’accusons pas Mgr Ulrich de faiblesse face Ă  l’évidence d’une pression. 

Mais comment ne pas ĂȘtre en  colĂšre face Ă  notre prĂ©sident qui va nous infliger son discours Ă©gocentrique, en ennemi de l’Eglise qui veut l’euthanasie, et qui constitutionnalise l’avortement, deux actes destructeurs de la France, fille aĂźnĂ©e de l’Eglise.

 

Alors, profanation ?

 

Prions Notre-Dame pour la conversion de notre président !

Marie de Magdala, une femme bouleversĂ©e par l’amour du Christ

08/11/2024

Marie de Magdala, une femme bouleversĂ©e par l’amour du Christ

Un film-documentaire (25 minutes) de Armel Joubert des Ouches

 

Une vie de scandales
Elle est ĂągĂ©e de 23 ans lorsqu’elle rencontre le Christ. Cette rencontre, sur un chemin de Palestine, va bouleverser sa vie.

Marie-Madeleine est l’une des figures les plus emblĂ©matiques de l’histoire de l’Eglise. Originaire de Magdala, petite ville situĂ©e en bordure du lac de TibĂ©riade, elle Ă©tait la sƓur de Marthe et de Lazare, ressuscitĂ© par le Christ. TrĂšs tĂŽt, elle est considĂ©rĂ©e comme une jeune fille « lĂ©gĂšre », se moquant de la vertu, multipliant les « aventures » scandaleuses et les amants. Cette vie de dĂ©sordres se serait poursuivie dans la maison de ses parents aprĂšs la mort de ces derniers, jusqu’à cette rencontre avec JĂ©sus.

 

Une rencontre qui bouleverse sa vie
C’est au moment oĂč JĂ©sus de Nazareth commence sa vie publique avec ses apĂŽtres que « la magdalĂ©enne » entend parler de cet homme « faisant parler les sourds et rendant la vue aux aveugles ». Marie-Madeleine est lĂ , cachĂ©e derriĂšre un arbre ou un muret. Elle regarde, elle Ă©coute. La Providence fait son Ɠuvre peu Ă  peu. C’est en apprenant la venue de JĂ©sus chez celui que les Evangiles appellent « Simon le Pharisien » que Marie-Madeleine s’y rend Ă  son tour. « Une femme pĂ©cheresse 
/
 apporta un vase d’albĂątre plein de parfum, se tint derriĂšre, aux pieds de JĂ©sus. Elle pleura et elle lui mouilla les pieds de ses larmes
 »

 

Elle ne le quittera plus
Selon l’Evangile de Luc, Marie-Madeleine aurait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©e de sept dĂ©mons par le Christ. AprĂšs avoir Ă©tĂ© « libĂ©rĂ©e » de sa vie de pĂȘchĂ©s, elle fera parti du groupe des « femmes-disciples » qui accompagnĂšrent JĂ©sus jusqu’à sa mort. Marie-Madeleine, « fidĂšle parmi les fidĂšles », aura le privilĂšge d’ĂȘtre la premiĂšre femme visitĂ©e par JĂ©sus Ă  sa rĂ©surrection. AprĂšs son dĂ©part forcĂ© de Palestine – les romains martyrisent les amis de JĂ©sus – elle monte dans une embarcation puis, aux cĂŽtĂ©s de Lazare, de Marie SalomĂ©, de Marie JacobĂ©, rejoint le nord-ouest de la MĂ©diterranĂ©e. Elle quittera ensuite les Saintes-Maries-de-la-Mer pour vivre dans une grotte Ă  plus de 200 km de lĂ , la grotte dite de « la Sainte Baume ».

 

Source : REINFORMATION.TV

 

 

 

 

 

 

Neuvaine pour Arnaud et Calixte

02/11/2024

Neuvaine pour Arnaud et Calixte

Voici la lettre du 31 que nous avons reçu de Louis de Lestang :

 

Chers amis,

Arnaud s’est battu une journĂ©e de plus. Merci mon Dieu !
Nous sommes extrĂȘmement reconnaissants envers tous les prĂȘtres, religieux et religieuses qui sont si nombreux Ă  se joindre aux priĂšres de notre famille et de tous nos amis. 
Un trĂšs grand merci Ă  tous ceux qui nous proposent leur aide et nous marquent leur soutien. Nous y sommes trĂšs sensibles et nous vous en remercions du fond du cƓur.  

Étant donnĂ© son Ă©tat critique, dĂšs dimanche matin Arnaud a reçu le sacrement des malades par un ami Chanoine de l’Institut du Christ Roi Souverain PrĂȘtre. 

AprĂšs ces 48 heures trĂšs dĂ©licates, nous entrons dans une deuxiĂšme phase au cours de laquelle le coma artificiel va ĂȘtre levĂ© pour voir comment Arnaud rĂ©agit. 
Les mĂ©decins jugent son Ă©tat gravissime, nous ne vous cachons pas notre angoisse pour les prochains jours. 
En effet, en dehors du cerveau qui est trĂšs fortement endommagĂ©, Arnaud a deux cervicales cassĂ©es. 
A cĂŽtĂ© de cela, la fracture du poignet gauche et de plusieurs cĂŽtes nous semblent secondaires. 

Devant cette situation trĂšs difficile, nous ne pouvons que vous demander de redoubler de ferveur dans votre priĂšre pour notre cher Arnaud. 
C’est pourquoi nous lançons dĂšs aujourd’hui une neuvaine Ă  Anne-Gabrielle Caron. Nous lui demandons d’intercĂ©der auprĂšs de Dieu pour qu’elle nous obtienne le miracle de la guĂ©rison complĂšte d’Arnaud. 


Nous vous invitons tous Ă  vous joindre Ă  cette neuvaine. 

Mon Pùre, mon Pùre je m’abandonne à Toi


 

Louis et Marie de Lestang 
Alexis et Camille
ClĂ©mence 
SolĂšne 
Nicolas 
Aymeline

 

 

 

 

 

Neuvaine par l'intercession de la servante de Dieu Anne Gabriel Caron

 


TrĂšs sainte TrinitĂ© par le cƓur ImmaculĂ© de Marie

nous Vous rendons grĂące pour Anne Gabrielle
de tout ce que Vous avez réalisé dans sa courte vie.
 

Elle s'est livrée à Votre amour
et était animée d'un grand zÚle pour le salut des ùmes.

Nous Vous prions, par son intercession,
de nous accorder la grĂące
de la guérison de Arnaud et de Calixte,
que nous sollicitons de Votre miséricorde infinie,
si telle est Votre volonté d'amour pour nous.

 AMEN. 

Notre pĂšre, 10 je vous salue marie, gloire au pĂšre.

Imprimatur du diocÚse de Fréjus-Toulon

 

 

 

Homélie de Mgr de Kerimel pour la consécration du diocÚse et de la ville de Toulouse

24/10/2024

Homélie de Mgr de Kerimel pour la consécration du diocÚse et de la ville de Toulouse

JĂ©sus est mort sur la croix, seul, abandonnĂ© par ses disciples, rejetĂ© par son peuple. Il a criĂ© vers son PĂšre : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonnĂ© ? » ; tout Ă©tait nuit en Lui et autour de Lui, car une Ă©clipse du soleil avait mis JĂ©rusalem dans l’obscuritĂ©. JĂ©sus est mort, parce qu’Il a pris sur Lui, dans sa chair, tout le mal accumulĂ© depuis les dĂ©buts de l’humanitĂ© et jusqu’à la fin des temps. Satan, le Prince de ce monde, semble vainqueur : JĂ©sus est mort.
 
Et voici qu’un soldat, d’un coup de lance, perce son CĂŽtĂ© et atteint son CƓur. Du CƓur de JĂ©sus sort du sang et de l’eau, semence, dans les tĂ©nĂšbres de la mort, d’une crĂ©ation nouvelle qui surgira du tombeau le troisiĂšme jour. L’amour, le vĂ©ritable amour dont la source est le CƓur de Dieu, n’est pas mort ; il est immortel, incorruptible, vainqueur du pĂ©chĂ© et de la mort, source de vie nouvelle. Le CƓur de Dieu est ouvert dĂ©finitivement pour toute l’humanitĂ©, pour les justes et les pĂ©cheurs, pour les victimes et les bourreaux. Le SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus est la rĂ©vĂ©lation la plus Ă©loquente de la victoire de l’Amour divin manifestĂ© par JĂ©sus, Fils de Dieu et Fils de l’homme, mort pour nos pĂ©chĂ©s et ressuscitĂ© d’entre les morts pour notre salut. 
 
La Vierge Marie, figure de l’Église, avec Saint Jean apĂŽtre de JĂ©sus-Christ, sont au pied de la croix. Ils recueillent, en quelque sorte, le sang et l’eau qui coulent du CƓur du Christ, symboles des sacrements, pour que tous ceux qui ont soif viennent puiser aux sources vives du salut et renaissent Ă  la vie nouvelle d’enfants de Dieu. Depuis la mort de JĂ©sus, ces quelques gouttes de sang et d’eau sont devenus un fleuve immense qui assainit tout sur son passage.
 
Dans notre monde, lĂ  oĂč rĂšgnent les tĂ©nĂšbres de la guerre, de la corruption, des diverses formes d’esclavage et d’abus, les tĂ©nĂšbres du mensonge, de la haine, de la dĂ©sespĂ©rance, partout oĂč rĂšgnent les tĂ©nĂšbres, l’amour n’est pas mort : des cƓurs d’hommes et de femmes s’ouvrent, se laissent blesser par la souffrance de leurs contemporains et agissent pour que le mal n’est pas le dernier mot. Dans les ruines fumantes des destructions opĂ©rĂ©es par les bombes, des hommes et des femmes ouvrent leur cƓur pour chercher les survivants et les libĂ©rer des dĂ©combres. Dans une sociĂ©tĂ© oĂč grandit la violence, l’exclusion, la solitude, des cƓurs s’ouvrent pour inviter au respect et Ă  la confiance ; dans une sociĂ©tĂ© qui a perdu le sens et se laisse fasciner par les tĂ©nĂšbres, des cƓurs s’ouvrent pour tĂ©moigner de l’espĂ©rance. Ces hommes et ces femmes de cƓur tĂ©moignent d’un autre monde possible, en apportant un peu de rĂ©confort, des soins mĂ©dicaux, une libĂ©ration, la lumiĂšre. Au cƓur de situations dramatiques, des pardons sont donnĂ©s, des gestes d’amour sont accomplis, dans la discrĂ©tion, tous les jours. 
 
Si nous voulons ĂȘtre disciples de JĂ©sus, disciples de son SacrĂ©-CƓur, il nous faut ĂȘtre des hommes et des femmes de cƓur, vulnĂ©rables Ă  la souffrance de nos contemporains. Notre place est lĂ  oĂč l’humanitĂ© est sous l’emprise des tĂ©nĂšbres, confrontĂ©e au mal et Ă  la mort obscure.
 
Si nous voulons vaincre avec le Christ, si nous voulons que rĂšgne le CƓur de JĂ©sus sur la ville et le diocĂšse de Toulouse, il nous faut combattre les racines du mal et du pĂ©chĂ© dans notre propre cƓur, rechercher, avec la grĂące de Dieu, l’humilitĂ©, fuir l’indiffĂ©rence, renoncer Ă  la violence, Ɠuvrer Ă  la justice, ĂȘtre artisans de paix, rechercher la puretĂ© de cƓur, ĂȘtre serviteur de la misĂ©ricorde, accepter de subir la contradiction.
 
La consĂ©cration de la ville et du diocĂšse au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus, ne portera ses fruits que dans la mesure oĂč nos cƓurs s’ouvriront toujours plus Ă  l’amour misĂ©ricordieux de Dieu. Laissons-nous introduire dans le CƓur de JĂ©sus, pour connaĂźtre et expĂ©rimenter la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur de l’amour du Christ dans notre propre vie ; alors nous saurons le voir Ă  l’Ɠuvre dans le monde. Nous apprendrons Ă  voir chaque personne humaine avec le regard aimant du Christ ; nous apprendrons Ă  discerner les Ă©vĂšnements Ă  partir de cette source.
 
La consĂ©cration de la ville et du diocĂšse au SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus est donc pour nous une invitation Ă  la conversion pour donner Ă  voir, dans notre monde blessĂ©, quelque chose du monde nouveau, nĂ© du CƓur transpercĂ© de JĂ©sus. Comment les communautĂ©s chrĂ©tiennes, avec toutes les personnes de bonne volontĂ©, sont-elles tĂ©moins et acteurs de la victoire de l’amour dans le monde, aujourd’hui ?
 
Nous sommes, parfois Ă  juste titre, scandalisĂ©s par le mal, et il est tentant de rĂ©agir par la maniĂšre forte, mais ce serait entrer dans une logique qui n’est pas celle de la crĂ©ation nouvelle, elle n’est celle du SacrĂ©-CƓur de JĂ©sus. Le mal n’est jamais vaincu par la force ; il est tout au plus freinĂ©, empĂȘchĂ© de se rĂ©pandre, mais il n’est pas Ă©radiquĂ©. « Rien par la force, tout par amour », disait Saint François de Sales. Le mal n’est jamais vaincu par le mal ; les guerres nous le montrent, elles sont toujours un Ă©chec. « Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien », Ă©crit St Paul dans sa lettre au Romains.
 
Saint Paul atteste la victoire de l’amour du Christ. « Qui pourra nous sĂ©parer de l’amour du Christ ? la dĂ©tresse ? l’angoisse ? la persĂ©cution ? la faim ? le dĂ©nuement ? le danger ? le glaive ?... Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grĂące Ă  celui qui nous a aimĂ©s. J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les PrincipautĂ©s cĂ©lestes, ni le prĂ©sent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abĂźmes, ni aucune autre crĂ©ature, rien ne pourra nous sĂ©parer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ JĂ©sus notre Seigneur » (Rom. 8, 34-35 ; 37-39).
 

 
 
+ Guy de Kerimel
ArchevĂȘque de Toulouse

Ordinations dans le diocĂšse de Toulon

24/10/2024

Ordinations dans le diocĂšse de Toulon

Je me rĂ©jouis d’annoncer l’ordination de six sĂ©minaristes de la SociĂ©tĂ© des Missionnaires de la MisĂ©ricorde Divine, qui aura lieu le 1er dĂ©cembre Ă  15h30, Ă  la CollĂ©giale de Lorgues.


Ces ordinations sont le fruit d’un dialogue confiant et paisible entretenu avec le supĂ©rieur de la communautĂ© et le DicastĂšre pour le Culte Divin. En effet, les statuts de cette communautĂ© indiquent l’utilisation pour les prĂȘtres et diacres des livres liturgiques d’avant le concile. Or, l’emploi de l’ancien missel nĂ©cessite une concession qui ne peut ĂȘtre octroyĂ©e Ă  un prĂȘtre rĂ©cemment ordonnĂ© que par le Saint-SiĂšge. J’avais donc initiĂ© des Ă©changes loyaux avec le DicastĂšre compĂ©tent pour favoriser les ordinations et suis heureux de cette issue favorable.


Je suis attentif aux diffĂ©rentes sensibilitĂ©s qui rayonnent dans le diocĂšse de FrĂ©jus-Toulon, au regard des normes liturgiques et de la fidĂ©litĂ© Ă  l’Église. Il est primordial de poursuivre notre travail pour l’unitĂ©.


Je me suis engagĂ© avec dĂ©termination pastorale et sollicitude paternelle auprĂšs des Missionnaires de la MisĂ©ricorde Divine qui reconnaissent la validitĂ© du missel actuel et recherchent depuis leur fondation, il y a presque 20 ans, une vĂ©ritable insertion dans la vie diocĂ©saine sous l’autoritĂ© de l’évĂȘque. Je suis heureux de les accompagner et les remercie de leur confiance et de leur gĂ©nĂ©rositĂ© au service de l’Église.


J’invite chacun Ă  prier pour eux et pour les artisans d’unitĂ©, afin que la liturgie ne soit pas le lieu d’un combat, mais d’une communion en JĂ©sus-Christ Sauveur.


Mgr François TOUVET
ÉvĂȘque coadjuteur de FrĂ©jus-Toulon

La porte des ténÚbres - l'émergence d'une nouvelle société - Toulouse 2024

24/10/2024

La porte des ténÚbres - l'émergence d'une nouvelle société - Toulouse 2024

Vatican-Chine, la prolongation de l'accord nuit à l'Église

23/10/2024

Vatican-Chine, la prolongation de l'accord nuit à l'Église

Le Saint-SiĂšge implore une certaine reconnaissance, le gouvernement chinois poursuit son chemin. C'est l'impression que l'on ressent au-delĂ  des propos circonstanciels qui ont accompagnĂ© hier l'annonce du renouvellement pour quatre ans de l'accord secret entre la Chine et le Vatican sur la nomination des Ă©vĂȘques et l'administration de l'Église catholique en Chine.

 

Le renouvellement de l'accord - signĂ© pour la premiĂšre fois en 2018 puis renouvelĂ© pour deux ans en deux ans - Ă©tait une Ă©vidence aprĂšs les dĂ©clarations des derniers mois, notamment du secrĂ©taire d'État Pietro Parolin, dans lesquelles le Saint-SiĂšge a montrĂ© toutes les occasions possibles dĂ©termination Ă  poursuivre la collaboration avec le rĂ©gime communiste, mĂȘme si le rĂ©sultat est tout sauf positif. Et c'Ă©tait Ă©vident aprĂšs les occasions créées par le pape François de faire l'Ă©loge de la Chine - « une promesse et une espĂ©rance pour l'Église » - et l'attitude du gouvernement de PĂ©kin envers l'Église (« Je suis content des dialogues avec la Chine, le rĂ©sultat est bon») : dĂ©clarations faites lors du  voyage de retour depuis l'Asie du Sud-Est en septembre ,

 

Ce qui n’était cependant pas Ă©vident, c’était la durĂ©e de l’accord. Il y a quelques mois encore, on tenait pour acquis que le troisiĂšme renouvellement serait dĂ©finitif, mais la fermeture de PĂ©kin Ă  toute concession a provoquĂ© un ralentissement du Saint-SiĂšge, qui a donc proposĂ© un nouveau renouvellement de deux ans. Le gouvernement chinois s'est ensuite relancĂ© pour quatre ans, il semblait qu'un accord final avait Ă©tĂ© trouvĂ© depuis trois ans mais PĂ©kin a gagnĂ©.

 

On se souvient que le cardinal Parolin, le 22 mai dernier, en marge d'une confĂ©rence tenue Ă  Rome pour commĂ©morer le centiĂšme anniversaire du Concile de Shanghai, avait dĂ©clarĂ© espĂ©rer que l'accord "serait amĂ©liorĂ© sur certains points", sans toutefois prĂ©ciser lesquels. Et il a Ă©galement fixĂ© l'objectif du Vatican comme Ă©tant "de pouvoir avoir une prĂ©sence stable en Chine mĂȘme si elle ne prend pas initialement la forme d'une reprĂ©sentation pontificale, d'une nonciature apostolique...". PĂ©kin a rĂ©pondu avec parcimonie Ă  ces deux demandes.

 

Dire qu'il y a quelques points Ă  amĂ©liorer est cependant un euphĂ©misme, car si l'objectif du Saint-SiĂšge est l'unitĂ© de l'Église chinoise et sa libertĂ©, il faut reconnaĂźtre que six annĂ©es d'accords secrets ont Ă©loignĂ© le objectif plutĂŽt que de le rapprocher. Les rĂ©sultats concernant les nominations des Ă©vĂȘques (qui ont Ă©galement Ă©tĂ© faites sans accords secrets) ont Ă©tĂ© mĂ©diocres : seuls neuf Ă©vĂȘques ont Ă©tĂ© nommĂ©s en six ans, tandis que plus de 30 diocĂšses restent non couverts (un tiers du total). De plus, ces nominations donnaient l’impression de suivre le scĂ©nario dĂ©cidĂ© par PĂ©kin et approuvĂ© par le Vatican. Et Ă  certaines occasions, le gouvernement de PĂ©kin a Ă©galement « oubliĂ© » d'avertir le Saint-SiĂšge : le cas le plus sensationnel a Ă©tĂ© celui d'avril 2023 lorsque le rĂ©gime chinois a nommĂ© Mgr Shen Bin comme Ă©vĂȘque de Shanghai, le dĂ©plaçant du diocĂšse de Haimen.

 

Un coup d'État difficilement digĂ©rĂ© par les autoritĂ©s du Vatican, et ce n'est qu'au bout de trois mois que le pape François a approuvĂ© la nomination tandis que le cardinal Parolin a appelĂ© les autoritĂ©s de PĂ©kin Ă  "un dialogue sincĂšre".

 

Mais le Vatican a en fait Ă©galement acceptĂ© la nouvelle gĂ©ographie des diocĂšses chinois dĂ©cidĂ©e unilatĂ©ralement par PĂ©kin. Deux cas ont Ă©tĂ© emblĂ©matiques en ce sens : en novembre 2022, les autoritĂ©s chinoises ont nommĂ© Mgr John Peng Weizhao comme Ă©vĂȘque auxiliaire de Jianxi, diocĂšse créé par PĂ©kin Ă  l'insu du Saint-SiĂšge, qui a alors dĂ» faire preuve de courage. Et en janvier dernier, Mgr Antonio Sun Wenjun a Ă©tĂ© nommĂ© Ă©vĂȘque de Weifang, diocĂšse Ă©galement créé par les autoritĂ©s chinoises mais cette fois avec le consentement (obligatoire) du pape selon la gĂ©ographie de l'Église chinoise dĂ©cidĂ©e par le gouvernement de PĂ©kin. Les diocĂšses seraient 104 au lieu des 147 circonscriptions ecclĂ©siastiques (qui comprennent Ă©galement les prĂ©fectures et les administrations ecclĂ©siastiques) traditionnellement reconnues par le Saint-SiĂšge.

 

A ces maigres rĂ©sultats, tous dĂ©sĂ©quilibrĂ©s en faveur de PĂ©kin, il faut ajouter que les accords ont produit la reconnaissance de facto de l'Association patriotique des catholiques chinois, qui est l'organisme créé et contrĂŽlĂ© par le Parti communiste, et dont font Ă©videmment partie aussi les deux Ă©vĂȘques chinois prĂ©sents au Synode sur la synodalitĂ© en cours au Vatican. La reconnaissance de l'Association Patriotique et l'invitation du Vatican Ă  y adhĂ©rer ont eu pour effet collatĂ©ral Ă©vident d'augmenter la persĂ©cution de ceux qui refusent de se soumettre au parti, ce que nous avons signalĂ© Ă  plusieurs reprises.

 

Ces derniers jours, l'Institut amĂ©ricain Hudson a publiĂ© un rapport (1) qui fournit des preuves des persĂ©cutions subies par dix Ă©vĂȘques Ă  la suite de l'accord sino-Vatican. Dix Ă©vĂȘques catholiques persĂ©cutĂ©s en Chine, tel est le titre du rapport Ă©ditĂ© par Nina Shea, une chercheuse de renom qui se consacre Ă  la dĂ©fense de la libertĂ© religieuse depuis des dĂ©cennies. Le rapport dĂ©montre que la situation des dix Ă©vĂȘques examinĂ©s n'est que la pointe de l'iceberg d'une persĂ©cution qui s'est intensifiĂ©e aprĂšs les accords signĂ©s avec le Vatican en 2018 et qui touche des millions de catholiques chinois.

 

Une persĂ©cution qui peut s'intensifier aussi grĂące au silence du Saint-SiĂšge, plus soucieux d'entretenir de bonnes relations avec PĂ©kin que de dĂ©fendre les catholiques chinois. Silence absolu Ă©galement sur la situation Ă  Hong Kong, oĂč l'Église est soumise au contrĂŽle croissant du rĂ©gime communiste, grĂące Ă©galement Ă  la nouvelle loi sur la sĂ©curitĂ© nationale qui a dĂ©jĂ  provoquĂ© l'arrestation de nombreux catholiques, dont le plus cĂ©lĂšbre est l'Ă©diteur Jimmy. LaĂŻ. Et enfin silence aussi sur l'attitude de plus en plus agressive dans la zone Asie-Pacifique, Ă  commencer par les vastes et rĂ©pĂ©tĂ©es manƓuvres militaires contre l'Ăźle de Taiwan : une menace supplĂ©mentaire pour la paix mondiale totalement ignorĂ©e dans les messages du Pape.

 

Enfin, il faut aussi constater Ă  quel point cet accord corrompt le « vocabulaire » catholique. Afin de justifier la « sinisation » de l’Église imposĂ©e par le prĂ©sident chinois Xi Jinping, on a dĂ©sormais tendance Ă  utiliser ce mot comme synonyme d’inculturation. Terrible mystification, rĂ©pĂ©tĂ©e non par hasard par l'un des Ă©vĂȘques chinois prĂ©sents au Synode, Mgr Yang Yongqiang, qui dans son discours a rĂ©itĂ©rĂ© son adhĂ©sion « Ă  la direction de la sinisation du catholicisme », qui n'est autre que la soumission du Église aux directives du Parti communiste. Il suffirait de lire le « Plan quinquennal pour la sinisation du catholicisme en Chine (2023-2027) », approuvĂ© le 14 dĂ©cembre par la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques catholiques et l'Association patriotique (les deux organismes sous le contrĂŽle du Parti communiste ).

 

Un prix trÚs cher donc payé par le Saint-SiÚge pour maintenir vivant un semblant de dialogue avec la Chine. Et aucun signe ne laisse penser que les choses pourraient évoluer différemment au cours des quatre prochaines années.

 

(1) Note de SMR : Les "instituts" américains qui établissent des rapports sur la Chine sont à considérer avec réserve pour des raisons politiques évidentes !

Michel Ange, le génie et la foi

23/10/2024

Michel Ange, le génie et la foi

«Je suis Celui qui fit, dĂšs tes primes annĂ©es,/tes yeux ingĂ©nus se tourner vers la beautĂ©/Qui, de la terre au Ciel, tout vivant vous Ă©lĂšve. »
Dans ces vers, issus de ses poĂšmes, Michel-Ange, faisant parler Dieu, Ă©voque sa soif absolue de beautĂ©, derriĂšre laquelle, de plus en plus, il discernera l’appel de Dieu. Cette soif, qui a irriguĂ© et orientĂ© toute son Ɠuvre, est la principale clĂ© de lecture de cet artiste hors du commun dont l’art, cherchant « à lier le beau et le bien », est « comme l’ombre des perfections divines », Ă©crit Henri Charlier (1883-1975), lui-mĂȘme peintre et auteur d’essais sur l’art (L’Art et la PensĂ©e, 1972).

 

En plein Quattrocento – l’ñge d’or de la Renaissance italienne –, Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simoni naĂźt, en 1475, dans une famille pauvre de Caprese, prĂšs de Florence. AprĂšs avoir perdu sa mĂšre Ă  l’ñge de 6 ans, il quitte sa famille et l’école Ă  12 ans, pour assouvir sa passion du dessin et rĂ©aliser son rĂȘve, en entrant Ă  l’atelier du cĂ©lĂšbre peintre Ghirlandaio. Deux ans plus tard, ce dernier l’envoie auprĂšs de Laurent de MĂ©dicis – le Magnifique –, mĂ©cĂšne Ă©clairĂ© et tyran politique de Florence.

 

Ce grand amateur d’art cherche alors de jeunes sculpteurs prometteurs pour copier, dans son Ă©cole d’artistes, des statues romaine et grecque, que la Renaissance redĂ©couvre avec fascination. SituĂ©e dans les jardins du couvent San Marco, les MĂ©dicis y ont rĂ©uni leur collection de statuaire antique, pour former une acadĂ©mie, vĂ©ritable petit centre du monde artistique et intellectuel. Le jeune apprenti de 14 ans y devient Ă©lĂšve de Bertoldo di Giovanni, lui-mĂȘme Ă©lĂšve du grand Donatello. Il se dĂ©finira dĂ©sormais toujours comme un sculpteur. Le Magnifique est conquis par son talent prĂ©coce et en fait son protĂ©gĂ©. En ce lieu d’élite, l’adolescent reçoit aussi l’enseignement humaniste de la philosophie nĂ©oplatonicienne, avec Jean Pic de la Mirandole et Marsile Ficin. [
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Emilie Pourbaix via le Salon Beige
Photo : Michel-Ange, CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons

Le PĂšre Jerzy PopieƂuszko, martyr de la rĂ©sistance polonaise

20/10/2024

Le PĂšre Jerzy PopieƂuszko, martyr de la rĂ©sistance polonaise

Ce prĂȘtre, inspirĂ© par Jean Paul II et le Cardinal Wyszynski, a jouĂ© un rĂŽle important dans la rĂ©sistance pacifique au communisme. Entre 1982 et 1984, il a cĂ©lĂ©brĂ© 26 "messes pour la patrie" dans la paroisse Saint Stanislas Kostka Ă  Varsovie. Ces messes, qualifiĂ©es de "deux heures de libertĂ©" par l'historienne Ewa Czaczkowska, offraient un espace de rĂ©confort spirituel et de rĂ©sistance morale face Ă  l'oppression du rĂ©gime.

Ces "messes pour la patrie" Ă©taient un symbole puissant de rĂ©sistance, prĂŽnant la vĂ©ritĂ© de l'Évangile sans jamais attaquer directement le rĂ©gime. Elles ont contribuĂ© Ă  briser la chaĂźne de la haine et de la peur, encourageant une rĂ©sistance non-violente qui a finalement menĂ© Ă  la chute du communisme cinq ans plus tard.


Le PĂšre PopieƂuszko n'Ă©tait pas la seule victime de la rĂ©pression du rĂ©gime communiste contre l'Église catholique. Entre 1976 et 1989, dix prĂȘtres ont Ă©tĂ© assassinĂ©s en Pologne. L'historien Jakub GoƂębiowski souligne que le rĂ©gime communiste considĂ©rait l'Église comme un ennemi et surveillait constamment ses membres, notamment via le DĂ©partement 4 du ministĂšre de l'IntĂ©rieur.


Le politologue Andrzej Grajewski Ă©tablit un parallĂšle entre la Pologne communiste des annĂ©es 1980 et le roman dystopique "1984" de George Orwell. L'annĂ©e de la mort du PĂšre PopieƂuszko coĂŻncide avec l'annĂ©e choisie par Orwell pour son roman qui dĂ©crit une sociĂ©tĂ© totalitaire sous surveillance constante. La Pologne de l'Ă©poque, aprĂšs l'instauration de l'Ă©tat de guerre par le gĂ©nĂ©ral Jaruzelski, connaissait une surveillance accrue de la population par les services de sĂ©curitĂ© et un rĂ©seau d'informateurs. 


L'Église catholique offrait un espace de libertĂ© que le rĂ©gime ne pouvait contrĂŽler, ce qui provoquait sa fureur. Les messes pour la patrie Ă©taient qualifiĂ©es de "sĂ©ances de haine" par le porte-parole du gouvernement, rappelant les "deux minutes de haine" dĂ©crites dans "1984" pour manipuler la population. 


Le PĂšre  a subi des persĂ©cutions avant son assassinat. ArrĂȘtĂ© en 1983 sur la base de fausses accusations, il a Ă©tĂ© la cible de harcĂšlement et de provocations, y compris une tentative d'accident de voiture. 


Son assassinat visait Ă  justifier une rĂ©pression accrue et Ă  servir des rĂšglements de compte internes au rĂ©gime. Cependant, ses obsĂšques se sont dĂ©roulĂ©es dans le calme et la dignitĂ©, suscitant une rĂ©sistance massive et non-violente qui a contribuĂ© Ă  l'effondrement du rĂ©gime communiste. 


Le PĂšre PopieƂuszko reste aujourd'hui un symbole de rĂ©sistance face  aux abus de pouvoir 
  d’oĂč qu’ils viennent, Ă  l’emprise des idĂ©ologies et de la distorsion des langages, donc des diffĂ©rentes formes de conditionnement “orwellien”. 

 

Vivre sa foi comme un acte de recherche perpĂ©tuelle de la vĂ©ritĂ© et de la libertĂ© demeurent des dĂ©fis essentiels pour les chrĂ©tiens d’aujourd’hui.

 

SMR

18 octobre - Saint Luc

18/10/2024

18 octobre - Saint Luc

Il est l'auteur d'un Ă©vangile et du livre des Actes des ApĂŽtres. On y trouve plusieurs termes mĂ©dicaux pour parler de la maladie de ceux qui s'adressent Ă  JĂ©sus. Soucieux d'authenticitĂ©, il nous dit avoir Ă©tudiĂ© ses sources, comme le mĂ©decin Ă©coute son patient pour mieux dire un diagnostic. Saint Luc, diocĂšse aux armĂ©esModeste et compatissant, il retient plus que les autres Ă©vangĂ©listes tout ce qui marque la bontĂ© du Sauveur: l'enfant prodigue, le bon Samaritain, la brebis perdue, la prostituĂ©e qui s'en va pardonnĂ©e, le bon larron. Dante dira de lui «Il est le scribe de la misĂ©ricorde du Christ». Heureux lui-mĂȘme d'avoir trouvĂ© le salut, il est, Ă  sa maniĂšre, le chantre de l'amour incarnĂ© comme saint Jean le sera de l'amour infini de Dieu TrinitĂ©.


C'est lui qui nous a parlĂ© avec tant de dĂ©licatesse de la MĂšre de Dieu, la toute pure et toujours Vierge Marie dont il nous dit: «Elle mĂ©ditait toutes ces choses en son cƓur» ce qui veut dire qu'avec amour Marie relisait dans sa mĂ©moire les faits et gestes du Seigneur, pour en approfondir toute la signification, comme saint Luc l'a fait en Ă©coutant saint Paul et en nous transmettant cet Ă©vangile de la bontĂ© de notre PĂšre du ciel.


Homme cultivĂ©, il maniait le grec avec dextĂ©ritĂ© et avait Ă©tudiĂ© la mĂ©decine. C'est la raison pour laquelle il a Ă©tĂ©, tĂŽt, choisi comme patron des mĂ©decins, de mĂȘme que les deux frĂšres, saint CĂŽme et saint Damien, morts martyrs en Syrie. (DiocĂšse aux ArmĂ©es françaises)


FĂȘte de saint Luc, ÉvangĂ©liste. NĂ©, comme on le rapporte, Ă  Antioche d'une famille paĂŻenne, mĂ©decin, il se convertit Ă  la foi du Christ et devint le compagnon trĂšs cher de l'ApĂŽtre saint Paul. Dans son Évangile, il exposa avec soin tout ce que JĂ©sus a fait et enseignĂ©, en scribe de la misĂ©ricorde du Christ, et, dans les Actes des ApĂŽtres, il se fit l'historien des dĂ©buts de la vie de l'Église jusqu'au premier sĂ©jour de saint Paul Ă  Rome.

 

Source : Nominis