Le blog du Temps de l'Immaculée.

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Guerre, Église et État : Perspectives Contemporaines

28/03/2025

Guerre, Église et État : Perspectives Contemporaines

Les participants du Club des Hommes en Noir expriment un scepticisme marquĂ© quant Ă  la rĂ©alitĂ© de cette guerre et aux motivations politiques sous-jacentes de Macron, Ă©voquant une possible instrumentalisation Ă  des fins internes et europĂ©ennes. Ils abordent Ă©galement le rĂŽle de l'Église face aux conflits, les critĂšres de la guerre juste, et la question de l'adhĂ©sion des citoyens Ă  une potentielle mobilisation, soulignant les divisions et le manque d'unitĂ© nationale. En conclusion, l'Ă©mission offre une perspective critique sur le discours gouvernemental et les enjeux gĂ©opolitiques actuels Ă  la lumiĂšre des principes catholiques et de la situation politique française.

 

 

 

Découvrez un extrait du thriller psychologique Nefarious

28/03/2025

Découvrez un extrait du thriller psychologique Nefarious

Avec : Sean Patrick Flanery (Edward Wayne Brady et Nefariamus / « Nefarious »), Jordan Belfi (Dr James Martin), Tom Ohmer (le directeur de la prisonTom Moss), Glenn Beck (Glenn Beck), Daniel Martin Berkey (le pĂšre Louis), Mark De Alessandro (Dr Alan Fischer),Cameron Arnett (l’administrateur Styles), James Healy Jr. (le gardien de la porte), Sarah Hernandez (le caporal Mendez), Jarret LeMaster (l’officier Wilson), Grifon Aldren (le sergent Wilborn), Eric Hanson (l’assistant du directeur Anderson), Stelio Savante (le dĂ©tective Russo), Robert Peters (le Dr Stewart), Tina Toner (Renee Davenport), Maura Corsini (Melanie Carter). ScĂ©nario : Cary Solomon et Chuck Konzelman d’aprĂšs le roman « A Nefariuos Plot » de Steve Deace. Directeur de la photographie : Jason Head. Musique : Bryan E. Miller.

 

Au cƓur du combat eschatologique


Les scĂ©naristes et rĂ©alisateurs Cary Solomon et Chuck Konzelman auxquels on doit Unplanned 2019, une magistrale dĂ©monstration de l’horreur qu’est l’avortement, se livrent avec Nefarious Ă  un exercice assez surprenant. S’agissant de disserter sur l’existence du diable au travers de quelques exemples qui marquent notre Ă©poque, ils convoquent Ă  cet effet le genre du « thriller et mĂȘme celui du film d’horreur. PrĂ©cisons toutefois que ces thĂšmes modernes apportent une profondeur que l’on ne trouve gĂ©nĂ©ralement pas dans les films de possession. Il faut admettre le rĂ©sultat est assez percutant et convaincant mĂȘme si ce n’est pas sans quelques dĂ©fauts. La maniĂšre de pointer et de traiter les pĂ©chĂ©s phares de notre Ă©poque est brillante parmi lesquels l’euthanasie et l’avortement, Des pĂ©chĂ©s qui amĂšnent Ă  une rĂ©flexion sur la prĂ©sence de la mort dans les sociĂ©tĂ©s contemporaines. Le film peine un peu dans une premiĂšre partie trĂšs riche, trop riche sans doute, en dialogues qui sont Ă©galement trĂšs rapides, ce qui peut rendre le suivi un peu difficile en sus d’un cĂŽtĂ© rĂ©pĂ©titif qui ralentit le rythme du film. Mais c’est Ă  peu prĂšs le seul dĂ©faut majeur du film car le rĂ©cit avançant, le spectateur est de plus « scotchĂ© » devant un affrontement qui s’intensifie progressivement et qui illustre l’histoire sĂ©culaire de la lutte entre le bien et le mal jusqu’à un « twist » final plutĂŽt brillant qui lance Ă  la figure du spectateur l’avertissement que cette guerre entre le bien et le mal ne se termine jamais du moins pas avant la fin des temps.

 

S’agissant d’un quasi huis-clos, la qualitĂ© de l’interprĂ©tation est essentiel et Jordan Belfi et Sean Patrick Flanery, des comĂ©diens peu connus en Europe, remplissent parfaitement le contrat avec une mention spĂ©cial pour Sean Patrick Flanery dont le rĂŽle est plus complexe qu’il n’y parait s’agissant de changer de personnalitĂ© durant la confrontation selon qu’il est dans un moment oĂč il est ou non possĂ©dĂ©. Avec ce personnage les cinĂ©astes transcendent la reprĂ©sentation typique d’un dĂ©mon. Il incarne une malveillance ancienne et intelligente dotĂ©e d’une profonde


comprĂ©hension de la nature humaine et de la moralitĂ©. Ce dĂ©mon n’est pas seulement une prĂ©sence chaotique ; il corrompt subtilement ses victimes, ciblant leur Ăąme et leur Ă©tat psychologique. Comme on le voit Ă  travers sa manipulation de Brady, Nefarious exploite efficacement les vulnĂ©rabilitĂ©s du docteur James Martin Martin, obligeant les personnages et le public Ă  affronter leurs peurs les plus sombres et leurs dilemmes moraux. De son cĂŽtĂ© le personnage du docteur James Martin reprĂ©sente une perspective rationnelle juxtaposĂ©e Ă  l’influence chaotique de Nefarious, forçant le spectateur Ă  une rĂ©flexion plus large sur l’intersection entre la foi et la science.

 

Distrayant et prenant par son cĂŽtĂ© « thriller », intelligent par la modernitĂ© de son apprĂ©hension du mal, Nefarious est un film chrĂ©tien qu’il faut voir et encourager, avec toutefois une rĂ©serve pour les plus jeune en raison d’une sĂ©quence difficilement supportable, celle de l’exĂ©cution du condamnĂ©. Suspense psychologique et rĂ©flexion thĂ©ologique.

 

 

Riaumont la contre-enquĂȘte pour rĂ©pondre aux amalgames

27/03/2025

Riaumont  la contre-enquĂȘte pour rĂ©pondre aux amalgames

Ces histoires avec des adolescents en difficultĂ©s, Ă©talĂ©es sur plus d’un demi-siĂšcle, sont loin d’ĂȘtre une omerta : en mars 2025 on a pu recenser dĂ©jĂ  250 articles contre l’Ɠuvre Ă©ducative de Riaumont !

Et face au lynchage mĂ©diatique d’un documentaire d’ARTE qui a refusĂ© tout droit de rĂ©ponse, l’association Notre-Dame de Riaumont a dĂ» porter plainte pour diffamation avec constitution de partie civile.

Une vidĂ©o de contre-enquĂȘte (bit.ly/filmriaumont) permet enfin d’entendre le point de vue des religieux mis en examen depuis 2019, dont quasiment aucun media n’a respectĂ© la prĂ©somption d’innocence :

 

Marie a dit oui sans attendre d’assurance sur sa vocation

26/03/2025

Marie a dit oui sans attendre d’assurance sur sa vocation

JĂ©sus est le Don divin que Dieu le PĂšre offre Ă  l'humanitĂ© dĂ©chue. Nous devrions chaque annĂ©e nous prĂ©parer Ă  la fĂȘte de NoĂ«l en rĂ©flĂ©chissant Ă  la fois Ă  la gratitude de ce PĂšre divin et Ă  la bontĂ© gĂ©nĂ©reuse de ce Don qu'est le Fils divin.

 

Une autre façon de mĂ©diter sur le MystĂšre de l'Annonciation est de rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre dont Marie reçoit le Don divin de JĂ©sus. Marie est la premiĂšre et la plus fidĂšle disciple de JĂ©sus. Non seulement elle intercĂšde pour chacun d'entre nous mais elle est aussi notre modĂšle. Cela signifie qu'Ă  chaque passage oĂč il est question d’elle dans le Nouveau Testament, nous devrions rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre dont nous pouvons imiter ses vertus de premiĂšre disciple et meilleure disciple.

 

Lors de la scĂšne de l'Annonciation, Marie donne l'exemple de nombreuses vertus, la plus importante Ă©tant celle de l'humilitĂ©. Ce n'est pas un hasard si les mots « humble » et « humilitĂ© » dĂ©rivent du mot latin « humus », qui signifie « sol » ou « terre ». Marie est « enracinĂ©e » en Dieu, et l'on pourrait dire « terre Ă  terre », en raison de son humilitĂ©. Elle sait ce qu'elle est, et ne cherche jamais Ă  ĂȘtre quelqu'un qu'elle n'est pas. Mais cette humilitĂ© ne l'empĂȘche pas d'ĂȘtre profondĂ©ment surprise par le message de Dieu lui rĂ©vĂ©lant qu'elle est destinĂ©e Ă  ĂȘtre la MĂšre du Messie. NĂ©anmoins, sans aucune assurance sur ce que cette vocation exigera d'elle, elle s'en remet Ă  la volontĂ© de Dieu : « Qu'il me soit fait selon votre parole ».

 

PĂšre Thomas Hoisington

https://catholicdioceseofwichita.org/

La messe traditionnelle survivra, dût-elle passer par les catacombes

26/03/2025

La messe traditionnelle survivra, dût-elle passer par les catacombes

« Cette maniĂšre de cĂ©lĂ©brer la messe, que j’appelle la messe des siĂšcles, ne peut ĂȘtre dĂ©truite : aucun pape ne peut y mettre fin, malgrĂ© tous ses efforts », a dĂ©clarĂ© l’évĂȘque du Kazakhstan. « Elle survivra. Peut-ĂȘtre deviendra-t-elle clandestine pendant un bref moment, mais elle survivra dans les catacombes. »

 

« Un jour, j’en suis convaincu – c’est mon opinion personnelle – un pape cĂ©lĂ©brera la messe traditionnelle Ă  Rome, dans la basilique Saint-Pierre, avec la plus grande solennitĂ© », a-t-il ajoutĂ©, prĂ©cisant qu’il refuse d’employer les termes de « vieille messe » pour dĂ©crire la messe traditionnelle. Il prĂ©fĂšre parler de la « nouvelle messe », car elle est aujourd’hui la « messe de la jeunesse » en mĂȘme temps qu’elle est la « messe des siĂšcles ». Ses textes et ses rubriques remontent au moins au IVe siĂšcle et Ă  saint Ambroise, a-t-il insistĂ©.

 

Mgr Schneider : la messe traditionnelle n’a jamais connu une rupture du rite
Au cours de ses deux mille ans d’histoire, la messe traditionnelle a toujours « Ă©voluĂ© trĂšs lentement », sans aucune rupture dans le rite, mĂȘme si de petits changements ont Ă©tĂ© apportĂ©s au fil des siĂšcles, a soulignĂ© Mgr Schneider : « De petites, de trĂšs petites choses peuvent toujours ĂȘtre modifiĂ©es, mais jamais de maniĂšre radicale, mais au contraire avec beaucoup de prudence. »

InterrogĂ© sur le fait de savoir si la messe traditionnelle redeviendra un jour la norme dans l’Eglise catholique, Mgr Schneider a rĂ©pondu qu’à son avis c’est la « soi-disant nouvelle messe » qui sera rĂ©formĂ©e « Ă©tape par Ă©tape pour se rapprocher le plus possible de la messe des siĂšcles », la messe traditionnelle qui ne sera pas modifiĂ©e, selon lui, sinon par l’ajout de certaines prĂ©faces ou de nouvelles fĂȘtes.

 

Mgr Schneider l’affirme : la messe traditionnelle survivra
Ce qui pourrait alors distinguer la « nouvelle messe » de la messe traditionnelle serait l’utilisation plus importante des langues vernaculaires, peut-ĂȘtre accompagnĂ©e de « quelques changements minimes dans les rubriques », a-t-il ajoutĂ©.

 

« Mgr Lefebvre a dit un jour que s’il devait choisir entre cĂ©lĂ©brer le Novus Ordo, c’est-Ă -dire la nouvelle messe, entiĂšrement en latin, et cĂ©lĂ©brer le rite traditionnel entiĂšrement en français, il prĂ©fĂ©rerait cĂ©lĂ©brer le rite traditionnel entiĂšrement en français plutĂŽt que le Novus Ordo en latin. Et il avait raison », a conclu Mgr Schneider.

 

Anne Dolhein sur Réinformation.tv

Ce que nous enseigne le “Oui” de Marie à l’Ange de l’Annonciation

25/03/2025

Ce que nous enseigne le “Oui” de Marie à l’Ange de l’Annonciation

Pourquoi la Vierge Marie n’a-t-elle pas exultĂ© de joie dĂšs l’instant de l’Annonciation ? Pourquoi a-t-elle attendu la Visitation pour exprimer sa joie en chantant son Magnificat ? L’Ange ne lui avait-il pas annoncĂ© l’imminence d’une naissance miraculeuse qui aurait dĂ» la rĂ©jouir immĂ©diatement ? Et pourtant
 C’est le temps long de la grĂące ! Voyons la scĂšne de plus prĂšs.

 

Dieu a préparé le terrain


Lorsque l’ange Gabriel se prĂ©sente devant la Vierge Marie, l’évĂ©nement fait irruption dans sa vie comme quelque chose d’extraordinaire et d’inattendu (Lc 1, 26-38). Mais en amont, Dieu a prĂ©parĂ© le terrain. Marie a Ă©tĂ© conçue prĂ©servĂ©e du pĂ©chĂ©, et encore qu’elle n’en ait probablement aucune espĂšce d’intuition, son enfance et son adolescence ont eu la fraĂźcheur d’une innocence qu’on pensait oubliĂ©e depuis le matin du monde. Toutefois, cette innocence initiale de Marie aurait pu se flĂ©trir avec le temps, lentement ou bien soudainement Ă  l’instar de celle d’Ève. Ce ne fut pas le cas. Dieu veillait, et prĂ©venait Marie de sa grĂące Ă  chaque instant. De son cĂŽtĂ©, Marie n’opposait aucune rĂ©sistance Ă  cette grĂące. De la simple non-rĂ©sistance au consentement actif, il y a un saut qualitatif que Marie a franchi en choisissant, dĂšs l’enfance et Ă  chaque instant, de se recevoir entiĂšrement de Dieu.

 

Ce n’était pas de sa part une option fondamentale un peu vague ou une vellĂ©itĂ©. Se recevoir entiĂšrement de Dieu, c’était d’abord mĂ©diter chaque jour sa Parole dans les Écritures. Et c’était laisser la Parole de Dieu littĂ©ralement façonner toute sa vie. L’Écriture, en elle, ne restait pas lettre morte, mais s’épanouissait en une vie toute discrĂšte mais toute donnĂ©e dĂ©jĂ . Tout cela, l’Évangile ne nous le dit pas. Mais comment Marie aurait-elle pu accueillir la visite de l’ange si elle n’avait pas Ă©tĂ© familiĂšre des Écritures, si elle n’avait pas confusĂ©ment reconnu dans l’évĂ©nement un accomplissement des rĂ©cits anciens qu’elle connaissait dĂ©jĂ  ?

 

La délicatesse de Dieu


En supposant tout cela, on ne cĂšde pas Ă  une mariolĂątrie de mauvais aloi, en lui accordant tous les privilĂšges et toutes les perfections imaginables sans aucun rapport avec la RĂ©vĂ©lation. Au contraire, on se donne les moyens de comprendre comment une simple crĂ©ature, une humble jeune fille d’IsraĂ«l, semblable aux autres jeunes filles de Nazareth, a pu accueillir la nouvelle de sa maternitĂ© divine. Et en dehors de sa condition particuliĂšre prĂ©servĂ©e du pĂ©chĂ© originel, Marie a accueilli l’Annonciation exactement comme tout chrĂ©tien peut accueillir les visites de Dieu : en Ă©tant pĂ©trie de l’Écriture, en consacrant du temps Ă  la priĂšre, en Ă©tant toute donnĂ©e dans le quotidien. C’est ainsi que nous autres chrĂ©tiens pouvons reconnaĂźtre la visite de Dieu lorsqu’elle se prĂ©sente. Rien d’extraordinaire, que de l’ordinaire humblement soumis Ă  la grĂące.

 

Lorsque Dieu dĂ©cide que le jour est venu de rĂ©vĂ©ler sa vocation et sa mission Ă  la Vierge Marie, il use d’une dĂ©licatesse infinie. Car enfin, s’il avait voulu forcer le rĂ©sultat et s’assurer d’une rĂ©ponse positive, il aurait pu choisir une apparition plus spectaculaire, voire mĂȘme apparaĂźtre en personne, au sommet d’une montagne, dans un roulement de tonnerre. Mais quelle aurait Ă©tĂ© alors la libertĂ© de Marie ? On ne peut rien refuser Ă  Dieu qui se prĂ©sente en majestĂ© ! Au lieu de cela, Dieu envoie un ange, dans la discrĂ©tion et la quiĂ©tude de sa maison. C’est donc trĂšs librement que Marie peut donner son "oui". LĂ  encore, c’est une loi commune de la vie spirituelle, que Dieu communique avec nous par des mĂ©diations trĂšs simples : une rencontre, une lecture. Nous aussi recevons la visite d’anges, au sens littĂ©ral et Ă©tymologique d’envoyĂ©, et il nous faut toute l’intimitĂ© d’une vie de priĂšre nourrie de l’Écriture et des sacrements pour y reconnaĂźtre Dieu qui veut communiquer sa volontĂ©.

 

L’Évangile ne cache rien


Mais lĂ  encore, Marie n’est pas en-dehors de la condition humaine. Sa rĂ©action est trĂšs naturelle tout en Ă©tant baignĂ©e de surnaturel : elle est troublĂ©e, craintive et bouleversĂ©e. Si son obĂ©issance religieuse est totale, elle n’exclut pas la prudence, et Marie ose demander : "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ?" Dans cette question, il y a toute l’audace d’une fille d’IsraĂ«l qui sait qu’on peut tout demander au Dieu d’amour. Il y a aussi la marque d’une grande intimitĂ©, puisqu’elle Ă©voque trĂšs discrĂštement mais trĂšs simplement sa vie affective et sexuelle. Enfin il faut remarquer que par cette question, elle anticipe l’objection rationaliste tellement banale et rĂ©currente de l’impossibilitĂ© de cette naissance sans homme pour participer Ă  la conception. L’Évangile ne cache rien !

 

La littĂ©rature spirituelle a beaucoup mĂ©ditĂ©, Ă  raison, sur l’instant crucial de ce "oui".

 

SitĂŽt que l’ange l’a rassurĂ©e, la Vierge Marie donne son "oui". Ce faisant, c’est tout l’univers qui bascule, c’est toute l’Église passĂ©e, prĂ©sente et Ă  venir qui est engagĂ©e dans cette rĂ©ponse. Comme Ă  la Croix, lorsque JĂ©sus donne Marie Ă  Jean pour mĂšre, c’est toute l’Église qui est concernĂ©e. La littĂ©rature spirituelle a beaucoup mĂ©ditĂ©, Ă  raison, sur l’instant crucial de ce "oui". Mais lĂ  encore, la focalisation sur cet instant unique entre tous pourrait ĂȘtre trompeuse.

 

Un "oui" tous les jours


Car enfin, comme dans toute vocation, qu’il s’agisse d’une vocation religieuse, sacerdotale, maritale ou mĂȘme professionnelle, ce n’est pas seulement le choix d’un instant donnĂ© qui en fait la beautĂ©, mais la persĂ©vĂ©rance dans le consentement de toute une vie, Ă  mesure qu’on est confrontĂ© aux consĂ©quences non prĂ©vues de ce choix initial. Dans le cas de Marie, elle a dĂ» affronter trĂšs tĂŽt aprĂšs Ă  la prophĂ©tie de la Croix lors de la prĂ©sentation de JĂ©sus au Temple. Puis elle a dĂ» supporter de voir JĂ©sus accaparĂ© par les foules mais incompris de ces mĂȘmes foules. Enfin, il y eut la rĂ©alitĂ© de la Croix. À chaque fois, Marie a dĂ» actualiser son "oui", consentir Ă  nouveau, jour aprĂšs jour.

 

C’est ici qu’on en revient Ă  la question initiale. Pourquoi Marie a-t-elle attendu la Visitation pour exulter de joie en chantant son Magnificat ? Sans doute parce qu’entre ces deux Ă©vĂ©nements, Marie a vĂ©cu son obĂ©issance dans une certaine angoisse, lisant et relisant les Écritures, pour trouver dans le passĂ© des figures d’identification qui puissent l’aider Ă  comprendre ce qu’elle vivait : les femmes stĂ©riles gratifiĂ©es par Dieu d’une naissance miraculeuse (Sara, Anne, etc.), les hommes qui avaient dĂ» poser un acte d’abandon confiant (Abraham, Job...). À nouveau, Marie suit le chemin ordinaire d’une vocation : aprĂšs la rĂ©vĂ©lation vient le temps de l’approfondissement, du mĂ»rissement, des doutes possibles ; et c’est la rencontre d’un aĂźnĂ© dans la foi, plus expĂ©rimentĂ© dans les voies du Seigneur, capable d’authentifier la vĂ©ritĂ© de ce qu’elle vit, Élisabeth dans ce cas prĂ©cis, qui lui apporte la paix et lui permet d’exulter sa joie dans le Magnificat.

 

Évidemment, Marie occupe une place unique dans l’histoire du salut. Mais la maniĂšre dont Dieu lui a rĂ©vĂ©lĂ© sa vocation et la maniĂšre dont elle y a rĂ©pondu sont un enseignement qui vaut pour tous les fidĂšles. Il s’agit toujours et dans tous les cas que la Parole de Dieu vienne prendre chair en nous. Le temps est tout proche.

 

Source : ALETEIA
Jean-Thomas de Beauregard 

À quoi sert le CarĂȘme et comment faire un bon CarĂȘme

24/03/2025

À quoi sert le CarĂȘme et comment faire un bon CarĂȘme

Sans prĂ©tendre faire le tour de cette question, les membres du Club des Hommes en noir apportent leur expĂ©rience de prĂȘtres et de laĂŻcs pour donner tout son sens Ă  un temps liturgique qui semble Ă  la fois craint et qui en mĂȘme temps attire beaucoup de fidĂšles par ses exigences spirituelles.

Pour mieux dĂ©couvrir le sens du vrai carĂȘme chrĂ©tien, Philippe Maxence reçoit au micro du Club des Hommes en noir :

l’abbĂ© Marc Guelfucci ;
le pÚre Jean-François Thomas ;
le PĂšre Danziec ;
et le docteur Philippe de La Briole.

 

Ce CarĂȘme 2025 est aussi pour le Club des Hommes en noir une nouvelle occasion de tendre la main comme un mendiant pour vous demander votre soutien concret et financier pour assurer son existence, son dĂ©veloppement et son amĂ©lioration. Tendre ainsi la main n’a rien de facile et d’évident et nous espĂ©rons ne pas vous agacer par cette dĂ©marche qui fait appel Ă  votre misĂ©ricorde.

 

Le secret du bonheur de saint Joseph

23/03/2025

Le secret du bonheur de saint Joseph

ien qu’il soit largement connu comme le patron de la « bonne mort », le bonheur de saint Joseph ne s'est pas limitĂ© aux derniĂšres heures de sa vie. En effet, saint Joseph a Ă©galement connu une vie heureuse, malgrĂ© le fait qu’il ait Ă©tĂ© le seul membre de la Sainte Famille Ă  porter le poids du pĂ©chĂ©. Mais qu’est-ce qui rendait la vie de saint Joseph si heureuse ? L’Église compare son bonheur Ă  celui des saints au Paradis, car sur Terre, il lui a Ă©tĂ© permis de voir JĂ©sus-Christ face Ă  face pendant trente ans et de vivre avec lui quotidiennement ! Il a donc eu la grĂące de voir Dieu lui-mĂȘme chaque jour de sa vie !

 

Aujourd’hui, cette grĂące qu’a vĂ©cue saint Joseph est donnĂ©e Ă  chaque homme lorsqu’il franchit le seuil d’une Ă©glise. Son exemple devrait donc encourager les chrĂ©tiens Ă  se rendre rĂ©guliĂšrement devant le Tabernacle, oĂč ils peuvent rencontrer JĂ©sus, cachĂ© sous l'apparence du pain. En vivant chaque jour aux cĂŽtĂ©s de son Fils adoptif, vrai Dieu et vrai homme, saint Joseph a pu suivre son exemple et apprendre de son comportement. Si JĂ©sus a enseignĂ© les huit bĂ©atitudes Ă  ses disciples pendant sa vie publique, saint Joseph les avait sĂ»rement apprises bien avant, en voyant JĂ©sus les vivre dans sa vie quotidienne. 

 

GrĂące Ă  cela, il a pu les pratiquer avec une grande perfection jusqu’à la fin de sa vie, sous le regard de Celui qui devait lui accorder un jour la rĂ©compense Ă©ternelle. Pourquoi alors ne pas demander Ă  saint Joseph son aide pour suivre son exemple et mettre en pratique les bĂ©atitudes ? Si vous recherchez non seulement une « bonne mort » mais aussi le bonheur dans cette vie, priez saint Joseph ! Suivez son exemple, en vous mettant autant que possible en prĂ©sence de JĂ©sus-Christ et en pratiquant les bĂ©atitudes.

 

PriĂšre Ă  saint Joseph :


Je vous salue, Joseph,
Vous que la grùce divine a comblé.
Le sauveur a reposé entre vos bras et grandi sous vos yeux.
Vous ĂȘtes bĂ©ni entre tous les hommes, et JĂ©sus,
l’enfant divin de votre virginale Ă©pouse est bĂ©ni.
Saint Joseph, donné pour pÚre au Fils de Dieu,
priez pour nous dans nos soucis de famille, de santĂ© et de travail, jusqu’à nos derniers jours, et daignez nous secourir Ă  l’heure de notre mort.
Amen.

 

Source : ALETEIA

Le Bon Dieu en haut-débit

22/03/2025

Le Bon Dieu en haut-débit

En effet, le monde a beau vivre des mutations diverses et variĂ©es depuis son origine, le mystĂšre du Calvaire, telle une ancre stabilisatrice, s’offre aux hommes pour les guĂ©rir de leurs agitations parfois contradictoires. La croix, arche du Salut et instrument de notre RĂ©demption, c’est elle, assurĂ©ment, qu’il s’agit de regarder, de vĂ©nĂ©rer et d’embrasser durant ces jours qui nous sĂ©parent du soleil de la PĂąque.

 

Le monde ne cesse de tourner


« Le monde tourne » : dans le contexte actuel il faut se le redire comme autant d’injections qui prĂ©munissent des dangers de l’insouciance ou du dĂ©sengagement. L’actualitĂ©, avec ses vertiges, et le progrĂšs, avec ses mirages, prennent en tenaille nos Ăąmes au point de les menacer d’étourdissement. Des basculements se dessinent sous nos yeux et nous resterions saisis et stupĂ©faits tel un lapin dans la lumiĂšre des phares d’une voiture ?

Depuis le dĂ©rĂšglement mĂ©taphysique provoquĂ© par le pĂ©chĂ© originel, le monde ne cesse de tourner et ce mouvement continuel, Ă  l’image de celui d’une toupie, peut finir par captiver ou immobiliser. Face au dĂ©veloppement exponentiel de l’intelligence artificielle (IA) – et le champ inouĂŻ des possibles qu’elle ouvre –, l’Église se trouve face Ă  l’une de ses plus nobles et plus exigeantes responsabilitĂ©s : assumer son rĂŽle de prophĂšte. Éviter le double piĂšge de l’immobilisme et de la fascination.

 

Se rappeler avec Cocteau qu’« il est possible que le progrĂšs soit le dĂ©veloppement d’une erreur ». Le dĂ©fi n’est pas de petite taille et les enjeux spirituels apparaissent immenses.

Et le CarĂȘme dans tout cela ? En nous enjoignant Ă  nous mettre rĂ©solument Ă  la suite du Christ, Ă  nous configurer Ă  son message de vie, la pĂ©riode liturgique qui prĂ©pare Ă  la cĂ©lĂ©bration de la RĂ©surrection possĂšde une Ă©paisseur spirituelle tout Ă  fait significative. Elle nous remĂ©more que « La croix demeure ». DerriĂšre les tĂ©nĂšbres du mont calvaire, la lumiĂšre du sĂ©pulcre s’annonce. « Ad lucem, per crucem ! »

 

La croix devient un passage obligĂ© dans la mesure oĂč il s’accompagne de son cortĂšge de grĂąces. Les mortifications prennent alors une dimension tout autre. L’ascĂšse et les renoncements joyeux n’en sont que les parties Ă©mergĂ©es du CarĂȘme. L’essentiel est invisible aux yeux. La richesse de la pĂ©dagogie de la liturgie, l’exercice hebdomadaire du chemin de croix chaque vendredi, la gratuitĂ© d’un temps plus consĂ©quent passĂ© avec Dieu participent Ă  rendre plus permĂ©ables nos Ăąmes aux inspirations divines, et Ă  ses bienfaits.

Sur l’observance du CarĂȘme, saint BenoĂźt note avec sagesse au chapitre 49 que si les moines devraient avoir, en tout temps, Ă  cƓur de vivre avec la mĂȘme intensitĂ© spirituelle qu’en CarĂȘme, il recommande Ă  ses frĂšres, qu’au moins durant ces jours saints, ils vivent en bon moine.

 

Revenir aux sources


Sylvain Tesson, au cours de sa promenade mĂ©ditative Sur les chemins noirs, adresse Ă  ses lecteurs diffĂ©rentes remarques dont deux d’entre elles me semblent pouvoir Ă©clairer notre propos. Au sujet des libres penseurs qui s’attellent Ă  desceller les croix des chemins et interdire les statues de Notre-Dame aux angles des rues, l’écrivain voyageur prĂ©vient : « Il ne faut pas s’échiner Ă  dĂ©raciner les choses si l’on n’a rien Ă  replanter Ă  la place. C’est un principe que le moindre agent de l’Office national des forĂȘts saurait expliquer savamment Ă  un agnostique. »

 

Le CarĂȘme vient sarcler nos Ăąmes. Retour aux sources, il plonge le chrĂ©tien jusqu’aux racines du salut qui proviennent de l’arbre de la croix. Toujours il nous faut revenir Ă  cet « Ecce lignum » et cette germination du Golgotha que Dieu a entreprise pour nous sauver.

Au milieu de cette France pĂ©riphĂ©rique dans laquelle il se promĂšne, Tesson touche du doigt ce monde qui tourne avec ses villages qui se vident, ses boutiques qui se ferment, la proximitĂ© qui se perd Ă  mesure que la fibre serpente les campagnes pour y acheminer Internet. Selon lui, « Le haut-dĂ©bit serait une solution fort acceptable Ă  condition qu’il se rĂ©sumĂąt Ă  celui des tonneaux percĂ©s d’un coup de hache dans les caves de Bourgogne » Ă©crit-il, provocateur. Le vin, bien sĂ»r, rĂ©jouit le cƓur de l’homme.

 

Mais il n’y a qu’un haut-dĂ©bit qui prĂ©serve des maux de crĂąne et qui garantisse la dilatation de l’esprit autant que l’élargissement du cƓur, c’est celui des flux divins. Le CarĂȘme en est une terre de gisements. À chacun de s’aventurer dans ce dĂ©sert et de puiser dans cette vaste solitude de quoi se recentrer sur Dieu. Un exercice de raffinage dĂ©licat mais en mesure de tenir toutes ses promesses.

 

PĂšre Danziec 

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L’évĂȘque du Kansas face Ă  une "messe noire"

22/03/2025

L’évĂȘque du Kansas face Ă  une "messe noire"

Mgr Naumann mobilise contre une messe noire


Le communiquĂ© de l’archidiocĂšse prĂ©cise :

« Le culte de Satan est source de troubles, spirituellement nuisible et constitue un affront Ă  tout chrĂ©tien. Les participants ont beau prĂ©tendre que les actes destructeurs et outrageants commis lors d’une “messe noire” relĂšvent de leur libertĂ© religieuse ou de leur libertĂ© d’expression en vertu du Premier Amendement, ces droits ont des limites et ne permettent pas aux individus d’agir par des moyens qui comprennent ou incitent Ă  des comportements illĂ©gaux.

« Nous sommes profondĂ©ment consternĂ©s par le fait que de tels actes blasphĂ©matoires visant Ă  moquer le culte catholique, les croyances de tous les chrĂ©tiens et de ceux qui croient en un seul vrai Dieu soient autorisĂ©s sur le terrain du Capitole de l’Etat du Kansas.

« Nous ne devons pas nous laisser entraĂźner Ă  la colĂšre ou Ă  la violence, car ce serait collaborer avec le diable. Nous devons au contraire aborder cette situation avec une confiance totale en la victoire ultime de Dieu sur Satan, le pĂ©chĂ© et la mort. “Et moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bĂątirai mon Eglise, et les portes de l’enfer ne prĂ©vaudront point contre elle” (Matthieu 16:18). »

 

Reconsacrer le Kansas au CƓur de JĂ©sus par Marie


La reconsĂ©cration, en prĂ©sence de l’intĂ©gralitĂ© de la ConfĂ©rence catholique du Kansas, aura lieu lors de la messe de l’Annonciation, le 25 mars, cĂ©lĂ©brĂ©e par l’archevĂȘque aux intentions des couples qui attendent un enfant.

 

Par ailleurs, Mgr Naumann a convoquĂ© pour le jour de la messe noire une heure d’adoration eucharistique, Ă  l’issue de laquelle il cĂ©lĂ©brera une messe, dans une Ă©glise proche du lieu du rituel blasphĂ©matoire.

 

Notons une nouvelle fois que les cĂ©rĂ©monies satanistes singent toujours les rites catholiques – preuve que l’Eglise catholique, Ă  travers le culte qu’elle rend au vrai Dieu, est vĂ©ritablement l’ennemie du dĂ©mon.

 

Jeanne Smits dans RITV

DiocÚse de Versailles :record de catéchumÚnes pour 2025

21/03/2025

DiocÚse de Versailles :record de catéchumÚnes pour 2025

Le samedi 9 mars, 340 adultes ont Ă©tĂ© appelĂ©s Ă  la collĂ©giale de Mantes. En rĂ©pondant d’une voix claire « Me voici » Ă  l’appel de leur nom, ils ont marquĂ© leur volontĂ© de vivre pleinement le temps de purification et de rentrer dans la VĂ©ritĂ© du Christ. La remise de l’écharpe violette, qu’ils porteront durant tout le CarĂȘme, a scellĂ© cet engagement spirituel fort. Ils sont dĂ©sormais officiellement inscrits dans le registre des futurs baptisĂ©s, une Ă©tape dĂ©cisive dans leur parcours de foi.

Monseigneur Luc Crepy, Ă©vĂȘque de Versailles, a prononcĂ© une homĂ©lie empreinte de vĂ©ritĂ© et d’espĂ©rance, citant notamment l’ÉpĂźtre aux Romains : « Tout prĂšs de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cƓur. » (Rm 10,8) Il a soulignĂ© que cette proximitĂ© de Dieu est une expĂ©rience d’amour et de salut qui dĂ©construit l’idĂ©e d’un Dieu lointain ou indiffĂ©rent :

 

« Cette proximitĂ© de Dieu qui nous parle, c’est une expĂ©rience d’amour et de salut. Souvent cette proximitĂ© Ă©tonne et surprend car on pense facilement que Dieu est inaccessible, lointain, indiffĂ©rent Ă  ce que nous vivons. Non, c’est tout le contraire, car dĂ©couvrir la proximitĂ© de Dieu nous donne envie d’aller plus loin, de le connaĂźtre, de l’aimer et, comme vous, de demander le baptĂȘme afin de grandir dans la foi. »

 

Le prĂ©lat a Ă©galement exhortĂ© les fidĂšles Ă  mĂ©diter sur l’importance de cet appel Ă  suivre le Christ, qui touche les cƓurs et transforme les vies.

 

La veille, le samedi 8 mars, la cathĂ©drale Saint-Louis de Versailles a accueilli 330 jeunes catĂ©chumĂšnes, accompagnĂ©s de leurs familles et parrains/marraines. L’aprĂšs-midi a Ă©tĂ© rythmĂ©e par des temps de partage et d’enseignement, animĂ©s par Monseigneur Crepy et le PĂšre Delort-Laval, vicaire gĂ©nĂ©ral. Les jeunes ont visitĂ© la cathĂ©drale avant de participer Ă  la cĂ©rĂ©monie solennelle.

L’émotion Ă©tait palpable lorsque, chacun Ă  leur tour, les jeunes se sont levĂ©s pour rĂ©pondre Ă  l’appel de leur nom par un « Me voici » parfois timide, mais toujours sincĂšre. L’enthousiasme est montĂ© d’un cran lorsqu’ils ont clamĂ© d’une seule voix : « Oui, je le veux » aux quatre questions posĂ©es par l’évĂȘque, affirmant ainsi leur dĂ©sir de marcher dans la lumiĂšre du Christ.

 

Ce record de catĂ©chumĂšnes est un signe d’espĂ©rance pour l’Église de France. À une Ă©poque oĂč la foi chrĂ©tienne semble parfois menacĂ©e par l’indiffĂ©rence ou la laĂŻcisation, ce flot de nouveaux baptisĂ©s tĂ©moigne de la puissance de l’appel intĂ©rieur et de la soif spirituelle qui anime les cƓurs. Comme l’a soulignĂ© Monseigneur Crepy, cette rĂ©ponse enthousiaste Ă  l’appel de Dieu est un tĂ©moignage vivant de la proximitĂ© divine, qui ne cesse de rejoindre l’homme lĂ  oĂč il se trouve, mĂȘme au cƓur des tempĂȘtes du monde moderne.

 

Ce nouvel Ă©lan catĂ©chumĂ©nal nous rappelle les paroles du psalmiste : « Le Seigneur a fait tant de choses pour nous, tant de projets et de merveilles. » (Ps 39,6) Que cette promesse de renouveau continue d’inspirer nos paroisses et de raviver la foi de tous les chrĂ©tiens en France.

Mathilde de Virene dans Tribune Chrétienne

Destin d'exception

20/03/2025

Destin d'exception
Comment faire oraison ?

20/03/2025

Comment faire oraison ?

Et saint Jean-Eudes de conclure « Regardez cette affaire comme la plus importante, la plus nĂ©cessaire, la plus pressĂ©e. » La priĂšre la plus profonde et transformante, celle qui peut changer notre vie et le monde avec, est la priĂšre d’oraison. Nous y aspirons sans doute, mais peut-ĂȘtre ne savons pas nous y prendre ? Essayons avec confiance, en Ă©coutant les conseils des saints.
 

Qu’est-ce que l’oraison, pourquoi faire oraison ?


 L’oraison mentale n’est Ă  mon avis qu’un commerce intime d’amitiĂ© oĂč l’on s’entretient souvent seul Ă  seul avec Dieu dont on se sait aimĂ© (sainte ThĂ©rĂšse d’Avila).

 

L’oraison est une prise de contact, une actualisation de l’union surnaturelle que la grĂące Ă©tablit entre Dieu et notre Ăąme, un Ă©change entre deux amours : Dieu amour, prĂ©sent en notre Ăąme, et la grĂące sanctifiante en nous, de mĂȘme nature que lui, qui nous fait ses enfants et nous rend aptes Ă  ce commerce intime avec lui. Dieu est amour mais il est immuable : c’est nous qui devons aller vers lui. Ce mouvement nĂ©cessaire, c’est l’oraison.

 

 La joie chrĂ©tienne est la joie de la prĂ©sence du Christ en notre cƓur, et par Lui de tout le mystĂšre personnel de l’amour de Dieu. Elle est insĂ©parable d’une foi profonde, et d’une charitĂ© rĂ©elle qui donne une certaine connaissance, par connaturalitĂ©, de la Vie qui nous habite ; elle est grandement nourrie par une vie de priĂšre intĂ©rieure et intime (un Chartreux).

 

 L’autel de Dieu est notre cƓur, le feu de l’amour doit toujours y brĂ»ler, et sa flamme monter incessamment vers Dieu (saint GrĂ©goire le Grand).

 L’ñme qui est unie Ă  Dieu, le dĂ©mon la craint comme Dieu lui-mĂȘme (saint Jean de la Croix).

 

Les circonstances : oĂč et quand faire oraison ?


Le vrai lieu de l’oraison est notre cƓur profond : la premiĂšre disposition de la priĂšre est donc le recueillement ; mais notre nature versatile a besoin d’habitudes, d’automatismes qui la ramĂšnent vers Dieu. Il y a des temps et lieux Ă  privilĂ©gier, et surtout une rĂ©gularitĂ© courageuse Ă  adopter pour que tout notre ĂȘtre s’accoutume Ă  vivre de la priĂšre.

 

On peut commencer par consacrer Ă  l’oraison un temps assez court, privilĂ©giant la rĂ©gularitĂ© sur la quantitĂ©. Ne pas se fixer un objectif trop Ă©levĂ©, mais y ĂȘtre fidĂšle, et prier tous les jours. Si l’on arrive Ă  rĂ©server un quart d’heure Ă  la priĂšre intime chaque jour, on peut entrer dĂ©jĂ  dans une vraie vie d’oraison. L’expĂ©rience montre que ce temps doit ĂȘtre pris au maximum le matin, au moment du lever : on consacre ainsi Ă  Dieu les prĂ©mices du jour, on s’assure que ces instants privilĂ©giĂ©s avec lui ne seront pas absorbĂ©s dans le tourbillon de la vie professionnelle ou familiale, et on place toute la journĂ©e sous son regard. Le lieu doit ĂȘtre un lieu calme, silencieux, pour nous aider Ă  Ă©viter trop de distraction : au pied de son lit, devant un crucifix, un coin de priĂšre, dans une Ă©glise qui se trouve sur notre route. L’essentiel est que les sens soient aussi peu mis Ă  contribution que possible, car le lieu du cƓur Ă  cƓur avec Dieu est intĂ©rieur, bien en profondeur, loin de la surface sensible de notre ĂȘtre.

 

En bref il faut prier : 1) tous les jours, 2) si possible dĂšs le matin, 3) en un lieu propice, silencieux.

 

Comment s’y prendre (1) : Se mettre en prĂ©sence de Dieu (l’étincelle – le recueillement)


Faire silence autour de nous et en nous, poser avec la grĂące des actes de foi et d’amour qui entament ce mouvement de descente en notre cƓur profond, qui constituent le recueillement. Ce sont les actes des vertus thĂ©ologales, opĂ©rĂ©s en nous par Dieu, qui nous tournent vers lui. Il faut donc demander cette grĂące du recueillement, il est son Ɠuvre en nous. « L’Esprit-Saint prie en nous » (Rm 8, 26).

 

Le minimum requis de notre part est la volontĂ© de donner son cƓur au Seigneur. Pour sainte Élisabeth de la TrinitĂ© le recueillement est l’essentiel de la priĂšre, dont la source est en nous : la prĂ©sence des trois personnes divines au plus intime de notre Ăąme. Le recueillement nous fait entrer dans la forteresse du cƓur profond, Ă  l’abri des attaques de l’ennemi. Ce cƓur Ă  cƓur est difficile Ă  vivre de maniĂšre constante, alors sainte Élisabeth conseille des pauses attentives, des Ă©lans de l’ñme ; pour elle le modĂšle du recueillement est la Sainte Vierge, qui faisait tout avec son cƓur profond.

 

Ainsi Dieu est prĂ©sent dans les choses matĂ©rielles et leur donne l’ĂȘtre naturel ; dans les crĂ©atures raisonnables, Il a voulu, par une gĂ©nĂ©rositĂ© toute gratuite, ĂȘtre prĂ©sent de telle sorte qu’Il ne leur communiquĂąt pas seulement l’ĂȘtre naturel, mais son ĂȘtre Ă  lui, qu’Il les divinisĂąt (un Chartreux).

Je vais vous donner mon secret : pensez Ă  ce Dieu qui habite en vous, dont vous ĂȘtes le temple (sainte Élisabeth de la TrinitĂ©).

 

La mise de soi en prĂ©sence de Dieu est facilitĂ©e par des dispositions lointaines, par une certaine prĂ©paration : la vie sacramentelle, la rĂ©gularitĂ© dans la priĂšre, la pratique des vertus morales et de la charitĂ© envers autrui, la puretĂ© de la conscience et des intentions, le dĂ©tachement (ne rien attendre de sensible, ne rien dĂ©sirer pour soi, tout faire et offrir pour Dieu). Les dispositions prochaines comptent aussi (le lieu, le temps, un objet, l’attitude corporelle
).

 

Demeurez en moi, et moi en vous (Jn 15, 4).

 La TrinitĂ©, voilĂ  notre demeure, notre « chez nous », la maison paternelle d’oĂč nous ne devons jamais sortir (sainte Élisabeth de la TrinitĂ©).

 

Pensez que vous ĂȘtes en lui, qu’Il se fait votre demeure ici-bas, et puis qu’Il est en vous, que vous le possĂ©dez au plus intime de vous-mĂȘme, qu’à toute heure du jour et de la nuit, dans toutes joies ou Ă©preuves, vous pouvez le trouver lĂ , tout prĂšs, tout au dedans. C’est le secret du bonheur (Sainte Élisabeth de la TrinitĂ©).

 

 Comportez-vous avec Dieu comme avec un PĂšre, un FrĂšre, un MaĂźtre, un Époux (sainte ThĂ©rĂšse d’Avila).

 

 Adorer, c’est voir Dieu en toutes choses, c’est se tenir devant lui, c’est ĂȘtre dans son oraison un enfant qui parle Ă  Dieu comme Ă  son PĂšre (Dom Chautard).

 

 L’ñme se recueille, quand, ramassant toutes ses puissances, elle rentre en elle-mĂȘme pour y trouver Dieu (pĂšre Bernadot).

 

Laissons la mÚre du Carmel récapituler :

 

Pour prier comme il convient, vous savez ce qu’on fait tout d’abord on examine sa conscience, on rĂ©cite le Confiteor et on fait le signe de la croix. AussitĂŽt aprĂšs, mes filles, appliquez-vous puisque vous ĂȘtes seules, Ă  trouver une compagnie. Et quelle meilleure compagnie pouvez-vous trouver que celle du MaĂźtre lui-mĂȘme qui a enseignĂ© la priĂšre que vous devez rĂ©citer (le Pater)? ReprĂ©sentez-vous ce Seigneur auprĂšs de vous.., croyez-moi, ne nĂ©gligez rien pour n’ĂȘtre jamais sans un ami si fidĂšle (sainte ThĂ©rĂšse d’Avila).

 

Comment s’y prendre (2) : Lecture et mĂ©ditation


La clĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par sainte ThĂ©rĂšse est de savoir orienter les puissances de notre esprit (intelligence, volontĂ©, imagination, mĂ©moire) vers Dieu, pour Ă©viter qu’elles ne viennent perturber ce cƓur Ă  cƓur qui les transcende. Un passage de la Bible, d’un auteur spirituel, peut aider Ă  concentrer notre puissance d’entendement sur ce qui nous porte vers Dieu. La lecture peut ouvrir Ă  la mĂ©ditation en fournissant l’aliment pour cette rumination de la parole de Dieu.

 

Ne pas chercher Ă  lire pour s’informer, pour rĂ©flĂ©chir, pour faire passer le temps. Lire lentement, jusqu’à ce qu’un mot, une phrase nous frappe, puis fermer le livre et chercher l’union Ă  Dieu Ă  partir de lĂ . Le livre n’est qu’un moyen de raviver le feu, un « tison ».

Il faut donc savoir choisir ses « tisons », les passages qui nous feront entrer dans l’oraison, savoir varier lorsque c’est nĂ©cessaire, connaĂźtre ses amis spirituels, sa « famille d’ñme » (PĂšre JĂ©rĂŽme). Les sources principales doivent ĂȘtre, par ordre relatif d’importance : l’Écriture Sainte, les textes liturgiques qui en sont l’interprĂ©tation par l’Église, le catĂ©chisme qui rĂ©sume tout cela, les Ă©crits des PĂšres, des Docteurs et des saints, les auteurs spirituels. Parmi ces derniers il faut mentionner le livre qui a marquĂ© l’histoire de toute la chrĂ©tientĂ© occidentale, dont de trĂšs nombreux saints ont fait l’aliment de leur mĂ©ditation quotidienne (sainte ThĂ©rĂšse de l’Enfant-JĂ©sus par exemple) : l’Imitation de JĂ©sus-Christ. 

 

Une fois le foyer allumĂ© au « tison », il faut en attiser la flamme, c’est la mĂ©ditation. Ce peut ĂȘtre la rumination lente et attentive d’une parole divine, ce peut ĂȘtre une rĂ©flexion sur un passage d’évangile. La mĂ©ditation peut ĂȘtre aidĂ©e par une image, physique ou seulement mentale. Saint Ignace de Loyola recommande ainsi dans ses exercices la « composition de lieu » : se reprĂ©senter le cadre d’un enseignement du Christ peut aider Ă  s’en pĂ©nĂ©trer plus profondĂ©ment. Sainte ThĂ©rĂšse d’Avila aimait elle aussi Ă  revivre des scĂšnes Ă©vangĂ©liques : la rencontre de la samaritaine, l’agonie au jardin
 Elle enseignait ainsi la nĂ©cessitĂ© de toujours « vivre en la sociĂ©tĂ© du divin maĂźtre », de demeurer en sa prĂ©sence, de « se tenir aux pieds de JĂ©sus-Christ. »

 

On peut prendre appui sur le point de dĂ©part de la mĂ©ditation pour tirer des consĂ©quences s’appliquant Ă  notre vie : « Seigneur, qu’avez-vous Ă  me dire », commençait par prier Charles de Foucauld, puis il terminait par une offrande de soi : « Seigneur, que vous dirai-je maintenant ? » concluait-il.

 

Comment s’y prendre (3) : Contemplation


Lorsque le feu de l’amour divin est allumĂ© en notre Ăąme, il faut se laisser Ă©clairer par lui, rester paisible sous l’illumination de la vie des trois Personnes en notre Ăąme. C’est alors la contemplation, que le pĂšre JĂ©rĂŽme dĂ©finissait comme « une communication obscure de Dieu Ă  l’ñme, rendant l’ñme amoureuse. » Et le trappiste commente que cette communication n’est pas une parole mais une aide divine, une grĂące qui Ă©lĂšve l’ñme. Elle est obscure car elle n’est ordinairement pas perçue. « Dieu lui mĂȘme la produit au fond de l’ñme ordinaire sans que rien ne le rĂ©vĂšle. »

 

La contemplation n’est pas de notre fait, elle n’est pas acquise mais infuse : elle est donnĂ©e par Dieu, elle est opĂ©rĂ©e en nous par lui. Elle est l’activitĂ© en nous de l’amour divin, par les trois vertus thĂ©ologales. Elle requiert de notre part une grande humilitĂ©, docilitĂ© sous l’action divine, qui n’est pourtant pas une passivitĂ© : le recueillement est une attention du cƓur, une dĂ©possession de soi, mais pour ĂȘtre entiĂšrement disponible Ă  Dieu, ouvert Ă  l’action de sa grĂące. Sainte Jeanne de Chantal conseille Ă  l’ñme de se tenir immobile en prĂ©sence du MaĂźtre, comme une toile devant l’artiste qui doit l’animer d’un dessin vivant

 

 Dieu ne serait pas la BontĂ© et la Sagesse infinies si, recherchant, exigeant notre intimitĂ©, Il ne nous donnait pas en mĂȘme temps les moyens de communiquer avec lui. Ces moyens dont nous pouvons ĂȘtre absolument sĂ»rs, et qui permettent d’entrer en contact immĂ©diat avec Dieu, ce sont les vertus thĂ©ologales et les dons qu’elles entraĂźnent.

 

Par la foi, nous adhĂ©rons Ă  la vĂ©ritĂ© de la vie divine, qui nous est proposĂ©e. Par la charitĂ©, cette vie devient nĂŽtre. Par l’espĂ©rance, nous sommes certains, avec l’aide de la grĂące, de la vivre toujours davantage, et d’en obtenir la possession immuable au Ciel.

 

Voilà l’essentiel de toute oraison solide et profonde (un Chartreux).

 

Comment s’y prendre (4) : S’offrir, rayonner de l’amour reçu : le colloque


L’oraison doit se conclure par un renouvellement des actes de foi, d’espĂ©rance et d’amour posĂ©s en nous par Dieu. Elle irradie ainsi de la chaleur reçue dans toute notre vie. Saint Ignace insiste sur les derniers moments de la mĂ©ditation, qu’il appelle le « colloque ». Ce sont les derniers mots de la conversation amoureuse, Ă©changĂ©s « comme un ami parle Ă  un ami. »

 

« Priez sans cesse » : L’oraison continuelle


La priĂšre ne s’arrĂȘte pourtant pas au bout du temps que nous avions prĂ©vu de consacrer Ă  l’oraison : la contemplation continue moins sensiblement mais rĂ©ellement en chacune de nos actions, car la prĂ©sence de Dieu en nous ne cesse pas pour autant que l’on y porte une attention moins soutenue. La pratique rĂ©guliĂšre et courageuse de l’oraison nous enseignera au contraire Ă  conserver autant que possible le sentiment de cette habitation d’amour en notre Ăąme, tout au long de nos journĂ©es. C’est l’expĂ©rience habituelle de la prĂ©sence de Dieu, don immense que nous demandons dans la priĂšre. Le frĂšre Laurent de la RĂ©surrection, carme parisien du XVIIe siĂšcle, employĂ© aux tĂąches les plus humbles dans les cuisines du couvent, en donne l’exemple en rayonnant d’une saintetĂ© discrĂšte mais profonde. Il s’agissait pour lui « d’ĂȘtre toujours avec Dieu et de ne rien faire, de ne rien dire et de ne rien penser qui lui puisse dĂ©plaire », et cela par de frĂ©quents « retours intĂ©rieurs Ă  Dieu », par « ce petit regard intĂ©rieur sur lui », par une offrande du cƓur renouvelĂ©e de temps en temps au cours de la journĂ©e, dĂšs que possible.

 

Cette habitation de la priĂšre peut ĂȘtre entretenue par la pratique des oraisons jaculatoires, que saint Jean Cassien dĂ©crivait comme « un secret que nous ont laissĂ© quelques uns de nos anciens pĂšres ». Il s’agit de formules simples, Ă  rĂ©pĂ©ter au long de nos journĂ©es, en s’aidant pourquoi pas de petits moyens matĂ©riels, comme ces versets de la loi que portaient les hĂ©breux attachĂ©s devant le front, ou encore ces franges faites Ă  leurs vĂȘtements pour ne pas oublier les commandements du Seigneur. Les saints avaient chacun leurs formules favorites, la Sainte Écriture, la liturgie, les litanies approuvĂ©es par l’Église en recĂšlent de magnifiques, et nous pouvons nous constituer notre recueil propre : « JĂ©sus », « JĂ©sus, Amour », « Mon Seigneur est mon Dieu », « JĂ©sus, je vous aime », « JĂ©sus, je suis votre sauvĂ© pour l’éternitĂ© », « Seigneur secourez-moi », « Seigneur ayez pitiĂ© de moi », « JĂ©sus, misĂ©ricorde », « CƓur de JĂ©sus, ayez pitiĂ© de moi », « CƓur de JĂ©sus, j’ai confiance en vous », « Marie, Maman », « Marie, mon avocate », « Marie, protĂ©gez moi » 

Cette pratique rejoint celle de la priĂšre du cƓur, chĂšre aux chrĂ©tiens orientaux et connue aussi sous le nom d’hĂ©sychasme : la priĂšre perpĂ©tuelle, rĂ©pĂ©tition inlassable, sur les lĂšvres et dans le cƓur, de la formule « Seigneur JĂ©sus-Christ, ayez pitiĂ© de moi. »

 

Puisqu’il s’agit de durer dans la priĂšre, pratiquons soit la priĂšre vocale, lentement rĂ©pĂ©tĂ©e (oraisons jaculatoires, chapelet), soit l’oraison contemplative, ou un libre mĂ©lange des deux. Seules, en effet, ces formes de priĂšre peuvent obtenir le rĂ©sultat recherchĂ© : exciter la vertu de foi juste assez pour lui permettre de veiller, supporter sans perte les longues Ă©tapes, exercer l’amour peu senti, infusĂ© par Dieu (pĂšre JĂ©rĂŽme Kiefer).

 

Source : Claves

Le rĂȘve de saint Joseph

19/03/2025

Le rĂȘve de saint Joseph

... mais parce que l’expression de « petite SƓur » suffisait largement Ă  la dĂ©signer. Et puis saint Joseph a l’habitude de s’éclipser, quand il a rempli son rĂŽle, et de laisser seulement dans les Ăąmes l’amour de la vie cachĂ©e.

 

Toute menue dans son ample habit aux plis innombrables, la tĂȘte emprisonnĂ©e dans un voile blanc qui encadrait son fin visage, la « petite SƓur » Ă©tait la providence des marmots, dans un village d’Auvergne oĂč ses supĂ©rieures l’avaient envoyĂ©e.

 

 

DĂšs l’ñge de cinq Ă  six ans, les enfants se dirigeaient Ă  petits pas vers le vieux couvent oĂč la petite SƓur les accueillait d’un sourire. Ce sourire Ă©tait leur coqueluche ! Les tout-petits le regardaient bĂ©atement, comme si c’était un sourire de paradis qu’ils se souvenaient d’avoir vu dans leurs premiers rĂȘves. Ils souriaient, eux-aussi, prĂȘts Ă  toutes les sagesses, pour que le sourire de la petite SƓur restĂąt longtemps en place.

 

On ne voyait pas les oreilles de la petite SƓur. C’était le seul mystĂšre qui rendĂźt perplexes les admirateurs du sourire. L’un d’eux se hasarda un jour Ă  poser tout haut la question qui les hantait tous.

 

— Dites ! Ma SƓur, vous n’avez pas d’oreilles
 Comment que vous entendez ? 
— Mes oreilles ? Elles sont lĂ  ! dit la petite SƓur en dĂ©gageant son voile. Et elles sont bonnes !

— Et pourquoi que vous les cachez ? Nous, on les a bien dehors !

— Ah ! Mes enfants, je les cache pour qu’elles restent bien petites et qu’elles n’entendent que les choses qui en valent la peine
 Vous comprendrez plus tard. Allons ! Venez autour de moi, vous allez lire.

 

Et les tĂȘtes blondes ou brunes se courbaient tout autour de la petite SƓur, dont les genoux supportaient le livre aux grandes lettres noires.

 

Depuis longtemps, la petite SƓur caressait un rĂȘve, un rĂȘve si beau qu’elle s’étonnait elle-mĂȘme de l’avoir, et qui la suivait partout ; Ă  la messe, au rĂ©fectoire ; mais c’était surtout en classe qu’il la tracassait, quand son regard errait sur les tĂȘtes blondes ou brunes, comme un souffle lĂ©ger qui passe sur des Ă©pis mĂ»rissants. Elle songeait alors Ă  la moisson qui lĂšve au soleil. Et la moisson lui suggĂ©rait l’idĂ©e du moissonneur qui se penche sur les Ă©pis et rentre le soir, joyeux, en portant les lourdes gerbes. Ce spectacle lui rappelait, Ă  son tour, la parole de JĂ©sus : « La moisson est abondante ; les ouvriers sont peu nombreux ; priez le maĂźtre de la moisson qu’il envoie des ouvriers Ă  son champ. »

 

Et le rĂȘve de la petite SƓur prenait corps. Elle en devenait toute rougissante. Elle en perdait mĂȘme le fil de la lecture.

Son rĂȘve ! C’était que l’un de ces enfants auxquels elle apprenait Ă  lire devĂźnt prĂȘtre et qu’elle y fĂ»t pour quelque chose.

— Tu t’es trompĂ©, Pierre. C’est B‑A, BA qu’il faut lire ; alors ! recommence, mon petit.

Et les bambins s’étonnaient de sa voix si douce, alors qu’une juste impatience pointait d’ordinaire dans ses paroles, aux erreurs de lecteur. Et ils levaient les yeux sur la petite SƓur, car ils savaient que c’était dans ces moments-lĂ  que le plus dĂ©licieux sourire animait son visage.



Un jour, n’y tenant plus, elle confia son rĂȘve Ă  saint Joseph. Elle n’était pas assez forte pour porter un pareil secret. Il fallait que saint Joseph l’aidĂąt.

« Voyez-vous, saint Joseph, j’ai peur parfois de ce rĂȘve. Je ne suis qu’une petite SƓur de rien du tout. J’apprends Ă  lire Ă  des enfants et je suis incapable de faire mieux. Pourtant s’il se pouvait qu’un jour l’un de ces enfants dont je guide le petit doigt sur le livre de lecture, fĂ»t l’un de ceux dont les mains consacrĂ©es Ă©lĂšvent le Corps de JĂ©sus sur l’autel ! Comme je serais heureuse ! Je vous demande donc, si ce rĂȘve est bon, de me le faire savoir d’une maniĂšre ou d’une autre. J’en ferai volontiers le sacrifice, si vous en trouvez Ă  redire. »

Un matin, le cƓur de la petite SƓur fut soumis Ă  une rude Ă©preuve, au point qu’elle en perdait le souffle. Et cette Ă©motion lui venait de Roger. De Roger ! La plus pĂ©tulante de ses jeunes ouailles ! Le seul qui eĂ»t, dans le fond de sa poche, des terrifiants objets : des boules de poil Ă  gratter qu’il Ă©crasait dans le cou de ses camarades, et au printemps, des boĂźtes d’allumettes d’oĂč, au beau milieu de la classe, s’envolait un hanneton, muni Ă  son arriĂšre-train d’une nacelle en papier, comme un dirigeable !

— Roger ! C’est mon purgatoire
 affirmait la petite SƓur.

Et c’est Roger qui
 Mais voici les faits.

Aprùs la classe, ce matin-là, il s’approcha de la petite SƓur, agrippa sa robe et l’entraüna dans un coin de la salle.

— Dites, ma SƓur, je veux vous dire


— Que veux-tu me dire, Roger ?

— Je veux vous suivre partout !

— Me suivre partout ?

La petite SƓur leva les yeux vers le plafond en riant de bon cƓur. Elle pensait que la prĂ©sence de Roger, aux heures de classe, Ă©tait bien suffisante pour elle !

— Et pourquoi veux-tu me suivre partout ?

— 
 pour porter un habit comme vous.

— Ah !

— Oui
 et puis dire la messe, comme M. le CurĂ©.

— Tu voudrais dire la messe comme M. le CurĂ© ! rĂ©pĂ©ta la petite SƓur, dĂ©jĂ  toute Ă©mue.

— Oh oui ! murmura l’enfant.

Le soir, la petite SƓur eut un long entretien avec saint Joseph. Elle conclut ainsi :

— Est-ce votre rĂ©ponse, grand saint ?
 VoilĂ  ce que m’a dit Roger. Je sais bien : c’est un enfant ! Un enfant de sept ans ! Et puis, quel diable ! Mais si c’est la volontĂ© de Dieu qu’il devienne prĂȘtre ! Quand il m’a dit : « Oh oui ! », j’ai Ă©tĂ© toute bouleversĂ©e. Et en mĂȘme temps, j’ai vu tant de lumiĂšre dans son regard ! Alors, n’est ce pas ? Je vais prier pour cela.

Les annĂ©es se sont Ă©coulĂ©es. La vieillesse a atteint la petite SƓur sans nuire Ă  son sourire. Elle a quittĂ© depuis longtemps le village d’Auvergne oĂč elle a enseignĂ© l’alphabet.

 

Un jour de fĂ©vrier 1934, elle reçut d’un sĂ©minaire de Belgique oĂč il achevait ses Ă©tudes de thĂ©ologie, une lettre de Roger, lui annonçant sa prochaine ordination sacerdotale. C’est par hasard que Roger avait appris que la petite SƓur Ă©tait encore de ce monde. Il ne l’avait pas oubliĂ©e. Elle non plus, du reste. Ils se souvenaient l’un l’autre, du « oui » prononcĂ© jadis dans la salle de classe et aprĂšs vingt ans de silence, ils se retrouvaient


 

Quelle fut la joie de la petite SƓur ? Il serait peut-ĂȘtre facile de la dĂ©crire. Mais il vaut mieux lui laisser la parole. Voici, mot Ă  mot, les lignes qu’elle rĂ©pondit :

« Mon cher enfant, C’est la derniĂšre fois que je te tutoie. Je t’ai connu tout petit. Tu avais six ans Ă  peine quand ta maman te conduisit dans ma classe. Je t’appris Ă  lire et Ă  dire tes premiĂšres priĂšres. Dans quelques jours, tu seras prĂȘtre. Quand tu liras sur le Missel les priĂšres de la Messe, pense que c’est moi qui t’ai appris Ă  lire ces lettres, Ă  Ă©peler ces mots, Ă  lire ces phrases. Maintenant, je puis dire Ă  Dieu, comme le vieillard SimĂ©on : « Venez chercher votre servante, elle a vu votre gloire se lever dans l’un de ses enfants. Elle lui a appris Ă  dire votre nom. Et cette derniĂšre leçon n’a pas Ă©tĂ© oubliĂ©e. » Aujourd’hui, mon enfant, tu la rĂ©cites mieux que moi, mais c’est tout de mĂȘme grĂące Ă  moi que tu peux la dire. Il y a lĂ  peut-ĂȘtre de l’orgueil. Mais tu ne saurais croire combien, dans la solitude de ma vieillesse, l’annonce de ton ordination m’a fait doux au cƓur. »

 

Et rompant tout à coup avec ce tutoiement qui ne lui semble plus de mise, la petite SƓur termine ainsi :

« Mon enfant, mon petit prĂȘtre, bĂ©nissez-moi. »

Quelques mois aprĂšs cette histoire, la petite SƓur partait pour le paradis avec ce sourire que nous aimions tant. Les tĂȘtes blondes et brunes des petits anges doivent l’entourer d’un cercle qui lui rappelle celui d’autrefois. Elle n’a pas de livre de lecture ouvert sur ses genoux. On n’apprend pas Ă  lire aux anges. Mais comme ils sont, ainsi que les petits des hommes, friands de belles histoires, la petite SƓur Saint-Joseph (elle a maintenant son nom au complet !) leur en raconte une qui commence ainsi : « La moisson Ă©tait abondante, les ouvriers Ă©taient peu nombreux. Alors j’ai priĂ© le maĂźtre du champ d’envoyer un ouvrier Ă  sa moisson
 et voici comment cela s’est passé  »

 

Georges d'Aurac

 

Qui est vraiment saint Joseph ? L'analyse du Club des Hommes en noir

19/03/2025

Qui est vraiment saint Joseph ? L'analyse du Club des Hommes en noir

Le Ciel, l'Enfer et nos Proches

18/03/2025

Le Ciel, l'Enfer et nos Proches

L'auteur, Ronan Archier, propose qu'au Ciel, la nature de notre bonheur et notre sensibilité seront transformées et alignées avec la volonté divine. L'article aborde également l'incertitude quant au nombre de personnes en enfer et souligne que les avertissements du Christ sur l'enfer visent à la conversion personnelle plutÎt qu'à la satisfaction de notre curiosité.


L'article commence par reconnaĂźtre notre rĂ©action instinctive de rĂ©volte face Ă  la pensĂ©e que des ĂȘtres chers puissent souffrir Ă©ternellement. L'auteur pose la question : "L’idĂ©e que des proches soient en enfer nous rĂ©vulse alors que nous sommes encore pĂ©cheurs. Comment, en Ă©tant saints, pourrions-nous nous rĂ©jouir, alors que ceux-ci souffrent mille tourments ?"


Un point central est la distinction entre notre expĂ©rience terrestre et la rĂ©alitĂ© du Ciel. L'auteur insiste sur le fait qu'au Ciel, nous entrerons dans une rĂ©alitĂ© totalement diffĂ©rente et que projeter nos conceptions actuelles sur l'Ă©ternitĂ© future est une source de confusion. "De nombreuses confusions seraient levĂ©es si nous ne projetions pas sur l’éternitĂ© future des conceptions liĂ©es Ă  notre vie prĂ©sente."


Le Ciel est décrit comme une "participation à la Béatitude de Dieu infiniment heureux", une joie parfaite, absolue et inaltérable, qualitativement différente de notre bonheur terrestre.


Selon Saint Thomas d'Aquin, citĂ© dans l'article, notre sensibilitĂ© au Ciel ne sera pas de la mĂȘme nature que sur terre. Les passions dĂ©sordonnĂ©es disparaĂźtront, et notre sensibilitĂ© sera ordonnĂ©e Ă  la volontĂ© de Dieu. "Au Ciel, nous serons dĂ©livrĂ©s de cette sensibilitĂ© maladive. Nous serons parfaitement Ă©quilibrĂ©s psychologiquement. Notre dĂ©licatesse, notre douceur, notre sensibilitĂ© seront dĂ©cuplĂ©es, mais ordonnĂ©es Ă  la volontĂ© de Dieu qui fait tout avec bontĂ© et avec amour."


Ainsi, face à la justice de la condamnation, les bienheureux pourraient ressentir de l'amertume, mais surtout la joie de voir la juste miséricorde de Dieu accomplie.


L'article aborde la difficulté de concevoir l'éternité de la peine infernale, soulignant que nous la comprenons souvent à tort comme une prolongation indéfinie du temps terrestre.
Citant de nouveau Saint Thomas d'Aquin, l'auteur Ă©crit : "« Nous ne pouvons-nous faire une idĂ©e de l’éternitĂ© qu’à partir du temps » ".


C.S. Lewis est également cité pour son idée que l'enfer est davantage une question de "finalité" que de "durée" infinie, une ùme "éternellement fixée dans son attitude diabolique". Il met en garde contre l'image mentale du Ciel et de l'enfer coexistant dans un temps linéaire.


L'article rappelle que nous ignorons le nombre de personnes en enfer et surtout qui s'y trouve. Si le Christ a averti que "« Large et spacieux est le chemin qui mĂšne Ă  la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent. »", l'interprĂ©tation de "beaucoup" est relative Ă  la perspective divine. De plus, l'article soulĂšve la question de l'identitĂ© des damnĂ©s : une personne damnĂ©e conserve-t-elle ce qui nous la rendait proche sur terre, ou n'est-elle plus que "haine et orgueil" ?


L'auteur conclut que les paroles du Christ sur l'enfer ne visent pas Ă  satisfaire notre curiositĂ©, mais Ă  provoquer la conversion et Ă  Ă©veiller nos cƓurs. Ce sont des avertissements personnels.


Citant Ă  nouveau C.S. Lewis, l'article insiste sur le fait que la rĂ©flexion sur la damnation doit avant tout nous concerner personnellement : "« dans toutes les discussions sur l’enfer, nous devons garder fermement prĂ©sente Ă  l’esprit l’idĂ©e de la damnation possible, non pas de nos ennemis ou de nos amis – car l’une et l’autre troublent notre raison –, mais de nous-mĂȘmes. Ce chapitre ne concerne ni votre femme ni votre fils, il ne concerne ni NĂ©ron, ni Judas l’Iscariote ; il nous concerne vous et moi » ".


En conclusion, l'article "Au Ciel, peut-on supporter qu’il y ait des proches en enfer ?" ne prĂ©tend pas offrir une rĂ©ponse dĂ©finitive Ă  cette question difficile. Il invite plutĂŽt Ă  une rĂ©flexion profonde sur la nature du Ciel, de l'Ă©ternitĂ© et de la transformation de notre ĂȘtre dans l'au-delĂ . En distinguant notre comprĂ©hension humaine limitĂ©e de la rĂ©alitĂ© divine, l'auteur suggĂšre que la bĂ©atitude cĂ©leste transcende notre sensibilitĂ© actuelle et que la justice et la misĂ©ricorde de Dieu seront pleinement comprises et acceptĂ©es par les bienheureux. L'article sert Ă©galement de rappel Ă  la nĂ©cessitĂ© de la conversion personnelle face Ă  la possibilitĂ© rĂ©elle de la damnation.

 

Source : France Catholique