31/03/2023
Stabat Mater dolorosa |
1) Elle se tenait, dans la douleur, |
Cuius animam gementem, |
2) Âme gémissante, |
O quam tristis et afflicta |
3) Ô que triste et affligée, |
Quæ mærebat, et dolebat, |
4) Elle gémissait et se lamentait, |
Quis est homo, qui non fleret, |
5) Quel est l’homme qui ne pleurerait |
Quis non posset contristari, |
6) Qui pourrait ne pas s’affliger |
Pro peccatis suæ gentis |
7) Pour toutes les fautes humaines, |
Vidit suum dulcem natum |
8) Elle vit l'Enfant bien-aimé |
Eia Mater, fons amoris, |
9) Ô Mère, source d'amour, |
Fac, ut ardeat cor meum |
10) Fais que brûle mon cœur |
Sancta Mater, istud agas, |
11) Sainte Mère, fais cela |
Tui nati vulnerati, |
12) De ton Fils blessé, |
Fac me tecum pie flere, |
13) Donne moi de pleurer tendrement avec toi, |
Iuxta Crucem tecum stare, |
14) Près de la croix, avec toi rester |
Virgo virginum præclara, |
15) Vierge des vierges, toute pure, |
Fac ut portem Christi mortem, |
16) Donne moi de porter la mort du Christ, |
Fac me plagis vulnerari, |
17) Laisse moi être blessé de ses plaies, |
Flammis ne urar succensus |
18) Contre les flammes dévorantes |
Christe, cum sit hinc exire, |
19) Ô Christ, à l'heure de partir, |
Quando corpus morietur, |
20) À l'heure où mon corps va mourir, |
31/03/2023
Sur le Calvaire, deux autels étaient dressés : la Croix et le Cœur Immaculé de Marie [1]. Par sa cruelle Compassion, Notre Dame a souffert dans son Cœur tout ce que Notre Seigneur a souffert pendant sa Passion. « La douleur éprouvée par cette tendre Mère dans la Passion de son Fils fut si grande, qu’elle seule put compatir dignement à la mort d’un Dieu fait homme pour l’amour des hommes [2]». « Le Cœur de Marie devint, par la Compassion qu’elle portait à son Fils, une espèce de miroir de Ses douleurs, dans lequel on voyait représentés tous les supplices et tous les outrages que Jésus-Christ souffrait [3]». Elle a ainsi mérité le titre de Co-rédemptrice en s’associant à l’œuvre de la Rédemption. Et « comme nulle créature n’a aimé Dieu autant que Marie, il n’y a jamais eu de douleur égale à celle de Marie [4] ».
Une des causes principales de la Passion de Notre-Seigneur fut l’inutilité de son Sang pour beaucoup d’âmes, lesquelles se retourneront même contre lui. Marie a souffert dans son Cœur un semblable tourment, d’où la dévotion réparatrice des premiers samedis du mois.
La douleur du Cœur de Marie est à la mesure de son immense amour pour Dieu et pour nos âmes, qu’elle a enfantées à la grâce au pied de la Croix : « fils, voici ta Mère [7] ». Contemplons, quelques instants, la charité incomparable de notre Mère, telle que les saints l’ont comprise et nous aurons quelque idée de ce que nous lui avons coûté :
Aussi la liturgie nous invite-t-elle à une immense confiance en son Cœur Immaculé : « Adeamus cum fiducia », approchons-nous avec assurance du Trône de la grâce afin d’obtenir miséricorde et de trouver la faveur d’un secours opportun [8].
Notes de bas de page
31/03/2023
Vous opérez dans votre livre une défense de la messe tridentine, ce rite catholique traditionnel en latin d’avant la réforme conciliaire, défense qui en a surpris plus d’un…
Le problème c’est que l’on veut tout rendre horizontal, banaliser les choses, les rendre ordinaires, jusqu’à la fonction présidentielle, que certains ont très fortement contribué à désacraliser. Aujourd’hui cette fonction s’entoure dans le meilleur des cas d’une certaine solennité, mais plus de sacralité. C’est étonnant de voir que cette tentation touche aussi l’Église catholique… J’ai assisté une fois à une célébration de la messe selon le rite traditionnel : ça n’est pas ma culture, mais j’ai eu d’abord une émotion esthétique qui m’a interpellée. Je ne dis pas que ça va forcément remplir les églises, mais cette liturgie tridentine, pour moi elle appartient à un socle et à un patrimoine liturgique. Je ne la connaissais pas, mais mon premier réflexe a été de me dire qu’il fallait vraiment la préserver, la sanctuariser et la défendre. Je me suis toujours intéressée à la vie de l’Eglise, et j’ai l’impression que ce qui se joue avec les attaques dont ce rite fait l’objet, c’est un peu la continuation de Vatican II, avec cette tentation, jusque dans l’Eglise, de déboulonner le sacré, la transcendance. Or j’ai plutôt le sentiment que c’est un trésor qu’il faudrait préserver.
C’est d’autant plus beau de vous voir défendre ce trésor que vous n’êtes pas catholique, et que les intellectuels catholiques ne se bousculent pas pour le faire, comme s’ils avaient peur d’enfreindre un tabou… On voit bien, d’ailleurs, à l’occasion de la sortie de votre livre, comment certains essayent de vous “extrême-droitiser” parce que vous osez faire l’éloge de la messe en latin, et même de la tradition ou du conservatisme…
Mais qu’est-ce qu’être conservateur ? c’est vouloir que certaines choses demeurent. Mais je trouve qu’il n’y a rien de plus moderne ! J’aime citer cette devise des chartreux, qu’on trouve inscrite sur leurs bouteilles de liqueur, la Chartreuse, qui dit cela merveilleusement : « La croix demeure tandis que le monde tourne » — et puisque nous parlions de latin, voici l’expression latine : « Stat crux dum volvitur orbis »
Au-delà de la liturgie, ne pensez-vous pas que l’Eglise elle-même, par un discours très horizontal sur des sujets qui sont essentiellement des sujets politiques et humains – écologie, migrants, vaccins – concoure parfois à l’occultation du sacré ?
Oui, je le pense. On fait l’erreur de croire qu’avec le plain-pied, l’horizontal, on va donner accès plus facilement au sacré. Moi je crois que c’est exactement l’inverse : c’est la verticalité qui permet ce raccordement, cette reconnexion au sacré. Je ne veux pas désigner un responsable à cela, mais il me semble que le pape François, tout de même, a sa part de responsabilité : le pape ne peut pas être une ONG ambulante, et c’est parfois le cas. On a parfois l’impression en l’écoutant de voir un plateau de télévision où défilent tous les sujets sociétaux. Je ne dis pas que ce n’est pas important et que ce n’est pas son rôle d’évoquer certains sujets, mais son discours est parfois tellement désacralisé, en connexion avec une actualité et une immédiateté totales, que ça ne correspond pas à ce qu’on attend de lui. En tout cas, moi qui suis de culture et de religion musulmane, je n’attends pas ça du pape, et j’imagine que c’est encore plus le cas pour les catholiques. Pendant la crise du covid, il y a à l’évidence une occasion qui a été ratée de faire entendre un autre discours, plus spirituel, en réaction à une rupture anthropologique sans précédent, je le répète, dont on ne mesure pas encore les conséquences à long terme.
30/03/2023
Sept jeunes âgés de 20 à 30 ans ont été victimes d’un violent accident de la route dans les environs de Saint-Emilion-de-Gironde (33) le samedi 25 mars. Parmi eux deux jeunes femmes particulièrement engagées chez les Scouts Unitaires de France (SUF) ces dernières années ont été très grièvement blessées : Hélène, ancienne commissaire nationale des guides-aînées de 2018 à 2021 et Sixtine, cheftaine de compagnie.
Toutes deux sont actuellement maintenues dans un coma artificiel après une hémorragie cérébrale, et Hélène, qui se trouvait avec son mari dans la voiture, a perdu le bébé qu’elle attendait. C’est en rentrant de la messe anticipée samedi soir que leur véhicule a fait une sortie de route.
Face à ce drame, les initiatives spontanées de prières se multiplient depuis quatre jours pour le rétablissement des victimes. Les évêques réunis à Lourdes pour leur Assemblée plénière ont spécialement célébré ce mardi 29 mars la messe du jour à leur intention, à l'invitation de l’archevêque de Bordeaux Mgr Jean-Paul James. « En signe de compassion, Monsieur Jean-Marie Le Vert, évêque auxiliaire de Bordeaux viendra présider la messe des Rameaux le dimanche 2 avril à 10h30 en la collégiale de Saint-Émilion », indique la paroisse de Saint-Emilion sur sa page Facebook. Des temps de prières seront organisés toute la semaine avec les paroissiens : « Continuons notre prière pour Hélène, Matthieu, Constance, Mélanie, Gaspard, Sixtine, Augustin. Mardi, mercredi et jeudi cette semaine, la messe aura lieu à Saint-Georges à 12h15. Vendredi nous réciterons un chapelet à 12h15 toujours à Saint-Georges. Vendredi soir, messe à la Collégiale à 18h30 en présence de la Sainte Épine ».
Le lycée de La Sauque (33), où avait été scolarisée Sixtine, a relayé une neuvaine à Padre Pio. Des chapelets ont également été proposés aux élèves de l’établissement. « Unis à Dieu, dans une confiance totale, gardons l’espérance, » peut-on notamment lire sur la page Facebook du lycée. Vendredi 31 mars, une veillée de prière sera également organisée à Paris dans la chapelle du lycée Janson de Sailly. Cette ferveur a même dépassé les frontières de l’Hexagone puisque de l’abbaye de Tamié (Savoie) à la paroisse française de Bangkok en Thaïlande des messes ont été célébrées pour le rétablissement de ces jeunes.
« Ils étaient juste devant moi à la messe anticipée samedi avant l’accident, c’est une famille super, admirable et très fervente », a confié à FC Huguette, paroissienne de Saint-Emilion qui connaît bien certaines des victimes. « Face à un tel événement on se demande vraiment : Pourquoi ? Et la maman, qui a une foi à déplacer les montagnes, nous rappelle que c’est la question qu’il ne faut pas poser », poursuit cette dame très investie dans la paroisse. Comme beaucoup de locaux, elle a participé à plusieurs temps de prière pour les jeunes impliqués dans l'accident, notamment une veillée dimanche soir où « l’église était pleine à craquer ». « Une de mes petites filles qui habite à Lyon m’a dit qu’hier soir une messe avait été dite pour eux, souligne également Huguette. Il y a même des ursulines de Madagascar qui s’unissent à cette intention. Le Seigneur veille, et il va répondre ! »
Le mouvement des Scouts unitaires de France a également fait part à Famille Chrétienne de son bouleversement et s’associe à toutes les chaînes de prières qui ont vu le jour partout en France.
29/03/2023
"Regardez ce qu’ils font à leur propre peuple. Il s’agit de la destruction de la famille, de l’identité culturelle et nationale, de la perversion et de l’abus des enfants, y compris la pédophilie, toutes choses qui sont déclarées normales dans leur vie. Ils obligent les prêtres à bénir les mariages homosexuels. Tout de bon, qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Voici ce que je voudrais dire à ce sujet. Les personnes adultes peuvent faire ce qu’elles veulent. En Russie, nous l’avons toujours vu ainsi et nous le verrons toujours : personne ne s’immisce dans la vie privée des autres, et nous ne le ferons pas non plus.
Mais voici ce que je voudrais leur dire : regardez les saintes écritures et les principaux livres des autres religions du monde. Ils disent tout, y compris que la famille est l’union d’un homme et d’une femme, mais ces textes sacrés sont aujourd’hui remis en question. L’Église anglicane aurait l’intention d’explorer l’idée d’un dieu non sexiste. Qu’y a-t-il à dire ? Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Des millions de personnes en Occident se rendent compte qu’elles sont conduites à un désastre spirituel. Franchement, l’élite semble être devenue folle, et il semble qu’il n’y ait pas de remède à cela. Mais comme je l’ai dit, ce sont leurs problèmes, tandis que nous devons protéger nos enfants, ce que nous ferons. Nous protégerons nos enfants de la dégradation et de la dégénérescence."
Discours sur l'état de la Nation du 21/02/23
Or nous avons retrouvé une information du Salon Beige (1er mai 2014) qui nous dit ceci :
"Vladimir Poutine éprouve une profonde fascination pour le monastère de Valam, situé sur une île très isolée en Carélie, à la frontière finlandaise. Haut lieu de la spiritualité orthodoxe, le président russe s’y rend régulièrement pour obtenir le conseil des moines dans ce que le président russe considère comme une bataille entre la Russie chrétienne et les forces diaboliques qui se sont emparés de l’Ouest.
Ces informations sont à mettre en parallèle avec le récent discors de D. Trump (voir notre post du 25/03/23).
Ci-dessous photos de V. Poutine au monastère de Valaam
Photos de la revue Méthode consacrant un article intéressant au monastère
28/03/2023
Nous sommes profondément sensibles aux souffrances et aux angoisses des malades, des familles et des aidants qui connaissent des situations humaines et médicales particulièrement éprouvantes. Beaucoup de fidèles catholiques se tiennent à leur côté dans les aumôneries d’hôpitaux ou de maisons de retraite, en leur rendant visite à domicile, ou en s’impliquant dans des associations non confessionnelles d’accompagnement des soins palliatifs. Avec eux, grâce à eux, nous avons pleinement conscience que notre société doit encore progresser dans l’accompagnement de la fin de vie et de la grande fragilité.
Nous sommes impressionnés par le dévouement et la compétence des personnels soignants, malgré les difficultés humaines et économiques considérables auxquelles ils doivent aujourd’hui faire face. Nous tenons à saluer le développement encore insuffisant mais significatif des soins palliatifs. Certes, les déserts palliatifs sont encore trop nombreux, la culture palliative n’est pas assez valorisée durant les études médicales, les soins palliatifs doivent encore progresser pour les nourrissons et les enfants. Mais une véritable dynamique palliative, faite d’attention à chaque personne dans son unité et avec son entourage, contribue notablement à l’humanité de notre société.
Nous entendons de très nombreux soignants affirmer vigoureusement que « la main qui prend soin ne peut en aucun cas être celle qui donne la mort ». Nous entendons plusieurs observateurs de notre société, aux opinions philosophiques et aux appartenances religieuses diverses, mettre en garde contre l’injonction de renoncer à vivre que ferait peser sur les personnes fragiles la facilité légale et économique de « l’aide active à mourir ». Nous entendons la révolte, la colère, le sentiment d’injustice qui retentissent face à la souffrance et à la mort comme des appels à une plus grande fraternité et comme la recherche d’une espérance dont nous désirons témoigner, mais en aucun cas comme une légitimation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Voilà pourquoi nous souhaitons que le débat en cours sur la fin de vie constitue l’occasion positive d’un progrès significatif de l’accompagnement et de la prise en charge notamment de la dépendance due au grand âge dans notre pays. Beaucoup de projets législatifs dans ce domaine ne sont malheureusement pas encore allés jusqu’au bout de leurs promesses. Le débat sur le « suicide assisté » pose aussi la question globale de notre engagement collectif pour la prévention du suicide.
Notre époque est marquée par un mélange de négation de la mort et de fascination pour la mort : comment mieux assumer socialement le terme naturel de l’existence terrestre ?
Nous aimons et nous croyons à la liberté. Mais nous affirmons qu’elle ne peut se déployer que si la valeur de la vie de chacun est pleinement reconnue et respectée. C’est dans ce cadre protecteur qu’il convient de mettre en œuvre tous les chemins possibles d’aide active à vivre. Plus que jamais, ce qui peut unir et apaiser notre société si violemment fracturée, comme le montrent les conflits sociaux de ces jours, c’est la vérité de notre engagement collectif pour la fraternité. Voilà ce que, dans la lumière toute proche de Pâques, nous voulons partager avec toute notre société.
27/03/2023
Cyril Gordien, était né en 1974, d’une famille originaire des Charentes Maritimes, avec cinq enfants, tous des garçons, famille installée dans les Landes. Son père, chirurgien, mourut relativement jeune, en 1996. Cyril entra au séminaire de Paris deux ans plus tard. Il avait un tempérament de fer dans une physionomie de velours. Une force tranquille. Ordonné en juin 2005, c’était un « nouveau prêtre » typique, mais un peu plus que la moyenne si on ose dire, qui accueillit avec enthousiasme l’élection de Benoît XVI, et portait soutane, comme désormais un petit nombre de ses confrères.
Il fut d’abord envoyé au Liban, puis nommé vicaire à Sainte-Jeanne de Chantal : grand succès auprès des jeunes, mais pas auprès du curé, soixante-huitard classique. Puis on l’affecta à la chapelle Notre Dame du Saint Sacrement, 20 rue Cortambert dans le XVIe arrondissement, des Sœurs Servantes du Très Saint-Sacrement, où il commença à donner sa mesure, spécialement comme aumônier de lycées.
Mais en liturgie, les sœurs bloquaient systématiquement ses tentatives de traditionalisation des cérémonies. Aumônier à Gerson il vécut péniblement l’« affaire Gerson » fomentée par des parents d’élèves et des professeurs, soutenus en sous-main par la direction diocésaine de l’enseignement catholique, un monde catho-bourgeois du XVIe qu’exaspérait l’aumônerie catho-identitaire.
En revanche, vicaire à Notre Dame de l’Assomption depuis 2013, il se trouva parfaitement en phase avec le curé, le Père Guillaume de Menthière, qui devint dès lors pour lui un soutien indéfectible. Avec d’autres « jeunes prêtres » parisiens, il fréquentait les retraites, réunions et sessions organisées par la Prélature de l’Opus Dei à Paris, et, comme quelques-uns d’entre eux, il devint membre de la Société sacerdotale de la Sainte-Croix, bénéficiant ainsi de soutien, direction spirituelle.
En septembre 2019, il devint curé de la petite paroisse saint-Dominique, dans le XIVe arrondissement, sa première et sa dernière paroisse, où il remplaçait un jeune curé polonais de sensibilité opposée.
Très rapidement, il organisa une adoration (presque) permanente du Saint-Sacrement. La paroisse changeait. Paris n’est pas le désert sacerdotal des provinces : les catholiques y sont des « riches », qui ont la possibilité de pratiquer à la carte en se rendant dans la paroisse qui leur correspond. Saint-Dominique, du coup, perdit une partie de ses paroissiens – et même un diacre marié, qui démissionna pour émigrer à Saint-Jacques-du-Haut-Pas –, mais bénéficia d’un gros apport de familles jeunes, enfants chez les scouts, communion sur la langue.
Les statues réapparaissaient dans l’église, six chandeliers se rangeaient à l’ancienne sur l’autel revêtu d’un antependium à la romaine. Le nouveau curé, qui disait volontiers la messe face au Seigneur dans la chapelle de la Sainte Vierge, préparait l’établissement d’une messe tridentine, spécialement destinée aux jeunes, le mercredi soir. Mais survint Traditionis custodes.
Ce sont spécialement les jeunes vers lesquels se dirigeait l’apostolat de l’abbé Gordien, déjà aumônier national des Scouts et Guides d’Europe, qui assurait dès lors, l’aumônerie de ND-de-France, près de Saint-Dominique, que son jeune directeur maintient fermement dans la ligne marquée par son prédécesseur François-Xavier Clément (dont on se souvient des déboires lors de l’ « affaire Saint-Jean de Passy », assez semblable à l’« affaire Gerson »).
En outre, l’abbé Gordien avait aussi été nommé, en 2019, délégué diocésain aux vocations. Il y réussit trop bien, car dès après la départ de Mgr Aupetit, en 2022, Mgr Philippe Marsset le licencia sans motif, avec l’aval de Mgr Pontier, administrateur du diocèse.
Survint la crise du Covid : le dimanche messe « privée » à ND-de-France ; en semaine, l’abbé Gordien ouvrait son église tous les après-midi, exposait le Saint-Sacrement, confessait, disait la messe dans la chapelle de la Sainte Vierge, que pouvaient suivre ses paroissiens censés venir faire une visite que leur permettait le ministre de l’Intérieur. Certains de ces « visiteurs », horresco referens, ne portaient pas de masque : dénonciation à l’archevêché, convocation, réprimandes (encore l’évêque auxiliaire ignorait-il que l’abbé Gordien continuait à baptiser et à marier…)
L’épreuve du retrait de sa charge auprès des vocations précéda de peu l’annonce qui lui fut faite : il était atteint d’un cancer déjà avancé. Durant un an, une immense chaîne de prière s’organisa autour de lui. Chimio à l’établissement Montsouris, retour à la paroisse, opérations en catastrophe, séjour chez des amis pour tenter de se refaire, et ainsi de suite, le chemin de Croix continuant ainsi durant un an.
Dans le très émouvant testament spirituel qu’il a laissé, la description de cette fin de pèlerinage, où il avoue combien il a souffert, est bouleversante, surtout pour ceux qui l’ont connu et qui l’ont vu, épuisé, dire une dernière messe publique un samedi soir.
Ses obsèques ont eu lieu le 20 mars, jour de la fête de saint Joseph cette année. Son cercueil, resté depuis plusieurs jours au pied de l’autel de Saint-Dominique, fut porté à l’église proche de Saint-Pierre-de-Montrouge, plus vaste. Les amis, les jeunes, les fidèles étaient venus de partout, la foule remplissant l’église, les allées, les seuils d’entrée.
Six évêques participaient à la célébration. Comme tous les autres assistants, ils ont pu lire le testament spirituel que les organisateurs avaient fait imprimer et déposer à chaque place : « A l’intérieur de l’Eglise, des loups se sont introduits. Ce sont des prêtres, et même parfois des évêques, qui ne cherchent pas le bien et le salut des âmes, mais qui désirent d’abord la réalisation de leurs propres intérêts, comme la réussite d’une « pseudo-carrière ». Alors ils sont prêts à tout : céder à la pensée dominante, pactiser avec certains lobbies comme les LGBT, renoncer à la doctrine de la vraie foi pour s’adapter à l’air du temps, mentir pour parvenir à leurs fins. J’ai rencontré ce genre de loups déguisés en bons pasteurs, et j’ai souffert par l’Église. »
L’abbé Gordien, infatigable confesseur à l’imitation du Curé d’Ars, avait été déposé dans le cercueil en soutane, surplis, étole violette, comme lorsqu’il entendait ses pénitents. « Ce n’est pas par les habits seulement que Cyril ressemblait à Jean-Marie Vianney, disait le P. de Menthière dans le sermon des funérailles, ni même principalement par une certaine assimilation physique, chevelure en moins, mais d’abord et avant tout par cette volonté d’être prêtre intégralement. Pas prêtre pour de faux, comme un fonctionnaire ecclésiastique, mais viscéralement prêtre, c’est-à-dire avide d’être pleinement à Dieu et aux âmes. »
Abbé Claude Barthe
27/03/2023
Extraits choisis par le Salon Beige :
[…] De façon plus convaincante, certains auteurs insistent sur la pédagogie liturgique. En masquant la croix durant le temps de la Passion, pour la dévoiler solennellement le Vendredi saint, l’Église invite les fidèles à se représenter que le salut tout entier découle du supplice du Calvaire. Pour cette raison aussi, le voilement des statues et tableaux met en scène ce moment où le Christ n’a pas encore ouvert les portes du Ciel.
Cette disposition est sans doute à rapprocher du transfert des fêtes solennelles du temps de la Passion à celui de la Résurrection. La date de Pâques étant mobile, il se peut par exemple que la fête de l’Annonciation intervienne en ces semaines. Elle est alors transférée après Pâques.
À la cérémonie du Vendredi saint, les fidèles viennent adorer la croix que le prêtre a dévoilée – au sens étymologique où, après la génuflexion, ils baisent le pied du crucifix, en hommage royal au Christ qui rétabli l’ordre divin des choses en mourant sur le bois qui est aussi l’instrument de son règne.
Un signe pour les catéchumènes et les pénitents
Pour cette raison sans doute, certains rattachent-ils le voilement et dévoilement solennel de la croix au cycle de la liturgie baptismale, et à l’initiation progressive des catéchumènes de l’année aux mystères divin.
D’autres encore insistent davantage sur le lien historique avec la pénitence publique. Les pécheurs publics étant éloignés de l’église du mercredi des Cendres au Jeudi saint, on aurait eu l’idée, à l’abolition de la pénitence publique, de séparer les fidèles des sanctuaires par un voile violet, pour rappeler à tous la nécessité de la conversion du cœur pour s’approcher du saint sacrifice.
Quoiqu’il en soit de la chronologie selon laquelle ce fait du culte à la croix s’est répandu, il est lourd de sens.
Évocation du mystère
Le voilement de croix est une méditation en acte sur le mystère de la foi et de l’infidélité. Dans la mort du Calvaire se manifeste la sagesse de Dieu, auquel les esprits incrédules ou révoltés sont imperméables, jusqu’à détester de haine mortelle l’amour divin fait homme. Le voilement des croix évoque la nécessité de convertir le regard d’homme en regard surnaturel, et met théâtralement en scène que le rétablissement de l’ordre du cosmos ébranlé par le péché consiste à faire toutes choses nouvelles, par l’octroi d’une vie nouvelle qui coule du côté du Christ.
Le renouvellement annuel de ces cérémonies, rappelle aussi au chrétien qu’il marche en ce monde dans le temps de la foi, c’est-à-dire celui de la nuit et du mystère, ou plutôt de la pénombre, dans laquelle il faut marcher à la suite du Christ.
Or s’approcher du Christ nécessite de faire la vérité sur soi, c’est-à-dire d’accepter une lumière divine qui n’est pas évidente.
Conversion et compassion
En voilant sombrement les figures du Christ et des saints, l’Église s’associe à la peine du Christ dans les temps précédents la Passion. La liturgie prépare en fait depuis la dernière semaine du Carême la proclamation des passions de l’évangile par l’évocation de plus en plus pressante de l’isolement du Christ devant le mensonge et l’infidélité.
Le Christ qui se retire « tout seul sur la montagne » après la multiplication des pains (évangile du 4e dimanche de Carême), qui ne peut se fier à ceux qui confessent son nom, parce qu’il « sait ce qu’il y a dans l’homme » (évangile du lundi), qui est seul à connaître d’où il vient (évangiles du mardi et du mercredi), et que finalement l’incrédulité chasse à coup de pierres (évangile du 1er dimanche de la Passion), que l’on cherche et que l’on ne trouve pas (lundi de la Passion), etc.
Nous nous souvenons alors que, de notre cœur aussi, le Seigneur sait de quoi il est fait. Le voilement des croix, qui précède l’adoration du Vendredi saint, est donc une invitation pressante à la conversion.
Il nous rappelle que sur la croix le Christ était seul, pour porter chacun d’entre les pécheurs. Pour cette raison, le voilement des croix est en même temps une exhortation à la compassion, à pleurer avec le Christ qui a pleuré seul sur la vanité, la légèreté et la corruption silencieuse de Jérusalem, qui a pleuré seul sur nos péchés.
Le sacrifice du Calvaire, acte rédempteur
Le voilement simultané des croix et des statues et autres images de saints, qui quant à elles ne seront dévoilées qu’à la Résurrection, à l’issue de la vigile pascale, rappelle aussi que sans le sacrifice du Christ, nulle vie sainte n’est possible, ni en ce monde ni dans l’autre. La mort du Calvaire est source de toutes les grâces.
Directement ou par prétérition, le voilement des croix au temps de la Passion constitue une illustration et un rappel de cette parole de l’apôtre saint Paul : « Je n’ai pas jugé, écrit ce dernier aux Corinthiens, que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus, et Jésus crucifié. »
Horaires des messes
Dimanche 26 mars
Messe chantée à 10h30
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Lundi 27 mars
Lundi de la Passion
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Mardi 28 mars
Mardi de la Passion
Messe à 9h30.
Enseignement à 10h15
Adoration de 11 à 12h
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Mercredi 29 mars
Mercredi de la Passion
Messe à 9h30
Enseignement à 10h15
Adoration de 11 à 12h
Rosaire pour la France
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Jeudi de la Passion
Messe à 9h30.
Enseignement à 10h15
Adoration de 11 à 12h
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Vendredi 31 mars
Vendredi de la Passion
Chemin de Croix à 18h15
Messe à 19h
Adoration eucharistique jusqu'à 22h
____
Samedi 1 avril
Samedi de la Passion
Messe à 9h suivie d'une conférence
sur le St Suaire de Turin par L. l'abbé
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Dimanche 2 avril
dimanche des Rameaux
Messe chantée à 10h30
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