Le blog du Temps de l'Immaculée.
20/02/2025
Dans un monde en quĂȘte de stabilitĂ©, JD Vance, vice-prĂ©sident des Ătats-Unis, dĂ©fend une vision politique inspirĂ©e de lâordo amoris augustinien. Comme Saint Augustin lâa enseignĂ©, le vĂ©ritable ordre ne se limite pas Ă une organisation juridique ou administrative, mais repose sur une hiĂ©rarchie des valeurs orientĂ©e vers le bien commun.
Chez Saint Augustin, lâordo est un principe structurant qui englobe le monde, la sociĂ©tĂ© et lâĂąme humaine. Le philosophe dâHippone affirme que chaque chose doit ĂȘtre ordonnĂ©e selon sa juste place dans la hiĂ©rarchie du bien.
« Ordo est parium dispariumque sua cuique tribuens loca dispositio »
Lâordre est la disposition qui attribue Ă chacun, selon son rang, la place qui lui revient.
Cet ordre, qui rĂ©git aussi bien la citĂ© terrestre que la citĂ© cĂ©leste, repose sur un fondement moral. Une sociĂ©tĂ© oĂč les valeurs sont inversĂ©es, oĂč lâindividu privilĂ©gie les plaisirs Ă©phĂ©mĂšres au dĂ©triment du bien commun, sombre dans le dĂ©sordre et la dĂ©cadence.
JD Vance sâinscrit pleinement dans cette tradition augustinienne. En dĂ©fendant un retour Ă lâordre naturel, il cherche Ă prĂ©server une hiĂ©rarchie des valeurs qui structure la sociĂ©tĂ©. Son approche ne se rĂ©duit pas Ă une gestion Ă©tatique, mais repose sur des piliers fondamentaux :
- La famille, premiĂšre cellule de la sociĂ©tĂ©, inscrite dans lâordre naturel voulu par Dieu.
- LâĂtat, garant du bien commun et non outil de dĂ©racinement culturel.
- La religion, socle moral qui oriente lâaction politique et sociale.
Cette vision sâoppose Ă un Ă©galitarisme anarchique oĂč toutes les valeurs se valent et oĂč le dĂ©sordre moral est prĂ©sentĂ© comme une libertĂ© individuelle.
LâĂtat au Service du Bien Commun
Dans La CitĂ© de Dieu, Saint Augustin rappelle que lâautoritĂ© politique est lĂ©gitime lorsquâelle est ordonnĂ©e Ă la justice. Loin dâun pouvoir arbitraire, lâĂtat doit protĂ©ger les institutions fondamentales et garantir un cadre stable.
JD Vance applique cette conception en dĂ©fendant un Ătat structurĂ© qui ne cĂšde pas aux idĂ©ologies cherchant Ă substituer le chaos Ă un ordre moral. Il ne rejette pas le progrĂšs, mais insiste pour quâil sâinscrive dans une continuitĂ© ordonnĂ©e, respectueuse des valeurs qui ont façonnĂ© la civilisation occidentale. LâOccident traverse une crise morale, oĂč lâindividualisme exacerbĂ© et le matĂ©rialisme consumĂ©riste ont remplacĂ© les principes de responsabilitĂ© et de solidaritĂ©. Augustin, dĂ©jĂ Ă son Ă©poque, dĂ©nonçait une sociĂ©tĂ© romaine en dĂ©composition, incapable de maintenir une hiĂ©rarchie des valeurs.
Remota itaque iustitia quid sunt regna nisi magna latrocinia ?
Sans la justice, que sont les royaumes sinon de vastes brigandages ?
JD Vance tente de restaurer cet ordre perdu, en rĂ©habilitant les institutions et en plaçant Ă nouveau le bien commun au cĆur des prĂ©occupations.
La pensĂ©e augustinienne confĂšre Ă lâordo une portĂ©e universelle qui structure lâorganisation du monde et des sociĂ©tĂ©s sous le regard de Dieu. Augustin ne se contente pas dâen reprendre les acceptions politiques ou institutionnelles : il en fait une clĂ© de lecture essentielle de lâexistence humaine et de son rapport au divin.
Dans cette perspective, lâordo amoris devient un principe directeur : il ne sâagit pas seulement dâun cadre normatif, mais dâune hiĂ©rarchie des amours qui guide lâhomme vers Dieu. Ce concept permet de concilier la libertĂ© humaine avec un ordre voulu par le CrĂ©ateur, oĂč chacun trouve sa juste place.JD Vance reprend cette logique en insistant sur la nĂ©cessitĂ© de respecter un ordre naturel et moral structurant. La famille, lâĂtat et la religion ne sont pas interchangeables, mais doivent ĂȘtre prĂ©servĂ©s dans leur fonction propre.
En appelant Ă un retour aux valeurs fondamentales, JD Vance ne dĂ©fend pas seulement une rĂ©forme politique ou Ă©conomique : il propose une vision oĂč lâindividualisme ne prime pas sur le bien commun et oĂč lâautoritĂ© politique reste ordonnĂ©e Ă la justice et Ă la vĂ©ritĂ©.
Face au chaos idĂ©ologique contemporain, le vice prĂ©sident amĂ©ricain sâinscrit dans une tradition philosophique qui refuse la dissolution de lâordre au profit dâun relativisme destructeur. Il cherche Ă reconstruire une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur des principes immuables, oĂč lâordo amoris dâAugustin retrouve toute sa signification : replacer le bien commun au centre de la citĂ©.
Philippe Marie sur Tribune Chrétienne
Avec Brepols online
20/02/2025
Or on ne peut laisser le Saint-Sacrement exposĂ© sans la prĂ©sence dâadorateurs⊠Pour Mgr Landry, New York, oĂč la pratique religieuse est importante et oĂč convertis et « recommençants » sont nombreux, devrait ĂȘtre capable de faire ce que des paroisses de 500 fidĂšles sont capables dâinstaurer en dâautres lieux des Etats-Unis, et « dâexceller dans lâamour du Seigneur JĂ©sus Eucharistique ». Sa lettre dâexhortation comprend bien des conseils dont dâautres fidĂšles, dâautres paroisses, dâautres pays pourraient sâinspirer.
Il commence par citer lâexemple du SacrĂ©-CĆur de Montmartre oĂč lâadoration nâa jamais cessĂ© depuis le 1er aoĂ»t 1885, soit 51.000 jours que nâont interrompu ni les guerres mondiales, ni les pandĂ©mies, ni la sĂ©cularisation croissante.
Lâadoration eucharistique, « un hommage collectif et continu dâamour reconnaissant »
« Pour que lâadoration perpĂ©tuelle fonctionne, il faut deux adorateurs qui sâengagent Ă ĂȘtre prĂ©sents au cours de chacune des 168 heures que compte la semaine », rappelle le prĂ©lat, avant dâinviter ses concitoyens Ă envisager un tel engagement Ă lâoccasion du carĂȘme Ă la chapelle Saint-Joseph des Dominicains pour quâau moins pendant ces quarante jours de pĂ©nitence avant PĂąques, « nous puissions offrir au Seigneur JĂ©sus dans la sainte Eucharistie cet hommage collectif et continu dâamour reconnaissant ».
Il a baptisĂ© lâinitiative « OpĂ©ration misĂ©ricorde divine », surtout « parce que le fait que JĂ©sus se rende si accessible Ă nous constitue une grande action de son amour misĂ©ricordieux ». « Notre priĂšre devant lui, alors que nous offrons au PĂšre Ă©ternel le corps, le sang, lâĂąme et la divinitĂ© de son Fils bien-aimĂ©, est une grande et belle façon dâappeler la misĂ©ricorde de Dieu sur nous-mĂȘmes, sur ceux qui nous sont chers, sur lâEglise et sur le monde », ajoute Mgr Landry.
Celui-ci rĂ©pond Ă quelques objections de ceux qui hĂ©siteraient Ă sâengager pour cause dâimprĂ©visibilitĂ© de leurs obligations familiales, professionnelles ou sociales. Les logiciels de planification actuels sont « superbes », rappelle-t-il, et permettent dâorganiser les choses de telle sorte que les adorateurs puissent choisir des crĂ©neaux diffĂ©rents chaque semaine en fonction des besoins du moment.
Un engagement de CarĂȘme centrĂ© sur la misĂ©ricorde divine
« Une autre façon de faire face Ă un emploi du temps chargĂ© est de sâinscrire avec un ami ou un membre de la famille Ă la mĂȘme heure. Certaines semaines, vous ne pourrez peut-ĂȘtre pas venir ; dâautres semaines, lâautre ne pourra peut-ĂȘtre pas, mais, ensemble, il est plus facile de sâengager afin de pouvoir se remplacer lâun lâautre et de sâassurer quâil y aura au moins un adorateur prĂ©sent », souligne Mgr Landry.
Un autre frein Ă ce type dâengagement est le fait que bien des catholiques nâont jamais appris comment « remplir » une heure dâadoration avec profit : « Une heure devant notre CrĂ©ateur et RĂ©dempteur, cela peut sembler intimidant. » Quant Ă lui, il compte proposer pour le Mercredi des Cendres une formation Zoom en ligne pour proposer quelques « meilleures pratiques ». Belle idĂ©e !
Et il conclut :
« Comme en tĂ©moignent les adorateurs qui sâengagent ainsi, nous ne pouvons jamais vaincre JĂ©sus en gĂ©nĂ©rositĂ©. Si nous commençons Ă prendre du temps pour lui chaque semaine de cette maniĂšre â mĂȘme et surtout si cela exige un sacrifice â il nous bĂ©nira Ă©normĂ©ment. Il nous demande ce quâil a demandĂ© Ă Pierre, Jacques et Jean au jardin le Jeudi Saint : de veiller avec lui dans la priĂšre pendant une heure, confiants que câest ainsi quâil fortifie notre chair faible pour quâelle sâaligne sur notre esprit bien disposĂ©. JĂ©sus a dit Ă de nombreux saints et mystiques Ă quel point il lui est agrĂ©able chaque fois que nous prenons le temps dâĂȘtre avec lui. Câest lâune des raisons pour lesquelles les papes encouragent aussi fortement lâadoration eucharistique. »
19/02/2025
( Robert T. Morrison - LifeSiteNews ) â Dans la premiĂšre encyclique de son pontificat, E Supreme Apostolatus , saint Pie X soulignait lâimpĂ©rieuse nĂ©cessitĂ© de restaurer toutes choses dans le Christ. Tel quâil le voyait en 1903, le monde souffrait de la maladie de lâapostasie, qui avait provoquĂ© un « Ă©tat dĂ©sastreux de la sociĂ©tĂ© humaine ».
Aujourdâhui, alors que nous sommes tĂ©moins dâun Ă©tat de la sociĂ©tĂ© humaine bien plus dĂ©sastreux que celui quâil a connu, nous pouvons raisonnablement nous demander si les remĂšdes quâil proposait sont toujours les mĂȘmes. Si tel est le cas, nous nous efforçons en vain de trouver la paix, la raison et la bontĂ© autrement quâen suivant son programme de restauration de toutes choses en Christ.
Le monde tel que le voyait saint Pie X, comparé à aujourd'hui
Saint Pie X a écrit en 1903 à propos de la « terrible et profonde maladie » qui affligeait le monde :
Nous avons Ă©tĂ© effrayĂ©s plus que tout par l'Ă©tat dĂ©sastreux de la sociĂ©tĂ© humaine actuelle. Qui ne voit en effet que la sociĂ©tĂ© souffre aujourd'hui, plus que jamais auparavant, d'une maladie terrible et profonde qui, se dĂ©veloppant chaque jour et rongeant son ĂȘtre le plus intime, la traĂźne vers la destruction ? Vous comprenez, VĂ©nĂ©rables FrĂšres, quelle est cette maladie : l'apostasie de Dieu, qui en vĂ©ritĂ© n'est rien de plus proche de la ruine, selon la parole du ProphĂšte : « Car voici que pĂ©riront ceux qui s'Ă©loignent de toi » (Ps 72, 27).
Le pape a visiblement compris toute la portĂ©e des paroles du psaume 72 : ceux qui sâĂ©loignent de Dieu pĂ©riront. Plus la sociĂ©tĂ© sâĂ©loignera de Dieu, plus le monde sera mauvais.
Commentant ce passage dans son ouvrage Contre les hĂ©rĂ©sies , Mgr Marcel Lefebvre considĂ©rait que le niveau dâapostasie au dĂ©but des annĂ©es 1980 Ă©tait bien pire :
Ainsi, pour saint Pie X, la grande maladie de son temps est l'abandon de Dieu, l'apostasie. L'abandon de Dieu ! Combien pourrait-on en parler davantage aujourd'hui ! Si saint Pie X vivait aujourd'hui, je crois qu'il serait encore plus terrifiĂ© qu'Ă son Ă©poque. A cette Ă©poque, il y avait encore des sĂ©minaires, beaucoup de prĂȘtres, beaucoup de religieux et beaucoup d'Ăąmes animĂ©es d'une foi vive. Les Ă©glises Ă©taient encore pleines. (p. 2)
Que diraient saint Pie X et Mgr Lefebvre de lâampleur de lâapostasie en 2025 ? Bien quâil y ait sans aucun doute des signes dâespoir en divers endroits, il nâen demeure pas moins quâenviron un milliard de personnes sâidentifiant comme catholiques semblent relativement satisfaites des maux de Rome tels que la Pachamama, la Fiducia Supplicans et le Synode sur la synodalitĂ©. Il semble presque certain quâil nây a jamais eu de moment dans lâhistoire humaine oĂč autant dâĂąmes se soient dĂ©tournĂ©es de Dieu tout en professant simultanĂ©ment le suivre. Dans ces conditions, il nâest pas Ă©tonnant que le monde semble ĂȘtre au bord de la destruction.
Restaurer toutes choses en Christ
En tant que véritable catholique à qui Dieu avait confié une grande autorité, saint Pie X ne se contenta pas de rester les bras croisés face aux terribles maladies de son époque :
Nous avons donc vu qu'en vertu du ministĂšre du pontificat qui devait Nous ĂȘtre confiĂ©, Nous devions nous hĂąter de trouver un remĂšde Ă ce grand mal, considĂ©rant comme adressĂ© Ă Nous ce commandement divin : « Voici que je t'Ă©tablis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes, pour arracher et pour abattre, pour ravager et pour dĂ©truire, pour bĂątir et pour planter » (JĂ©rĂ©mie, i, 10).
Parce que les grandes maladies de lâĂ©poque avaient Ă©tĂ© causĂ©es par lâapostasie, le remĂšde Ă©tait de faire tout ce qui Ă©tait possible pour ramener les Ăąmes Ă Dieu :
Nous proclamons que Nous nâavons pas dâautre programme dans le Pontificat SuprĂȘme que celui de « restaurer toutes choses dans le Christ » (EphĂ©siens 1, 10), afin que « le Christ soit tout et en tous » (Col 3, 2)⊠Les intĂ©rĂȘts de Dieu seront les nĂŽtres, et câest pour eux que Nous sommes rĂ©solus Ă dĂ©penser toutes nos forces et notre vie. Aussi, si quelquâun Nous demande un symbole pour exprimer Notre volontĂ©, Nous ne donnerons pas un autre : « Renouveler toutes choses dans le Christ ».
La solution nâĂ©tait pas de promouvoir une « spiritualitĂ© » gĂ©nĂ©rale, dâorganiser des rassemblements de priĂšre interreligieux, de sâĂ©couter les uns les autres ou dâapprendre Ă mieux apprĂ©cier toutes les choses merveilleuses que nous avons en commun avec nos ennemis. Non, la seule solution Ă©tait de restaurer toutes choses en Christ.
Saint Pie X poursuit en affirmant que lâĂglise catholique est la voie pour atteindre le Christ :
Or, la voie qui mĂšne au Christ nâest pas difficile Ă trouver : câest lâĂglise. Chrysostome nous le dit avec raison : « LâĂglise est ton espĂ©rance, lâĂglise est ton salut, lâĂglise est ton refuge » ( Hom. de capto Euthropio , n. 6). Câest pour cela que le Christ lâa fondĂ©e, lâayant acquise au prix de son sang, et en a fait le dĂ©positaire de sa doctrine et de ses lois, lui accordant en mĂȘme temps un trĂ©sor inĂ©puisable de grĂąces pour la sanctification et le salut des hommes. Vous voyez donc, VĂ©nĂ©rables FrĂšres, le devoir qui nous est imposĂ©, Ă vous comme Ă nous, de ramener Ă la discipline de lâĂglise la sociĂ©tĂ© humaine, aujourdâhui Ă©loignĂ©e de la sagesse du Christ ; lâĂglise la soumettra alors au Christ, et le Christ Ă Dieu.
Ces paroles mettent en lumiĂšre la mĂ©chancetĂ© du faux ĆcumĂ©nisme, qui cherche Ă tromper les Ăąmes en leur faisant croire que les religions non catholiques sont Ă©galement des voies viables pour atteindre le Christ. Ceux qui promeuvent (ou mĂȘme tolĂšrent) le faux ĆcumĂ©nisme sâopposent non seulement Ă saint Pie X, mais aussi Ă tous les saints et, en fin de compte, Ă Notre Seigneur. Si nous voulons vraiment restaurer toutes choses dans le Christ, nous devons nous opposer vigoureusement au faux ĆcumĂ©nisme.
Les ennemis mĂšnent une guerre sacrilĂšge
Comme lâavait compris saint Pie X, restaurer toutes choses dans le Christ signifiait contrecarrer la guerre sacrilĂšge menĂ©e contre Dieu et sa VĂ©ritĂ© :
En entreprenant cette Ćuvre glorieuse, Nous sommes vivement encouragĂ©s par la certitude que vous tous, VĂ©nĂ©rables FrĂšres, nous serez de gĂ©nĂ©reux collaborateurs. Si Nous en doutions, Nous aurions tort de vous considĂ©rer comme inconscients ou insouciants de cette guerre sacrilĂšge qui se fomente et s'allume presque partout contre Dieu. Car, en vĂ©ritĂ©, « les nations se sont rĂ©voltĂ©es et les peuples ont imaginĂ© des choses vaines » (Ps 2, 1) contre leur CrĂ©ateur, tant les ennemis de Dieu crient souvent : « Ăloignez-vous de nous » (Job 21, 14). Et comme on pouvait sây attendre, nous trouvons Ă©teint chez la majoritĂ© des hommes tout respect pour le Dieu Ăternel, et aucun Ă©gard accordĂ© dans les manifestations de la vie publique et privĂ©e Ă la VolontĂ© SuprĂȘme â bien plus, tous les efforts et tous les artifices sont utilisĂ©s pour dĂ©truire complĂštement la mĂ©moire et la connaissance de Dieu⊠Telle est, en vĂ©ritĂ©, lâaudace et la colĂšre employĂ©es partout pour persĂ©cuter la religion, pour combattre les dogmes de la foi, dans un effort effrontĂ© pour dĂ©raciner et dĂ©truire toutes les relations entre lâhomme et la DivinitĂ© !
Les ennemis de Dieu qui avaient encouragĂ© lâapostasie gĂ©nĂ©ralisĂ©e ne se laissaient pas faire dans leurs efforts pour « dĂ©truire toute relation entre lâhomme et la DivinitĂ© », mais saint Pie X avait toujours ses Ă©vĂȘques pour combattre Ă ses cĂŽtĂ©s. Aujourdâhui, les ennemis de Dieu semblent avoir atteint la plupart de leurs objectifs, y compris la destruction quasi totale de toute opposition dâune hiĂ©rarchie vĂ©ritablement catholique. En effet, certains des ennemis les plus pernicieux de Dieu aujourdâhui sâappellent « Votre Ăminence » et « Votre SaintetĂ© ».
Dieu gagne mais nous devons nous battre (aux cÎtés de Dieu)
Saint Pie X ou Mgr Lefebvre auraient-ils renoncé s'ils étaient encore en vie aujourd'hui ? Absolument pas :
En vĂ©ritĂ©, aucun homme sain dâesprit ne peut douter de lâissue de cette lutte entre lâhomme et le TrĂšs-Haut. Lâhomme, en abusant de sa libertĂ©, peut violer le droit et la majestĂ© du CrĂ©ateur de lâunivers ; mais la victoire appartiendra toujours Ă Dieu ; la dĂ©faite est mĂȘme Ă portĂ©e de main au moment oĂč lâhomme, sous lâillusion de son triomphe, se lĂšvera avec la plus grande audace. Câest ce que nous assure Dieu lui-mĂȘme dans les livres sacrĂ©s. Français Comme inconscient de sa force et de sa grandeur, il « passe outre aux pĂ©chĂ©s des hommes » (Sag. XI, 24), mais promptement, aprĂšs ces retraites apparentes, « rĂ©veillĂ© comme un homme vaillant qui a Ă©tĂ© ivre de vin » (Ps. 1xxvii, 65), « il brisera la tĂȘte de ses ennemis » (Ps. 1xxvii, 22), afin que tous sachent « que Dieu est le roi de toute la terre » (Ib. 1xvi, 8), « afin que les Gentils sachent qu'ils sont des hommes » (Ib. ix, 20).
Saint Pie X savait qu'un jour viendrait oĂč les ennemis de Dieu croiraient avoir triomphĂ©. Paradoxalement, c'est Ă ce moment-lĂ que la victoire de Dieu est proche : « La victoire sera toujours avec Dieu, et mĂȘme la dĂ©faite est Ă portĂ©e de main au moment oĂč l'homme, sous l'illusion de son triomphe, se lĂšve avec le plus d'audace. » Sachant cela, nous avons toutes les raisons d'ĂȘtre confiants, mĂȘme si nos chances de l'emporter semblent s'Ă©loigner.
MĂȘme si nous savons que Dieu lâemportera, nous devons faire tout ce que nous pouvons pour lutter afin de « hĂąter lâĆuvre de Dieu » :
Tout cela, VĂ©nĂ©rables FrĂšres, Nous le croyons et l'attendons avec une foi inĂ©branlable. Mais cela ne nous empĂȘche pas aussi, selon la mesure qui nous est donnĂ©e Ă chacun, de nous efforcer de hĂąter l'Ćuvre de Dieu, non seulement en priant assidĂ»ment : « LĂšve-toi, Seigneur, que l'homme ne se fortifie pas » (Ib. IX, 19), mais, plus important encore, en affirmant, par nos paroles, par nos actes et au grand jour, la souverainetĂ© suprĂȘme de Dieu sur l'homme et sur toutes choses, afin que son droit de commander et son autoritĂ© soient pleinement rĂ©alisĂ©s et respectĂ©s. Cela nous est imposĂ© non seulement par un devoir naturel, mais par notre intĂ©rĂȘt commun.
Il faut prier avec assiduitĂ©, comme lâa Ă©crit saint Pie X, mais il faut aller plus loin : affirmer « par nos paroles, nos actes et Ă la lumiĂšre du jour, la souverainetĂ© suprĂȘme de Dieu sur lâhomme et sur toutes choses, afin que son droit de commander et son autoritĂ© soient pleinement rĂ©alisĂ©s et respectĂ©s ».
Vatican II et le champ de bataille d'aujourd'hui
Saint Pie X a vu que la lutte catholique devait viser à vaincre une « méchanceté énorme et détestable » :
Mais si notre dĂ©sir dâobtenir cela doit ĂȘtre satisfait, nous devons utiliser tous les moyens et dĂ©ployer toute notre Ă©nergie pour provoquer la disparition complĂšte de lâĂ©norme et dĂ©testable mĂ©chancetĂ©, si caractĂ©ristique de notre Ă©poque â la substitution de lâhomme Ă Dieu.
Commentant ces paroles dans son Contre les hérésies , Mgr Lefebvre écrit :
Comment ne pas penser aux nouveautĂ©s du concile Vatican II ? Ce qui frappe le plus, c'est la place de l'homme par rapport Ă Dieu. C'est pratiquement la religion de l'homme. Dans la nouvelle messe, par exemple, c'est l'homme qui se distingue, c'est une messe dĂ©mocratique ; alors que la messe de la tradition, celle que nous appelons la messe de tous les temps, est hiĂ©rarchique ; Dieu, le Christ, l'Ăglise en la personne de l'Ă©vĂȘque ou du prĂȘtre, puis les fidĂšles. (p. 9)
Au-delĂ mĂȘme de cette substitution de l'homme Ă Dieu, nous pouvons voir que la promotion de la libertĂ© religieuse et du faux ĆcumĂ©nisme par Vatican II s'oppose fondamentalement au programme de saint Pie X de restaurer toutes choses dans le Christ.
Aujourdâhui, les catholiques sincĂšres sont en dĂ©saccord sur ce quâil faut faire pour remĂ©dier aux grands maux que nous voyons dans lâĂglise et dans la sociĂ©tĂ©, mĂȘme sâils sont tous dâaccord sur le fait que nous avons besoin dâun pape authentiquement catholique. En lisant E Supreme Apostolatus , cependant, on devrait comprendre quelle position prend saint Pie X dans ce dĂ©bat : nous devons rejeter les nouveautĂ©s de Vatican II parce quâelles ont dĂ©tournĂ© les Ăąmes de lâĂglise catholique, ce qui signifie quâelles se sont dĂ©tournĂ©es de Dieu. Cette apostasie gĂ©nĂ©ralisĂ©e a Ă©tĂ© le principal facteur des grands maux que nous voyons dans le monde.
Il faut donc se demander : ceux qui dĂ©fendent Vatican II ont-ils raison, ou bien saint Pie X avait-il raison ? Depuis plus de 60 ans, les catholiques les plus influents de lâĂglise affirment que quiconque remet en question le Concile a tort et flirte avec lâhĂ©rĂ©sie et le schisme. Mais oĂč nous a conduit cette dĂ©fense des nouveautĂ©s de Vatican II ? La rĂ©ponse est dĂ©sormais indĂ©niable : elle a Ă©loignĂ© de Dieu dâinnombrables Ăąmes.
GrĂące Ă Dieu, nous nâavons pas besoin de la permission de François ou de qui que ce soit dâautre pour suivre les enseignements de saint Pie X. Ses idĂ©es Ă©taient justes en 1903 et elles sont encore plus justes aujourdâhui. Si nous voulons combattre les maux du monde, nous devons lutter pour la foi catholique pure et simple que saint Pie X a enseignĂ©e. Toute autre chose est en fin de compte contre-productive et offensante pour Dieu. CĆur ImmaculĂ© de Marie, priez pour nous !
19/02/2025
18/02/2025
Dans une interview accordĂ©e Ă LâEco di Bergamo, le cardinal Pietro Parolin, est revenu sur la situation au Proche-Orient et a rappelĂ© que la paix vĂ©ritable ne peut exister sans un engagement actif et des fondements solides. Il dĂ©plore notamment que ces valeurs essentielles soient « de plus en plus absentes dans la sociĂ©tĂ© contemporaine ».
Le secrĂ©taire dâĂtat du Saint-SiĂšge, a analysĂ© les conditions nĂ©cessaires Ă lâĂ©tablissement dâune paix durable. Evoquant la trĂȘve temporaire dans la bande de Gaza, il a saluĂ© une avancĂ©e, soulignant ses effets concrets : « La trĂȘve provisoire est certainement une bonne nouvelle, dâune part parce que lâon commence Ă en voir les fruits â la libĂ©ration des otages israĂ©liens et un accĂšs humanitaire accru Ă la bande de Gaza â et dâautre part parce quâelle pourrait ĂȘtre le prĂ©lude Ă un âcessez-le-feuâ permanent, mettant fin aux souffrances du peuple palestinien Ă Gaza et dans le reste de la Palestine. »
Insistant sur la nĂ©cessitĂ© de sortir de la spirale de la violence, le cardinal a rappelĂ© que toutes les victimes du conflit mĂ©ritent des perspectives dâavenir : « Les victimes ont Ă©tĂ© nombreuses et il faut dĂ©sormais donner des signes dâespĂ©rance aux deux peuples : tant aux IsraĂ©liens quâaux Palestiniens.« Le secrĂ©taire dâĂtat du Saint-SiĂšge a tenu Ă rappeler que la paix ne se dĂ©crĂšte pas, mais se construit patiemment, avec un engagement soutenu de toutes les parties concernĂ©es:
« Faire la paix aujourdâhui est extrĂȘmement difficile, car cela exige du courage, de la justice et du pardon, trois valeurs qui semblent toujours plus absentes dans la sociĂ©tĂ© contemporaine. »
Le prĂ©lat a repris les paroles du pape François, qui ne cesse de marteler que « pour faire la paix, il faut du courage », insistant sur le fait que la paix ne saurait ĂȘtre un simple vĆu pieux ou une attente passive, mais quâelle doit rĂ©sulter dâun effort concertĂ© et persĂ©vĂ©rant :« La paix nâest pas seulement un don Ă invoquer â et elle lâest, avant tout ! â mais aussi le fruit dâun engagement actif qui implique sacrifice, dialogue et volontĂ© de dĂ©passer des divisions profondes. »
Il a Ă©galement dĂ©noncĂ© un paradoxe contemporain : « Aujourdâhui, le courage de nĂ©gocier est souvent perçu comme une faiblesse, tandis que la puissance militaire et les dĂ©monstrations de force continuent dâĂȘtre privilĂ©giĂ©es comme moyens de rĂ©solution des conflits. » Un constat amer qui met en lumiĂšre la difficultĂ© de bĂątir la paix dans un monde oĂč la logique de confrontation prĂ©vaut souvent sur celle du dialogue.
Enfin le cardinal Parolin prĂ©cise quâune paix vĂ©ritable ne peut ĂȘtre bĂątie que sur une justice Ă©quitable et impartiale :« La paix authentique ne peut exister sans un ordre juste. Trop de guerres naissent des inĂ©galitĂ©s, des violations des droits humains et des dĂ©sĂ©quilibres Ă©conomiques qui nourrissent rancĆurs et tensions. » a-t-il affirmĂ©. Le numĂ©ro 2 du Vatican a terminĂ© en insistant sur lâimportance du pardon, condition essentielle Ă toute rĂ©conciliation durable.
18/02/2025
Stefano Fontana
lanuovabq.it/it/il-discorso-di-vance-e-il-ritorno-al-reale
Traduction Benoit et moi
Que dirait la Doctrine Sociale de lâEglise du discours du vice-prĂ©sident amĂ©ricain James David Vance Ă Munich le vendredi 14 fĂ©vrier ? Ce discours est destinĂ© Ă rester longtemps dans les mĂ©moires, tant pour ce qui a Ă©tĂ© dit que pour ce qui devrait ĂȘtre dit pour complĂ©ter le raisonnement.
On se souviendra longtemps non seulement de son impact sur les questions politiques, économiques et militaires actuelles, mais surtout de sa tentative de faire une proposition globale qui va à la racine des raisons de la coexistence politique.
Au cĆur du discours, la prise de conscience que lâennemi ne se trouve pas Ă lâextĂ©rieur mais Ă lâintĂ©rieur de lâEurope et de lâAmĂ©rique, et quâil consiste en un recul par rapport aux valeurs fondatrices. Une maladie de lâĂąme, un Ă©puisement des forces morales et spirituelles.
Le lecteur du discours a pu penser que cette critique de Vance ne sâadressait quâĂ lâEurope. Au contraire, elle sâadresse aussi Ă lâAmĂ©rique, Ă la diffĂ©rence prĂšs que lĂ -bas, on sâest rĂ©veillĂ© alors que lâEurope vit encore dans le sommeil profond de lâartifice qui mĂ©connaĂźt la rĂ©alitĂ©.
Par exemple : en Europe, une pĂ©dagogie forcĂ©e des masses est mise en Ćuvre pour Ă©duquer lâhomme europĂ©en, mais pour ce faire, ils utilisent des techniques dĂ©veloppĂ©es aux Ătats-Unis, oĂč lâĂ©ducation des masses a une longue histoire scientifique et pratique.
Mais les AmĂ©ricains ont commencĂ© Ă changer de cap et la nouvelle administration a, par exemple, supprimĂ© lâUSAID, qui finançait des formes dâĂ©ducation civique idĂ©ologiques et forcĂ©es, attentatoires au bon sens. Vance parle donc Ă la fois dâune idĂ©ologie europĂ©iste et dâune idĂ©ologie amĂ©ricaniste. Il dĂ©nonce surtout la premiĂšre, mais seulement parce quâil a longuement parlĂ© de la seconde dans la campagne Ă©lectorale et parce quâil est le reprĂ©sentant dâun gouvernement qui en est issu. Ses paroles adressĂ©es Ă lâEurope, si dures, sa parresia qui ne concĂšde pas grand-chose au « bon ton » [en français dans le texte] politique bien quâelle se situe dans un contexte diplomatique, dĂ©coulent de la conscience quâil reprĂ©sente une AmĂ©rique sortie ou en train de sortir dâun systĂšme pseudo-totalitaire dans lequel les EuropĂ©ens sont encore empĂȘtrĂ©s.
Du point de vue de la Doctrine Sociale de lâEglise, il convient de percevoir de façon positive ce « retour au rĂ©el » pour la dĂ©fense dâune authentique libertĂ© qui ne part jamais dâelle-mĂȘme mais se nourrit de la rĂ©alitĂ© et du « bon sens ».
Jean-Paul II, que Vance cite dâailleurs Ă la fin de son discours [1], avait Ă©crit dans Evangelium vitae que « la valeur de la dĂ©mocratie dĂ©pend des valeurs quâelle incarne et promeut ». Malheureusement, lâĂglise en Europe, comme lâa montrĂ© rĂ©cemment un rapport [de lâObservatoire] qui lui est consacrĂ©, nâa pas cherchĂ© Ă libĂ©rer les peuples de lâidĂ©ologie pro-europĂ©iste, a suivi toutes les politiques qui se sont avĂ©rĂ©es infructueuses par la suite et a renoncĂ© Ă son propre rĂŽle dâĂ©ducation Ă la vĂ©ritĂ© Ă la lumiĂšre de la raison et de la foi. On peut donc dire que le discours de Vance contient aussi implicitement une rĂ©primande de lâattitude de lâĂglise catholique, qui est devenue une « aumĂŽnerie » du courant politique dominant. Mais si lâon se rĂ©fĂšre Ă la doctrine sociale de lâEglise plutĂŽt quâĂ sa praxis, le jugement sur ces aspects du discours ne peut ĂȘtre que positif.
Il y a ensuite un aspect du discours de Vance dans lequel sont Ă©voquĂ©es des perspectives intĂ©ressantes. Quand il aborde le sujet de la crise de la dĂ©mocratie en Europe, il dĂ©clare que la vĂ©ritable dĂ©mocratie est celle qui Ă©coute le peuple, qui nâengloutit pas les voix, les opinions, les consciences (les rĂ©fĂ©rences aux restrictions dans le domaine de lâavortement en Angleterre et en Ecosse Ă©taient trĂšs Ă©loquentes), qui est basĂ©e sur le principe que le peuple compte, qui accepte la volontĂ© du peuple mĂȘme lorsquâil nâest pas dâaccord avec elle, qui recherche un vĂ©ritable mandat dĂ©mocratique pour faire les choix difficiles qui sâimposent.
Cela ne sâest pas produit et ne se produit pas en Europe, comme le montrent les diffĂ©rents cas quâil mentionne. En disant cela, il semble comprendre le peuple non pas comme une collection dâindividus sans lien entre eux, selon la vision de lâindividualisme libĂ©ral, mais comme un organisme porteur dâun « sentiment commun » qui ne naĂźt pas de lui mais le prĂ©cĂšde. Câest ce que Vance met en Ă©vidence, une dimension Ă laquelle il semble faire allusion en se rĂ©fĂ©rant Ă ce « sens commun » Ă©galement Ă©voquĂ© par Trump dans son discours dâinvestiture. La dĂ©mocratie », semble-t-il dire, âne doit pas consister, sous peine de se suicider, dans la lutte Ă coup de majoritĂ© contre ce bon sens que le peuple garde en luiâ. Il sâagit cependant dâallusions et de rĂ©fĂ©rences qui, si elles Ă©taient dĂ©veloppĂ©es, trouveraient le plein consensus de la Doctrine sociale de lâĂglise.
Enfin, nous en arrivons Ă ce que Vance nâa pas dit parce quâil sâest arrĂȘtĂ© avant, mais Ă quoi la Doctrine sociale tient beaucoup.
Sur quoi la dĂ©mocratie se fonde-t-elle en fin de compte ? Dire quâelle est fondĂ©e sur le mandat populaire, mĂȘme avec les allusions prometteuses Ă la nature du peuple dont nous venons de parler, est insuffisant. Appeler lâEurope Ă ne pas domestiquer le mandat populaire, voire Ă le nier, comme dans le cas quâil a citĂ© de lâannulation des Ă©lections en Roumanie, ne suffit pas, car on peut ainsi fonder une « souverainetĂ© » du peuple tout aussi potentiellement totalitaire. Câest ici que la Doctrine Sociale de lâEglise interviendrait pour demander Ă Vance de poursuivre sur la voie de ce « sentiment commun » auquel il a fait allusion, pour arriver Ă la conception de cet ordre social « finaliste » qui donne Ă la dĂ©mocratie les valeurs Ă dĂ©fendre. Les majoritĂ©s ne crĂ©ent pas les valeurs, elles les respectent et les dĂ©fendent.
Ndt
[1] Comme lâa dit le pape Jean-Paul II, Ă mes yeux lâun des dĂ©fenseurs les plus extraordinaires de la dĂ©mocratie en Europe ou ailleurs, «nâayez pas peur». Nous ne devrions pas craindre notre peuple, mĂȘme quand il exprime des opinions diffĂ©rentes de celles de ses dirigeants.
17/02/2025
17/02/2025
Les derniĂšres semaines ont Ă©tĂ© un vĂ©ritable cauchemar pour les classes dirigeantes de lâUnion europĂ©enne. Depuis le discours dâinvestiture de Donald Trump, des tirs de barrage dĂ©vastateurs sont venus dâAmĂ©rique, lâun suivant lâautre, mettant en piĂšces toutes les conventions et les arguments rhĂ©toriques sur lesquels leur pouvoir tentait de se lĂ©gitimer aux yeux des citoyens de leurs nations et du monde.
Dâabord la rĂ©futation radicale du mondialisme idĂ©ologisĂ©, avec la sortie des Ătats-Unis du traitĂ© de Paris sur le climat et celle annoncĂ©e de lâOMS. Ensuite, la menace concrĂšte de tarifs douaniers « rĂ©ciproques », dĂ©masquant le protectionnisme bien enracinĂ© pratiquĂ© par le vieux continent Ă lâĂ©gard du nouveau, et forçant les dirigeants des pays de lâUE Ă mener des nĂ©gociations bilatĂ©rales trĂšs inconfortables. Ensuite, les propositions dĂ©routantes pour rĂ©soudre le conflit Ă Gaza, qui mettent Ă nu lâimpraticabilitĂ© totale de la formule rhĂ©torique « deux peuples, deux Ătats » avec laquelle les classes politiques europĂ©ennes ont longtemps gardĂ© confortablement leur pied dans plusieurs chaussures sur les questions du Moyen-Orient, et certifient leur absence de discernement dans les jeux de pouvoir qui Ă©voluent dans cette rĂ©gion. Enfin, lâannonce choc de lâouverture de nĂ©gociations de paix directes entre les Ătats-Unis et la Russie sur le conflit russo-ukrainien, qui Ă©carte sans mĂ©nagement lâUE et le gouvernement ukrainien de Zelensky quâelle a soutenu « sans condition » depuis le dĂ©but du conflit.
Mais les coups les plus fĂ©roces portĂ©s aux « mandarins » continentaux sont venus ces derniers jours dâun membre de la nouvelle administration amĂ©ricaine dont ils avaient peut-ĂȘtre sous-estimĂ© lâimportance : le vice-prĂ©sident J.D. Vance.
Ce dernier a fait une « descente » sur lâ Europe pour prononcer deux discours publics, manifestement mĂ»rement rĂ©flĂ©chis et prĂ©parĂ©s, dans lesquels il a adressĂ© Ă la classe politique europĂ©enne des critiques sĂ©vĂšres sur des questions particuliĂšrement sensibles et douloureuses pour les Ă©lites du vieux continent, mais aussi de tout lâOccident, au cours des derniĂšres dĂ©cennies, et a de fait ouvert un authentique dĂ©bat « sur les deux grands systĂšmes » [allusion au traitĂ© de GalilĂ©e Dialogo sopra i due massimi sistemi del mondo, Ă©crit en 1624 Ă la demande du pape Urbain VIII] des fondements de la civilisation euro-occidentale.
Dâabord, lors de «lâAction Summit» sur lâintelligence artificielle convoquĂ© Ă Paris par Emmanuel Macron dans lâespoir de contrebalancer lâaccĂ©lĂ©ration de Washington sur le sujet, Vance a trĂšs clairement averti que les Etats-Unis nâaccepteraient pas que le dĂ©veloppement de la recherche sur lâIA soit Ă©touffĂ© par lâhyper-rĂ©glementation et les tendances Ă la censure et au contrĂŽle, qui semblent au contraire toujours reprĂ©senter les principales prĂ©occupations des dirigeants de lâUE en la matiĂšre.
Puis, quelques jours plus tard (14 fĂ©vrier), lors de la ConfĂ©rence internationale de Munich sur la sĂ©curitĂ© consacrĂ©e Ă lâUkraine, le vice-prĂ©sident amĂ©ricain a attaquĂ© de front les dirigeants des pays de lâUE dans un discours qui les mettait lourdement en cause au sujet des principes inspirateurs de lâOccident.
Vance a soutenu, comme câest dĂ©sormais sous les yeux de tous, que la pire menace pour la sĂ©curitĂ© de lâEurope ne vient pas dâennemis extĂ©rieurs, comme la Russie ou la Chine, mais de lâintĂ©rieur, et quâil sâagit dâune menace dâordre culturel, Ă©thique et spirituel. Bref, le bras droit de Trump a dĂ©noncĂ© le fait que le modĂšle politique construit par lâUnion europĂ©enne et par la plupart des gouvernements du continent apparaĂźt aujourdâhui, vu de lâextĂ©rieur, comme rĂ©solument tournĂ© vers lâautoritarisme, et comme une vĂ©ritable trahison des valeurs de libertĂ© et de dĂ©mocratie que, mĂȘme si câest en paroles, ces gouvernements soutiennent avec tant dâinsistance. Et il a donnĂ© des exemples trĂšs prĂ©cis Ă cet Ă©gard, qui ont certainement sonnĂ© comme une vĂ©ritable gifle pour de nombreux auditeurs prĂ©sents : le contrĂŽle Ă©touffant des rĂ©seaux sociaux ; la censure et la rĂ©pression de plus en plus sĂ©vĂšres de la libertĂ© dâopinion et dâexpression (avec une atteinte particuliĂšre Ă la libertĂ© religieuse et au droit de prier prĂšs des cliniques dâavortement) ; la tendance explicite Ă manipuler les rĂ©sultats des Ă©lections lorsquâils ne sont pas conformes Ă certains diktats idĂ©ologiques (en particulier, le cas incroyable de la Roumanie) ; la tentative de ghettoĂŻser et dâexclure du dĂ©bat public des forces politiques, mĂȘme bĂ©nĂ©ficiant dâun consensus significatif, en les dĂ©signant unilatĂ©ralement comme « infrĂ©quentables » ; la promotion dâune immigration de masse incontrĂŽlĂ©e qui porte atteinte Ă la vie, Ă la sĂ©curitĂ© et aux libertĂ©s de ses citoyens.
De plus, il lâa fait dâun point de vue politico-culturel qui a le mĂȘme effet sur les Ă©lites euro-mondialistes que lâail sur les vampires : celui dâun conservateur rĂ©solument pro-vie et anti-avortement.
Les rĂ©actions piquĂ©es (Ă commencer par celles des dirigeants allemand et français), outrĂ©es ou empreintes dâun mĂ©pris sarcastiques de plusieurs « mandarins » au discours de Vance, ou encore le silence dans lequel dâautres ont tentĂ© de le faire tomber, sont la dĂ©monstration la plus claire de la façon dont cette attaque a frappĂ© au cĆur des certitudes rĂ©siduelles et des prĂ©jugĂ©s profondĂ©ment enracinĂ©s dâune grande partie des Ă©lites europĂ©ennes.
Ce nâest pas seulement le contenu des accusations qui a fait mal. Câest peut-ĂȘtre plus encore le ton plein dâautoritĂ© et dâassurance, sans la moindre concession au « politiquement correct », avec lequel Vance les a prononcĂ©es, ou plutĂŽt martelĂ©es. Le ton dâun Ă©missaire qui pose sur la table, avec tout son poids, le jugement trĂšs sĂ©vĂšre de celui qui tient actuellement les rĂȘnes de lâOccident et entend nâaccorder aucune concession, pas mĂȘme Ă ses amis. « Un nouveau shĂ©rif est arrivĂ© en ville », remarque en souriant le vice-prĂ©sident. Et le nouveau shĂ©rif â ce fut peut-ĂȘtre la claque la plus douloureuse â a non seulement pour boussole le principe dâ«America First», de lâintĂ©rĂȘt national, mais il a aussi une idĂ©e trĂšs prĂ©cise de la direction que doivent prendre les dĂ©mocraties alliĂ©es, et il nâhĂ©site pas Ă la communiquer.
Cette direction, laisse entendre Vance, sera dĂ©sormais un critĂšre dirimant dans les relations entre les Etats-Unis et chacune dâentre elles : abandonner toute ambition dâĂtat, ou super-Ătat, Ă©thique, qui prĂ©tendrait « Ă©duquer » ses citoyens ; abandonner lâidĂ©ologie Ă©touffante de lâenvironnementalisme anti-humain et anti-Ă©conomique ; faire marche arriĂšre sur lâendoctrinement woke ; revenir Ă un dĂ©bat politique ouvert, Ă 360 degrĂ©s, dans lequel les forces populistes et souverainistes elles aussi sont pleinement admises, afin dâorienter le continent vers des politiques plus rĂ©alistes, orientĂ©es vers la croissance et le maintien dâun tissu communautaire solide.
Bref, Vance a laissĂ© entendre sans Ă©quivoque que lâadministration Trump 2 est loin dâĂȘtre isolationniste ou de se dĂ©sintĂ©resser des relations avec lâEurope, comme beaucoup le pensaient. Au contraire, elle est extrĂȘmement prĂ©occupĂ©e par la dĂ©rive autodestructrice dâun continent enfermĂ© dans une « bulle » idĂ©ologique, vouĂ© au dĂ©clin et Ă la dĂ©cadence, de plus en plus fragile et exposĂ© Ă lâinfluence de puissances Ă©trangĂšres Ă ses racines. Et elle adresse Ă ses classes dirigeantes un avertissement sĂ©vĂšre : soit vous ĂȘtes avec nous, avec la ligne du conservatisme rĂ©aliste, dĂ©rĂ©gulateur et identitaire de Trump, soit tĂŽt ou tard il nây aura pas dâalliance rĂ©elle entre nous, avec toutes les consĂ©quences nĂ©gatives qui peuvent en rĂ©sulter pour vous.
Eugenio Capozzi
lanuovabq.it
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16/02/2025
Partant de lâĂ©glise St Jean-Baptiste de Grenelle (15Ăšme) oĂč je fus baptisĂ© aprĂšs la naissance (BĂ©nis sois-tu Seigneur pour la grĂące reçue au baptĂȘme : quâelle se dĂ©ploie chaque jour de notre vieâŠ), je me dirige vers le lieu du martyre de saint Denis au pied de la butte de Montmartre (« Mont des Martyrs ») et prendrai ensuite la route de la Basilique de Saint-Denis oĂč la tradition dit que le premier Ă©vĂȘque de Paris est tombĂ© finalement aprĂšs avoir marchĂ© tenant entre ses mains sa tĂȘte.
Denis, ce romain qui quitta son pays pour annoncer lâĂ©vangile en GauleâŠ
Denis, ce missionnaire qui fonda à LutÚce la 1ere communauté chrétienne...
Denis, ce martyr qui donna sa vie par amour du Christ...
Au fil de cette petite vingtaine de km, je prie pour vous, rendant grùce au Seigneur pour ce que nous avons vécu pendant ces 6 mois, période courte mais qui comptera pour moi. « A tes yeux, 1000 ans sont comme un jour »(Ps 89).
Par lâintercession de Saint-Denis, je vous confie tous Ă la bontĂ© de Dieu : quâil fasse de nous des tĂ©moins heureux de son amour !
A demain, Ă St-Denis ou dans la priĂšre !
Etienne +
16/02/2025
Vous le voyez ici Ă Lourdes, comme dans tous les sanctuaires mariaux, des foules immenses accourent aux pieds de Marie pour lui confier ce que chacun a de plus intime, ce qui lui tient particuliĂšrement Ă cĆur.
Ce que, par gĂȘne ou par pudeur, beaucoup n'osent parfois pas confier mĂȘme Ă leurs proches, ils le confient Ă Celle qui est la toute pure, Ă son CĆur immaculĂ© : avec simplicitĂ©, sans fard, en vĂ©ritĂ©. Devant Marie, en vertu mĂȘme de sa puretĂ©, l'homme n'hĂ©site pas Ă se montrer dans sa faiblesse, Ă livrer ses questions et ses doutes, Ă formuler ses espĂ©rances et ses dĂ©sirs les plus secrets. L'amour maternel de la Vierge Marie dĂ©sarme tout orgueil ; il rend l'homme capable de se regarder tel qu'il est et il lui inspire le dĂ©sir de se convertir pour rendre gloire Ă Dieu.
Marie nous montre ainsi la juste maniÚre d'avancer vers le Seigneur. Elle nous apprend à nous approcher de lui dans la vérité et la simplicité. Grùce à elle, nous découvrons que la foi chrétienne n'est pas un poids, mais elle est comme une aile qui nous permet de voler plus haut pour nous réfugier entre les bras de Dieu.
BenoĂźt XVI
Angelus du Dimanche 14 septembre 2008, Ă Lourdes.
15/02/2025
Tant que le Rosaire sera rĂ©citĂ©, Dieu ne pourra abandonner le monde, jâen suis convaincu, car cette priĂšre est puissante sur son CĆur. Elle est comme le levain qui peut rĂ©gĂ©nĂ©rer la Terre. La douce Reine du Ciel ne peut oublier ses enfants qui, sans cesse, chantent ses louanges. Il nây a pas de priĂšre qui soit plus agrĂ©able Ă Dieu que le Rosaire. Aussi lâĂglise nous invite-t-elle Ă le rĂ©citer. La fĂȘte de Notre-Dame du Rosaire fut instituĂ©e par Sa SaintetĂ© le Pape Saint Pie V en la fĂȘte de « Notre-Dame de la Victoire » (1572) en action de grĂąces pour la Victoire de LĂ©pante.
Ce que le Seigneur a fait en Marie par pure grĂące, pour quâelle devienne la MĂšre de son Fils, il lâa fait Ă©galement pour nous dans le baptĂȘme. En JĂ©sus nous sommes devenus les fils et les filles bien aimĂ©s du PĂšre, ce qui veut dire que le pĂ©chĂ© nâa plus le dernier mot, nous sommes faits pour aimer. La foi est donc pour nous un don de Dieu, une grĂące. Nous avons Ă donner chaque jour une rĂ©ponse de foi, Ă vivre notre pĂšlerinage de foi au cĆur des joies, des peines et des difficultĂ©s quotidiennes.
Ă Fatima (Portugal), la Vierge Marie dĂ©clara aux trois enfants : « Je suis Notre Dame du Rosaire. Je suis venue pour exhorter les fidĂšles Ă rĂ©citer chaque jour le chapelet, Ă faire pĂ©nitence pour leurs pĂ©chĂ©s et Ă changer de vie ». Puissions-nous entendre, chacun, lâappel, la demande de la Vierge Marie !
PĂšre J. Martin
15/02/2025
Ce discours intervient dans un contexte d'inquiétudes croissantes concernant la sécurité en Europe, l'immigration de masse, le déclin des valeurs traditionnelles et les tensions géopolitiques avec la Russie et la Chine.
Trame du discours :
Critique de l'Europe "lùche" et de ses élites déconnectées: Dans une atmosphÚre tendue, JD Vance s'est exprimé devant des dirigeants européens médusés et leur a demandé d'écouter les peuples, donc de changer de cap.
Menace IntĂ©rieure vs. Menace ExtĂ©rieure: Vance insiste sur le fait que la principale menace pour l'Europe ne vient pas de la Russie ou de la Chine, mais de l'intĂ©rieur, Ă savoir "lâabandon par lâEurope de quelques-unes de ses valeurs les plus fondamentales". Il Ă©tablit une comparaison implicite entre les pratiques de censure en Europe et celles de l'URSS pendant la Guerre Froide. "Pendant la guerre froide, il y avait le camp qui censurait les dissidents, qui fermait des Ă©glises, qui annulait des Ă©lections : câĂ©tait eux, les bons ? Certainement pas, et Dieu merci, ils ont perdu !"
DĂ©fense de la LibertĂ© d'Expression et des Droits de Conscience: Vance critique des exemples spĂ©cifiques de restrictions de la libertĂ© d'expression en Europe, notamment l'arrestation de personnes ayant critiquĂ© le fĂ©minisme ou la religion en Allemagne et en SuĂšde. Il mentionne l'affaire d'Adam Smith Conner en Grande-Bretagne, arrĂȘtĂ© pour avoir priĂ© silencieusement prĂšs d'une clinique pratiquant l'IVG. "En Grande-Bretagne, un quinquagĂ©naire (Adam Smith Connor) a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© pour avoir priĂ© silencieusement Ă 50 mĂštres dâune clinique pratiquant lâIVG." Il souligne que "Dans toute lâEurope, je crains que la libertĂ© dâexpression ne soit en recul."
InquiĂ©tude concernant l'Immigration de Masse: Vance exprime son inquiĂ©tude face Ă "la migration de masse" et demande "combien dâautres attaques terroristes du type de Munich les Occidentaux devront encore subir avant que les choses ne changent". Il affirme qu'"aucun Ă©lecteur de ce continent ne sâest rendu aux urnes pour ouvrir les vannes Ă des millions de migrants incontrĂŽlĂ©s". Il exhorte les dirigeants Ă Ă©couter le peuple qui demande d'arrĂȘter l'immigration.
Appel au Réveil des Valeurs Démocratiques: Vance exhorte les Européens à "faire plus que parler des valeurs démocratiques, [à ] les vivre !" Il cite Jean-Paul II ("N'ayez pas peur") comme un champion de la démocratie et appelle à un retour aux valeurs qui ont permis de faire tomber le mur de Berlin.
Anecdote de la confĂ©rence : Vance s'indigne d'"avoir entendu un commissaire europĂ©en se rĂ©jouir de lâannulation des Ă©lections roumaines." Allusion Ă Thierry Breton qui s'est vantĂ© d'avoir fait bloquer les Ă©lections en Roumanie.
Citations Clés:
"La menace qui mâinquiĂšte le plus vis-Ă -vis de lâEurope nâest pas la Russie, ni la Chine, ni aucun autre agent extĂ©rieur. Ce qui mâinquiĂšte, câest la menace intĂ©rieure. Le recul de lâEurope par rapport Ă certaines de ses valeurs les plus fondamentales, des valeurs partagĂ©es avec les Ătats-Unis dâAmĂ©rique." (Le Salon Beige)
"En Grande-Bretagne et dans toute lâEurope, la libertĂ© dâexpression, je le crains, est en recul."
"Aucun Ă©lecteur sur ce continent ne sâest rendu aux urnes pour ouvrir les vannes Ă des millions dâimmigrants non contrĂŽlĂ©s."
"Si vous avez peur de vos propres Ă©lecteurs, lâAmĂ©rique ne peut rien pour vous."
"Nâayez pas peur (de vos peuples)." Cette citation de Jean-Paul II a donnĂ© Ă G. Cluzel l'idĂ©e de ce commentaire dans Bd Voltaire : "la phrase n'est pas choisie au hasard : Reagan, avec le pape polonais, a fait tomber le mur de Berlin, et câest Ă un autre mur tenant prisonnier lâOccident que sâattaque aujourdâhui lâAmĂ©rique de Trump. L'Europe a besoin d'ĂȘtre libĂ©rĂ©e d'une idĂ©ologie mortifĂšre.
Le discours de J.D. Vance (catholique converti en 2019) à Munich est un événement marquant, perçu comme une critique acerbe et un appel à une remise en question des politiques européennes. Il a résonné avec une partie de l'opinion publique européenne qui se sent délaissée par ses dirigeants et préoccupée par les défis actuels.
Il reste Ă voir si ce discours aura un impact durable sur la politique europĂ©enne, gageons que oui, mais ce combat contre les mondialistes anti-chrĂ©tiens va ĂȘtre rude.
Ecoutez ce que votre peuple vous dit !
Intégralité du discours de JD Vance
Lâune des choses dont je souhaitais vous parler aujourdâhui concerne bien sĂ»r nos valeurs communes. Vous savez, câest un plaisir dâĂȘtre de retour en Allemagne. Comme vous lâavez entendu tout Ă lâheure, je suis venu ici lâannĂ©e derniĂšre comme sĂ©nateur des Ătats-Unis. Jâai rencontrĂ© le ministre des Affaires Ă©trangĂšres David Lammy et jâai plaisantĂ© sur le fait que nous occupions tous deux, lâan dernier, des postes diffĂ©rents de ceux que nous avons aujourdâhui. Il est temps pour chacun de nos pays, pour tous ceux dâentre nous qui ont eu la chance de recevoir le pouvoir politique de nos peuples, de lâutiliser avec sagesse afin dâamĂ©liorer leurs vies.
Je tiens Ă dire que jâai eu la chance, durant mon sĂ©jour ici, de passer un peu de temps en dehors de cette confĂ©rence au cours des derniĂšres 24 heures, et jâai Ă©tĂ© trĂšs impressionnĂ© par lâhospitalitĂ© des habitants, mĂȘme si, bien sĂ»r, ils sont sous le choc de lâhorrible attaque dâhier (le 13 fĂ©vrier 2025, un demandeur dâasile afghan de 24 ans a perpĂ©trĂ© un attentat Ă la voiture-bĂ©lier lors dâune manifestation Ă Munich, blessant 36 personnes, dont plusieurs griĂšvement, ndlr). La premiĂšre fois que je suis venu Ă Munich, câĂ©tait avec mon Ă©pouse â qui mâaccompagne aujourdâhui â lors dâun voyage personnel. Jâai toujours aimĂ© la ville de Munich et jâai toujours apprĂ©ciĂ© ses habitants. Je veux simplement dire que nous sommes trĂšs touchĂ©s, et que nos pensĂ©es et nos priĂšres accompagnent Munich et toutes les personnes affectĂ©es par le mal qui a frappĂ© cette belle communautĂ©. Nous pensons Ă vous, nous prions pour vous et nous serons certainement Ă vos cĂŽtĂ©s dans les jours et les semaines Ă venir.
Nous nous rĂ©unissons Ă cette confĂ©rence, bien sĂ»r, pour discuter de sĂ©curitĂ©. En gĂ©nĂ©ral, nous entendons par lĂ tout ce qui a trait aux menaces extĂ©rieures Ă notre sĂ©curitĂ©. Je vois que de nombreux grands chefs militaires sont rĂ©unis ici aujourdâhui. Mais tandis que lâadministration Trump se prĂ©occupe beaucoup de la sĂ©curitĂ© europĂ©enne et pense que nous pouvons parvenir Ă un accord raisonnable entre la Russie et lâUkraine â tout en considĂ©rant quâil est important, dans les annĂ©es Ă venir, que lâEurope prenne de façon significative en main sa propre dĂ©fense â la menace qui mâinquiĂšte le plus en Europe nâest ni la Russie, ni la Chine, ni celle dâaucun autre acteur extĂ©rieur. Ce qui mâinquiĂšte, câest la menace venant de lâintĂ©rieur. Câest le recul de lâEurope par rapport Ă certaines de ses valeurs les plus fondamentales, les valeurs quâelle partage avec les Ătats-Unis dâAmĂ©rique.
Jâai Ă©tĂ© frappĂ© de voir quâun ancien commissaire europĂ©en a semblĂ© se rĂ©jouir rĂ©cemment Ă la tĂ©lĂ©vision du fait que le gouvernement roumain venait tout juste dâannuler une Ă©lection entiĂšre. Il a averti que si les choses ne se passaient pas comme prĂ©vu, la mĂȘme chose pourrait se produire en Allemagne. Ces dĂ©clarations cavaliĂšres choquent nos oreilles amĂ©ricaines.
Depuis des annĂ©es, on a rĂ©pĂ©tĂ© que tout ce que nous financions et soutenions venait de valeurs dĂ©mocratiques communes. Tout, de notre politique vis-Ă -vis de lâUkraine Ă la censure numĂ©rique, est justifiĂ© au nom de la dĂ©fense de la dĂ©mocratie. Mais lorsque nous voyons des tribunaux europĂ©ens annuler des Ă©lections et des hauts responsables menacer dâen annuler dâautres, nous devons nous demander si nous nous conformons Ă des normes suffisamment Ă©levĂ©es. Et je dis «nous», parce que je suis profondĂ©ment convaincu que nous sommes dans le mĂȘme camp.
Nous devons faire davantage que simplement parler de valeurs dĂ©mocratiques. Nous devons les incarner. Dans la mĂ©moire encore vive de beaucoup dâentre vous ici, la guerre froide opposait les dĂ©fenseurs de la dĂ©mocratie Ă des forces bien plus tyranniques sur ce continent. Et si lâon se remĂ©more ceux qui, dans ce combat, censuraient les dissidents, fermaient les Ă©glises, annulaient les Ă©lections⊠Ătaient-ils du bon cĂŽtĂ© ? Certainement pas. Et Dieu merci, ils ont perdu la guerre froide. Ils ont perdu parce quâils nâont pas accordĂ© de valeur et nâont pas respectĂ© les bienfaits extraordinaires de la libertĂ©, que sont la possibilitĂ© de surprendre, de se tromper, dâinventer et de construire. En fin de compte, on ne peut pas imposer lâinnovation ou la crĂ©ativitĂ©, pas plus quâon ne peut obliger les gens Ă penser, ressentir ou croire quelque chose en particulier. Nous considĂ©rons que ces dimensions sont liĂ©es. Et hĂ©las, quand je regarde lâEurope dâaujourdâhui, on ne sait plus trĂšs bien ce quâil est advenu de certains vainqueurs de la guerre froide.
Je regarde Bruxelles, oĂč les commissairesâŻont mis en garde les citoyens quâils avaient lâintention de couper lâaccĂšs aux rĂ©seaux sociaux en pĂ©riode de troubles civils, dĂšs lors quâils dĂ©tecteraient ce quâils jugeraient ĂȘtre des «discours de haine». Je pense aussi Ă ce pays-ci, oĂč la police a procĂ©dĂ© Ă des descentes chez des citoyens soupçonnĂ©s dâavoir postĂ© des commentaires antifĂ©ministes en ligne, dans le cadre de la «lutte contre la misogynie» sur internet.
Je pense Ă la SuĂšde, oĂč, il y a deux semaines, le gouvernement a condamnĂ© un militant chrĂ©tien pour avoir participĂ© Ă des autodafĂ©s du Coran qui ont conduit au meurtre de son ami. Comme lâa notĂ© de maniĂšre glaçante le juge en charge de lâaffaire, les lois suĂ©doises supposĂ©es protĂ©ger la libertĂ© dâexpression ne garantissent pas, et je cite, un «laisser-passer» pour faire ou dire nâimporte quoi sans risquer dâoffenser le groupe qui adhĂšre Ă cette croyance.
Peut-ĂȘtre encore plus prĂ©occupant, je pense Ă nos trĂšs chers amis du Royaume-Uni, oĂč le recul des droits de conscience a mis en pĂ©ril les libertĂ©s fondamentales, en particulier des croyants britanniques. Il y a un peu plus de deux ans, le gouvernement a inculpĂ© Adam Smith Conner, un kinĂ©sithĂ©rapeute de 51 ans et vĂ©tĂ©ran militaire, pour le crime odieux de sâĂȘtre tenu Ă 50 mĂštres dâune clinique dâavortement et dâavoir priĂ© en silence pendant trois minutes, sans gĂȘner qui que ce soit ni interagir avec quiconque, mais simplement pour avoir priĂ© en silence. AprĂšs que la police britannique lâa repĂ©rĂ© et lui a demandĂ© la raison de sa priĂšre, Adam a simplement rĂ©pondu quâil priait pour le fils quâil aurait pu avoir avec son ex-petite amie, qui avait avortĂ© des annĂ©es plus tĂŽt. Les officiers nâont pas Ă©tĂ© Ă©mus. Adam a Ă©tĂ© jugĂ© coupable dâavoir enfreint la nouvelle loi gouvernementale sur les «zones tampons» (âBuffer Zones Lawâ), qui fait de la priĂšre silencieuse un crime, comme dâautres actes susceptibles dâinfluencer la dĂ©cision dâune personne dans un rayon de 200 mĂštres autour dâun Ă©tablissement pratiquant lâavortement. Il a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă payer des milliers de livres de frais de justice.
Jâaimerais pouvoir dire quâil sâagit dâun cas exceptionnel, dâun exemple isolĂ© dâune loi mal rĂ©digĂ©e appliquĂ©e Ă une seule personne. Mais non. En octobre dernier, il y a quelques mois Ă peine, le gouvernement Ă©cossais a commencĂ© Ă envoyer des lettres Ă des citoyens dont les habitations se trouvaient dans ces soi-disant «zones dâaccĂšs sĂ©curisé», les avertissant que mĂȘme la priĂšre dans la sphĂšre privĂ©e de leurs propres domiciles pourrait constituer une infraction Ă la loi. Ăvidemment, le gouvernement a encouragĂ© les destinataires Ă dĂ©noncer tout concitoyen soupçonnĂ© de crime de la pensĂ©e en Grande-Bretagne et dans toute lâEurope.
La libertĂ© dâexpression, jâen ai peur, est en retrait. Pour la comĂ©die, mes amis, mais aussi par souci de vĂ©ritĂ©, je reconnais que parfois, les voix les plus promptes Ă rĂ©clamer la censure ne sont pas venues dâEurope mais de mon propre pays, oĂč la prĂ©cĂ©dente administration a menacĂ© et fait pression sur les entreprises de rĂ©seaux sociaux pour quâelles censurent ce quâelle qualifiait de «dĂ©sinformation». La dĂ©sinformation, câĂ©tait par exemple lâidĂ©e selon laquelle le coronavirus provenait probablement dâun laboratoire en Chine. Notre propre gouvernement a encouragĂ© des entreprises privĂ©es Ă faire taire des gens qui osaient Ă©noncer ce qui sâest rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre une vĂ©ritĂ© Ă©vidente.
Je me prĂ©sente donc devant vous aujourdâhui, en livrant non seulement un constat, mais aussi une proposition. De la mĂȘme maniĂšre que lâadministration Biden a semblĂ© prĂȘte Ă tout pour faire taire ceux qui exprimaient librement leurs opinions, lâadministration Trump va faire prĂ©cisĂ©ment lâinverse, et jâespĂšre que nous pourrons travailler en ce sens.
Il y a un nouveau shĂ©rif Ă Washington. Et sous la direction de Donald Trump, mĂȘme si nous pouvons ĂȘtre en dĂ©saccord avec vos opinions, nous nous battrons pour dĂ©fendre votre droit de les exprimer sur la place publique. Ă ce stade, bien sĂ»r, la situation sâest tellement dĂ©tĂ©riorĂ©e quâen dĂ©cembre, la Roumanie a tout simplement annulĂ© les rĂ©sultats dâune Ă©lection prĂ©sidentielle sur la base de simples soupçons dâune agence de renseignement et sous lâĂ©norme pression de ses pays voisins. DâaprĂšs ce que je comprends, lâargument Ă©tait que la dĂ©sinformation russe avait contaminĂ© les Ă©lections roumaines. Mais je demanderais Ă mes amis europĂ©ens de prendre du recul. Vous pouvez penser que la Russie ne devrait pas acheter de publicitĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux pour influencer vos Ă©lections. Nous le pensons aussi. Vous pouvez mĂȘme le condamner sur la scĂšne internationale. Mais si votre dĂ©mocratie peut ĂȘtre dĂ©truite avec quelques centaines de milliers de dollars de publicitĂ© numĂ©rique dâun pays Ă©tranger, alors câest quâelle nâĂ©tait pas trĂšs forte. Je pense pour ma part, et câest une bonne nouvelle, que vos dĂ©mocraties sont nettement moins fragiles que ce que certains semblent craindre.
Je crois franchement quâautoriser nos citoyens Ă sâexprimer librement les rendra plus fortes encore. Ce qui, bien sĂ»r, nous ramĂšne Ă Munich, oĂč les organisateurs de cette confĂ©rence ont interdit aux parlementaires reprĂ©sentant des partis populistes, aussi bien de gauche que de droite, de participer Ă ces discussions. LĂ encore, nous ne sommes pas obligĂ©s dâĂȘtre dâaccord avec tout ou partie de ce quâils disent. Mais lorsque des responsables politiques reprĂ©sentent une part importante de la population, il nous incombe au moins de dialoguer avec eux.
Pour beaucoup dâentre nous qui sommes de lâautre cĂŽtĂ© de lâAtlantique, tout cela ressemble de plus en plus Ă dâanciens intĂ©rĂȘts Ă©tablis, qui se cachent derriĂšre des mots hideux hĂ©ritĂ©s de lâĂšre soviĂ©tique, tels que «dĂ©sinformation» ou «mĂ©sinformation», parce quâils nâaiment tout simplement pas lâidĂ©e que quelquâun avec un autre point de vue puisse exprimer une opinion diffĂ©rente ou, Dieu nous en prĂ©serve, voter diffĂ©remment ou pire encore, remporter une Ă©lection.
Je suis sĂ»r que vous ĂȘtes tous venus dans cette confĂ©rence sur la sĂ©curitĂ© pour parler des moyens dâaccroĂźtre vos dĂ©penses de dĂ©fense dans les annĂ©es Ă venir pour atteindre un nouvel objectif. Et câest une bonne chose, car comme le prĂ©sident Trump lâa clairement indiquĂ©, il pense que nos amis europĂ©ens doivent jouer un rĂŽle plus important dans lâavenir de ce continent. Vous nâavez sans doute pas entendu parler de cette expression, le «partage du fardeau», mais nous pensons que ce quâil y a dâimportant dans une alliance, câest ce que les EuropĂ©ens prennent leurs responsabilitĂ©s tandis que lâAmĂ©rique se concentre sur les rĂ©gions du monde en grand danger.
Permettez-moi aussi de vous poser la question : comment allez-vous pouvoir rĂ©flĂ©chir Ă ces questions budgĂ©taires si nous ne savons mĂȘme pas ce que nous dĂ©fendons en premier lieu ? Jâai beaucoup entendu parler, dans mes nombreuses et excellentes discussions avec les personnes rĂ©unies dans cette salle, de ce contre quoi vous devez vous dĂ©fendre, et câest Ă©videmment important. Mais ce qui me paraĂźt moins clair, et je pense que câest aussi lâavis de nombreux citoyens en Europe, câest la nature exacte de ce que vous dĂ©fendez. Quelle est la vision positive qui anime ce pacte de sĂ©curitĂ©, auquel nous accordons tous une si grande importance ?
Je crois profondĂ©ment quâil ne saurait y avoir de sĂ©curitĂ© si lâon craint les voix, les opinions et la conscience de son propre peuple. LâEurope fait face Ă de nombreux dĂ©fis. Mais la crise Ă laquelle ce continent est aujourdâhui confrontĂ©, la crise que nous affrontons tous ensemble je le crois, est nĂ©e de nos propres choix. Si vous fuyez devant vos Ă©lecteurs, lâAmĂ©rique ne pourra rien faire pour vous. Pas plus que vous ne pourrez aider le peuple amĂ©ricain qui mâa Ă©lu, moi, et a Ă©lu le prĂ©sident Trump. Vous avez besoin de mandats dĂ©mocratiques pour accomplir quelque chose de valeur dans les annĂ©es Ă venir.
Nâavons-nous pas appris que des mandats faibles produisent des rĂ©sultats instables ? Pourtant, tellement de choses de valeur peuvent ĂȘtre accomplies grĂące aux mandats dĂ©mocratiques que lâon obtient lorsquâon est davantage Ă lâĂ©coute de la population. Si vous voulez maintenir des Ă©conomies compĂ©titives, bĂ©nĂ©ficier dâune Ă©nergie abordable et de chaĂźnes dâapprovisionnement sĂ©curisĂ©es, vous avez besoin de mandats solides pour gouverner, car il faut faire des choix difficiles pour obtenir tout cela.
Bien sĂ»r, nous savons bien tout cela. En AmĂ©rique, on ne peut pas gagner un mandat dĂ©mocratique en censurant ou en emprisonnant ses opposants. Quâil sâagisse du chef de lâopposition, dâun modeste chrĂ©tien priant chez lui ou dâun journaliste tentant de faire son travail. On ne peut pas non plus remporter un mandat en ignorant sa population sur des questions fondamentales, comme de savoir qui a le droit de faire partie de notre sociĂ©tĂ©.
Et, parmi tous les dĂ©fis urgents auxquels les nations ici reprĂ©sentĂ©es font face, je ne crois pas quâil y en ait de plus pressant que les migrations de masse. Aujourdâhui, prĂšs dâune personne sur cinq vivant dans ce pays est nĂ©e Ă lâĂ©tranger. Câest bien sĂ»r un record historique. Dâailleurs, le chiffre est le mĂȘme aux Ătats-Unis, oĂč câest Ă©galement un record historique. Le nombre dâimmigrĂ©s entrĂ©s dans lâUE, en provenance de pays qui nâen sont pas membres, a doublĂ© rien quâentre 2021 et 2022. Et, bien sĂ»r, il a continuĂ© dâaugmenter depuis. Nous connaissons la situation. Elle ne vient pas de nulle part. Câest le rĂ©sultat dâune sĂ©rie de dĂ©cisions conscientes prises par des responsables politiques Ă travers le continent et le monde, durant toute une dĂ©cennie. Nous avons vu les horreurs engendrĂ©es par ces dĂ©cisions hier mĂȘme dans cette ville. Et Ă©videmment, je ne peux en parler sans penser aux victimes de ce drame terrible, qui passaient alors une belle journĂ©e dâhiver Ă Munich. Nos pensĂ©es et nos priĂšres les accompagnent et les accompagneront toujours. Mais pourquoi cela est-il arrivĂ© ?
Câest une histoire terrible, une histoire que lâon a trop entendue en Europe et hĂ©las trop aux Ătats-Unis aussi. Un demandeur dâasile, souvent un jeune homme dans sa vingtaine, connu de la police, qui fonce dans une foule avec une voiture et fait voler en Ă©clats une communautĂ© unie. Combien de fois devons-nous subir ces revers Ă©pouvantables avant de donner une nouvelle direction Ă notre civilisation commune ? Aucun Ă©lecteur sur ce continent ne sâest rendu aux urnes pour ouvrir les vannes Ă des millions dâimmigrĂ©s sans contrĂŽle. Car vous savez pour quoi ils ont votĂ© ? Au Royaume-Uni, ils ont votĂ© pour le Brexit. Que lâon soit dâaccord ou pas, ils ont votĂ© pour cela. Et un peu partout en Europe, de plus en plus, les Ă©lecteurs votent pour des responsables politiques qui promettent de mettre fin Ă lâimmigration incontrĂŽlĂ©e. Il sâavĂšre que je partage beaucoup de ces inquiĂ©tudes, mais vous nâĂȘtes pas obligĂ©s dâĂȘtre dâaccord avec moi.
Je pense simplement que ces gens tiennent Ă leur foyer, Ă leurs rĂȘves. Ils soucient de leur sĂ©curitĂ© et de leur capacitĂ© Ă subvenir Ă leurs besoins et Ă ceux de leurs enfants. Et ils sont intelligents. Je crois que câest lâune des leçons les plus importantes que jâai apprises depuis que je suis entrĂ©, il y a peu de temps, en politique. Contrairement Ă ce que vous pouvez entendre dans les montagnes non loin de Davos, les citoyens de toutes nos nations ne pensent pas ĂȘtre des animaux instruits ou des rouages interchangeables dâune Ă©conomie mondiale. Il nâest donc guĂšre surprenant quâils ne souhaitent pas ĂȘtre dĂ©placĂ©s Ă leur guise, ni systĂ©matiquement ignorĂ©s par leurs dirigeants. Et câest prĂ©cisĂ©ment la fonction de la dĂ©mocratie dâarbitrer ces grandes questions dans les urnes.
Je suis convaincu quâignorer les gens, mĂ©priser leurs prĂ©occupations ou, pire, fermer les mĂ©dias, annuler les Ă©lections ou les tenir Ă lâĂ©cart du processus politique ne protĂšge en rien. Câest au contraire le moyen le plus sĂ»r de dĂ©truire la dĂ©mocratie. Sâexprimer et donner son avis, ce nâest pas interfĂ©rer dans une Ă©lection. MĂȘme quand il sâagit de personnes influentes de lâextĂ©rieur de votre pays. Croyez-moi, je dis cela avec humour, si la dĂ©mocratie amĂ©ricaine a survĂ©cu Ă dix annĂ©es de remontrances de Greta Thunberg, vous pouvez sans doute survivre Ă quelques mois dâElon Musk. Mais aucune dĂ©mocratie, ni amĂ©ricaine, ni allemande, ni europĂ©enne, ne survivra au fait de dire Ă des millions dâĂ©lecteurs que leurs rĂ©flexions et leurs prĂ©occupations, leurs aspirations et leurs appels Ă lâaide ne sont pas valables ou nâont mĂȘme pas Ă entrer en considĂ©ration.
La dĂ©mocratie repose sur le principe sacrĂ© selon lequel la voix du peuple compte. Il nây a pas de place pour des «pare-feu». Soit on respecte ce principe, soit on ne le respecte pas. Le peuple europĂ©en a une voix. Les dirigeants europĂ©ens ont le choix. Et je suis rĂ©solument convaincu que nous nâavons aucune raison dâavoir peur de lâavenir.
Ăcoutez ce que votre peuple vous dit, mĂȘme si cela vous surprend, mĂȘme si vous nâĂȘtes pas dâaccord. Ainsi, vous pourrez affronter lâavenir avec certitude et confiance, en sachant que la nation vous soutient. Et câest lĂ dâoĂč la dĂ©mocratie tire pour moi sa magie. Pas dans ces Ă©difices de pierre ou dans ces magnifiques hĂŽtels. Pas mĂȘme dans les grandes institutions que nous avons bĂąties ensemble en tant que sociĂ©tĂ©.
Croire en la dĂ©mocratie, câest comprendre que chacun de nos citoyens a de la sagesse et une voix. Et si nous refusons dâentendre cette voix, mĂȘme nos combats les plus fructueux nâaboutiront pas Ă grand-chose. Comme lâa dit le pape Jean-Paul II, Ă mes yeux lâun des dĂ©fenseurs les plus extraordinaires de la dĂ©mocratie en Europe ou ailleurs, «nâayez pas peur». Nous ne devrions pas craindre notre peuple, mĂȘme quand il exprime des opinions diffĂ©rentes de celles de ses dirigeants.
Merci Ă tous.
Bonne chance Ă vous tous.
Que Dieu vous bénisse !
Les passages en gras sont de SMR
Traductions : Le Figaro, Le Temps (Suisse)
14/02/2025
Ayant Ă©tĂ© placĂ© sous la garde dâun officier, il le convertit ainsi que toute sa famille. Lâempereur lâayant appris, fit frapper Valentin Ă coups de bĂąton, et le fit dĂ©capiter sur la voie Flaminienne.
AprĂšs avoir soulagĂ© les souffrances des autres, il partagea lui-mĂȘme les souffrances du Christ en mourant pour sa foi. La fĂȘte de ce martyr de la persĂ©cution de Claude II se trouve dĂ©jĂ dans le GĂ©lasien.
Sa basilique cimetérale sur la voie Flaminienne, érigée par le pape Jules (337-352) et restaurée par Honorius Ier, était la premiÚre que rencontraient les pÚlerins, quand, avides de visiter les sépulcres des anciens héros de la Foi, ils approchaient de la Ville éternelle.
Le culte de saint Valentin prit un dĂ©veloppement intense, spĂ©cialement dans la Sabine et dans le Latium, oĂč lui furent dĂ©diĂ©es un trĂšs grand nombre dâĂ©glises. A Rome on en comptait quatre ; mais dĂšs le temps de Pascal Ier, son corps fut transportĂ© Ă Sainte-PraxĂšde, pour que, hors de lâenceinte de la Ville, il ne risquĂąt pas dâĂȘtre profanĂ© par les Sarrasins.
14/02/2025
Les raisons d'y croire :
TrĂšs pieuse, Estelle Faguette se rĂ©signerait Ă mourir si elle ne craignait pas de laisser sa famille dans une trĂšs grande dĂ©tresse financiĂšre. Câest la seule raison qui la pousse Ă Ă©crire Ă Notre Dame de Lourdes et Ă faire porter sa supplique Ă la reprĂ©sentation de la grotte de Massabielle, que les La Rochefoucauld ont fait bĂątir dans leur parc. Estelle demande un miracle de guĂ©rison, comparable Ă ceux dont elle a entendu parler. Il ne lui vient Ă©videmment pas Ă lâesprit que Notre Dame viendra en personne lui porter la rĂ©ponse et quâelle va, Ă son tour, bĂ©nĂ©ficier dâun cycle dâapparitions mariales.
La nuit du 14 fĂ©vrier 1876, alors que ses douleurs lâempĂȘchent de dormir, elle voit le diable Ă son chevet la regarder mĂ©chamment, comme sâil attendait quâelle rende lâĂąme pour lâentraĂźner en enfer. Elle est terrifiĂ©e mais, soudain, Notre Dame apparaĂźt et le chasse : « Ne crains rien ! Mon Fils va se laisser toucher. Tu souffriras encore cinq jours en lâhonneur des cinq plaies de mon Fils. Samedi, tu seras morte ou guĂ©rie. Si mon Fils te rend la vie, je veux que tu publies ma gloire. » Les mots « Mon Fils va se laisser toucher » sont un Ă©cho du message de Pontmain, en 1871, et le reste des propos de Marie sont de ceux que la jeune fille ne saurait inventer.
Dâailleurs, leur vĂ©racitĂ© sera rapidement vĂ©rifiable puisque Marie pose une Ă©chĂ©ance Ă cinq jours, laissant planer le doute entre mort ou guĂ©rison. Si, Ă cinq jours de lĂ , Estelle nâest ni morte ni guĂ©rie, lâon saura quâelle a tout inventĂ© ou quâelle a Ă©tĂ© la dupe dâun dĂ©lire liĂ© Ă la fiĂšvre.
Une seconde apparition a lieu le lendemain. Cette fois, Marie affirme : « Tu seras guĂ©rie samedi. Tu souffriras et ne seras pas exempte de peines : câest ce qui fait le mĂ©rite de la vie. » LĂ encore, il sera facile de vĂ©rifier.
Marie rĂ©pond aussi aux regrets de sa confidente, qui nâa pu finir son noviciat dans la congrĂ©gation quâelle avait choisie, en lui disant que lâon peut se sauver et faire du bien dans tous les Ă©tats de vie â pensĂ©e trĂšs salĂ©sienne, Ă©trangĂšre aux idĂ©es dâEstelle et qui ne saurait venir dâelle.
« Ce qui mâafflige le plus, câest le manque de respect quâon a pour mon Fils dans la sainte communion et lâattitude de priĂšre quâon a quand lâesprit est occupĂ© Ă autre chose. Je dis ceci pour des personnes qui pensent ĂȘtre pieuses. » Ces paroles concernant les faux dĂ©vots rappellent le style de lâapparition de La Salette, en 1846, mais en portant sur un tout autre sujet. Cette subtile ressemblance ne peut ĂȘtre le fruit dâune imitation volontaire, ni des divagations dâune malade fiĂ©vreuse.
Au matin de ce 18 fĂ©vrier, mademoiselle Faguette, alitĂ©e depuis lâĂ©tĂ© prĂ©cĂ©dent et dont la santĂ© ne fait que se dĂ©tĂ©riorer, se lĂšve toute seule, Ă la stupeur de ses parents et du mĂ©decin. Elle est dĂ©finitivement guĂ©rie. Ce miracle authentifie les apparitions.
AprĂšs le 3 juillet, dĂ©cevant les attentes dâEstelle, preuve que celle-ci nâinvente pas ses apparitions, Marie ne se manifeste pas pendant deux mois, pĂ©riode qui correspond Ă lâinterdiction faite par son confesseur Ă la jeune fille de se rendre au village dans la chambre oĂč elle a eu ses visions. Estelle pose ainsi un acte dâobĂ©issance qui lui coĂ»te et dont, lorsquâelle se montre Ă nouveau, le 9 septembre, Marie la rĂ©compense.
Commence alors un cycle de rĂ©vĂ©lations sur lâavenir de la France, avec lâannonce des deux guerres mondiales, quâEstelle ne saurait avoir inventĂ©es et qui sâaccompliront.
AprÚs sa guérison, Estelle se voue effectivement toute sa vie à la mission que lui a confiée Notre Dame en fabriquant des copies du scapulaire et en le diffusant.
MĂȘme persĂ©cutĂ©e, dĂ©savouĂ©e, moquĂ©e, mademoiselle Faguette nâa jamais cĂ©dĂ© sur la vĂ©ritĂ© des apparitions de Pellevoisin.
JusquâĂ aujourdâhui, les fruits du sanctuaire marial de Pellevoisin sont trĂšs importants : conversions, vocations religieuses et sacerdotales, confessions en nombre, guĂ©risons, etc.
13/02/2025
La Maison Blanche dénonce une longue histoire de gaspillage et d'abus au sein de l'USAID. L'agence est accusée d'utiliser l'argent des contribuables pour financer des projets jugés futiles et parfois malveillants. Des exemples spécifiques incluent des dépenses pour la diversité, l'art, les véhicules électriques, et des initiatives LGBTQ+ à l'étranger. L'USAID est également critiquée pour avoir soutenu indirectement des organisations terroristes et pour avoir financé des activités nuisibles en Afghanistan. L'administration Trump promet de mettre fin à ces pratiques. La Maison Blanche considÚre que l'USAID est trop peu responsable devant les citoyens américains.
On voit donc la politique interventionniste mondialiste qui est menée par l'Etat Profond avec l'USaid comme outil.
Mais LifeSiteNews nous apprend que l'USaid fait appel Ă des sous-traitants comme le Catholic Relief Services, (en quelque sorte le Secours Catholique local) qui n'est pas seulement une organisation catholique Ă but non lucratif qui aide les pauvres.
Entre 2013 et lâexercice 2022, lâUSAID a accordĂ© au CRS un financement total colossal de 43,4 milliards de dollars, soit plus que toute autre organisation sur la planĂšte.
L'article de LSN met donc en lumiÚre les relations financiÚres controversées entre Catholic Relief Services (CRS) et l'USAID.
Il examine les allĂ©gations selon lesquelles le CRS, bien que se prĂ©sentant comme une organisation caritative catholique, reçoit des sommes colossales de l'USAID et met en Ćuvre des programmes qui ne sont pas toujours conformes aux enseignements catholiques, c'est le moins que l'on puisse dire !
Des critiques, comme Michael Hichborn, affirment que le CRS est devenu une extension du gouvernement américain et qu'il promeut des politiques de gauche.
L'article suggÚre également que les employés du CRS ont des tendances politiques libérales et que les hauts dirigeants sont grassement payés.
Enfin, il s'interroge sur la justification de l'utilisation de l'argent des contribuables pour financer des organisations dont les actions sont perçues comme allant à l'encontre des valeurs traditionnelles ou favorisant l'immigration illégale.
On comprend ainsi mieux l'intervention publique du Saint PĂšre, contraire Ă tous les usages diplomatiques, sous la forme d'une lettre ouverte aux Ă©vĂȘques des E.U..
Pour en savoir plus, le lien de LifeSiteNews ci-dessus révÚle toutes ses sources, c'est instructif mais pas surprenant ...
13/02/2025
Les chapitres :
00:00 Intro
00:58 PrĂ©sentation de lâinvitĂ© et pourquoi avoir Ă©crit âPour lâĂgliseâ aujourdâhui ?
06:31 âLâombre de lâĂglise est partout et alors que nous la croyons nulle partâ : des Occidentaux encore inconsciemment chrĂ©tiens ?
10:13 Le christianisme fut une révolution
12:06 LâEglise a scolarisĂ© lâEurope
18:10 La laïcité est une idée chrétienne
23:39 LâEglise romaine, prototype de lâEtat moderne
28:40 LâEglise et les femmes : une relation loin des clichĂ©s historiques
36:53 LâEglise et les arts : le gĂ©nie du christianisme ?
41:27 LâEglise, la lecture et lâĂ©criture
43:23 LâEglise et la science, la foi et la raison. Oppenheimer a Ă©crit : âle christianisme Ă©tait nĂ©cessaire pour donner naissance Ă la science moderneâ
51:00 Le wokisme, une idée chrétienne devenue folle ?
56:10 Le pape se dĂ©sintĂ©resse t-il de lâEurope ?
58:44 Conseils de lecture