Le blog du Temps de l'Immaculée.

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NoĂ«l : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire

24/12/2025

NoĂ«l : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire

Le scandale de la Croix est connu mais il nous fait souvent oublier celui de la NativitĂ©. Le Fils de Dieu se prĂ©sente comme un enfant, placĂ© dans une mangeoire. Marie porte une grossesse virginale et Joseph, quelques semaines plus tard, doit fuir en Égypte pour sauver sa famille. La naissance du Sauveur survient dans la prĂ©caritĂ© et la menace. Elle renverse les attentes d’un peuple qui espĂ©rait un chef capable d’écraser les oppresseurs. Dieu vient pourtant comme un enfant. Une troupe cĂ©leste innombrable loua Dieu cette nuit-lĂ  et le Ciel se rĂ©jouit d’un Ă©vĂ©nement que la Terre ne comprend pas :

« Dieu manifeste d’abord sa grandeur dans les formes les plus humbles. Le Fils de Dieu naĂźt d’une Vierge et est dĂ©posĂ© dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux Ă  l’hĂŽtellerie. De ce que le monde juge insignifiant surgit pourtant le plus grand. » (cardinal R. Prevost – LĂ©on XIV, homĂ©lie de NoĂ«l 2023)

 

Les oppositions Ă  la crĂšche
Ce scandale perdure. Les oppositions rĂ©currentes Ă  la prĂ©sence de crĂšches dans les bĂątiments publics le montrent, et ceux qui refusent de reconnaĂźtre les droits de Dieu sur la sociĂ©tĂ© ont raison de percevoir un enjeu. La crĂšche ne constitue pas un Ă©lĂ©ment folklorique et ne relĂšve pas de la simple dĂ©coration hivernale. Elle marque un point de bascule dans l’histoire humaine. L’humanitĂ© se trouve condamnĂ©e ; le Verbe s’incarne et ouvre la voie du Salut. Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain :

 

« Dieu est entrĂ© dans l’histoire de l’humanitĂ© et, comme homme, il est devenu son sujet, l’un des milliards, tout en Ă©tant Unique. Par l’Incarnation, Dieu a donnĂ© Ă  la vie humaine la dimension qu’il voulait donner Ă  l’homme dĂšs son premier instant, et il l’a donnĂ©e d’une maniĂšre dĂ©finitive, de la façon dont lui seul est capable, selon son amour Ă©ternel et sa misĂ©ricorde, avec toute la libertĂ© divine ; il l’a donnĂ©e aussi avec cette munificence qui, devant le pĂ©chĂ© originel et toute l’histoire des pĂ©chĂ©s de l’humanitĂ©, devant les erreurs de l’intelligence, de la volontĂ© et du cƓur de l’homme, nous permet de rĂ©pĂ©ter avec admiration les paroles de la liturgie : “Heureuse faute qui nous valut un tel et un si grand RĂ©dempteur!” » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis).

 

Une vérité essentielle
La NativitĂ© enseigne cependant une vĂ©ritĂ© essentielle : Dieu n’a pas imposĂ© sa venue. L’Incarnation passe par le fiat de Marie et par l’obĂ©issance de Joseph. La Providence n’annule pas la libertĂ©. Elle la sollicite. Elle s’appuie sur elle. L’attente d’un chef puissant laissait croire que la dĂ©livrance viendrait par une rupture spectaculaire. Dieu commence par le consentement silencieux des justes. Du pont Milvius Ă  Tolbiac, d’OrlĂ©ans Ă  LĂ©pante, la Providence veille, mais cela suppose toujours une action humaine. Dieu veut notre participation au combat.

 

« Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain. »


La bataille pour la fin de vie reprendra dĂšs janvier. Le gouvernement cherche Ă  imposer une nouvelle Ă©tape dans l’effacement de la loi naturelle. Les municipales s’enclenchent ensuite. Les candidatures se multiplieront. Chacun voudrait apparaĂźtre comme l’homme providentiel de son quartier en pensant dĂ©jĂ  aux Ă©chĂ©ances prĂ©sidentielles. Le jeu politique produit son agitation habituelle. Il ne rĂ©soudra pas les questions essentielles.

 

Le temps de NoĂ«l peut offrir un autre cadre. Les fĂȘtes liturgiques constituaient, en temps de chrĂ©tientĂ©, une vĂ©ritable trĂȘve. Il s’agit donc de mettre Ă  profit ces jours pour prier, pour se rendre disponible Ă  la grĂące, pour demander au Christ de rĂ©gner d’abord dans nos cƓurs. Ce travail intĂ©rieur conditionne l’efficacitĂ© de nos engagements futurs. La sociĂ©tĂ© ne changera pas sans conversion personnelle. Le combat politique ne portera pas de fruits durables sans fidĂ©litĂ© spirituelle.

 

La NativitĂ© rappelle que Dieu agit dans l’Histoire par des cƓurs disponibles et des volontĂ©s droites. Il ne supprime ni la responsabilitĂ© ni l’effort. Il les Ă©claire et les ordonne.

 

Maitena Urbistondoy dans l'Homme Nouveau

Un Enfant nous est né !

24/12/2025

Un Enfant nous est né !

Le Messie (HWV 56) est un oratorio en anglais composĂ© en 1741 par George Frideric Handel. Le texte a Ă©tĂ© compilĂ© Ă  partir de la Bible du roi Jacques et du psautier de Coverdale par Charles Jennens. Il a Ă©tĂ© jouĂ© pour la premiĂšre fois Ă  Dublin le 13 avril 1742 et a Ă©tĂ© créé Ă  Londres prĂšs d'un an plus tard. AprĂšs un accueil initialement modeste du public, l'oratorio a gagnĂ© en popularitĂ©, devenant finalement l'une des Ɠuvres chorales les plus connues et les plus frĂ©quemment jouĂ©es de la musique occidentale. 

 

Le chƓur Megaron est l'un des meilleurs chƓurs de jeunes europĂ©ens. Son Ă©nergie, sa virtuositĂ© et sa compĂ©tence dĂ©passent l'entendement rationnel. 

 

Le chƓur de chambre Megaron a Ă©tĂ© fondĂ© en octobre 2003 Ă  l'initiative de Damijan Močnik, compositeur et chef d'orchestre, et a rĂ©uni d'anciens Ă©lĂšves du lycĂ©e classique diocĂ©sain de l'institution Saint-Stanislav Ă  Ljubljana, qui avaient auparavant Ă©tĂ© actifs dans divers ensembles choraux et avaient reçu une Ă©ducation musicale dans un ou plusieurs des cinq chƓurs du lycĂ©e classique diocĂ©sain. À ce titre, le chƓur de chambre Megaron reprĂ©sente le sommet de la pyramide chorale de l'institution Saint-Stanislav. Au cours des seize annĂ©es qui ont suivi sa crĂ©ation, le chƓur de chambre Megaron est devenu un chƓur de grande qualitĂ© qui se produit rĂ©guliĂšrement en SlovĂ©nie, mais aussi en Autriche, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Pologne, aux États-Unis et au Canada, se forgeant ainsi une rĂ©putation tant dans son pays qu'Ă  l'Ă©tranger.

Voici un extrait de cet oratorio.

Magnifique !

 

 

 

L'Ɠuvre en entier lors d'un autre concert :

 

 

 



Ô Emmanuel

23/12/2025

Ô Emmanuel

O Emmanuel ! Roi de Paix ! Vous entrez aujourd’hui dans JĂ©rusalem, la ville de votre choix ; car c’est lĂ  que vous avez votre Temple. BientĂŽt vous y aurez votre Croix et votre SĂ©pulcre ; et le jour viendra oĂč vous Ă©tablirez auprĂšs d’elle votre redoutable tribunal. Maintenant, vous pĂ©nĂ©trez sans bruit et sans Ă©clat dans cette ville de David et de Salomon. Elle n’est que le lieu de votre passage, pour vous rendre Ă  BethlĂ©hem. Toutefois, Marie votre mĂšre, et Joseph son Ă©poux, ne la traversent pas sans monter au Temple, pour y rendre au Seigneur leurs vƓux et leurs hommages : et alors s’accomplit, pour la premiĂšre fois, l’oracle du ProphĂšte AggĂ©e qui avait annoncĂ© que la gloire du second Temple serait plus grande que celle du premier. Ce Temple, en effet, se trouve en ce moment possĂ©der une Arche d’Alliance bien autrement prĂ©cieuse que celle de MoĂŻse, mais surtout incomparable Ă  tout autre sanctuaire qu’au ciel mĂȘme, parla dignitĂ© de Celui qu’elle contient. C’est le LĂ©gislateur lui-mĂȘme qui est ici, et non plus simplement la table de pierre sur laquelle la Loi est gravĂ©e. Mais bientĂŽt l’Arche vivante du Seigneur descend les degrĂ©s du Temple, et se dispose Ă  partir pour BethlĂ©hem, oĂč l’appellent d’autres oracles. Nous adorons, ĂŽ Emmanuel ! Tous vos pas Ă  travers ce monde, et nous admirons avec quelle fidĂ©litĂ© vous observez ce qui a Ă©tĂ© Ă©crit de vous, afin que rien ne manque aux caractĂšres dont vous devez ĂȘtre douĂ©, ĂŽ Messie, pour ĂȘtre reconnu par votre peuple. Mais souvenez-vous que l’heure est prĂšs de sonner, que toutes choses se prĂ©parent pour votre NativitĂ©, et venez nous sauver ; venez, afin d’ĂȘtre appelĂ© non plus seulement Emmanuel, mais JĂ©sus, c’est-Ă -dire Sauveur.

 

Dom Guéranger, l'année liturgique

 

 

Du rĂȘve populiste au cauchemar financier : Les 4 prophĂ©ties chocs de Steve Bannon pour la France

23/12/2025

Du rĂȘve populiste au cauchemar financier : Les 4 prophĂ©ties chocs de Steve Bannon pour la France

Aujourd'hui, cet optimisme s'est Ă©vaporĂ©, remplacĂ© par le diagnostic glacial d'un effondrement qu'il juge non plus seulement possible, mais programmĂ©. Dans un entretien au JDD de ce 21 dĂ©cembre, l'ancien conseiller de la Maison-Blanche fonde son analyse sur un signal qu'il juge dĂ©cisif : le fait que l'Europe soit « relĂ©guĂ©e Ă  la page 29 » du document de stratĂ©gie nationale amĂ©ricaine. Pour lui, le sort est jetĂ©. Son analyse pour la France est devenue radicale, mĂȘlant crise financiĂšre, rupture civilisationnelle et spectre de la violence. Voici les quatre piliers interconnectĂ©s de sa nouvelle vision.

 

  1. 1.La menace n'est plus l'urne, mais la guerre civile
    De la conquĂȘte Ă©lectorale au conflit inĂ©vitable
    Le basculement sĂ©mantique le plus rĂ©vĂ©lateur chez Steve Bannon concerne le terrain de l'affrontement. S'il croyait en 2016 Ă  une « vague inĂ©vitable » par la voie dĂ©mocratique, il considĂšre dĂ©sormais le bulletin de vote comme obsolĂšte. Pour lui, l'enjeu s'est dĂ©placĂ© des Ă©lections vers la rue, car il ne croit pas Ă  une islamisation politique de la France par les urnes, mais Ă  un affrontement brutal. Il perçoit un conflit irrĂ©conciliable entre une « France rurale et patriote » et des « Ă©lites mondialisĂ©es » prĂȘtes Ă  une « dĂ©chĂ©ance contrĂŽlĂ©e ».
    Son pronostic est sans appel :

    1. La France, comme la Grande-Bretagne, se dirige vers une situation de guerre civile. Cela ne fait aucun doute Ă  mes yeux.
      Ce glissement est fondamental. Pour Bannon, le débat n'est plus politique mais civilisationnel. L'arÚne démocratique est devenue un théùtre d'ombres ; le véritable enjeu est la survie à un effondrement qu'il juge inéluctable.

  2. 2. L'économie est le vrai champ de bataille
    Quand le banquier de Goldman Sachs refait surface
    Alors que son combat de 2016 Ă©tait avant tout culturel, la nouvelle obsession de Steve Bannon est la dette publique. L'ancien banquier de Goldman Sachs a repris le dessus, liant dĂ©sormais la survie identitaire d'une nation Ă  sa solvabilitĂ© financiĂšre. Selon lui, la Vᔉ RĂ©publique est Ă  bout de souffle, incapable de rĂ©soudre la contradiction fatale « entre le maintien d'un État-providence gĂ©nĂ©reux et une politique d'ouverture migratoire ». L'effondrement viendra de l'incapacitĂ© de l'État Ă  payer ses factures.

  3. Il estime que les marchés financiers, bien plus que l'opinion, seront les juges de paix. Comparant la France au Royaume-Uni de Liz Truss, balayée par la panique des investisseurs, il assÚne :

    1. "Le marchĂ© obligataire a fait tomber plus de gouvernements que les obusiers. Aujourd’hui, le message envoyĂ© est clair : il n’y a pas de plan, il n’y a pas d’adultes aux commandes."

  4. Bannon ne voit donc plus la fin du systÚme comme un événement politique, mais comme la conséquence mécanique d'une crise de la dette. Cette primauté du financier sur le politique explique son revirement le plus spectaculaire : son abandon de la lutte pour l'Europe.

  5. 3. L'Union Européenne n'est plus à réformer, mais à fuir
    L'adieu Ă  l'Europe et le salut par le Frexit
    On se souvient de son projet de 2018-2019 : installer son organisation, « The Movement », à Bruxelles pour fédérer un « super-groupe » des nations et transformer l'Union européenne de l'intérieur. Il croyait encore possible de mener une bataille politique coordonnée au sein des institutions.
    Cette ambition a totalement disparu. Elle est remplacée par un appel à un isolationnisme strict et une rupture totale. Pour le Bannon de 2024, l'heure n'est plus à la réforme, mais à la fuite.

    1. "À mes yeux, la France a besoin d’un Frexit. Une sortie de l’Union europĂ©enne retarderait mĂȘme le risque de guerre civile.
      Ce revirement est total. L'UE n'est plus vue comme une arĂšne oĂč le combat peut ĂȘtre gagnĂ©, mais comme un poids mort financier et bureaucratique, un simple accĂ©lĂ©rateur de faillite qui entraĂźne la France dans sa chute."

  6. 4. Le temps des tribuns est révolu, place aux "durs à cuire"
    Le nouveau casting du leadership nationaliste
    En 2016, Steve Bannon cherchait des « tribuns » charismatiques capables d'incarner la colÚre du peuple, comme Marine Le Pen ou Matteo Salvini. Ses critÚres se sont considérablement durcis. Confronté à la perspective d'une crise financiÚre et d'un conflit civil, il ne cherche plus de simples politiciens, mais des « hommes forts » ou des « durs à cuire » (tough guys) capables d'imposer des décisions brutales.
    Il cite Donald Trump ou le Polonais Karol Nawrocki comme modĂšles de ce nouveau leadership. Son soutien Ă  Marine Le Pen, bien que rĂ©el, est plus distant, la jugeant parfois trop « Ă  gauche » sur l'Ă©conomie. Son archĂ©type n'est plus le tribun qui sĂ©duit l'Ă©lectorat, mais le liquidateur qui impose une « mĂ©decine de guerre » pour sauver ce qui peut encore l'ĂȘtre.

    Est-ce donc le diagnostic d'un prophĂšte du chaos ?
    La pensĂ©e de Steve Bannon a connu une transformation spectaculaire. L'optimiste de la rĂ©volution patriotique par les urnes s'est muĂ© en un thĂ©oricien apocalyptique de l'effondrement civilisationnel, oĂč la finance et la force priment sur la politique. Il ne propose plus une alternative, mais un plan de survie pour un monde qu'il estime au bord du gouffre.
    Alors, faut-il voir dans ce discours alarmiste le dĂ©lire d'un idĂ©ologue ou l'analyse lucide d'un stratĂšge qui anticipe les crises Ă  venir ? On penchera pour l'analyse lucide, bien qu'incomplĂšte. En effet, Steve Bannon ne vit pas en France, et donc ne se rend pas compte que les Français sont lessivĂ©s par cinquante ans de dĂ©sertification spirituelle programmĂ©e. Philippe de Villiers a rapportĂ© Ă  ce sujet que Boualem Sansal ne croit pas Ă  une guerre civile. Pour lui, le peuple de France se couchera devant l'islam, comme ce fut d'ailleurs le cas, dans les mĂȘmes circonstances, pour l'Espagne du VIIĂš siĂšcle.

    Que ce regard qui se veut lucide ne se détourne pas de la crÚche qui est toute notre Espérance !
     

 

 

Ô Rex gentium - 22 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent

22/12/2025

Ô Rex gentium - 22 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent

O Roi des nations ! Vous approchez toujours plus de cette BethlĂ©hem oĂč vous devez naĂźtre. Le voyage tire Ă  son terme, et votre auguste MĂšre, qu’un si doux fardeau console et fortifie, va sans cesse conversant avec vous par le chemin.

Elle adore votre divine majestĂ©, elle remercie votre misĂ©ricorde ; elle se rĂ©jouit d’avoir Ă©tĂ© choisie pour le sublime ministĂšre de servir de MĂšre Ă  un Dieu. Elle dĂ©sire et elle apprĂ©hende tout Ă  la fois le moment oĂč enfin ses yeux vous contempleront. Comment pourra-t-elle vous rendre les services dignes de votre souveraine grandeur, elle qui s’estime la derniĂšre des crĂ©atures ?

Comment osera-t-elle vous Ă©lever dans ses bras, vous presser contre son cƓur, vous allaiter Ă  son sein mortel ? Et pourtant, quand elle vient Ă  songer que l’heure approche oĂč, sans cesser d’ĂȘtre son fils, vous sortirez d’elle et rĂ©clamerez tous les soins de sa tendresse, son cƓur dĂ©faille et l’amour maternel se confondant avec l’amour qu’elle a pour son Dieu, elle est au moment d’expirer dans cette lutte trop inĂ©gale de la faible nature humaine contre les plus fortes et les plus puissantes de toutes les affections rĂ©unies dans un mĂȘme cƓur.

Mais vous la soutenez, ĂŽ DĂ©sirĂ© des nations ! Car vous voulez qu’elle arrive Ă  ce terme bienheureux qui doit donner Ă  la terre son Sauveur, et aux hommes la Pierre angulaire qui les rĂ©unira dans une seule famille.

Soyez bĂ©ni dans les merveilles de votre puissance et de votre bontĂ©, ĂŽ divin Roi ! et venez bientĂŽt nous sauver, vous souvenant que l’homme vous est cher, puisque vous l’avez pĂ©tri de vos mains. Oh ! Venez, car votre Ɠuvre est dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e ; elle est tombĂ©e dans la perdition ; la mort l’a envahie : reprenez-la dans vos mains puissantes, refaites-la ; sauvez-la ; car vous l’aimez toujours, et vous ne rougissez pas de votre ouvrage.

VIDEO – SOS Calvaires Les mains qui restaurent le patrimoine

22/12/2025

VIDEO – SOS Calvaires  Les mains qui restaurent le patrimoine

Lorsqu’ils ne sont pas dans leurs ateliers situĂ©s au Lion d’Angers dans le Maine-et-Loire ou au pied de calvaires Ă  restaurer des cimetiĂšres ou des croix en bordure de route, les bĂ©nĂ©voles de SOS Calvaires, tous amoureux du patrimoine catholique de France, montent au sommet de montagnes, pour remplacer ou rĂ©parer des calvaires abimĂ©s par le temps.

 

Un film d'Armel Joubert des Ouches.

 

 

Ô Oriens - Les gandes antiennes de l'Avent

21/12/2025

Ô Oriens - Les gandes antiennes de l'Avent

Divin Soleil, ĂŽ JĂ©sus ! Vous venez nous arracher Ă  la nuit Ă©ternelle : soyez Ă  jamais bĂ©ni ! Mais combien vous exercez notre foi, avant de luire Ă  nos yeux dans toute votre splendeur ! Combien vous aimez Ă  voiler vos rayons, jusqu’à l’instant marquĂ© par votre PĂšre cĂ©leste, oĂč vous devez Ă©panouir tous vos feux ! Voici que vous traversez la JudĂ©e ; vous approchez de JĂ©rusalem ; le voyage de Marie et de Joseph tire Ă  son terme.

 

Sur le chemin, vous rencontrez une multitude d’hommes qui marchent en toutes les directions, et qui se rendent chacun dans sa ville d’origine, pour satisfaire Ă  l’Édit du dĂ©nombrement. De tous ces hommes, aucun ne vous a soupçonnĂ© si prĂšs de lui, ĂŽ divin Orient ! Marie, votre MĂšre, est estimĂ©e par eux une femme vulgaire ; tout au plus, s’ils remarquent la majestĂ© et l’incomparable modestie de cette auguste Reine, sentiront-ils vaguement le contraste frappant entre une si souveraine dignitĂ© et une condition si humble ; encore ont-ils bientĂŽt oubliĂ© cette heureuse rencontre. S’ils voient avec tant d’indiffĂ©rence la mĂšre, le fils non encore enfantĂ© Ă  la lumiĂšre visible, lui donneront-ils une pensĂ©e ?

 

Et cependant ce fils, c’est vous-mĂȘme, ĂŽ Soleil de justice ! Augmentez en nous la Foi, mais accroissez aussi l’amour. Si ces hommes vous aimaient, ĂŽ libĂ©rateur du genre humain, vous vous feriez sentir Ă  eux ; leurs yeux ne vous verraient pas encore, mais du moins leur cƓur serait ardent dans leur poitrine, ils vous dĂ©sireraient, et ils hĂąteraient votre arrivĂ©e par leurs vƓux et leurs soupirs.

 

O JĂ©sus, qui traversez ainsi ce monde que vous avez fait, et qui ne forcez point l’hommage de vos crĂ©atures, nous voulons vous accompagner dans le reste de votre voyage ; nous baisons sur la terre les traces bĂ©nies des pas de celle qui vous porte en son sein ; nous ne voulons point vous quitter jusqu’à ce que nous soyons arrivĂ©s avec vous Ă  l’heureuse BethlĂ©hem, Ă  cette Maison du Pain, oĂč enfin nos yeux vous verront, ĂŽ Splendeur Ă©ternelle, notre Seigneur et notre Dieu !

 

 

 

J'en connais deux qui vont hurler Ă  propos de cette version !

Foi et fertilité : la résilience des familles nombreuses catholiques

21/12/2025

Foi et fertilité : la résilience des familles nombreuses catholiques
  1. Plus qu'une impression : une corrélation prouvée par les chiffres
    Le premier constat qui émerge des données brutes est une corrélation sans équivoque : le taux de natalité des catholiques est directement lié à l'intensité de leur pratique religieuse. Les chiffres sont particuliÚrement percutants. Parmi les fidÚles se rendant à la messe chaque semaine, 10 % sont parents de quatre enfants ou plus, un chiffre qui chute de moitié, à 5 %, chez les pratiquants occasionnels. Au total, selon l'étude, 22 % des pratiquants réguliers ont au moins trois enfants. La tendance s'inverse pour les familles plus petites : alors qu'un tiers des catholiques occasionnels ont deux enfants, ils ne sont qu'un quart chez les messalisants réguliers.

  2. 2. Le secret n'est pas (seulement) la contraception, mais l'Ăąge du mariage
    Alors que le dĂ©bat public se focalise souvent sur la position de l’Église concernant la contraception, les sociologues pointent un moteur dĂ©mographique bien plus puissant et moins visible : l'Ăąge du mariage. Pour le sociologue Yann Raison du Cleuziou, l’impact du magistĂšre sur la contraception est en rĂ©alitĂ© « limitĂ© ». Le facteur le plus dĂ©terminant est la prĂ©cocitĂ© de la mise en couple stable chez les catholiques pratiquants. Comme le souligne Pascale MoriniĂšre, porte-parole des Associations familiales catholiques, cette tendance a une consĂ©quence dĂ©mographique directe.
    Or, un jeune couple qui se marie Ă  22 ou 23 ans bĂ©nĂ©ficie d’une fenĂȘtre de fĂ©conditĂ© plus large que ceux qui se lancent Ă  30 ans.
    Cette approche du couple, qui valorise « l’ouverture Ă  la vie » comme un pilier de l’engagement, n'Ă©carte cependant pas totalement la question de la contraception. Si son impact est jugĂ© secondaire, Pascale MoriniĂšre note que l'usage de mĂ©thodes naturelles de rĂ©gulation des naissances, privilĂ©giĂ© par certains, laisse le couple « ouvert Ă  un bĂ©bĂ© surprise », jouant un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la dynamique de ces familles.

  3. 3. Un choix délibéré, pas une obligation subie
    Loin du stĂ©rĂ©otype d’une obligation religieuse subie, les jeunes couples catholiques vivent la constitution d'une grande famille comme un « choix positif » et le fruit d'un « discernement de couple ». Diane, 30 ans, responsable marketing et suivie par 29 000 abonnĂ©s sur Instagram, incarne cette modernitĂ©. MariĂ©e Ă  24 ans, elle avoue avoir Ă©tĂ© initialement « angoissĂ©e » par une image « un peu oppressante » de la famille nombreuse, avant que la rĂ©alitĂ© de la maternitĂ© ne transforme sa perspective.
    L’entourage et le mimĂ©tisme social jouent un rĂŽle crucial. Pour Louise, cet environnement est une Ă©vidence : elle est l'« aĂźnĂ©e d'une fratrie de cinq, et de 25 cousins ». Pour Diane, cĂŽtoyer d’autres familles nombreuses a un effet « inspirant » et « dĂ©culpabilisant », montrant « qu’il n’y a pas besoin que tout soit parfait pour accueillir un bĂ©bĂ© ». Cette valeur transmise est aussi au cƓur du tĂ©moignage de Philippine Chauvin, photographe et mĂšre de cinq enfants. « J’ai toujours entendu mes parents dire que chaque enfant Ă©tait une bĂ©nĂ©diction », explique-t-elle, une conviction qu’elle a partagĂ©e dans une vidĂ©o virale encourageant les jeunes Ă  ne pas attendre pour fonder une famille.

  4. 4. La force du "microcosme" : quand la communauté devient un village
    L'analyse sociologique de Yann Raison du Cleuziou révÚle un mécanisme clé de la vitalité de ce groupe.
    Le catholicisme ne se reproduit pas par les institutions mais par les familles.
    Cette reproduction n’a rien d’abstrait ; elle repose sur un rĂ©seau tangible qui crĂ©e un vĂ©ritable Ă©cosystĂšme de soutien, particuliĂšrement efficace en milieu urbain. Paroisses, scoutisme, bourses aux vĂȘtements et rĂ©seaux de babysitters forment un village solidaire qui relĂąche la pression sur le couple parental. Ce modĂšle communautaire contraste vivement avec l'individualisme de la sociĂ©tĂ© moderne, oĂč les jeunes parents peuvent rapidement faire l'expĂ©rience de l'isolement. Dans ces cercles, c'est au contraire l'absence d'enfant qui peut isoler un couple mariĂ©.

  5. 5. Une réponse à l'anxiété moderne : l'espérance comme moteur
    Face aux inquiĂ©tudes de la gĂ©nĂ©ration actuelle, de la crise Ă©cologique Ă  l'incertitude de l'avenir, ces familles apportent une rĂ©ponse singuliĂšre. Louise et Matthieu, parents de quatre enfants, retournent l’argument Ă©cologique avec un optimisme dĂ©sarmant.
    On nous a dĂ©jĂ  dit que ce n’était pas Ă©cologique, ou que c’était Ă©goĂŻste de faire venir des enfants dans ce monde qui va si mal. Mais ce sont nos enfants qui peuvent le changer !
    Cette attitude est profondĂ©ment enracinĂ©e dans la foi. Elle se nourrit d'une « confiance dans la Providence », comme le confie Diane. Pour VĂ©ronique Lonchamp, dĂ©lĂ©guĂ©e nationale famille Ă  la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France, cette perspective est au cƓur du message chrĂ©tien : faire un enfant, malgrĂ© les crises, est avant tout un « acte d’espĂ©rance ».

    Plus qu'une question de foi
    Le phĂ©nomĂšne des familles nombreuses catholiques n'est pas simplement le fruit d'une doctrine, mais le rĂ©sultat d'un Ă©cosystĂšme complet. Il s'agit d'une boucle auto-renforcĂ©e oĂč un mariage prĂ©coce offre la fenĂȘtre biologique, un soutien communautaire solide attĂ©nue les charges logistiques et financiĂšres, et une culture partagĂ©e de l'espĂ©rance fournit le carburant psychologique.
  6. Alors que la société s'interroge sur la solitude et l'avenir, le modÚle de ces familles, au-delà de la foi, aurait-il quelque chose à nous apprendre sur la force du lien social ?
O clavis David

20/12/2025

O clavis David

O Fils de David, hĂ©ritier de son trĂŽne et de sa puissance, vous parcourez, dans votre marche triomphale, une terre soumise autrefois Ă  votre aĂŻeul, aujourd’hui asservie par les Gentils. Vous reconnaissez de toutes parts, sur la route, tant de lieux tĂ©moins des merveilles de la justice et de la misĂ©ricorde de JĂ©hovah votre PĂšre envers son peuple, au temps de cette ancienne Alliance qui tire Ă  sa fin.

BientĂŽt, le nuage virginal qui vous couvre Ă©tant ĂŽtĂ©, vous entreprendrez de nouveaux voyages sur cette mĂȘme terre ; vous y passerez en faisant le bien, et guĂ©rissant toute langueur et toute infirmitĂ©, et cependant n’ayant pas oĂč reposer votre tĂȘte. Du moins, aujourd’hui, le sein maternel vous offre encore un asile doux et tranquille, oĂč vous ne recevez que les tĂ©moignages de l’amour le plus tendre et le plus respectueux.

Mais, ĂŽ Seigneur ! il vous faut sortir de cette heureuse retraite ; il vous faut, LumiĂšre Ă©ternelle, luire au milieu des tĂ©nĂšbres ; car le captif que vous ĂȘtes venu dĂ©livrer languit dans sa prison. Il s’est assis dans l’ombre de la mort, et il y va pĂ©rir, si vous ne venez promptement en ouvrir les portes avec votre Clef toute-puissante !

Ce captif, ĂŽ JĂ©sus, c’est le genre humain, esclave de ses erreurs et de ses vices : venez briser le joug qui l’accable et le dĂ©grade ; ce captif, c’est notre cƓur trop souvent asservi Ă  des penchants qu’il dĂ©savoue : venez, ĂŽ divin LibĂ©rateur, affranchir tout ce que vous avez daignĂ© faire libre par votre grĂące, et relever en nous la dignitĂ© de vos frĂšres.

Dom Guéranger


 

ANTIENNE A L’ANGE GABRIEL.

O Gabriel ! Messager des cieux, qui es entrĂ© prĂšs de moi les portes fermĂ©es, et m’as dit cette parole : Vous concevrez et enfanterez ; on l’appellera Emmanuel !

 

Le nouvel archevĂȘque de New York

20/12/2025

Le nouvel archevĂȘque de New York

Cette nomination revĂȘt une signification toute particuliĂšre. Que cela plaise ou non, les États-Unis sont le pays le plus important au monde, et New York est la ville la plus importante des États-Unis. C’est en quelque sorte la caput mundi sĂ©culiĂšre, et son Ă©vĂȘque dispose d’une tribune planĂ©taire.

 

D’autre part, Ă©tant donnĂ© l’importance de ce siĂšge, il ne fait aucun doute que le pape LĂ©on s’est personnellement impliquĂ© dans cette nomination, et c’est prĂ©cisĂ©ment ce que nous attendions pour dĂ©duire l’orientation de son pontificat.

 

Les raisons invoquĂ©es par ce mĂ©dia pour attribuer Ă  Mgr Hicks l’appartenance aux rangs du « printemps franciscain » prĂȘtent Ă  rire ou font pitiĂ© ; on ne sait pas si elles sont le fruit de la mĂ©chancetĂ© ou de la sĂ©nilitĂ© des journalistes responsables. Ce qu’ils ont fait, c’est Ă©mettre des hypothĂšses sur la base de faits qui ne menaient pas nĂ©cessairement aux conclusions qu’ils souhaitaient. Ils n’ont pas fait ce que tout professionnel aurait fait, c’est-Ă -dire consulter les fidĂšles actuels du nouvel archevĂȘque ou, au moins, les mĂ©dias amĂ©ricains.

 

La premiĂšre raison Ă©tait d’affirmer que Hicks Ă©tait un proche du cardinal Cupich, un disciple de Bergoglio, comme nous le savons tous. En rĂ©alitĂ©, il a Ă©tĂ© formĂ© et Ă©tait un fidĂšle disciple du cardinal Francis George, prĂ©dĂ©cesseur de Cupich au siĂšge de Chicago et clairement conservateur, dĂ©fenseur explicite de la doctrine morale catholique traditionnelle et opposĂ© Ă  toute forme de relativisme doctrinal.

 

La deuxiĂšme raison Ă©tait d’affirmer que Mgr Hicks est un Ă©vĂȘque missionnaire et soucieux des pauvres, puisqu’il a passĂ© cinq ans de sa vie Ă  diriger un orphelinat pour enfants pauvres au Salvador et dans d’autres pays d’AmĂ©rique centrale.

 

Il s’agit lĂ , une fois de plus, de la mĂȘme vieille tactique : dans ce cas, partir du principe que tout missionnaire et tout prĂȘtre proche des pauvres est progressiste. Selon ce critĂšre, saint François Xavier, saint Vincent de Paul, MĂšre Teresa de Calcutta et Mgr Marcel Lefebvre lui-mĂȘme auraient appartenu Ă  cette faction. Il s’agit lĂ  de vertus chrĂ©tiennes fondamentales et cela en dit long sur Mgr Hicks qui a consacrĂ© une partie de sa vie Ă  ce service, laissant de cĂŽtĂ© le confort de la vie paroissiale aux États-Unis. Les auteurs de l’article veulent nous faire croire que tout « agent pastoral » qui se consacre au soin des pauvres adhĂšre Ă  la thĂ©ologie de la libĂ©ration ou Ă  sa version plus modĂ©rĂ©e mais tout aussi nĂ©faste, la thĂ©ologie du peuple.


L’article ajoute que le fait que LĂ©on accepte la dĂ©mission du cardinal conservateur Dolan du siĂšge new-yorkais sept mois seulement aprĂšs sa prĂ©sentation est un signe de l’inimitiĂ© qu’il lui porte et de sa volontĂ© d’imprimer rapidement un changement dans la direction de l’Église amĂ©ricaine.

 

Il ignore, ou ne veut pas savoir, que c’est le cardinal Dolan lui-mĂȘme qui a demandĂ© Ă  ĂȘtre remplacĂ©, car son archidiocĂšse est confrontĂ© Ă  de nombreux problĂšmes graves qu’il n’est plus en mesure de rĂ©soudre. Parmi ceux-ci, on peut citer la nĂ©cessitĂ© de rĂ©unir, par la vente de biens immobiliers, la somme de 300 millions de dollars pour indemniser les victimes d’abus sexuels commis par des prĂȘtres, et la pĂ©nurie profonde de vocations sacerdotales : pour une population de deux millions et demi de catholiques, il n’y a que 16 sĂ©minaristes.

D’autre part, le manque de professionnalisme dont font preuve les auteurs de l’article est surprenant, car il est facile de savoir que Mgr Hicks a Ă©tĂ© Ă©lu par 68 % de ses collĂšgues pour prĂ©sider l’une des commissions de la ConfĂ©rence Ă©piscopale. On peut donc difficilement parler d’un changement de direction de l’épiscopat amĂ©ricain.

 

Ce que les mĂ©dias ont rapportĂ© et les tĂ©moignages que l’on peut lire sur les rĂ©seaux sociaux des fidĂšles de Joliet concordent : Mgr Ronald Hicks est considĂ©rĂ© comme un pĂšre spirituel trĂšs proche des prĂȘtres et des fidĂšles, c’est un homme de priĂšre profonde et un promoteur du culte eucharistique, un fervent dĂ©fenseur de la messe traditionnelle (dans le diocĂšse de Joliet, Traditiones custodes n’a pratiquement pas Ă©tĂ© appliquĂ©) et un excellent administrateur.

 


DĂšs que la nouvelle a Ă©tĂ© confirmĂ©e, le site Rorate coeli, qui ne peut ĂȘtre soupçonnĂ© de progressisme, a commentĂ© ainsi : « Si c’est vrai, c’est un excellent choix ».

 

Deo gratias!

 

Source : Wanderer

 

O radix Jesse

18/12/2025

O radix Jesse

Vous voici donc en marche, ĂŽ Fils de JessĂ©, vers la ville de vos aĂŻeux. L’Arche du Seigneur s’est levĂ©e et s’avance, avec le Seigneur qui est en elle, vers le lieu de son repos. « Qu’ils sont beaux vos pas, ĂŽ Fille du Roi, dans l’éclat de votre chaussure » , lorsque vous venez apporter leur salut aux villes de Juda ! Les Anges vous escortent, votre fidĂšle Époux vous environne de toute sa tendresse, le ciel se complaĂźt en vous, et la terre tressaille sous l’heureux poids de son CrĂ©ateur et de son auguste Reine. Avancez, ĂŽ MĂšre de Dieu et des hommes, Propitiatoire tout-puissant oĂč est contenue la divine Manne qui garde l’homme de la mort ! Nos cƓurs vous suivent, vous accompagnent, et, comme votre Royal ancĂȘtre , nous jurons « de ne point entrer dans notre maison, de ne point monter sur notre couche, de ne point clore nos paupiĂšres, de ne point donner le repos Ă  nos tempes, jusqu’à ce que nous ayons trouvĂ© dans nos cƓurs une demeure pour le Seigneur que vous portez, une tente pour le Dieu de Jacob. » Venez donc, ainsi voilĂ© sous les flancs trĂšs purs de l’Arche sacrĂ©e, ĂŽ rejeton de JessĂ©, jusqu’à ce que vous en sortiez pour briller aux yeux des peuples, comme un Ă©tendard de victoire. Alors les rois vaincus se tairont devant vous, et les nations vous adresseront leurs vƓux. HĂątez-vous, ĂŽ Messie ! Venez vaincre tous nos ennemis, et dĂ©livrez-nous.

CrÚches dans les mairies : la République doit assumer son héritage culturel

18/12/2025

CrÚches dans les mairies : la République doit assumer son héritage culturel

L’article d’Alexandra Borchio Fontimp s’inscrit dans un dĂ©bat rĂ©current qui agite la sociĂ©tĂ© française chaque hiver : la place des symboles d'origine chrĂ©tienne dans l’espace rĂ©publicain. Pour l'auteure, la question dĂ©passe le cadre cultuel pour toucher Ă  l’identitĂ© profonde de la nation.

 

Elle articule son argumentation autour de trois axes principaux :

 

Le refus de « l'amnĂ©sie » rĂ©publicaine : À l'occasion des 120 ans de la loi de 1905, la sĂ©natrice rappelle que la laĂŻcitĂ© ne doit pas signifier l'effacement de l'histoire. Elle souligne que nos jours fĂ©riĂ©s, notre littĂ©rature et notre morale sont imprĂ©gnĂ©s d'un hĂ©ritage chrĂ©tien qui a façonnĂ© l'humanisme français.

 

Une dimension culturelle et populaire : S'appuyant sur un sondage indiquant que 79 % des Français sont favorables aux crÚches (1), elle transforme l'objet religieux en un objet patrimonial. La crÚche devient une « scÚne familiÚre » liée à l'enfance et à l'art de vivre, particuliÚrement dans le Sud de la France.

 

L'enjeu économique et artisanal : L'article met en avant la réalité concrÚte des territoires, notamment en Provence et dans les Alpes-Maritimes. La fabrication des santons et les marchés de Noël représentent un dynamisme local et un savoir-faire artisanal qu'il serait, selon elle, absurde de sacrifier au nom d'une interprétation restrictive de la loi.

 


En conclusion, Alexandra Borchio Fontimp livre un plaidoyer pour une France qui « ne se renie pas ». Elle invite Ă  ne pas percevoir la crĂšche comme une menace pour la neutralitĂ© de l'État, mais comme le tĂ©moignage d'une continuitĂ© historique. Pour la sĂ©natrice, assumer cet hĂ©ritage est la condition d'une nation confiante, "capable de faire cohabiter ses traditions avec les exigences de la modernitĂ© rĂ©publicaine". Roulement de tambours !

 

(1) de fait, c'est le sondage qui est intĂ©ressant : Selon un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publiĂ© ce dimanche 7 dĂ©cembre, 79% des Français (mĂȘme 2 sympathisants sur 3 de la gauche, soit 65%) sont en faveur de la prĂ©sence de crĂšches de NoĂ«l dans les mairies.

En Chine, nouvel Ă©chec pour l’Église de Rome.

18/12/2025

En Chine, nouvel Ă©chec pour l’Église de Rome.

Concernant la Chine, le pape LĂ©on a dĂ©clarĂ© qu’il n’était pas pressĂ©. À court terme, il a prĂ©cisĂ© qu’il s’en tiendrait Ă  l’accord secret entre Rome et PĂ©kin en vigueur depuis 2018 et qu’à plus longue Ă©chĂ©ance, il prendra une dĂ©cision aprĂšs avoir Ă©coutĂ© toutes les parties, y compris « les catholiques chinois qui, pendant de nombreuses annĂ©es, ont vĂ©cu une sorte d’oppression ou des difficultĂ©s Ă  vivre leur foi librement sans devoir choisir un camp ».

 

Mais pendant ce temps, le rĂ©gime de PĂ©kin redouble de brutalitĂ© pour humilier l’Église. Et Rome subit. Elle va mĂȘme jusqu’à rendre hommage Ă  ses persĂ©cuteurs dans des dĂ©clarations exagĂ©rĂ©es.

 

C’est ce qui s’est passĂ© lors de la derniĂšre nomination d’un Ă©vĂȘque chinois, rendue publique le 5 dĂ©cembre. Il s’agit d’une copie conforme de la prĂ©cĂ©dente, celle qui avait fait titrer Settimo Cielo : « PremiĂšre gifle de la Chine au pape LĂ©on. Qui encaisse en silence ».

 

Ce deuxiĂšme affront trouve aussi son origine dans l’interrĂšgne entre la mort du pape François et l’élection de LĂ©on. Fin avril, la rumeur circulait que les autoritĂ©s chinoises avaient fait « Ă©lire » par des assemblĂ©es Ă  leurs ordres deux Ă©vĂȘques pour deux siĂšges importants.

En vertu de l’accord, c’est au nouveau pape d‘approuver ou non ces nominations. Et de fait, le 15 octobre, un communiquĂ© du Saint-SiĂšge confirmait que la premiĂšre avait bien Ă©tĂ© acceptĂ©e : il s’agissait du nouvel Ă©vĂȘque auxiliaire de Shanghai, Ignace Wu Jianlin — dans un diocĂšse qui comptait dĂ©jĂ  deux auxiliaires, mais mis au ban par le rĂ©gime, ce qui leur avait valu des punitions sĂ©vĂšres : le premier, Joseph Xing Wenzi, contraint Ă  se retirer depuis longtemps et le second, ThaddĂ©e Ma Daqin, aux arrĂȘts depuis treize ans d’affilĂ©e.

 

Quant Ă  la seconde nomination, le silence a Ă©tĂ© rompu le 5 dĂ©cembre. Avec la prĂ©cision, dans le communiquĂ© du Vatican, que LĂ©on l’avait approuvĂ©e le 11 aoĂ»t — le jour mĂȘme oĂč il avait signĂ© la nomination de l’évĂȘque auxiliaire de Shanghai.

 

Dans le mĂȘme temps, comme toujours, l’agence officielle de l’Église chinoise asservie au rĂ©gime publiait son propre communiqué — sans mĂȘme mentionner le pape LĂ©on, seul habilitĂ© Ă  nommer les Ă©vĂȘques — et antidatant avant la date fatidique du 30 avril, donc avant le conclave, l’« Ă©lection » de ce nouvel Ă©vĂȘque.

 

Ce dernier s’appelle François Li Jianlin, il a 51 ans et a Ă©tĂ© ordonnĂ© le 5 dĂ©cembre par l’évĂȘque de PĂ©kin Joseph Li Shan — également prĂ©sident de l’Association patriotique catholique chinoise et vice-prĂ©sident de la ConfĂ©rence Ă©piscopale chinoise non reconnue par Rome — et par d’autres Ă©vĂȘques fidĂšles au rĂ©gime. Il est dĂ©sormais Ă  la tĂȘte du diocĂšse (ou plutĂŽt de la prĂ©fecture apostolique) de Xinxiang. Or, cette prĂ©fecture avait dĂ©jĂ  un Ă©vĂȘque depuis 1992 : Joseph Zhang Weizhu, 67 ans — l’un des quelque vingt Ă©vĂȘques, sur une centaine, Ă  ne pas ĂȘtre reconnus officiellement par PĂ©kin, car refusant de se soumettre Ă  ses diktats.

 

Mais le communiqué du Vatican du 5 décembre a déclaré que la question était réglée, affirmant que le pape avait également « accepté la renonciation au gouvernement pastoral » présentée par Mgr Zhang.

 

Le 6 dĂ©cembre, une dĂ©claration du directeur de la salle de presse du Vatican annonçait « avec satisfaction » que l’évĂȘque dĂ©chu avait Ă©tĂ© « reconnu civilement ».

 

Avec cette précision redondante : « Ce geste est le fruit du dialogue entre le Saint-SiÚge et les autorités chinoises et représente une nouvelle étape importante dans le chemin de communion de cette circonscription ecclésiastique. »

Or, en lisant le communiquĂ© chinois parallĂšle, on apprend que, lors de la cĂ©rĂ©monie semi-secrĂšte de sa soi-disant « mise Ă  la retraite » — sans mention explicite de quelque reconnaissance officielle que ce soit — Zhang aurait « prononcĂ© un discours pour exprimer la nĂ©cessitĂ© d’adhĂ©rer au patriotisme et Ă  l’amour de la religion, de respecter le principe des Églises indĂ©pendantes et autonomes, de suivre l’orientation de la sinisation du catholicisme dans le pays, et de contribuer Ă  la construction d’un pays socialiste moderne ainsi qu’à la grande renaissance de la nation chinoise ».

 

Un autodafĂ©, identique Ă  ce qu’on a fait dire Ă  un autre Ă©vĂȘque mis Ă  la « retraite » forcĂ©e : Augustin Cui Tai, du diocĂšse supprimĂ© de Xuanhua, malgrĂ© le caractĂšre invraisemblable d’un tel acte de soumission de la part de deux Ă©vĂȘques qui ont toujours tĂ©moignĂ© avec hĂ©roĂŻsme de leur foi, au prix d’arrestations et de persĂ©cutions incessantes.

 

Et ce jusqu’à la fin. Il suffit de prĂ©ciser qu’on a interdit Ă  l’évĂȘque Ă©vincĂ© d’assister Ă  l’ordination de son successeur ou mĂȘme de rencontrer sa famille.

 

Le curriculum du nouvel Ă©vĂȘque de Xinxiang est trĂšs diffĂ©rent. Le 8 avril 2018, alors qu’il occupait la fonction de secrĂ©taire de la Commission pour les affaires de l’Église de la province du Henan, il a signĂ© une ordonnance interdisant Ă  tous les enfants et jeunes de moins de 18 ans d’entrer dans les Ă©glises pour assister Ă  la messe, et interdisant aux prĂȘtres d’organiser toute activitĂ© de formation religieuse pour les enfants et jeunes, sous peine d’arrestation des prĂȘtres et de la fermeture des Ă©glises.

 

On ne s’étonnera donc pas que, dans un article de l’agence Asia News de l’Institut Pontifical des Missions ÉtrangĂšres — qui paraĂźt et qui est lu Ă©galement en langue chinoise —, rapportant la rĂ©flexion Ă©mouvante d’un prĂȘtre « souterrain » de la diocĂšse de Xinxiang, on peut lire que la nomination du nouvel Ă©vĂȘque et le limogeage de son prĂ©dĂ©cesseur « ouvrent de nouvelles blessures au lieu de les refermer ».

Le texte intĂ©gral de cette rĂ©flexion — que beaucoup espĂšrent parvenir au pape — figure dans cette Ă©dition du 6 dĂ©cembre d’Asia News :
> Xinxiang : il vescovo Zhang e gli altri cattolici ridotti al silenzio

 

En voici un extrait :

 

Comme un agneau conduit à l’abattoir

(par un prĂȘtre de la communautĂ© « souterraine » de Chine)

Quel que soit le rĂ©cit officiel, il est un fait qui ne peut ĂȘtre effacĂ© : avant cette ordination, la prĂ©fecture apostolique de Xinxiang avait dĂ©jĂ  un Ă©vĂȘque lĂ©gitime nommĂ© par le Saint-SiĂšge en la personne de Mgr Zhang Weizhu.


AprĂšs des annĂ©es de surveillance, de restrictions et d’isolement, sans jamais se plaindre publiquement, il a finalement Ă©tĂ© incitĂ© Ă  prĂ©senter sa dĂ©mission. Et le jour oĂč un nouvel Ă©vĂȘque est ordonnĂ©, lui, le pasteur du diocĂšse, n’a mĂȘme pas pu franchir le seuil de l’église. Il a Ă©tĂ© exclu de maniĂšre totale, silencieuse, presque chirurgicale, telle une ombre que l’on voudrait effacer du temps.

 

Mais l’histoire et la mĂ©moire de l’Église ne l’oublieront pas. Il apparaĂźt vraiment comme « un agneau conduit Ă  l’abattoir », silencieux, doux, obĂ©issant sous la croix. S’il y a en cela une victoire du monde, la victoire du Royaume revient au tĂ©moignage de Mgr Zhang.

Ce n’est ni la premiùre ni la derniùre fois que l’Église, soumise à un systùme de contrîle strict, se trouve contrainte au silence, à l’humiliation, à la souffrance.

 

Pourtant, nous continuons Ă  croire que ce n’est pas le pouvoir qui soutient l’Église, mais bien la foi ; que ce n’est pas la volontĂ© humaine qui fait un Ă©vĂȘque, mais un don de l’Esprit ; que la vĂ©ritable histoire ne s’écrit pas dans les communiquĂ©s, mais dans le tĂ©moignage ; que les oubliĂ©s, les exclus, les silencieux sont souvent les signes les plus profonds de la prĂ©sence de Dieu dans l’histoire.

 

Aujourd’hui, un nouveau chapitre semble s’ouvrir Ă  Xinxiang, mais de nombreuses blessures restent ouvertes et bien des questions demeurent sans rĂ©ponse. Peut-ĂȘtre la seule voie est-elle celle-ci : aller vers la croix, vers la vĂ©ritĂ©, vers Celui qui voit ce que les hommes ignorent et qui ne raye jamais personne de son cƓur.

 

Ce que vit Xinxiang n’est pas seulement une question religieuse ou politique, mais une manifestation des tensions et des Ă©preuves de notre temps. Et pourtant, nous croyons que Dieu agit dans les silences de l’histoire, qu’il se manifeste dans les oubliĂ©s, qu’il plante des graines de rĂ©surrection prĂ©cisĂ©ment dans les endroits les plus obscurs.

 

Puisse le nouvel Ă©vĂȘque ĂȘtre le gardien de ces graines. Que la croix de Zhang se fasse lumiĂšre pour le diocĂšse. Que tous ceux qui ont Ă©tĂ© exclus, rĂ©duits au silence et oubliĂ©s sachent que, pour Dieu, personne n’est un « vide ».

 

Nous ne savons pas ce que l’avenir rĂ©serve mais nous savons une chose : Dieu n’abandonnera pas son Église.

— — —

Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

18 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent : Ô AdonaĂŻ

18/12/2025

18 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent : Ô AdonaĂŻ

O Seigneur suprĂȘme ! AdonaĂŻ ! Venez nous racheter, non plus dans votre puissance, mais dans votre humilitĂ©. Autrefois vous vous manifestĂątes Ă  MoĂŻse, votre serviteur, au milieu d’une flamme divine ; vous donnĂątes la Loi Ă  votre peuple du sein des foudres et des Ă©clairs : maintenant il ne s’agit plus d’effrayer, mais de sauver. C’est pourquoi votre trĂšs pure MĂšre Marie ayant connu, ainsi que son Ă©poux Joseph, l’Édit de l’Empereur qui va les obliger d’entreprendre le voyage de BethlĂ©hem, s’occupe des prĂ©paratifs de votre heureuse naissance. Elle apprĂȘte pour vous, divin Soleil, les humbles langes qui couvriront votre nuditĂ©, et vous garantiront de la froidure dans ce monde que vous avez fait, Ă  l’heure oĂč vous paraĂźtrez, au sein de la nuit et du silence. C’est ainsi que vous nous dĂ©livrerez de la servitude de notre orgueil, et que votre bras se fera sentir plus puissant, alors qu’il semblera plus faible et plus immobile aux yeux des hommes. Tout est prĂȘt, ĂŽ JĂ©sus ! Vos langes vous attendent : partez donc bientĂŽt et venez en BethlĂ©hem, nous racheter des mains de notre ennemi.

 

 

 

O Adonai, et Dux domus Israel,
qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti,
et ei in Sina legem dedisti:
veni ad redimendum nos in brachio extento.

 

 

Christophe Guilluy : Le réveil de la « Périphéria » face à l'astre mort métropolitain

18/12/2025

Christophe Guilluy : Le réveil de la « Périphéria » face à l'astre mort métropolitain

Un duel symbolique : les blindés contre le vivant
Pour Christophe Guilluy, l’image des blindĂ©s face aux Ă©leveurs en AriĂšge n’est pas qu’un incident de maintien de l’ordre, c’est une scĂšne de « dĂ©civilisation » au sens premier. Il y voit une réédition de La Guerre des mondes, oĂč une technostructure froide tente d’asservir un monde de producteurs qu’elle ne comprend plus.

« Cette scĂšne dĂ©voile la nature profonde de l’affrontement entre MĂ©tropolia et PĂ©riphĂ©ria. [...] Les vrais dĂ©civilisĂ©s sont d’abord les fondateurs de MĂ©tropolia, cette machine Ă  broyer les existences. »

 

Selon le gĂ©ographe, le modĂšle mĂ©tropolitain est dĂ©sormais un « astre mort ». SurendettĂ©, tertiarisĂ© Ă  l'excĂšs et enfermĂ© dans des bulles culturelles, il a sacrifiĂ© l’agriculture et l’industrie sur l’autel du libre-Ă©change (Mercosur).

 

Le basculement de la puissance
L'un des points forts de l'entretien est le constat d'un basculement géographique du pouvoir. La puissance ne résiderait plus dans les tours de la Silicon Valley ou de Londres, mais dans les villes productives de la périphérie, comme Bourges ou Saint Charles (USA).

 

Le retour du producteur : Le XXIe siĂšcle appartient Ă  ceux qui maĂźtrisent les bases industrielles et agricoles.

 

La fin de l'attraction urbaine : Les métropoles s'enfoncent, au propre comme au figuré, sous le poids de leur propre modÚle.

 

La victoire de la « majoritĂ© ordinaire » : Guilluy affirme que la Guerre des mondes est en passe d'ĂȘtre gagnĂ©e par PĂ©riphĂ©ria.

 

« La vraie puissance, elle, se trouve dans les villes qui produisent, inventent et résistent : Périphéria est en marche. »

 

Une révolte de l'ùme contre le tableur Excel

Guilluy souligne que la crise actuelle, à l'instar de celle des « gilets jaunes », est avant tout existentielle et transcendante. Il oppose l'éleveur, « celui qui élÚve moralement », à une administration qui ne jure que par les data et les tableurs.

 

Le soutien massif de l'opinion publique à ces mouvements s'explique, selon lui, par une résonance spirituelle :

« L’argent n’est pas — et ne sera jamais — leur motivation. [...] Pour ceux que la transcendance effraie, souvenons-nous d’Hugo : "La rĂ©alitĂ©, c’est l’ñme !" »

Effectivement , le vrai problĂšme n'est pas politique, mais culturel et surtout spirituel. Nos chers Ă©vĂȘques, et eux seuls, ont la clé  se rĂ©veilleront-ils ?.  

 

 

L'autonomie politique des classes populaires
Sur le plan politique, l'entretien balaie l'idĂ©e de l'homme providentiel. Guilluy dĂ©crit un mouvement « bottom-up » (du bas vers le haut) oĂč les citoyens ont dĂ©jĂ  construit leur propre diagnostic, rendant les clivages gauche-droite obsolĂštes.

 

Le « soft power » des classes populaires s'articule désormais autour de quatre piliers non négociables :

Le travail (réindustrialisation).

L’État-providence (services publics).

La sécurité.

La régulation des flux migratoires.

 


Christophe Guilluy nous livre ici une vision prophĂ©tique : celle d'une France qui refuse d'ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de son identitĂ© et de sa capacitĂ© de production. Si « MĂ©tropolia » a encore la montre, la « PĂ©riphĂ©ria », elle, semble avoir le temps. Le futur appartiendrait Ă  ceux qui, face Ă  la technostructure, choisissent de rester debout pour leurs troupeaux et leur terre.

Ave Maria !

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Petit lexique de la pensée de Christophe Guilluy


MĂ©tropolia DĂ©signe la « France des mĂ©tropoles » mondialisĂ©es. C’est le territoire des Ă©lites dirigeantes, des cadres supĂ©rieurs et d’une Ă©conomie dĂ©matĂ©rialisĂ©e (services, finance). Pour Guilluy, c’est un modĂšle en fin de cycle, un « astre mort » qui brille encore mais ne produit plus de richesse rĂ©elle.

 

PĂ©riphĂ©ria La « France pĂ©riphĂ©rique », composĂ©e des zones rurales, des petites et moyennes villes. Longtemps dĂ©peinte comme fragile, elle est pour l'auteur le nouveau centre de la puissance rĂ©elle, car c’est lĂ  que se situent la production (agriculture, industrie) et la rĂ©sistance culturelle.

 

La majoritĂ© ordinaire Elle regroupe les classes populaires et les classes moyennes qui vivent en dehors des grandes mĂ©tropoles. Guilluy la dĂ©crit comme une force sociologique autonome qui ne suit plus les consignes des partis traditionnels et qui porte une demande de dignitĂ© « existentielle » plutĂŽt que purement matĂ©rielle.

 

Soft Power des classes populaires Contrairement au « hard power » (le pouvoir politique ou militaire), c’est l’influence culturelle et intellectuelle que la base exerce sur le sommet. C’est la capacitĂ© de la majoritĂ© ordinaire Ă  imposer ses thĂšmes (travail, sĂ©curitĂ©, identitĂ©) dans le dĂ©bat public sur le temps long, forçant les Ă©lites Ă  s'y adapter.

 

La technostructure L'appareil administratif, politique et expert (souvent liĂ© Ă  l'Union europĂ©enne ou Ă  la haute fonction publique) qui dirige le pays par les chiffres, les donnĂ©es et les tableurs Excel. Guilluy l'accuse d'ĂȘtre devenue aveugle aux rĂ©alitĂ©s humaines et sensibles du terrain.

 

DĂ©civilisation (version Guilluy) Loin d’ĂȘtre un simple manque de politesse, la dĂ©civilisation est ici le processus par lequel le modĂšle Ă©conomique globalisĂ© dĂ©truit les structures sociales, les mĂ©tiers (producteurs) et les liens humains qui fondent une sociĂ©tĂ© stable.

 

 

 

 

O Sapientia

17/12/2025

O Sapientia

t toujours plus pressante, retentit la promesse : « Voyez, tout est accompli », et finalement : « Sachez aujourd'hui que le Seigneur vient, et demain vous le verrez dans sa gloire ». Lors de la veillĂ©e, quand scintille l'arbre de lumiĂšre et que s'Ă©changent les cadeaux, le dĂ©sir inassouvi d'une autre lumiĂšre monte en nous, jusqu'Ă  ce que sonnent les cloches de la messe de minuit et que se renouvelle, sur des autels parĂ©s de cierges et de fleurs, le miracle de NoĂ«l. Et le Verbe s'est chair. Nous voilĂ  parvenus Ă  l'instant bienheureux oĂč notre attente est comblĂ©e.  Â»

 

( Le mystÚre de Noël , conférence de sainte Edith Stein, Janvier 1931)