Le blog du Temps de l'Immaculée.
22/08/2025
Lecture du livre de l'ĂcclĂ©siastique
Si 24,23-31
Comme la vigne jâai poussĂ© des fleurs dâune agrĂ©able odeur, et mes fleurs donnent des fruits de gloire et dâabondance. Je suis la mĂšre du bel amour, de la crainte, de la science et de la sainte espĂ©rance. En moi est toute la grĂące de la voie et de la vĂ©ritĂ© ; en moi est toute lâespĂ©rance de la vie et de la vertu. Venez Ă moi, vous tous qui me dĂ©sirez, et rassasiez-vous de mes fruits ; car mon esprit est plus doux que le miel, et mon hĂ©ritage plus suave que le rayon de miel. Ma mĂ©moire passera dans la suite des siĂšcles. Ceux qui me mangent auront encore faim, et ceux qui me boivent auront encore soif. Celui qui mâĂ©coute ne sera pas confondu, et ceux qui agissent par moi ne pĂ©cheront point. Ceux qui me mettent en lumiĂšre auront la vie Ă©ternelle.
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Le culte liturgique, par lequel on rend un juste honneur au CĆur ImmaculĂ© de la Vierge Marie, et auquel de nombreux saints et saintes ont prĂ©parĂ© la voie, fut approuvĂ© tout dâabord par le SiĂšge Apostolique au dĂ©but du dix-neuviĂšme siĂšcle, lorsque le Pape Pie VII institua la fĂȘte du CĆur TrĂšs Pur de la Vierge Marie, pour ĂȘtre pieusement et saintement cĂ©lĂ©brĂ©e par tous les diocĂšses et les familles religieuses qui en avaient fait la demande ; fĂȘte que bientĂŽt le Pape Pie IX enrichit dâun office et dâune messe propres. Ce culte ardent et souhaitĂ©, nĂ© au dix-neuviĂšme siĂšcle, et grandissant de jour en jour, fut accueilli avec bienveillance par le Souverain Pontife Pie XII, qui voulut lâĂ©tendre Ă lâĂglise entiĂšre, en donnant Ă cette fĂȘte une plus grande solennitĂ©.
Lâan 1942, tandis quâune guerre trĂšs cruelle accablait presque toute la terre, ce pape, plein de pitiĂ© pour les Ă©preuves infinies des populations, en raison de sa piĂ©tĂ© et de sa confiance envers la MĂšre cĂ©leste, confia ardemment le genre humain tout entier, par une priĂšre solennelle, Ă ce CĆur trĂšs doux ; et il Ă©tablit la cĂ©lĂ©bration universelle et perpĂ©tuelle dâune fĂȘte avec Office et Messe propres en lâhonneur de ce CĆur ImmaculĂ© (1944).
22/08/2025
Un pĂšlerinage impressionnant
Selon divers articles de presse dont Tribune ChrĂ©tienne et Aleteia, 7 200 pĂšlerins de la FSSPX, venus de 44 pays, ont convergĂ© vers la Ville Ă©ternelle. AccompagnĂ©s de prĂšs de 680 prĂȘtres et religieux, ils ont dĂ©filĂ© en procession, priĂ© dans plusieurs basiliques et participĂ© Ă une messe solennelle Ă la basilique Saint-Pierre. Ce rassemblement a triplĂ© en taille par rapport au dernier JubilĂ© de l'an 2000, ce qui dĂ©montre une vitalitĂ© et une capacitĂ© de mobilisation impressionnantes.
Des relations toujours complexes avec Rome
Le pĂšlerinage, conduit par l'abbĂ© Davide Pagliarani, supĂ©rieur gĂ©nĂ©ral de la FSSPX, a soulignĂ© la relation dĂ©licate qui existe entre la FraternitĂ© et le Vatican. Comme vous le savez, fondĂ©e en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, la FSSPX s'est retrouvĂ©e en rupture avec Rome suite aux ordinations Ă©piscopales de 1988, qui ont entraĂźnĂ© l'excommunication de ses Ă©vĂȘques. Bien que le pape BenoĂźt XVI ait levĂ© ces sanctions et que le pape François ait reconnu la validitĂ© des confessions et mariages de la FraternitĂ©, cette derniĂšre n'est toujours pas officiellement rĂ©intĂ©grĂ©e Ă l'Ăglise. Le fait que les pĂšlerins de la FSSPX n'aient pas marchĂ© derriĂšre la croix jubilaire Ă Saint-Pierre et que la mention de leur pĂšlerinage ait Ă©tĂ© retirĂ©e du site officiel du JubilĂ© italien en sont des signes clairs.
Un signe pour l'avenir
Au-delĂ des questions de reconnaissance canonique, ce pĂšlerinage est une dĂ©claration de force. La FSSPX, qui ne compte plus que deux Ă©vĂȘques en activitĂ©, se trouve Ă un moment crucial de son histoire, confrontĂ©e Ă la nĂ©cessitĂ© de nouvelles consĂ©crations. Le rassemblement de milliers de fidĂšles attachĂ©s Ă la messe traditionnelle est donc un message adressĂ© Ă Rome : la FraternitĂ© est une rĂ©alitĂ© vivante, sa voix est influente, et elle reste fidĂšle Ă ce qu'elle considĂšre ĂȘtre la tradition de l'Ăglise.
En définitive, ce pÚlerinage n'est pas seulement un événement spirituel, c'est un acte politique qui met en lumiÚre les tensions et les espoirs qui animent les relations entre le Vatican et les défenseurs de la tradition en matiÚre liturgique mais aussi et surtout doctrinale. Il restera sans doute l'un des moments les plus mémorables et les plus symboliques du Jubilé 2025.
Prions pour l'Eglise ! Ave Maria !
21/08/2025
Ce podcast dont l'auteur est inconnu explore en profondeur la perspective de Saint Thomas d'Aquin sur la signification des visites aux tombes, en s'appuyant sur ses enseignements tirés notamment de la "Somme Théologique". Il met en lumiÚre la richesse de la compréhension catholique de la mort, de l'au-delà et du lien indéfectible entre les vivants et les morts.
L'auteur commence par poser une question existentielle commune : Si l'Ăąme quitte le corps au moment de la mort, pourquoi continuons-nous Ă visiter les tombes de nos dĂ©funts ? Cette interrogation, qui a "troublĂ© mĂȘme les plus grands thĂ©ologiens", est abordĂ©e par Saint Thomas d'Aquin, "ce gĂ©ant de la pensĂ©e chrĂ©tienne". Sa rĂ©ponse, dĂ©crite comme "aussi profonde que lumineuse, aussi complexe que consolante", vise Ă "transformer Ă jamais votre comprĂ©hension de la mort, de l'au-delĂ et du lien sacrĂ© qui unit les vivants et les morts."
Pour comprendre Saint Thomas, il est crucial de saisir sa distinction entre le corps et l'Ăąme. Contrairement Ă une vision qui sĂ©parerait radicalement ces deux entitĂ©s, la tradition catholique, telle qu'articulĂ©e par Thomas d'Aquin, enseigne que "l'ĂȘtre humain n'est pas simplement un corps qui possĂšde une Ăąme, ni une Ăąme emprisonnĂ©e dans un corps. Nous sommes l'union sacrĂ©e des deux, une union voulue par Dieu dĂšs notre crĂ©ation." La sĂ©paration de l'Ăąme et du corps au moment de la mort n'est pas l'Ă©tat naturel voulu par Dieu, mais une consĂ©quence du pĂ©chĂ© originel. Le plan divin prĂ©voit la rĂ©union de l'Ăąme et du corps lors de la rĂ©surrection finale, comme le proclame le Credo : "Je crois Ă la rĂ©surrection de la chair".
La pratique de visiter les tombes s'éclaire à la lumiÚre de cette doctrine. En se recueillant devant la sépulture, on honore "non pas un simple réceptacle abandonné, mais une partie essentielle de la personne que nous avons aimé." Ce corps, "aujourd'hui en repos, est destiné à la gloire de la résurrection." L'attachement au corps des défunts n'est pas une faiblesse, mais "une intuition profondément chrétienne ancrée dans notre foi en l'incarnation du Christ et en la résurrection de la chair." L'exemple des femmes fidÚles allant embaumer le corps de Jésus au matin de Pùques est cité comme preuve de la justesse de cet amour et respect du corps. Dieu a récompensé celles qui ont "montré leur amour à travers le soin du corps."
Saint Thomas d'Aquin approfondit cette comprĂ©hension en abordant la doctrine de la Communion des Saints. Cette doctrine "fondamentale de notre foi" enseigne que "tous les croyants, ceux qui sont encore sur terre, ceux qui sont purifiĂ©s au purgatoire et ceux qui jouissent dĂ©jĂ de la vision bĂ©atifique au paradis forment une seule Ă©glise, un seul corps mystique du Christ." Cette communion "transcende les barriĂšres du temps et de l'espace" et "dĂ©passe mĂȘme la frontiĂšre entre la vie et la mort."
La visite des tombes est une manifestation concrÚte de cette communion : "Nous affirmons que la mort n'a pas rompu le lien qui nous unit à nos proches décédés." De plus, nos priÚres et actes de dévotion pour les défunts peuvent "véritablement les aider dans leur cheminement vers Dieu", notamment en "alléger leur souffrance au purgatoire et hùter leur entrée dans la gloire céleste." L'auteur insiste sur l'efficacité spirituelle réelle de ces actes, contrastant avec une vision moderne qui verrait la mort comme une fin définitive et les rituels comme de simples traditions culturelles.
Il existe plusieurs raisons complémentaires pour lesquelles la visite des tombes est une pratique significative :
Honorer la mémoire des défunts : C'est un "acte de charité chrétienne" qui reconnaßt la "valeur unique de chaque vie humaine créée à l'image et à la ressemblance de Dieu."
Nourrir l'espérance en la résurrection : Les tombes sont des "signes d'espérance", rappelant que "la mort n'a pas le dernier mot", à l'instar du tombeau vide du Christ.
Cultiver les vertus chrétiennes : Ces visites invitent à "l'humilité" face à notre mortalité, à la "charité" en priant pour les défunts, et fortifient la foi et l'espérance.
RĂ©sister au matĂ©rialisme et Ă l'hĂ©donisme : Les cimetiĂšres rappellent la "vanitĂ©" des quĂȘtes matĂ©rielles et aident Ă orienter la vie vers "l'amour de Dieu et du prochain, la croissance dans les vertus, la prĂ©paration Ă notre propre rencontre avec le Seigneur."
Participer Ă l'Ćuvre de rĂ©demption du Christ : Par nos priĂšres, nous collaborons Ă la "libĂ©ration des Ăąmes du purgatoire", s'inscrivant dans le "grand mystĂšre de la rĂ©demption opĂ©rĂ©e par le Christ."
Saint Thomas d'Aquin adopte une approche nuancée concernant les apparitions ou phénomÚnes spirituels dans les cimetiÚres. Il reconnaßt la "possibilité que Dieu permette dans certaines circonstances exceptionnelles qu'une ùme défunte se manifeste au vivant" pour des raisons précises (avertir, demander des priÚres, témoigner de la miséricorde divine). Ces manifestations, si authentiques, "ne contredisent pas la doctrine catholique sur l'au-delà " mais illustrent la communion des saints. Cependant, Thomas invite à la "prudence et au discernement", rappelant que l'ennemi peut aussi tromper.
L'enseignement de Thomas d'Aquin promeut une "compréhension profondément incarnée de notre foi." Contrairement aux spiritualités qui dévalorisent le corps, le christianisme "honore l'unité de la personne humaine, corps et ùme." Dieu s'est fait chair en Jésus, qui a pleuré devant la tombe de Lazare et est ressuscité avec un corps glorieux. Notre rapport aux tombes reflÚte cette "piété pleinement humaine qui honore le corps comme temple de l'Esprit Saint et comme destiné à la résurrection." Les rituels funéraires et la bénédiction des sépultures ne sont pas de simples "concessions à la faiblesse humaine" mais l'expression d'une "théologie profonde de l'incarnation et de la résurrection."
De plus, Thomas reconnaĂźt que certains lieux peuvent acquĂ©rir une "signification spirituelle particuliĂšre." Une tombe est un "lieu sanctifiĂ© par les priĂšres de l'Ăglise," un "lieu tĂ©moin de la douleur et de l'amour des proches," et peut ĂȘtre comparĂ©e Ă un "mini pĂšlerinage."
La vision thomiste va au-delĂ des visites occasionnelles et invite Ă "intĂ©grer la mĂ©moire de nos morts dans notre vie quotidienne de priĂšre et de foi." Ils sont considĂ©rĂ©s comme "des compagnons invisibles dans notre cheminement vers Dieu." Il est mentionnĂ© la pratique de garder des photos de dĂ©funts ou de faire cĂ©lĂ©brer des messes. La messe est particuliĂšrement soulignĂ©e comme "l'aide la plus puissante que nous puissions leur apporter." Saint Thomas Ă©crit : "une seule messe offerte pour un dĂ©funt a plus de valeur que toutes les autres priĂšres et bonnes Ćuvres."
En somme, Saint Thomas d'Aquin certifie une "richesse et une profondeur extraordinaire" Ă la question de la visite des tombes. Cette pratique n'est pas une "erreur thĂ©ologique" ou une "concession Ă la faiblesse humaine", mais un "acte profondĂ©ment chrĂ©tien qui relie le ciel et la terre." Elle incarne l'honneur de l'unitĂ© corps-Ăąme, la foi en la rĂ©surrection de la chair, la manifestation concrĂšte de la communion des saints et la collaboration Ă l'Ćuvre rĂ©demptrice du Christ.
Cette comprĂ©hension transforme le deuil en une "expĂ©rience du deuil et notre relation au dĂ©funt" oĂč la mort n'est plus un "mur infranchissable" mais un "voile temporaire" Ă travers lequel la communion persiste. Les tombes deviennent "des signes d'espĂ©rance," et les priĂšres des "actes efficaces de charitĂ© chrĂ©tienne." Le podcast conclut en invitant le public Ă laisser cet enseignement "transformer votre expĂ©rience de ce moment sacrĂ©" et Ă partager cette "vĂ©ritĂ© oubliĂ©e" pour consoler ceux qui souffrent d'une vision appauvrie de la mort.
20/08/2025
EntrĂ© Ă lâabbaye de CĂźteaux, Bernard reçut en 1115 la mission de fonder un nouveau monastĂšre Ă Clairvaux, dont il demeura abbĂ© jusquâĂ sa mort. Infatigable fondateur, sa santĂ© fragile ne lâempĂȘcha pas de parcourir lâEurope, chevauchant sa mule pour prĂȘcher, conseiller, Ă©crire et soutenir la rĂ©forme de lâĂglise. Ă sa mort, pas moins de 343 abbayes cisterciennes sâĂ©taient dĂ©veloppĂ©es sous son impulsion.Bernard ne fut pas un moine enfermĂ© dans son cloĂźtre. Sa vaste correspondance avec des princes, des clercs et des jeunes en quĂȘte de conseil tĂ©moigne dâune Ăąme tournĂ©e Ă la fois vers la contemplation et vers lâaction. Il intervint dans les grands dĂ©bats ecclĂ©siaux de son temps, sâopposant Ă lâhĂ©rĂ©sie cathare, dĂ©fendant les juifs contre la montĂ©e de lâantisĂ©mitisme, et appelant Ă la fidĂ©litĂ© Ă la rĂšgle bĂ©nĂ©dictine face aux excĂšs perçus dans lâordre de Cluny. Sa prĂ©dication de la deuxiĂšme croisade, Ă VĂ©zelay, illustre aussi son rĂŽle dâarbitre moral et spirituel pour lâEurope chrĂ©tienne.
Le pape BenoĂźt XVI a rappelĂ© en 2009 combien saint Bernard fut un thĂ©ologien contemplatif plus quâun spĂ©culatif. Sa thĂ©ologie, centrĂ©e sur le Christ et Marie, insistait sur lâexpĂ©rience personnelle de lâamour de Dieu. Pour lui, la connaissance de Dieu nâĂ©tait pas un exercice purement intellectuel mais une rencontre vivante avec le Christ. Il montra aussi la place unique de la Vierge Marie dans lâĂ©conomie du salut, insistant sur sa participation au sacrifice de son Fils.Saint Bernard reste un guide intemporel. Sa vie rappelle que la vraie rĂ©forme de lâĂglise ne vient pas des calculs politiques mais de la saintetĂ© et de la fidĂ©litĂ© Ă lâĂvangile. Sa parole, toujours actuelle, met en garde contre la tentation de rĂ©duire la foi Ă une idĂ©ologie ou Ă une pure spĂ©culation rationnelle. Pour lui, seule une foi vivante, nourrie de priĂšre et de contemplation, pouvait conduire Ă la vĂ©ritable sagesse, celle des saints.
Saint Bernard mourut en 1153, Ă©puisĂ© par le service de lâĂglise et des Ăąmes, laissant un hĂ©ritage spirituel immense. CanonisĂ© en 1174 et proclamĂ© docteur de lâĂglise en 1830, il demeure pour lâhistoire « la conscience de lâĂglise de son temps » et un phare pour les gĂ©nĂ©rations chrĂ©tiennes.
Source : Nominis
Les Routiers Scouts d'Europe à Vézelay sur les pas de St Bernard
19/08/2025
18/08/2025
En ces temps oĂč les institutions sont scrutĂ©es Ă la loupe, le cas du pĂšre Dominique Spina, un prĂȘtre condamnĂ© pour abus sexuels, a soulevĂ© une vague de colĂšre et d'incomprĂ©hension dans l'Ăglise de France. La rĂ©cente nomination de ce dernier Ă un poste de chancelier a Ă©tĂ© perçue par beaucoup comme une provocation. Mais l'archevĂȘque de Toulouse, Mgr Guy de Kerimel, dĂ©savouĂ© publiquement par la ConfĂ©rence des evĂȘques de France, prend la parole pour rappeler une vĂ©ritĂ© qui, bien que mal reçue par le public, est au cĆur de l'Ăvangile : la misĂ©ricorde n'est pas l'ennemie de la justice. L'article de Tribune ChrĂ©tienne de Philippe Marie nous invite Ă rĂ©flĂ©chir sur un choix difficile : succomber Ă la logique de la sociĂ©tĂ© moderne qui veut que ce qui choque soit banni, ou rester fidĂšle Ă une foi qui, depuis ses origines, prĂȘche la transformation de l'homme, mĂȘme des plus grands pĂ©cheurs.
Une Justice qui ne nie pas la Miséricorde
L'article s'appuie sur la position de Mgr de Kerimel pour distinguer la justice humaine de la justice divine. Il ne s'agit pas de nier la lĂ©gitimitĂ© de la colĂšre des victimes ni la gravitĂ© des actes commis. La souffrance est rĂ©elle et doit ĂȘtre reconnue. Cependant, l'Ăglise, selon l'archevĂȘque, ne peut se laisser guider par la seule Ă©motion collective. Le cĆur du message chrĂ©tien repose sur le pardon, un pardon offert Ă tous, y compris aux auteurs des crimes les plus graves. Le texte cite Mgr de Kerimel qui prĂ©cise que la justice ne cherche pas Ă rendre le mal pour le mal (« Ćil pour Ćil »), mais Ă poser une limite Ă l'exclusion, sauf dans les cas de danger avĂ©rĂ©. L'article souligne que refuser toute possibilitĂ© de rĂ©demption reviendrait Ă trahir l'Ăvangile.
Le rappel des figures bibliques, comme Pierre le renĂ©gat, Matthieu le collecteur dâimpĂŽts, ou Marie-Madeleine la pĂ©cheresse, sert Ă illustrer le fait que la grĂące de Dieu est plus forte que n'importe quel passĂ©. L'Ăglise se doit d'ĂȘtre un lieu de conversion, oĂč le cĆur de l'homme peut ĂȘtre changĂ©. L'article pose alors une question cruciale : croyons-nous encore Ă la capacitĂ© du Christ de transformer un criminel en apĂŽtre ? Ou avons-nous rĂ©duit la foi Ă une simple morale sociale et sĂ©curitaire ? L'Ăglise n'a pas pour mission de se conformer aux attentes de la sociĂ©tĂ©, mais de proclamer la vĂ©ritĂ© de l'Ăvangile, mĂȘme si elle dĂ©range.
L'Ăglise du Christ ou une Institution Morale ?
La conclusion de l'article de Tribune ChrĂ©tienne est un appel Ă la luciditĂ©. Ă l'Ăšre oĂč l'Ă©motion est Ă©rigĂ©e en critĂšre de vĂ©ritĂ©, l'Ăglise ne peut se soumettre Ă une telle logique sans perdre son Ăąme. Le Christ lui-mĂȘme n'a pas craint le scandale en pardonnant aux pĂ©cheurs notoires. L'article nous invite Ă considĂ©rer si l'Ăglise veut ĂȘtre une institution morale de plus, se pliant aux humeurs du moment, ou si elle veut rester l'Ăglise du Christ, celle qui ose proclamer la vĂ©ritĂ© de la grĂące, mĂȘme lorsque celle-ci est impopulaire. En fin de compte, l'affaire Spina met l'Ăglise au pied du mur, l'obligeant Ă choisir entre la sĂ©curitĂ© d'une morale sociale et le risque d'une misĂ©ricorde sans mesure. Le chemin de l'Ăvangile est le second.
Reste qu'on aura compris que Mgr de KĂ©rimel a choisi de garder ce prĂȘtre au chaud Ă l'Ă©vĂȘchĂ© pour Ă©viter les tentations ; le choix d'un poste un peu moins voyant eut peut-ĂȘtre Ă©tĂ© plus habile ...
16/08/2025
Dans une homĂ©lie prononcĂ©e Ă l'occasion de la SolennitĂ© de l'Assomption, le Cardinal Pierbattista Pizzaballa a proposĂ© une lecture profonde et spirituelle du conflit qui dĂ©chire la Terre Sainte. Selon lui, la violence, notamment Ă Gaza, est l'expression du dĂ©sir de Satan de s'imposer prĂ©cisĂ©ment dans la rĂ©gion oĂč s'est accompli le salut.
Le Patriarche souligne que la Terre Sainte, unique pour avoir Ă©tĂ© le lieu de la naissance, de la mort et de la rĂ©surrection du Christ, est aussi le théùtre d'une bataille spirituelle intense. « Il semble vraiment que cette Terre Sainte, qui garde la plus haute rĂ©vĂ©lation et manifestation de Dieu, soit aussi le lieu de la plus grande manifestation du pouvoir de Satan. » Cette coexistence entre le sacrĂ© et le mal sâexplique, selon le Cardinal, par le fait que cette terre « garde le cĆur de lâhistoire du salut », ce qui en fait la cible privilĂ©giĂ©e de l'Ancien Adversaire.
Le Cardinal Pizzaballa nous invite Ă dĂ©passer une vision purement politique des Ă©vĂ©nements, en reconnaissant la dimension spirituelle du conflit. « Le dragon, Satan, ne cessera jamais de sâaffirmer et de dĂ©vaster le monde, en particulier contre ceux qui gardent les commandements de Dieu et maintiennent le tĂ©moignage de JĂ©sus. » Il rappelle que l'Ăglise, et par extension les chrĂ©tiens, est appelĂ©e Ă rester un signe de vie et de rĂ©sistance spirituelle. « Le mal continuera de sâexprimer, mais nous serons le lieu, la prĂ©sence que le dragon ne peut vaincre : une semence de vie. »
MalgrĂ© l'ampleur des souffrances, le message du Cardinal est empreint d'une espĂ©rance chrĂ©tienne indĂ©fectible. Il rappelle que le mal nâa pas le dernier mot et que « le pouvoir du dragon ne peut pas prĂ©valoir face Ă une naissance, face Ă une mĂšre qui met au monde, qui engendre la vie. » Il conclut en soulignant que les souffrances vĂ©cues sont unies Ă la RĂ©demption du Christ. « Le sang causĂ© par tout ce mal, en toute partie du monde, coule sous lâautel, mĂȘlĂ© au sang de lâAgneau, participant aussi Ă lâĆuvre de rĂ©demption Ă laquelle nous sommes associĂ©s. »
En dĂ©finitive, le Cardinal Pizzaballa offre une perspective de foi sur une rĂ©alitĂ© complexe, rappelant que mĂȘme au cĆur du chaos et de la violence, la vie et lâamour de Dieu l'emportent. « En nous levant aujourdâhui de la table eucharistique, nous emportons avec nous la certitude de la victoire du Christ sur la mort. »
François Charbonnier
14/08/2025
Sainte Marie, MĂšre de Dieu,
Gardez-moi un cĆur dâenfant,
pur et transparent comme une source.
Obtenez-moi un cĆur simple,
qui ne savoure pas les tristesses,
un cĆur magnifique Ă se donner,
tendre Ă la compassion,
un cĆur fidĂšle et gĂ©nĂ©reux,
qui nâoublie aucun bien
et ne tienne rancune dâaucun mal.
Faites-moi un cĆur doux et humble,
aimant sans demander de retour,
joyeux de sâeffacer dans un autre CĆur,
devant votre divin Fils.
Un cĆur grand et indomptable,
quâaucune ingratitude ne ferme,
quâaucune indiffĂ©rence ne lasse,
un cĆur tourmentĂ© de la gloire de JĂ©sus-Christ,
blessé de son Amour,
et dont la plaie ne guĂ©risse quâau ciel.
PÚre Léonce de Grandmaison, jésuite
13/08/2025
Dans cet Ă©pisode, Philippe DarantiĂšre, prĂ©sident de lâassociation, revient sur lâappel fondamental du pĂšlerinage: Ćuvrer pour le rĂšgne du Christ, sur la terre comme au ciel, par un engagement chrĂ©tien dans la citĂ©.
Une invitation claire: mettez vos talents au service du bien commun et de la royauté sociale du Christ.
12/08/2025
Parfois il y a des ratĂ©s ou des contradictions : alors que la plupart des mĂ©dias assurent que le prĂ©sident Zelensky se voit ainsi court-circuiter par un prĂ©sident amĂ©ricain prĂȘt Ă vendre les intĂ©rĂȘts de lâUkraine Ă Moscou en servant les objectifs de la Russie, et que, quant Ă lui, il nâest prĂȘt Ă rien lĂącher, le Telegraph de Londres dit le contraire. Zelensky serait prĂȘt selon cet article (Ă©videmment repris avec gourmandise dans les mĂ©dias du Kremlin) Ă donner Ă Poutine le contrĂŽle de facto des territoires ukrainiens actuellement occupĂ©s par la Russie en Ă©change de la fin des combats et dâune possibilitĂ© dâaller vers lâintĂ©gration de lâUkraine dans lâOTAN.
Tout cela sur fond de dĂ©clarations de Trump sur sa volontĂ© dâobtenir un « deal » qui permette Ă lâUkraine de rĂ©cupĂ©rer une partie de son territoire, et de promesses de ne pas parler avec Poutine sans Ă©changer ensuite avec Zelensky, sans oublier les leaders de lâUE qui se lamentent de leur mise Ă lâĂ©cart des pourparlers de paixâŠ
Trump voit Poutine aprĂšs lâavoir menacĂ©
Il y a eu ces paroles, mais aussi des actes. Il nâest pas certain que Poutine ait acceptĂ© de revoir Trump pour la premiĂšre fois depuis 2019 parce quâil le considĂšre comme favorable Ă ses ambitions de rĂ©cupĂ©ration du territoire ou de la sphĂšre dâinfluence de lâex-URSS. En permettant Ă son ex-Premier ministre, Dimitri Medvedev, aujourdâhui Ă la tĂȘte du Conseil de sĂ©curitĂ© russe de brandir la menace nuclĂ©aire sur les rĂ©seaux sociaux (oĂč aujourdâhui se joue le jeu public de la politique mondiale), Poutine nâavait peut-ĂȘtre pas imaginĂ© que Trump partirait au quart de tour.
Donald Trump avait aussitĂŽt annoncĂ© que deux sous-marins nuclĂ©aires amĂ©ricains allaient ĂȘtre positionnĂ©s prĂšs de la Russie et menaçait celle-ci de sanctions renforcĂ©es si Poutine ne devait pas accepter un cessez-le-feu au plus tard au 8 aoĂ»t. Il est notable que ce dernier ait acceptĂ© le principe dâune rencontre prĂ©cisĂ©ment Ă cette date.
Le 6 aoĂ»t, Trump venait dâailleurs, par dĂ©cret prĂ©sidentiel, dâimposer des droits de douane supplĂ©mentaires de 25 % Ă lâInde au 27 aoĂ»t, pour punir celle-ci de son soutien effectif Ă la Russie via lâachat de pĂ©trole dont elle revend, selon la Maison Blanche, une partie sur le marchĂ© mondial, court-circuitant ainsi les sanctions qui frappent Moscou au portefeuille. Le message Ă©tait clairement exprimĂ© : il sâagit de dissuader tout partenaire de la Russie dâen faire autant.
Alors, Trump est-il vraiment « au service » de Poutine ? Au-delĂ des fluctuations des prises de position somme toute normales de la part dâun nĂ©gociateur â dâun faiseur de « deals » â de sa trempe, on peut en douter.
Une rencontre le jour de lâAssomption de la Vierge Marie : un signe ?
Mais ce qui frappe, câest tout de mĂȘme la date choisie pour la rencontre entre les deux chefs dâEtat. Lorsque Poutine aura traversĂ© les quelques dizaines de kilomĂštres qui sĂ©parent les USA et la Russie pour rejoindre lâAlaska â en traversant la ligne internationale de changement de date qui passe par le dĂ©troit de Behring â il arrivera au lieu dont lâemplacement reste pour lâheure secret le 15 aoĂ»t, la fĂȘte mariale par excellence. Et il arrivera, quelque part, en infĂ©rioritĂ© face Ă Trump qui a dictĂ© le tempo de cette rĂ©union.
Serait-ce un signe du ciel, oĂč Marie, MĂšre de Dieu, prĂ©sente corps et Ăąme, rĂšgne, couronnĂ©e, sur lâunivers tout entier ? Sinon un signe, du moins un appelâŠ
Trump parlera en ce jour avec Poutine, sans que nous puissions mesurer les intentions de lâun ou de lâautre ; mais nâoublions surtout pas que Poutine est lâhĂ©ritier du systĂšme communiste qui repose essentiellement sur le mensonge dans sa praxis qui autorise et justifie tout ce qui sert la cause de la RĂ©volution.
Mais Marie, elle, est Reine de la Paix. Elle seule peut obtenir Ă lâhumanitĂ© cette paix qui sera scellĂ©e par le rĂšgne promis de son CĆur ImmaculĂ© sur notre monde brisĂ© par la rĂ©volte contre Dieu. Et elle pourra le faire advenir en utilisant des instruments imparfaits⊠Mais non sans lâimplication des serviteurs inutiles que nous sommes tous : il est lâheure de prier pour la paix, qui ne consiste pas seulement en la fin du fracas des armes, mais en la reconnaissance de la souverainetĂ© de Dieu et de sa loi.
Jeanne Smits dans RITV
08/08/2025
... Ce couvent, situĂ© sur les pentes du mont Hikosan, Ă lâĂ©cart du centre-ville et protĂ©gĂ© par la montagne, est Ă©pargnĂ© par lâexplosion. Alors que la ville de Nagasaki et sa communautĂ© catholique sont dĂ©vastĂ©es, le couvent franciscain et les frĂšres qui lâoccupent sont Ă©pargnĂ©s, avec pour seuls dĂ©gĂąts quelques vitres brisĂ©es. Câest le choix Ă©clairĂ© du saint concernant lâemplacement du monastĂšre qui permit de prĂ©server la vie des religieux. Nombreux sont ceux qui attribuent cela Ă la protection divine, et en particulier Ă celle de la Sainte Vierge, Ă qui le couvent est dĂ©diĂ©.
Les raisons d'y croire
En 1931, Maximilien Kolbe choisit dĂ©libĂ©rĂ©ment un emplacement isolĂ© derriĂšre une montagne pour sa « CitĂ© de lâImmaculĂ©e », allant contre les conseils locaux qui prĂ©conisent un site plus proche de la ville. « Il avait eu une vision selon laquelle Urakami [quartier du nord de la ville de Nagasaki, oĂč la bombe atomique a explosĂ©] serait bientĂŽt dĂ©truite par une grande boule de feu. »
Le choix de Kolbe pour la localisation du couvent est le fruit dâune providence divine anticipĂ©e. Lâemplacement du couvent sauve les franciscains du souffle de lâexplosion de la bombe et des fortes doses de radiations, la montagne ayant servi de bouclier naturel face Ă lâexplosion. De plus, le relatif Ă©loignement du couvent ne le rend pas inaccessible : il nâa pas empĂȘchĂ© les religieux de rejoindre rapidement lâĂ©picentre de lâexplosion pour apporter leur aide.
Les rĂ©cits et tĂ©moignages soulignent que, aprĂšs la guerre, les frĂšres franciscains ont menĂ© des vies relativement longues et saines, sans dĂ©velopper les maladies typiques des hibakusha (survivants des bombes atomiques). Cette absence significative de symptĂŽmes graves liĂ©s Ă lâirradiation nâest pas explicable scientifiquement, comme lâindique la Radiation Effects Research Foundation (RERF).
Les franciscains attribuent ces grĂąces Ă la Vierge Marie ImmaculĂ©e quâils priaient lors de lâexplosion. En effet, la « CitĂ© de lâImmaculĂ©e » est entiĂšrement consacrĂ©e Ă la Vierge Marie : lâactivitĂ© principale des religieux est de publier et de diffuser le plus largement possible la revue mariale Le Chevalier de lâImmaculĂ©e, poursuivant ainsi la mission dâĂ©vangĂ©lisation et de promotion de la dĂ©votion mariale initiĂ©e par leur fondateur.
La survie de ce lieu de priĂšre offre un puissant symbole dâespĂ©rance et montre que Dieu peut faire surgir le bien en toute chose. Au milieu de la dĂ©vastation, ce lieu devient un refuge spirituel et matĂ©riel pour les survivants et les orphelins, et les frĂšres qui ont Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s peuvent ĂȘtre prĂ©sents et disponibles pour venir en aide Ă tous, ce qui aurait Ă©tĂ© impossible si le site avait Ă©tĂ© touchĂ©.
Plusieurs faits montrent encore combien la Sainte Vierge protĂšge ceux qui aiment son Fils JĂ©sus : alors que le docteur Nagai est mourant et dans le coma, aprĂšs avoir Ă©tĂ© gravement blessĂ© lors de lâexplosion, une voix lâincite Ă prier le pĂšre Kolbe pour sa guĂ©rison. Personne au Japon ne sait que ce dernier est dĂ©jĂ mort, et encore moins martyr, mais Takashi Nagai sâexĂ©cute. Peu aprĂšs, il sort du coma, et la blessure qui mettait sa vie en danger est inexplicablement guĂ©rie. Ses collĂšgues mĂ©decins disent que câest un miracle. Toute sa vie, ce mĂ©decin converti nâaura de cesse de tĂ©moigner, par sa foi exemplaire, de ne pas avoir peur de tourner les yeux vers le Ciel â en somme, de croire en Dieu.
Urakami, le quartier oĂč la bombe explose, est le quartier chrĂ©tien. La communautĂ© chrĂ©tienne de Nagasaki a su vĂ©hiculer, au cĆur de cette catastrophe nuclĂ©aire et malgrĂ© la douleur, un message de paix et dâespĂ©rance.
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De nombreux rĂ©cits de l'Ă©vĂ©nement font Ă©tat de la prĂ©sence de huit prĂȘtres jĂ©suites (ou missionnaires), qui se trouvaient Ă huit pĂątĂ©s de maisons du point zĂ©ro. John Hersey , dans son rĂ©cit contemporain de 1946 sur Hiroshima , cite quatre prĂȘtres jĂ©suites (le pĂšre supĂ©rieur LaSalle, le pĂšre Wilhelm Kleinsorge, le pĂšre Cieslik et le pĂšre Schiffer) et les situe Ă 1 300 mĂštres du centre. Schiffer lui-mĂȘme affirme qu'il y avait quatre prĂȘtres jĂ©suites â « le pĂšre Hugo Lassalle , supĂ©rieur de toute la mission jĂ©suite au Japon, et les pĂšres Kleinsorge, Cieslik et Schiffer » â et dĂ©crit sa propre localisation comme « dans un rayon d'un mile, le plus dangereux ». Schiffer mentionne Ă©galement le nom de leur Ă©glise â « l'Ă©glise jĂ©suite de Notre-Dame de l'Assomption ».
Explosion
Selon le récit de 1946 du pÚre jésuite John Siemes, qui se trouvait à la périphérie de la ville :
Ils se trouvaient dans leurs chambres Ă la maison paroissiale â il Ă©tait huit heures et quart, exactement Ă l'heure oĂč nous avions entendu l'explosion Ă Nagatsuke â lorsqu'une lumiĂšre intense s'est abattue sur eux, suivie immĂ©diatement du bruit des vitres, des murs et des meubles brisĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© couverts d'Ă©clats de verre et de dĂ©bris. Le PĂšre Schiffer a Ă©tĂ© enseveli sous un pan de mur et a subi une grave blessure Ă la tĂȘte. Le PĂšre SupĂ©rieur a reçu la plupart des Ă©clats au dos et aux membres infĂ©rieurs, ce qui l'a fait saigner abondamment. Tout a Ă©tĂ© projetĂ© dans les chambres, mais la charpente en bois de la maison est restĂ©e intacte.
Le propre récit de Schiffer décrit l'explosion : "Soudain, une terrible explosion emplit l'air d'un coup de tonnerre. Une force invisible me souleva de ma chaise, me projeta dans les airs, me secoua, me frappa, me fit tournoyer comme une feuille dans une rafale de vent d'automne."
Survivants
Les quatre prĂȘtres jĂ©suites survĂ©curent Ă l'explosion. CitĂ© en 1950, Schiffer dĂ©clara : « Sur 14 prĂȘtres et laĂŻcs, nous n'en avons perdu qu'un, un Japonais. » Les jĂ©suites se trouvaient dans un bĂątiment plus rĂ©sistant que la plupart des bĂątiments environnants, comme le notent respectivement Hersey et Siemes : "[Le PĂšre Kleinsorge a vu] que tous les bĂątiments environnants Ă©taient tombĂ©s, Ă l'exception de la maison de mission des JĂ©suites, qui avait Ă©tĂ© longtemps auparavant renforcĂ©e et doublement renforcĂ©e par un prĂȘtre nommĂ© Gropper, qui Ă©tait terrifiĂ© par les tremblements de terre. La soliditĂ© de la structure, Ćuvre du frĂšre Gropper, a de nouveau brillĂ©."
Ils n'étaient pas les seuls survivants à proximité de Ground Zero ; on estime que 14 % des personnes se trouvant à moins d'un kilomÚtre de Ground Zero ont survécu à l'explosion mais pas ultérieurement à cause des radiations.
Aspects religieux
La survie des prĂȘtres a parfois Ă©tĂ© qualifiĂ©e de miracle . En 1951, Schiffer dĂ©clarait :
"Je nâappellerai pas cela un miracle exactement, mais je pense que nous Ă©tions sous la protection spĂ©ciale de Dieu. "
Mais pas seulement car ils priaient tous les jours le Rosaire ...
Vie ultérieure
Schiffer rencontra le pilote et le copilote du B-29 qui bombarda Hiroshima, l' Enola Gay . à New York en 1951, Schiffer rencontra le copilote Robert A. Lewis . Schiffer invita Lewis à se rendre à Hiroshima en août 1952 pour l'inauguration d'un « palais de priÚre », ce que Lewis accepta. Cependant, aucune trace d'une telle visite n'existe. Ils apparurent également ensemble à l'université Fordham en 1957 (photo), à l'occasion du douziÚme anniversaire du bombardement, et Schiffer nota qu'ils étaient devenus « des amis trÚs proches ». Schiffer rencontra plus tard le pilote Paul Tibbets à Dallas en 1975.
Schiffer, qui avait obtenu une licence au Japon, a obtenu une maßtrise de l'Université Fordham en 1952 et un doctorat en 1958. Dans les années 1960, Schiffer a travaillé comme professeur associé d'économie au St. Joseph's College de Philadelphie et a écrit un livre sur le systÚme bancaire japonais.
07/08/2025
Un Ătat juif en Palestine?
Quand Pie X répondit à Herlz : « Non possumus ».
Le 26 janvier 1904, Theodor Herzl, pĂšre du sionisme et fondateur du mouvement sioniste pour le droit des Juifs Ă fonder un Ătat juif, fut reçu en audience par le pape Pie X au Vatican. Lâobjectif Ă©tait dâobtenir le soutien du souverain pontife pour la crĂ©ation dâun Ătat juif en Palestine.
Ă cette Ă©poque, Herzl (qui mourra en 1904, justement, le 3 juillet, Ă lâĂąge de quarante-quatre ans) se trouvait Ă©galement en Italie pour rencontrer le roi Victor Emmanuel III, toujours dans le but dâobtenir un soutien politique au projet sioniste.
Herzl voyait dans le sionisme lâinstrument permettant de rĂ©aliser le projet dâautodĂ©termination juive, mais le rĂ©sultat de la rencontre avec Pie X ne fut pas celui quâil espĂ©rait.
La version de la rencontre, consignée dans le journal de Herzl, permet de bien comprendre la position du pape.
Le Lippay auquel Herzl fait rĂ©fĂ©rence est le comte Berthold Dominik Lippay, un portraitiste autrichien que Herzl avait rencontrĂ© Ă Venise et qui avait organisĂ© lâaudience avec le pape.
. . . .
JâĂ©tais avec le pape hier. Le parcours mâĂ©tait dĂ©jĂ familier, car jâavais rencontrĂ© Lippay Ă plusieurs reprises. Jâai croisĂ© des laquais suisses, qui ressemblaient Ă des ecclĂ©siastiques, et des ecclĂ©siastiques qui ressemblaient Ă des laquais, des fonctionnaires papaux et des chambellans.
Je suis arrivĂ© dix minutes Ă lâavance et je nâai mĂȘme pas eu besoin dâattendre. Le pape mâa fait traverser plusieurs petites salles de rĂ©ception.
Il mâa reçu debout et mâa tendu la main, que je nâai pas baisĂ©e. Lippay mâavait dit que je devais le faire, mais je ne lâai pas fait. Je pense que jâai encouru son mĂ©contentement, car tous ceux qui le rencontrent sâagenouillent et lui baisent au moins la main.
Ce baciamo mâavait causĂ© pas mal dâinquĂ©tude et jâai Ă©tĂ© trĂšs content quand ce fut fini.
Il sâest assis dans un fauteuil, un trĂŽne pour les occasions mineures. Il mâa ensuite invitĂ© Ă mâasseoir Ă ses cĂŽtĂ©s et mâa souri, comme sâil sâagissait dâune attente amicale.
Jâai commencĂ© par dire : âRingrazio Vostra SantitĂ per il favore di mâaver accordato questâudienzaâ [Je remercie Votre SaintetĂ© pour la faveur quâelle mâa faite en mâaccordant cette audience â en italien dans le texte].
« Câest un plaisir », a-t-il dit avec une dĂ©sapprobation polie.
Je me suis excusĂ© pour mon italien pitoyable, mais il mâa rĂ©pondu : « Non, vous parlez trĂšs bien, Monsieur le Commendatore« .
Comme je portais pour la premiĂšre fois mon ruban Mejidiyye [honneur militaire et chevaleresque de lâEmpire ottoman], sur les conseils de Lippay, le pape sâest donc toujours adressĂ© Ă moi en mâappelant Commendatore.
Lui est un bon curĂ© de campagne, rude, pour qui le christianisme est restĂ© vivant mĂȘme au Vatican.
Je lui ai prĂ©sentĂ© briĂšvement ma demande. Mais, peut-ĂȘtre agacĂ© par mon refus de lui baiser la main, il me rĂ©pondit dâun ton sĂ©vĂšre et rĂ©solu :
« Nous ne pouvons pas favoriser ce mouvement. Nous ne pouvons pas empĂȘcher les Juifs dâaller Ă JĂ©rusalem, mais nous ne pourrons jamais le favoriser. La terre de JĂ©rusalem, si elle nâa pas toujours Ă©tĂ© sainte, a Ă©tĂ© sanctifiĂ©e par la vie de JĂ©sus Christ. En tant que chef de lâEglise, je ne peux pas vous en dire plus. Les Juifs nâont pas reconnu notre Seigneur, donc nous ne pouvons pas reconnaĂźtre le peuple juif ».
Le conflit entre Rome, représentée par lui, et Jérusalem, représentée par moi, était donc à nouveau ouvert.
Au dĂ©but, bien sĂ»r, jâai essayĂ© dâĂȘtre conciliant. Jâai rĂ©citĂ© mon petit texte sur lâextraterritorialitĂ©, res sacrae extra commercium [«chose sacrĂ©e en dehors de commerce»]. Mais cela nâa pas fait grande impression. JĂ©rusalem, a-t-il dit, ne doit pas finir entre les mains des Juifs.
« Et son état actuel, Saint-PÚre ? »
« Je sais, il nâest pas agrĂ©able de voir les Turcs en possession de nos lieux saints. Nous devons simplement nous y faire. Mais soutenir les Juifs dans lâacquisition des Lieux Saints, nous ne pouvons pas le faire ».
Jâai dit que notre point de dĂ©part Ă©tait uniquement la souffrance des Juifs et que nous voulions Ă©viter les problĂšmes religieux.
« Oui, mais nous, et moi en tant que chef de lâĂglise, ne pouvons pas faire cela. Il y a deux possibilitĂ©s. Soit les Juifs sâaccrochent Ă leur foi et continuent dâattendre le Messie qui, pour nous, est dĂ©jĂ venu. Dans ce cas, ils ne feront que nier la divinitĂ© de JĂ©sus et nous ne pourrons pas les aider. Ou bien ils y vont sans aucune religion, et alors nous pouvons ĂȘtre encore moins favorables Ă leur Ă©gard. La religion juive est le fondement de la nĂŽtre, mais elle a Ă©tĂ© supplantĂ©e par les enseignements du Christ et nous ne pouvons plus lui accorder de validitĂ©. Les Juifs, qui auraient dĂ» ĂȘtre les premiers Ă reconnaĂźtre JĂ©sus-Christ, ne lâont pas fait jusquâĂ prĂ©sent ».
Jâavais sur le bout de la langue : « Câest ce qui se passe dans toutes les familles. Personne ne croit en ses proches ». Mais jâai dit au contraire : « La terreur et la persĂ©cution nâĂ©taient peut-ĂȘtre pas le bon moyen dâouvrir les yeux des Juifs ».
Mais il a répondu, et cette fois, il était magnifique dans sa simplicité :
« Notre Seigneur est venu sans pouvoir. Il Ă©tait pauvre. Il est venu en paix. Il nâa persĂ©cutĂ© personne. Il a Ă©tĂ© persĂ©cutĂ©. Il a Ă©tĂ© abandonnĂ© mĂȘme par ses apĂŽtres. Ce nâest que plus tard que sa stature a pris de lâimportance. LâĂglise a mis trois siĂšcles Ă Ă©voluer. Les juifs ont alors eu le temps de reconnaĂźtre sa divinitĂ©, sans aucune pression. Mais ils ne lâont pas fait jusquâĂ aujourdâhui ».
« Mais, Saint-PĂšre, les Juifs sont dans une situation dĂ©sespĂ©rĂ©e. Je ne sais pas si Votre SaintetĂ© est consciente de lâampleur de cette triste situation. Nous avons besoin dâune terre pour ces personnes persĂ©cutĂ©es ».
« Faut-il que ce soit Jérusalem ? »
« Nous ne demandons pas Jérusalem, mais la Palestine, juste la terre séculaire. »
« Nous ne pouvons pas ĂȘtre en faveur de cela ».
« Votre Sainteté connaßt-elle la situation des Juifs ? »
« Oui, depuis lâĂ©poque oĂč jâĂ©tais Ă Mantoue. Il y a des juifs qui vivent lĂ -bas et jâai toujours Ă©tĂ© en bons termes avec les juifs. Lâautre soir encore, deux juifs sont venus me rendre visite. AprĂšs tout, il y a dâautres liens que ceux de la religion : la courtoisie et la philanthropie. Nous ne les refusons pas aux Juifs. En fait, nous prions aussi pour eux, afin que leur esprit soit Ă©clairĂ©. LâĂglise cĂ©lĂšbre aujourdâhui la fĂȘte dâun incroyant qui, sur le chemin de Damas, a Ă©tĂ© miraculeusement converti Ă la vraie foi. Ainsi, si vous allez en Palestine et que vous y installez votre peuple, nous devrons avoir des Ă©glises et des prĂȘtres prĂȘts Ă vous baptiser tous ».
Le comte Lippay sâest fait annoncer. Le pape lui a permis dâentrer. Le comte sâest agenouillĂ©, lui a baisĂ© la main, puis sâest joint Ă la conversation, racontant notre rencontre « miraculeuse » au Bauerâs Beer Hall de Venise. Le miracle tenait en ce quâil avait dâabord prĂ©vu de passer la nuit Ă Padoue. Il se trouve que jâavais exprimĂ© le souhait de pouvoir baciare i piedi du Saint-PĂšre.
Le visage du pape sâest alors assombri, car je ne lui avais mĂȘme pas baisĂ© la main. Lippay a poursuivi en disant que jâavais exprimĂ© mon apprĂ©ciation des nobles qualitĂ©s de JĂ©sus-Christ. Le pape Ă©coutait, prenait parfois une pincĂ©e de tabac et Ă©ternuait dans un grand mouchoir de coton rouge. Ce sont dâailleurs ces touches paysannes qui me plaisent le plus chez lui et qui motivent mon respect.
Lippay voulait ainsi expliquer pourquoi il mâavait prĂ©sentĂ©, peut-ĂȘtre pour sâexcuser. Mais le pape a dit : ; « Au contraire, je suis heureux que vous mâayez amenĂ© le Commendatore« .
Quant au problĂšme proprement dit, il a rĂ©pĂ©tĂ© ce quâil mâavait dit: ; « Non possumus ; [Nous ne pouvons pas] ! »
Jusquâau moment de prendre congĂ©, Lippay a passĂ© son temps Ă genoux devant lui et ne semblait pas se lasser de lui baiser la main. Jâai alors compris que le pape apprĂ©ciait cela. Mais mĂȘme lors des adieux, je me suis contentĂ© de lui donner une poignĂ©e de main chaleureuse et de le saluer.
DurĂ©e de lâaudience : environ vingt-cinq minutes.
Dans les Salles de RaphaĂ«l, oĂč jâai passĂ© lâheure suivante, jâai vu un tableau reprĂ©sentant un empereur sâagenouillant pour permettre au pape assis de placer la couronne sur sa tĂȘte. Câest ainsi que Rome veut que les choses se passent.
Note dâAMV
La tombe de Herzl se trouve à Jérusalem depuis 1950, sur une colline qui a été nommée Mont Herzl en son honneur. Lors du dernier voyage du pape François en Israël, la tombe de Herzl a été visitée pour la premiÚre fois par un pontife.
La JournĂ©e Herzl est une fĂȘte nationale dans lâĂtat dâIsraĂ«l. Elle a lieu le dixiĂšme jour du mois juif dâIyar pour commĂ©morer la vie et la pensĂ©e du leader sioniste.
Aldo Maria Valli via Benoit et moi
23 juillet 2025
07/08/2025
I. L'Allemagne : L'AfD en fer de lance de la contestation
Le document souligne une montée significative du sentiment anti-UE en Allemagne, incarnée par la position résolue de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).
Clarté de la position de l'AfD : La présidente de l'AfD, Alice Weidel, est plus claire que jamais quant à sa volonté de "défoncer l'Union européenne" et d'en "sortir", ainsi que de "sortir de l'euro".
Contexte de l'intensification : Cette tendance est liée à l'accord commercial Trump-Von der Leyen et fait suite à des préoccupations déjà exprimées par les PME allemandes désireuses de quitter l'UE.
Poids politique de l'AfD : Si l'AfD, du fait de l'alliance CDU/CSU, n'est actuellement pas le parti en tĂȘte des intentions de vote en Allemagne, il compte nĂ©anmoins 152 dĂ©putĂ©s au Bundestag et progresse rĂ©guliĂšrement .
Critiques acerbes de l'UE et de ses dirigeants : Corruption et intĂ©rĂȘts personnels : Alice Weidel accuse explicitement Ursula von der Leyen de corruption. Elle dĂ©clare : "Tout le systĂšme, l'Ă©cosystĂšme des apparatchiks des oligarques europĂ©istes est corrompu." Elle ajoute que "Ces gens ne travaillent que pour leur propre poche... Ils ne sont pas honnĂȘtes. Ils mentent au peuple. Ils ruinent notre Ă©conomie. Ils nuisent aux pays europĂ©ens."
Destruction de l'industrie : L'UE est perçue comme un facteur de ruine industrielle. Weidel affirme que "L'Union européenne détruit notre industrie." Elle cite l'exemple de "L'industrie automobile, par exemple allemande est en ruine... Toutes les mauvaises réglementations proviennent de l'Union européenne." L'exemple donné est la restriction de la flotte en 2018 qui a "pratiquement expulsé les moteurs thermiques du marché".
Bureaucratie excessive et inutile : L'UE est dépeinte comme "un systÚme plein de bureaucrates dont personne n'a besoin, qui cause des troubles et des problÚmes partout qui sont surpayés et qui promulguent des rÚglements dont personne ne veut."
Atteinte Ă la dĂ©mocratie et ingĂ©rence : Weidel dĂ©nonce l'ingĂ©rence de l'UE dans les affaires internes des Ătats membres. Elle prend l'exemple de la Hongrie, accusant l'UE de "construire un opposant Ă Victor Orban" en la personne de PĂ©ter Magyar, qu'elle qualifie de "crĂ©ature artificielle... poussĂ©e en avant par Bruxelles". Concernant l'Allemagne, elle accuse les institutions europĂ©ennes et leurs alliĂ©s de "faire tout ce qu'ils peuvent pour nous faire tomber", y compris l'espionnage et l'incitation des mĂ©dias contre l'AfD.
Critique de l'euro : Weidel attribue le déclin du niveau de vie des Allemands à l'abandon du Deutschmark. Elle déclare que "les Allemands vivaient vivent bien moins bien que par le passé. Et l'une des principales raisons de cela est qu'ils ont abandonné leur propre monnaie." Elle décrit l'euro comme ayant "créé un systÚme global de faiblesse et un systÚme inflationniste."
Opposition à la guerre en Ukraine et à l'achat d'armes américaines : L'AfD critique l'obligation d'acheter des armes américaines pour "une guerre qu'on ne veut pas", jugeant cela "absurde".
Appel clair Ă la sortie de l'UE : Alice Weidel conclut sans Ă©quivoque : "Nous devons quitter l'Union europĂ©enne. Elle ne reprĂ©sente pas les Ătats-nations ni les peuples souverains."
II. L'Irlande : L'affaire de l'asile et l'appel Ă l'IReXit
Elon Musk s'invite dans le débat sur l'UE en Irlande, suite à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant l'asile en ce pays.
Intervention d'Elon Musk : Le 1er août, Elon Musk, via un tweet sur son compte X, a déclaré : "L'Irlande devrait quitter l'Union européenne." Il a ajouté, élargissant sa position : "tous les pays devraient le faire. D'ailleurs, à mon avis, l'Union européenne détruit la démocratie en Europe."
Contexte de la rĂ©action de Musk : Sa rĂ©action est motivĂ©e par une dĂ©cision de la CJUE contredisant les tribunaux irlandais, qui impose Ă l'Irlande (et Ă tous les pays europĂ©ens) "d'accorder un logement Ă tous les demandeurs d'asile sans exception, y compris ceux dont le dossier va ĂȘtre refusĂ©."
Montée de l'appel à l'IRX : Cette décision a fait émerger des voix en Irlande appelant à l' "IRX", la sortie de l'Irlande de l'Union européenne.
III. L'Italie : La souveraineté nationale et la gestion migratoire
L'Italie est également le théùtre de tensions croissantes avec l'UE, notamment en ce qui concerne la gestion de l'immigration.
Projet migratoire bloqué : L'accord de Giorgia Meloni avec l'Albanie pour le traitement des demandes d'asile en dehors du territoire italien a été "démoli intégralement" par la justice européenne.
RĂ©action de Meloni : La PremiĂšre ministre italienne s'est dite Ă©tonnĂ©e de cette dĂ©cision, dĂ©clarant qu'elle "rĂ©duit encore davantage la marge de manĆuvre dĂ©jĂ limitĂ©e des gouvernements et des parlements en matiĂšre de rĂ©gulation et de gestion des migrations." Elle ajoute que la dĂ©cision "affaibli les politiques de lutte contre l'immigration clandestine massive et de protection des frontiĂšres nationales."
Débat sur la primauté du droit national : En réponse à cette situation, un sénateur allié de Meloni, Claudio Borg, a tweeté qu'il "convient en effet d'établir définitivement la primauté du droit national sur le droit européen." Ce débat, en cours au Sénat italien, met en lumiÚre la question fondamentale de la "souveraineté nationale".
IV. Une alarme partagĂ©e mĂȘme par la presse europĂ©iste
La presse pro-européenne s'inquiÚte de la situation.
"Un été catastrophique" : Euronews a titré un article du 2 août "Un été cruel pour le second mandat d'Ursula von der Leyen", reconnaissant que les événements des cinq derniÚres semaines, mélange puissant de querelles internes, de troubles mondiaux et d'attaques contre sa personne, fissure l'image étroitement contrÎlée de la présidente de la Commission européenne et la rend vulnérable à une sorte de critique qu'elle avait jusqu'ici évité. Cette observation met en évidence une remise en question globale et croissante de l'Union européenne.
En somme, les sources Ă©tudiĂ©es rĂ©vĂšlent une intensification du sentiment anti-UE en Europe, portĂ©e par des acteurs politiques influents comme l'AfD en Allemagne et des personnalitĂ©s mondiales comme Elon Musk, et exacerbĂ©e par des dĂ©cisions de la CJUE perçues comme une atteinte Ă la souverainetĂ© nationale et aux intĂ©rĂȘts Ă©conomiques des Ătats membres. Les critiques se concentrent sur la corruption, la bureaucratie excessive, l'ingĂ©rence dans les affaires nationales, l'impact nĂ©gatif sur l'Ă©conomie et la perte de souverainetĂ©. L'Europe est en roue libre ...
François Charbonnier
05/08/2025
Ce qui se passe Ă Gaza depuis le 7 octobre 2023 reprĂ©sente lâune des urgences humanitaires les plus prĂ©occupantes de lâhistoire rĂ©cente. Cette tragĂ©die ne peut nous laisser indiffĂ©rents et interpelle tout particuliĂšrement notre conscience de chrĂ©tiens. Face Ă la mort de milliers dâinnocents, due non seulement Ă des actes de guerre mais aussi Ă la famine, il ne peut y avoir dâexcuses.
Le soutien et lâaide Ă tous les civils, aux populations qui souffrent, et en particulier aux chrĂ©tiens qui vivent en Terre Sainte, ont Ă©galement Ă©tĂ© demandĂ©s par le patriarche de JĂ©rusalem, le cardinal Pizzaballa, et par le nouveau souverain pontife, le pape LĂ©on XIV.
Nous savons que dans une partie de lâopinion publique, le fait de se prononcer en faveur de la cessation des actes de violence et du siĂšge de Gaza dĂ©clenche des rĂ©actions contradictoires, parfois dĂ©sordonnĂ©es et agressives, avec en premier lieu lâaccusation de sympathiser avec les terroristes du Hamas. Cette accusation doit ĂȘtre rĂ©solument rejetĂ©e.
Les habitants de Gaza, mais aussi de Cisjordanie, et tous ceux qui vivent en Terre sainte sont des ĂȘtres humains qui ont droit au respect de leur vie et de leur dignitĂ©.
Câest ce qui nous motive : aucune connivence avec le terrorisme. Cependant, on ne peut pas occulter les violations des droits de lâhomme commises par lâactuel gouvernement israĂ©lien, dirigĂ© par un personnage controversĂ© et contestable comme Benjamin Netanyhau et composĂ© Ă©galement dâindividus dĂ©clarĂ©s indĂ©sirables pour leurs positions racistes et violentes et leur incitation expresse au nettoyage ethnique, qui ne reprĂ©sente dâailleurs quâune partie de la population. En effet, de nombreux Juifs en IsraĂ«l et dans le monde entier appellent Ă une rĂ©solution pacifique de ce conflit.
Lâautre accusation honteuse portĂ©e Ă lâencontre de ceux qui rĂ©clament le respect du peuple de Terre Sainte est celle dâantisĂ©mitisme. Nous tenons Ă rappeler avec force que critiquer lâactuel gouvernement israĂ©lien ne signifie pas avoir des sentiments hostiles Ă lâĂ©gard du peuple juif.
Dans le contexte actuel, le terme « antisĂ©mite » est surrĂ©aliste, puisque les Palestiniens â en tant quâArabes â sont Ă©galement des SĂ©mites. Quiconque offense ou commet des violences Ă lâencontre dâun Palestinien est antisĂ©mite.
En tant que Comitato Liberi in Veritate, nous appelons par la prĂ©sente Ă soutenir inconditionnellement â sans si et sans mais â la position du Patriarcat de JĂ©rusalem et de la diplomatie pontificale, invitant tous les chrĂ©tiens, tant individuellement quâen association, Ă se joindre Ă toutes les initiatives visant Ă aider le peuple souffrant de Gaza et les chrĂ©tiens vivant en Terre Sainte, et Ă soutenir les manifestations de solidaritĂ© avec eux et les demandes adressĂ©es aux dirigeants.
Enfin, nous appelons Ă prier pour la conversion afin que la Terre Sainte, oĂč sâest accomplie lâhistoire du salut pour tous, connaisse la paix.
04/08/2025
« Vous ĂȘtes le sel de la terre, vous ĂȘtes la lumiĂšre du monde ! » Par ces paroles chaleureuses et engageantes, tirĂ©es de lâEvangile, le pape LĂ©on XIV a tenu Ă rappeler aux centaines de milliers de jeunes, venus Ă Rome bĂ©nĂ©ficier des grĂąces du JubilĂ©, que lâEglise toute entiĂšre comptait sur eux. Le nouveau Souverain Pontife sait que lâavenir du catholicisme se trouve entre leurs mains et il ne peut ignorer les grands dĂ©fis qui les attendent. Lâunivers postmoderne, plein de lui-mĂȘme et dĂ©sabonnĂ© de Dieu, sâattache volontairement Ă faire fi detoutes rĂ©alitĂ©s surnaturelles. Lâinfluence de lâEglise ne cesse de sâĂ©tioler tandis que le nombre de catĂ©chisĂ©s sâeffondre. Jamais en Occident la culture chrĂ©tienne nâavait semblĂ© aussi fragile. Qui connaĂźt encore la signification de la fĂȘte du 15 aoĂ»t Ă venir, jour de lâAssomption de Notre Dame au Ciel ? Dans une sociĂ©tĂ© davantage prĂ©occupĂ©e par la vie Ă©conomique que par la vie mystique, il nây a pas que le trou de la dette qui continue de se creuser, les Ăąmes elles-mĂȘmes sont relĂ©guĂ©es aux catacombes.
Une jeunesse « vide et avide »
De cet impensĂ© existentiel, il en ressort une jeunesse certes dĂ©boussolĂ©e mais aussi assoiffĂ©e. Comment combler son appĂ©tit dâinfini ? Orpheline de repĂšres, analphabĂšte desprincipes religieux, lâĂ©crasante majoritĂ© des jeunes sâinterroge sur cette verticalitĂ© qui leur fait dĂ©faut et quâon ne leur a pas transmise. « Vide et avide » rĂ©sumera un prĂȘtre parisien pour qualifier ces Ă©tudiants en quĂȘte de sens et qui nâhĂ©sitent plus Ă franchir les portes des Ă©glises. Câest que la foi chrĂ©tienne, dĂ©sormais minoritaire dans son expression authentique, recĂšle plus que jamais une dimension transgressive. A lâheure de Tik-Tok, de la tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ© et du wokisme lancinant, le message de lâEvangile dĂ©note franchement. Suivre le Christ nâest pas tant has been que punk pour cette jeunesse dĂ©complexĂ©e.
Hier soir, dans la banlieue de Rome, Ă Tor Vergata, LĂ©on XIV sâest appuyĂ© lors de sa prise de parole avant lâadoration eucharistique sur la vie de saint Augustin qui, aprĂšs avoir menĂ© une jeunesse dissolue, a dĂ©couvert le grand bonheur de lâamitiĂ© avec Dieu. Cette rencontre dĂ©cisive possĂšde son capital dâabsolu. Saint Augustin « cherchait la vĂ©ritĂ© qui ne déçoit pas, la beautĂ© qui ne passe pas » et les a trouvĂ©es « en rencontrant celui qui le cherchait dĂ©jĂ : JĂ©sus-Christ ». A un jeune qui lui partageait ses difficultĂ©s Ă croire en la prĂ©sence de Dieu « au milieu des Ă©preuves et des incertitudes », le pape lui indiquera un chemin tout intĂ©rieur : « Adorez le Christ dans le Saint Sacrement [lâadoration de lâhostie consacrĂ©e, prĂ©sence rĂ©elle du Seigneur JĂ©sus sous les apparences du pain], source de la vie Ă©ternelle. » Au milieu du vacarme du monde, le pape invitait non pas la jeunesse Ă faire davantage de bruit mais, au contraire, Ă gagner en intĂ©rioritĂ©.
Les Troubadours de la miséricorde : des jeunes audacieux, comédiens et apÎtres
Cet appel au silence et Ă la vie spirituelle, de plus en plus de jeunes sâen font lâĂ©cho. A 1300 km de lĂ , une joyeuse bande de 25 jeunes comĂ©diens volontaires Ă©cume durant ce dĂ©but du mois dâaoĂ»t les parvis des Ă©glises, de Vannes Ă Carnac en passant par Josselin. A lâimage des multiples initiatives missionnaires qui existent en France durant la pĂ©riode estivale,afin de porter le Christ aux inconnus, la troupe des Troubadours de la misĂ©ricorde organise des spectacles gratuits et ouverts Ă tous. LancĂ©e lors des JMJ Ă Lisbonne en 2023, ces jeunes tĂ©moignent de leur foi en proposant aux badauds des scĂ©nettes spirituelles oĂč sâalternent dialogues aux messages Ă©vangĂ©liques, chants sacrĂ©s, sons dâinstruments, danses mĂ©diĂ©vales et tapements de mains, le tout dans une ambiance bon enfant. Directement inspirĂ©s des âMystĂšresâ du Moyen-Ăge â piĂšces de théùtre religieux qui cherchaient Ă toucher et catĂ©chiser un public plus large â les Troubadours de la MisĂ©ricorde vont ainsi aux pĂ©riphĂ©ries prĂȘcher la bonne parole. En sâadressant aux vacanciers, davantage Ă la recherche de glaces ou de cartes postales que dâaventures spirituelles, ils souhaitent, aidĂ©s par leur insolente jeunesse,rappeler plaisamment Ă tous et chacun que « Lâhomme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » (Mt 4, 4). AprĂšs un premier spectacle sur Jeanne dâArc puis un autre sur le bon larron, cet Ă©tĂ© câest la vie de François dâAssise qui ambitionne dâĂ©difier le public. Au fur et Ă mesure de la reprĂ©sentation, les passants sâarrĂȘtent, les enfants sâasseyent, lâassistance Ă©coute, la musique interprĂ©tĂ©e par la troupe fait le reste.
Ces comĂ©diens amateurs touchent par leur enthousiasme et leur Ă©lan. Ils sont Ă lâimage de la jeunesse catholique française : sans peur et sans complexe. A la fin du spectacle, tout le parvis est invitĂ© Ă entrer dans lâĂ©glise attenante. Un temps dâadoration silencieuse les attend et des prĂȘtres se tiennent Ă leur disposition pour Ă©changer, discuter ou leur offrir le pardon divin dans la confession. Les larmes coulent souvent, les mains se joignent parfois et, toujours, Dieu seul distingue ce qui se trame dans les cĆurs.
De Rome aux provinces de France, la jeunesse catholique reste, pour reprendre la formule du pape LĂ©on XIV, « le signe quâun monde diffĂ©rent est possible ». Raison de plus pour lâĂ©couter et lui donner une place de choix.
03/08/2025
TrĂšs chers jeunes,
AprĂšs la VeillĂ©e vĂ©cue ensemble hier soir (NDLR : vidĂ©o ci-dessous), nous nous retrouvons aujourdâhui pour cĂ©lĂ©brer lâEucharistie, sacrement du don total de Soi que le Seigneur a fait pour nous. Nous pouvons imaginer revivre, dans cette expĂ©rience, le chemin parcouru le soir de PĂąques par les disciples dâEmmaĂŒs (cf. Lc 24, 13-35) : dâabord, ils sâĂ©loignaient de JĂ©rusalem, effrayĂ©s et déçus ; ils partaient convaincus quâaprĂšs la mort de JĂ©sus, il nây avait plus rien Ă attendre, plus rien Ă espĂ©rer. Et pourtant, ils lâont prĂ©cisĂ©ment rencontrĂ©, ils lâont accueilli comme compagnon de voyage, ils lâont Ă©coutĂ© pendant quâil leur expliquait les Ăcritures, et enfin ils lâont reconnu Ă la fraction du pain. Alors leurs yeux se sont ouverts et lâannonce joyeuse de PĂąques a trouvĂ© place dans leur cĆur.
La liturgie dâaujourdâhui ne nous parle pas directement de cet Ă©pisode, mais elle nous aide Ă rĂ©flĂ©chir sur ce quâil raconte : la rencontre avec le RessuscitĂ© qui change notre existence, qui Ă©claire nos affections, nos dĂ©sirs, nos pensĂ©es.
La premiĂšre lecture, tirĂ©e du Livre de Qohelet, nous invite Ă faire, comme les deux disciples dont nous avons parlĂ©, lâexpĂ©rience de notre limite, de la finitude des choses qui passent (cf. Qo 1, 2 ; 2, 21-23) ; et le psaume responsorial, qui lui fait Ă©cho, nous propose lâimage dâune « herbe changeante : elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanĂ©e, dessĂ©chĂ©e » (Ps 90, 5-6). Ce sont deux rappels forts, peut-ĂȘtre un peu choquants, mais qui ne doivent pas nous effrayer, comme sâil sâagissait de sujets âtabousâ Ă Ă©viter. La fragilitĂ© dont ils nous parlent fait en effet partie de la merveille que nous sommes. Pensons au symbole de lâherbe : nâest-ce pas magnifique, un prĂ© en fleurs ? Certes, elles sont dĂ©licates, faites de tiges fines, vulnĂ©rables, susceptibles de se dessĂ©cher, de se plier, de se briser, mais en mĂȘme temps, elles sont immĂ©diatement remplacĂ©es par dâautres qui poussent aprĂšs elles, et dont les premiĂšres deviennent gĂ©nĂ©reusement nutriments et servent dâengrais, en se consumant sur le sol. Câest ainsi que vit le champ, se renouvelant continuellement, et mĂȘme pendant les mois froids dâhiver, quand tout semble silencieux, son Ă©nergie frĂ©mit sous terre et se prĂ©pare Ă exploser, au printemps, en mille couleurs.
Nous aussi, chers amis, nous sommes ainsi faits : nous sommes faits pour cela. Non pour une vie oĂč tout est acquis et immobile, mais pour une existence qui se rĂ©gĂ©nĂšre constamment dans le don, dans lâamour. Et ainsi, nous aspirons continuellement Ă un âplusâ quâaucune rĂ©alitĂ© créée ne peut nous donner ; nous ressentons une soif si grande et si brĂ»lante quâaucune boisson de ce monde ne peut lâĂ©tancher. Face Ă cette soif, ne trompons pas notre cĆur en essayant de lâapaiser avec des substituts inefficaces ! Ăcoutons-la plutĂŽt ! Faisons-en un tabouret sur lequel nous pouvons monter pour nous pencher, comme des enfants, sur la pointe des pieds, Ă la fenĂȘtre de la rencontre avec Dieu. Nous nous trouverons face Ă Lui, qui nous attend, qui frappe mĂȘme gentiment Ă la vitre de notre Ăąme (cf. Ap 3, 20). Et il est beau, mĂȘme Ă vingt ans, de Lui ouvrir grandement notre cĆur, de le laisser y entrer, pour ensuite nous aventurer avec Lui vers les espaces Ă©ternels de lâinfini.
Saint Augustin, parlant de sa recherche intense de Dieu, se demandait : « Quel est donc lâobjet de notre espĂ©rance [âŠ] ? Est-ce la terre ? Non. Est-ce quelque chose qui vient de la terre, comme lâor, lâargent, lâarbre, la moisson, lâeau [âŠ] ? Ces choses plaisent, elles sont belles, elles sont bonnes » (Sermon 313/F, 3). Et il concluait : « Cherche celui qui les a faites, câest Lui ton espĂ©rance » (ibid.). Puis, repensant au chemin quâil avait parcouru, il priait en disant : « Tu [Seigneur] Ă©tais au-dedans, et moi au-dehors et câest lĂ que je te cherchais [âŠ]. Tu as appelĂ©, tu as criĂ© et tu as brisĂ© ma surditĂ© tu as brillĂ©, tu as resplendi et tu as dissipĂ© ma cĂ©citĂ© tu as embaumĂ©, jâai respirĂ© et haletant jâaspire Ă toi jâai goĂ»tĂ© [cf. Ps 33, 9 ; 1 P 2, 3] et jâai faim et jâai soif [cf. Mt 5, 6 ; 1 Co 4, 11] ; tu mâas touchĂ© et je me suis enflammĂ© pour ta paix » (Confessions, 10, 27).
FrĂšres et sĆurs, ce sont de trĂšs belles paroles, qui rappellent ce que le Pape François disait Ă Lisbonne, lors de la JournĂ©e Mondiale de la Jeunesse, Ă dâautres jeunes comme vous : « Chacun est appelĂ© Ă se confronter Ă de grandes questions qui nâont pas [âŠ] une rĂ©ponse simpliste ou immĂ©diate, mais qui invitent Ă accomplir un voyage, Ă se dĂ©passer, Ă aller plus loin [âŠ], Ă un dĂ©collage sans lequel il nây a pas de vol. Ne nous alarmons pas alors si nous nous trouvons assoiffĂ©s de lâintĂ©rieur, inquiets, inachevĂ©s, avides de sens et dâavenir [âŠ]. Ne soyons pas malades, soyons vivants ! » (Discours pour la rencontre avec les jeunes universitaires, 3 aoĂ»t 2023).
Il y a une question importante dans notre cĆur, un besoin de vĂ©ritĂ© que nous ne pouvons ignorer, qui nous amĂšne Ă nous demander : quâest-ce vraiment que le bonheur ? Quel est le vĂ©ritable goĂ»t de la vie ? Quâest-ce qui nous libĂšre des marĂ©cages de lâabsurditĂ©, de lâennui, de la mĂ©diocritĂ© ?
Ces derniers jours, vous avez vĂ©cu de nombreuses expĂ©riences enrichissantes. Vous avez rencontrĂ© des jeunes de votre Ăąge, venus de diffĂ©rentes parties du monde et appartenant Ă diffĂ©rentes cultures. Vous avez Ă©changĂ© vos connaissances, partagĂ© vos attentes, dialoguĂ© avec la ville Ă travers lâart, la musique, lâinformatique, le sport. Au Circo Massimo, vous vous ĂȘtes approchĂ©s du sacrement de la pĂ©nitence, vous avez reçu le pardon de Dieu et vous avez demandĂ© son aide pour mener une vie bonne.
Dans tout cela, vous pouvez trouver une rĂ©ponse importante : la plĂ©nitude de notre existence ne dĂ©pend pas de ce que nous accumulons ni, comme nous lâavons entendu dans lâĂvangile, de ce que nous possĂ©dons (cf. Lc 12, 13-21). Elle est plutĂŽt liĂ©e Ă ce que nous savons accueillir et partager avec joie (cf. Mt 10, 8-10 ; Jn 6, 1-13). Acheter, accumuler, consommer ne suffit pas. Nous avons besoin de lever les yeux, de regarder vers le haut, vers « les rĂ©alitĂ©s dâen haut » (Col 3, 2), pour nous rendre compte que tout a un sens, parmi les rĂ©alitĂ©s du monde, dans la mesure oĂč cela sert Ă nous unir Ă Dieu et Ă nos frĂšres dans la charitĂ©, en faisant grandir en nous « des sentiments de tendresse et de compassion, de bontĂ©, dâhumilitĂ©, de douceur » (Col 3, 12), de pardon (cf. ibid., v. 13), de paix (cf. Jn 14, 27), comme ceux du Christ (cf. Ph 2, 5). Et dans cette perspective, nous comprendrons toujours mieux ce que signifie « lâespĂ©rance ne déçoit pas, puisque lâamour de Dieu a Ă©tĂ© rĂ©pandu dans nos cĆurs par lâEsprit Saint qui nous a Ă©tĂ© donnĂ© » (Rm 5, 5).
TrĂšs chers jeunes, notre espĂ©rance, câest JĂ©sus. Câest Lui, comme le disait saint Jean-Paul II, « qui suscite en vous le dĂ©sir de faire de votre vie quelque chose de grand, [âŠ] pour vous rendre meilleurs, pour amĂ©liorer la sociĂ©tĂ©, en la rendant plus humaine et plus fraternelle » (XVe JournĂ©e mondiale de la Jeunesse, VeillĂ©e de priĂšre, 19 aoĂ»t 2000). Restons unis Ă Lui, restons dans son amitiĂ©, toujours, en la cultivant par la priĂšre, lâadoration, la communion eucharistique, la confession frĂ©quente, la charitĂ© gĂ©nĂ©reuse, comme nous lâont enseignĂ© les bienheureux Piergiorgio Frassati et Carlo Acutis, qui seront bientĂŽt proclamĂ©s saints. Aspirez Ă de grandes choses, Ă la saintetĂ©, oĂč que vous soyez. Ne vous contentez pas de moins. Vous verrez alors grandir chaque jour, en vous et autour de vous, la lumiĂšre de lâĂvangile.
Je vous confie Ă Marie, la Vierge de lâespĂ©rance. Avec son aide, en retournant dans les prochains jours dans vos pays, dans toutes les parties du monde, continuez Ă marcher avec joie sur les traces du Sauveur, et contaminez tous ceux que vous rencontrez avec votre enthousiasme et le tĂ©moignage de votre foi ! Bonne route !
Source : Le Saint SiĂšge
Veillée de priÚre, et échange avec le Pape Léon XIV
pour le jubilé des jeunes, 02 aout 2025