Le blog du Temps de l'Immaculée.

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L'Église : une ONG spirituelle au service de l'État libĂ©ral ?

31/12/2025

L'Église : une ONG spirituelle au service de l'État libĂ©ral ?

Lorsque les recruteurs posent cette question, ils ne cherchent pas Ă  savoir si l'Église utilisera les derniers smartphones, l'intelligence artificielle ou TikTok pour l'Ă©vangĂ©lisation. Ils n'entendent pas par lĂ  une modernisation technologique, ni une modernisation organisationnelle, ni l'adoption des derniĂšres idĂ©es en matiĂšre de leadership ou d'efficacitĂ© managĂ©riale.

 

Non, ce qu'ils veulent dire, et ce qu'ils ont toujours voulu dire lorsqu'ils ont Ă©voquĂ© la modernisation depuis plus de 150 ans, c'est simplement ceci : « L'Église va-t-elle commencer Ă  nous ressembler davantage, Ă  adopter nos valeurs et nos principes ? »

 

Le mot « nous » est ici essentiel. Car ceux qui posent cette question – qu’il s’agisse de reprĂ©sentants de la presse, d’universitaires ou de journalistes – sont attachĂ©s Ă  des valeurs et des principes fondamentaux qu’ils partagent. Ce sont, selon eux, les valeurs fondamentales de l’Occident moderne. L’inclusion est une bonne chose ; l’exclusion, une mauvaise. Le passĂ© est suspect car il a exclu des groupes, et ces groupes, qu’il s’agisse de femmes ou de personnes homosexuelles, doivent dĂ©sormais ĂȘtre inclus. La tradition, dĂšs lors, est suspecte car elle n’est qu’un vestige poussiĂ©reux de cette Ă©poque rĂ©pressive. La dĂ©mocratie, comme le savent tous les gens sensĂ©s, est une bonne chose ; et le fait que tous les catholiques de nom ne votent pas pour leurs dirigeants est antidĂ©mocratique, et donc mauvais.

 

Je pourrais m'Ă©tendre sur le sujet, mais nous connaissons tous ces valeurs. Elles sont omniprĂ©sentes dans les cours universitaires, les films de sĂ©rie Z, les sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es, la publicitĂ© et les articles de presse. Ce sont les valeurs du libĂ©ralisme, pour ĂȘtre prĂ©cis, ou tout simplement de « bonnes valeurs » si l'on est tellement imprĂ©gnĂ© de culture occidentale qu'on ignore leur caractĂšre simpliste et discutable. Elles ne sont pas prĂ©sentĂ©es comme une option parmi d'autres, mais comme le aboutissement neutre et inĂ©vitable de l'histoire.

 

Ainsi, la question de la « modernisation » de l’Église, au XIXe siĂšcle comme aujourd’hui, est une question d’absorption de l’Église par la « modernitĂ© » ou le libĂ©ralisme. Lorsque le pape Pie IX fut pressĂ© de se rĂ©concilier avec le « progrĂšs, le libĂ©ralisme et la civilisation moderne » dans les annĂ©es 1860, on lui demandait prĂ©cisĂ©ment de faire ce que les experts exigent du pape aujourd’hui. Cette exigence est constante car le projet de modernitĂ© est totalisant.

 

L'histoire de l'Occident moderne est celle d'institutions et de groupes qui, les uns aprĂšs les autres, fusionnent avec cette idĂ©ologie. Des monarchies aux gouvernements, des nations aux instances sportives, des universitĂ©s aux mĂ©dias, des entreprises Ă  l'ensemble de la population, la modernitĂ© est un processus d'effacement des diffĂ©rences et des spĂ©cificitĂ©s au nom du « progrĂšs ». C'est un processus inexorable oĂč tous sont convertis Ă  ces principes. Les mĂ©dias et les universitĂ©s font office d'Ă©vangĂ©listes et de prĂȘtres ; ils sont les missionnaires de premiĂšre ligne.

 

Surtout, ils ne se considĂšrent pas comme des colonisateurs ; ils croient simplement Ɠuvrer pour le progrĂšs, la justice ou le bien commun. Ce sont des religieux fervents, dĂ©nuĂ©s de tout doute. Ils cherchent Ă  effacer l'identitĂ© d'autrui au nom de la justice, du progrĂšs, et mĂȘme pour le bien de ceux qu'ils tentent de convertir. Il ne s'agit pas de l'impĂ©rialisme violent des canonniĂšres, mais de l'impĂ©rialisme insidieux des services des ressources humaines, des comitĂ©s d'attribution des subventions et des normes de radiodiffusion. Il conquiert non pas en dĂ©truisant le corps, mais en réécrivant l'Ăąme.

 

Quand on m’interroge sur la modernisation de l’Église, on me demande en rĂ©alitĂ© si elle est prĂȘte Ă  ĂȘtre colonisĂ©e. Est-elle prĂȘte Ă  accepter la rĂ©alitĂ© et Ă  se soumettre Ă  l’idĂ©ologie dominante, ou Ă  persĂ©vĂ©rer dans le combat, telle une soldate japonaise fanatique sur une Ăźle du Pacifique, ignorant que la guerre est terminĂ©e depuis longtemps ?

 

Bien que ce discours de colonisation et de combat puisse paraĂźtre rhĂ©torique, il est important de comprendre que les groupes qui se « modernisent » ne sont pas de simples groupes qui se relookent. Ils ne se contentent pas d'adopter l'apparence d'appartenir Ă  la mĂȘme « marque » que le libĂ©ralisme moderne tout en conservant leur nature et leur identitĂ©. Certes, les instances sportives continuent de se consacrer au sport tout en se faisant les porte-parole de l'idĂ©ologie dominante, arborant des drapeaux arc-en-ciel et portant des lacets multicolores. Apple peut toujours vendre des iPhones et Disney peut toujours produire des films tout en diffusant des idĂ©es Ă  travers ses fonds d'Ă©cran ou ses contenus.

 

Lorsqu'elles se modernisent, elles peuvent conserver en grande partie leur mission principale. De mĂȘme que les pays colonisĂ©s pouvaient garder la quasi-totalitĂ© de leurs revenus, ne versant qu'une faible part d'impĂŽts Ă  l'Empire, ils pouvaient mener leurs propres conflits la plupart du temps et n'avaient besoin d'envoyer leurs soldats en renfort au pays colonisateur que ponctuellement. La colonisation n'entraĂźne pas toujours la disparition complĂšte d'une fonction ; souvent, elle se traduit simplement par un rĂ©alignement des allĂ©geances.

 

Mais l'Église se concentre sur la pensĂ©e et l'action, la foi et les Ɠuvres. Elle s'attache Ă  dĂ©finir comment vivre, ce qu'il faut croire et les biens et vĂ©ritĂ©s auxquels nous devons nous rattacher pour nous conformer Ă  ce bien et Ă  cette vĂ©ritĂ©. Que ce soit dans les mĂ©dias, les entreprises ou le monde universitaire, l'idĂ©ologie moderne qui les unit porte Ă©galement sur ce qu'il faut croire (concernant l'inclusion et l'exclusion), sur les biens et vĂ©ritĂ©s auxquels adhĂ©rer (concernant la libertĂ© et l'Ă©mancipation) et sur la maniĂšre de vivre (jusqu'aux conceptions de la sexualitĂ©).

Par consĂ©quent, pour l'Église, la colonisation par l'idĂ©ologie de l'Occident moderne ne serait pas partielle, mais totale. L'Église ne vend pas un produit que l'on pourrait emballer dans un drapeau arc-en-ciel ; l'Église  est un mode de vie qui exige une allĂ©geance absolue. Si un comptable musulman peut se convertir au christianisme et continuer d'exercer sa profession, un imam musulman ne peut se convertir tout en restant imam. Microsoft peut continuer Ă  vendre des logiciels, tant que les utilisateurs peuvent choisir des thĂšmes de couleurs « pride » dans Outlook, tout en adhĂ©rant Ă  la vĂ©ritĂ© de l'Occident moderne. Mais les Églises, elles, ne le peuvent pas.

 

DĂšs l'instant oĂč une Église admet que le bien suprĂȘme est « l'inclusion » plutĂŽt que la « saintetĂ© », ou « l'autonomie » plutĂŽt que « l'obĂ©issance », elle cesse d'ĂȘtre une Église et devient une ONG spirituelle au service de l'État libĂ©ral.

 

Les Églises qui s'y essaient deviennent rapidement l'avant-garde Ă©vangĂ©lique des valeurs libĂ©rales modernes. Elles cessent d'annoncer l'Évangile et se transforment en prĂ©dicateurs de ces mĂȘmes valeurs. On le constate chez les principales dĂ©nominations protestantes qui ont embrassĂ© tous les prĂ©ceptes de la rĂ©volution sexuelle ; leurs bancs sont vides, mais leurs communiquĂ©s de presse sont d'une orthodoxie irrĂ©prochable, selon les critĂšres du New York Times . Elles prĂȘchent avec ferveur religieuse les valeurs qui nous dĂ©finissent, nous autres Occidentaux laĂŻcs modernes.

 

Il y a ici une psychologie particuliĂšre Ă  l'Ɠuvre. Si Paul n'avait Ă©tĂ© qu'un fabricant de tentes, il aurait pu se convertir du judaĂŻsme au christianisme et continuer Ă  fabriquer des tentes. Mais Paul, le prĂ©dicateur zĂ©lĂ©, Ă©tait un prĂ©dicateur zĂ©lĂ© du christianisme. Les Églises qui se « modernisent » deviennent des Ă©vangĂ©listes zĂ©lĂ©s du libĂ©ralisme. Souvent, le converti est plus fanatique que celui qui est nĂ© dans la foi. Le chrĂ©tien « modernisĂ© » est souvent plus dĂ©sireux de prouver sa loyautĂ© au nouveau rĂ©gime que le laĂŻc qui la considĂšre comme allant de soi. Ils deviennent les inquisiteurs du nouvel ordre, traquant les Ă©lĂ©ments « rĂ©trogrades » de leur propre tradition pour les offrir en sacrifice aux nouveaux dieux du progrĂšs.

 

Nous avons dĂ©jĂ  vu ce processus. Le paganisme qui a jadis prospĂ©rĂ© dans le monde antique s'est modernisĂ© sous l'effet du christianisme. Des chercheurs attentifs peuvent encore en dĂ©celer des vestiges dans certaines pratiques chrĂ©tiennes actuelles, mais il n'en reste plus grand-chose. Il en va de mĂȘme avec l'essor de l'islam. Les chrĂ©tiens d'Afrique du Nord et de la MĂ©diterranĂ©e orientale se sont modernisĂ©s sur plusieurs siĂšcles, adoptant souvent une synthĂšse entre leur foi chrĂ©tienne et la nouvelle foi qui commençait Ă  ĂȘtre appelĂ©e islam. En quelques siĂšcles, ils ont complĂštement disparu. Certains esprits extrĂ©mistes, comme Jean DamascĂšne, thĂ©ologien et moine de la fin du VIIe et du dĂ©but du VIIIe siĂšcle, les qualifiaient encore d'hĂ©rĂ©tiques chrĂ©tiens, mais les vestiges de leur christianisme Ă©taient de plus en plus difficiles Ă  dĂ©celer sous la nouvelle idĂ©ologie qu'ils avaient adoptĂ©e. Ils pensaient s'adapter pour survivre ; en rĂ©alitĂ©, ils s'adaptaient pour disparaĂźtre.

 

L'intervieweur qui m'a posĂ© cette question, comme ceux qui m'avaient posĂ© des questions similaires auparavant, Ă©tait un homme sympathique. Il est peut-ĂȘtre mĂȘme chrĂ©tien, ou plus probablement, ses parents ou grands-parents l'Ă©taient. Et je comprends pourquoi il a posĂ© cette question. Il reprĂ©sente une idĂ©ologie mondiale dominante et souhaite que l'Église catholique s'y rallie et devienne partie intĂ©grante de son mouvement ; qu'elle cesse d'ĂȘtre cette institution Ă  part depuis 2 000 ans et qu'elle se fonde, au contraire, dans le monde glorieux oĂč il vit.

 

Il ne pose pas cette question par malice. Il la pose par perplexité face à notre choix de rester à l'écart du consensus. Mais ce n'est qu'en comprenant, nous autres catholiques, que cette question relÚve de la colonisation, de l'anéantissement par une idéologie dominante, que nous pourrons saisir pleinement les enjeux. C'est le sourire de l'effacement, porteur de l'espoir de notre disparition.

 

 

David Deane est professeur agrégé de théologie à l'Atlantic School of Theology. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont *Nietzsche and Theology* et *The Tyranny of the Banal: On the Renewal of Catholic Moral Theology* . On peut le retrouver en ligne sur le site Good Theology .

L'U.E. sous le feu croisé de Washington Le choc Gabbard-Vance

30/12/2025

L'U.E. sous le feu croisé de Washington  Le choc Gabbard-Vance

Tulsi Gabbard : Le renseignement américain contre le "récit de guerre" européen
NommĂ©e Ă  la tĂȘte du renseignement national (DNI), Tulsi Gabbard a provoquĂ© une onde de choc en contestant ouvertement les Ă©valuations sĂ©curitaires europĂ©ennes. Pour elle, le narratif d'une menace existentielle russe sur l'ensemble du continent est une construction politique.

 

Les points clés de sa critique :
La dénonciation de la "Propagande" : Gabbard qualifie de "mensonge" l'idée que Moscou préparerait une invasion de l'Europe. Selon ses services, la Russie n'aurait ni la capacité ni l'intention de conquérir l'Ukraine, et encore moins le reste du continent.

 

Le rîle de "l'État profond" : Elle accuse les institutions de l'UE et de l'OTAN d'agir comme des agents de l'ombre cherchant à saboter les efforts de paix de Donald Trump.

 

Blocage des nĂ©gociations : Pour la DNI, Bruxelles imposerait des conditions irrĂ©alistes pour empĂȘcher tout accord diplomatique avec le Kremlin, poussant ainsi les États-Unis vers un conflit direct qu'elle juge Ă©vitable.

 

JD Vance à Munich : Une offensive idéologique sans précédent
Le 14 février 2025, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, le vice-président JD Vance a troqué la retenue diplomatique pour un réquisitoire virulent contre ce qu'il appelle la dérive "illibérale" de l'Europe.

 

« La principale menace pour l'Europe n'est ni la Russie, ni la Chine, mais son renoncement interne Ă  ses propres valeurs. » — JD Vance

 

Un catalogue de griefs sociétaux
Vance ne s'attaque pas seulement à la géopolitique, mais au modÚle de société européen, citant des exemples précis pour illustrer une "liberté d'expression en retraite" :

Censure et désinformation : Il fustige l'utilisation des lois contre la désinformation pour museler les oppositions populistes.

La question migratoire : Il lie directement les politiques migratoires de l'UE à l'insécurité, évoquant notamment l'attentat au véhicule-bélier commis par un demandeur d'asile à Munich juste avant la conférence.

Ingérence électorale inversée : Vance dénonce l'annulation de l'élection présidentielle en Roumanie (sous prétexte d'ingérence russe) comme une preuve que les élites européennes craignent le vote de leurs propres citoyens.

 

Vers une rupture du lien transatlantique ?
Cette double offensive marque un tournant historique. L'administration américaine semble désormais privilégier un axe direct avec les droites souverainistes européennes, contournant les institutions communautaires de Bruxelles.

Les conséquences pour l'UE :
Aide conditionnée : Vance a été clair : le soutien américain (militaire et financier) dépendra désormais du respect de la liberté d'expression et de la légitimité électorale, telles que définies par Washington.

Guerre culturelle : Les mĂ©dias et think tanks europĂ©ens parlent d'une "guerre idĂ©ologique" ouverte, oĂč Washington ne se contente plus de diriger l'alliance, mais cherche Ă  transformer le paysage politique intĂ©rieur de ses alliĂ©s.

Isolement de Bruxelles : En remettant en cause la réalité de la menace russe, Gabbard fragilise le ciment principal qui unissait encore les Européens autour d'un réarmement massif.

 

En résumé
L'annĂ©e 2025 restera celle oĂč le "bouclier amĂ©ricain" est devenu un miroir tendu aux failles de l'Europe. Entre une Tulsi Gabbard qui refuse le scĂ©nario d'une guerre totale et un JD Vance qui dĂ©nonce une trahison des valeurs dĂ©mocratiques, l'Union europĂ©enne se retrouve plus isolĂ©e que jamais.

LĂ©on XIV encourage les familles Ă  ĂȘtre « lumiĂšre d’espĂ©rance »

30/12/2025

LĂ©on XIV encourage les familles Ă  ĂȘtre « lumiĂšre d’espĂ©rance »

Le pape a ensuite dĂ©clarĂ© : « Alors que nous contemplons ce mystĂšre avec Ă©merveillement et gratitude, pensons Ă  nos familles et Ă  la lumiĂšre qu’elles peuvent apporter Ă  la sociĂ©tĂ© dans laquelle nous vivons. Malheureusement, le monde a toujours ses “HĂ©rodes”, ses mythes de succĂšs Ă  tout prix, du pouvoir sans scrupules, du bien-ĂȘtre vide et superficiel, et il en paie souvent les consĂ©quences dans la solitude, le dĂ©sespoir, les divisions et les conflits. Ne laissons pas ces mirages Ă©touffer la flamme de l’amour dans les familles chrĂ©tiennes. Au contraire, gardons en elles les valeurs de l’Evangile : la priĂšre, la frĂ©quentation des sacrements – en particulier la confession et la communion –, les affections saines, le dialogue sincĂšre, la fidĂ©litĂ©, la simplicitĂ© et la beautĂ© des paroles et des gestes bons de chaque jour. Cela les rendra lumiĂšre d’espĂ©rance pour les milieux dans lesquels nous vivons, Ă©cole d’amour et instrument de salut entre les mains de Dieu. »

Un Enfant nous est né !

24/12/2025

Un Enfant nous est né !

Le Messie (HWV 56) est un oratorio en anglais composĂ© en 1741 par George Frideric Handel. Le texte a Ă©tĂ© compilĂ© Ă  partir de la Bible du roi Jacques et du psautier de Coverdale par Charles Jennens. Il a Ă©tĂ© jouĂ© pour la premiĂšre fois Ă  Dublin le 13 avril 1742 et a Ă©tĂ© créé Ă  Londres prĂšs d'un an plus tard. AprĂšs un accueil initialement modeste du public, l'oratorio a gagnĂ© en popularitĂ©, devenant finalement l'une des Ɠuvres chorales les plus connues et les plus frĂ©quemment jouĂ©es de la musique occidentale. 

 

Le chƓur Megaron est l'un des meilleurs chƓurs de jeunes europĂ©ens. Son Ă©nergie, sa virtuositĂ© et sa compĂ©tence dĂ©passent l'entendement rationnel. 

 

Le chƓur de chambre Megaron a Ă©tĂ© fondĂ© en octobre 2003 Ă  l'initiative de Damijan Močnik, compositeur et chef d'orchestre, et a rĂ©uni d'anciens Ă©lĂšves du lycĂ©e classique diocĂ©sain de l'institution Saint-Stanislav Ă  Ljubljana, qui avaient auparavant Ă©tĂ© actifs dans divers ensembles choraux et avaient reçu une Ă©ducation musicale dans un ou plusieurs des cinq chƓurs du lycĂ©e classique diocĂ©sain. À ce titre, le chƓur de chambre Megaron reprĂ©sente le sommet de la pyramide chorale de l'institution Saint-Stanislav. Au cours des seize annĂ©es qui ont suivi sa crĂ©ation, le chƓur de chambre Megaron est devenu un chƓur de grande qualitĂ© qui se produit rĂ©guliĂšrement en SlovĂ©nie, mais aussi en Autriche, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Pologne, aux États-Unis et au Canada, se forgeant ainsi une rĂ©putation tant dans son pays qu'Ă  l'Ă©tranger.

Voici un extrait de cet oratorio.

Magnifique !

 

 

 

L'Ɠuvre en entier lors d'un autre concert :

 

 

 



NoĂ«l : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire

24/12/2025

NoĂ«l : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire

Le scandale de la Croix est connu mais il nous fait souvent oublier celui de la NativitĂ©. Le Fils de Dieu se prĂ©sente comme un enfant, placĂ© dans une mangeoire. Marie porte une grossesse virginale et Joseph, quelques semaines plus tard, doit fuir en Égypte pour sauver sa famille. La naissance du Sauveur survient dans la prĂ©caritĂ© et la menace. Elle renverse les attentes d’un peuple qui espĂ©rait un chef capable d’écraser les oppresseurs. Dieu vient pourtant comme un enfant. Une troupe cĂ©leste innombrable loua Dieu cette nuit-lĂ  et le Ciel se rĂ©jouit d’un Ă©vĂ©nement que la Terre ne comprend pas :

« Dieu manifeste d’abord sa grandeur dans les formes les plus humbles. Le Fils de Dieu naĂźt d’une Vierge et est dĂ©posĂ© dans une mangeoire, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux Ă  l’hĂŽtellerie. De ce que le monde juge insignifiant surgit pourtant le plus grand. » (cardinal R. Prevost – LĂ©on XIV, homĂ©lie de NoĂ«l 2023)

 

Les oppositions Ă  la crĂšche
Ce scandale perdure. Les oppositions rĂ©currentes Ă  la prĂ©sence de crĂšches dans les bĂątiments publics le montrent, et ceux qui refusent de reconnaĂźtre les droits de Dieu sur la sociĂ©tĂ© ont raison de percevoir un enjeu. La crĂšche ne constitue pas un Ă©lĂ©ment folklorique et ne relĂšve pas de la simple dĂ©coration hivernale. Elle marque un point de bascule dans l’histoire humaine. L’humanitĂ© se trouve condamnĂ©e ; le Verbe s’incarne et ouvre la voie du Salut. Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain :

 

« Dieu est entrĂ© dans l’histoire de l’humanitĂ© et, comme homme, il est devenu son sujet, l’un des milliards, tout en Ă©tant Unique. Par l’Incarnation, Dieu a donnĂ© Ă  la vie humaine la dimension qu’il voulait donner Ă  l’homme dĂšs son premier instant, et il l’a donnĂ©e d’une maniĂšre dĂ©finitive, de la façon dont lui seul est capable, selon son amour Ă©ternel et sa misĂ©ricorde, avec toute la libertĂ© divine ; il l’a donnĂ©e aussi avec cette munificence qui, devant le pĂ©chĂ© originel et toute l’histoire des pĂ©chĂ©s de l’humanitĂ©, devant les erreurs de l’intelligence, de la volontĂ© et du cƓur de l’homme, nous permet de rĂ©pĂ©ter avec admiration les paroles de la liturgie : “Heureuse faute qui nous valut un tel et un si grand RĂ©dempteur!” » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis).

 

Une vérité essentielle
La NativitĂ© enseigne cependant une vĂ©ritĂ© essentielle : Dieu n’a pas imposĂ© sa venue. L’Incarnation passe par le fiat de Marie et par l’obĂ©issance de Joseph. La Providence n’annule pas la libertĂ©. Elle la sollicite. Elle s’appuie sur elle. L’attente d’un chef puissant laissait croire que la dĂ©livrance viendrait par une rupture spectaculaire. Dieu commence par le consentement silencieux des justes. Du pont Milvius Ă  Tolbiac, d’OrlĂ©ans Ă  LĂ©pante, la Providence veille, mais cela suppose toujours une action humaine. Dieu veut notre participation au combat.

 

« Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă  nouveau dans l’Histoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain. »


La bataille pour la fin de vie reprendra dĂšs janvier. Le gouvernement cherche Ă  imposer une nouvelle Ă©tape dans l’effacement de la loi naturelle. Les municipales s’enclenchent ensuite. Les candidatures se multiplieront. Chacun voudrait apparaĂźtre comme l’homme providentiel de son quartier en pensant dĂ©jĂ  aux Ă©chĂ©ances prĂ©sidentielles. Le jeu politique produit son agitation habituelle. Il ne rĂ©soudra pas les questions essentielles.

 

Le temps de NoĂ«l peut offrir un autre cadre. Les fĂȘtes liturgiques constituaient, en temps de chrĂ©tientĂ©, une vĂ©ritable trĂȘve. Il s’agit donc de mettre Ă  profit ces jours pour prier, pour se rendre disponible Ă  la grĂące, pour demander au Christ de rĂ©gner d’abord dans nos cƓurs. Ce travail intĂ©rieur conditionne l’efficacitĂ© de nos engagements futurs. La sociĂ©tĂ© ne changera pas sans conversion personnelle. Le combat politique ne portera pas de fruits durables sans fidĂ©litĂ© spirituelle.

 

La NativitĂ© rappelle que Dieu agit dans l’Histoire par des cƓurs disponibles et des volontĂ©s droites. Il ne supprime ni la responsabilitĂ© ni l’effort. Il les Ă©claire et les ordonne.

 

Maitena Urbistondoy dans l'Homme Nouveau

Du rĂȘve populiste au cauchemar financier : Les 4 prophĂ©ties chocs de Steve Bannon pour la France

23/12/2025

Du rĂȘve populiste au cauchemar financier : Les 4 prophĂ©ties chocs de Steve Bannon pour la France

Aujourd'hui, cet optimisme s'est Ă©vaporĂ©, remplacĂ© par le diagnostic glacial d'un effondrement qu'il juge non plus seulement possible, mais programmĂ©. Dans un entretien au JDD de ce 21 dĂ©cembre, l'ancien conseiller de la Maison-Blanche fonde son analyse sur un signal qu'il juge dĂ©cisif : le fait que l'Europe soit « relĂ©guĂ©e Ă  la page 29 » du document de stratĂ©gie nationale amĂ©ricaine. Pour lui, le sort est jetĂ©. Son analyse pour la France est devenue radicale, mĂȘlant crise financiĂšre, rupture civilisationnelle et spectre de la violence. Voici les quatre piliers interconnectĂ©s de sa nouvelle vision.

 

  1. 1.La menace n'est plus l'urne, mais la guerre civile
    De la conquĂȘte Ă©lectorale au conflit inĂ©vitable
    Le basculement sĂ©mantique le plus rĂ©vĂ©lateur chez Steve Bannon concerne le terrain de l'affrontement. S'il croyait en 2016 Ă  une « vague inĂ©vitable » par la voie dĂ©mocratique, il considĂšre dĂ©sormais le bulletin de vote comme obsolĂšte. Pour lui, l'enjeu s'est dĂ©placĂ© des Ă©lections vers la rue, car il ne croit pas Ă  une islamisation politique de la France par les urnes, mais Ă  un affrontement brutal. Il perçoit un conflit irrĂ©conciliable entre une « France rurale et patriote » et des « Ă©lites mondialisĂ©es » prĂȘtes Ă  une « dĂ©chĂ©ance contrĂŽlĂ©e ».
    Son pronostic est sans appel :

    1. La France, comme la Grande-Bretagne, se dirige vers une situation de guerre civile. Cela ne fait aucun doute Ă  mes yeux.
      Ce glissement est fondamental. Pour Bannon, le débat n'est plus politique mais civilisationnel. L'arÚne démocratique est devenue un théùtre d'ombres ; le véritable enjeu est la survie à un effondrement qu'il juge inéluctable.

  2. 2. L'économie est le vrai champ de bataille
    Quand le banquier de Goldman Sachs refait surface
    Alors que son combat de 2016 Ă©tait avant tout culturel, la nouvelle obsession de Steve Bannon est la dette publique. L'ancien banquier de Goldman Sachs a repris le dessus, liant dĂ©sormais la survie identitaire d'une nation Ă  sa solvabilitĂ© financiĂšre. Selon lui, la Vᔉ RĂ©publique est Ă  bout de souffle, incapable de rĂ©soudre la contradiction fatale « entre le maintien d'un État-providence gĂ©nĂ©reux et une politique d'ouverture migratoire ». L'effondrement viendra de l'incapacitĂ© de l'État Ă  payer ses factures.

  3. Il estime que les marchés financiers, bien plus que l'opinion, seront les juges de paix. Comparant la France au Royaume-Uni de Liz Truss, balayée par la panique des investisseurs, il assÚne :

    1. "Le marchĂ© obligataire a fait tomber plus de gouvernements que les obusiers. Aujourd’hui, le message envoyĂ© est clair : il n’y a pas de plan, il n’y a pas d’adultes aux commandes."

  4. Bannon ne voit donc plus la fin du systÚme comme un événement politique, mais comme la conséquence mécanique d'une crise de la dette. Cette primauté du financier sur le politique explique son revirement le plus spectaculaire : son abandon de la lutte pour l'Europe.

  5. 3. L'Union Européenne n'est plus à réformer, mais à fuir
    L'adieu Ă  l'Europe et le salut par le Frexit
    On se souvient de son projet de 2018-2019 : installer son organisation, « The Movement », à Bruxelles pour fédérer un « super-groupe » des nations et transformer l'Union européenne de l'intérieur. Il croyait encore possible de mener une bataille politique coordonnée au sein des institutions.
    Cette ambition a totalement disparu. Elle est remplacée par un appel à un isolationnisme strict et une rupture totale. Pour le Bannon de 2024, l'heure n'est plus à la réforme, mais à la fuite.

    1. "À mes yeux, la France a besoin d’un Frexit. Une sortie de l’Union europĂ©enne retarderait mĂȘme le risque de guerre civile.
      Ce revirement est total. L'UE n'est plus vue comme une arĂšne oĂč le combat peut ĂȘtre gagnĂ©, mais comme un poids mort financier et bureaucratique, un simple accĂ©lĂ©rateur de faillite qui entraĂźne la France dans sa chute."

  6. 4. Le temps des tribuns est révolu, place aux "durs à cuire"
    Le nouveau casting du leadership nationaliste
    En 2016, Steve Bannon cherchait des « tribuns » charismatiques capables d'incarner la colÚre du peuple, comme Marine Le Pen ou Matteo Salvini. Ses critÚres se sont considérablement durcis. Confronté à la perspective d'une crise financiÚre et d'un conflit civil, il ne cherche plus de simples politiciens, mais des « hommes forts » ou des « durs à cuire » (tough guys) capables d'imposer des décisions brutales.
    Il cite Donald Trump ou le Polonais Karol Nawrocki comme modĂšles de ce nouveau leadership. Son soutien Ă  Marine Le Pen, bien que rĂ©el, est plus distant, la jugeant parfois trop « Ă  gauche » sur l'Ă©conomie. Son archĂ©type n'est plus le tribun qui sĂ©duit l'Ă©lectorat, mais le liquidateur qui impose une « mĂ©decine de guerre » pour sauver ce qui peut encore l'ĂȘtre.

    Est-ce donc le diagnostic d'un prophĂšte du chaos ?
    La pensĂ©e de Steve Bannon a connu une transformation spectaculaire. L'optimiste de la rĂ©volution patriotique par les urnes s'est muĂ© en un thĂ©oricien apocalyptique de l'effondrement civilisationnel, oĂč la finance et la force priment sur la politique. Il ne propose plus une alternative, mais un plan de survie pour un monde qu'il estime au bord du gouffre.
    Alors, faut-il voir dans ce discours alarmiste le dĂ©lire d'un idĂ©ologue ou l'analyse lucide d'un stratĂšge qui anticipe les crises Ă  venir ? On penchera pour l'analyse lucide, bien qu'incomplĂšte. En effet, Steve Bannon ne vit pas en France, et donc ne se rend pas compte que les Français sont lessivĂ©s par cinquante ans de dĂ©sertification spirituelle programmĂ©e. Philippe de Villiers a rapportĂ© Ă  ce sujet que Boualem Sansal ne croit pas Ă  une guerre civile. Pour lui, le peuple de France se couchera devant l'islam, comme ce fut d'ailleurs le cas, dans les mĂȘmes circonstances, pour l'Espagne du VIIĂš siĂšcle.

    Que ce regard qui se veut lucide ne se détourne pas de la crÚche qui est toute notre Espérance !
     

 

 

Ô Emmanuel

23/12/2025

Ô Emmanuel

O Emmanuel ! Roi de Paix ! Vous entrez aujourd’hui dans JĂ©rusalem, la ville de votre choix ; car c’est lĂ  que vous avez votre Temple. BientĂŽt vous y aurez votre Croix et votre SĂ©pulcre ; et le jour viendra oĂč vous Ă©tablirez auprĂšs d’elle votre redoutable tribunal. Maintenant, vous pĂ©nĂ©trez sans bruit et sans Ă©clat dans cette ville de David et de Salomon. Elle n’est que le lieu de votre passage, pour vous rendre Ă  BethlĂ©hem. Toutefois, Marie votre mĂšre, et Joseph son Ă©poux, ne la traversent pas sans monter au Temple, pour y rendre au Seigneur leurs vƓux et leurs hommages : et alors s’accomplit, pour la premiĂšre fois, l’oracle du ProphĂšte AggĂ©e qui avait annoncĂ© que la gloire du second Temple serait plus grande que celle du premier. Ce Temple, en effet, se trouve en ce moment possĂ©der une Arche d’Alliance bien autrement prĂ©cieuse que celle de MoĂŻse, mais surtout incomparable Ă  tout autre sanctuaire qu’au ciel mĂȘme, parla dignitĂ© de Celui qu’elle contient. C’est le LĂ©gislateur lui-mĂȘme qui est ici, et non plus simplement la table de pierre sur laquelle la Loi est gravĂ©e. Mais bientĂŽt l’Arche vivante du Seigneur descend les degrĂ©s du Temple, et se dispose Ă  partir pour BethlĂ©hem, oĂč l’appellent d’autres oracles. Nous adorons, ĂŽ Emmanuel ! Tous vos pas Ă  travers ce monde, et nous admirons avec quelle fidĂ©litĂ© vous observez ce qui a Ă©tĂ© Ă©crit de vous, afin que rien ne manque aux caractĂšres dont vous devez ĂȘtre douĂ©, ĂŽ Messie, pour ĂȘtre reconnu par votre peuple. Mais souvenez-vous que l’heure est prĂšs de sonner, que toutes choses se prĂ©parent pour votre NativitĂ©, et venez nous sauver ; venez, afin d’ĂȘtre appelĂ© non plus seulement Emmanuel, mais JĂ©sus, c’est-Ă -dire Sauveur.

 

Dom Guéranger, l'année liturgique

 

 

Ô Rex gentium - 22 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent

22/12/2025

Ô Rex gentium - 22 dĂ©cembre, les grandes antiennes de l'Avent

O Roi des nations ! Vous approchez toujours plus de cette BethlĂ©hem oĂč vous devez naĂźtre. Le voyage tire Ă  son terme, et votre auguste MĂšre, qu’un si doux fardeau console et fortifie, va sans cesse conversant avec vous par le chemin.

Elle adore votre divine majestĂ©, elle remercie votre misĂ©ricorde ; elle se rĂ©jouit d’avoir Ă©tĂ© choisie pour le sublime ministĂšre de servir de MĂšre Ă  un Dieu. Elle dĂ©sire et elle apprĂ©hende tout Ă  la fois le moment oĂč enfin ses yeux vous contempleront. Comment pourra-t-elle vous rendre les services dignes de votre souveraine grandeur, elle qui s’estime la derniĂšre des crĂ©atures ?

Comment osera-t-elle vous Ă©lever dans ses bras, vous presser contre son cƓur, vous allaiter Ă  son sein mortel ? Et pourtant, quand elle vient Ă  songer que l’heure approche oĂč, sans cesser d’ĂȘtre son fils, vous sortirez d’elle et rĂ©clamerez tous les soins de sa tendresse, son cƓur dĂ©faille et l’amour maternel se confondant avec l’amour qu’elle a pour son Dieu, elle est au moment d’expirer dans cette lutte trop inĂ©gale de la faible nature humaine contre les plus fortes et les plus puissantes de toutes les affections rĂ©unies dans un mĂȘme cƓur.

Mais vous la soutenez, ĂŽ DĂ©sirĂ© des nations ! Car vous voulez qu’elle arrive Ă  ce terme bienheureux qui doit donner Ă  la terre son Sauveur, et aux hommes la Pierre angulaire qui les rĂ©unira dans une seule famille.

Soyez bĂ©ni dans les merveilles de votre puissance et de votre bontĂ©, ĂŽ divin Roi ! et venez bientĂŽt nous sauver, vous souvenant que l’homme vous est cher, puisque vous l’avez pĂ©tri de vos mains. Oh ! Venez, car votre Ɠuvre est dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e ; elle est tombĂ©e dans la perdition ; la mort l’a envahie : reprenez-la dans vos mains puissantes, refaites-la ; sauvez-la ; car vous l’aimez toujours, et vous ne rougissez pas de votre ouvrage.

VIDEO – SOS Calvaires Les mains qui restaurent le patrimoine

22/12/2025

VIDEO – SOS Calvaires  Les mains qui restaurent le patrimoine

Lorsqu’ils ne sont pas dans leurs ateliers situĂ©s au Lion d’Angers dans le Maine-et-Loire ou au pied de calvaires Ă  restaurer des cimetiĂšres ou des croix en bordure de route, les bĂ©nĂ©voles de SOS Calvaires, tous amoureux du patrimoine catholique de France, montent au sommet de montagnes, pour remplacer ou rĂ©parer des calvaires abimĂ©s par le temps.

 

Un film d'Armel Joubert des Ouches.

 

 

Foi et fertilité : la résilience des familles nombreuses catholiques

21/12/2025

Foi et fertilité : la résilience des familles nombreuses catholiques
  1. Plus qu'une impression : une corrélation prouvée par les chiffres
    Le premier constat qui émerge des données brutes est une corrélation sans équivoque : le taux de natalité des catholiques est directement lié à l'intensité de leur pratique religieuse. Les chiffres sont particuliÚrement percutants. Parmi les fidÚles se rendant à la messe chaque semaine, 10 % sont parents de quatre enfants ou plus, un chiffre qui chute de moitié, à 5 %, chez les pratiquants occasionnels. Au total, selon l'étude, 22 % des pratiquants réguliers ont au moins trois enfants. La tendance s'inverse pour les familles plus petites : alors qu'un tiers des catholiques occasionnels ont deux enfants, ils ne sont qu'un quart chez les messalisants réguliers.

  2. 2. Le secret n'est pas (seulement) la contraception, mais l'Ăąge du mariage
    Alors que le dĂ©bat public se focalise souvent sur la position de l’Église concernant la contraception, les sociologues pointent un moteur dĂ©mographique bien plus puissant et moins visible : l'Ăąge du mariage. Pour le sociologue Yann Raison du Cleuziou, l’impact du magistĂšre sur la contraception est en rĂ©alitĂ© « limitĂ© ». Le facteur le plus dĂ©terminant est la prĂ©cocitĂ© de la mise en couple stable chez les catholiques pratiquants. Comme le souligne Pascale MoriniĂšre, porte-parole des Associations familiales catholiques, cette tendance a une consĂ©quence dĂ©mographique directe.
    Or, un jeune couple qui se marie Ă  22 ou 23 ans bĂ©nĂ©ficie d’une fenĂȘtre de fĂ©conditĂ© plus large que ceux qui se lancent Ă  30 ans.
    Cette approche du couple, qui valorise « l’ouverture Ă  la vie » comme un pilier de l’engagement, n'Ă©carte cependant pas totalement la question de la contraception. Si son impact est jugĂ© secondaire, Pascale MoriniĂšre note que l'usage de mĂ©thodes naturelles de rĂ©gulation des naissances, privilĂ©giĂ© par certains, laisse le couple « ouvert Ă  un bĂ©bĂ© surprise », jouant un rĂŽle non nĂ©gligeable dans la dynamique de ces familles.

  3. 3. Un choix délibéré, pas une obligation subie
    Loin du stĂ©rĂ©otype d’une obligation religieuse subie, les jeunes couples catholiques vivent la constitution d'une grande famille comme un « choix positif » et le fruit d'un « discernement de couple ». Diane, 30 ans, responsable marketing et suivie par 29 000 abonnĂ©s sur Instagram, incarne cette modernitĂ©. MariĂ©e Ă  24 ans, elle avoue avoir Ă©tĂ© initialement « angoissĂ©e » par une image « un peu oppressante » de la famille nombreuse, avant que la rĂ©alitĂ© de la maternitĂ© ne transforme sa perspective.
    L’entourage et le mimĂ©tisme social jouent un rĂŽle crucial. Pour Louise, cet environnement est une Ă©vidence : elle est l'« aĂźnĂ©e d'une fratrie de cinq, et de 25 cousins ». Pour Diane, cĂŽtoyer d’autres familles nombreuses a un effet « inspirant » et « dĂ©culpabilisant », montrant « qu’il n’y a pas besoin que tout soit parfait pour accueillir un bĂ©bĂ© ». Cette valeur transmise est aussi au cƓur du tĂ©moignage de Philippine Chauvin, photographe et mĂšre de cinq enfants. « J’ai toujours entendu mes parents dire que chaque enfant Ă©tait une bĂ©nĂ©diction », explique-t-elle, une conviction qu’elle a partagĂ©e dans une vidĂ©o virale encourageant les jeunes Ă  ne pas attendre pour fonder une famille.

  4. 4. La force du "microcosme" : quand la communauté devient un village
    L'analyse sociologique de Yann Raison du Cleuziou révÚle un mécanisme clé de la vitalité de ce groupe.
    Le catholicisme ne se reproduit pas par les institutions mais par les familles.
    Cette reproduction n’a rien d’abstrait ; elle repose sur un rĂ©seau tangible qui crĂ©e un vĂ©ritable Ă©cosystĂšme de soutien, particuliĂšrement efficace en milieu urbain. Paroisses, scoutisme, bourses aux vĂȘtements et rĂ©seaux de babysitters forment un village solidaire qui relĂąche la pression sur le couple parental. Ce modĂšle communautaire contraste vivement avec l'individualisme de la sociĂ©tĂ© moderne, oĂč les jeunes parents peuvent rapidement faire l'expĂ©rience de l'isolement. Dans ces cercles, c'est au contraire l'absence d'enfant qui peut isoler un couple mariĂ©.

  5. 5. Une réponse à l'anxiété moderne : l'espérance comme moteur
    Face aux inquiĂ©tudes de la gĂ©nĂ©ration actuelle, de la crise Ă©cologique Ă  l'incertitude de l'avenir, ces familles apportent une rĂ©ponse singuliĂšre. Louise et Matthieu, parents de quatre enfants, retournent l’argument Ă©cologique avec un optimisme dĂ©sarmant.
    On nous a dĂ©jĂ  dit que ce n’était pas Ă©cologique, ou que c’était Ă©goĂŻste de faire venir des enfants dans ce monde qui va si mal. Mais ce sont nos enfants qui peuvent le changer !
    Cette attitude est profondĂ©ment enracinĂ©e dans la foi. Elle se nourrit d'une « confiance dans la Providence », comme le confie Diane. Pour VĂ©ronique Lonchamp, dĂ©lĂ©guĂ©e nationale famille Ă  la ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France, cette perspective est au cƓur du message chrĂ©tien : faire un enfant, malgrĂ© les crises, est avant tout un « acte d’espĂ©rance ».

    Plus qu'une question de foi
    Le phĂ©nomĂšne des familles nombreuses catholiques n'est pas simplement le fruit d'une doctrine, mais le rĂ©sultat d'un Ă©cosystĂšme complet. Il s'agit d'une boucle auto-renforcĂ©e oĂč un mariage prĂ©coce offre la fenĂȘtre biologique, un soutien communautaire solide attĂ©nue les charges logistiques et financiĂšres, et une culture partagĂ©e de l'espĂ©rance fournit le carburant psychologique.
  6. Alors que la société s'interroge sur la solitude et l'avenir, le modÚle de ces familles, au-delà de la foi, aurait-il quelque chose à nous apprendre sur la force du lien social ?
Ô Oriens - Les gandes antiennes de l'Avent

21/12/2025

Ô Oriens - Les gandes antiennes de l'Avent

Divin Soleil, ĂŽ JĂ©sus ! Vous venez nous arracher Ă  la nuit Ă©ternelle : soyez Ă  jamais bĂ©ni ! Mais combien vous exercez notre foi, avant de luire Ă  nos yeux dans toute votre splendeur ! Combien vous aimez Ă  voiler vos rayons, jusqu’à l’instant marquĂ© par votre PĂšre cĂ©leste, oĂč vous devez Ă©panouir tous vos feux ! Voici que vous traversez la JudĂ©e ; vous approchez de JĂ©rusalem ; le voyage de Marie et de Joseph tire Ă  son terme.

 

Sur le chemin, vous rencontrez une multitude d’hommes qui marchent en toutes les directions, et qui se rendent chacun dans sa ville d’origine, pour satisfaire Ă  l’Édit du dĂ©nombrement. De tous ces hommes, aucun ne vous a soupçonnĂ© si prĂšs de lui, ĂŽ divin Orient ! Marie, votre MĂšre, est estimĂ©e par eux une femme vulgaire ; tout au plus, s’ils remarquent la majestĂ© et l’incomparable modestie de cette auguste Reine, sentiront-ils vaguement le contraste frappant entre une si souveraine dignitĂ© et une condition si humble ; encore ont-ils bientĂŽt oubliĂ© cette heureuse rencontre. S’ils voient avec tant d’indiffĂ©rence la mĂšre, le fils non encore enfantĂ© Ă  la lumiĂšre visible, lui donneront-ils une pensĂ©e ?

 

Et cependant ce fils, c’est vous-mĂȘme, ĂŽ Soleil de justice ! Augmentez en nous la Foi, mais accroissez aussi l’amour. Si ces hommes vous aimaient, ĂŽ libĂ©rateur du genre humain, vous vous feriez sentir Ă  eux ; leurs yeux ne vous verraient pas encore, mais du moins leur cƓur serait ardent dans leur poitrine, ils vous dĂ©sireraient, et ils hĂąteraient votre arrivĂ©e par leurs vƓux et leurs soupirs.

 

O JĂ©sus, qui traversez ainsi ce monde que vous avez fait, et qui ne forcez point l’hommage de vos crĂ©atures, nous voulons vous accompagner dans le reste de votre voyage ; nous baisons sur la terre les traces bĂ©nies des pas de celle qui vous porte en son sein ; nous ne voulons point vous quitter jusqu’à ce que nous soyons arrivĂ©s avec vous Ă  l’heureuse BethlĂ©hem, Ă  cette Maison du Pain, oĂč enfin nos yeux vous verront, ĂŽ Splendeur Ă©ternelle, notre Seigneur et notre Dieu !

 

 

 

J'en connais deux qui vont hurler Ă  propos de cette version !

O clavis David

20/12/2025

O clavis David

O Fils de David, hĂ©ritier de son trĂŽne et de sa puissance, vous parcourez, dans votre marche triomphale, une terre soumise autrefois Ă  votre aĂŻeul, aujourd’hui asservie par les Gentils. Vous reconnaissez de toutes parts, sur la route, tant de lieux tĂ©moins des merveilles de la justice et de la misĂ©ricorde de JĂ©hovah votre PĂšre envers son peuple, au temps de cette ancienne Alliance qui tire Ă  sa fin.

BientĂŽt, le nuage virginal qui vous couvre Ă©tant ĂŽtĂ©, vous entreprendrez de nouveaux voyages sur cette mĂȘme terre ; vous y passerez en faisant le bien, et guĂ©rissant toute langueur et toute infirmitĂ©, et cependant n’ayant pas oĂč reposer votre tĂȘte. Du moins, aujourd’hui, le sein maternel vous offre encore un asile doux et tranquille, oĂč vous ne recevez que les tĂ©moignages de l’amour le plus tendre et le plus respectueux.

Mais, ĂŽ Seigneur ! il vous faut sortir de cette heureuse retraite ; il vous faut, LumiĂšre Ă©ternelle, luire au milieu des tĂ©nĂšbres ; car le captif que vous ĂȘtes venu dĂ©livrer languit dans sa prison. Il s’est assis dans l’ombre de la mort, et il y va pĂ©rir, si vous ne venez promptement en ouvrir les portes avec votre Clef toute-puissante !

Ce captif, ĂŽ JĂ©sus, c’est le genre humain, esclave de ses erreurs et de ses vices : venez briser le joug qui l’accable et le dĂ©grade ; ce captif, c’est notre cƓur trop souvent asservi Ă  des penchants qu’il dĂ©savoue : venez, ĂŽ divin LibĂ©rateur, affranchir tout ce que vous avez daignĂ© faire libre par votre grĂące, et relever en nous la dignitĂ© de vos frĂšres.

Dom Guéranger


 

ANTIENNE A L’ANGE GABRIEL.

O Gabriel ! Messager des cieux, qui es entrĂ© prĂšs de moi les portes fermĂ©es, et m’as dit cette parole : Vous concevrez et enfanterez ; on l’appellera Emmanuel !

 

Le nouvel archevĂȘque de New York

20/12/2025

Le nouvel archevĂȘque de New York

Cette nomination revĂȘt une signification toute particuliĂšre. Que cela plaise ou non, les États-Unis sont le pays le plus important au monde, et New York est la ville la plus importante des États-Unis. C’est en quelque sorte la caput mundi sĂ©culiĂšre, et son Ă©vĂȘque dispose d’une tribune planĂ©taire.

 

D’autre part, Ă©tant donnĂ© l’importance de ce siĂšge, il ne fait aucun doute que le pape LĂ©on s’est personnellement impliquĂ© dans cette nomination, et c’est prĂ©cisĂ©ment ce que nous attendions pour dĂ©duire l’orientation de son pontificat.

 

Les raisons invoquĂ©es par ce mĂ©dia pour attribuer Ă  Mgr Hicks l’appartenance aux rangs du « printemps franciscain » prĂȘtent Ă  rire ou font pitiĂ© ; on ne sait pas si elles sont le fruit de la mĂ©chancetĂ© ou de la sĂ©nilitĂ© des journalistes responsables. Ce qu’ils ont fait, c’est Ă©mettre des hypothĂšses sur la base de faits qui ne menaient pas nĂ©cessairement aux conclusions qu’ils souhaitaient. Ils n’ont pas fait ce que tout professionnel aurait fait, c’est-Ă -dire consulter les fidĂšles actuels du nouvel archevĂȘque ou, au moins, les mĂ©dias amĂ©ricains.

 

La premiĂšre raison Ă©tait d’affirmer que Hicks Ă©tait un proche du cardinal Cupich, un disciple de Bergoglio, comme nous le savons tous. En rĂ©alitĂ©, il a Ă©tĂ© formĂ© et Ă©tait un fidĂšle disciple du cardinal Francis George, prĂ©dĂ©cesseur de Cupich au siĂšge de Chicago et clairement conservateur, dĂ©fenseur explicite de la doctrine morale catholique traditionnelle et opposĂ© Ă  toute forme de relativisme doctrinal.

 

La deuxiĂšme raison Ă©tait d’affirmer que Mgr Hicks est un Ă©vĂȘque missionnaire et soucieux des pauvres, puisqu’il a passĂ© cinq ans de sa vie Ă  diriger un orphelinat pour enfants pauvres au Salvador et dans d’autres pays d’AmĂ©rique centrale.

 

Il s’agit lĂ , une fois de plus, de la mĂȘme vieille tactique : dans ce cas, partir du principe que tout missionnaire et tout prĂȘtre proche des pauvres est progressiste. Selon ce critĂšre, saint François Xavier, saint Vincent de Paul, MĂšre Teresa de Calcutta et Mgr Marcel Lefebvre lui-mĂȘme auraient appartenu Ă  cette faction. Il s’agit lĂ  de vertus chrĂ©tiennes fondamentales et cela en dit long sur Mgr Hicks qui a consacrĂ© une partie de sa vie Ă  ce service, laissant de cĂŽtĂ© le confort de la vie paroissiale aux États-Unis. Les auteurs de l’article veulent nous faire croire que tout « agent pastoral » qui se consacre au soin des pauvres adhĂšre Ă  la thĂ©ologie de la libĂ©ration ou Ă  sa version plus modĂ©rĂ©e mais tout aussi nĂ©faste, la thĂ©ologie du peuple.


L’article ajoute que le fait que LĂ©on accepte la dĂ©mission du cardinal conservateur Dolan du siĂšge new-yorkais sept mois seulement aprĂšs sa prĂ©sentation est un signe de l’inimitiĂ© qu’il lui porte et de sa volontĂ© d’imprimer rapidement un changement dans la direction de l’Église amĂ©ricaine.

 

Il ignore, ou ne veut pas savoir, que c’est le cardinal Dolan lui-mĂȘme qui a demandĂ© Ă  ĂȘtre remplacĂ©, car son archidiocĂšse est confrontĂ© Ă  de nombreux problĂšmes graves qu’il n’est plus en mesure de rĂ©soudre. Parmi ceux-ci, on peut citer la nĂ©cessitĂ© de rĂ©unir, par la vente de biens immobiliers, la somme de 300 millions de dollars pour indemniser les victimes d’abus sexuels commis par des prĂȘtres, et la pĂ©nurie profonde de vocations sacerdotales : pour une population de deux millions et demi de catholiques, il n’y a que 16 sĂ©minaristes.

D’autre part, le manque de professionnalisme dont font preuve les auteurs de l’article est surprenant, car il est facile de savoir que Mgr Hicks a Ă©tĂ© Ă©lu par 68 % de ses collĂšgues pour prĂ©sider l’une des commissions de la ConfĂ©rence Ă©piscopale. On peut donc difficilement parler d’un changement de direction de l’épiscopat amĂ©ricain.

 

Ce que les mĂ©dias ont rapportĂ© et les tĂ©moignages que l’on peut lire sur les rĂ©seaux sociaux des fidĂšles de Joliet concordent : Mgr Ronald Hicks est considĂ©rĂ© comme un pĂšre spirituel trĂšs proche des prĂȘtres et des fidĂšles, c’est un homme de priĂšre profonde et un promoteur du culte eucharistique, un fervent dĂ©fenseur de la messe traditionnelle (dans le diocĂšse de Joliet, Traditiones custodes n’a pratiquement pas Ă©tĂ© appliquĂ©) et un excellent administrateur.

 


DĂšs que la nouvelle a Ă©tĂ© confirmĂ©e, le site Rorate coeli, qui ne peut ĂȘtre soupçonnĂ© de progressisme, a commentĂ© ainsi : « Si c’est vrai, c’est un excellent choix ».

 

Deo gratias!

 

Source : Wanderer

 

O radix Jesse

18/12/2025

O radix Jesse

Vous voici donc en marche, ĂŽ Fils de JessĂ©, vers la ville de vos aĂŻeux. L’Arche du Seigneur s’est levĂ©e et s’avance, avec le Seigneur qui est en elle, vers le lieu de son repos. « Qu’ils sont beaux vos pas, ĂŽ Fille du Roi, dans l’éclat de votre chaussure » , lorsque vous venez apporter leur salut aux villes de Juda ! Les Anges vous escortent, votre fidĂšle Époux vous environne de toute sa tendresse, le ciel se complaĂźt en vous, et la terre tressaille sous l’heureux poids de son CrĂ©ateur et de son auguste Reine. Avancez, ĂŽ MĂšre de Dieu et des hommes, Propitiatoire tout-puissant oĂč est contenue la divine Manne qui garde l’homme de la mort ! Nos cƓurs vous suivent, vous accompagnent, et, comme votre Royal ancĂȘtre , nous jurons « de ne point entrer dans notre maison, de ne point monter sur notre couche, de ne point clore nos paupiĂšres, de ne point donner le repos Ă  nos tempes, jusqu’à ce que nous ayons trouvĂ© dans nos cƓurs une demeure pour le Seigneur que vous portez, une tente pour le Dieu de Jacob. » Venez donc, ainsi voilĂ© sous les flancs trĂšs purs de l’Arche sacrĂ©e, ĂŽ rejeton de JessĂ©, jusqu’à ce que vous en sortiez pour briller aux yeux des peuples, comme un Ă©tendard de victoire. Alors les rois vaincus se tairont devant vous, et les nations vous adresseront leurs vƓux. HĂątez-vous, ĂŽ Messie ! Venez vaincre tous nos ennemis, et dĂ©livrez-nous.

CrÚches dans les mairies : la République doit assumer son héritage culturel

18/12/2025

CrÚches dans les mairies : la République doit assumer son héritage culturel

L’article d’Alexandra Borchio Fontimp s’inscrit dans un dĂ©bat rĂ©current qui agite la sociĂ©tĂ© française chaque hiver : la place des symboles d'origine chrĂ©tienne dans l’espace rĂ©publicain. Pour l'auteure, la question dĂ©passe le cadre cultuel pour toucher Ă  l’identitĂ© profonde de la nation.

 

Elle articule son argumentation autour de trois axes principaux :

 

Le refus de « l'amnĂ©sie » rĂ©publicaine : À l'occasion des 120 ans de la loi de 1905, la sĂ©natrice rappelle que la laĂŻcitĂ© ne doit pas signifier l'effacement de l'histoire. Elle souligne que nos jours fĂ©riĂ©s, notre littĂ©rature et notre morale sont imprĂ©gnĂ©s d'un hĂ©ritage chrĂ©tien qui a façonnĂ© l'humanisme français.

 

Une dimension culturelle et populaire : S'appuyant sur un sondage indiquant que 79 % des Français sont favorables aux crÚches (1), elle transforme l'objet religieux en un objet patrimonial. La crÚche devient une « scÚne familiÚre » liée à l'enfance et à l'art de vivre, particuliÚrement dans le Sud de la France.

 

L'enjeu économique et artisanal : L'article met en avant la réalité concrÚte des territoires, notamment en Provence et dans les Alpes-Maritimes. La fabrication des santons et les marchés de Noël représentent un dynamisme local et un savoir-faire artisanal qu'il serait, selon elle, absurde de sacrifier au nom d'une interprétation restrictive de la loi.

 


En conclusion, Alexandra Borchio Fontimp livre un plaidoyer pour une France qui « ne se renie pas ». Elle invite Ă  ne pas percevoir la crĂšche comme une menace pour la neutralitĂ© de l'État, mais comme le tĂ©moignage d'une continuitĂ© historique. Pour la sĂ©natrice, assumer cet hĂ©ritage est la condition d'une nation confiante, "capable de faire cohabiter ses traditions avec les exigences de la modernitĂ© rĂ©publicaine". Roulement de tambours !

 

(1) de fait, c'est le sondage qui est intĂ©ressant : Selon un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publiĂ© ce dimanche 7 dĂ©cembre, 79% des Français (mĂȘme 2 sympathisants sur 3 de la gauche, soit 65%) sont en faveur de la prĂ©sence de crĂšches de NoĂ«l dans les mairies.

Christophe Guilluy : Le réveil de la « Périphéria » face à l'astre mort métropolitain

18/12/2025

Christophe Guilluy : Le réveil de la « Périphéria » face à l'astre mort métropolitain

Un duel symbolique : les blindés contre le vivant
Pour Christophe Guilluy, l’image des blindĂ©s face aux Ă©leveurs en AriĂšge n’est pas qu’un incident de maintien de l’ordre, c’est une scĂšne de « dĂ©civilisation » au sens premier. Il y voit une réédition de La Guerre des mondes, oĂč une technostructure froide tente d’asservir un monde de producteurs qu’elle ne comprend plus.

« Cette scĂšne dĂ©voile la nature profonde de l’affrontement entre MĂ©tropolia et PĂ©riphĂ©ria. [...] Les vrais dĂ©civilisĂ©s sont d’abord les fondateurs de MĂ©tropolia, cette machine Ă  broyer les existences. »

 

Selon le gĂ©ographe, le modĂšle mĂ©tropolitain est dĂ©sormais un « astre mort ». SurendettĂ©, tertiarisĂ© Ă  l'excĂšs et enfermĂ© dans des bulles culturelles, il a sacrifiĂ© l’agriculture et l’industrie sur l’autel du libre-Ă©change (Mercosur).

 

Le basculement de la puissance
L'un des points forts de l'entretien est le constat d'un basculement géographique du pouvoir. La puissance ne résiderait plus dans les tours de la Silicon Valley ou de Londres, mais dans les villes productives de la périphérie, comme Bourges ou Saint Charles (USA).

 

Le retour du producteur : Le XXIe siĂšcle appartient Ă  ceux qui maĂźtrisent les bases industrielles et agricoles.

 

La fin de l'attraction urbaine : Les métropoles s'enfoncent, au propre comme au figuré, sous le poids de leur propre modÚle.

 

La victoire de la « majoritĂ© ordinaire » : Guilluy affirme que la Guerre des mondes est en passe d'ĂȘtre gagnĂ©e par PĂ©riphĂ©ria.

 

« La vraie puissance, elle, se trouve dans les villes qui produisent, inventent et résistent : Périphéria est en marche. »

 

Une révolte de l'ùme contre le tableur Excel

Guilluy souligne que la crise actuelle, à l'instar de celle des « gilets jaunes », est avant tout existentielle et transcendante. Il oppose l'éleveur, « celui qui élÚve moralement », à une administration qui ne jure que par les data et les tableurs.

 

Le soutien massif de l'opinion publique à ces mouvements s'explique, selon lui, par une résonance spirituelle :

« L’argent n’est pas — et ne sera jamais — leur motivation. [...] Pour ceux que la transcendance effraie, souvenons-nous d’Hugo : "La rĂ©alitĂ©, c’est l’ñme !" »

Effectivement , le vrai problĂšme n'est pas politique, mais culturel et surtout spirituel. Nos chers Ă©vĂȘques, et eux seuls, ont la clé  se rĂ©veilleront-ils ?.  

 

 

L'autonomie politique des classes populaires
Sur le plan politique, l'entretien balaie l'idĂ©e de l'homme providentiel. Guilluy dĂ©crit un mouvement « bottom-up » (du bas vers le haut) oĂč les citoyens ont dĂ©jĂ  construit leur propre diagnostic, rendant les clivages gauche-droite obsolĂštes.

 

Le « soft power » des classes populaires s'articule désormais autour de quatre piliers non négociables :

Le travail (réindustrialisation).

L’État-providence (services publics).

La sécurité.

La régulation des flux migratoires.

 


Christophe Guilluy nous livre ici une vision prophĂ©tique : celle d'une France qui refuse d'ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de son identitĂ© et de sa capacitĂ© de production. Si « MĂ©tropolia » a encore la montre, la « PĂ©riphĂ©ria », elle, semble avoir le temps. Le futur appartiendrait Ă  ceux qui, face Ă  la technostructure, choisissent de rester debout pour leurs troupeaux et leur terre.

Ave Maria !

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Petit lexique de la pensée de Christophe Guilluy


MĂ©tropolia DĂ©signe la « France des mĂ©tropoles » mondialisĂ©es. C’est le territoire des Ă©lites dirigeantes, des cadres supĂ©rieurs et d’une Ă©conomie dĂ©matĂ©rialisĂ©e (services, finance). Pour Guilluy, c’est un modĂšle en fin de cycle, un « astre mort » qui brille encore mais ne produit plus de richesse rĂ©elle.

 

PĂ©riphĂ©ria La « France pĂ©riphĂ©rique », composĂ©e des zones rurales, des petites et moyennes villes. Longtemps dĂ©peinte comme fragile, elle est pour l'auteur le nouveau centre de la puissance rĂ©elle, car c’est lĂ  que se situent la production (agriculture, industrie) et la rĂ©sistance culturelle.

 

La majoritĂ© ordinaire Elle regroupe les classes populaires et les classes moyennes qui vivent en dehors des grandes mĂ©tropoles. Guilluy la dĂ©crit comme une force sociologique autonome qui ne suit plus les consignes des partis traditionnels et qui porte une demande de dignitĂ© « existentielle » plutĂŽt que purement matĂ©rielle.

 

Soft Power des classes populaires Contrairement au « hard power » (le pouvoir politique ou militaire), c’est l’influence culturelle et intellectuelle que la base exerce sur le sommet. C’est la capacitĂ© de la majoritĂ© ordinaire Ă  imposer ses thĂšmes (travail, sĂ©curitĂ©, identitĂ©) dans le dĂ©bat public sur le temps long, forçant les Ă©lites Ă  s'y adapter.

 

La technostructure L'appareil administratif, politique et expert (souvent liĂ© Ă  l'Union europĂ©enne ou Ă  la haute fonction publique) qui dirige le pays par les chiffres, les donnĂ©es et les tableurs Excel. Guilluy l'accuse d'ĂȘtre devenue aveugle aux rĂ©alitĂ©s humaines et sensibles du terrain.

 

DĂ©civilisation (version Guilluy) Loin d’ĂȘtre un simple manque de politesse, la dĂ©civilisation est ici le processus par lequel le modĂšle Ă©conomique globalisĂ© dĂ©truit les structures sociales, les mĂ©tiers (producteurs) et les liens humains qui fondent une sociĂ©tĂ© stable.