Le blog du Temps de l'Immaculée.
05/12/2024
04/12/2024
Selon des informations récoltées par La Croix, le Vatican envisage d'interdire la messe tridentine au pèlerinage de Chartres en 2025, en raison de non-conformités aux règles sur le rite ancien établies par le motu proprio Traditionis custodes.
Cette décision potentielle provoque l'inquiétude des organisateurs, Notre-Dame de Chrétienté, et une réaction mitigée de l'évêque de Chartres.
Le cardinal britannique Arthur Roche, auteur des textes restreignant la célébration de la messe traditionnelle, estime que les organisateurs de Notre-Dame de Chrétienté ne respecteraient pas les normes.
L’évêque de Chartres, Mgr Philippe Christory s'en remet à Rome : « Si quelqu’un doit décider de quelque chose, c’est le pape ».
Un retour aux origines du pèlerinage où les messes furent célébrées en plein air pendant de très nombreuses années.
Jean de Tauriers dit ne pas s’inquiéter : « Ce pèlerinage a commencé en dehors des cathédrales. Peut-être que ce sera le cas en 2025, ce serait triste mais ça ne nous empêchera pas et ça ne limitera ni notre ardeur, ni notre nombre. »
04/12/2024
03/12/2024
03/12/2024
Depuis 2000 ans, Celle qui a mis au monde le Rédempteur, Marie de Nazareth, est connue, aimée, chantée, célébrée sur tous les continents plus qu’aucune autre créature ; Elle est la perle du Créateur ;la beauté, la bonté, la pureté, l’humilité et l’amour qui rayonne de Marie peuvent facilement rejoindre toutes les âmes qui cherchent Dieu et veulent donner un sens à leur vie. Notre monde souffre de l’absence de Beau.
Mais la beauté dépasse le cadre artistique, elle est liée au Bien et au Vrai. L’art participe à quelque chose de surnaturel puisqu’il a pour objet de créer de la beauté ; ce n’est ni une agression, ni un jeu ni une provocation. C’est la reproduction libre du beau, non de la seule beauté naturelle, mais de la beauté idéale, un lien secret entre des solitudes qui s’ignorent, un vieux langage qui nous parle des choses éternelles. Marie est là, toute proche, pour guider les hommes de l’art dans leurs recherches ; les plus grands génies de l’univers ont mis leurs pinceaux et leurs plumes au service de la Très Sainte Vierge.
« les arts confessent Dieu, et tout en cherchant la Beauté, ils trouvent le plus souvent des motifs pour rencontrer la Vérité. » Jean Paul II
Mais comment tirer l’infini du fini ? comment fonder l’objectivité sur la subjectivité, la transcendance sur l’immanence ?
Là est la difficulté de l’art, mais aussi sa gloire : arriver à l’âme par le corps. Ce que l’artiste réussit à exprimer dans ce qu’il crée n’est qu’une lueur de la splendeur qui lui a traversé l’esprit pendant quelques instants. Il contemple l’œuvre de son inspiration, y percevant comme l’écho du mystère de la création, auquel Dieu, seul Créateur de toutes choses, veut en quelque sorte l’associer. Et s’il y a quelque chose de divin dans tout art, c’est parce que justement l’art est une création : c’est le fruit d’un souffle, une étincelle de divinité qui affecte le cœur et les sens.
Une œuvre d’art qui amène les larmes aux bords des yeux ne provoque pas de jouissance, mais dans notre nature exilée dans l’imparfait, elle évoque déjà sur notre terre un paradis révélé. L’art est avec la religion ce qui nous communique le sentiment de l’éternité, et tout œuvre d’où ressort quelque reflet de beauté chante, sans le savoir bien souvent, la gloire du Père.
Marie est là pour purifier et recentrer notre imaginaire ; il n’y a que sous sa protection que l’inspiration est juste. Confions donc notre travail à celle qui est la porte du ciel et nous conduit à son fils.
Nos œuvres ne seront belles que si elles débordent d’un cœur possédé par la grâce :« pour peindre les choses du Christ, il faut vivre avec le Christ. » s’exclamait le bienheureux Fra Angelico.
Le langage de l’art est un langage d’amour : « Je cherche deux notes qui s’aiment… » disait Mozart. La beauté comme la vérité met la joie dans le cœur de l’homme, c’est le fruit précieux qui résiste à l’usure du temps, suscite l’enthousiasme et unit les générations.
Le beau est ce qui nous réunit le plus facilement et le plus mystérieusement.
Aussi pour qu’une œuvre soit belle et délecte l’intelligence, Saint Thomas d’Aquin énumère trois conditions :
-L’intégrité, car l’intelligence ne goûte pas l’être incomplet.
-La proportion, « ce rien qui est tout et donne le sourire aux choses. »
-Le resplendissement, qui laisse transparaître la splendeur de l’âme, la pensée de l’homme, la pensée divine qui s’y reflètent.
Le bon goût, comme la vérité ne s’impose pas, il persuade ; il possède ce privilège de s’inscrire dans la durée. Eduquer à la beauté, à l’admiration, c’est développer la faculté de contempler mais aussi éveiller le sens critique, créer une passerelle entre représentation et signification, apprendre à communier à l’esprit des choses, s’en nourrir, méditer, comparer pour choisir.
C’est aussi apprendre à maîtriser nos sens : car tout ce qui diminue l’homme, ne peut servir l’art, fruit propre de l’homme. En morale, une très haute vertu rayonne toujours de beauté : ne parlons-nous pas d’une belle âme ?
L’œuvre d’art est donc un pont jeté entre Dieu et les hommes, entre le surnaturel et le matériel ; elle doit manifester les choses invisibles par les visibles, nous conduire à l’adoration, à la méditation et nous permettre d’approfondir notre Foi notre Espérance, notre Charité. En art il faut tout aimer : la nature, la science, son prochain.
Prions Marie pour prendre le chemin par lequel on atteint son amour qui fait pleuvoir sur nous ses grâces et dilater les puissances créatrices. Dans un monde de décomposition du sens esthétique et de tâtonnements des expressions artistiques, où l’individualisme semble rejeter l’objectivité du beau, interrogeons nous sur la finalité de l’art. Celui- ci est d’abord le témoignage d’une quête spirituelle car l’art est le beau surnaturel, et les choses ne sont belles qu’en vue du bien, le beau étant lui-même un bien.
Marc ALIBERT
Architecte du Patrimoine
Prix Renaissance des Arts
Source : Le Salon Beige
02/12/2024
Vatican News
«Soyez certains que la foi et l'espérance font des miracles». C’est une lettre d’encouragement que le Pape François adresse au peuple du Nicaragua, lundi 2 décembre. Sans faire clairement référence aux souffrances endurées par les catholiques du pays, le Souverain pontife tient à «redire l’affection» qu’il porte au peuple nicaraguayen, «Je suis avec vous, surtout en ces jours où vous célébrez la neuvaine de l'Immaculée Conception.»
«C'est précisément dans les moments les plus difficiles, lorsqu'il devient humainement impossible de comprendre ce que Dieu attend de nous, que nous sommes appelés à ne pas douter de sa sollicitude et de sa miséricorde.», écrit François, invitant à renouveler la «confiance filiale» en Dieu et «la fidélité à l’Eglise».
À de nombreuses reprises ces derniers mois, François s’est tenu aux côtés du peuple du Nicaragua. En août dernier, il s’adressait à lui lors de l’Angélus, ««Au peuple bien aimé du Nicaragua: je vous encourage à renouveler votre espérance en Jésus. Souvenez-vous que l’Esprit Saint guide toujours l’histoire vers des projets plus hauts. Que la Vierge Immaculée vous protège dans les moments d’épreuve et vous fasse sentir sa tendresse maternelle. Que la Sainte Vierge accompagne le peuple bien aimé du Nicaragua!»
Regardons la Vierge Immaculée
En ce début de l’Avent, le Souverain pontife invite à se tourner vers la Vierge Immaculée, «elle est le témoignage éclatant de cette confiance», écrit-il.
Le Pape qui encourage une Église et un peuple de majorité catholique en souffrance, qui s’apprête à célébrer la neuvaine de l’Immaculé Conception, «L'une des formes de dévouement et de consécration qui manifeste la joie d'être ses enfants préférés" est la douce expression: « Qui cause tant de joie ? La Conception de Marie !».
L’année dernière, au moins deux processions honorant l’Immaculée Conception avaient été interdites. Cette année, François espère que la célébration de l’Immaculée Conception «apportera l'encouragement dont vous avez besoin dans vos difficultés, vos incertitudes et vos épreuves.»
En août de cette année, le gouvernement de Daniel Ortega avait imposé une nouvelle loi pour les Églises du pays, elles doivent désormais payer des impôts sur les offrandes et les dons. Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme avait alors exprimé sa «profonde inquiétude», déclarant que l'initiative du gouvernement nicaraguayen était en fait une «attaque contre la liberté de religion et la liberté d'association» et appelant à la «garantie et la protection des libertés humaines fondamentales».
02/12/2024
Pour nombre de ces catholiques d’outre-Atlantique, on peut penser que cette position est le résultat d’un double choc : découverte de la liturgie traditionnelle et des problèmes posés par Vatican II, et constat des déclarations et actes contestables, au vu de la doctrine constante de l’Eglise, du pape François. Le sédévacantisme semble être dès lors la solution évidente (pour ne pas dire la solution de facilité)… Mais c’est une « impasse » et elle constitue un danger pour les âmes, assure Mgr Athanasius Schneider, évêque auxiliaire d’Astana.
Cela n’empêche pas le devoir de rappeler l’intégralité de la doctrine de l’Eglise.
Il vient de livrer une longue réflexion à ce sujet à LifeSiteNews, dont je vous propose ci-dessous ma traduction intégrale. Certains intertitres ont été ajoutés par nos soins. – Jeanne Smits.
*
Pour trancher la question cruciale de la validité du pontificat du pape François, le principe directeur le plus sûr reste la pratique qui a prévalu dans l’histoire de l’Eglise et qui a permis de résoudre les cas de renonciations ou d’élections pontificales présumées invalides. Le sensus perennis ecclesiae s’est manifesté à travers cette pratique prévalente.
L’application ad litteram (à la lettre) du principe de légalité ou celle du positivisme juridique ne furent pas considérées comme un principe absolu dans la grande pratique de l’Eglise, puisque la réglementation de l’élection papale est seulement une loi humaine (positive), et non pas une loi divine (révélée).
La loi humaine qui régit l’accession à la charge pontificale ou la révocation de la charge pontificale doit être subordonnée au plus grand bien de l’Eglise tout entière : en l’occurrence, il s’agit de l’existence réelle du chef visible de l’Eglise et de la certitude quant à cette existence pour l’ensemble du corps de l’Eglise, clergé et fidèles.
Cette existence visible du chef et la certitude de cette existence sont exigées par la nature même de l’Eglise. L’Eglise universelle ne peut exister très longtemps sans un Pasteur suprême visible, sans le successeur de Pierre, puisque l’activité vitale de l’Eglise universelle dépend de son chef visible, comme par exemple la nomination des évêques diocésains et des cardinaux, nominations qui requièrent l’existence d’un pape valide. A son tour, le bien spirituel des fidèles dépend de la nomination valide d’un évêque, puisque dans le cas d’une nomination épiscopale invalide (en raison d’un pape invalide), les prêtres n’auraient pas de juridiction pastorale (par exemple pour entendre les confessions ou pour assister aux mariages).
Les dispenses et indulgences que seul le Pontife romain accorde, toutes destinées au bien spirituel et au salut éternel des âmes, dépendent également de cette existence et de cette certitude. L’application en l’espèce du principe de la suppléance de juridiction en l’espèce porterait atteinte à la caractéristique de la visibilité de l’Eglise ; elle correspondrait fondamentalement à la position de la théorie sédévacantiste.
L’acceptation de la possibilité d’une vacance prolongée du Saint-Siège (sedisvacantia papalis) conduit facilement à l’esprit de sédévacantisme, qui constitue en dernière analyse une sorte de phénomène sectaire et quasi-hérétique apparu au cours des soixante dernières années en raison des problèmes liés à Vatican II et aux papes conciliaires et postconciliaires.
Le bien spirituel et le salut éternel des fidèles est la loi suprême du système normatif de l’Eglise. C’est pour cette raison qu’existe le principe du supplet ecclesia (« l’Eglise supplée ») ou de la sanatio in radice (« convalidation radicale »), c’est-à-dire que l’Eglise complémente ce qui était contraire au droit positif humain, dans le cas des sacrements, qui exigent des facultés juridictionnelles, par exemple la confession, le mariage, la confirmation, les charges des intentions des messes.
Guidé par ce principe authentiquement pastoral, l’instinct de l’Eglise a également appliqué le principe du supplet ecclesia ou de la sanatio in radice aux cas de doute sur une renonciation ou une élection pontificale. Concrètement, la sanatio in radice d’une élection pontificale invalide s’est exprimée à travers l’acceptation pacifique et moralement universelle du nouveau Pontife par l’épiscopat et par le peuple catholique, et par le fait que ce Pontife élu, supposément invalide, a été nommé dans le Canon de la Messe par la quasi-totalité du clergé catholique.
L’histoire de l’Eglise constitue en la matière une source d’enseignement très sûre. La plus longue vacance du Siège apostolique a duré deux ans et neuf mois (du 29 novembre 1268 au 1er septembre 1271). C’est aussi l’époque où vécut saint Thomas d’Aquin. Le pape Grégoire VI est devenu pape en achetant la papauté à son prédécesseur Benoît IX en 1045 moyennant une forte somme d’argent. Cependant, l’Eglise romaine a toujours considéré Grégoire VI comme un pape valide, et même Hildebrand, qui devint plus tard le pape saint Grégoire VII, considérait Grégoire VI comme un pape légitime, en dépit de la manière illégitime par laquelle celui-ci était devenu pape.
Le pape Urbain VI fut élu sous la très forte pression et les menaces du peuple de Rome. Certains cardinaux électeurs avaient même craint pour leur vie. Telle était l’atmosphère de l’élection d’Urbain VI en 1378. Lors du couronnement du nouveau pape, tous les cardinaux électeurs lui rendirent hommage et le reconnurent comme pape au cours des premiers mois de son pontificat. Cependant, après quelques mois, certains cardinaux, en particulier les cardinaux français, ont commencé à douter de la validité de l’élection en raison de la situation menaçante qui l’avait entourée et de la pression morale qu’ils avaient subie au cours de l’élection. C’est pourquoi ces cardinaux ont élu un nouveau pape, Clément VII, un Français qui a choisi Avignon comme résidence. Lui et ses successeurs ont toujours été considérés par l’Eglise romaine comme des antipapes (voir les éditions de l’Annuario Pontificio). C’est ainsi que commença l’une des crises les plus désastreuses de l’histoire de l’Eglise, le Grand Schisme d’Occident, qui dura près de quarante ans, déchirant l’unité de l’Eglise et portant un si grand préjudice au bien spirituel des âmes.
L’Eglise romaine a toujours reconnu Urbain VI comme un pape valide, malgré les facteurs probablement invalidants de son élection. Le fait que même des saints comme saint Vincent Ferrier aient reconnu pendant un temps l’antipape Clément VII comme seul pape valide n’est pas un argument convaincant, car les saints ne sont pas infaillibles dans toutes leurs opinions. Le même saint Vincent Ferrier a ensuite rejeté l’antipape d’Avignon Clément VII et a reconnu le pape de Rome.
Le pape saint Célestin V a renoncé à sa charge sous la pression et les insinuations du puissant cardinal Benedetto Gaetani, qui lui succéda sous le nom de Boniface VIII en 1294. En raison de ces circonstances, une partie des fidèles et du clergé de l’époque n’a jamais reconnu Boniface VIII comme pape valide. Cependant, l’Eglise romaine a considéré que Boniface VIII était un pape légitime, car l’acceptation de Boniface VIII par l’écrasante majorité de l’épiscopat et des fidèles a guéri « à la racine » les éventuelles circonstances invalidantes de la renonciation de Célestin V et de l’élection de Boniface VIII.
L’explication ci-après du professeur Roberto de Mattei démontre de manière convaincante l’incohérence des théories de l’invalidité du pontificat du pape François :
Peu a importé le fait que Monseigneur Georg Gänswein, dans une déclaration à LifeSiteNews le 14 février 2019, ait réaffirmé la validité de la renonciation de Benoît XVI à l’office pétrinien, en déclarant qu’« il n’y a qu’un seul pape légitimement élu – et c’est François ». L’idée d’une éventuelle redéfinition du ministère papal avait déjà été lancée.
Certains affirment que l’intention du pape Benoît était de conserver le pontificat, en supposant que la fonction puisse se scinder en deux, mais il s’agit là d’une erreur substantielle, car la nature monarchique et unitaire du pontificat est de droit divin.
Dieu seul juge les intentions alors que le droit canonique se limite à évaluer le comportement extérieur des baptisés. « Une phrase bien connue du droit canonique… affirme que De internis non iudicat praetor : un juge ne juge pas les choses intérieures », écrit De Mattei.
Si le pape Benoît était le seul pape valide et légitime, que se serait-il passé après sa mort ? De Mattei écrit : « Le paradoxe est que les sophismes juridiques sont utilisés pour prouver l’invalidité de la renonciation de Benoît, mais ensuite pour résoudre le problème de la succession de Benoît ou de François, des solutions extra-canoniques devraient être utilisées » (cf. Les inconnues de la fin d’un pontificat ; initialement dans Corrispondenza Romana, juillet 2020).
Pourquoi la théorie de l’invalidité du pontificat de François est une impasse
L’hypothèse de l’invalidité de la renonciation de Benoît XVI, et donc de l’invalidité du pontificat de François, est en fait une impasse, un cul-de-sac. Pendant onze ans, le Siège apostolique aurait été vacant de facto, puisque Benoît XVI n’a fait aucun acte de gouvernement, aucune nomination épiscopale ou cardinalice, aucun acte de dispense, d’indulgences, etc. De ce fait, l’Eglise universelle serait paralysée dans sa dimension visible. Une telle hypothèse équivaudrait en pratique à la position du sédévacantisme.
Depuis onze ans, toutes les nominations de nonces apostoliques, d’évêques diocésains et de cardinaux, toutes les dispenses pontificales et toutes les indulgences accordées et utilisées par les fidèles auraient été nulles et non avenues et auraient entraîné des conséquences néfastes pour le bien spirituel des âmes (évêques illégitimes, juridictions épiscopales invalides, etc.). Tous les cardinaux nommés par le pape François seraient invalides, c’est-à-dire qu’ils ne seraient pas cardinaux, et cela s’appliquerait à la majeure partie du collège cardinalice actuel.
Envisageons cette situation purement hypothétique : si Benoît XVI avait été un pape extrêmement libéral et quasiment hérétique et qu’il avait renoncé [au pontificat] en 2013 dans des circonstances semblables à celles qui se sont produites en 2013 (présentant donc des éléments possibles d’invalidité), et si un nouveau pape à l’esprit absolument traditionnel avait ensuite été élu, et si ce nouveau pape – dont on pourrait présumer l’élection invalide en raison de la renonciation invalide de son prédécesseur libéral et de la violation de certaines normes du conclave – avait commencé à réformer l’Eglise au sens catholique véritable du terme : en nommant de bons évêques et de bons cardinaux, en prononçant des professions de foi ou des déclarations ex cathedra pour défendre la foi catholique contre les erreurs actuelles au sein de l’Eglise, aucun bon cardinal, évêque ou catholique [laïque] ne considérerait dès lors ce nouveau pape, à 100 % catholique, comme un pape illégitime, ni ne demanderait sa renonciation et le retour de l’ancien pontife libéral à la tête de l’Eglise.
Autre situation hypothétique : si tous les cardinaux nommés par Jean-Paul II et Benoît XVI venaient à mourir, le Collège des cardinaux serait composé uniquement de cardinaux nommés par le pape François. Mais selon la théorie du pontificat invalide de François, ils seraient tous des non-cardinaux, et il n’y aurait donc plus de Collège des cardinaux. Il s’ensuivrait qu’il n’y aurait pas d’électeurs valides pouvant procéder à une nouvelle élection pontificale. La loi qui dispose que les cardinaux sont les seuls électeurs valables du pape est en vigueur depuis le XIe siècle et a été entérinée par les pontifes romains. Par conséquent, seul un pontife romain est compétent pour modifier la loi relative à l’élection pontificale et pour entériner une règle qui autoriserait des électeurs qui ne sont pas des cardinaux. Hypothétiquement, si l’on suit la théorie du pontificat invalide de François, lorsque tous les cardinaux nommés avant l’élection du pape François seraient décédés, il ne serait pas possible d’élire valablement un nouveau pontife. L’Eglise serait dans une impasse, un cul-de-sac.
L’hypothèse selon laquelle Benoît XVI était le seul pape valide et que, par conséquent, le pape François est un pape invalide, contredit non seulement la pratique éprouvée et raisonnable de la grande tradition de l’Eglise, mais aussi le simple bon sens. De plus, dans ce cas, on absolutise l’aspect légal, c’est-à-dire, dans notre cas, les normes humaines de la renonciation et de l’élection pontificale, au détriment du bien des âmes, puisqu’on introduit une incertitude sur la validité des actes de gouvernement de l’Eglise, ce qui porte atteinte à la nature visible de l’Eglise. En outre, on s’approche de la mentalité du sédévacantisme. La voie plus sûre (via tutior) et l’exemple de la pratique constante de la grande tradition de l’Eglise doivent être suivis également dans le cas présent.
De la réfutation du sédévacantisme au devoir de prier pour le pape
La bonne façon de réagir au comportement déroutant du pape François est de lui adresser publiquement des remontrances sur ses erreurs. Cela dit, il faut le faire avec tout le respect qui lui est dû. Ensuite, il faut faire une profession de foi en précisant les vérités que le pape François a contredites ou sapées par ses ambiguïtés. Ensuite, il faut faire des actes de réparation. Il faut aussi demander à Dieu la grâce de la conversion du pape François et l’intervention divine pour résoudre cette crise sans précédent. Il n’en reste pas moins que le pape François est certainement le pape valide.
Notre Seigneur Jésus-Christ tient le gouvernail de la barque de l’Eglise dans ses mains, même au plus fort des pires tempêtes, au nombre desquelles pourrait figurer le pontificat d’un pape doctrinalement ambigu. Ces tempêtes sont toutefois relativement courtes, comparées à d’autres grandes crises survenues au cours des deux mille ans d’existence de l’Eglise militante.
Au milieu de la confusion et de la tempête dans la vie de l’Eglise de notre temps, Notre Seigneur se lèvera et menacera les vents et la mer (voir Mt. 8:24), et un temps de calme, de sécurité doctrinale, de sacralité liturgique et de sainteté des prêtres, des évêques et des papes sera accordé. Dans une situation qui, à vue humaine, semble sans issue, nous devons renouveler notre foi inébranlable en la vérité divine affirmant que les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre l’Eglise catholique.
+ Athanasius Schneider, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Sainte-Marie in Astana
Traduction par Jeanne Smits
30/11/2024
– Pourquoi avoir fait ce recueil sur le Pèlerinage de Chrétienté, dont vous êtes l’un des fondateurs ?
– Après bientôt un demi-siècle d’existence, il s’agit de considérer ce pèlerinage à l’aune des intuitions qui l’ont inspiré et des écrits qui l’ont accompagné au fil des ans. D’où ce sous-titre : « Propos de route et jalons pour l’histoire ». Ce recueil de textes divers, échelonnés sur plus de quarante ans, constitue en quelque sorte un livre blanc pour juger sur pièces de ses intentions. Il ne prétend pas dire toute la vérité du pèlerinage, lequel n’est évidemment pas exempt (comme ces textes) de critiques ni de faiblesses, mais révéler substantiellement son esprit depuis les origines. Esprit inscrit dans une « contextualisation » précise (comme on dit aujourd’hui), qui est celle de la crise religieuse post-conciliaire. En nous retrempant ainsi dans « l’esprit des origines » – qui se voulait aussi comme un esprit de croisade derrière l’appel de Jean-Paul II à la France – et au vu de la croissance du pèlerinage, nous sommes cependant d’autant plus fiers d’y avoir participé – comme pauvre cause instrumentale avec nos amis du Centre Charlier – que nous nous en sentons bien indignes…
Cette rétrospective induit en même temps une prospective ou une réflexion autour des notions de Chrétienté, de Tradition et de Mission (cf. nos annexes). Celle-ci vise surtout à montrer que nous ne cherchons pas à revenir en arrière, à être des pèlerins d’hier pas plus d’ailleurs que des pèlerins de demain, mais surtout des pèlerins d’aujourd’hui, autrement dit des pèlerins de toujours, perigini : étrangers au monde dans l’exacte mesure où l’esprit du monde est étranger à Dieu. C’est en cherchant Dieu, au-delà du monde et du temps, que les moines ont bâti la Chrétienté sans le préétablir… Ce livre s’inscrit d’ailleurs dans la préparation de l’année sainte 2025 dont le thème est « Pèlerins de l’espérance » !
– Qu’est-ce qui, selon vous, caractérise le Pèlerinage de Chrétienté dans la durée?
– Aux trois piliers désormais bien connus (Tradition-Chrétienté-Mission), j’ajouterais trois particularités connexes :
L’importance des laïcs selon la juste orientation de Vatican II pour la promotion du laïcat chrétien. Conçu, organisé et dirigé par des laïcs, le pèlerinage échappe ainsi depuis sa création à ce que le pape François appelle le (mauvais) cléricalisme (tant en interne qu’en externe), ce qui explique peut-être son ressort, sa concorde et sa longévité. Il y a en effet une grâce d’état liée au laïcat, non seulement à la jeunesse (comme disait André Charlier) mais aux familles et particulièrement aux parents qui ont la charge éducative et temporelle de transmettre la foi qu’ils ont eux-mêmes reçue de leurs parents. Sans être de l’Église enseignante, ils ont leur juste mot à dire en la matière et ils n’ont pas besoin de mandat pour ce faire. Dans les années 80, avec l’appui de prêtres amis, les organisateurs du pèlerinage ne se sont pas privés d’user de ce droit élémentaire, comme d’autres l’avaient fait avant eux (Lemaire et Madiran face à la révolution catéchétique et liturgique, les Scouts d’Europe devant la réforme SDF, le MJCF, les écoles indépendantes…).
L’importance de la piété filiale : le pèlerinage s’inscrit dans une continuité (cf. le préambule historique d’Yves Chiron) avec des sources d’inspiration revendiquées, de saint Louis à Péguy et aux Charlier (laïcs précisément !), sans oublier Czestochowa et Le Mesnil-Saint-Loup, etc… Nous ne prétendons rien inventer sous l’inspiration de je ne sais quelle nouvelle Pentecôte charismatique. Pèlerins d’espérance parce que pèlerins de toujours, ni de demain ni d’hier ! En quête du Royaume et donc du salut des âmes. Notre volonté missionnaire est fondée sur l’Évangile et la Tradition. Une Pentecôte de Chrétienté !
L’importance de la forme donnée à la société (dont dépend le bien ou le mal des âmes, selon Pie XII) ou de la royauté sociale du Christ. Car si son Royaume est au dedans de nous et n’est pas de ce monde (d’où la distinction des pouvoirs spirituel et temporel et le concept de saine et légitime laïcité de l’État), il a forcément un rayonnement sur notre vie sociale et politique au sens large. C’est l’objet de l’encyclique Quas Primas de Pie XI dont nous fêterons aussi l’an prochain le centenaire : « Les hommes ne sont pas moins soumis à l’autorité du Christ dans leur vie collective que dans leur vie privée. » Pas moins mais d’une manière autre évidemment comme on feint de ne pas le comprendre. Bien sûr la communauté surnaturelle de personnes qu’est l’Église fondée par le Christ ne se confond pas avec la société temporelle de familles qu’est la nation (voulue par le Créateur) et que l’Église doit informer (au sens philosophique) quelque soit l’unité ou la division de croyances en place. Mais si l’Église ne peut plus y trouver une certaine correspondance culturelle, ses fidèles devront forcément agir en contre-culture, comme pour les premiers chrétiens (ou au sein des dictatures modernes), avec ce que Benoît XVI appelait des « minorités créatives » ou des « oasis de chrétienté ». C’est notre conviction militante qui s’incarne dans un combat contre-révolutionnaire, pour un « lit de camp » à offrir au surnaturel, selon le mot de Péguy, qui n’est pas sans rappeler la parabole évangélique du terrain et de la semence, qui résume notre « théologie politique »…
– Quel bilan portez-vous sur cette aventure spirituelle contemporaine, cet « appel » de Chartres ?
– À vues humaine et historique, c’est une incontestable réussite qui étonne étant donné les entraves humaines, religieuses et médiatico-politiques que le pèlerinage a dû souvent surmonter. Si réduite soit cette réussite, elle correspond visiblement à une aspiration de notre jeunesse et de notre époque pour la vraie religion, transcendante et exigeante. À un besoin d’identité chrétienne également dans un monde qui fait tout pour la renier. Elle constitue, nous semble t-il, une preuve vivante de la résilience et de la résurgence de l’esprit de chrétienté malgré l’apostasie et la sécularisation. Un reproche vivant aussi à ceux qui, parmi les catholiques (dits progressistes), ont voulu témérairement refouler cette grâce de l’héritage spirituel et des (re)commencements dont parle Chesterton : – Laissez-nous faire l’expérience de la Chrétienté !
En termes surnaturels, cette aventure providentielle ne dépend pas de nous et il faut rester humble devant ce succès. Car la vertu théologale d’espérance justement nous fait dépasser la seule logique de l’ordre temporel pour nous faire entrer dans l’ordre surnaturel qui peut nous apprendre également les leçons de l’insuccès, d’une certaine stérilité, le mystère de l’obscurité et de l’ensevelissement, finalement le mystère de la Croix et la fécondité du Sacrifice : « Si le grain de blé ne meurt… » On pense par exemple à l’épopée de Jeanne d’Arc ou aux chrétiens d’Orient. Il y a des réussites spirituelles visibles en ce monde mais aussi des échecs productifs, des clartés et des nuits de la foi, qui se suivent et s’enchaînent dans le mystère de l’espérance et des fins dernières. Sachons gouter et méditer pour l’heure les mystères joyeux plutôt que douloureux de cette route de Chartres en pèlerins de l’espérance !
Source : l'Appel de Chartres via le Salon Beige
29/11/2024
La Tilma, des découvertes prodigieuses !
Que s’est-il passé au juste ? Le tissu appartenant à Juan Diego dans lequel se trouvaient des fleurs et sur lequel le visage de la Sainte Vierge s’est imprimé, renferme des trésors de découvertes que la technologie moderne révèle et continuera de révéler aux hommes de notre époque. Un exemple : dans les yeux de la Vierge Marie, on a pu identifier le visage des personnes présentes le jour où Juan Diego est venu voir l’évêque des lieux en apportant la preuve de la véracité de son message : des roses de Castille et surtout l’image qui s’est formée sur sa tilma… Cette découverte prodigieuse est loin d’être la seule !
Des témoignages bouleversants
Le film bientôt diffusé dans les salles revient sur l’histoire des apparitions. Il rassemble de nombreux témoignages de personnes converties après s’être rendues en pèlerinage à Mexico, sur le lieu des apparitions. Les apparitions de Notre Dame de Guadalupe ont bouleversé le visage du Mexique, pays devenu profondément chrétien. On sait que 9 millions d’indiens se sont convertis en seulement 10 ans.
David Caron Olivares, spécialiste des apparitions du Mexique, est interviewé par Jeanne Smits et Armel Joubert des Ouches (vidéo 52') :
Source : article de Michel Janva
Photo d'illustration : Juan Carlos Fonseca Mata, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
29/11/2024
Au-delà des complaisances et de la mise en dhimitude volontaire du « pays légal » français, l’enlèvement de Boualem Sansal fait immédiatement penser à ce que fut la piraterie algéroise qui porta sur des dizaines de milliers d’Européens. Des malheureux qui, pour la plupart, finirent leurs jours sous les chaines avant d’être enterrés dans la banlieue d’Alger dans ce qui, avant la conquête française de 1830, était désigné comme le « cimetière des chrétiens ».
C’est en effet par dizaines de milliers que des hommes, des femmes et des enfants européens furent pris en mer ou enlevés à terre par les pirates d’Alger. De 1689 à 1697, Marseille perdit ainsi 260 navires ou barques de pêche et plusieurs milliers de marins et de passagers, tous ayant été réduits en esclavage. En 1718, la comtesse du Bourk qui avait embarqué à Sète pour rejoindre son mari ambassadeur en Espagne, fut ainsi capturée en mer avec ses enfants, dont la petite Marie-Anne âgée de 9 ans.
Dans une intéressante mise au point publiée en 2004 et consacrée aux captifs britanniques intitulée Face à la violence des Etats barbaresques, quelques voix d’esclaves britanniques (en ligne), Joëlle Harel explique comment les pirates algérois avaient imposé une sorte d’octroi-tribut aux nations chrétiennes, ce qui produisait une source de revenus quasiment illimitée à la Régence d’Alger. Le Danemark consacrait ainsi 15% de ses revenus commerciaux en méditerranée au tribut versé à Alger afin de garantir la sécurité de ses navires. L’auteur montre également que les Etats d’Europe payèrent cet octroi-tribut essentiellement sous forme de munitions et d’armements. Ainsi, et pendant plusieurs siècles, l’Europe fournit-elle paradoxalement les meilleures armes et les experts militaires nécessaires à leur utilisation, à ses pires ennemis (Harel, 2004 :4-5).
Dans son célèbre livre paru en 2003 et intitulé L’Islam et la mer, la mosquée et le matelot (VII°-XX° siècle), Xavier de Planhol a quant à lui détaillé ce type de fourniture :
« En 1680, la Hollande fournissait à Alger 8 pièces canons, 50 livres de balles avec les accessoires, 40 mâts,500 barils de poudre, 5000 boulets et un vaisseau de câbles et d’agrès et s’engageait à faire de même tous les ans. En 1711, elle donnait 8 canons de bronze, 16 de fer, 24 affûts et 7000 boulets, 600 barils de poudre ; 800 fusiils,400 lames d’épée, 25 mâts et 8 gros câbles. En 1731 la Suède envoyait 800 barils de poudre,8 gros câbles, 50 mâts, 800 fusils,800 sabres,40 pièces de canons et 6000 boulets (Planhol, 2003 :174).
Cet octroi-tribut ne garantissait cependant pas la sécurité des navires britanniques puisque, en 1616, Alger détenait 450 vaisseaux de commerce anglais, et, au cours de la seule année 1625, mille marins et pêcheurs de Plymouth furent capturés, certains à moins de 30 miles des côtes (Harel, 2004 :8). Selon Fernand Braudel (1993) La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, entre 1600 et 1640 environ 800 navires de commerce britanniques furent arraisonnés en Méditerranée et 12 000 marins ou passagers capturés. Entre 1660 et 1730, environ 20 000 britanniques furent détenus en esclavage, essentiellement à Alger.
En 1682, afin de tenter de mettre un terme à cette véritable saignée, l’Angleterre conclut un traité de paix bien inégal avec Alger car, en échange de promesses qui ne furent guère tenues, elle lui livra un énorme matériel de guerre tout en lui abandonnant 350 bâtiments de commerce capturés, ainsi que leurs équipages devenus esclaves et qui ne furent semble-t-il pas libérés. Quant à l’affront fait au consul anglais qui avait été attelé à une charrue, il fut diplomatiquement « oublié » (Harel, 2004 :12).
Ces raids se poursuivirent jusqu’au début du XIX° siècle. Ainsi, Ciro, petit port de Calabre fut-il attaqué et razzié à trois reprises en 1803 et deux en 1804.
Grâce aux rapports des pères des Ordres religieux dits de « rédemption des captifs », qu’il s’agisse de l’Ordre des Trinitaires fondé par Jean de Matha et Félix de Valois, ou des Pères de la Merci, les Mercédaires, un ordre religieux fondé par Pierre Nolasque, nous connaissons les noms de milliers d’esclaves rachetés, ainsi que leurs villes ou villages d’origine, cependant que, faute de moyens, des dizaines de milliers d’autres ne le furent pas et moururent dans les chaînes.
En 1643, le Père Lucien Héraut, prêtre de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, rentra en France avec 50 malheureux Français qu’il venait de racheter aux esclavagistes algérois. Faute de moyens, la mort dans l’âme, il avait laissé derrière lui plusieurs milliers d’autres Français, sans compter les milliers d’esclaves appartenant aux autres nations européennes.
Dans une lettre d’une grande puissance de témoignage adressée à Anne d’Autriche, Reine-Régente du royaume de France, le père Héraut se fit l’interprète des captifs, s’adressant à la reine en leur nom, afin de lui demander une aide financière pour les racheter. Une lettre qui devrait clore les prétentions et les exigences d’excuses des descendants des esclavagistes algérois :
« Larmes et clameurs des Chrestiens françois de nation, captifs en la ville d’Alger en Barbarie, adressées à la reine régente, par le R. P. Lucien Heraut, Religieux de l’Ordre de la Trinité et Rédemption des Captifs, 1643.
« (…) ainsi qu’il arrive ordinairement aux vassaux de vostre Majesté, qui croupissent miserablement dans l’horrible esclavage (…) cette mesme necessité addresse aux pieds de sa clemence et Royalle bonté, les larmes et soupirs de plus de deux milles François de nation Esclaves en la seule ville d’Alger en Barbarie, à l’endroit desquels s’exerce les plus grandes cruautés que l’esprit humain puisse excogiter, et les seuls esprits infernaux inventer.
Ce n’est pas, Madame, une simple exaggeration (…) de ceux, qui par malheur sont tombés dans les griffes de ces Monstres , et qui ont ressenty, comme nous, leur infernalle cruauté, pendant le long sejour d’une dure captivité, les rigueurs de laquelle nous experimentons de jour en jour par des nouveaux tourments: la faim, le soif, le froid, le fer, et les gibets (…) mais il est certain que les Turcs et Barbares encherissent aujourd’hui par-dessus tout cela, inventans journellement de nouveaux tourments, contre ceux qu’ils veulent miserablement prostituer, notamment à l’endroit de la jeunesse, captive de l’un et l’autre sexe, afin de la corrompre à porter à des pechés si horribles et infames, qu’ils n’ont point de nom, et qui ne se commettent que parmys ces monstres et furies infernales et ceux qui resistent à leurs brutales passions, sont écorchez et dechirez à coup de bastons, les pendants tous nuds à un plancher par les pieds, leur arrachant les ongles des doigts, brullant la plante des pieds avec des flambeaux ardents, en sorte que bien souvent ils meurent en ce tourment.(…)
Les empalements sont ordinaires, et le crucifiment se pratique parmy ces maudits barbares, en cette sorte ils attachent le pauvre patient sur une manière d’echelle, et lui clouent les deux pieds, et les deux mains à icelle, puis après ils dressent ladite Eschelle contre une muraille en quelque place publique, où aux portes et entrées des villes (…) et demeurent aussi quelque fois trois ou quatre jours à languir sans qu’il soit permis à aucun de leur donner soulagement.
D’autres sont écorchez tous vifs, et quantitez de bruslez à petit feu à la moindre accusation et sans autre forme de procez, sont trainez à ce rigoureux supplice, et là attachez tout nuds avec une chaine à un poteau, et un feu lent tout autour rangé en rond, de vingt-cinq pieds ou environ de diametre, afin de faire rostir à loisir, et cependant leur servir de passe-temps, d’autres sont accrochez aux tours ou portes des villes, à des pointes de fer, où bien souvent ils languissent fort long temps ».
Pour en savoir plus, on se reportera à deux de mes livres :
- Esclavage, l’histoire à l’endroit
- Algérie, l’histoire à l’endroit
28/11/2024
L’ancienne ministre considère que l’Homme est en péril et que l’on veut faire de lui un esclave. Pour conjurer cette sombre analyse, elle détaille huit grands chantiers stratégiques et indique, à l’aide de très nombreux exemples, les leviers qu’elle a pu expérimenter pour une action politique vraiment féconde : "il s’agit de mettre son casque et commencer à rebâtir". A ceux qui verraient dans ces mémoires étonnantes et d’actualité, un testament… Christine Boutin apporte un démenti cinglant en continuant de porter le fer et la polémique. Ainsi, malgré les reproches, la femme politique s’en prend directement au président Macron : "J’affirme que Macron est possédé. Je dis cela avec mes mots, mais Macron a pactisé avec des puissances qui ne sont pas celles de la vie et du respect de la vie !".
27/11/2024
« La Vierge m’a appris à prier la couronne du Rosaire des 7 douleurs parce qu’elle disait que se préparait une tragédie pour le Rwanda. La Madone nous a demandé de changer notre style de vie, d’aimer les sacrements, de faire pénitence, de prier sans cesse en récitant le Rosaire des 7 douleurs pour la conversion du cœur de ceux qui se sont éloignés de Dieu, et d’être humbles en demandant pardon et en pardonnant. »
Mgr Augustin Misago, Evêque de Gikongoro (sur ouest du Rwanda), commente :
« Le pardon est un élément central du message évangélique… Sans le pardonen effet on ne peut construire une société fondée sur l’Évangile. Sans le pardon il ne peut y avoir de société saine mais seulement une société déchirée ».
Mgr Misago rappelle la stupeur et l’inquiétude générées par le récit des voyantes :
« Aujourd’hui nous pouvons dire qu’il y a eu une prédiction du drame rwandais, mais je me souviens que le 15 août 1982, à la fête de l’Assomption, les voyantes au lieu de voir la Vierge pleine de joie, ont été témoins de terribles visions, effrayantes, de cadavres d’où jaillissaient d’abondants flots de sang, laissés sans sépultures sur les collines. Personne ne savait ce que signifiaient ces terribles images. Maintenant on peut relire les événements et penser qu’elles pouvaient être une vision de ce qui est arrivé au Rwanda mais aussi dans la région des Grands Lacs où le sang coule, au Burundi, en Ouganda, et dans la République Démocratique du Congo ».
L'évêque de Gikongoro ajoute que le message de la Vierge à Kibeho concerne toute l’humanité. « Il faut une conversion des cœurs pour obtenir une plus grande justice. Nous vivons dans une situation de déséquilibre mondial où les riches continuent à s’enrichir et les pauvres à s’appauvrir. C’est une situation honteuse que chacun devra évaluer selon sa conscience ».