Le blog du Temps de l'Immaculée.
24/12/2025
Le scandale de la Croix est connu mais il nous fait souvent oublier celui de la NativitĂ©. Le Fils de Dieu se prĂ©sente comme un enfant, placĂ© dans une mangeoire. Marie porte une grossesse virginale et Joseph, quelques semaines plus tard, doit fuir en Ăgypte pour sauver sa famille. La naissance du Sauveur survient dans la prĂ©caritĂ© et la menace. Elle renverse les attentes dâun peuple qui espĂ©rait un chef capable dâĂ©craser les oppresseurs. Dieu vient pourtant comme un enfant. Une troupe cĂ©leste innombrable loua Dieu cette nuit-lĂ et le Ciel se rĂ©jouit dâun Ă©vĂ©nement que la Terre ne comprend pas :
« Dieu manifeste dâabord sa grandeur dans les formes les plus humbles. Le Fils de Dieu naĂźt dâune Vierge et est dĂ©posĂ© dans une mangeoire, parce quâil nây avait pas de place pour eux Ă lâhĂŽtellerie. De ce que le monde juge insignifiant surgit pourtant le plus grand. » (cardinal R. Prevost â LĂ©on XIV, homĂ©lie de NoĂ«l 2023)
Les oppositions Ă la crĂšche
Ce scandale perdure. Les oppositions rĂ©currentes Ă la prĂ©sence de crĂšches dans les bĂątiments publics le montrent, et ceux qui refusent de reconnaĂźtre les droits de Dieu sur la sociĂ©tĂ© ont raison de percevoir un enjeu. La crĂšche ne constitue pas un Ă©lĂ©ment folklorique et ne relĂšve pas de la simple dĂ©coration hivernale. Elle marque un point de bascule dans lâhistoire humaine. LâhumanitĂ© se trouve condamnĂ©e ; le Verbe sâincarne et ouvre la voie du Salut. Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă nouveau dans lâHistoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain :
« Dieu est entrĂ© dans lâhistoire de lâhumanitĂ© et, comme homme, il est devenu son sujet, lâun des milliards, tout en Ă©tant Unique. Par lâIncarnation, Dieu a donnĂ© Ă la vie humaine la dimension quâil voulait donner Ă lâhomme dĂšs son premier instant, et il lâa donnĂ©e dâune maniĂšre dĂ©finitive, de la façon dont lui seul est capable, selon son amour Ă©ternel et sa misĂ©ricorde, avec toute la libertĂ© divine ; il lâa donnĂ©e aussi avec cette munificence qui, devant le pĂ©chĂ© originel et toute lâhistoire des pĂ©chĂ©s de lâhumanitĂ©, devant les erreurs de lâintelligence, de la volontĂ© et du cĆur de lâhomme, nous permet de rĂ©pĂ©ter avec admiration les paroles de la liturgie : âHeureuse faute qui nous valut un tel et un si grand RĂ©dempteur!â » (Jean-Paul II, Redemptor Hominis).
Une vérité essentielle
La NativitĂ© enseigne cependant une vĂ©ritĂ© essentielle : Dieu nâa pas imposĂ© sa venue. LâIncarnation passe par le fiat de Marie et par lâobĂ©issance de Joseph. La Providence nâannule pas la libertĂ©. Elle la sollicite. Elle sâappuie sur elle. Lâattente dâun chef puissant laissait croire que la dĂ©livrance viendrait par une rupture spectaculaire. Dieu commence par le consentement silencieux des justes. Du pont Milvius Ă Tolbiac, dâOrlĂ©ans Ă LĂ©pante, la Providence veille, mais cela suppose toujours une action humaine. Dieu veut notre participation au combat.
« Le refus contemporain souligne, malgrĂ© lui, la portĂ©e exacte du mystĂšre : Dieu entre Ă nouveau dans lâHistoire et vient contester les prĂ©tentions absolues du pouvoir humain. »
La bataille pour la fin de vie reprendra dĂšs janvier. Le gouvernement cherche Ă imposer une nouvelle Ă©tape dans lâeffacement de la loi naturelle. Les municipales sâenclenchent ensuite. Les candidatures se multiplieront. Chacun voudrait apparaĂźtre comme lâhomme providentiel de son quartier en pensant dĂ©jĂ aux Ă©chĂ©ances prĂ©sidentielles. Le jeu politique produit son agitation habituelle. Il ne rĂ©soudra pas les questions essentielles.
Le temps de NoĂ«l peut offrir un autre cadre. Les fĂȘtes liturgiques constituaient, en temps de chrĂ©tientĂ©, une vĂ©ritable trĂȘve. Il sâagit donc de mettre Ă profit ces jours pour prier, pour se rendre disponible Ă la grĂące, pour demander au Christ de rĂ©gner dâabord dans nos cĆurs. Ce travail intĂ©rieur conditionne lâefficacitĂ© de nos engagements futurs. La sociĂ©tĂ© ne changera pas sans conversion personnelle. Le combat politique ne portera pas de fruits durables sans fidĂ©litĂ© spirituelle.
La NativitĂ© rappelle que Dieu agit dans lâHistoire par des cĆurs disponibles et des volontĂ©s droites. Il ne supprime ni la responsabilitĂ© ni lâeffort. Il les Ă©claire et les ordonne.
24/12/2025
Le Messie (HWV 56) est un oratorio en anglais composĂ© en 1741 par George Frideric Handel. Le texte a Ă©tĂ© compilĂ© Ă partir de la Bible du roi Jacques et du psautier de Coverdale par Charles Jennens. Il a Ă©tĂ© jouĂ© pour la premiĂšre fois Ă Dublin le 13 avril 1742 et a Ă©tĂ© créé Ă Londres prĂšs d'un an plus tard. AprĂšs un accueil initialement modeste du public, l'oratorio a gagnĂ© en popularitĂ©, devenant finalement l'une des Ćuvres chorales les plus connues et les plus frĂ©quemment jouĂ©es de la musique occidentale.
Le chĆur Megaron est l'un des meilleurs chĆurs de jeunes europĂ©ens. Son Ă©nergie, sa virtuositĂ© et sa compĂ©tence dĂ©passent l'entendement rationnel.
Le chĆur de chambre Megaron a Ă©tĂ© fondĂ© en octobre 2003 Ă l'initiative de Damijan MoÄnik, compositeur et chef d'orchestre, et a rĂ©uni d'anciens Ă©lĂšves du lycĂ©e classique diocĂ©sain de l'institution Saint-Stanislav Ă Ljubljana, qui avaient auparavant Ă©tĂ© actifs dans divers ensembles choraux et avaient reçu une Ă©ducation musicale dans un ou plusieurs des cinq chĆurs du lycĂ©e classique diocĂ©sain. Ă ce titre, le chĆur de chambre Megaron reprĂ©sente le sommet de la pyramide chorale de l'institution Saint-Stanislav. Au cours des seize annĂ©es qui ont suivi sa crĂ©ation, le chĆur de chambre Megaron est devenu un chĆur de grande qualitĂ© qui se produit rĂ©guliĂšrement en SlovĂ©nie, mais aussi en Autriche, en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Pologne, aux Ătats-Unis et au Canada, se forgeant ainsi une rĂ©putation tant dans son pays qu'Ă l'Ă©tranger.
Voici un extrait de cet oratorio.
Magnifique !
L'Ćuvre en entier lors d'un autre concert :
23/12/2025
O Emmanuel ! Roi de Paix ! Vous entrez aujourdâhui dans JĂ©rusalem, la ville de votre choix ; car câest lĂ que vous avez votre Temple. BientĂŽt vous y aurez votre Croix et votre SĂ©pulcre ; et le jour viendra oĂč vous Ă©tablirez auprĂšs dâelle votre redoutable tribunal. Maintenant, vous pĂ©nĂ©trez sans bruit et sans Ă©clat dans cette ville de David et de Salomon. Elle nâest que le lieu de votre passage, pour vous rendre Ă BethlĂ©hem. Toutefois, Marie votre mĂšre, et Joseph son Ă©poux, ne la traversent pas sans monter au Temple, pour y rendre au Seigneur leurs vĆux et leurs hommages : et alors sâaccomplit, pour la premiĂšre fois, lâoracle du ProphĂšte AggĂ©e qui avait annoncĂ© que la gloire du second Temple serait plus grande que celle du premier. Ce Temple, en effet, se trouve en ce moment possĂ©der une Arche dâAlliance bien autrement prĂ©cieuse que celle de MoĂŻse, mais surtout incomparable Ă tout autre sanctuaire quâau ciel mĂȘme, parla dignitĂ© de Celui quâelle contient. Câest le LĂ©gislateur lui-mĂȘme qui est ici, et non plus simplement la table de pierre sur laquelle la Loi est gravĂ©e. Mais bientĂŽt lâArche vivante du Seigneur descend les degrĂ©s du Temple, et se dispose Ă partir pour BethlĂ©hem, oĂč lâappellent dâautres oracles. Nous adorons, ĂŽ Emmanuel ! Tous vos pas Ă travers ce monde, et nous admirons avec quelle fidĂ©litĂ© vous observez ce qui a Ă©tĂ© Ă©crit de vous, afin que rien ne manque aux caractĂšres dont vous devez ĂȘtre douĂ©, ĂŽ Messie, pour ĂȘtre reconnu par votre peuple. Mais souvenez-vous que lâheure est prĂšs de sonner, que toutes choses se prĂ©parent pour votre NativitĂ©, et venez nous sauver ; venez, afin dâĂȘtre appelĂ© non plus seulement Emmanuel, mais JĂ©sus, câest-Ă -dire Sauveur.
Dom Guéranger, l'année liturgique
23/12/2025
Aujourd'hui, cet optimisme s'est Ă©vaporĂ©, remplacĂ© par le diagnostic glacial d'un effondrement qu'il juge non plus seulement possible, mais programmĂ©. Dans un entretien au JDD de ce 21 dĂ©cembre, l'ancien conseiller de la Maison-Blanche fonde son analyse sur un signal qu'il juge dĂ©cisif : le fait que l'Europe soit « relĂ©guĂ©e Ă la page 29 » du document de stratĂ©gie nationale amĂ©ricaine. Pour lui, le sort est jetĂ©. Son analyse pour la France est devenue radicale, mĂȘlant crise financiĂšre, rupture civilisationnelle et spectre de la violence. Voici les quatre piliers interconnectĂ©s de sa nouvelle vision.
22/12/2025
O Roi des nations ! Vous approchez toujours plus de cette BethlĂ©hem oĂč vous devez naĂźtre. Le voyage tire Ă son terme, et votre auguste MĂšre, quâun si doux fardeau console et fortifie, va sans cesse conversant avec vous par le chemin.
Elle adore votre divine majestĂ©, elle remercie votre misĂ©ricorde ; elle se rĂ©jouit dâavoir Ă©tĂ© choisie pour le sublime ministĂšre de servir de MĂšre Ă un Dieu. Elle dĂ©sire et elle apprĂ©hende tout Ă la fois le moment oĂč enfin ses yeux vous contempleront. Comment pourra-t-elle vous rendre les services dignes de votre souveraine grandeur, elle qui sâestime la derniĂšre des crĂ©atures ?
Comment osera-t-elle vous Ă©lever dans ses bras, vous presser contre son cĆur, vous allaiter Ă son sein mortel ? Et pourtant, quand elle vient Ă songer que lâheure approche oĂč, sans cesser dâĂȘtre son fils, vous sortirez dâelle et rĂ©clamerez tous les soins de sa tendresse, son cĆur dĂ©faille et lâamour maternel se confondant avec lâamour quâelle a pour son Dieu, elle est au moment dâexpirer dans cette lutte trop inĂ©gale de la faible nature humaine contre les plus fortes et les plus puissantes de toutes les affections rĂ©unies dans un mĂȘme cĆur.
Mais vous la soutenez, ĂŽ DĂ©sirĂ© des nations ! Car vous voulez quâelle arrive Ă ce terme bienheureux qui doit donner Ă la terre son Sauveur, et aux hommes la Pierre angulaire qui les rĂ©unira dans une seule famille.
Soyez bĂ©ni dans les merveilles de votre puissance et de votre bontĂ©, ĂŽ divin Roi ! et venez bientĂŽt nous sauver, vous souvenant que lâhomme vous est cher, puisque vous lâavez pĂ©tri de vos mains. Oh ! Venez, car votre Ćuvre est dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©e ; elle est tombĂ©e dans la perdition ; la mort lâa envahie : reprenez-la dans vos mains puissantes, refaites-la ; sauvez-la ; car vous lâaimez toujours, et vous ne rougissez pas de votre ouvrage.
22/12/2025
Lorsquâils ne sont pas dans leurs ateliers situĂ©s au Lion dâAngers dans le Maine-et-Loire ou au pied de calvaires Ă restaurer des cimetiĂšres ou des croix en bordure de route, les bĂ©nĂ©voles de SOS Calvaires, tous amoureux du patrimoine catholique de France, montent au sommet de montagnes, pour remplacer ou rĂ©parer des calvaires abimĂ©s par le temps.
Un film d'Armel Joubert des Ouches.
21/12/2025
Divin Soleil, ĂŽ JĂ©sus ! Vous venez nous arracher Ă la nuit Ă©ternelle : soyez Ă jamais bĂ©ni ! Mais combien vous exercez notre foi, avant de luire Ă nos yeux dans toute votre splendeur ! Combien vous aimez Ă voiler vos rayons, jusquâĂ lâinstant marquĂ© par votre PĂšre cĂ©leste, oĂč vous devez Ă©panouir tous vos feux ! Voici que vous traversez la JudĂ©e ; vous approchez de JĂ©rusalem ; le voyage de Marie et de Joseph tire Ă son terme.
Sur le chemin, vous rencontrez une multitude dâhommes qui marchent en toutes les directions, et qui se rendent chacun dans sa ville dâorigine, pour satisfaire Ă lâĂdit du dĂ©nombrement. De tous ces hommes, aucun ne vous a soupçonnĂ© si prĂšs de lui, ĂŽ divin Orient ! Marie, votre MĂšre, est estimĂ©e par eux une femme vulgaire ; tout au plus, sâils remarquent la majestĂ© et lâincomparable modestie de cette auguste Reine, sentiront-ils vaguement le contraste frappant entre une si souveraine dignitĂ© et une condition si humble ; encore ont-ils bientĂŽt oubliĂ© cette heureuse rencontre. Sâils voient avec tant dâindiffĂ©rence la mĂšre, le fils non encore enfantĂ© Ă la lumiĂšre visible, lui donneront-ils une pensĂ©e ?
Et cependant ce fils, câest vous-mĂȘme, ĂŽ Soleil de justice ! Augmentez en nous la Foi, mais accroissez aussi lâamour. Si ces hommes vous aimaient, ĂŽ libĂ©rateur du genre humain, vous vous feriez sentir Ă eux ; leurs yeux ne vous verraient pas encore, mais du moins leur cĆur serait ardent dans leur poitrine, ils vous dĂ©sireraient, et ils hĂąteraient votre arrivĂ©e par leurs vĆux et leurs soupirs.
O JĂ©sus, qui traversez ainsi ce monde que vous avez fait, et qui ne forcez point lâhommage de vos crĂ©atures, nous voulons vous accompagner dans le reste de votre voyage ; nous baisons sur la terre les traces bĂ©nies des pas de celle qui vous porte en son sein ; nous ne voulons point vous quitter jusquâĂ ce que nous soyons arrivĂ©s avec vous Ă lâheureuse BethlĂ©hem, Ă cette Maison du Pain, oĂč enfin nos yeux vous verront, ĂŽ Splendeur Ă©ternelle, notre Seigneur et notre Dieu !
J'en connais deux qui vont hurler Ă propos de cette version !
21/12/2025
20/12/2025
O Fils de David, hĂ©ritier de son trĂŽne et de sa puissance, vous parcourez, dans votre marche triomphale, une terre soumise autrefois Ă votre aĂŻeul, aujourdâhui asservie par les Gentils. Vous reconnaissez de toutes parts, sur la route, tant de lieux tĂ©moins des merveilles de la justice et de la misĂ©ricorde de JĂ©hovah votre PĂšre envers son peuple, au temps de cette ancienne Alliance qui tire Ă sa fin.
BientĂŽt, le nuage virginal qui vous couvre Ă©tant ĂŽtĂ©, vous entreprendrez de nouveaux voyages sur cette mĂȘme terre ; vous y passerez en faisant le bien, et guĂ©rissant toute langueur et toute infirmitĂ©, et cependant nâayant pas oĂč reposer votre tĂȘte. Du moins, aujourdâhui, le sein maternel vous offre encore un asile doux et tranquille, oĂč vous ne recevez que les tĂ©moignages de lâamour le plus tendre et le plus respectueux.
Mais, ĂŽ Seigneur ! il vous faut sortir de cette heureuse retraite ; il vous faut, LumiĂšre Ă©ternelle, luire au milieu des tĂ©nĂšbres ; car le captif que vous ĂȘtes venu dĂ©livrer languit dans sa prison. Il sâest assis dans lâombre de la mort, et il y va pĂ©rir, si vous ne venez promptement en ouvrir les portes avec votre Clef toute-puissante !
Ce captif, ĂŽ JĂ©sus, câest le genre humain, esclave de ses erreurs et de ses vices : venez briser le joug qui lâaccable et le dĂ©grade ; ce captif, câest notre cĆur trop souvent asservi Ă des penchants quâil dĂ©savoue : venez, ĂŽ divin LibĂ©rateur, affranchir tout ce que vous avez daignĂ© faire libre par votre grĂące, et relever en nous la dignitĂ© de vos frĂšres.
Dom Guéranger
ANTIENNE A LâANGE GABRIEL.
O Gabriel ! Messager des cieux, qui es entrĂ© prĂšs de moi les portes fermĂ©es, et mâas dit cette parole : Vous concevrez et enfanterez ; on lâappellera Emmanuel !
20/12/2025
Cette nomination revĂȘt une signification toute particuliĂšre. Que cela plaise ou non, les Ătats-Unis sont le pays le plus important au monde, et New York est la ville la plus importante des Ătats-Unis. Câest en quelque sorte la caput mundi sĂ©culiĂšre, et son Ă©vĂȘque dispose dâune tribune planĂ©taire.
Dâautre part, Ă©tant donnĂ© lâimportance de ce siĂšge, il ne fait aucun doute que le pape LĂ©on sâest personnellement impliquĂ© dans cette nomination, et câest prĂ©cisĂ©ment ce que nous attendions pour dĂ©duire lâorientation de son pontificat.
Les raisons invoquĂ©es par ce mĂ©dia pour attribuer Ă Mgr Hicks lâappartenance aux rangs du « printemps franciscain » prĂȘtent Ă rire ou font pitiĂ© ; on ne sait pas si elles sont le fruit de la mĂ©chancetĂ© ou de la sĂ©nilitĂ© des journalistes responsables. Ce quâils ont fait, câest Ă©mettre des hypothĂšses sur la base de faits qui ne menaient pas nĂ©cessairement aux conclusions quâils souhaitaient. Ils nâont pas fait ce que tout professionnel aurait fait, câest-Ă -dire consulter les fidĂšles actuels du nouvel archevĂȘque ou, au moins, les mĂ©dias amĂ©ricains.
La premiĂšre raison Ă©tait dâaffirmer que Hicks Ă©tait un proche du cardinal Cupich, un disciple de Bergoglio, comme nous le savons tous. En rĂ©alitĂ©, il a Ă©tĂ© formĂ© et Ă©tait un fidĂšle disciple du cardinal Francis George, prĂ©dĂ©cesseur de Cupich au siĂšge de Chicago et clairement conservateur, dĂ©fenseur explicite de la doctrine morale catholique traditionnelle et opposĂ© Ă toute forme de relativisme doctrinal.
La deuxiĂšme raison Ă©tait dâaffirmer que Mgr Hicks est un Ă©vĂȘque missionnaire et soucieux des pauvres, puisquâil a passĂ© cinq ans de sa vie Ă diriger un orphelinat pour enfants pauvres au Salvador et dans dâautres pays dâAmĂ©rique centrale.
Il sâagit lĂ , une fois de plus, de la mĂȘme vieille tactique : dans ce cas, partir du principe que tout missionnaire et tout prĂȘtre proche des pauvres est progressiste. Selon ce critĂšre, saint François Xavier, saint Vincent de Paul, MĂšre Teresa de Calcutta et Mgr Marcel Lefebvre lui-mĂȘme auraient appartenu Ă cette faction. Il sâagit lĂ de vertus chrĂ©tiennes fondamentales et cela en dit long sur Mgr Hicks qui a consacrĂ© une partie de sa vie Ă ce service, laissant de cĂŽtĂ© le confort de la vie paroissiale aux Ătats-Unis. Les auteurs de lâarticle veulent nous faire croire que tout « agent pastoral » qui se consacre au soin des pauvres adhĂšre Ă la thĂ©ologie de la libĂ©ration ou Ă sa version plus modĂ©rĂ©e mais tout aussi nĂ©faste, la thĂ©ologie du peuple.
Lâarticle ajoute que le fait que LĂ©on accepte la dĂ©mission du cardinal conservateur Dolan du siĂšge new-yorkais sept mois seulement aprĂšs sa prĂ©sentation est un signe de lâinimitiĂ© quâil lui porte et de sa volontĂ© dâimprimer rapidement un changement dans la direction de lâĂglise amĂ©ricaine.
Il ignore, ou ne veut pas savoir, que câest le cardinal Dolan lui-mĂȘme qui a demandĂ© Ă ĂȘtre remplacĂ©, car son archidiocĂšse est confrontĂ© Ă de nombreux problĂšmes graves quâil nâest plus en mesure de rĂ©soudre. Parmi ceux-ci, on peut citer la nĂ©cessitĂ© de rĂ©unir, par la vente de biens immobiliers, la somme de 300 millions de dollars pour indemniser les victimes dâabus sexuels commis par des prĂȘtres, et la pĂ©nurie profonde de vocations sacerdotales : pour une population de deux millions et demi de catholiques, il nây a que 16 sĂ©minaristes.
Dâautre part, le manque de professionnalisme dont font preuve les auteurs de lâarticle est surprenant, car il est facile de savoir que Mgr Hicks a Ă©tĂ© Ă©lu par 68 % de ses collĂšgues pour prĂ©sider lâune des commissions de la ConfĂ©rence Ă©piscopale. On peut donc difficilement parler dâun changement de direction de lâĂ©piscopat amĂ©ricain.
Ce que les mĂ©dias ont rapportĂ© et les tĂ©moignages que lâon peut lire sur les rĂ©seaux sociaux des fidĂšles de Joliet concordent : Mgr Ronald Hicks est considĂ©rĂ© comme un pĂšre spirituel trĂšs proche des prĂȘtres et des fidĂšles, câest un homme de priĂšre profonde et un promoteur du culte eucharistique, un fervent dĂ©fenseur de la messe traditionnelle (dans le diocĂšse de Joliet, Traditiones custodes nâa pratiquement pas Ă©tĂ© appliquĂ©) et un excellent administrateur.
DĂšs que la nouvelle a Ă©tĂ© confirmĂ©e, le site Rorate coeli, qui ne peut ĂȘtre soupçonnĂ© de progressisme, a commentĂ© ainsi : « Si câest vrai, câest un excellent choix ».
Deo gratias!
18/12/2025
Vous voici donc en marche, ĂŽ Fils de JessĂ©, vers la ville de vos aĂŻeux. LâArche du Seigneur sâest levĂ©e et sâavance, avec le Seigneur qui est en elle, vers le lieu de son repos. « Quâils sont beaux vos pas, ĂŽ Fille du Roi, dans lâĂ©clat de votre chaussure » , lorsque vous venez apporter leur salut aux villes de Juda ! Les Anges vous escortent, votre fidĂšle Ăpoux vous environne de toute sa tendresse, le ciel se complaĂźt en vous, et la terre tressaille sous lâheureux poids de son CrĂ©ateur et de son auguste Reine. Avancez, ĂŽ MĂšre de Dieu et des hommes, Propitiatoire tout-puissant oĂč est contenue la divine Manne qui garde lâhomme de la mort ! Nos cĆurs vous suivent, vous accompagnent, et, comme votre Royal ancĂȘtre , nous jurons « de ne point entrer dans notre maison, de ne point monter sur notre couche, de ne point clore nos paupiĂšres, de ne point donner le repos Ă nos tempes, jusquâĂ ce que nous ayons trouvĂ© dans nos cĆurs une demeure pour le Seigneur que vous portez, une tente pour le Dieu de Jacob. » Venez donc, ainsi voilĂ© sous les flancs trĂšs purs de lâArche sacrĂ©e, ĂŽ rejeton de JessĂ©, jusquâĂ ce que vous en sortiez pour briller aux yeux des peuples, comme un Ă©tendard de victoire. Alors les rois vaincus se tairont devant vous, et les nations vous adresseront leurs vĆux. HĂątez-vous, ĂŽ Messie ! Venez vaincre tous nos ennemis, et dĂ©livrez-nous.
18/12/2025
Lâarticle dâAlexandra Borchio Fontimp sâinscrit dans un dĂ©bat rĂ©current qui agite la sociĂ©tĂ© française chaque hiver : la place des symboles d'origine chrĂ©tienne dans lâespace rĂ©publicain. Pour l'auteure, la question dĂ©passe le cadre cultuel pour toucher Ă lâidentitĂ© profonde de la nation.
Elle articule son argumentation autour de trois axes principaux :
Le refus de « l'amnésie » républicaine : à l'occasion des 120 ans de la loi de 1905, la sénatrice rappelle que la laïcité ne doit pas signifier l'effacement de l'histoire. Elle souligne que nos jours fériés, notre littérature et notre morale sont imprégnés d'un héritage chrétien qui a façonné l'humanisme français.
Une dimension culturelle et populaire : S'appuyant sur un sondage indiquant que 79 % des Français sont favorables aux crÚches (1), elle transforme l'objet religieux en un objet patrimonial. La crÚche devient une « scÚne familiÚre » liée à l'enfance et à l'art de vivre, particuliÚrement dans le Sud de la France.
L'enjeu économique et artisanal : L'article met en avant la réalité concrÚte des territoires, notamment en Provence et dans les Alpes-Maritimes. La fabrication des santons et les marchés de Noël représentent un dynamisme local et un savoir-faire artisanal qu'il serait, selon elle, absurde de sacrifier au nom d'une interprétation restrictive de la loi.
En conclusion, Alexandra Borchio Fontimp livre un plaidoyer pour une France qui « ne se renie pas ». Elle invite Ă ne pas percevoir la crĂšche comme une menace pour la neutralitĂ© de l'Ătat, mais comme le tĂ©moignage d'une continuitĂ© historique. Pour la sĂ©natrice, assumer cet hĂ©ritage est la condition d'une nation confiante, "capable de faire cohabiter ses traditions avec les exigences de la modernitĂ© rĂ©publicaine". Roulement de tambours !
(1) de fait, c'est le sondage qui est intĂ©ressant : Selon un sondage CSA pour CNEWS, le JDD et Europe 1, publiĂ© ce dimanche 7 dĂ©cembre, 79% des Français (mĂȘme 2 sympathisants sur 3 de la gauche, soit 65%) sont en faveur de la prĂ©sence de crĂšches de NoĂ«l dans les mairies.
18/12/2025
Concernant la Chine, le pape LĂ©on a dĂ©clarĂ© quâil nâĂ©tait pas pressĂ©. Ă court terme, il a prĂ©cisĂ© quâil sâen tiendrait Ă lâaccord secret entre Rome et PĂ©kin en vigueur depuis 2018 et quâĂ plus longue Ă©chĂ©ance, il prendra une dĂ©cision aprĂšs avoir Ă©coutĂ© toutes les parties, y compris « les catholiques chinois qui, pendant de nombreuses annĂ©es, ont vĂ©cu une sorte dâoppression ou des difficultĂ©s Ă vivre leur foi librement sans devoir choisir un camp ».
Mais pendant ce temps, le rĂ©gime de PĂ©kin redouble de brutalitĂ© pour humilier lâĂglise. Et Rome subit. Elle va mĂȘme jusquâĂ rendre hommage Ă ses persĂ©cuteurs dans des dĂ©clarations exagĂ©rĂ©es.
Câest ce qui sâest passĂ© lors de la derniĂšre nomination dâun Ă©vĂȘque chinois, rendue publique le 5 dĂ©cembre. Il sâagit dâune copie conforme de la prĂ©cĂ©dente, celle qui avait fait titrer Settimo Cielo : « PremiĂšre gifle de la Chine au pape LĂ©on. Qui encaisse en silence ».
Ce deuxiĂšme affront trouve aussi son origine dans lâinterrĂšgne entre la mort du pape François et lâĂ©lection de LĂ©on. Fin avril, la rumeur circulait que les autoritĂ©s chinoises avaient fait « Ă©lire » par des assemblĂ©es Ă leurs ordres deux Ă©vĂȘques pour deux siĂšges importants.
En vertu de lâaccord, câest au nouveau pape dâapprouver ou non ces nominations. Et de fait, le 15 octobre, un communiquĂ© du Saint-SiĂšge confirmait que la premiĂšre avait bien Ă©tĂ© acceptĂ©e : il sâagissait du nouvel Ă©vĂȘque auxiliaire de Shanghai, Ignace Wu Jianlinâââdans un diocĂšse qui comptait dĂ©jĂ deux auxiliaires, mais mis au ban par le rĂ©gime, ce qui leur avait valu des punitions sĂ©vĂšres : le premier, Joseph Xing Wenzi, contraint Ă se retirer depuis longtemps et le second, ThaddĂ©e Ma Daqin, aux arrĂȘts depuis treize ans dâaffilĂ©e.
Quant Ă la seconde nomination, le silence a Ă©tĂ© rompu le 5 dĂ©cembre. Avec la prĂ©cision, dans le communiquĂ© du Vatican, que LĂ©on lâavait approuvĂ©e le 11 aoĂ»tâââle jour mĂȘme oĂč il avait signĂ© la nomination de lâĂ©vĂȘque auxiliaire de Shanghai.
Dans le mĂȘme temps, comme toujours, lâagence officielle de lâĂglise chinoise asservie au rĂ©gime publiait son propre communiquĂ©âââsans mĂȘme mentionner le pape LĂ©on, seul habilitĂ© Ă nommer les Ă©vĂȘquesâââet antidatant avant la date fatidique du 30 avril, donc avant le conclave, lâ« Ă©lection » de ce nouvel Ă©vĂȘque.
Ce dernier sâappelle François Li Jianlin, il a 51 ans et a Ă©tĂ© ordonnĂ© le 5 dĂ©cembre par lâĂ©vĂȘque de PĂ©kin Joseph Li ShanâââĂ©galement prĂ©sident de lâAssociation patriotique catholique chinoise et vice-prĂ©sident de la ConfĂ©rence Ă©piscopale chinoise non reconnue par Romeâââet par dâautres Ă©vĂȘques fidĂšles au rĂ©gime. Il est dĂ©sormais Ă la tĂȘte du diocĂšse (ou plutĂŽt de la prĂ©fecture apostolique) de Xinxiang. Or, cette prĂ©fecture avait dĂ©jĂ un Ă©vĂȘque depuis 1992 : Joseph Zhang Weizhu, 67 ansâââlâun des quelque vingt Ă©vĂȘques, sur une centaine, Ă ne pas ĂȘtre reconnus officiellement par PĂ©kin, car refusant de se soumettre Ă ses diktats.
Mais le communiqué du Vatican du 5 décembre a déclaré que la question était réglée, affirmant que le pape avait également « accepté la renonciation au gouvernement pastoral » présentée par Mgr Zhang.
Le 6 dĂ©cembre, une dĂ©claration du directeur de la salle de presse du Vatican annonçait « avec satisfaction » que lâĂ©vĂȘque dĂ©chu avait Ă©tĂ© « reconnu civilement ».
Avec cette précision redondante : « Ce geste est le fruit du dialogue entre le Saint-SiÚge et les autorités chinoises et représente une nouvelle étape importante dans le chemin de communion de cette circonscription ecclésiastique. »
Or, en lisant le communiquĂ© chinois parallĂšle, on apprend que, lors de la cĂ©rĂ©monie semi-secrĂšte de sa soi-disant « mise Ă la retraite »âââsans mention explicite de quelque reconnaissance officielle que ce soitâââZhang aurait « prononcĂ© un discours pour exprimer la nĂ©cessitĂ© dâadhĂ©rer au patriotisme et Ă lâamour de la religion, de respecter le principe des Ăglises indĂ©pendantes et autonomes, de suivre lâorientation de la sinisation du catholicisme dans le pays, et de contribuer Ă la construction dâun pays socialiste moderne ainsi quâĂ la grande renaissance de la nation chinoise ».
Un autodafĂ©, identique Ă ce quâon a fait dire Ă un autre Ă©vĂȘque mis Ă la « retraite » forcĂ©e : Augustin Cui Tai, du diocĂšse supprimĂ© de Xuanhua, malgrĂ© le caractĂšre invraisemblable dâun tel acte de soumission de la part de deux Ă©vĂȘques qui ont toujours tĂ©moignĂ© avec hĂ©roĂŻsme de leur foi, au prix dâarrestations et de persĂ©cutions incessantes.
Et ce jusquâĂ la fin. Il suffit de prĂ©ciser quâon a interdit Ă lâĂ©vĂȘque Ă©vincĂ© dâassister Ă lâordination de son successeur ou mĂȘme de rencontrer sa famille.
Le curriculum du nouvel Ă©vĂȘque de Xinxiang est trĂšs diffĂ©rent. Le 8 avril 2018, alors quâil occupait la fonction de secrĂ©taire de la Commission pour les affaires de lâĂglise de la province du Henan, il a signĂ© une ordonnance interdisant Ă tous les enfants et jeunes de moins de 18 ans dâentrer dans les Ă©glises pour assister Ă la messe, et interdisant aux prĂȘtres dâorganiser toute activitĂ© de formation religieuse pour les enfants et jeunes, sous peine dâarrestation des prĂȘtres et de la fermeture des Ă©glises.
On ne sâĂ©tonnera donc pas que, dans un article de lâagence Asia News de lâInstitut Pontifical des Missions ĂtrangĂšresâââqui paraĂźt et qui est lu Ă©galement en langue chinoise â, rapportant la rĂ©flexion Ă©mouvante dâun prĂȘtre « souterrain » de la diocĂšse de Xinxiang, on peut lire que la nomination du nouvel Ă©vĂȘque et le limogeage de son prĂ©dĂ©cesseur « ouvrent de nouvelles blessures au lieu de les refermer ».
Le texte intĂ©gral de cette rĂ©flexionâââque beaucoup espĂšrent parvenir au papeâââfigure dans cette Ă©dition du 6 dĂ©cembre dâAsia News :
> Xinxiang : il vescovo Zhang e gli altri cattolici ridotti al silenzio
En voici un extrait :
Comme un agneau conduit Ă lâabattoir
(par un prĂȘtre de la communautĂ© « souterraine » de Chine)
Quel que soit le rĂ©cit officiel, il est un fait qui ne peut ĂȘtre effacĂ© : avant cette ordination, la prĂ©fecture apostolique de Xinxiang avait dĂ©jĂ un Ă©vĂȘque lĂ©gitime nommĂ© par le Saint-SiĂšge en la personne de Mgr Zhang Weizhu.
AprĂšs des annĂ©es de surveillance, de restrictions et dâisolement, sans jamais se plaindre publiquement, il a finalement Ă©tĂ© incitĂ© Ă prĂ©senter sa dĂ©mission. Et le jour oĂč un nouvel Ă©vĂȘque est ordonnĂ©, lui, le pasteur du diocĂšse, nâa mĂȘme pas pu franchir le seuil de lâĂ©glise. Il a Ă©tĂ© exclu de maniĂšre totale, silencieuse, presque chirurgicale, telle une ombre que lâon voudrait effacer du temps.
Mais lâhistoire et la mĂ©moire de lâĂglise ne lâoublieront pas. Il apparaĂźt vraiment comme « un agneau conduit Ă lâabattoir », silencieux, doux, obĂ©issant sous la croix. Sâil y a en cela une victoire du monde, la victoire du Royaume revient au tĂ©moignage de Mgr Zhang.
Ce nâest ni la premiĂšre ni la derniĂšre fois que lâĂglise, soumise Ă un systĂšme de contrĂŽle strict, se trouve contrainte au silence, Ă lâhumiliation, Ă la souffrance.
Pourtant, nous continuons Ă croire que ce nâest pas le pouvoir qui soutient lâĂglise, mais bien la foi ; que ce nâest pas la volontĂ© humaine qui fait un Ă©vĂȘque, mais un don de lâEsprit ; que la vĂ©ritable histoire ne sâĂ©crit pas dans les communiquĂ©s, mais dans le tĂ©moignage ; que les oubliĂ©s, les exclus, les silencieux sont souvent les signes les plus profonds de la prĂ©sence de Dieu dans lâhistoire.
Aujourdâhui, un nouveau chapitre semble sâouvrir Ă Xinxiang, mais de nombreuses blessures restent ouvertes et bien des questions demeurent sans rĂ©ponse. Peut-ĂȘtre la seule voie est-elle celle-ci : aller vers la croix, vers la vĂ©ritĂ©, vers Celui qui voit ce que les hommes ignorent et qui ne raye jamais personne de son cĆur.
Ce que vit Xinxiang nâest pas seulement une question religieuse ou politique, mais une manifestation des tensions et des Ă©preuves de notre temps. Et pourtant, nous croyons que Dieu agit dans les silences de lâhistoire, quâil se manifeste dans les oubliĂ©s, quâil plante des graines de rĂ©surrection prĂ©cisĂ©ment dans les endroits les plus obscurs.
Puisse le nouvel Ă©vĂȘque ĂȘtre le gardien de ces graines. Que la croix de Zhang se fasse lumiĂšre pour le diocĂšse. Que tous ceux qui ont Ă©tĂ© exclus, rĂ©duits au silence et oubliĂ©s sachent que, pour Dieu, personne nâest un « vide ».
Nous ne savons pas ce que lâavenir rĂ©serve mais nous savons une chose : Dieu nâabandonnera pas son Ăglise.
âââââ
Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.
Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.
18/12/2025
O Seigneur suprĂȘme ! AdonaĂŻ ! Venez nous racheter, non plus dans votre puissance, mais dans votre humilitĂ©. Autrefois vous vous manifestĂątes Ă MoĂŻse, votre serviteur, au milieu dâune flamme divine ; vous donnĂątes la Loi Ă votre peuple du sein des foudres et des Ă©clairs : maintenant il ne sâagit plus dâeffrayer, mais de sauver. Câest pourquoi votre trĂšs pure MĂšre Marie ayant connu, ainsi que son Ă©poux Joseph, lâĂdit de lâEmpereur qui va les obliger dâentreprendre le voyage de BethlĂ©hem, sâoccupe des prĂ©paratifs de votre heureuse naissance. Elle apprĂȘte pour vous, divin Soleil, les humbles langes qui couvriront votre nuditĂ©, et vous garantiront de la froidure dans ce monde que vous avez fait, Ă lâheure oĂč vous paraĂźtrez, au sein de la nuit et du silence. Câest ainsi que vous nous dĂ©livrerez de la servitude de notre orgueil, et que votre bras se fera sentir plus puissant, alors quâil semblera plus faible et plus immobile aux yeux des hommes. Tout est prĂȘt, ĂŽ JĂ©sus ! Vos langes vous attendent : partez donc bientĂŽt et venez en BethlĂ©hem, nous racheter des mains de notre ennemi.
O Adonai, et Dux domus Israel,
qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti,
et ei in Sina legem dedisti:
veni ad redimendum nos in brachio extento.
18/12/2025
Un duel symbolique : les blindés contre le vivant
Pour Christophe Guilluy, lâimage des blindĂ©s face aux Ă©leveurs en AriĂšge nâest pas quâun incident de maintien de lâordre, câest une scĂšne de « dĂ©civilisation » au sens premier. Il y voit une réédition de La Guerre des mondes, oĂč une technostructure froide tente dâasservir un monde de producteurs quâelle ne comprend plus.
« Cette scĂšne dĂ©voile la nature profonde de lâaffrontement entre MĂ©tropolia et PĂ©riphĂ©ria. [...] Les vrais dĂ©civilisĂ©s sont dâabord les fondateurs de MĂ©tropolia, cette machine Ă broyer les existences. »
Selon le gĂ©ographe, le modĂšle mĂ©tropolitain est dĂ©sormais un « astre mort ». SurendettĂ©, tertiarisĂ© Ă l'excĂšs et enfermĂ© dans des bulles culturelles, il a sacrifiĂ© lâagriculture et lâindustrie sur lâautel du libre-Ă©change (Mercosur).
Le basculement de la puissance
L'un des points forts de l'entretien est le constat d'un basculement géographique du pouvoir. La puissance ne résiderait plus dans les tours de la Silicon Valley ou de Londres, mais dans les villes productives de la périphérie, comme Bourges ou Saint Charles (USA).
Le retour du producteur : Le XXIe siĂšcle appartient Ă ceux qui maĂźtrisent les bases industrielles et agricoles.
La fin de l'attraction urbaine : Les métropoles s'enfoncent, au propre comme au figuré, sous le poids de leur propre modÚle.
La victoire de la « majoritĂ© ordinaire » : Guilluy affirme que la Guerre des mondes est en passe d'ĂȘtre gagnĂ©e par PĂ©riphĂ©ria.
« La vraie puissance, elle, se trouve dans les villes qui produisent, inventent et résistent : Périphéria est en marche. »
Une révolte de l'ùme contre le tableur Excel
Guilluy souligne que la crise actuelle, à l'instar de celle des « gilets jaunes », est avant tout existentielle et transcendante. Il oppose l'éleveur, « celui qui élÚve moralement », à une administration qui ne jure que par les data et les tableurs.
Le soutien massif de l'opinion publique à ces mouvements s'explique, selon lui, par une résonance spirituelle :
« Lâargent nâest pas â et ne sera jamais â leur motivation. [...] Pour ceux que la transcendance effraie, souvenons-nous dâHugo : "La rĂ©alitĂ©, câest lâĂąme !" »
Effectivement , le vrai problĂšme n'est pas politique, mais culturel et surtout spirituel. Nos chers Ă©vĂȘques, et eux seuls, ont la clé⊠se rĂ©veilleront-ils ?.
L'autonomie politique des classes populaires
Sur le plan politique, l'entretien balaie l'idĂ©e de l'homme providentiel. Guilluy dĂ©crit un mouvement « bottom-up » (du bas vers le haut) oĂč les citoyens ont dĂ©jĂ construit leur propre diagnostic, rendant les clivages gauche-droite obsolĂštes.
Le « soft power » des classes populaires s'articule désormais autour de quatre piliers non négociables :
Le travail (réindustrialisation).
LâĂtat-providence (services publics).
La sécurité.
La régulation des flux migratoires.
Christophe Guilluy nous livre ici une vision prophĂ©tique : celle d'une France qui refuse d'ĂȘtre dĂ©possĂ©dĂ©e de son identitĂ© et de sa capacitĂ© de production. Si « MĂ©tropolia » a encore la montre, la « PĂ©riphĂ©ria », elle, semble avoir le temps. Le futur appartiendrait Ă ceux qui, face Ă la technostructure, choisissent de rester debout pour leurs troupeaux et leur terre.
Ave Maria !
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Petit lexique de la pensée de Christophe Guilluy
MĂ©tropolia DĂ©signe la « France des mĂ©tropoles » mondialisĂ©es. Câest le territoire des Ă©lites dirigeantes, des cadres supĂ©rieurs et dâune Ă©conomie dĂ©matĂ©rialisĂ©e (services, finance). Pour Guilluy, câest un modĂšle en fin de cycle, un « astre mort » qui brille encore mais ne produit plus de richesse rĂ©elle.
PĂ©riphĂ©ria La « France pĂ©riphĂ©rique », composĂ©e des zones rurales, des petites et moyennes villes. Longtemps dĂ©peinte comme fragile, elle est pour l'auteur le nouveau centre de la puissance rĂ©elle, car câest lĂ que se situent la production (agriculture, industrie) et la rĂ©sistance culturelle.
La majorité ordinaire Elle regroupe les classes populaires et les classes moyennes qui vivent en dehors des grandes métropoles. Guilluy la décrit comme une force sociologique autonome qui ne suit plus les consignes des partis traditionnels et qui porte une demande de dignité « existentielle » plutÎt que purement matérielle.
Soft Power des classes populaires Contrairement au « hard power » (le pouvoir politique ou militaire), câest lâinfluence culturelle et intellectuelle que la base exerce sur le sommet. Câest la capacitĂ© de la majoritĂ© ordinaire Ă imposer ses thĂšmes (travail, sĂ©curitĂ©, identitĂ©) dans le dĂ©bat public sur le temps long, forçant les Ă©lites Ă s'y adapter.
La technostructure L'appareil administratif, politique et expert (souvent liĂ© Ă l'Union europĂ©enne ou Ă la haute fonction publique) qui dirige le pays par les chiffres, les donnĂ©es et les tableurs Excel. Guilluy l'accuse d'ĂȘtre devenue aveugle aux rĂ©alitĂ©s humaines et sensibles du terrain.
DĂ©civilisation (version Guilluy) Loin dâĂȘtre un simple manque de politesse, la dĂ©civilisation est ici le processus par lequel le modĂšle Ă©conomique globalisĂ© dĂ©truit les structures sociales, les mĂ©tiers (producteurs) et les liens humains qui fondent une sociĂ©tĂ© stable.
17/12/2025
t toujours plus pressante, retentit la promesse : « Voyez, tout est accompli », et finalement : « Sachez aujourd'hui que le Seigneur vient, et demain vous le verrez dans sa gloire ». Lors de la veillĂ©e, quand scintille l'arbre de lumiĂšre et que s'Ă©changent les cadeaux, le dĂ©sir inassouvi d'une autre lumiĂšre monte en nous, jusqu'Ă ce que sonnent les cloches de la messe de minuit et que se renouvelle, sur des autels parĂ©s de cierges et de fleurs, le miracle de NoĂ«l. Et le Verbe s'est chair. Nous voilĂ parvenus Ă l'instant bienheureux oĂč notre attente est comblĂ©e. »
( Le mystÚre de Noël , conférence de sainte Edith Stein, Janvier 1931)