Le blog du Temps de l'Immaculée.
27/06/2025
En survolant les récents articles de ce site, je m'aperçois que toutes ces nouvelles sont d'une grande morosité, ce qui ne convient pas aux porteurs de la Bonne Nouvelle que nous sommes ! La tristesse du monde n'est pas nôtre.
Par bonheur et pour contrebalancer, j'ai découvert un bel article de Frédéric Guillaud dans la France Catholique ; je vous en fait la recension ci-après :
PO
L'auteur de cet article affirme avec force que la France, qu'elle le veuille ou non, demeure la "fille aînée de l'Église". Ce titre est une réalité historique et théologique sur laquelle on ne peut revenir. Il s'appuie sur plusieurs faits marquants pour étayer son propos :
Le baptême de Clovis (496 après J.C.) : L'auteur souligne que Clovis fut le premier roi barbare à être baptisé dans la foi catholique après la chute de l'Empire romain d'Occident, marquant ainsi la naissance de la nation française "dans un baptistère".
Pépin le Bref et les États Pontificaux (754 après J.C.) : Pépin le Bref, en permettant la création des États pontificaux, a obtenu du pape Étienne II les titres de "fils aîné" et de "propagator ac defensor christianae religionis", titres transmis aux rois de France pendant onze siècles.
Les rois de France, "monarques davidiques" : Les monarques français se concevaient comme des successeurs des rois d'Israël, assermentés à la loi de Dieu lors de leur sacre.
La défense de la Papauté : Les rois de France, depuis Clovis, se sont fait un devoir de défendre le Pape contre ses ennemis, comme Saint Louis protégeant Grégoire IX.
La vocation missionnaire de la France : La France est présentée comme la première nation missionnaire, initiatrice des croisades et source de 80% des religieuses missionnaires en 1900. Jean XXIII aurait même dit : "l’Italie, c’est saint Pierre ; la France, c’est saint Paul".
Ces arguments historiques ont conduit des figures comme Lacordaire à affirmer, en 1841, que la France restait la fille aînée de l'Église, la papauté ayant dit à la France : "Tu es ma fille aînée".
La "Fille Prodigue" et l'Espoir d'un "Petit Reste"
L'auteur reconnaît que la France, bien que "fille aînée", a pu ressembler à une "fille prodigue", s'étant éloignée de ses racines chrétiennes et ayant dilapidé son héritage spirituel. Il compare cette situation à celle de l'Ancien Israël après le roi Salomon, tombé dans l'idolâtrie.
Cependant, Frédéric Guillaud est confiant en une renaissance grâce à un "petit reste". S'inspirant des prophètes de l'Ancien Testament (Isaïe, Ézéchiel, Michée, Sophonie), il voit en France l'émergence d'un noyau de jeunes catholiques engagés. Ces jeunes "refleurissent les calvaires", "retapent les chapelles", "font renaître l'apologétique", et "protestent contre les lois contraires au Décalogue".
Il note également la présence de séminaristes venus du monde entier pour connaître la Tradition latine en France :
"Allez savoir pourquoi, ils croient que dans ce pays abîmé par tant de folies révolutionnaires, déchristianisé, déculturé, humilié, coupé de ses racines, décapité, il existe quelque chose d’immortel, d’increvable, d’électif, la furia francese, mais dans l’ordre de la foi, qui viendra faire renaître ce roi et cette patrie, « les plus beaux qu’on ait vus sous le ciel, la France de Mesdames Marie, Jeanne d’Arc et Thérèse et Monsieur Saint Michel » !"
Ce "petit reste", bien que modeste, est présenté comme un pôle de résistance et de renaissance, porteur de l'espoir que la France retrouve sa "vocation chrétienne".
Sursum Corda !