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La Boussole de la Loi Naturelle : Quand la Politique Écoute la Conscience

30/06/2025

La Boussole de la Loi Naturelle : Quand la Politique Écoute la Conscience

Dans le tumulte des débats politiques contemporains, où les valeurs semblent parfois vaciller, l'article de Gérard Leclerc dans La France Catholique, "Politique : la boussole de la loi naturelle", apporte une perspective éclairante. Il se penche sur l'intervention du Pape Léon XIV lors du Jubilé des pouvoirs publics à Rome, un événement qui a rassemblé des élus et dirigeants de 68 pays, dont une délégation française.

L'auteur souligne d'emblée l'importance des thèmes abordés par le souverain pontife, pourtant dans un discours bref : les déséquilibres économiques et la protection de la liberté religieuse. À cet égard, la figure de Saint Thomas More est mise en avant. Ce martyr de la liberté, qui a sacrifié sa vie plutôt que de trahir ses convictions, incarne pour le Pape et pour Leclerc la primauté de la conscience. Un exemple intemporel, même à l'heure où des États se réclamant de la primauté du droit semblent menacer ces principes.

 

Le "Basculement Moral" de l'Euthanasie
Leclerc aborde ensuite un point de discorde majeur : la question de l'euthanasie. Il cite Mgr Paul Richard Gallagher, représentant du Saint-Siège, qui a vivement critiqué la légitimation du "droit de donner la mort" en France. Pour le Vatican, transformer la mort en un droit constitue un "basculement moral préoccupant", un constat qui se heurte frontalement au "chemin de fraternité" évoqué par le président Macron. C'est ici que l'article met en lumière un désaccord fondamental entre le magistère catholique et les autorités politiques.

 

La Loi Naturelle : Une Voix Intemporelle
Face à cette divergence, une question essentielle émerge : l'Église et l'État sont-ils voués à des chemins séparés, la loi divine étant distincte de celle de la République ? Léon XIV, et avec lui Gérard Leclerc, s'oppose résolument à cette vision. Le Pape insiste sur la "loi naturelle", une loi "non écrite de main d'homme, mais reconnue comme valable en tout temps et en tout lieu, et trouvant son fondement le plus plausible et convaincant dans la nature elle-même."

Cette référence à la loi naturelle n'est pas nouvelle ; elle s'inscrit dans une longue tradition philosophique et théologique, depuis Cicéron et Saint Augustin jusqu'à Saint Thomas d'Aquin. Leclerc rappelle que cette tradition, loin d'être en contradiction avec la raison, démontre comment la foi et la raison peuvent œuvrer ensemble au service de la dignité humaine. Il fait d'ailleurs un parallèle pertinent avec le célèbre dialogue entre le Cardinal Ratzinger (futur Benoît XVI) et le philosophe Jürgen Habermas, soulignant que les données de la Révélation peuvent résonner avec les exigences de la raison.

 

En somme, l'article de Gérard Leclerc nous invite à voir dans l'intervention du Pape Léon XIV un appel à la conscience, une boussole qui peut guider la politique contemporaine. C'est une voix qui se veut audible, pour peu que l'on soit attentif à la sagesse humaine et à "la loi telle qu'elle est implantée dans la conscience", comme le disait Saint Augustin.