13/10/2023
Au cours de la matinée, rien ne se passe : la foule attend, immobile et trempée. Enfin, vers 13 h 30, à l’heure de la culmination du soleil ce jour-là, toutes les personnes présentes observent un phénomène exceptionnel : pendant une dizaine de minutes, elles voient le soleil tourner sur lui-même, lancer des rayons de lumière de toutes les couleurs, puis se rapprocher de la terre en zigzaguant, faisant croire qu’il allait l’écraser.
Ce phénomène céleste défie toutes les lois de la nature. Il faut remonter aux temps apostoliques pour en trouver un analogue. De mémoire d’homme, avant celui de Fatima, on n’en recense que trois : le déluge, l'arrêt du soleil pendant la bataille de Josué contre les Amorrhéens à Gabaon et les ténèbres du Vendredi Saint.
Ce ne peut pas être une supercherie :
Ce ne peut pas être une hallucination collective :
Ce ne peut pas être un phénomène météorologique naturel :
Ce ne peut pas être un phénomène physiologique :
Ce miracle du soleil, unique dans l’histoire, ne s’est jamais produit auparavant et ne s’est jamais reproduit depuis. Il ne s’agit pas d’un phénomène naturel ou humain. Tout indique une intervention divine, comme l’avait en effet annoncé l’apparition de la Sainte Vierge aux trois bergers.
Le contexte historique.
Après l’assassinat du roi Charles 1er en 1908, puis l’expulsion de son successeur Manuel II en 1910, un régime républicain, profondément anticlérical, fut instauré, qui entreprit de violentes persécutions contre l’Église.
Le 13 mai 1917, trois petits bergers, Lucie dos Santos (dix ans), François Marto (neuf ans) et sa sœur Jacinthe (sept ans) affirment à leurs parents avoir vu la Sainte Vierge au-dessus d’un petit chêne vert à la Cova da Iria, ajoutant qu’elle a promis de revenir le 13 des cinq prochains mois. Après l’apparition du 13 juillet, les trois petits voyants annoncent que la Sainte Vierge fera un miracle le 13 octobre à midi, en ce même lieu, et que tout le monde pourra le voir. Ils le confirment après les apparitions du 19 août et du 13 septembre.
La journée du 13 octobre.
Depuis la veille, 70 000 personnes, de toutes conditions et de toutes classes sociales, des croyants comme des incroyants, convergent vers la Cova da Iria. Parmi elles, des journalistes et un photographe. Nombreux sont venus, absolument convaincus qu’il ne se passera rien, mais curieux de voir comment se terminera le canular. C’est une affluence record dans toute l'histoire des apparitions, affluence d'autant plus exceptionnelle qu'à l'époque, les moyens de communication et de transport étaient beaucoup moins développés qu’aujourd’hui.
Depuis tôt le matin, le ciel est couvert et il pleut continuellement. Tout le monde est trempé jusqu’aux os. Vers 13 heures, comme il ne s’est toujours rien passé, la curiosité commence à s’émousser, et les anticléricaux crient à la supercherie. Peu après, les petits voyants voient la Sainte Vierge. À la fin de l’apparition, Lucie s’écrie : « Elle s’en va. », puis : « Regardez le soleil. » Il est environ 13 h 30, ce qui correspond à midi à l’heure solaire, c’est-à-dire le moment où le soleil culmine (l’heure légale est en avance de deux heures – le Portugal ayant adopté l’heure en vigueur en Europe). D’après la compilation des déclarations unanimes de tous les témoins interrogés, voici ce qui se passe ensuite.
La danse du soleil.
La pluie s’arrête subitement. Les nuages se déchirent et le soleil commence à percer l’épaisse couche nuageuse. Le ciel se dégage presque complètement, prenant une teinte gris perle, le soleil se détachant sur un ciel parfaitement pur. Les nuages restants semblent passer derrière lui sans le voiler, donnant l’impression qu’il s’est rapproché à la hauteur des nuages.
Le soleil prend une couleur s’apparentant à celle de l’argent mat, mais plus claire et plus riche, avec des nuances semblables à l’orient d’une perle. Il ressemble à un disque taillé dans de la nacre, avec un contour très net. Tout le monde peut le fixer sans être ébloui. Sa lumière ne fait pas mal aux yeux. Il semble avoir pâli comme s’il était derrière un voile. Mais il n’y a pas de brume, et le disque d’argent ne paraît ni voilé ni brouillé. Malgré cela, il reste lumineux et l’on voit tout très clairement, contrairement à ce qui se passe lors d’une éclipse.
Après quelques instants, le soleil se met à tourner sur lui-même à une vitesse vertigineuse, projetant dans toutes les directions des gerbes de lumièrede toutes les couleurs, comme ferait une roue de feu d’artifice. À un moment, il s'arrête quelques instants, puis reprend sa danse de lumière de manière encore plus éblouissante. Il s'arrête à nouveau pour recommencer une troisième fois son fantastique feu d'artifice, qu'aucun artificier n'aurait pu imaginer.
Pendant tout le phénomène, tout prend successivement les mêmes couleurs que le soleil, comme si sa lumière arrivait à travers les vitraux d’une immense cathédrale. Le firmament, les nuages, la terre, les arbres, les rochers, les visages, les vêtements des petits voyants et de la foule silencieuse apparaissent successivement teintés de bleu, de jaune, de rouge, de violet... Tout a la même couleur, quelle que soit la direction dans laquelle on regardait. Lorsque la lumière passe au jaune, les gens paraissent laids et disgracieux, comme atteints par la jaunisse. Cette lumière colorée se répand de façon parfaitement uniforme jusqu’à l’infini, sur les chênes verts, sur les pierres, sur toute la campagne environnante.
Soudain, tout en conservant son mouvement rapide de rotation, le soleil paraît se détacher du ciel, et, comme une roue de feu, s’avance vers la terre en zigzaguant, dégageant une forte chaleur, comme s’il allait tomber sur la foule et l’écraser. Un cri de frayeur sort de toutes les poitrines. Enfin, après avoir ainsi dansé et tremblé quelques instants, le soleil reprend sa place dans le ciel. Le phénomène a duré dix minutes.
Des faits inexplicables.
Tous les témoins ont dévrit le phénomène de façon identique, et il a été impossible de trouver ne serait-ce qu’une personne affirmant n’avoir rien vu. Le phénomène a été vu également par de nombreuses personnes situées dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres de Fatima, en particulier par les habitants du village d’Albiturel, situé à une dizaine de kilomètres, ainsi que par le poète Alfonso Lopez Vieira qui se trouvait dans sa résidence de São Pedro de Muel, au bord de l’océan, à quarante kilomètres de là. Les jours suivants, de nombreux journaux rapportèrent l’événement.
Autre fait surprenant : après la danse du soleil, tous les témoins constatèrent que leurs vêtements étaient secs !
Jusqu’à présent, aucune explication naturelle n’a été trouvée. De plus, le phénomène est unique dans l’histoire. Il ne s’est jamais produit avant et ne s’est jamais reproduit depuis.
La marque d’une intervention divine.
Cette danse du soleil n’a donc aucune explication naturelle. Comment trois petits bergers sans instruction ont-ils pu prévoir trois mois à l’avance le lieu, la date et l’heure d’un tel phénomène, non seulement unique dans l’histoire, mais qui défie les lois de la nature ? Certains ont avancé que le phénomène était dû à des « esprits » qui auraient prévenu les enfants. Mais pourquoi des « esprits », et dans quel but ? La seule véritable explication est qu’une personne céleste, dotée d’un pouvoir considérable, a prévenu les enfants et qu’au jour dit, elle a déclenché ce phénomène. Cette personne, c’est la Sainte Vierge, qui a authentifié sa venue par un miracle extraordinaire. Aucune apparition n’a été authentifiée d’une façon aussi extraordinaire. Ce miracle exceptionnel est non seulement la marque irréfutable d’une intervention divine, mais aussi le signe de l’importance du message délivré par Notre Dame : Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur immaculé de Marie.
Yves de Lassus, animateur du site Cap Fatima et président de l’Action Familiale et Scolaire.
Le chapitre 20 « Fatima, illusion, supercherie ou miracle », pages 449 à 488, dans le livre de Michel-Yves Boloré et Oliver Bonnassies, Dieu, la science, les preuves, Guy Trédaniel éditeur, 2021.
11/10/2023
En 431, un concile général convoqué à Ephèse proclama et définit le dogme de la Maternité divine de la très Sainte Vierge. Jusque-là, il n'avait jamais été contesté qu'il y avait deux natures en Notre-Seigneur: la nature divine et la nature humaine, mais qu'il n'y a qu'une seule personne. Notre-Dame étant la Mère de l'unique personne de Jésus-Christ, a le droit d'être appelée Mère de Dieu, au même titre que nos mères, qui, bien qu'elles n'aient point formé nos âmes, mais seulement nos corps, sont cependant appelées les mères de l'homme tout entier, corps et âme. Car, si l'homme n'est homme qu'en tant que son âme est unie à son corps, Jésus-Christ n'est réellement Jésus-Christ qu'autant que Sa Divinité est unie à Son Humanité.
En 1931, à l'occasion du quinzième centenaire du grand concile d'Ephèse, Pie XI institua la fête que nous célébrons aujourd'hui.
La Maternité divine de Marie L'élève au-dessus de toutes les créatures. L'Église honore en ce jour cet incomparable privilège accordé à Marie, dogme fondamental de notre sainte religion. Grande est la dignité de la mère! Mais combien plus digne de vénération est celle de la Mère du Fils de Dieu qui a engendré dans le temps Celui qui est engendré du Père de toute éternité!
"Il y a dans cette maternité, dit saint Thomas, une dignité en quelque sorte infinie, puisqu'Elle a pour Fils Celui que les anges adorent comme leur Dieu et leur Seigneur. Cette suréminente dignité est la raison d'être de Son Immaculée Conception, de Son élévation au-dessus des anges, de la toute-puissance de Son crédit auprès de Dieu."
Cette élévation donne à Marie une autorité qui doit inspirer notre confiance envers Celle que l'Église appelle Mère de Dieu, Mère du Christ, Mère de la divine grâce, Mère très pure, Mère très chaste, Mère aimable, Mère admirable, Mère du Créateur, Mère du Sauveur.
En nous faisant vénérer ainsi la très Sainte Vierge, l'Église veut susciter en nos âmes un amour filial pour Celle qui est devenue notre propre Mère par la grâce. Marie nous a tous enfantés au pied de la croix. Notre prérogative de frères adoptifs de Jésus-Christ doit éveiller en nos coeurs une confiance illimitée envers Marie qui nous a adoptés sur le Calvaire, lorsqu'avant de mourir, le Sauveur nous a présenté à la Co-rédemptrice, en la personne de saint Jean, comme les enfants qu'Il désirait La voir adopter, disant: "Mère, voilà Votre fils; fils, voilà votre Mère! Ces paroles sont comme le legs testamentaire du Christ.
"Que peut-on concevoir au-dessus de Marie? demande saint Ambroise, quelle grandeur surpasse celle qu'a choisie pour Mère Celui qui est la grandeur même?" "Il a plu à Dieu d'habiter en Vous, ô Marie, Lui dit saint Bernard, lorsque de la substance de Votre chair immaculée, comme du bois incorruptible du Liban, le Verbe S'est édifié une maison par une construction ineffable. C'est en Vous, ô Mère unique et bien-aimée qu'Il S'est reposé et qu'Il a versé sans mesure, tous Ses trésors..."
Résumé O.D.M.
10/10/2023
L’écologie et le respect de la planète sont devenus un des thèmes favoris des prêches et des intentions de prière universelles dans nos paroisses depuis que le saint Père en a fait un des thèmes majeurs de son pontificat. En outre on peut observer que de plus en plus d’homélies commencent par une citation de François plutôt que par une parole du Christ ou par une citation d’un verset de l’évangile, cela se traduit par : ” Comme l’a dit le pape François… “. Certes il n’y a pas de mal à citer le pape et cela s’est toujours fait, mais désormais c’est devenu une sorte de jeu, non pas de Jacadi mais de Françoisadit.
Presque tous les clercs se livrent à ce réflexe en début de sermon. Ce tic oratoire concerne aussi bien les prélats papolâtres qui ensuite amplifient une des paroles relatives au registre préféré de François : migrants, synode, sauvegarde de la planète … que les évêques ou prêtres que l’on sait beaucoup plus réservés s’agissant de la gouvernance actuelle de l’Eglise, ces derniers se sentant probablement obligés aussi de se livrer à ce jeu a minima. Au risque sinon de subir une “visite fraternelle ” d’un Monseigneur Ouellet qui se terminerait par une mise à la retraite.
Ceci étant, ils font tous une immense omission quand ils parlent de la nécessité de respecter la planète, celle de ne pas évoquer le fait que, comme les écritures et la tradition le déclarent, les péchés de l’humanité ont un effet sur la nature.
Comme le dit la Genèse en effet, le désordre dans la nature et ses effets sur la souffrance dans la vie des hommes sont issus du péché qui a rompu l’harmonie voulue par le créateur. Ainsi, et cela fait partie des vérités de la foi catholique, il y a un lien entre les spasmes de la création et les péchés de l’humanité. La vierge dans ses apparitions comme à Fatima n’a-t-elle pas rappelé que la prière et la pénitence peuvent éviter même des guerres ?
Puisque nous parlons du pape François, rappelons-nous que son saint patron François d’Assise, fêté le 4 octobre, le saint qui s’était le plus conformé au Christ, avait réussi a recréer ce lien originel d’harmonie entre l’homme et la nature qui lui faisait fête, tels les oiseaux qui avaient perdu toute crainte sauvage à son approche. Ainsi quand l’humanité retrouve l’harmonie avec son créateur, la création suit le mouvement.
Parmi les désordres de l’humanité les plus graves et qui ont davantage d’effet sur la création, comment ne pas penser à ce qui touche la vie de l’être le plus digne des créatures terrestre, l’homme, de sa conception à sa mort naturelle. Forcément la création est très blessée par les millions d’avortement de notre époque et se dérègle en conséquence. Il serait donc bon que soit rappelé à l’occasion de ces citations du pape François par nos prélats, le lien entre l’écologie, le respect de la dignité de la vie humaine et d’une façon générale l’écologie humaine. Ce serait une approche beaucoup plus digne de l’Eglise que quand elle se fait seulement l’écho de nos écolos de tous poils, qui bien souvent sont ceux qui défendent le moins le respect de la vie et l’écologie humaine.
Le Christ n’a-t-il pas dit à son entrée à Jérusalem quand des pharisiens lui demandèrent de faire taire la foule de ses disciples qui l’acclamait le jour des Rameaux : “S’ils se taisent, même les pierres crieront”. Ce qui signifie que si l’homme matérialiste a cru pouvoir éliminer Dieu de la cité des hommes et de la création, c’est en fait mission impossible. Car Dieu est le créateur du monde et tout ce qu’il a créé porte son empreinte et crie son origine divine. La nature rappellera toujours à l’homme l’indispensable respect qu’il doit avoir de son créateur puis de la création et au sommet de celle-ci, celle de la vie humaine.
Ces pierres qui crient sont toutes ces catastrophes écologiques qui nous arrivent et il ne suffit donc pas pour les arrêter de se livrer au tri sélectif ou à la réduction de son empreinte carbone mais aussi de s’engager dans le combat spirituel, puisque tout est lié.
Colcombet
07/10/2023
Depuis plus de cinq siècles, l’Église célèbre solennellement chaque 7 octobre Notre-Dame du Rosaire. Mais savez-vous que cette fête, l’une des plus importantes dédiées à Marie, a été instituée par le pape Pie V en remerciement d’une victoire inespérée des chrétiens contre l’invasion turque ? « Ce que vous demanderez par mon rosaire, vous l’obtiendrez. »
C’est l’une des quinze promesses faites par Notre-Dame à saint Dominique lorsqu’elle lui révèle les quinze mystères joyeux, douloureux et glorieux qui se récitent sur le chapelet en méditant les épisodes marquant de sa vie et de celle de son Fils. L’exercice, s’il est convenablement fait, prend un bon moment, entre une heure et une heure et demie, ce qui représente un véritable effort et témoigne d’une volonté réelle d’honorer la Sainte Vierge. Y parvenir chaque jour n’est pas si facile et demande de sacrifier du temps, des distractions, des plaisirs, des loisirs. C’est d’ailleurs pour cela que le Ciel se montre généreux en retour vis-à-vis des dévots du rosaire. Le geste s’inscrit dans le programme de prière et de pénitence que Notre-Dame n’a cessé de prôner au cours des siècles dans ses apparitions.
Les grâces privées reçues par la pratique du rosaire sont incommensurables ; mais il est arrivé, assez régulièrement même, dans l’histoire, que le rosaire, récité par toute une nation, toute une chrétienté, dans des périls graves et pressants, obtienne, contre toute attente et toutes prévisions humaines, des renversements de situation inespérés et manifestement miraculeux. Aussi l’Église a-t-elle toujours glorifié ces triomphes de la catholicité, militaires ou politiques, obtenus en recourant à l’arme la plus redoutable jamais mise à notre disposition : le chapelet. L’impossible victoire de Lépante en est l’exemple le plus célèbre.
Depuis qu’en mai 1453, ils se sont emparés de Constantinople, et ont pris du même coup le contrôle du Bosphore et des détroits, les Ottomans règnent en maîtres sur la Méditerranée orientale. Un siècle plus tard, cette domination ne leur suffit plus et c’est tout le Bassin méditerranéen, et l’Adriatique, qu’ils rêvent de conquérir, s’assurant à terme une victoire totale et définitive sur l’Occident chrétien qu’ils convertiront à l’islam. Le Sultan s’imagine déjà faisant flotter l’étendard vert du Prophète sur Rome, et bientôt sur toutes les villes chrétiennes. Ce rêve, il en est sûr, est réalisable, et d’autant plus aisément que les princes chrétiens, catholiques, orthodoxes, et désormais protestants, se montrent incapables de s’entendre et de s’unir, même devant un danger commun évident et croissant.
À de nombreuses reprises, avant même la chute de l’Empire byzantin, et passant sur « le schisme des Grecs », la papauté a appelé à une nouvelle croisade ; Jeanne d’Arc aussi, en son temps. Sans résultat. Français, Anglais, Espagnols, Allemands et autres, les princes, les empereurs et les rois baptisés ont mieux à faire que se réconcilier pour contrer la menace turque. Chacun se méfie du voisin, plus que du Sultan, encore bien éloigné, et suit ses propres idées qui consistent, souvent, à se prémunir contre les mauvais tours que les souverains chrétiens se jouent sans vergogne. Dans sa lutte contre Charles Quint, et pour préserver une France géographiquement encerclée par les possessions des Habsbourg, François Ier, à la vive horreur de la papauté, n’hésitera pas à passer un traité d’alliance avec les Turcs, choix justifiable d’un point de vue politique et stratégique, beaucoup moins sur le plan moral…
Seul conscient du danger, le Pape est seul aussi
pour tenter de le conjurer.
Il ne faut pas s’étonner si la Sublime Porte, faute de trouver en face d’elle un front commun et une volonté unie, aille de succès en succès. Les navires turcs et barbaresques, puisque les Ottomans sont maîtres de l’Afrique du Nord, s’aventurent toujours plus près des côtes européennes, prenant à l’abordage les vaisseaux de commerce isolés, réduisant leurs équipages en esclavage ; puis, s’enhardissant, ils commencent à razzier le littoral italien, sarde, corse, espagnol, provençal, enlevant femmes et enfants qui seront vendus sur les marchés aux esclaves et convertis de force. Prendre Rome semble un objectif raisonnable.
C’est compter sans le pape Pie V, le frère dominicain Michele Ghislieri, grand dévot de Notre-Dame, monté en 1566 sur le trône de saint Pierre. Depuis son élection, le souverain pontife, qui doit faire face à des chantiers titanesques et ne compte pas beaucoup d’amis à la Curie, inquiète de ses intentions réformatrices et de son combat contre la simonie, le népotisme et les mauvaises mœurs cléricales, regarde avec une angoisse croissante la progression islamique vers l’Europe. En 1570, les Turcs s’emparent de Chypre et la perte de cette île, l’une des dernières places fortes chrétiennes de la région, entraîne dans la foulée celles de Candie, Zante, Céphalonie, ouvrant à l’islam l’accès à l’Adriatique et aux Balkans dont le contrôle leur permettra, à terme, de prendre la chrétienté à revers et de menacer Budapest et Vienne. Personne ne semble susceptible de les arrêter, faute de moyens, un peu, faute, surtout, d’en avoir envie. Les souverains chrétiens ont tous mieux à faire. Cette évidence consterne le Pape, effaré d’un tel aveuglement. Seul conscient du danger, il est seul aussi pour tenter de le conjurer.
Pie V déclenche une vaste offensive diplomatique, écrit au doge de Venise et à celui de Gênes, deux puissances maritimes rivales et irréconciliables, aux Florentins, au roi d’Espagne, Philippe II, au roi de France, Charles IX, au tsar de Russie, Ivan IV, au roi de Pologne, Sigismond II, les conjure de se liguer contre l’ennemi commun et de repartir en croisade. Voilà plus de trois siècles que toutes les tentatives de ses prédécesseurs pour l’obtenir sont restées vaines…
Pourtant, contre toute attente, à l’exception de la France, tenue par ses alliances avec la Sublime Porte, par les guerres civiles à répétition qui opposent Réformés et catholiques, et par sa méfiance, fondée, envers Philippe II, nombre de princes, cette fois, répondent présents et commencent à envoyer des troupes. L’essentiel de cette force, 36.000 soldats et 230 vaisseaux, est composée d’Italiens, surtout des Vénitiens, et d’Espagnols. Pie V pensait en remettre le commandement au cadet de Charles IX, le duc d’Anjou, futur Henri III, qui a déjà prouvé ses qualités militaires et dont le catholicisme est solide. Dans les difficultés où se débat la France, laisser partir ce prince, son fils préféré, a paru impossible à la reine Catherine de Médicis, qui, dans l’ombre de Charles IX, dirige le royaume. Pie V doit alors se rabattre sur un Espagnol, un demi-frère bâtard de Philippe II, Don Juan d’Autriche, 24 ans, qui révèlera un courage digne du Cid.
Cette flotte appareille d’Italie début août 1571, dans une ambiance spécialement tendue : l’on vient en effet d’apprendre la chute du dernier bastion chrétien cypriote, Famagouste, qui résistait depuis presque un an aux assiégeants turcs et le massacre de tous ses défenseurs. Ce n’est pas un très bon présage… Conscient qu’il faudrait une armée de saints à opposer aux infidèles, Pie V voudrait imposer à bord de la flotte chrétienne une discipline quasi monastique. Les officiers lui feront comprendre qu’il ne faut pas trop en demander à ces hommes rudes mais d’une piété discutable. Alors, à défaut d’obtenir de ces soudards des pratiques de dévotion, le pape, en bon dominicain qu’il est, confiant dans les promesses de Notre-Dame à Dominique, demande à toute la catholicité de réciter chaque jour le rosaire pour le succès des armes chrétiennes, la défaite des infidèles et la fin de la menace musulmane. Une grande vague de prière enfle sur l’Europe.
Pendant ce temps, les troupes de Sélim II savourent leur victoire de Famagouste et un repos bien mérité. Nul ne s’attend à l’arrivée d’une flotte catholique coalisée tant une entente entre princes chrétiens semble impossible. Lorsque l’armada de Don Juan d’Autriche et ses grosses galères débouche dans le détroit de Corinthe, dont elle ferme l’accès, interdisant tout repli, le 7 octobre 1571, l’ennemi, pris par surprise et inférieur en nombre, n’a pas grand-chose à lui opposer. Comme si cela ne suffisait pas à placer les Ottomans dans une situation désastreuse, une chute soudaine de vent va les empêcher de manœuvrer. Écrasés sous les gros boulets de l’artillerie embarquée des galères vénitiennes, ses navires prennent feu et sombrent en quelques minutes. Des cales, les galériens chrétiens qui ont brisé leurs chaînes, surgissent, hurlant leur joie, et, venant en aide à leurs libérateurs, se jettent sur les Turcs ; ceux qui, s’étant jetés à la mer, atteignent le rivage, sont massacrés par les Grecs. 30.000 Mahométans trouvent la mort dans l’affrontement. Seule la ferme intervention des officiers pontificaux empêche que blessés et prisonniers ennemis soient achevés. La victoire est écrasante.
À la même heure, à Rome, Pie V, qui préside une réunion, se lève soudain, s’approche de la fenêtre, demeure un instant absorbé dans une contemplation silencieuse et se retourne en s’écriant de rendre grâces, car la victoire est totale. Il vient d’avoir la vision de la destruction de la flotte ennemie dans ses moindres détails, que les premiers courriers confirmeront point par point. Dès l’année suivante, le 7 octobre verra célébrer Notre-Dame de la Victoire, qui deviendra ensuite Notre-Dame du Rosaire.
07/10/2023
[…] L’occasion nous est donnée en ce mois de nous rappeler que le Rosaire est une « arme ». Qu’il peut créer des brèches de lumière insoupçonnées parmi les nuages noirs qui menacent l’Église et la France. Prière litanique, elle permet à l’âme de prier quasi instinctivement, presque sans le savoir. La répétition d’une formule appartient à l’art de prier de tous les temps. Telle une houle qui berce autant qu’elle accompagne le navire qui cingle vers le large, le Rosaire stimule en même temps qu’il apaise et le cœur, et le corps, et l’esprit.
Ainsi, l’enchaînement des Ave Maria se fixe pour objectif de nous rendre victorieux dans la bataille de l’existence. Dom Gérard aimait à dire à ses moines que « la récitation du Rosaire consiste moins à instruire qu’à capter et soutenir un mouvement de l’âme ». Du jeune clerc au vieux prélat, du chômeur au chef d’entreprise, de l’écolier à l’étudiant : le Rosaire unit tous les baptisés. Surtout il a pour grande vertu de maintenir le regard de chacun vigilant sur les dangers et l’esprit de tous combatif sur le terrain. Aux armes, donc. À nos chapelets !
12/10/24
L'article d'Aliénor de Pompignan explore les résultats d'une étude de l'IFOP sur l'impact du scoutisme sur l'engagement civique et citoyen des Français. L'enquête montre que les anciens scouts sont plus susceptibles de s'investir dans des associations, de défendre des causes, et de participer aux élections. L'article met en avant le sens du collectif, de la responsabilité et du service appris au sein des mouvements scouts, qui contribue à un sentiment de bien-être généralisé chez les anciens scouts. Les auteurs de l'article soutiennent que le scoutisme offre un antidote à des maux contemporains comme l'addiction aux écrans et la baisse de l'engagement bénévole.
11/10/24
L’un des quatre évêques ordonnés en 1988 par Mgr Marcel Lefebvre, Mgr Bernard Tissier de Mallerais, est décédé le 8 octobre 2024 à l’âge de 79 ans. Hospitalisé après une chute au séminaire d’Écône le 28 septembre, il était dans le coma depuis plusieurs jours. Son décès pose à nouveau la question de l’ordination de nouveaux évêques pour la Fraternité.
11/10/24
Le frère dominicain a adressé un message fort devant l'église Saint-Hilaire de Poitiers incendiée la semaine dernière.
« En ce moment, en France, il y a une église qui brûle tous les mois ». Le frère dominicain s’est saisi de ses réseaux sociaux mardi 8 octobre pour faire part de son inquiétude face à la multiplication des incendies et profanations d’églises.
10/10/24
S'adressant aux jésuites en Belgique, le Pape a appelé à l'arrivée de migrants pour remplacer les enfants que les Européens n'ont plus. Une recette qui traite les gens comme des objets interchangeables et qui a déjà fait beaucoup de dégâts.
10/10/24
De vatican.va :
L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.
9/10/24
Invité par l'Université de Louvain à l'occasion de son 600e anniversaire, le pape François est assailli par des idéologues féministes qui exigent un « changement de paradigme » immédiat sur toutes les questions relatives aux femmes.
9/10/24
Au Liban, la guerre qui oppose Israël au Hezbollah fait craindre à la fois un drame humanitaire et un regain de tensions communautaires. Alors que les besoins sont immenses pour la population civile, des associations comme l'Œuvre d'Orient dénoncent un manque de soutien à l'échelle internationale.
8/10/24
Théologien de renommée internationale et auteur de livres de spiritualité et de vulgarisation théologique qui sont devenus des best-sellers dans de nombreux pays, T. Radcliffe a été appelé par François à diriger les exercices spirituels des pères (et mères) synodaux en 2023 et 2024 pour les deux sessions du Synode sur la synodalité.
Cependant, ses positions sur la morale ont suscité de nombreuses critiques au sein de l'Église. Il a été décrit comme un théologien « révolutionnaire » dans le « moule bergoglien » avec une vision « ouverte » du monde et de la modernité, mais aussi comme un « théologien de la dissidence » pour s'être prononcé en faveur des « prêtres mariés » et du « mariage gay ».
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7/10/24
L'article porte sur la bataille de Lépante, une victoire navale chrétienne sur l'Empire ottoman en 1571, et la nécessité de prier le Rosaire pour vaincre le sécularisme et l'expansionnisme pro-avortement d'aujourd'hui. L'auteur affirme que la foi en Dieu et l'intercession de la Vierge Marie ont été cruciales dans la victoire à Lépante et qu'elles sont tout aussi essentielles aujourd'hui. Il appelle à la prière et à la promotion du Rosaire pour lutter contre l'avortement légal en Amérique. L'article se termine par une analogie entre la bataille de Lépante et le combat spirituel d'aujourd'hui, soulignant l'importance de la prière et de la foi.
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7/10/24
21 nouveaux cardinaux, annoncée par François hier, portent à 141 l’effectif du collège électeur, soit 20 de plus que le nombre de 121 fixé par Paul VI.
Le collège cardinalice est donc archi-blindé, en vue du prochain conclave, d’autant plus que François a nommé des hommes très jeunes, comme Mgr Mykola Bychok, évêque rédemptoriste des gréco catholiques ukrainiens, 44 ans.
Le nom qui fait le plus parler de lui est sans conteste celui du père dominicain britannique Timothy Peter Joseph Radcliffe, l’un des théologiens pro-LGBT les plus connus de l’Eglise…
À noter la quasi absence de l'Afrique et des USA.
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3/10/24
L'Université catholique de Louvain inflige une gifle retentissante à François. Le pape ressent ainsi ce que c'est que de vivre dans une Eglise en mode d'aliénation, une Eglise dans laquelle on ne peut plus respirer parce que des idéologies implantées dominent l'espace et que des interdictions de langage empêchent l'expression de positions différentes.
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2/10/24
C’est, aujourd’hui, le combat de la petite église de St John’s à Hanley, et ce sera vraisemblablement celui de beaucoup d’autres dans les temps à venir, que ce soit en Grande-Bretagne ou ailleurs en Occident. D’abord désaffectée, puis vendue, et enfin rachetée par une association de musulmans