Le blog du Temps de l'Immaculée.
13/11/2025
Mgr Coakley succède à Mgr Timothy Broglio, est connu pour sa ferme position en faveur de la "culture de la vie" et des valeurs traditionnelles de la famille et de la morale. Cette élection, qui fait suite à un vote à bulletin secret, confirme l'épiscopat des États-Unis comme un bloc théologique uni et représente un défi délicat pour le pape Léon XIV, qui devra naviguer avec prudence entre les sensibilités progressistes et ce traditionalisme bien établi. L'arrivée de Mgr Coakley ouvre une nouvelle période où la défense de la vie sera la priorité prééminente, suscitant à la fois joie et réserves parmi les fidèles américains.
Le Choix de la Continuité et la Réaction des Fidèles
Le mardi 11 novembre, Monseigneur Paul S. Coakley a été élu président de la Conférence épiscopale américaine (USCCB) après un second tour, face à Mgr Daniel Flores, désormais vice-président. Ce choix n'est pas anodin : Mgr Coakley, précédemment secrétaire général de la Conférence et archevêque d’Oklahoma City depuis 2011, symbolise la continuité de la ligne conservatrice de l'épiscopat.
À 70 ans, fort d'une licence en théologie sacrée, Mgr Coakley s'est distingué par son engagement constant en faveur de la dignité humaine et de la promotion d'une "véritable culture de la vie". Il a notamment réaffirmé que la défense de la vie reste la "priorité prééminente" de l'action publique des catholiques, saluant en 2022 l'adoption de lois pro-vie dans son État. Il souligne d'ailleurs que « bâtir une culture de la vie suppose de reconnaître la dignité inhérente à toute personne humaine, de promouvoir des lois qui protègent la vie et d’encourager une conversion profonde des cœurs ».
L'élection a immédiatement polarisé les réactions sur les réseaux sociaux. De nombreux fidèles ont exprimé leur soutien et leurs prières pour la nouvelle direction, appelant notamment à "l’unité d’une Église divisée" et souhaitant que les pasteurs soient "la voix des sans-voix".
Toutefois, des voix discordantes se sont également fait entendre. Certains internautes ont soulevé des inquiétudes concernant les liens de Mgr Coakley avec le Napa Institute, un réseau influent de catholiques conservateurs souvent perçu comme éloigné de la vision pastorale du pape François. Le fait qu'il ait auparavant soutenu Monseigneur Carlo Maria Viganò – aujourd’hui excommunié pour schisme – a également été mis en avant comme un motif de réserve. Ces réactions témoignent de la diversité des sensibilités et des tensions idéologiques profondes au sein du catholicisme américain.
Concernant l'accès à la communion sacramentelle des politiciens catholiques :
Opposition au soutien politique de l'avortement : Mgr Coakley a régulièrement exprimé son opinion selon laquelle un homme politique catholique qui soutient publiquement l'avortement met son âme en danger et cause un scandale public au sein de l'Église.
Soutien au refus de la communion : Il a indiqué qu'il comprenait et soutenait les évêques qui choisissaient de refuser la communion à ces personnalités publiques. Dans une interview en 2014, il avait notamment déclaré : « Je pense que de nombreux évêques n'ont pas d'autre choix que de prendre cette décision » de refuser la communion aux hommes politiques pro-avortement. Une évidence qui mérite d'être rappelée ....
Bref, Mgr Coakley est un évêque catholique.
Le Défi du Dialogue avec Rome
L'USCCB, sous la direction de Mgr Coakley, apparaît donc comme un "bloc doctrinal solide", fermement attaché à la tradition et aux positions morales et familiales classiques de l'Église. Cette orientation place l'épiscopat américain dans une position de vigilance doctrinale qui ne manquera pas d'influencer le dialogue entre les États-Unis et le Saint-Siège.
Pour le pape Léon XIV, cette élection constitue un nouveau défi. Désireux d'accompagner toutes les sensibilités de l'Église sous l'autorité du Magistère, le Souverain Pontife devra faire preuve de prudence et de discernement dans ses échanges avec cet épiscopat fortement ancré dans la tradition. Le défi papal sera de maintenir un dialogue fécond avec cette direction conservatrice.
L'élection de Monseigneur Paul S. Coakley confirme la prévalence d'une ligne traditionaliste et "pro-vie" au sein de l'épiscopat américain, une orientation qui résonne avec une partie significative du clergé et des fidèles aux États-Unis. Si la nouvelle présidence promet une stabilité doctrinale sur les questions de morale et de défense de la vie, elle souligne également les tensions internes et les clivages idéologiques qui traversent l'Église américaine. Dans ce contexte, l'ère Coakley représente un moment clé. Elle met à l'épreuve la capacité du Pape Léon XIV à harmoniser les différentes voix de l'Église universelle, en maintenant l'unité et le dialogue avec un épiscopat puissant et idéologiquement cohérent. La manière dont Rome et l'USCCB vont cohabiter et collaborer au cours des prochaines années sera évidemment déterminante pour l'avenir du catholicisme sur le continent.
Deo Gratias !