Le blog du Temps de l'Immaculée.

Convertis de l'islam au christianisme les 3 révélations inattendues sur leur parcours

27/10/2025

Convertis de l'islam au christianisme  les 3 révélations inattendues sur leur parcours

Souvent discret, le phénomène des conversions de musulmans au christianisme en France est pourtant bien plus profond qu'on ne l'imagine. Au-delà du baptême, un parcours complexe commence, semé d'épreuves mais aussi de grâces inattendues. Un article de Pétronille de Lestrade dans France Catholique révèle trois points clés, souvent surprenants, sur le cheminement de ces nouveaux chrétiens au sein de l'Église, en s'appuyant sur des témoignages poignants et des analyses d'experts.

Une vague de conversions plus profonde et spontanée qu'on ne l'imagine
Contrairement aux idées reçues, le nombre de musulmans demandant le baptême est significatif et en croissance constante. La Conférence des évêques de France recense plus de 700 baptêmes de personnes d'origine musulmane chaque année, un chiffre que l'association Mission Ismérie estime même à 1 700 pour l'année 2025. Cette tendance est confirmée par la forte demande numérique : le média en ligne « La Rencontre », géré par l'association, a actuellement 500 demandes de contact en attente.
Le point le plus surprenant est que ce mouvement n'est pas le fruit d'une stratégie d'évangélisation active. Pour les observateurs, il s'agit d'une quête spirituelle personnelle et intérieure, un mystère divin à l'œuvre. Comme le résume Vincent Neymon, qui dirige Mission Ismérie, « c’est évident, Dieu travaille le cœur des musulmans ».
« L’église constate que ce mouvement ne vient pas de ce qu’elle a mis en place, mais d’un élan intérieur de plus en plus grand. » - Abbé Jean-Raphaël Dubrule

 


Le plus grand défi : trouver sa place dans sa nouvelle famille
Pour un converti, le départ de l'« oumma » (la communauté musulmane) est souvent vécu comme une trahison, entraînant le rejet de sa famille et parfois la perte de ses biens. Mais de manière contre-intuitive, le défi le plus ardu se trouve souvent à l'intérieur de l'Église elle-même, qui devrait être leur nouveau foyer.
Les obstacles rencontrés dans les paroisses sont multiples et parfois dévastateurs :
• Des maladresses théologiques graves. Certains prêtres, voulant se montrer accueillants, assurent à tort que le Coran et la Bible se ressemblent ou qu'Allah n'est pas différent de Dieu, sapant ainsi les fondements de la foi nouvelle du converti. Une erreur que Simon-Matthieu juge sévèrement : « C’est une incompréhension grave du sacrifice de la Croix et de la Rédemption, et c’est insuffler le doute dans le cœur des catéchumènes. »
• Un accueil froid ou méfiant. Le parcours de Simon-Matthieu illustre ce risque : il a dû changer de paroisse et en choisir une « assez éloignée de chez moi, ce qui m’évitait des représailles ». Il a su qu'il avait trouvé sa place quand, très simplement, « dès le début, on m’a demandé de faire la quête ». Myriam témoigne aussi de la difficulté persistante du « regard des gens » dans les églises où elle n'est pas connue.
• Une différence culturelle mal comprise. Comme le souligne l'abbé Dubrule, l'intégration de ces nouveaux convertis demande « un effort supplémentaire que les paroissiens ne saisissent pas toujours ».
Ce manque de préparation au sein des communautés peut avoir de lourdes conséquences, fermant la porte à ceux que Dieu envoie.
« Dieu fait son travail en se révélant à des musulmans, puis il nous les envoie. Le problème, c’est que certaines paroisses leur ferment la porte sans le savoir. » - Responsable de la mission Ananie


Un cadeau inattendu : comment les convertis revitalisent l'Église
Face à la solitude, à l'incompréhension et aux difficultés matérielles, le risque pour ces nouveaux chrétiens est grand : « le risque est l’abandon ». Pourtant, lorsque ces défis sont relevés et que l'accueil est authentique, l'arrivée de ces baptisés se révèle être une source puissante de renouveau pour les communautés chrétiennes.
Portés par une foi ardente et un parcours souvent exigeant, ils insufflent une nouvelle énergie dans les paroisses. Leur « esprit missionnaire et communautaire » réveille des assemblées parfois installées dans leurs habitudes. En cherchant une nouvelle famille spirituelle, ils rappellent à tous l'importance fondamentale de la fraternité et de la ferveur.
« Ils enseignent l’amour de l’Église, qui souvent s’attiédit chez les catholiques. » - Vincent Neymon

Pour conclure, le parcours d'un converti de l'islam ne s'arrête pas au baptême ; il marque le début d'un chemin d'intégration complexe qui met l'Église elle-même au défi. Face à ces parcours, la question n'est plus seulement de savoir comment accueillir l'autre, mais comment se laisser transformer par son arrivée.