Le blog du Temps de l'Immaculée.
29/09/2025
Le Saint-Siège a reconnu officiellement la sainte Vierge, au titre de son Assomption, comme patronne principale de la France et deux patronnes secondaires, sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Saint Michel en revanche a été adopté par la monarchie française comme un des Patrons principaux de la France, adoption ratifiée par un pape.
Saint Michel et Clovis
Ce patronage remonte à l’origine du royaume franc comme fille ainée de l’Eglise. A la bataille de Tolbiac, Clovis appela à son secours le Dieu de Clotilde qui lui donna la victoire sur les Alamans. Ce secours serait parvenu au Francs par l’intermédiaire de saint Michel. Ce qui se traduisit ensuite par l’invocation particulière de saint Michel pour la bénédiction de la bannière royale.
Le Pape Anastase et Clovis
Après la conversion de Clovis, le pape Anastase écrivit aux souverains, Clovis et sainte Clotilde, où il reconnaissait saint Michel, comme Prince du peuple Franc et demandait à ce protecteur céleste de garder les Francs et de les secourir dans les combats. On peut y voir une ratification du patronage du Prince de la milice céleste sur la France.
En 708 ou 709 saint Michel apparut au Mont Tombe, aujourd’hui le Mont Saint-Michel, pour demander l’érection d’un oratoire ; de cette manière il donnait à entendre aux Francs qu’ils devaient compter sur sa présence et sa protection.
Ainsi les guerriers, comme Charles Martel, venaient déposer leurs épées sur un autel dédié à l’Archange afin de les y faire bénir. Il faut voir dans les victoires de Si Charles Martel sur les Sarrasins, un secours de saint Michel Archange.
Sainte Jeanne d’Arc et saint Michel
Qui ne sait que parmi les voix que sainte Jeanne d’Arc entendit à Domrémy, il y avait celle de saint Michel qui se présenta comme le protecteur du royaume de France. Ce témoignage est précieux, car c’est une ratification, venue du ciel, du rôle de protecteur attribué à saint Michel sur la France.
En 1594, lors de la cérémonie du sacre d’Henri IV, saint Michel apparaît au roi et à toute l’audience sous la forme d’un jeune enfant vêtu de blanc. Cette apparition fut une nouvelle preuve de la protection de l’Archange, ainsi qu’un manifestation de la sincérité de la conversion du roi Henri IV au catholicisme.
L’Eglise de France consacre solennellement son pays à saint Michel
En le 19 mai 1912, à la veille de la première guerre mondiale, les évêques consacrent solennellement la France à l’Archange. Voici le texte de cette consécration.
Ô glorieux saint Michel, permettez que nous vous apportions l’hommage de notre reconnaissance, de notre vénération, de notre amour. Commis par l’Eternel à la garde du droit, vous avez rejeté dans les abîmes Satan et ses suppôts, inclinant votre épée devant le Dieu-fait-Homme et la Vierge qui devait enfanter et devenir la Reine des Anges.
Le peuple élu vous vit à sa tête lorsqu’il errait dans le désert, et vous fûtes, dans son exil, son espoir et sa force. Sur le berceau de l’Eglise, héritière de la Synagogue, tendrement vous avez veillé. Votre devise devint sa devise et depuis deux mille ans, rien de grand ne s’est opéré dans son sein en dehors de votre intervention féconde.
Baptisée la première des nations, dans le Sang du Christ, la France vous aima la première. Aussi vous êtes-vous ingénié à faire d’elle, à votre image et à votre exemple, le bon sergent de Dieu. Des champs de Tolbiac aux sommets du Mont Tombe ; des sommets du Mont Tombe aux vallons de Domrémy.
Des siècles reculés au temps où languit notre vie, vous avez écrit les meilleures pages de notre histoire. Naguère encore dans l’éclat de la piété de votre XIIe centenaire, sur ce coin immaculé de terre française où la foi vous éleva votre temple, le plus merveilleux et le plus célèbre, qui donc n’a reconnu votre si douce intervention ?
Ajoutez encore à vos bienfaits, ô bon et puissant Archange, prenez sous votre garde tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes, nos personnes et nos biens, nos familles et nos paroisses, nos évêques et nos prêtres.
Cette consécration solennelle, nous la voulons nationale, et nous renouvelons, autant qu’il est en nous, le pacte séculaire qui lie la France au Prince des Anges. Nous vous saluons, nous vous bénissons, nous vous acclamons, mais de grâce, défendez-nous dans le combat !
Les ténèbres du doute et de l’erreur nous envahissent de toutes parts : Archange de lumière, dissipez nos ténèbres ! Les volontés fléchissent et les courages chancellent : Archange victorieux, ranimez nos ardeurs et communiquez-nous la flamme qui fait les âmes justes et les peuples vaillants !
Les cœurs s’attachent à la chair et au sang : ô Séraphin sublime, arrachez-nous à la fange et portez-nous à Dieu ! Veillez tout spécialement sur nos foyers, où la foi et l’innocence subissent de si rudes assauts, et commandez à Satan d’y respecter la paix et la vertu.
Ô saint Michel, gardez l’Eglise et son chef admirable ; sauvez notre patrie bien-aimée, protégez son clergé et ses fidèles, convertissez ses fils égarés. Que le Cœur Sacré de Jésus, que Marie Immaculée vous envoient vers nous, avec la bienheureuse Jeanne d’Arc.
Et que le règne de Dieu s’établisse sur nous et sur le monde, pour qu’à jamais, ô grand Prévôt du Paradis, nous soyons associés à vos triomphes. Ainsi soit-il !