Le blog du Temps de l'Immaculée.
14/09/2025
Faute de financements suffisants, la mairie de Notre-Dame-de-la-Mer (Yvelines) envisage de démolir la chapelle Saint-Pierre. L’association Urgences Patrimoine a lancé une pétition pour réveiller l’opinion publique et trouver une alternative, alertant sur la nécessité de sauvegarder nos églises, témoins de notre identité.
Le conseil municipal a tranché. La chapelle Saint-Pierre de Notre-Dame-de-la-Mer (Yvelines) sera démolie mi-septembre. Le 30 août dernier, invoquant l’absence de financements suffisants pour sa restauration, les élus ont voté en faveur de sa destruction. « L’état de cet édifice est très détérioré tant sur sa structure extérieure que sur sa charpente », déplore le maire Jean-Luc Mailloc. Les travaux de restauration ont été estimés à 600.000 euros. Pour cette petite commune de 700 âmes, impossible d’envisager de verser une telle somme.
Or, la chapelle est nichée au bord d’une route départementale qui relie la commune yvelinoise à la Normandie, représentant ainsi un réel péril pour la circulation. Ces dernières années, son état de délabrement s’est dangereusement aggravé, de sorte que l’édifice menace actuellement de s’effondrer. « Le trafic sur la RD 915 est d’environ 90.000 véhicules mensuels », précise le maire Jean-Luc Mailloc. « En dehors du montant de l’investissement, le manque de stationnement et son accès pour les piétons sont difficiles ».
« On peut très bien lancer un chantier bénévole »
« C’est un prétexte, rétorque la fondatrice d'Urgences Patrimoine Alexandra Sobczak-Romanski, à l’origine d’une pétition pour sauver l’édifice, chaque problème a sa solution ». Elle souhaite demander au maire d’étudier le devis des travaux afin de le revoir à la baisse, et plaide notamment pour de simples travaux d’urgence qui coûteraient bien moins chers à la commune. « C’est essentiellement la toiture qui est abîmée, on peut très bien lancer un chantier bénévole encadré par des professionnels ou bien trouver des matériaux de seconde main », suggère-t-elle. Grande habituée du patrimoine, Alexandra Sobczak-Romanski a déjà sollicité son réseau afin de lancer « une restauration à moindre coût ».
Cette sauvegarde est d’autant plus urgente que l’église de style roman date du XIIe siècle. « C’est une première, s’indigne la présidente d'Urgences Patrimoine, jusque-là, la majorité des églises démolies étaient des édifices du XIXe ou du XXe siècle, désormais ce sont des édifices très anciens qui sont menacés ». La chapelle Saint-Pierre constitue un repère historique et architectural pour les habitants des environs. Chaque année, plus d’un millier de pèlerins foulent les routes de la commune, depuis la collégiale de Mantes-la-Jolie jusqu’à l’église paroissiale de Notre-Dame-de-la-Mer pour remercier la Vierge d’avoir sauvé la France de l’invasion normande au IXe siècle. « Si la chapelle Saint-Pierre était opérationnelle, on pourrait y accueillir beaucoup plus de pèlerins que dans l’église paroissiale qui n’a que quarante places, souffle le curé. Mais elle n’a jamais été entretenue, à présent, il faudrait gagner au loto pour pouvoir la racheter ». Restaurée dans les années 20, l’édifice est fermé au public depuis 1955. Peu à peu, son mobilier a été transféré au musée d’Évreux.
Chaque petite chapelle est un témoin important de notre identité chrétienne
La paroisse de Bonnières qui dessert la commune a bel et bien donné son avis en faveur de la réhabilitation de l’édifice. « Hélas, un désir ne suffit pas, la mairie en dispose comme il le veut », murmure le prêtre. Car, loi de 1905 oblige, les édifices religieux sont désormais à la seule charge de l’État qui en dispose à son gré. « À partir du moment où une église appartient à la commune, celle-ci a le devoir de l’entretenir », martèle Alexandra Sobczak-Romanski. « Il faudrait se pencher sur une proposition de loi pour interdire la démolition du patrimoine religieux, quitte à mettre en vente le bien au privé pour lui laisser une chance de survie », suggère-t-elle.
Malgré tout, l’amoureuse des vieilles pierres veut rester « optimiste ». Pour l’heure, l’église n’a pas été désacralisée, bien que l’évêque de Versailles Mgr Crépy ait déjà donné son feu vert. De même, le permis de démolir n’a pas encore été instruit. Et quoique cette option reste privilégiée par la mairie, le maire demeure « ouvert au débat ». Il pense notamment « garder uniquement son clocher », ou bien « installer un panneau avec l’historique de l’édifice »… « Espérons que cette pétition donne de la visibilité à cette cause et réveille les consciences, lance Alexandra Sobczak-Romanski, confiante. Si personne n’avait parlé de l’incendie de Notre-Dame de Paris, on n’aurait pas récolté 1 milliard d’euros pour sa restauration ! » Et de conclure : « Chaque petite chapelle est un témoin important de notre identité chrétienne, il faut défendre ces édifices qui font partie intégrante de notre culture ».
Etiennette de La Ruffie dans Famille Chrétienne
Lien de la pétition : http://bit.ly/4lSrpAM