Le blog du Temps de l'Immaculée.
14/09/2025
Depuis son arrivée en Corse en 2021, le cardinal François Bustillo est devenu une figure incontournable. Loin des clichés, ce franciscain pragmatique d'1 m 92, surnommé "Stromae" en raison de sa ressemblance avec le chanteur, a su redonner un souffle à l'Église et à la société insulaire. Sa nomination au cardinalat en 2023 par le pape François confirme son influence grandissante, ancrée dans une spiritualité profonde.
Le pasteur qui "réanime" la Corse
Né en Espagne et naturalisé français, François Bustillo s'est imposé comme un personnage "fédérateur" en Corse, bien au-delà des seuls fidèles. Sa popularité s'explique par sa capacité à être proche des gens et à "redynamiser" la région. Son action a des répercussions concrètes, comme l'organisation de la visite du pape François en 2024, un événement marquant pour l'île. Il a également joué un rôle de médiateur particulièrement efficace lors de manifestations étudiantes, prouvant sa capacité à apporter le calme par le dialogue, à devenir un recours dans une société à la dérive, tels les évêques de Gaule qui ont fermement tenu le pays au temps de l'effondrement de l'Empire romain.
Son approche est celle d'un "prophète", non pas pour polémiquer, mais pour construire une société différente. Dans son livre Réparation, il dénonce le "règne du soupçon" et la méfiance généralisée qui rongent nos sociétés. Pour lui, le téléphone est devenu une "arme de destruction massive", et la "hargne" médiatique peut détruire une réputation sur un simple soupçon. Son message est clair : il est urgent de sortir de cette ère pour bâtir un monde de confiance et de fraternité.
Une spiritualité ancrée
L'action du cardinal Bustillo est guidée par la spiritualité du Sacré-Cœur. Il a d'ailleurs renouvelé la consécration de la France au Sacré-Cœur de Jésus" dans le cadre du jubilé de l'Espérance.
Face aux "dérives" de notre époque, l'Église ne doit pas, selon lui, se contenter de "réagir". Sa sagesse séculaire lui permet de se placer "au-dessus" de l'agitation du monde. Le chrétien, inspiré par la douceur et l'humilité du Christ, est appelé à être "anticonformiste" par rapport au style du monde, qui est devenu "dur et intransigeant".
Le cardinal voit dans l'ouverture des portes de l'Église un "défi merveilleux". Il perçoit que de nombreux jeunes "ont soif d’amour, de vérité, de religion", et c'est à l'Église de répondre à cette soif. Pour Bustillo, la mission d'un pasteur est d'"animer spirituellement", de donner et de supplier, non de polémiquer. Il déplore la division entre catholiques, qu'il qualifie de "luxe" inacceptable. Pour lui, la solution réside dans la communion et le respect de la "sainte diversité", y compris pour les fidèles attachés au rite tridentin.
Les Voies de la Réparation
Au cœur de la vision du cardinal Bustillo se trouve l'idée de réparation. Dans son nouvel ouvrage du même nom, il offre des pistes concrètes pour reconstruire le "vivre ensemble" et la fraternité, qui sont en "déclin". Pour y parvenir, il nous exhorte à :
– Entreprendre un "pèlerinage vers notre intériorité" : il prône le silence et le recul comme actes de résistance face à "l'agitation contemporaine".
– Réhabiliter l'engagement politique : il dénonce le "mépris" et la "diabolisation" de l'engagement citoyen, pourtant essentiel à la démocratie.
– Pratiquer "l'amour des ennemis" : Bustillo y voit la "parole la plus puissante et la plus difficile du Christ", un chemin vers la liberté intérieure.
– Devenir des artisans de la "bénédiction" : il nous invite à "dire du bien", à reconnaître le bon et le beau dans le monde, une alternative puissante à la critique permanente.
En somme, le cardinal François Bustillo représente une Église qui vise non pas à s'opposer au monde, mais à le changer de l'intérieur. Son action et ses écrits sont un appel à l'espoir, à l'humilité et au pardon, des valeurs essentielles pour "réparer" une société blessée et la guider vers une "civilisation de l'amour".
Le cardinal Bustillo, pour la sortie de son livre "Réparation" aux éditions Fayard