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Un appel à la cohérence intégrale : le Cardinal Müller dénonce les « idéologies meurtrières »

12/09/2025

Un appel à la cohérence intégrale : le Cardinal Müller dénonce les « idéologies meurtrières »

Lors du congrès « Le Tavole di Assisi » du 6/09/25 à Assise, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller a livré un discours d'une grande force, qui a résonné bien au-delà des murs de l'événement. Son message, loin de se cantonner à des thèmes purement théologiques, a abordé de front les défis moraux et idéologiques de l'Occident contemporain. S'appuyant sur la loi morale naturelle, le prélat allemand a dénoncé avec vigueur les dérives qu'il perçoit comme une menace pour la civilisation, et a appelé les catholiques à une cohérence sans faille entre leur foi et leur engagement dans la vie publique.

Des comparaisons politiquement incorrectes : avortement, idéologie du genre et nazisme
Le Cardinal Müller n'a pas hésité à établir des parallèles frappants, et bien sûr jugés controversés, entre certaines idéologies modernes et le nazisme. Il a soutenu que toutes trois partagent un même mécanisme de fond : « l'étouffement des consciences ».

 

S'attaquant d'abord à l'avortement, il a affirmé que les promoteurs de cette pratique agissent comme les idéologues nazis qui avaient « anesthésié leur conscience avec leur idéologie raciale ». De la même manière, a-t-il poursuivi, « les idéologues de l’avortement savent que l’enfant dans le sein maternel est un être humain qu’on n’a pas le droit de tuer. Mais pour justifier leur crime, ils prétendent que ce n’est pas encore une personne à part entière. » Le but, selon lui, est de « étouffer leurs remords » en déshumanisant la victime.

 

Le cardinal a également dénoncé avec la même virulence la « folie du genre » qui, selon ses termes, « convainc les adolescents qu'ils peuvent changer de genre et qui, par l'automutilation assistée, les plonge dans une misère physique et une souffrance mentale permanentes. » Il a classé cette idéologie parmi les « illusions meurtrières » au même titre que l'avortement.

 

Müller a d'ailleurs établi un parallèle direct entre la criminalisation de ceux qui prient devant les cliniques d'avortement et la persécution des opposants au nazisme, citant le prévôt Bernhard Lichtenberg, mort en prison pour avoir prié pour les juifs. Il a déclaré : « En Angleterre, on peut aller en prison si l’on prie devant une clinique d’avortement pour les enfants à naître, comme en Allemagne nazie le prévôt de la cathédrale de Berlin, Bernhard Lichtenberg, est mort en détention en 1943 pour avoir simplement prié pour les Juifs persécutés. »

 

La loi morale naturelle, fondement de la société et de l'État
Au cœur de son discours, le Cardinal Müller a souligné l'importance de la loi morale naturelle, qu'il considère comme le fondement essentiel de toute société juste. Cette loi, selon lui, est « reconnaissable comme norme morale dans la raison de toute personne consciencieuse » et permet « d'infailliblement distinguer le bien du mal ».

 

Il a insisté sur le fait que la coexistence des différentes religions et visions du monde dans les États modernes est rendue possible uniquement lorsque leur législation et leur jurisprudence sont guidées par cette loi morale universelle. L'Église catholique, bien qu'« absolument indépendante de tout pouvoir terrestre », peut et doit coopérer avec un État qui agit « au service du bien commun et reconnaît les droits inaliénables de la personne ».

 

Le prélat a également rappelé la responsabilité intégrale des catholiques, rejetant la notion d'une double conscience, où la foi est reléguée à la sphère privée. S'appuyant sur l'enseignement du Pape Léon XIV, il a martelé que « La conscience des hommes politiques catholiques ne peut pas être divisée, selon la fausse doctrine de la double vérité, en une sphère privée, où l’on obéit à Dieu, et une sphère publique, où l’on suit la logique des partis. Dans la vie privée comme dans la vie publique, nous catholiques sommes responsables devant notre conscience. »

 

L'avenir de la « civilisation chrétienne » en jeu
Le discours du Cardinal Müller s'est conclu par un appel vibrant et urgent aux catholiques. Il a exhorté les fidèles, notamment en Occident, à faire preuve de courage et de cohérence pour défendre ce qu'il nomme la « civilisation chrétienne ».

Il a exprimé sa gratitude envers la présidence Trump pour avoir « remis la loi morale naturelle au fondement de l’action publique » aux États-Unis, inscrivant ainsi son discours dans une perspective géopolitique. Les catholiques, a-t-il précisé, n'attendent pas que l'État promeuve le christianisme en tant que religion, mais exigent qu'il fasse de la loi morale naturelle « le fondement de toute action administrative, législative et judiciaire ».

En cas de conflit entre les lois humaines et la loi divine, la primauté est claire : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5,29). Le Cardinal Müller a conclu en affirmant que l'avenir de la civilisation chrétienne dépendra du « courage de cette cohérence intégrale entre foi et vie publique ». Son message est un rappel puissant de la primauté de la conscience et de l'urgence de l'engagement pour défendre des valeurs qu'il considère comme universelles et fondamentales.

Ce que notre cher cardinal ne dit qu'en filigrane, c'est qu'il appartient en premier à nos évêques de nous montrer le chemin du courage ! Je pense au titre de JM Guénois qui a dressé un tableau du cardinal Bustillo cette semaine dans le Figaro : "Les églises sont pleines dès qu'il est là !" Tout est dit ...
Messeigneurs, parlez-nous de Dieu encore et encore et dressez-vous pour nous défendre, même si cela vous coûte votre Légion d'Honneur ! Nous avons besoin de vous, nous vous aimons !

Ave Maria !

 

 

Source d'étude : Kath.net, Tribune Chrétienne et Le Figaro