Le blog du Temps de l'Immaculée.
27/05/2025
Le couperet est tombé. L'Assemblée Nationale a franchi la ligne rouge de l'humanité. Avec 305 voix pour et 199 contre, la France a légalisé "l'aide à mourir", un terme aseptisé qui masque une réalité crue : le suicide assisté et l'euthanasie sont bientôt un droit dans notre pays. Ce vote, loin d'être un progrès, est une défaite morale et éthique, une rupture avec des principes fondamentaux qui ont longtemps guidé notre société.
Une Transgression Éthique Inacceptable
Ce 27 mai 2025 restera sans doute dans l’histoire comme le jour où la République a légalisé l’irréparable. Pour la première fois, la ligne rouge fondatrice du droit : « Tu ne tueras point » est effacée par un vote parlementaire. C'est une transgression éthique majeure, une violation du principe fondamental de non-malfaisance qui est au cœur même de la médecine et de la philosophie du soin. Nous assistons à une rupture flagrante avec les lois Leonetti et Claeys-Leonetti, qui, malgré leurs nuances, privilégiaient l'éthique du soin, de l'accompagnement et du soulagement de la souffrance sans jamais induire la mort.
Quand les Mots Masquent la Réalité
Le langage utilisé pour défendre cette loi est symptomatique d'une tentative de masquer la réalité. Parler d'« aide à mourir » est un euphémisme glaçant, un terme anesthésiant qui cherche à dédouaner une décision aux conséquences irréversibles. Derrière ces mots, il y a la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie, des actes qui, jusqu'à présent, étaient considérés comme des interdits éthiques fondamentaux.
Le Paravent des Soins Palliatifs : Un Cynisme ?
Il est d'autant plus insupportable de constater que le vote quasi unanime (560 voix) en faveur du renforcement des soins palliatifs ait servi de caution morale à cette loi sur la mort provoquée. Comme l'a si bien dit Patrick Hetzel (LR) : « Le soutien aux soins palliatifs ne doit pas devenir la caution pour légitimer une mort provoquée. » Ce soutien, nécessaire et vital, ne doit en aucun cas être instrumentalisé pour justifier une loi qui va à l'encontre même de l'esprit du soin.
Des Garanties Insuffisantes, des Dérives Annoncées
Ce texte, présenté comme « encadré », reste d’une imprécision redoutable. Des notions comme « affection grave », « souffrance psychique » ou « volonté exprimée librement » sont d'une ambiguïté qui ouvre la voie à des interprétations laxistes et à des abus irréversibles. Le collectif Soins de Vie a d'ailleurs dénoncé « l’une des lois les plus permissives au monde », affirmant que cette loi n'est pas là pour répondre à quelques cas extrêmes, mais pour instaurer une nouvelle norme sociétale.
Le Médecin, Instrument de Mort ?
Cette loi opère une transformation radicale et tragique du rôle du médecin. Jusqu'à présent, le serment d'Hippocrate engageait le praticien à préserver la vie et à soulager la souffrance. Désormais, il pourrait devenir un « instrument de mort », un rôle incompatible avec l'éthique médicale fondamentale. La question que posait le député Philippe Juvin (LR) résonne avec force : « Qui n’a jamais voulu mourir un jour, et vivre deux jours après ? » La notion de choix libre dans de telles circonstances est illusoire.
Le Déni de l'Espérance : Un Dégât Collatéral
Comble de la perversité législative : le vote a également instauré un délit d’entrave à l’aide à mourir, passible de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende. Ainsi, la compassion, le soutien, l’appel à l’espérance deviennent juridiquement suspects. C'est une criminalisation de la bienveillance, une défaite du lien social qui vise à isoler encore davantage ceux qui pourraient être tentés par cette issue fatale.
La République, par ce texte, ne libère pas, elle abandonne. Elle renonce à protéger les plus fragiles, elle choisit de transformer un acte de soin en un acte létal. Ce n’est pas une avancée. C’est une défaite. Et que dire du cynisme de ceux qui, comme le député Olivier Falorni, ont salué une « loi d’humanité » ?
Ce que l’on célèbre ici, ce n’est pas la vie rendue plus digne, mais la mort rendue disponible. Il viendra un jour où la France pleurera d’avoir cru qu’en supprimant la souffrance, on pouvait supprimer le souffrant. L'espoir que le Sénat rejette cette loi est mince, mais l'histoire se souviendra de ce 27 mai 2025 comme d'une date où la dignité de la vie a été sacrifiée sur l'autel d'une fausse compassion.
En 2008, Vincent Peillon, ancien ministre a écrit que la Révolution française n'était pas terminée. Ce vote lui donne raison.
Kyrie Eleison !