Le blog du Temps de l'Immaculée.
08/05/2025
L’élection du premier pape américain, Léon XIV (Robert Francis Prevost), constitue un événement historique, mais elle n’est pas sans poser de défis à Donald Trump et à son entourage politique.
Un accueil officiel, mais une fracture idéologique
Donald Trump a publiquement félicité Léon XIV sur ses réseaux sociaux, saluant un « grand honneur » pour les États-Unis et exprimant son impatience de rencontrer le nouveau souverain pontife.
Cette réaction officielle masque cependant une réalité plus complexe : Léon XIV, bien que citoyen américain, incarne des positions en nette opposition avec la ligne politique de l’administration Trump, notamment sur la question des migrants, la protection de l’environnement, la peine de mort et la justice sociale. Il a, par le passé, critiqué la politique migratoire de Trump et s’est montré sensible à des thèmes progressistes, ce qui lui vaut d’être qualifié de « pape woke » ou de « marxiste » par certains membres de l’extrême droite américaine.
Hostilité du camp trumpiste et signal du Vatican
Plusieurs figures du mouvement MAGA (Make America Great Again), proches de Trump, ont ouvertement attaqué le nouveau pape, le qualifiant de « never-trumper gauchiste » et dénonçant un « pantin marxiste au Vatican ». Cette hostilité traduit une fracture entre la droite religieuse américaine, souvent alliée à Trump, et la direction prise par le Vatican sous Léon XIV.
Selon des spécialistes, l’élection de Léon XIV est perçue comme un « signal clair à l’administration Trump » : le Vatican ne compte pas se plier aux attentes de la Maison Blanche et affirme son indépendance, notamment sur les questions de société qui divisent les catholiques américains.
Un paradoxe pour les catholiques américains
Bien que la majorité des catholiques américains aient voté pour Trump, Léon XIV ne fait pas de sa nationalité un marqueur politique et se distingue par une vision universelle et modérée, parfois en contradiction avec la branche traditionaliste de l’Église américaine, historiquement proche de la droite républicaine.
Cette situation met en lumière un paradoxe : un pape américain qui, loin d’être un allié naturel de Trump, pourrait au contraire incarner une voix critique sur des sujets clés de l’agenda trumpiste.
Pour conclure, l’élection du pape Léon XIV, loin d’être une victoire symbolique pour Donald Trump, représente plutôt un défi politique et idéologique. Si Trump a affiché une courtoisie diplomatique, son entourage et la base MAGA perçoivent le nouveau pontife comme un adversaire potentiel sur les grandes questions de société. Le Vatican, sous la houlette de Léon XIV, semble déterminé à affirmer son autonomie face à la politique américaine, rendant les relations à venir incertaines et potentiellement conflictuelles.
Mais faisons confiance à la "real politik". Un pape ne pense pas comme un cardinal !
F.C.