Le blog du Temps de l'Immaculée.
06/05/2025
A quelques jours du grand débat sur l'euthanasie, un évêque, l'archevêque de Reims a écrit à notre président en ne mâchant pas ses mots. Voilà qui fait plaisir, même si on aimerait que l'ensemble de nos pères évêques soient plus virulents !
Mgr Éric de Moulins d'Amieu de Beaufort, président de la Conférence des évêques de France de 2019 à 2025, a répondu publiquement à Emmanuel Macron le 6 mai 2025, réagissant à ses propos sur la fin de vie et le projet de loi sur l’aide à mourir. Alors que le président Macron affirmait que le débat devait porter sur la question du « moindre mal », Mgr de Moulins-Beaufort a contesté cette approche sur X (ex-Twitter), déclarant :
« Non, Monsieur le Président, le choix de faire mourir et d’aider à se tuer n’est pas celui du moindre mal. C’est celui de la mort tout court. »
Il a ajouté que ce choix représentait « l’abandon et le refus d’aider jusqu’au bout », accompagnant son message d’une citation du pape François : « On ne joue pas avec la vie ».
Cette prise de position intervient à la veille de l’examen à l’Assemblée nationale du texte sur le « droit à l’aide à mourir », et marque la ferme opposition de l’Église catholique à toute légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté.
Les principaux points abordés par Mgr de Moulins-Beaufort dans sa lettre à Emmanuel Macron sur la fin de vie sont :
-- Il rejette l’idée que « faire mourir » ou « aider à se tuer » soit un moindre mal, affirmant que c’est « le choix de la mort tout court » et non celui de la fraternité ou de la dignité.
-- Il considère que cette loi marque un abandon des plus fragiles et un refus d’accompagner les personnes jusqu’au bout de leur vie.
-- Il alerte sur la « transgression » que constitue ce projet de loi, qui pèserait particulièrement sur les plus vulnérables et les plus isolés de la société.
-- Il rappelle la position de l’Église : la vie n’est pas un bien disponible, mais un don à accompagner, et cite le pape François : « On ne joue pas avec la vie ».
Mgr de Moulins-Beaufort insiste ainsi sur la responsabilité collective d’accompagner les personnes en fin de vie, plutôt que de légaliser une aide active à mourir.
Emmanuel Macron n’a pas réagi publiquement de façon directe aux propos de Mgr de Moulins-Beaufort. Avant la déclaration de l’archevêque, le président avait défendu, lors d’un discours devant la Grande Loge de France, une approche du débat sur la fin de vie fondée sur la notion de « moindre mal », estimant que la discussion ne devait pas se limiter à « pour ou contre la vie », mais à la complexité des situations humaines en fin de vie. Après la réponse ferme de Mgr de Moulins-Beaufort, aucune déclaration officielle de M. Macron spécifiquement adressée à l’archevêque ou à l’épiscopat n’a été rapportée à notre connaissance.