Interventionnisme d’Emmanuel Macron autour du Conclave ?

Une série de rumeurs et d'accusations, principalement émanant de la presse  italienne et française à partir des sites d'information et des réseaux sociaux, selon lesquelles Emmanuel Macron tenterait d'influencer l'élection du prochain pape.
Pour nos amis pressés, voir la conclusion au dernier paragraphe !

Origine des rumeurs sur les réseaux sociaux: Le site reinformation.tv identifie un compte X (anciennement Twitter) pseudonyme, "+Stornsen+", comme une source majeure de fausses informations. Ce compte aurait diffusé de prétendues citations de cardinaux, notamment le cardinal Erdö et le cardinal Burke, concernant des contacts avec Emmanuel Macron pour "barrer la voie au cardinal Sarah" ou discuter de candidats potentiels. Notre amie Jeanne Smits de reinformation.tv dénonce ces affirmations comme de "l’invention pure et simple".

"il n’y avait aucune trace d’une telle déclaration en dehors de ce compte relativement confidentiel". Eduard Habsburg, ambassadeur de Hongrie près le Saint-Siège, a également confirmé que « Erdö n’a JAMAIS RIEN dit de la sorte. »  Le cardinal Burke, contacté par mes soins a "démenti vigoureusement avoir tenu de tels propos" qui lui étaient attribués par "+Stornsen+".

Amplification des rumeurs par certains médias et internautes: Les sources montrent comment ces rumeurs, malgré leur caractère non vérifié, ont été reprises et amplifiées. Le site "Tribune chrétienne" est spécifiquement mentionné par reinformation.tv pour avoir diffusé les affirmations de "+Stornsen+" comme seule source. D'autres fils X et Facebook ont également contribué à la propagation. L'article de reinformation.tv note que "La machinerie des « réseaux sociaux » fonctionne comme toujours, à sa façon. La « fake news » se répand comme une traînée de poudre."

Accusations de la presse conservatrice italienne: Plusieurs journaux conservateurs italiens, tels que La Verità, Libero, et Il Tempo, ont fortement spéculé sur les intentions de Macron. Ils l'accusent explicitement de vouloir influencer le conclave pour faire élire un pape favorable à ses vues.
 « Macron veut même choisir le pape », clamait La Verità.  Libero titrait « Macron s’incruste même dans le conclave » et Il Tempo critiquait « l’interventionnisme digne d’un Roi-Soleil moderne » du président français.

Événements alimentant les spéculations: Deux repas récents à Rome impliquant Emmanuel Macron sont cités par la presse italienne comme la base de leurs suspicions :

- Un déjeuner à l'ambassade française près le Saint-Siège le 26 avril avec quatre des cinq cardinaux français électeurs (Jean-Marc Aveline, François Bustillo, Christophe Pierre, et Philippe Barbarin). Ce déjeuner a été interprété à tort par certains titres italiens comme "relevant d’une campagne visant à faire élire un pape français", potentiellement Jean-Marc Aveline ; en effet, le président français est tout à fait dans son rôle d'inviter des cardinaux français à notre ambassade au Vatican.

- Un dîner la veille au restaurant Dal Bolognese avec son ami Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio est par contre plus problématique. 
Les liens de Macron avec cette communauté très influente et son rôle important dans les relations internationales du Saint-Siège sous François sont soulignés comme des éléments déclencheurs de la suspicion, notamment concernant le cardinal Matteo Zuppi, membre de Sant'Egidio et potentiellement "papabile".

Motivations prêtées à Macron par la presse italienne: Les journaux conservateurs italiens prêtent plusieurs motivations à Macron, notamment :
- L'ambition de retrouver du "poids international".
- Une volonté de "rentrer par la fenêtre de la chapelle Sixtine" après avoir été "rejeté sans ménagement des discussions entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans la basilique Saint-Pierre".
- Un "antagonisme personnel" avec la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
- Un effort pour remonter dans les sondages en France. 

Analyses et mises en garde:
- Infovaticana, cité par reinformation.tv, interprète ces "faux" comme une "manœuvre" de "jésuites et des maçons" cherchant à discréditer les cardinaux "fidèles à la foi catholique" comme Sarah et Erdö, en les faisant apparaître comme des "figures politiques compromises".
- L'article de reinformation.tv met en garde contre la facilité avec laquelle les "fake news" se propagent sur les réseaux sociaux, où "n’importe qui peut dire n’importe quoi".
- Le cardinal Barbarin reconnaît, selon Paris Match, que "la France a souvent été perçue comme ayant des tendances hégémoniques, ce qui n’est pas toujours bien vu dans les milieux ecclésiaux internationaux", ce qui pourrait expliquer en partie pourquoi de telles rumeurs trouvent un écho.

Les sources analysées mettent en évidence la circulation active de rumeurs non fondées concernant une prétendue ingérence d'Emmanuel Macron dans le processus de sélection du futur pape.

Ces rumeurs, initialement diffusées sur les réseaux sociaux via des comptes anonymes, ont été reprises par des médias conservateurs italiens qui les ont interprétées comme une tentative du président français d'influencer l'élection pour des raisons politiques et diplomatiques.

Les repas de Macron à Rome avec des cardinaux français et le fondateur de Sant'Egidio sont présentés comme des "preuves" de cette ingérence, bien que l'article de reinformation.tv et le démenti du cardinal Burke discréditent les prétendues "citations" de cardinaux circulant en ligne.

Ce phénomène illustre la rapidité avec laquelle la désinformation peut se propager à travers différents canaux et la propension de certains médias à relayer des informations non vérifiées, en particulier dans un contexte de tensions géopolitiques et de rivalités nationales.

De tout cette salade, il reste un élément factuel à ne pas négliger : celui que notre président Macron, qui dans un entretien vidéo  devenu viral nous a annoncé la venue prochaine de la Bête, a diné avec Andrea Riccardi, fondateur de la communauté de Sant’Egidio.
C'est l'homme qui murmurait à l'oreille de François.
Macron et Riccardi sont amis et avaient animé ensemble une "rencontre internationale pour la paix" le 22 septembre dernier à Paris. Le très LGBT cardinal Zuppi a le titre de cardinal-prêtre de Sant'Egidio ; n'est il pas leur candidat ?

À nos chapelets !

Ave Maria !

Sources : Réinformation.tv, Paris Match, Le Monde, Le Parisien, Tribune Chrétienne, Il Tempo, La Verita, Libero.