Le blog du Temps de l'Immaculée.
03/01/2025
Femme à la forte personnalité née il y a mille six cents ans, Geneviève est un personnage historique incontournable du début du Moyen Âge. Vierge consacrée à la vocation précoce, Geneviève voue toute sa vie à Dieu et aux Parisiens. Pour eux, elle tient le rôle de maire et de guide spirituel pendant une cinquantaine d’années, au cours desquelles elle sert les pauvres et les malades, fait de très nombreux miracles et sauve notre future capitale à deux reprises.
En 451, elle mène la résistance contre les Huns. Vingt ans plus tard, elle tient le siège de la ville contre les Francs et nourrit la population. Bâtisseuse de la première église Saint-Denis, elle est, avec saint Remi et sainte Clotilde, l’une des actrices majeures d’un événement fondateur de notre histoire : le baptême de Clovis.
Les raisons d'y croire
À peine quelques années après la mort de Geneviève, la reine Clotilde demande à un moine d’écrire la vie de la sainte femme. Celui-ci recueille toutes les informations disponibles à son sujet auprès de témoins directs encore en vie. La vie de Geneviève, unie au Christ dans tous les aspects, et de nombreux miracles y sont racontés avec beaucoup de détails.
En 451, alors que les Huns, qui détruisent et massacrent tout sur leur passage, semble se diriger vers Paris, tout indique qu’il faut fuir, et c’est ce que tous les Parisiens veulent faire. Mais Geneviève, qui a mis son espérance en Jésus-Christ, est persuadée que la prière les sauvera : « Priez et demeurez. Jésus-Christ vous donnera la victoire. » Sa foi n’est pas déçue : les Huns passent au sud de Paris et sont effectivement battus en Champagne.
La longévité de Geneviève à la tête de Paris est particulièrement remarquable. En effet, l’épisode des Huns ayant eu lieu alors qu’elle n’a qu’une trentaine d’années, Geneviève a tenu l’équivalent du rôle de maire pendant plus de cinquante ans, ce qui montre la confiance et l’estime que lui accordaient ses contemporains.
Déjà, de son vivant, la renommée de Geneviève dépasse de très loin Paris, atteignant même le territoire de l’actuelle Syrie. En effet, Siméon le Stylite, un saint contemporain de Geneviève, évoque la sainte à plusieurs reprises.
Après la mort de Geneviève, le 3 janvier 502 ou 512, nombreux sont les rois qui se sont confiés par la prière à sainte Geneviève pour obtenir une guérison. C’est le cas de Louis XV, qui, une fois guéri, fera construire en remerciement une nouvelle église Sainte-Geneviève, notre actuel Panthéon.
Jusqu’en 1947, les autorités civiles et religieuses organisent à maintes reprises des processions extraordinaires avec les reliques de la sainte pour lui demander son intercession lors des graves calamités publiques. De très nombreux miracles se produisent au cours de ces processions ; ils ont été recensés avec soin et il est aisé d’en donner des exemples.
En 1239, Saint Louis demande une procession exceptionnelle pour la guérison de son frère, le comte d’Artois. Celui-ci, alité à Gonesse, guérit instantanément au moment même où l’on sort la châsse de l’abbatiale.
La procession du 27 mai 1694 est organisée en raison d’une terrible sécheresse et alors que la guerre fait rage. La procession n'est pas encore finie que la pluie commence à tomber à grosses gouttes. De plus, le même jour, le maréchal de Noailles remporte la victoire de la rivière Ter en Espagne (l’annonce ne parvient à Paris que trois jours plus tard). Les échevins, très reconnaissants, demandent en guise d’ex-voto un grand tableau au peintre Nicolas de Largillière : Sainte Geneviève intercédant pour faire tomber la pluie.
Auteur : Enseignante et passionnée d’Histoire, Delphine Pasteau est l’auteur de livres sur des vies de saints et d’un manuel de culture chrétienne. Elle a écrit trois ouvrages sur la vie de sainte Geneviève, afin d’en transmettre la portée à la fois historique et spirituelle.
Le diocèse de Nanterre organise un pèlerinage samedi 4 janvier :
Et le diocèse de Paris organise une neuvaine qui débute aujourd’hui, et se terminera le 11 janvier par une procession des reliques de sainte Geneviève, de l’église Saint-Etienne du Mont à Notre-Dame de Paris :
Sources : 1000 raisons de croire et Le Salon Beige