Le blog du Temps de l'Immaculée.

Le Ciel, l'Enfer et nos Proches

17/03/2025

Le Ciel, l'Enfer et nos Proches

Un article de France Catholique explore la question délicate de savoir si ceux au Ciel peuvent supporter la pensée de leurs proches en enfer. Il suggère que notre compréhension du Ciel et de l'éternité est limitée par notre expérience terrestre. 

L'auteur, Ronan Archier, propose qu'au Ciel, la nature de notre bonheur et notre sensibilité seront transformées et alignées avec la volonté divine. L'article aborde également l'incertitude quant au nombre de personnes en enfer et souligne que les avertissements du Christ sur l'enfer visent à la conversion personnelle plutôt qu'à la satisfaction de notre curiosité.


L'article commence par reconnaître notre réaction instinctive de révolte face à la pensée que des êtres chers puissent souffrir éternellement. L'auteur pose la question : "L’idée que des proches soient en enfer nous révulse alors que nous sommes encore pécheurs. Comment, en étant saints, pourrions-nous nous réjouir, alors que ceux-ci souffrent mille tourments ?"


Un point central est la distinction entre notre expérience terrestre et la réalité du Ciel. L'auteur insiste sur le fait qu'au Ciel, nous entrerons dans une réalité totalement différente et que projeter nos conceptions actuelles sur l'éternité future est une source de confusion. "De nombreuses confusions seraient levées si nous ne projetions pas sur l’éternité future des conceptions liées à notre vie présente."


Le Ciel est décrit comme une "participation à la Béatitude de Dieu infiniment heureux", une joie parfaite, absolue et inaltérable, qualitativement différente de notre bonheur terrestre.


Selon Saint Thomas d'Aquin, cité dans l'article, notre sensibilité au Ciel ne sera pas de la même nature que sur terre. Les passions désordonnées disparaîtront, et notre sensibilité sera ordonnée à la volonté de Dieu. "Au Ciel, nous serons délivrés de cette sensibilité maladive. Nous serons parfaitement équilibrés psychologiquement. Notre délicatesse, notre douceur, notre sensibilité seront décuplées, mais ordonnées à la volonté de Dieu qui fait tout avec bonté et avec amour."


Ainsi, face à la justice de la condamnation, les bienheureux pourraient ressentir de l'amertume, mais surtout la joie de voir la juste miséricorde de Dieu accomplie.


L'article aborde la difficulté de concevoir l'éternité de la peine infernale, soulignant que nous la comprenons souvent à tort comme une prolongation indéfinie du temps terrestre.
Citant de nouveau Saint Thomas d'Aquin, l'auteur écrit : "« Nous ne pouvons-nous faire une idée de l’éternité qu’à partir du temps » ".


C.S. Lewis est également cité pour son idée que l'enfer est davantage une question de "finalité" que de "durée" infinie, une âme "éternellement fixée dans son attitude diabolique". Il met en garde contre l'image mentale du Ciel et de l'enfer coexistant dans un temps linéaire.


L'article rappelle que nous ignorons le nombre de personnes en enfer et surtout qui s'y trouve. Si le Christ a averti que "« Large et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui le prennent. »", l'interprétation de "beaucoup" est relative à la perspective divine. De plus, l'article soulève la question de l'identité des damnés : une personne damnée conserve-t-elle ce qui nous la rendait proche sur terre, ou n'est-elle plus que "haine et orgueil" ?


L'auteur conclut que les paroles du Christ sur l'enfer ne visent pas à satisfaire notre curiosité, mais à provoquer la conversion et à éveiller nos cœurs. Ce sont des avertissements personnels.


Citant à nouveau C.S. Lewis, l'article insiste sur le fait que la réflexion sur la damnation doit avant tout nous concerner personnellement : "« dans toutes les discussions sur l’enfer, nous devons garder fermement présente à l’esprit l’idée de la damnation possible, non pas de nos ennemis ou de nos amis – car l’une et l’autre troublent notre raison –, mais de nous-mêmes. Ce chapitre ne concerne ni votre femme ni votre fils, il ne concerne ni Néron, ni Judas l’Iscariote ; il nous concerne vous et moi » ".


En conclusion, l'article "Au Ciel, peut-on supporter qu’il y ait des proches en enfer ?" ne prétend pas offrir une réponse définitive à cette question difficile. Il invite plutôt à une réflexion profonde sur la nature du Ciel, de l'éternité et de la transformation de notre être dans l'au-delà. En distinguant notre compréhension humaine limitée de la réalité divine, l'auteur suggère que la béatitude céleste transcende notre sensibilité actuelle et que la justice et la miséricorde de Dieu seront pleinement comprises et acceptées par les bienheureux. L'article sert également de rappel à la nécessité de la conversion personnelle face à la possibilité réelle de la damnation.

 

Source : France Catholique