Le blog du Temps de l'Immaculée.
05/03/2025
Le 6 mars 1998, Virginie, âgée de vingt-deux mois, tombe du tracteur conduit par son grand-père, Norbert Baudois, et passe sous l’énorme roue de l’engin. Elle gît dans la boue, inerte, sans un souffle de vie, la marque du pneu visible sur ses vêtements.
Quelques secondes plus tard, tandis que son grand-père la porte dans ses bras, la fillette se met à pleurer, comme si de rien n’était. L’homme parle immédiatement d’un miracle dû à l’intercession de la bienheureuse Marguerite Bays, laïque suisse qui a vécu à proximité de la famille de la miraculée. Transportée à l’hôpital, Virginie est jugée indemne.
Les raisons d'y croire :
La dévotion de la famille de Virginie pour Marguerite Bays ne date pas d’hier. L’agriculteur suisse et sa femme, Yvonne, ont l’habitude de prier Marguerite Bays chaque soir. Ils connaissent bien la mystique suisse car ils vivent à un kilomètre et demi du lieu où Marguerite Bays a vécu toute sa vie, de 1815 à 1879. C’est donc vers elle, et seulement elle, que se tourne Norbert au moment de l’accident. Lorsque sa petite fille, qui était inerte quelques instants plus tôt, recommence à bouger et à pleurer, Norbert Baudois remercie immédiatement Marguerite Bays à haute voix.
Si l’on prend pour hypothèse le fait que le tracteur de Norbert n’était qu’un engin de catégorie moyenne, on convient que celui-ci pesait environ deux tonnes et demie ; Virginie, quant à elle, ne dépassait guère dix ou onze kilos. Il est impossible qu’elle ait pu survivre, car la grosse roue arrière a roulé sur toute la longueur de son corps, y compris la tête.
La violence de l’accident ne pouvait laisser aucune chance à l’enfant : elle est écrasée entièrement, tête comprise. Or, Virginie n’a ni blessure ni fracture. Les organes internes et le squelette sont indemnes. La fillette est restée trois jours en observation à l’hôpital. Aucun médecin n’a relevé la moindre séquelle de l’accident.
Le jour même de l’accident, en retournant sur les lieux, « on voyait les traces de la roue sur le sol, puis plus rien sur quatre-vingts centimètres, et les traces qui continuaient après. »
Le grand-père n’est pas le seul à avoir témoigné de cette affaire. La sœur de Virginie a aussi raconté sa version malgré son jeune âge (huit ans), ainsi que son beau-frère, qui l’a conduite à l’hôpital, et sa maman qui est rentrée dès que possible en catastrophe.
Le tracteur a fait l’objet d’une analyse : « Tout est passé au peigne fin : la plate-forme, la hauteur et la largeur des roues. Même la largeur entre les crampons des pneus pour s’assurer qu’elle n’était pas passée entre les crampons. »
Un premier miracle par l’intercession de Marguerite Bays avait eu lieu en 1940 : un jeune alpiniste avait survécu de manière inexplicable à un accident de montagne à la Dent de Lys (Suisse) tandis que tous ses compagnons étaient portés disparus. L’intercession a été reconnue cinquante-trois ans plus tard. Le miracle dont a bénéficié la famille Baudois est donc le second ; il a ouvert la voie à la canonisation de Marguerite Bays.
Marguerite Bays a été béatifiée le 29 octobre 1995 par saint Jean-Paul II, puis élevée sur les autels par le pape François le dimanche 13 octobre 2019, soit cent quarante ans plus tard, laps de temps nécessaire à l’analyse extrêmement rigoureuse des deux miracles accomplis par l’intercession de Marguerite Bays.
Un premier procès en béatification avait été ouvert en 1927, mais, faute d’une documentation suffisante – on pointa alors du doigt le manque de preuves concernant les miracles de Marguerite –, l’Église l’abandonna. Cela souligne l’exigence du processus mis en place par l’Église catholique. Le procès en béatification de Marguerite Bays fut repris en 1953 avec, cette fois, toutes les conditions nécessaires exigées par les autorités ecclésiastiques.
Marguerite Bays a elle-même bénéficié d’une guérison inexpliquée : son cancer a disparu le jour même de la proclamation par le pape Pie IX du dogme de l’Immaculée Conception.