Affaire des dominicaines du Saint-Esprit :
la colère du Saint-Siège après la condamnation du cardinal Ouellet

 

15/04/24

 

Le tribunal de Lorient a condamné le cardinal Ouellet dans l'affaire du renvoi de la Mère Marie Ferréol. Le juge lui reprochait notamment « un abus de droit », estimant que le prélat aurait pu agir sans mandat spécial du pape, dans un domaine qui ne relevait pas de sa compétence. Le Saint-Siège y voit une une ingérence.



Les faits :

Mère Marie Ferréol a été renvoyée de la communauté des Dominicaines du Saint-Esprit de Pontcallec en 2020 après une enquête canonique.
Elle a porté plainte contre le cardinal Ouellet, qui a participé à sa mise à l'écart, pour abus de droit et violation de ses droits fondamentaux.
Le 3 avril 2024, le tribunal judiciaire de Lorient a condamné le cardinal Ouellet à payer plus de 100 000 euros de dommages et intérêts à Mère Marie Ferréol.
Pour plus de détails, on se rapprochera de Wikipédia ici, avec prudence bien sûr car ... c'est Wikipédia !


Réaction du Saint-Siège :

Le Saint-Siège a protesté contre cette condamnation par une note verbale transmise à l'ambassade de France.
Il estime que la justice française a outrepassé ses compétences en se prononçant sur une question relevant du droit canonique.
Il dénonce également une violation des droits fondamentaux à la liberté religieuse et à la liberté d'association des fidèles catholiques.


En guise de conclusion provisoire :

Mère Marie Ferréol a-t-elle rendu service à l'Eglise, en la ramenant au niveau d'une simple association pour demander justice auprès des tribunaux de la République, créant ainsi un précédent jurisprudentiel ? 
On imagine alors qu'un religieux pourra faire un procès à son ordre ou à son supérieur qui a exigé qu'il réside au couvent, qui a exigé de donner son autorisation pour des achats de biens personnels, etc. . Et, comme c'est le cas avec cette sœur, un religieux pourra faire un procès parce qu'il a été renvoyé, rabaissant les vœux religieux à des droits civils, comme ceux des membres des associations loi de 1901.
À l'inverse de la communauté, le Vatican ne fait pas appel, ce qui serait reconnaître la légitimité du tribunal de discuter cette cause, mais il s'adresse à l'état français au nom de la liberté et de la juste autonomie de l'Eglise. Il est bien dit que le motif de la protestation concerne l'intrusion dans les affaires internes de l'Eglise et dans son droit propre.

Il n'en reste pas moins vrai que, au nom de l'obéissance, les méthodes d'exclaustration et de renvoi à la vie civile de soeurs rétives voulant rester dans leurs locaux est parfois d'une brutalité qui laisse sans voix. Ce sont des drames qui détruisent ces vierges consacrées au-delà de ce qu'on peut imaginer. Votre webmestre en est témoin dans sa famille.

Ces déchirures font mal à l'ensemble des fidèles catholiques mais nous rappellent la vérité de nos faiblesses humaines. Elles sont néanmoins une force pour nous tourner vers Diau.