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Le conflit en Terre Sainte : au-delà de la politique, une lutte spirituelle

16/08/2025

Le conflit en Terre Sainte : au-delà de la politique, une lutte spirituelle

Le Cardinal Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, offre une perspective théologique sur les violences qui secouent la région. Dans une homélie forte et émouvante, il met en lumière une dimension spirituelle du conflit, y voyant l’œuvre du « dragon » qui cherche à s'imposer là où le Christ a accompli le salut. Mais il ne s'agit pas d'un message de fatalité, mais d'un appel à l'espérance, rappelant que le mal n’a pas le dernier mot.

 

Dans une homélie prononcée à l'occasion de la Solennité de l'Assomption, le Cardinal Pierbattista Pizzaballa a proposé une lecture profonde et spirituelle du conflit qui déchire la Terre Sainte. Selon lui, la violence, notamment à Gaza, est l'expression du désir de Satan de s'imposer précisément dans la région où s'est accompli le salut.

 

Le Patriarche souligne que la Terre Sainte, unique pour avoir été le lieu de la naissance, de la mort et de la résurrection du Christ, est aussi le théâtre d'une bataille spirituelle intense. « Il semble vraiment que cette Terre Sainte, qui garde la plus haute révélation et manifestation de Dieu, soit aussi le lieu de la plus grande manifestation du pouvoir de Satan. » Cette coexistence entre le sacré et le mal s’explique, selon le Cardinal, par le fait que cette terre « garde le cœur de l’histoire du salut », ce qui en fait la cible privilégiée de l'Ancien Adversaire.

 

Le Cardinal Pizzaballa nous invite à dépasser une vision purement politique des événements, en reconnaissant la dimension spirituelle du conflit. « Le dragon, Satan, ne cessera jamais de s’affirmer et de dévaster le monde, en particulier contre ceux qui gardent les commandements de Dieu et maintiennent le témoignage de Jésus. » Il rappelle que l'Église, et par extension les chrétiens, est appelée à rester un signe de vie et de résistance spirituelle. « Le mal continuera de s’exprimer, mais nous serons le lieu, la présence que le dragon ne peut vaincre : une semence de vie. »

 

Malgré l'ampleur des souffrances, le message du Cardinal est empreint d'une espérance chrétienne indéfectible. Il rappelle que le mal n’a pas le dernier mot et que « le pouvoir du dragon ne peut pas prévaloir face à une naissance, face à une mère qui met au monde, qui engendre la vie. » Il conclut en soulignant que les souffrances vécues sont unies à la Rédemption du Christ. « Le sang causé par tout ce mal, en toute partie du monde, coule sous l’autel, mêlé au sang de l’Agneau, participant aussi à l’œuvre de rédemption à laquelle nous sommes associés. »

 

En définitive, le Cardinal Pizzaballa offre une perspective de foi sur une réalité complexe, rappelant que même au cœur du chaos et de la violence, la vie et l’amour de Dieu l'emportent. « En nous levant aujourd’hui de la table eucharistique, nous emportons avec nous la certitude de la victoire du Christ sur la mort. »

 

François Charbonnier