Le blog du Temps de l'Immaculée.

Montée du sentiment anti-UE en Europe

07/08/2025

Montée du sentiment anti-UE en Europe

Divers signaux en plein milieu des vacances estivales alertent et mettent en lumière la recrudescence du sentiment anti-Union Européenne et anti-euro à travers plusieurs pays européens.

I. L'Allemagne : L'AfD en fer de lance de la contestation


Le document souligne une montée significative du sentiment anti-UE en Allemagne, incarnée par la position résolue de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).

 

Clarté de la position de l'AfD : La présidente de l'AfD, Alice Weidel, est plus claire que jamais quant à sa volonté de "défoncer l'Union européenne" et d'en "sortir", ainsi que de "sortir de l'euro".

 

Contexte de l'intensification : Cette tendance est liée à l'accord commercial Trump-Von der Leyen et fait suite à des préoccupations déjà exprimées par les PME allemandes désireuses de quitter l'UE.


Poids politique de l'AfD : Si l'AfD, du fait de l'alliance CDU/CSU, n'est actuellement pas le parti en tête des intentions de vote en Allemagne,  il compte néanmoins 152 députés au Bundestag et progresse régulièrement .


Critiques acerbes de l'UE et de ses dirigeants : Corruption et intérêts personnels : Alice Weidel accuse explicitement Ursula von der Leyen de corruption. Elle déclare : "Tout le système, l'écosystème des apparatchiks des oligarques européistes est corrompu." Elle ajoute que "Ces gens ne travaillent que pour leur propre poche... Ils ne sont pas honnêtes. Ils mentent au peuple. Ils ruinent notre économie. Ils nuisent aux pays européens."


Destruction de l'industrie : L'UE est perçue comme un facteur de ruine industrielle. Weidel affirme que "L'Union européenne détruit notre industrie." Elle cite l'exemple de "L'industrie automobile, par exemple allemande est en ruine... Toutes les mauvaises réglementations proviennent de l'Union européenne." L'exemple donné est la restriction de la flotte en 2018 qui a "pratiquement expulsé les moteurs thermiques du marché".


Bureaucratie excessive et inutile : L'UE est dépeinte comme "un système plein de bureaucrates dont personne n'a besoin, qui cause des troubles et des problèmes partout qui sont surpayés et qui promulguent des règlements dont personne ne veut."


Atteinte à la démocratie et ingérence : Weidel dénonce l'ingérence de l'UE dans les affaires internes des États membres. Elle prend l'exemple de la Hongrie, accusant l'UE de "construire un opposant à Victor Orban" en la personne de Péter Magyar, qu'elle qualifie de "créature artificielle... poussée en avant par Bruxelles". Concernant l'Allemagne, elle accuse les institutions européennes et leurs alliés de "faire tout ce qu'ils peuvent pour nous faire tomber", y compris l'espionnage et l'incitation des médias contre l'AfD.


Critique de l'euro : Weidel attribue le déclin du niveau de vie des Allemands à l'abandon du Deutschmark. Elle déclare que "les Allemands vivaient vivent bien moins bien que par le passé. Et l'une des principales raisons de cela est qu'ils ont abandonné leur propre monnaie." Elle décrit l'euro comme ayant "créé un système global de faiblesse et un système inflationniste."


Opposition à la guerre en Ukraine et à l'achat d'armes américaines : L'AfD critique l'obligation d'acheter des armes américaines pour "une guerre qu'on ne veut pas", jugeant cela "absurde".


Appel clair à la sortie de l'UE : Alice Weidel conclut sans équivoque : "Nous devons quitter l'Union européenne. Elle ne représente pas les États-nations ni les peuples souverains."


II. L'Irlande : L'affaire de l'asile et l'appel à l'IReXit


Elon Musk s'invite dans le débat sur l'UE en Irlande, suite à une décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) concernant l'asile en ce pays.

 

Intervention d'Elon Musk : Le 1er août, Elon Musk, via un tweet sur son compte X, a déclaré : "L'Irlande devrait quitter l'Union européenne." Il a ajouté, élargissant sa position : "tous les pays devraient le faire. D'ailleurs, à mon avis, l'Union européenne détruit la démocratie en Europe."


Contexte de la réaction de Musk : Sa réaction est motivée par une décision de la CJUE contredisant les tribunaux irlandais, qui impose à l'Irlande (et à tous les pays européens) "d'accorder un logement à tous les demandeurs d'asile sans exception, y compris ceux dont le dossier va être refusé."


Montée de l'appel à l'IRX : Cette décision a fait émerger des voix en Irlande appelant à l' "IRX", la sortie de l'Irlande de l'Union européenne.


III. L'Italie : La souveraineté nationale et la gestion migratoire


L'Italie est également le théâtre de tensions croissantes avec l'UE, notamment en ce qui concerne la gestion de l'immigration.

 

Projet migratoire bloqué : L'accord de Giorgia Meloni avec l'Albanie pour le traitement des demandes d'asile en dehors du territoire italien a été "démoli intégralement" par la justice européenne.


Réaction de Meloni : La Première ministre italienne s'est dite étonnée de cette décision, déclarant qu'elle "réduit encore davantage la marge de manœuvre déjà limitée des gouvernements et des parlements en matière de régulation et de gestion des migrations." Elle ajoute que la décision "affaibli les politiques de lutte contre l'immigration clandestine massive et de protection des frontières nationales."


Débat sur la primauté du droit national : En réponse à cette situation, un sénateur allié de Meloni, Claudio Borg, a tweeté qu'il "convient en effet d'établir définitivement la primauté du droit national sur le droit européen." Ce débat, en cours au Sénat italien, met en lumière la question fondamentale de la "souveraineté nationale".


IV. Une alarme partagée même par la presse européiste


La presse pro-européenne s'inquiète de la situation.

"Un été catastrophique" : Euronews a titré un article du 2 août "Un été cruel pour le second mandat d'Ursula von der Leyen", reconnaissant que les événements des cinq dernières semaines, mélange puissant de querelles internes, de troubles mondiaux et d'attaques contre sa personne, fissure l'image étroitement contrôlée de la présidente de la Commission européenne et la rend vulnérable à une sorte de critique qu'elle avait jusqu'ici évité. Cette observation met en évidence une remise en question globale et croissante de l'Union européenne.


En somme, les sources étudiées révèlent une intensification du sentiment anti-UE en Europe, portée par des acteurs politiques influents comme l'AfD en Allemagne et des personnalités mondiales comme Elon Musk, et exacerbée par des décisions de la CJUE perçues comme une atteinte à la souveraineté nationale et aux intérêts économiques des États membres. Les critiques se concentrent sur la corruption, la bureaucratie excessive, l'ingérence dans les affaires nationales, l'impact négatif sur l'économie et la perte de souveraineté. L'Europe est en roue libre ...

 

François Charbonnier