Le blog du Temps de l'Immaculée.
03/02/2025
Éric-Emmanuel Schmitt est un philosophe et écrivain contemporain plébiscité, tant par le public que dans les milieux académiques. C’est l’un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. À plusieurs années d’écart, il publie deux récits autobiographiques pour partager son cheminement spirituel, notamment les deux expériences mystiques dont il a été gratifié et qui l’ont amené à adhérer au christianisme.
Les raisons d'y croire :
Par sa famille et ses études, Éric-Emmanuel Schmitt est solidement arrimé à l’athéisme. Ainsi, lorsqu’il entre dans le désert du Hoggar (Sahara algérien) en 1989, c’est un homme de vingt-huit ans, complètement athée ; il en ressort croyant. Éric-Emmanuel témoigne que c’est parce qu’une nuit, Dieu lui a été rendu sensible (La Nuit de feu, éditions Albin Michel, 2015).
Cette expérience surnaturelle a drastiquement changé sa vision du monde et son regard sur les religions ; c’est une « deuxième naissance », selon ses propres mots. « Ma philosophie de l’absurde s’est métamorphosée en une confiance dans le mystère, comme promesse de sens. »
Découvrir les Évangiles provoque ensuite chez lui un véritable choc : il lit les quatre en une nuit. Par rapport à son expérience mystique saharienne, il découvre « quelque chose de plus » : l’amour, dans une dimension folle, en la personne qu’est Jésus. Le christianisme est d’abord « un discours spirituel qui [lui] plaît », puis devient une réalité concrète lors d’un voyage en Terre sainte en 2022.
Éric-Emmanuel suit sans grande conviction, et avec un peu d’agacement, la file des pèlerins pour entrer au Saint-Sépulcre. Agenouillé sur le rocher du Golgotha, là où le Christ fut crucifié, il est soudain traversé par l’impression d’une présence : son corps ressent quelqu’un tout proche, son odeur, sa chaleur, son regard... Il en cherche l’origine mais ne trouve pas. Il se trouve pénétré par la présence du Christ.
Tout près de la tombe de Jésus, il ressent non pas la mort, mais la vie, la résurrection du Christ. Éric-Emmanuel estime dès lors que le christianisme a été « certifié par l’expérience ». Sa foi est changée par ce voyage : elle prend une dimension charnelle et communautaire. L’eucharistie devient pour lui « une chose essentielle ».
Il témoigne ensuite avec sincérité de cette rencontre, même s'il prévoit que cette prise de position spirituelle suscitera de l'hostilité chez beaucoup de personnes.
A posteriori, Éric-Emmanuel comprend que son parcours spirituel n’est pas « une succession de hasards », et il identifie les signes et les appels de Dieu qui l’ont conduit à rencontrer le Christ.