Le blog du Temps de l'Immaculée.
19/12/2025
Il y a quelques jours, un média progressiste espagnol a révélé en exclusivité le nom de celui qui serait nommé archevêque de New York : Mgr Ronald Hicks [né en 1967, ndt], jusqu’à présent évêque de Joliet, Illinois. Et même si, au début, on a pensé qu’il s’agissait d’une fake news, ce n’était pas le cas, même si, en y regardant de plus près, c’était bien une fake news que ce média et d’autres du même acabit ont commencé à diffuser. En bref, ils ont voulu s’approprier la figure du nouvel archevêque pour leur parti, un recours éculé du progressisme, déjà très ancien et bien connu.
Cette nomination revêt une signification toute particulière. Que cela plaise ou non, les États-Unis sont le pays le plus important au monde, et New York est la ville la plus importante des États-Unis. C’est en quelque sorte la caput mundi séculière, et son évêque dispose d’une tribune planétaire.
D’autre part, étant donné l’importance de ce siège, il ne fait aucun doute que le pape Léon s’est personnellement impliqué dans cette nomination, et c’est précisément ce que nous attendions pour déduire l’orientation de son pontificat.
Les raisons invoquées par ce média pour attribuer à Mgr Hicks l’appartenance aux rangs du « printemps franciscain » prêtent à rire ou font pitié ; on ne sait pas si elles sont le fruit de la méchanceté ou de la sénilité des journalistes responsables. Ce qu’ils ont fait, c’est émettre des hypothèses sur la base de faits qui ne menaient pas nécessairement aux conclusions qu’ils souhaitaient. Ils n’ont pas fait ce que tout professionnel aurait fait, c’est-à-dire consulter les fidèles actuels du nouvel archevêque ou, au moins, les médias américains.
La première raison était d’affirmer que Hicks était un proche du cardinal Cupich, un disciple de Bergoglio, comme nous le savons tous. En réalité, il a été formé et était un fidèle disciple du cardinal Francis George, prédécesseur de Cupich au siège de Chicago et clairement conservateur, défenseur explicite de la doctrine morale catholique traditionnelle et opposé à toute forme de relativisme doctrinal.
La deuxième raison était d’affirmer que Mgr Hicks est un évêque missionnaire et soucieux des pauvres, puisqu’il a passé cinq ans de sa vie à diriger un orphelinat pour enfants pauvres au Salvador et dans d’autres pays d’Amérique centrale.
Il s’agit là, une fois de plus, de la même vieille tactique : dans ce cas, partir du principe que tout missionnaire et tout prêtre proche des pauvres est progressiste. Selon ce critère, saint François Xavier, saint Vincent de Paul, Mère Teresa de Calcutta et Mgr Marcel Lefebvre lui-même auraient appartenu à cette faction. Il s’agit là de vertus chrétiennes fondamentales et cela en dit long sur Mgr Hicks qui a consacré une partie de sa vie à ce service, laissant de côté le confort de la vie paroissiale aux États-Unis. Les auteurs de l’article veulent nous faire croire que tout « agent pastoral » qui se consacre au soin des pauvres adhère à la théologie de la libération ou à sa version plus modérée mais tout aussi néfaste, la théologie du peuple.
L’article ajoute que le fait que Léon accepte la démission du cardinal conservateur Dolan du siège new-yorkais sept mois seulement après sa présentation est un signe de l’inimitié qu’il lui porte et de sa volonté d’imprimer rapidement un changement dans la direction de l’Église américaine.
Il ignore, ou ne veut pas savoir, que c’est le cardinal Dolan lui-même qui a demandé à être remplacé, car son archidiocèse est confronté à de nombreux problèmes graves qu’il n’est plus en mesure de résoudre. Parmi ceux-ci, on peut citer la nécessité de réunir, par la vente de biens immobiliers, la somme de 300 millions de dollars pour indemniser les victimes d’abus sexuels commis par des prêtres, et la pénurie profonde de vocations sacerdotales : pour une population de deux millions et demi de catholiques, il n’y a que 16 séminaristes.
D’autre part, le manque de professionnalisme dont font preuve les auteurs de l’article est surprenant, car il est facile de savoir que Mgr Hicks a été élu par 68 % de ses collègues pour présider l’une des commissions de la Conférence épiscopale. On peut donc difficilement parler d’un changement de direction de l’épiscopat américain.
Ce que les médias ont rapporté et les témoignages que l’on peut lire sur les réseaux sociaux des fidèles de Joliet concordent : Mgr Ronald Hicks est considéré comme un père spirituel très proche des prêtres et des fidèles, c’est un homme de prière profonde et un promoteur du culte eucharistique, un fervent défenseur de la messe traditionnelle (dans le diocèse de Joliet, Traditiones custodes n’a pratiquement pas été appliqué) et un excellent administrateur.
Dès que la nouvelle a été confirmée, le site Rorate coeli, qui ne peut être soupçonné de progressisme, a commenté ainsi : « Si c’est vrai, c’est un excellent choix ».
Deo gratias!