Le blog du Temps de l'Immaculée.
04/12/2025
Cette colère ne retombe pas dans nos campagnes, elle change de nature. Entre une représentativité syndicale qui se radicalise, une gestion sanitaire jugée absurde et une répression policière disproportionnée, le fossé entre le monde paysan et le pouvoir bruxellois relayé par Paris n'a jamais été aussi grand. Retour sur une situation explosive où se joue peut-être la survie de notre souveraineté alimentaire.
La révolte paysanne s'amplifie et se durcit. Premier signal fort : l’élection le 19 novembre de Bertrand Venta à la présidence de la Coordination Rurale. Porté par une base militante du Sud-Ouest et une ligne "dure", ce résultat (près de 30 % des voix aux élections des Chambres d'agriculture) témoigne d'une volonté claire d'en découdre avec l’immobilisme.
Le conflit se cristallise désormais autour de la gestion calamiteuse des crises sanitaires, notamment la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). La politique de l'abattage total d'un troupeau pour un seul cas détecté, même sur des bêtes vaccinées, ne passe plus. Cette aberration a provoqué une alliance de circonstance inédite entre la Coordination Rurale et la Confédération Paysanne. Ces deux syndicats deviennent ainsi majoritaires. L’exemple récent de Pouilley-Français, dans le Doubs, est édifiant : pour une vache malade, l’État n'a pas hésité à déployer 175 gendarmes, usant de gaz lacrymogènes et de tirs de LBD contre 300 manifestants venus protéger le cheptel. Comme si la détresse de l’éleveur qui voit tuer ses 81 bêtes ne suffisait pas …
Face à cette fronde, l’exécutif semble fébrile. La presse rapporte un incident révélateur : le limogeage du préfet du Pas-de-Calais, sanctionné pour avoir laissé Emmanuel Macron marcher 500 mètres sous la pluie lors d'une manifestation anti-Mercosur. Mais au-delà de cette anecdotique nervosité présidentielle, c'est bien la recommandation de la Cour des comptes du 22/05/23 qui est visée, à savoir la réduction du cheptel bovin pour respecter les engagements climatiques, avec une baisse d'environ 2 millions de têtes d'ici 2035 et 3,5 millions d'ici 2050 (*).
Cette colère est relayée sur ce site car elle dépasse largement le cadre corporatiste ; c'est aussi notre combat pour l'âme du cher pays que nous laisserons à nos enfants. Alors que l'État répond par la force policière à la détresse rurale, la question de la sortie des traités européens pour la reprise en main de notre souveraineté alimentaire se pose aujourd’hui avec acuité.
Kyrie Eleison !
SMR
(*) Sources : AA Picardie Novethic