MÉDITATION EUCHARISTIQUE
La Sainte Eucharistie que nous recevons, le Saint Sacrement que nous adorons, ont pour nous des effets de mort et de vie :
1) Nous faire mourir au péché et à nos inclinations vicieuses, parce que le péché et nos mauvaises tendances, la faiblesse et l’infirmité de notre volonté pour nous en éloigner, sont les principaux obstacles au triomphe de la Grâce en nous.
2) Nous faire mourir au monde et nous crucifier avec Jésus-Christ, selon le mot de Saint Paul dans l’épître aux Galates (Gal VI,14): "Le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde".
3)Nous faire mourir à nous-mêmes, à notre amour propre, notre volonté propre, nos désirs, nos sens, pour nous revêtir du Seigneur Jésus-Christ, pour qu’Il vive en nous, et que nous soyons de plus en plus dociles à Ses volontés.
4) Enfin pour nous donner de plus en plus Sa vie divine, pour que grandisse en nous sans fin la mesure de grâce qui est en nous. Et pour que nous participions toujours davantage à Sa vie glorieuse, dans ce Sacrement où Son amour triomphe.
" Ô Seigneur, Vous qui nous avez laissé dans ce Sacrement admirable un souvenir si vivant de Votre Passion, accordez-nous de respecter tellement le Mystère sacré de Votre Corps et de Votre Sang, que nous méritions d’éprouver sans cesse en nous les fruits de Votre Rédemption ".
(Oraison du Salut du St Sacrement).
Des millions d’âmes aujourd’hui ne connaissent pas Jésus-Christ au Très Saint Sacrement, et même parmi les catholiques, dont beaucoup sont devenus des païens. Et parmi ceux qui Le connaissent, qui ont la foi dans ce divin Mystère, combien L’aiment vraiment ? Parce que leur foi n’est pas profonde : Certes ils croient en la Présence réelle de Notre-Seigneur dans le St Sacrement, mais cette foi ne va pas jusqu’à leur coeur, ils ne sont pas entrés dans ce Mystère d’amour. Ils n’aiment donc pas vraiment Jésus au Très Saint Sacrement, parce qu’ils n’ont pas fait l’effort de Le connaître davantage ; ils ne savent pas les sacrifices que Son amour fait pour nous au St Sacrement.
En effet, le prix que Jésus a voulu payer pour instituer la Ste Eucharistie a été Sa Passion et Sa mort sur la Croix. Parce que l’Eucharistie est le Sacrifice du Nouveau et éternel Testament, la Messe ; et il n’y a pas de sacrifice sans immolation d’une victime. Dans l’Eucharistie, Sacrifice et Sacrement, le Seigneur Jésus-Christ se perpétue dans son état de Victime immolée, pour nous appliquer les mérites du Sacrifice de la Croix. En instituant Son Sacrement, Jésus perpétuait, par amour pour nous, tous les sacrifices de Sa Passion, toutes Ses souffrances physiques et morales. Il a voulu rester en Agonie jusqu’à la fin du monde, Il a voulu que Son amour pour nous allât plus loin que l’ingratitude et la malice des hommes. Il connaissait pourtant d’avance la tiédeur des siens, et le peu de fruits que la plupart d’entre eux retireraient de leurs communions. Jésus a voulu aimer quand même, aimer plus qu’Il ne serait aimé. Il a voulu rester, par amour pour chacun de nous, dans cet état d’anéantissement eucharistique, sans beauté, sans mouvement, sans défense, alors qu’Il a la plénitude de la vie surnaturelle et glorieuse. Cependant Il est là, voyant tout, entendant tout, Son amour a voilé Sa puissance et Sa gloire ; mais il Lui reste Son Cœur pour nous aimer, et Son état de Victime pour intercéder sans cesse en notre faveur. Comment pouvons-nous oublier l’Amour de Notre-Seigneur, cet amour qui Lui a tant coûté, et auquel Il n’a rien refusé ?
Le démon livre une guerre de chaque instant à notre amour envers Jésus au Très St Sacrement. Il sait que Jésus est là, vivant, substantiel, attirant les âmes par le rayonnement de Sa divinité et de Son amour. Il fera tout pour nous empêcher de L’aimer vraiment, pour nous dissuader de Le visiter, pour captiver les âmes dans les occupations, et même dans les bonnes œuvres extérieures. Il essaiera même de nous persuader que cet amour envers Jésus- Eucharistie n’est pas vraiment nécessaire, qu’il vaut mieux nous efforcer d’accomplir nos devoirs d’état. Nous devons absolument résister au monde, qui est devenu une grande conspiration contre toute forme de silence, de recueillement, de contemplation, d’adoration, de vie intérieure. Que la Vierge Marie Immaculée nous aide à entrer toujours plus profondément dans la vie eucharistique, par amour de Jésus-Christ.
La foi en la Sainte Eucharistie
Le Seigneur Jésus-Christ nous a dit : « Ceci est Mon Corps ceci est Mon Sang ». Nous ne pouvons avoir aucun doute dans la présence réelle substantielle du Seigneur dans la sainte Eucharistie.
Rien n'est plus glorieux pour Notre Seigneur que cet acte de foi en sa présence eucharistique. Parce que nous honorons ainsi sa divinité en le croyant sur parole. Allons-nous Le soupçonner de mensonge ? Nous n'avons besoin d'aucune preuve, aucune garantie, parce que nous ne pouvons pas mettre en doute Sa parole affirmant solennellement le soir du Jeudi Saint qu’il est présent dans le Très-Saint-Sacrement de son amour pour nous.
Cet acte de foi simple et absolu à la parole du Seigneur Jésus-Christ Lui est aussi glorieux parce que nous Le reconnaissons et L’adorons sous le voile de pauvreté et de faiblesse qui Le cache dans le Saint-Sacrement : comme un roi vêtu simplement, nous honorons Sa Divine Personne, nous respectons Son mystère.
Et cela est bien plus méritoire pour nous : comme Saint Pierre confessant la divinité du Fils de l’homme, comme le bon larron affirmant l'innocence du Crucifié et reconnaissant en lui son Dieu, nous affirmons de Jésus Christ ce qu’il est, et non ce qu'il paraît être ; nous croyons le contraire de ce que nous disent nos sens en nous appuyant seulement sur sa parole infaillible.
Croyons, croyons à la présence réelle du Seigneur Jésus-Christ dans la sainte Eucharistie. Le Seigneur est là. Que le respect nous saisisse dès notre entrée dans l'église, le respect de notre foi, de notre adoration, de notre amour, pour une Personne divine ; que cela soit toute notre vie ici-bas, notre joie, comme cela sera notre éternité.