21/11/22
« Je ne parle pas le latin […]. Mais on a l’impression de se connecter davantage à Dieu. » Le New York Times s’interroge dans un long article sur la progression du nombre de fidèles choisissant d’assister aux messes célébrées selon le missel de 1962.
Le journaliste rapporte que ces catholiques acceptent de faire parfois des dizaines de kilomètres pour trouver une église et un prêtre célébrant selon ce qu’on appelait encore jusqu’à récemment la forme extraordinaire du rite romain. Les États-Unis comptent 17.000 paroisses et le grand quotidien note que les lieux où la messe est célébrée en latin se multiplient. Il semble que le pays compterait au moins 600 lieux proposant la messe dite « traditionnelle ».
Pour le New York Times, cette liturgie séduit aussi bien traditionalistes esthètes, les jeunes familles, les nouveaux convertis… Et puis aussi des détracteurs du pape François. Pour rappel, le pontife argentin a réduit drastiquement la possibilité de célébrer la messe tridentine alors que son prédécesseur, Benoît XVI, avait opté pour une approche plus libérale en la matière.
Plusieurs raisons expliquent la résurgence de la messe en latin, avance le grand journal américain. La pandémie en est une. Ainsi, les paroisses ordinaires seraient restées fermées plus longtemps, ce qui aurait poussé certains catholiques, désireux de revivre de belles liturgies, à chercher d’autres lieux ouverts. En outre, de nombreux fidèles disent avoir découvert des podcasters traditionalistes et des influenceurs qui les ont orientés vers l’ancienne messe.
Mais d’autres raisons expliquent cet engouement pour ce retour à la tradition, dans cette Église américaine qui s’interroge sur son rôle culturel et politique dans un monde bouleversé. Le journaliste rapporte les résultats d’enquêtes mettant en avant le fait que les fidèles de la messe en latin ont des opinions conservatrices, notamment sur les questions d’avortement et de mariage gay. L’article expose aussi le clivage fort qui existe au sein de la conférence des évêques américains, certains prélats ayant réduit considérablement l’usage de la messe selon le missel de 1962 quand d’autres n’ont que peu appliqué les instructions du pape François dans son motu proprio Traditionis Custodes.
New York Times, anglais via Aleteia